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2001/2002
1- Introduction :
Quand un solide S est soumis à une sollicitation donnée, il est le siège d’un champ de
contraintes et d’un champ de déformation représentés respectivement par σ(M ) et ε(M) . Il
existe une relation liant les tenseurs σ(M ) et ε(M) appelée loi de comportement, qui dépend
du matériau considéré. Cette loi est généralement identifiée à partir d’essais expérimentaux .
Dans ce cours, nous nous limiterons à l’étude de solides homogènes et isotropes, ayant un
comportement élastique linéaire.
Courbe 1 : courbe conventionnelle, F = f (∆L) zone élastique avec une limite élastique FE et
zone plastique avec un maximum de charge et un relâchement du matériau (B).
F
Courbe 2 : courbe rationnelle σ = f (ε) avec σ = : contrainte vraie (appelée également
ab
L
contrainte de cauchy) et ε = Ln : déformation vraie.
L0
- La zone linéaire ou élastique est donnée par la loi de Hooke σ X = E ε X avec σ X p σ E
- La zone plastique où un déchargement en D donne une déformation résiduelle ε p et le
comportement n’est plus réversible.
X F
B σ = F/ab
F D
D
A
L
FE σE
a
Z E
Y F ∆L ε=Ln(L/L0)
b εp
T. Zoubeir 42
Chap. I : Déformations Contraintes & Loi de comportement M.M.C. Agreg. 2001/2002
Remarques :
Acier de Cuivre,
construction AU4G Laiton, Marbre Verre Caoutchouc
Bronze
100,
E(103 MPa) 200 à 210 75 92, 26 60 2.10-3
106
0.33,
ν 0.28 0.33 033, 0.3 0.25 0.5
0.31
Le matériau étant isotrope, les directions des contraintes coïncident avec les directions
principales des déformations. Donc après déformation, le parallélépipède reste rectangle
et en vertu des équations précédentes on obtient :
Sollicitation εX εY εZ
σX σX / Ε −ν σX / Ε −ν σX / Ε
σY −ν σY / Ε σY / Ε −ν σY / Ε
σZ −ν σZ / Ε −ν σZ / Ε σZ / Ε
T. Zoubeir 43
Chap. I : Déformations Contraintes & Loi de comportement M.M.C. Agreg. 2001/2002
1+ ν ν
εX = σ X − tr (σ)
E E
1+ ν ν
εY = σ Y − tr (σ)
E E
1+ ν ν
εZ = σ Z − tr (σ)
E E
r r r
Cas général : si on se place dans le repère non principal ( x , y , z ) obtenu par rotation
r
d’angle θ autour de z , nous savons que :
cos θ sin θ 0
où [P ] = − sin θ cos θ 0; on obtient alors
0 0 1
1+ ν ν 1+ ν
ε xx = σ xx − tr (σ) ; ε xy = σ xy
E E E
1+ ν ν 1+ ν 1+ ν ν
ε yy = σ yy − tr (σ); ε xz = σ xz ou ε= σ − tr (σ) 1
E E E E E
1+ ν ν 1+ ν
ε zz = σ zz − tr (σ); ε yz = σ yz
E E E
1+ ν ν
ε ij = σ ij − tr (σ) δ ij (1)
E E
1+ ν 3ν 1 − 2ν
la trace de l’équation 1 donne : tr (ε) = ( tr (σ)) − tr (σ) = tr (σ)
E E E
E νE
⇒ σ= ε+ tr (ε) 1 qui s’écrit encore :
1+ ν (1 + ν )(1 − 2ν )
σ = 2µ ε + λ tr (ε) 1 (2)
T. Zoubeir 44
Chap. I : Déformations Contraintes & Loi de comportement M.M.C. Agreg. 2001/2002
E νE
avec µ = ; λ = ou encore
(1 + ν ) (1 + ν)(1 − 2ν )
λ 3λ + 2µ
ν = ; E =µ
2( λ + µ ) λ+µ
Remarques :
Les tenseurs de contraintes et de déformations peuvent être mis sous forme de vecteur,
la loi de Hooke s’écrit alors : σ = [C] ε ou ε = [D ] σ en écriture indicielle on a :
σ ij = C ijkl ε kl et ε ij = D ijkl σ kl
[C] et [D] sont deux tenseurs d’ordre 4 appelés tenseurs d’élasticité
[C] : tenseur de rigidité ; [D] : tenseur de complaisance.
