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LUMIÈRE SUR
SAINT-CALIXTE
La population calixtienne est dispersée sur un vaste territoire dans une mixité de niveaux de vie.
Si la mixité est socialement souhaitable, les distances sont des freins aux interventions de toute
nature. Ce dernier facteur est singulièrement pénalisant pour les personnes démunies ou en
perte d’autonomie. Les difficultés de transport reviennent à toutes les étapes de l’analyse :
accès à l’emploi, à la formation, aux services de dépannage et de santé, aux sources
d’approvisionnement, aux loisirs et à l’information autant à l’interne qu’à l’externe.
Pour améliorer la qualité de vie des citoyens les plus défavorisés, attirer des jeunes familles afin
de diminuer les effets du vieillissement de la population et pour occuper une place de choix
parmi les municipalités environnantes, Saint-Calixte doit faire preuve de dynamisme et de
créativité. Les solutions qui s’offrent autant à la municipalité qu’aux intervenants du milieu sont
multiples. Ce sont en particulier :
La préservation de l’environnement sous toutes ses formes et son exploitation raisonnée
(foresterie et récréotourisme)
Les mesures de réinsertion socioprofessionnelle
Des politiques associées à la qualité de vie des familles et des aînés
Un leadership dans la création ou le soutien d’activités économiques novatrices et peu
énergivores
La participation citoyenne
Il y eut, dès le début, un trio qui s’est dépensé sans compter pour ouvrir les portes, recueillir des
renseignements et soutenir l’auteure :
Elles formèrent le noyau d’un comité auquel se sont joints par la suite :
Ces personnes sont avec l’auteure à l’origine de la fondation (août 2010) de la Table de
concertation sociale de Saint-Calixte, conclusion logique de cette étude.
La cueillette de données statistiques s’est enrichie des commentaires et des informations des
personnes suivantes :
Marie-France Dumont
N.B. : Le nom d’organisme est associé à celui des personnes pour signifier leur mileu
d’appartenance et n’a aucune signification organisationnelle.
NOTE :
Les bases de données sont parfois établies sur des paramètres différents. Il faut donc prendre
les statistiques pour ce qu’elles sont : des indicateurs de tendances. Parfois, seules des
statistiques portant sur l’ensemble de la MRC de Montcalm sont disponibles. S’il s’agit de
données liées aux conséquences de la pauvreté, il est fort vraisemblable qu’elles soient
applicables, parfois avec un facteur multiplicateur, à Saint-Calixte qui a gagné le triste
championnat de la pauvreté.
OBJECTIFS DE L’ÉTUDE
Le but de cette étude est de souligner la situation précaire d’un grand nombre de Calixtiens au
moment où la municipalité est à la veille de passer de l’ombre de la précarité à la lumière du
développement économique et social. Il est important que les plus démunis ne soient pas
marginalisés durant cette période de changements rapides. Notre communauté a le talent et les
ressources nécessaires pour que tous ses membres puissent connaître une qualité de vie
acceptable dans un climat d’harmonie sociale.
Cette étude est composée d’un ensemble de données qui permettent de prendre la mesure des
problèmes vécus par un grand nombre de Calixtiens. Ces données sont assorties d’analyses de
tendances sociales et de pistes de solutions. Ainsi est proposée une base pour des travaux
menant à l’élaboration d’une politique sociale.
TABLE DES MATIÈRES
Un vaste territoire Avec une superficie de 143,3 km2, Saint-Calixte est de loin la municipalité
mal desservi par les la plus étendue de la MRC de Montcalm. Le territoire est essentiellement
voies de composé de lacs et de montagnes couvertes de forêts. Les exploitations
communication
agricoles et forestières de jadis ont disparu en presque totalité. Un
regard sur la carte de la municipalité permet de constater que l’habitat
humain s’est développé presque en totalité le long de la route 335. Cette
route serpente entre les lacs les plus importants du territoire. Les voies
établies à partir de cet axe sont souvent dépourvues de revêtement
d’asphalte. La population résidente se situe aux alentours de 7100
personnes en 2009 contrairement aux données officielles.
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des équipements pour les enfants mais ils sont réduits à leur plus
simple expression et généralement accessibles seulement en été.
Il faut ajouter à ces quelques exemples que les services publics (emploi,
santé, etc.) sont tous situés hors municipalité. Donc, plus on a besoin de
soutien et de services, plus on en est éloignés.
1.3 Les
communi
cations :
Développement Les communications de toute nature rythment le développement
économique et
social freiné : des économique et social d’une communauté. Enclavée dans ses forêts,
médias souvent peu Saint-Calixte n’est guère favorisée au plan des communications.
accessibles ou peu
consultés par les Internet et même parfois le téléphone ne sont pas accessibles sur
usagers. l’ensemble du territoire. À l’inaccessibilité s’ajoute le fait que nombre de
familles démunies n’ont pas les revenus nécessaires pour se pourvoir
d’un ordinateur et payer l’abonnement à Internet. Donc, résoudre le
problème d’accessibilité ne suffirait pas à rejoindre l’ensemble des
familles. De plus des frais d’interurbains sont associés aux
communications téléphoniques avec des municipalités voisines où se
situent des services essentiels.
