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BIBLIOTHÈQUE DES DAMES
MÉMOIRES
DE
MADAME ROLAND
TOME DEUXIEME
PARIS
LIBRAIRIE DES BIBLIOPHILES
Rue Saint-HonoCé , 3 38
M DCCC LXX»V
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MÉMOIRES
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MÉMOIRES
DE
MADAME ROLAND
AVEC UNE PRÉFACE
PAR
JULES CLARETIE
Frontispices gravés par Lalauze
TOME DEUXIEME
PARIS
LIBRAIRIE DES BIBLIOPHILES
Rue Saint-Honoié, 3 38
M DCCC LXXXIV
e-
NOTICES HISTORIQUES
défendre.
Il falloit continuer de l'injurier sans en venir à la
commune ;
je laisse ici mes collègues. »
on ne sait qu'attendre.
autres s'échappent; Qui —
donc préside en ce moment? — Héraut-Séchelles.
— Ah! ma lettre ne sera pas lue; faites-moi
venir
un député que je puisse entretenir. — Qui? —
Eh! je ne connois beaucoup ou n'estime que les
proscrits; dites à Vergniaud que je le demande. »
Rôze va le chercher et le prévenir : il paroît
après un fort long temps; nous causons durant un
demi quart d'heure; il retourne au bureau, revient
et me dit : « Dans l'état où est l'assemblée, je ne
puis vous flatter, et vous ne devez guère espérer;
NOTICES HISTORIQUES II
m'assieds et me
recueille profondément. Je ne
donnerois pas les momens qui suivirent pour ceux
que d'autres estimeroient les plus doux de ma vie;
je ne perdrai jamais leur souvenir. Ils m'ont fait
goûter, dans une situation critique, avec un avenir
orageux, incertain, tout le prix de la force et de
l'honnêteté dans la sincérité d'une bonne con-
science et d'un grand courage. Jusque-là, poussée
par les événemens, mes actions, dans cette crise,
avoient été le résultat d'un vif sentiment qui en-
traîne : quelle douceur que d'en justifier tous les
effets par la raison ! Je rappelai le passé, je cal-
culai les événemens futurs; et, si je trouvai, en
écoutant ce cœur sensible, quelque affection trop
puissante, je n'en découvris pas une qui dût me
faire rougir, pas une qui ne servît d'aliment à mon
4
2b NOTICES HISTORIQUES
Législateurs!
AU MINISTRE DE L'INTERIEUR.
Citoyens,
6
42 NOTICES HISTORIQUES
visiter les prisons, d'en faire sortir ceux qui s'y trou-
vent détenus sans cause ; dernièrement encore il en a
été rendu un autre qui vous prescrit de vous faire re-
présenter les mandats d'arrêt, d'examiner s'ils sont
motivés, et de faire interroger les détenus.
Je vous fais passer copie certifiée de celui en vertu
duquel j'ai été enlevée de mon domicile et amenée ici.
AU MINISTRE DE L INTERIEUR.
8 juin, etc.
1 Il y avoit
. « Mais vous, placé entre la loi et le dés-
:
temps d'orage.
Je n'ai pas besoin de rien ajouter à ces réflexions,
si elles vous parviennent à temps pour vous et pour
moi-même, ni d'en presser l'application à ce qui me
concerne, car rien ne peut suppléer la volonté et le
courage.
De la prison de l'Abbaye, le
9 juin 1 793.
inutile d'insister.
manière.
J'aurois quelquefois souffleté d'impatience ces
sages que j'apprenois chaque jour à estimer pour
l'honnêteté de leur âme, la pureté de leurs inten-
tions : excellens raisonneurs, bons philosophes,
savans politiques en discussion, mais n'entendant
rien à mener les hommes, et par conséquent à in-
fluer dans une assemblée, ils faisoient ordinaire-
ment en pure perte de la science et de l'esprit.
Cependant j'ai vu projeter ainsi quelques bons
décrets qui ont passé; bientôt la coalition de la
minorité de la noblesse acheva d'affoiblir le côté
gauche et opéra maux de la revision; il n'y
les
avoit plus qu'un petit nombre d'hommes inébran-
lables qui osoient combattre pour les principes; et,
sur la fin, il se réduisit presque à Buzot, Pétion et
Robespierre. Celui-ci me paroissoit alors un hon-
nête homme; je lui pardonnois, en faveur des prin-
cipes, son mauvais langage et son ennuyeux débit.