Dans le cas de l’élasticité linéaire isotrope ils s’écrivent :
σ xx λ + 2µ 0 0 0 0 0 ε xx
σ yy 0 λ + 2µ 0 0 0 0 ε yy
σ 0 0 λ + 2µ 0 0 0 ε
zz = zz ou
σ xy 0 0 0 2µ 0 0 ε xy
σ xz 0 0 0 0 2µ 0 ε xz
σ 0 0 0 0 0 2µ ε
12 3 144444444244444444
yz 12 yz
3 3
σ [C ] ε
ε xx 1 − ν − ν 0 0 0 σ xx
ε yy − ν 1 − ν 0 0 0 σ yy
ε − ν − ν 1 0 0 0 σ
zz = zz
ε xy 0 0 0 1+ ν 0 0 σ xy
ε xz 0 0 0 0 1+ ν 0 σ xz
ε 0 0 0 0 0 1 + ν σ
12 yz
3
1 4 44 44 442 4 44 4 4443 12 yz
3
ε [D ] σ
T. Zoubeir 45
Chap. I : Déformations Contraintes & Loi de comportement M.M.C. Agreg. 2001/2002
σ 0 0
Lorsqu’il s’agit d’un état de pression hydrostatique : σ(M ) = 0 σ 0 et donc
0 0 σ
ε 0 0
ε( M ) = 0 ε 0 avec σ p 0 ; la loi de Hooke donne σ = (2µ + 3λ )ε où
0 0 ε
(2µ + 3λ ) est le module de rigidité en compression et comme
∆V 1 − 2ν
tr (ε) = = tr (σ) . En petites déformations l’état est compressible, il en
V E
résulte donc une diminution du volume qui se traduit par :
∆V 1 − 2ν
p 0 et tr (σ) = 3σ p 0 ⇒ f0 ; (1 − 2ν) f 0 . Ce qui donne
V E
1
l’encadrement suivant pour le coefficient de poisson : 0 p ν p car ν est positif et ce
2
le cas du matériau compressible.
1
Cas particulier : ν = matériau incompressible (caoutchouc).
2
4- Exemple d’utilisation :
σ 0 0
F
σ(M ) = 0 0 0 avec σ = ; la loi de Hooke permet de trouver
0 0 0 S
σ
0 0
E
− νσ
ε( M ) = 0 0 . L’intégration des 6 équations de passage du tenseur ε au
E
− νσ
0 0
E
F
u 1 = ES x 1
r r − νF
champ de déplacement u (M ) donne u (M ) = u 2 = x2
ES
− νF
u 3 = ES x 3
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Chap. I : Déformations Contraintes & Loi de comportement M.M.C. Agreg. 2001/2002
− kx 2 x 3
r
u (M ) = kx 1 x 3 ce qui donne un tenseur de déformation en utilisant l’équation 11
0
donne :
−k
0 0 x2
2 0 0 − µkx 2
k
ε( M ) = 0 0 x 1 et la loi de Hooke : σ(M ) = 0 0 µkx 1
2
− k − µkx µkx 1 0
k 2
x2 x1 0
2 2
k est l’angle de torsion unitaire inconnu en l’état du problème.
− µkx 2
r r r r r
T(M, e 3 ) = σ(M )e 3 = − µkx 1 et MG = ∫∑ GM ∧ T (M, e 3 )ds
0
e3
x1 − µkx 2 0 T(M,n)
C
r
GM ∧ T(M, e 3 ) = x 2 ∧ − µkx 1 = 0
M
0 0 µk ( x 12 + x 22 ) x2
r
Le moment résultant est donc porté par e 3 et en l’égalisant
x1
au couple C, on obtient : C = µk ∫ ( x 12 + x 22 )dx 1dx 2 ce
14442444 3
πR 4
IZ =
2
C
qui donne k = .
µ IZ
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r r
divσ + f = 0 sur D : équilibre
1 r r
ε = (grad u + grad u ) : relation déplacement / déformation
t
15 équations / 15 inconnues
2
1+ ν ν
ε = E σ − E tr (σ) sur D : loi de comportement
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Chap. I : Déformations Contraintes & Loi de comportement M.M.C. Agreg. 2001/2002
V. ENERGIE DE DEFORMATION
1. Introduction :
Les contraintes au sein d’un solide élastique, provoquent des déformations et des
déplacements. Le solide emmagasine ainsi une énergie de déformation élastique, prête à se
libérer si les contraintes cessent. On considère 2 cas :
Energie de déformation à force imposée constante ;
Energie de déformation à déplacement imposé constant
F ∆L
dU + dE c = δW + δQ où :
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Chap. I : Déformations Contraintes & Loi de comportement M.M.C. Agreg. 2001/2002
U 2 − U1 = W1→ 2 . Cette transformation est dite isentropique , d’entropie S qui est une
δQ
fonction d’état / dS = , si δQ = 0 alors dS = 0
T
dH = δW : la variation du travail est alors une fonction d’état puisque dH en est une par
définition et ce travail ne dépend pas du chemin suivi.