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Le courrier est bien souvent distribué dans des boîtes aux lettres
disposées en pigeonniers collectifs relativement éloignés du domicile des
usagers. Les personnes dont l’autonomie est limitée temporairement ou
définitivement doivent donc compter sur la bienveillance de leurs
voisins. Le programme de vigilance postale ne peut être implanté dans
ces quartiers.
1.4 Le peuplement
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2- LA POPULATION ET SON MODE DE VIE
Statistique Canada relève que la densité de la population était de 39,7
personnes au km2 à Saint-Calixte en 2006. Ceci la plaçait au sixième rang
des municipalités de la MRC de Montcalm. Le bas niveau de densité ne
s’explique pas seulement par la géographie physique du territoire, elle
est aussi la conséquence de la faiblesse des développements
commercial, industriel et touristique.
Population Faisons maintenant parler les chiffres en nous concentrant sur les
vieillissante,absence pourcentages comme indicateurs de tendance.
de relève : attirer
des familles avec
enfants
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Les personnes de sexe féminin sont généralement moins nombreuses
que celles de sexe masculin et cet écart diminue avec l’âge.
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Composition des familles de Saint-Calixte
comparée à celle des familles de la MRC de Montcalm
2001-2006
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Le nombre de Nous constatons que de 2001 à 2006, le nombre de familles calixtiennes
familles a augmenté s’est accru beaucoup plus que celui de l’ensemble des familles de la MRC
considérablement de Montcalm, et ce, quel que soit l’âge des enfants.
plus que dans
l’ensemble de la
MRC, quel que soit En 2006, les 290 familles monoparentales de Saint-Calixte représentaient
l’âge des enfants 30,7 % des familles calixtiennes, soit une famille sur trois. Cet important
(fait étonnant pourcentage est un vecteur de fragilité sociale et économique. Les
compte tenu des familles monoparentales dont le responsable est un homme
conditions
socioéconomiques). représentaient, en 2006, 41,7 % des familles monoparentales soit
Une presque la moitié de ces familles. Fait nouveau et significatif d’un
famille sur 3 est changement dans les relations parentales, le taux de familles
monoparentale, les monoparentales prises en charge par des hommes a augmenté de 88,9
familles % entre 2001 et 2006, soit presque deux fois plus que pour l’ensemble
monoparentales
dont le chef est un
de la MRC. Ce phénomène mériterait d’être documenté afin de vérifier si
homme de nouvelles pratiques sociales devraient être mises en place. Quitte à se
représentent 41,5 % faire taxer de naïveté, on ne peut que s’étonner de la croissance
des familles importante du nombre de familles dans une municipalité aussi pauvre en
monoparentales. logements à bas prix et en emplois quand on considère que le revenu
moyen des familles est faible (voir chapitre 3.1). L’explication tient-elle
seulement aux migrations particulières que nous évoquons dans le
chapitre 2.5 ? Par ailleurs, on a peine à croire que cet afflux de nouvelles
familles puisse être le fait uniquement de familles relativement aisées,
chose qui serait plus plausible depuis 2 ou trois ans (rappelons que la
croissance est constatée entre 2001 et 2006 seulement).
Variation
2001 2006
en %
Enfants à la maison âgés de 18 à 24 ans
Saint-Calixte 200 263 32,5
MRC de Montcalm 1 850 2 210 19,5
Enfants à la maison âgés de plus de 25 ans
Saint-Calixte 110 160 45,5
MRC de Montcalm 915 1 070 16,7
Source : Coup d’œil sur la MRC de Montcalm.
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Un nombre Ici encore, nous constatons des taux de croissance beaucoup plus élevés
significatif d’enfants que pour l’ensemble de la MRC. Au total, ce sont 425 enfants de 18 ans
de plus de 18 ans et plus qui résident chez leurs parents en 2006, soit 7,2 % de la
vivant encore chez
leurs parents population en se fondant sur le chiffre de 5876 résidents retenu par
Statistiques Canada pour 2006. Ces chiffres sont pour le moins
inquiétants et la crise économique dont nous semblons sortir n’aura rien
fait pour améliorer cette situation.
L’ensemble de ces causes peut avoir joué à des degrés divers ne rendant
que plus complexe une situation difficile.
Nous nous attardons ici aux personnes vivant seules en étudiant les
variables liées au sexe et à l’âge.