J'avois cependant remarqué qu'il étoit toujours
concentré dans ces comités où régnoit la con-
fiance; il écoutoit tous les avis, donnoit rarement
le sien ou ne prenoit pas la peine de le motiver;
lendemain.
Le vendredi 2 3, à onze heures du soir, je le vis
entier chez moi avec Dumouriez, qui, sortant du
conseil, venoit apprendre à Roland sa nomination
au ministère de l'Intérieur et le saluer son collègue.
Ils restèrent un quart d'heure on donna le rendez-
;
constitution.
La première fois que Roland parut à la cour, la
simplicité de son costume, son chapeau rond et
les rubans qui nouoient ses souliers firent l'éton-
nement et le scandale de tous les valets, de ces
êtres qui, n'ayant d'existence que par l'étiquette,
croyoient le salut de l'empire attaché à sa conser-
à ses souliers! —
Ah! Monsieur, tout est perdu! »
répliqua Dumouriez avec un sang-froid à faire
éclater de rire.
Il y avoit conseil quatre fois la semaine; les
rendre suspect.
Je voyois souvent, avec Brissot, plusieurs autres
membres de l'Assemblée législative; ils se trou-
voient quelquefois chez moi avec les ministres et
entretenoient avec eux ce genre de liaison néces-
saire parmi les hommes qui, tous voués à la chose
publique, ont besoin de s'entendre et de s'éclairer
pour la mieux servir. L'histoire de Bonnecarrère
fut dénoncée à l'un d'eux on citoit les personnes,
;
'Or."
IOO NOTICES HISTORIQUES
i
er de novembre avec éclat, avec effroi; les habitués
des groupes disoient les ennemis en marche vers
Châlons; il ne falloit plus, à les entendre, que trois
journées pour arriver à Paris; et le peuple, qui
ne s'informe que de la distance, sans calculer tout
ce qui est nécessaire à la marche d'une armée pour
NOTICES HISTORIQUES Io5
la justice.
point de mesures.
110 NOTICES HISTORIQUES
16
122 NOTICES HISTORIQUES
quitter le ministère.
Il se détermina donc à rester; il l'écrivit à l'As-
ESPRIT PUBLIC
I 3 NOTICES HISTORIOJJES
la lettre suivante :
18
PORTRAITS ET ANECDOTES
:
vertueux dans une révolution, et de
rendre des comptes rigoureux étant ministre. Il a
vainement sollicité durant cinq mois qu'on apurât
ses comptes et jugeât son administration : l'examen
en a été fait; mais, comme il n'y avoit pas de quoi
médire, on n'a point voulu faire de rapport,
et l'on a calomnié. L'activité de Roland, ses
travaux multipliés, ses écrits sages, lui avoient
acquis une considération qu'on a crue redoutable;
ou du moins les envieux l'ont fait croire telle,
pour renverser un homme dont ils haïssoient l'inté-
grité. On vouloit le perdre; on a tenté de l'arrêter
lors de cette insurrection du 3i mai, époque de
PORTRAITS ET ANECDOTES I 4
sait plus qu'il n'en dit, et l'on finit par lui croire
d'autant plus de mérite qu'on avoit été près de
commettre de ne point lui en accorder.
l'injustice
Un homme qui parle peu, qui écoute avec intelli-
gence tout ce dont on peut traiter et se permet
quelques observations bien placées passe aisément
pour habile. Pache s'étoit lié avec Meunier et
Monge, tous deux de l'Académie des sciences; ils
GIRONDE
jamais.
Tous deux tendres époux, bons pères, excel-
lens citoyens, hommes vertueux, sincères répu-
blicains, ils n'ont succombé sous l'accusation de
conspirateurs que pour n'avoir pas su même se
coaliser en faveur de la bonne cause, la seule
pour laquelle ils ont combattu et méritoient
d'exister.
en qualité de journalistes. —
Mais vraiment une !
2
4
100 PORTRAITS ET ANECDOTES
ANECDOTES
FAISANT SUITE A LA SECONDE ARRESTATION
ne pas refuser.
PORTRAITS ET ANECDOTES 97
2s août.
plaisante destination !
24 septembre.
REFLEXIONS
26 septembre.
3 octobre.