r
σ(M ) :champ de contraintes, f (M ) :densité de force
r r
U(M ) :champ de déplacement, δU * :déplacement virtuel
∆W = ∫σ n
∂D
ij j δu *i ds + ∫ f i δu *i dv devient : ∆W =
D
∫ σ δε dv
D
ij ij
T. Zoubeir 50
Chap. I : Déformations Contraintes & Loi de comportement M.M.C. Agreg. 2001/2002
∂
⇒ ∆w 1 → 2 = ∫ δσ ij .
∂x j
(u i ) dv ; ce qui donne : ∆w 1→ 2 = ∫ε
D
ij δσ ij dv
Le travail est une fonction d’état d’après l’hypothèse de la transformation adiabatique et donc
l’énergie de déformation élastique emmagasinée lorsque le système évolue d’un état 1 à un état
2 et qui est donnée par :
σ
2 2 2
ε dσ
WF = ∫ dw = ∫ σ ij dε ij à force imposée
1 1
ε
1 σ
2 2 σ dε
2
WD = ∫ dw = ∫ ε
1 1
ij dσ ij à déplacement imposé
WD
ε
1
WD = WF = W : WF
T. Zoubeir 51
Chap. I : Déformations Contraintes & Loi de comportement M.M.C. Agreg. 2001/2002
W =
1
2
[ (
2µε ij2 + λ tr (ε) ) ] = 12 σ ε
2
ij ij
1+ ν ν
• de même W = WD = ∫ε ij dσ ij avec la loi de Hooke : ε ij =
E
σ ij − tr (σ)δ ij
E
on obtient :
W =
1 1 + ν 2 ν
2 E
σ ij −
2 1
( )
tr (σ) = σ ij ε ij
E 2
3
1
W = σ ij ε ij devient après développement :
2
1 1
W = tr (σ) tr (ε) + Sij e ij = WV + Wf avec
6 2
1
Wv = tr (σ) tr (ε) : Energie Elastique associée à un changement de volume sans
6
changement de forme
et
1
Wf = Sij e ij : Energie Elastique associée à un changement de forme sans changement de
2
volume appelée encore (Energie Elastique de Distorsion)
1
W = (S I e I + S II e II + S III e III )
2
or S ij = 2µ e ij ( à démonter ) et tr (e) = 0
⇒ W =
1 2
4µ
[
S I + S 2II + S 2III ]
or le second invariant du tenseur déviatorique s’écrit : J 2 = −
1 2
2
[
S I + S 2II + S 2III ]
− J2
donc W =
2µ
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Chap. II : Technique de Résolution des problèmes d’élasticité… M.M.C. Agreg. 2001/2002
Chapitre 2 :
Contenu :
I. Introduction page 54
II. Méthode directe de résolution page 55
III. Méthode inverse de résolution page 57
IV. Principe de superposition page 59
V. Résumé page 61
VI. Critères de limite élastique page 62
VII. Résolution de problèmes d’élasticité plane page 65
T. Zoubeir 53
Chap. II : Technique de Résolution des problèmes d’élasticité… M.M.C. Agreg. 2001/2002
I. INTRODUCTION
Soit un corps élastique (S) homogène isotope en équilibre sous l’action d’un changement
extérieur. Pour étudier ce corps en élasticité linéaire, on dispose des équations suivantes (que
l’on exprimera en notation indicielle dans le repère des coordonnées cartésiennes).