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Personnes vivant seules selon le sexe
2001-2006
Un grand nombre de En chiffres absolus et quelle que soit l’année considérée, plus d’hommes
personnes vivant que de femmes vivent seuls à Saint-Calixte. Cependant, le nombre de
seules, de moins de femmes vivant seules a nettement progressé entre 2001 et 2006 (+ 45,9)
65 ans pour la
plupart, mais le tandis que le nombre d’hommes vivant seuls a augmenté dans une
nombre de moindre mesure (+15,9 %). Proportionnellement, l’augmentation du
personnes âgées nombre de femmes vivant seules à Saint-Calixte (+45,9 %) est de près
vivant seules trois fois plus élevée que pour l’ensemble de la MRC de Montcalm. Ce
augmente de plus en phénomène serait-il uniquement lié au vieillissement accéléré de la
plus. Besoin de
logements pour
population calixtienne et à la désorganisation faimiliale ? La question
personnes seules mériterait d’être approfondie.
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Nombre de personnes vivant seules selon le sexe et l’âge
2001-2006
En comparant les deux tableaux, nous nous rendons compte qu’en 2006,
la majorité des personnes vivant seules étaient âgées de moins de 65
ans. Cette proportion est sensiblement la même pour la MRC. Elle
diminuera d’importance avec le vieillissement de la population. L’arrivée
de nouveaux résidents aura peu d’influence, car ce sont généralement
des familles et non des personnes seules. Ici encore, l’offre de logements
n’est pas, en théorie, adéquate pour le nombre de personnes vivant
seules. Cet écart augmentera avec le vieillissement de la population, car
nombre de personnes âgées ne pourront plus assumer la charge d’une
maison individuelle. Ces données confirment le bien-fondé des
démarches entreprises pour la construction d’H.L.M. pour personnes
âgées.
2.4 Le logement
La nature des logements disponibles s’ajoute au portrait sociologique
d’une communauté. Nous utilisons les données du « Rôle d’évaluation
2010 » de la municipalité de Saint-Calixte dans le texte qui suit.
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Par ailleurs, à la rubrique « Chalets » figurent non seulement des bâtisses
occupées de façon saisonnière, mais aussi des logements utilisés toute
l’année. Dans ce dernier cas, la majorité des occupants n’ont pas les
moyens financiers nécessaires pour isoler convenablement leur maison.
En l’absence d’autres données, nous ne pouvons départager les
immeubles occupés de façon permanente des constructions
saisonnières. Il serait opportun que la municipalité se donne les moyens
de faire un décompte circonstancié des logements disponibles sur son
territoire. Le lecteur tiendra compte de ces faits dans l’analyse qui suit.
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comporte 97 % de maisons unifamiliales. Nous relevons les tendances
suivantes :
Toute planification Ce que cela signifie? Alors que l’ensemble de la MRC a augmenté son
de développement parc immobilier locatif (donc plus accessible aux familles à bas revenus),
économique devra Saint-Calixte a privilégié les logements possédés donc moins accessibles
comporter un volet
logements à prix aux familles à bas revenus. Un paradoxe dans la municipalité la plus
modérés pauvre de la MRC et l’indice d’une absence totale de préoccupation
sociale et familiale.
Des chalets mal Les chalets, comme indiqué au rôle d’évaluation, sont au nombre de 712
Isolés qui servent de en 2010. Leur valeur moyenne (terrain et bâtiment) est de 58 233 $ en
logements hausse de 39,87 % par rapport au rôle 2007-2009. Comme pour les
permanents, des
logements maisons unifamiliales, cette donnée est théorique, car la valeur réelle
insalubres : pour dépend des tendances du marché. Les chalets représentent 20 % en
certains, des nombre de la catégorie dite « résidentielle » inscrite au rôle d’évaluation
conditions de vie (logements, chalets, maisons mobiles, roulottes, habitations en
inadmissibles commun).
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Un certain nombre de ces chalets a perdu depuis longtemps sa vocation
saisonnière et sert de résidence permanente. Les propriétaires qui y
résident n’ont souvent pas les moyens de les rénover. Les programmes
de rénovation et l’aide généreuse que propose l’organisme Rénovaction
solidaire supposent une mise de fonds initiale de la part du propriétaire.
Cela représente un obstacle insurmontable pour certains. Quand bien
même ces personnes auraient-elles les moyens de faire la mise de fonds,
auront-elles les moyens de faire face à une hausse d’impôt foncier à la
suite des travaux de rénovation? Certains suggèrent de reporter la
hausse de l’impôt foncier à quelques années plus tard. Ceci ne ferait que
reporter le problème pour les personnes qui ont un très bas revenu peu
indexé au coût de la vie. C’est le cas des personnes âgées recevant le
Supplément de revenu. Leur revenu est si bas que les postes comme les
vêtements et les loisirs ne peuvent exister dans leur budget qu’au
détriment de besoins encore plus essentiels. Une hausse de taxes est
dramatique dans ces circonstances. Existe-t-il une autre solution que les
deux options suivantes : 1) continuer à vivre dans un logement
inadéquat, 2) se trouver une place improbable dans un HLM loin de
l’endroit où ils ont passé toute leur vie ?