à la Commune ;
je vois Robespierre prétendre que
Roland nomma Restout au garde-meuble pour en
préparer le vol, et c'est Pache qui, ne voulant
point de cette place à laquelle Roland l'avoit
nommé, lui présenta Restout pour l'occuper; et la
la prison ;
je trouve sur mon passage l'un des otages,
prince de Linanges, qui me félicite obligeamment
de ma liberté ; je lui réponds que je voudrois lui
faire un compliment pareil, comme gage de celle
de nos commissaires et de la paix de mon pays :
bunal.
Dans temps du ministère de Roland,
les derniers
ronné ;
qu'une autre fois les Marseillois, informés
de quelque projet, envoyèrent quatre-vingts des
SECONDE ARRESTATION 227
vertu malheureuse.
Cette lâcheté, qui fait le caractère de l'égoïsme
et de la corruption chez un peuple avili que nous
crûmes pouvoir régénérer par les lumières et qui
étoit trop abruti par ses vices, livre à la terreur des
administrateurs perfides et une foule ignorante.
Partout l'idée de la paix, le désir d'un repos tou-
jours illusoire quand il n'est point mérité, fait ac-
cepter une constitution monstrueuse par ses dé-
fauts, et qui, eût-elle été meilleure, ne devoit pas
être reçue des mains indignes qui osèrent la pré-
senter; où quelque résistance pouvoit s'élever,
là
prisons, la du
septembre; les admi-
répétition 2
Le 4 juillet 1
793.
étrange contradiction?
On n'a point de délits à me reprocher ; ceux qui
2 3()
pendant ce temps-là,
ses ministres, lisoit la Gazette
les journaux anglois dans leur langue, ou faisoit
joués. —
Mais cependant les affaires vont. —
Oui, et le temps se perd car, dans le torrent de
:
PREMIER MINISTÈRE 2 65
7
PREMIER MINISTERE
esprit.
La chose qui m'ait le plus surprise depuis que
l'élévation de mon mari m'eut donné la faculté de
connoitre beaucoup de personnes, et particulière-
ment celles employées pour les grandes affaires, c'est
l'universelle médiocrité; elle passe tout ce que
l'imagination peut se représenter, et cela dans tous
les degrés, depuis le commis qui n'a besoin'que
d'un esprit juste pour bien saisir une question, de
36
282 PREMIER MINISTÈRE
PORTRAITS ET ANECDOTES
38
298 SECOND MINISTÈRE
vent me perdre.
« Mais les chances d'une révolution nouvelle ,
LETTRES A JANY
Samedi, 1793.
40
3 I
4 DERNIÈRES LETTRES
service.
Je ne veux point voir PL.., et il ne faut pas
qu'il demande de permission ; ne point prononcer
mon nom auprès des autorités est le seul service
8 octobre 1793.
LETTRE A CHAMPAGNEUX
24 octobre 1 793.
La mère d'Eudora.
A MA FILLE
18 octobre 1793.
sérieusement.
Sois digne de tes parens : ils te laissent de grands
Madame Roland. II. 41
322 DERNIÈRES LETTRES
A MA BONNE FLEURY
LETTRE A BOSC
Du 26 octobre 1 794.
FIN
NOTES
DU TOME DEUXIÈME
Page 2, ligne 19. L'Ami des lois est une pièce réaction-
naire de Laya, qui eut d'abord un grand succès, et fut en-
suite interdite par la Commune de Paris. Cette interdiction
donna lieu à un arrêté qui défendait aux directeurs de théâtres
de jouer des pièces susceptibles de troubler la paix publique,
arrêté que Roland refusa de signer.
328 NOTES
complètement perdues, fait, en partie, double emploi avec
ce qu'on a déjà lu.
TABLE
DU TOME DEUXIÈME
Pages
Notices historiques. i
même I 32
Premier Ministère 2 5
Dernières Lettres 3 1
Notes 327
42
Imprimé par Jouaust et Sigaux
POUR LA
EN VENTE
Le T Mérite des Femmes, par G. Legouvé avec préface et ,
escure, 1 vol 7 5o
île Madame de Caylus, ave; Jules
.
I. 7 fr.
uau-.t. 8 fr.
e par Jules
D C 146 • R 7 Q 2 5 1884
ROLAND DE Lfl P L fl T I E
PIEPIOIRES DE CI fl D P PI E
et
ij
CE DC D14t
•R7AE5 IfiûM VDDE
C00 ROLAND DE LA MEMOIRES D
ACC IDbûSET