ε=
1
2
( r t r
) 1
grad u + grad u ou ε ij = (u i, j + u j, i )
2
(b)
• L’étude du corps élastique (S) consiste à trouver pour tout point M de (S) :
r
- Le champ des déplacements u (M)
- Le tenseur des contraintes σ(M )
- Le tenseur des déformations ε(M)
La répartition des efforts (ou vecteurs contraintes) est connue en tout point P de la
r r r
frontière ∂D de (S) : T(P, n) = Ti ei
T. Zoubeir 54
Chap. II : Technique de Résolution des problèmes d’élasticité… M.M.C. Agreg. 2001/2002
r
On détermine u (M), σ(M ) et ε(M ) tels que ∀P ∈ ∂D , σij n j = Ti
r r r r
on détermine u (M), σ(M ) et ε(M ) tels que ∀P ∈ ∂D σ , T(P, n) = σij n j ei
r r
∀P ′ ∈ ∂D u , u (P)= u d (P ′)
1
2µ 2 (u i, j + u j,i ) + λ u k,k δij + f i = 0
, j
Χ µ u i, jj + µu j, ji + λ u k,kjδij + f i = 0
123
u k , ki = u j, ji
ce qui donne (µ + λ) u j, ji + µ u i, jj + f i = 0
r r
avec u i, jj ≅ ∆u : Laplacien et u j, ji ≅ grad (div u)
r r r r
en écriture vectorielle (µ + λ) grad(div u) + µ ∆u + f = 0 (i)
r r r
or ∆u = grad (div u) - Rot ( Rot u) on obtient alors
r r r
(2µ + λ) grad(div u) − µ Rot Rot u + f (ii)
r r r ∆v
de même Rot (u) = 2 ω et div(u) = u k,k = ε kk = tr(ε) =
v
T. Zoubeir 55
Chap. II : Technique de Résolution des problèmes d’élasticité… M.M.C. Agreg. 2001/2002
Les équations (i), (ii) et (iii) représentent des écrites différentes des équations de Lamé-Navier.
Exemple :
Soit un cylindre creux, infiniment long, de rayon intérieur a et extérieur b, soumis à une
pression intérieure P et à la pression atmosphérique P0 sur ses parois extérieures. Les forces de
volume étant négligées. Résoudre ce problème en élasticité dans les deux cas de conditions aux
limites suivants :
1/ r = a , P ; r = b ; P0
2/ r = a , P ; r = b ; u d = 0
P0 P
er
Ar B
solution : ur = +
2 r
− Pa 2 Pa2 b 2
1er cas des C.L on trouve A= ; B=2
λa 2 + µ(a 2 + b 2 ) λa 2 + µ(a 2 + b 2 )
1 Pa2 − P0 b 2 1 a 2b2
1ier cas des C.L on trouve A= ( ) ; B= (P − P0 )
λ + µ b2 − a 2 2µ b2 − a 2
T. Zoubeir 56
Chap. II : Technique de Résolution des problèmes d’élasticité… M.M.C. Agreg. 2001/2002
Cette méthode consiste à se donner un champ de contraintes pour calculer le champ des
déformations en utilisant les relations de comportement. Les déformations doivent cependant
être compatibles pour déterminer le vecteur déplacement.
1+ ν ν 1+ ν ν
ε il, ji = σil, ji − s , ji δil = σil, ji − s , ji
E E E E
1+ ν ν 1+ ν ν
= (σil,i ) , j − s , jl = −( )f l, j − s , ji
E E E E
(1 + ν) r
∆s − 3ν ∆s + (1 + ν) ∆s + 2(1 + ν) f j, j = 0 ce qui donne : ∆s = − div (f )
(1 − ν)
à injecter dans l’équation (**), et en remplaçant jl par ij (indices muets), on obtient alors :
1 ν r
s ,ij + div f δij + ∆σij + f i, j + f j,i = 0
1+ ν (1 − ν)
T. Zoubeir 57
Chap. II : Technique de Résolution des problèmes d’élasticité… M.M.C. Agreg. 2001/2002
1
∆σij + s ,ij = 0
1+ v
On rappelle s = tr (σ)
ν r 1 r tr r
∆σ + div f .1 + grad(grad(tr(σ))) + gradf + gradf = 0
1− ν 1+ ν
Exemple :
T. Zoubeir 58
Chap. II : Technique de Résolution des problèmes d’élasticité… M.M.C. Agreg. 2001/2002
ν md ν Md
α= et β=
1+ ν 2k 1+ ν 2k
A/ Soit un problème d’élasticité linéaire, relatif à un solide (S) occupant le volume (D), dont
le changement est caractérisé par :
r
La densité de forces volumiques f (1) (M) dans D
r r
Les contraintes imposées T (1) (P, n) = σij(1) n j ∀P ∈ ∂Dσ
r r
Les déplacements imposés U(1) (P) = U(1) (P) j ∀ P ∈ ∂Du
T(s)
(1) r
La solution de ce problème est par exemple σ (M) et u (1) (M)
u(P) dDσ
B/ Considérons
r
maintenant le changement suivant :
dDu f(M)
f (2) (M) dans D
r r
T (2) (P, n) = σ(ij2) n j sur ∂ Dσ
r r
U(2) (P) = u (2) (P) sur ∂ Du
( 2) r
et dont la solution est : exemple σ (M) et u (2) (M)
C/ λ et β étant deux constantes réelles, tout problème relatif au même solide (S), dont les
données sont définies par :
r r r
f (M) = λ f (1) (M) + β f (2) (M) dans D
r r r r r r
T(P, n) = λ T (1) (P, n) + β T (2) (P, n) sur ∂ Dσ
r r r
u(P) = λ u (1) (P) + β u (2) (P) sur ∂ Du
(1) ( 2)
admet pour solutions σ(M) = λ σ (M) + β σ (M)
r r r
u(M) = λ u (1) (M) + β u (2) (M)
T. Zoubeir 59
Chap. II : Technique de Résolution des problèmes d’élasticité… M.M.C. Agreg. 2001/2002
Exemples :
1. Etude d’une sphère creuse (S), de rayon intérieur a et extérieur b, soumise à une pression
intérieure Pi (changement (1) )
A (1) r B(1)
Changement purement radial : Lamé-Navier donne u (r1) = + 2
3 r
A(1) 2B(1) A(1) B(1)
ε (rr1) = − 3 ; ε (θθ1) = + 3 ; tr(ε) = A
3 r 3 r
µ B(1) 2µ B(1)
σ(rr1) = (2 + λ)A + 4µ 3
(1)
; σθθ = ( + λ)A + 2µ 3
(1) (1)
3 r 3 r
(1) 3 a3
σ(rr1) (r = a) = −P A = − Pi
2µ + 3λ b3 − a 3
C.L : ⇒
(1) a 3 b3 Pi
σrr (r = b) = 0 B(1) = 3
b − a 3 4µ
(2) 3 b3
A = (−Pe )
σ(rr2) (r = a) = 0 2µ + 3λ b 3
− a 3
C.L ⇒
(2) (−Pe ) (2) a 3 b3 (−Pe )
σrr (r = b) = Pe
3 3
B(2) = a b B = 3
b3 − a 3 4µ b − a 3 4µ
3. La même sphère est soumise à la fois à une pression intérieure Pi et à une pression
extérieure Pe .
Ar B
Même raisonnement donne u r = + , ε et σ ont les mêmes expressions
3 r2
3 Pi a 3 − Pe b3
σrr (r = a) = −Pi A = = A(1) + A(2)
2µ + 3λ b − a 3 3
C.L ⇒
Pi − Pe
σrr (r = b) = Pe
3 3
B = a b = B(1) + B(2)
b −a
3 3
4µ
(1) ( 2) (1) ( 2)
on a donc u r = u (r1) + u (r2) , ε=ε +ε et σ=σ +σ
T. Zoubeir 60
Chap. II : Technique de Résolution des problèmes d’élasticité… M.M.C. Agreg. 2001/2002
V. RESUME
oui
1 r tr r oui
Calcul de : ε = ( grad(u) + grad(u)) Vérifie t-il les équations de Navier?
2
oui
r
Calcul de ε Intégration pour le calcul de u (M)
r r
oui u vérifie t-il les conditions aux
Solution : σ (M) , ε (M) , u(M)
limites en déplacement ?
T. Zoubeir 61
Chap. II : Technique de Résolution des problèmes d’élasticité… M.M.C. Agreg. 2001/2002
La théorie générale de l’élasticité conduit à des résultats qui ne sont valables que si l’on a
un comportement élastique, c’est à dire que « la contrainte » ne dépasse pas le seuil de limite
d’élasticité.
Il existe pour cela quelques critères isotropes qui permettent de donner une limite au delà de
laquelle le matériau risque de rentrer dans une phase irréversible (domaine plastique).
1. Critère de Tresca
1 1 1
Sup( σ1 − σ2 , σ1 − σ3 , σ2 − σ3 ) ≤ τ e
2 2 2
où τe est identifiée à la contrainte limite dans un essai de traction simple c’est à dire
σe
τe = . ⇒ Supi, j σi − σ j ≤ σe .
2
σ1 σ2
Dans l’espace des contraintes principales on obtient la relation : − = ±1 (*)
σe σe
Remarque : Dans un essai de traction simple, l’expérience montre que la limite élastique
apparaît dans une direction à 45° ce qui représente la direction de cission maximale.
(*)
Représentation graphique : l’équation peut être σ2
représentée dans l’espace des contraintes
principales par le schéma suivant : σe C σe ,σe
σ1/2 B
σ2 > 0
* σ1 > 0 et σ1 > σ2 : D σe σ1
σ2 σ1 0 A
1 σ σ
(σ1 − σ2 ) = k = τ max or k = 0 = 1
2 2 2
⇒ σ1 = σ0 : ligne AB
T. Zoubeir 62
Chap. II : Technique de Résolution des problèmes d’élasticité… M.M.C. Agreg. 2001/2002
⇒ σ2 = σ0 : ligne BC
⇒ σ2 = σ0 + σ1 : ligne DC
2. Critère de Von-Mises
Ce critère est plus fin que celui de Tresca car il prend en compte la contrainte
principale intermédiaire. Il s’applique aussi aux matériaux ductiles. Il repose sur la constatation
qu’un métal résiste à des compression hydrostatiques très grandes. On enlève alors dans
s
l’expression du critère, la contribution de la partie sphérique σ du tenseur des contraintes. Il
d
utilise donc le tenseur déviatorique : σ = σ − σs 1.
1 − J2
Le critère s’écrit alors : Sijeij ≤ k qui s’écrit encore : ≤k .
2 2µ
Le développement de la loi de comportement donne Sij = 2µeij , d’autre part k doit être
identifier à la contrainte d’écoulement en traction simple donc :
− J2 σe2
= = k , on obtient l’écriture finale du critère de Mises :
2µ σ1 =σ0 et σ2 =σ3 =σ12 =σ23 =σ13 =0
6µ
1
2
[
(σ I − σ II )2 + (σ II − σ III )2 + (σ III − σ I )2 ] ≤ σe avec σe = 3 τ
T. Zoubeir 63
Chap. II : Technique de Résolution des problèmes d’élasticité… M.M.C. Agreg. 2001/2002
1
2
[(σ 11
2
(
− σ 22 ) + (σ 22 − σ 33 ) + (σ 33 − σ11 ) + 6 σ12
2 2 2
+ σ13
2
+ σ 223 )]
12
≤ σe
Rép. :
T. Zoubeir 64
Chap. II : Technique de Résolution des problèmes d’élasticité… M.M.C. Agreg. 2001/2002
σr
On considère l’approximation de σ / σ = σθ avec
σz
DP DP
σr ≈ 0; σθ = ; σz = (voir exercice TD)
2e 4e
σθ − σ r σ 0 2e σ0
Tresca donne : τ max = = ⇒ Pmax = = 5.625 MPa
2 2 D
4 e
Von-Mises permet d’écrire : σ2z + σθ2 − σz σθ = σ02 ⇒ Pmax = σ0 = 6.495MPa
3D
On remarque que le critère de Tresca est plus sévère que celui de Mises. Il faut sur-
dimensionner le réservoir selon Tresca si l’on veut qu’il supporte la pression permise par le
critère de Von-Mises.
Un champ de déformation ou de contrainte est dit plan si l’une des valeurs propres ε III
ou σIII est nulle. On parle alors respectivement de déformation plane et de contrainte plane.
T. Zoubeir 65
Chap. II : Technique de Résolution des problèmes d’élasticité… M.M.C. Agreg. 2001/2002
Le facteur de 2 devant ε12 permet d’assurer une cohérence énergétique au produit σijε ij (voir
expression de l’énergie élastique page 51.
T. Zoubeir 66
Chap. II : Technique de Résolution des problèmes d’élasticité… M.M.C. Agreg. 2001/2002
[K]
2µ + λ λ 0 ν
1 0
Déformation plane λ 2µ + λ 0 1− ν
0 E(1 − ν) ν
0 µ 1 0
1 + ν 1 − ν
1 − 2ν
0 0
2(1 − ν)
4µ(λ + µ) 2µλ
0
2µ + λ 2µ + λ
1 ν 0
2µλ 4µ(λ + µ) E
Contrainte plane 2µ + λ 0 2
ν 1 0
2µ + λ
1− ν 1 − ν
0 0 µ 0 0
2
La détermination des solutions de problèmes plans peut se faire par les méthodes de Navier ou
Beltrami (§II p.55 et §III p.57).
On a recours le plus souvent à des fonctions scalaires appelées fonctions d’Airy.
Hypothèse : On suppose que les forces de volume sont nulles (l’étude peut
r
être étendue en supposant que les forces volumiques dérivent d’un potentiel U / f = −grad(U) .
Les inconnues étant les trois fonctions des contraintes , la démarche suivie est plutôt de type
Beltrami.
σ11,1 + σ12,2 = 0
Equilibre : div σ = 0 ⇒ ce qui donne
σ12,1 + σ22,2 = 0
∂ϕ ∂ϕ
dϕ = σxydx − σxx dy dϕ = ∂x dx − ∂y dy
⇒ différentielles exactes et comme ⇒
dψ = σyydx − σxydy dψ = ∂ψ dx − ∂ψ dy
∂x ∂y
∂ϕ ∂ϕ
σxy = ∂x ; σxx = − ∂y ∂ϕ ∂ψ
par identification on obtient : ⇒ ⇒ + =0
σ = − ∂ψ ; σ = ∂ψ ∂x ∂y
xy ∂y
yy
∂x
T. Zoubeir 67
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∂φ ∂φ
⇒ dφ = ψ dx − ϕ dy : différentielle exacte et comme dφ = dx + dy
∂x ∂y
∂2φ
σxx = 2
∂y
∂ 2φ
on obtient : ⇒ σyy = 2 on n’a plus que φ comme fonction inconnue, appelée
∂x
∂ 2φ
σxy = −
∂y ∂x
σ11 = φ,22
« Fonction d’Airy ». L’expression des contraintes est donc retenue par : σ22 = φ,11 en
σ = −φ
12 ,12
(1 + ν)
Ce qui donne ∆∆φ δ ij − ∆φ , ij + ∆φ , ij = 0 ⇔ ∆ ∆φ = 0
(1 + ν)
Dans ce cas φ est une fonction scalaire bi-harmonique.
Ainsi pour résoudre un problème plan, il faut trouver une fonction d’Airy φ bi-harmonique
(par exemple polynomiale) vérifiant les conditions aux limites.
Extension aux forces de volumes dérivant d’un potentiel : Soit un champ de contraintes
qui s’écrit :
σ ij = (∆φ + U) δ ij − φ ,ij grad (grad (φ)) . Les équations d’équilibre s’écrivent : σ ij, j + f i = 0
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(
ce qui devient (∆φ + U) δ ij )
,j
− φ ,ijj + f i = 0 ⇒ ∆φ , j δ ij + U , jδ ij − φ ,ijj + f i = 0
123 {
∆φ,i ∆φ,i
r
⇒ U , j δ ij + f i = 0 en écriture vectorielle, on obtient : f = grad( U) .
On peut donc calculer des structures planes soumises à des forces de volume dérivant d’un
r
potentiel U, comme la pesanteur ( U = −ρg OM ) par exemple.
5. Exemple d’application :
Une plaque percée d’un trou circulaire de rayon a est soumise à un état de
tension de densité surfacique uniforme σ . Le rayon du trou est supposé petit devant les
dimensions de la plaque. On peut donc négliger l’influence du trou r > R avec R >> a . Si l’on
se place loin du trou, alors on peut supposer que l’état de contraintes dans la plaque n’est pas
modifié par la présence du trou. De plus, la plaque est en état de contraintes planes.
x2
er
eθ
σ σ
θ
x1
a
R
r r σ 0
Dans la base cartésienne ( x 1 , x 2 ) on a l’état de contrainte : σ = , dans la base
0 0 ( xr ,xr )
1 2
σ σ σ
2 + 2 cos 2θ − sin 2θ
2
σ r r =
( er , eθ ) σ σ σ
− sin 2θ − cos 2θ
2 2 2
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σ σ
r r σ rr σ rθ r σ rr = 2 + 2 cos 2θ
n = e r ; r = R : e ⇒
σ rθ σ θθ r σ = − σ sin 2θ
θθ 2
Problème 1 : Problème 2 :
σ
σ
σ rr (R ) = σ rr (a ) = 0 σ rr (R ) = 2 cos 2θ σ rr (a ) = 0
2 et et
σ (R ) = 0 σ rθ (a ) = 0 σ (R ) = − σ sin 2θ σ rθ (a ) = 0
rθ rθ 2
x2
x2 er
er
2θ
σ/2
θ θ
x1 x1
a a
R R
σ/2
Problème1 :
Il s’agit de cas de charge à symétrie axiale, qui se traite en coordonnées polaires de façon
analogue au problème du cylindre sous pression interne.
r r
On choisit un champ de déplacement u (M ) = u (r ) e r (méthode directe de résolution).
r r
L’équation de Lamé-Navier ( grad(div (u ) = 0 ) permet d’établir la relation suivante :
r Ar B
div (u ) = A ⇒ u r = + .
2 r
T. Zoubeir 70
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On détermine ainsi le tenseur des déformations, et par suite le tenseur des contraintes par les
lois de comportement ce qui donne :
B′
σ
rr = A ′ −
r
2
B′ σ σ 2
r = R : σ rr = A ′ − =
B′ R
2
2 B′ = 2 a a
2
σ θθ = A ′ + 2
CL
→ ⇒ avec ≈0
r B′ A ′ = σ R
2
r = a : σ rr = A ′ − =0
σ rθ = 0 a
2 2
σ a
2
σ rr = (1 − 2 )
2 r
σ a
2 σ rr = 0
σ θθ = (1 + 2 ) On remarque que pour r = a , on a bien :
2 r σ rθ = 0
σ rθ = 0
Problème2 :
1 ∂ ∂Φ 1 ∂ Φ ∂ Φ
2 2
∆Φ = r + 2 +
r ∂r ∂ r r ∂ θ 2 ∂ z 2
=
1
r
r Φ , ,
r r
+
1
2
(Φ, θθ = A )
r
1 1
∆∆Φ = ∆A=
1
( ) 1
r r
( 1
)
r A, r , r + 2 A, θθ = r r Φ, r , r + 2 Φ, θθ , r , r +
r r r
et
1 1
2
r Φ(, r
, r
+ )1
2
Φ, θθ , θθ = 0 ⇒
r r r
1 1 2 4 2 2 1
3
Φ, r − 2
Φ, rr + Φ, rrr + Φ, rrrr + 4 Φ, θθ − 3 Φ, θθr + 2 Φ, θθrr + 4 Φ, θθθθ = 0
r r r r r r r
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∂4 ϕ 3
2 ∂ ϕ
2
9 ∂ ϕ 9 ∂ϕ
+ − + 3 = 0. Dont la solution générale est ϕ = r n avec n=0, -2,
∂ r4 r ∂r 3 2
r ∂r 2
r ∂ r
2 et 4.
D
D’où Φ = A r 4 + B r 2 + C + 2 cos(2θ) ce qui permet d’écrire les valeurs du tenseur des
r
contraintes en coordonnées cylindriques : σ = ∆Φ 1 − grad (grad (Φ))
4C 6 D
σ rr = − 2B + 2 + 4 cos(2θ)
r r
2 6D
σ ij / σ θθ = −12 A r + 2B + 4 cos(2θ)
r
σ = 6 A r 2 + 2B − 2C − 6D cos(2θ)
rθ 2 4
r
r
4C 6 D σ
2 B + 2
+ 4
= −
r = R R R 2
6 A r 2 + 2B − 2C − 6D = − σ
2 4
R R 2
CL :
4C 6 D
2B + 2 + 4 = 0
a a
r = a
6 A r 2 + 2B − 2C − 6D = 0
a
2
a
4
σ 2
A = 0 C = 2 a
l’hypothèse a << R permet de considérer : R → ∞ ⇒ −σ et
B = 4 D = − σ a 4
4
σ a
2
a
4
σ rr = 1 − 4 2 + 3 4 cos (2θ)
2 r r
σ a
4
d’où σ
θθ = − 1 + 3 cos (2θ)
2 4
r
σ = − σ 1 + 2 a − 3 a sin (2θ)
2 4
rθ
2 r
2
r
4
T. Zoubeir 72
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σ a
2
a
4 a 2
σ rr = 1 − 4 2 + 3 4 cos (2θ) + 1 − 2
2 r r r
σ a a2
4
σ
θθ = − 1 + 3 cos ( 2 θ) + 1 +
2 4 r2
r
σ = − σ 1 + 2 a − 3 a sin (2θ)
2 4
rθ 2 r
2
r
4
σ rr = 0
en particulier au voisinage du trou, on a bien : σ θθ = σ(1 − 2 cos 2θ) θ=
π = 3σ
2
σ = 0
rθ
x2
σ σ σ
3σ
x1
−σ
L’état de contrainte sur le bord du trou est un état de traction avec une contrainte variant de 3σ
(traction sur l’axe des x2) à -σ ( compression sur l’axe des x1) : problème de concentration de
contraintes due à la présence du défaut géométrique qui est dans ce cas le trou.
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