Un ménage calixtien Le logement doit aussi être étudié en fonction de la part du budget que
sur 5 éprouve des les familles lui consacrent. On considère qu’un ménage qui consacre 30
difficultés % ou plus de son revenu au coût d’habitation connaît d’importantes
financières pour se
loger difficultés financières. À Saint-Calixte et en 2006, sur 2530 ménages de
recensement, 470 consacraient 30 % ou plus de leur revenu à leur
logement. Ceci représente 18,6 % des ménages calixtiens. Ce nombre
était en hausse de 40,3 % par rapport à 2001. La crise économique
actuelle n’a certainement pas ralenti ce mouvement à la hausse.
Retenons donc qu’un ménage calixtien sur 5 éprouve des difficultés
financières pour se loger. Il est donc souhaitable que les
développements immobiliers futurs prennent en compte les besoins des
ménages à faible revenu.
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2.5 Les migrations particulières
Des personnes sans Les personnes sans domicile fixe se rattachent au concept d’itinérance.
domicile fixe et Ce sont des personnes à très faible revenu ou même sans revenu
démunies en nombre régulier qui viennent en majorité de la région montréalaise. La plupart
indéterminé
d’entre elles correspondent à la définition du ministère de la Santé et
des Services sociaux telle qu’inscrite dans le Plan d’action en itinérance
2001-2003-Région de Lanaudière.
« La personne itinérante est une personne qui n’a pas d’adresse fixe, de
logement stable, sécuritaire et salubre pour les 60 jours à venir, à très
faible revenu, avec une accessibilité discriminatoire à son égard de la
part des services, avec des problèmes de santé physique, de santé
mentale, de toxicomanie, de violence familiale et de désorganisation
sociale et dépourvue de groupe d’appartenance stable »
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Les familles et personnes démunies à la recherche d’un mieux-être à la
campagne – Ces personnes viennent chercher une installation stable et
Des familles à bas économique dans notre région rurale qu’ils parent de toutes les vertus :
revenus s’installent logement bon marché, approvisionnement économique en nourriture,
croyant bénéficier
possibilité de produire une partie de leur nourriture, environnement
de conditions de vie
plus faciles. devant sain, retour aux sources, etc. Leurs revenus sont faibles et ils espèrent
les difficultés une vie meilleure :
rencontrées, elles
doivent demander La réalité vient rapidement à bout de leurs illusions :
de l’aide aux
organismes
communautaires À Saint-Calixte, il faut pouvoir louer ou acheter une maison : ont-ils
un répondant suffisant pour que la banque leur consente un prêt
ou une hypothèque?
Le poste « transport » du budget (accès à l’emploi, besoins de
première nécessité) est plus important qu’ils ne l’avaient prévu.
La production de nourriture n’est pas évidente.
Les biens de consommation à prix réduit ne sont disponibles qu’à
des dizaines de kilomètres.
Sur le plan de la santé, Saint-Calixte a le privilège des disposer des
services d’un médecin et d’une pharmacie. Cependant pour des
soins plus complexes ou les services du CLSC, il faut se déplacer.
Quel que soit le mode de transport privilégié, des coûts entrent en
jeu.
Enfin, la clé de voûte de l’édifice familial, l’emploi, est quasi
absente de Saint-Calixte et relativement rare dans les environs
immédiats. Il faut donc se déplacer pour obtenir et conserver un
emploi.
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Deuxième groupe : les retraités
Les retraités : Nous aborderons plus loin l’apport inestimable des aînés ainsi que les
expérience et problèmes qu’ils peuvent rencontrer. Pour l’heure, nous nous attachons
compétence au seul phénomène des migrations des retraités.
pouvant être mises Les raisons ou circonstances qui poussent une personne retraitée à
au service de la
communauté. Plus migrer en milieu rural, plus précisément à Saint-Calixte, sont
tard, besoin de principalement de deux ordres :
services pour
conserver leur Elles ont déjà un chalet à Saint-Calixte qu’elles préparent de longue date
qualité de vie pour en faire une résidence permanente le moment de la retraite venu.
D’autres choisissent Saint-Calixte seulement le moment de la retraite
venu car elles désirent profiter d’un environnement naturel. Les
motivations sont similaires mais le premier groupe est plus intégré à la
communauté pour y avoir séjourné auparavant de façon saisonnière.
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ces personnes auront besoin de services lorsqu’elles atteindront un âge
avancé d’autant plus que leur réseau social sera probablement réduit. Il
faut donc prévoir dès aujourd’hui les services, logements et
équipements qui leur seront nécessaires. C’est en quelque sorte bâtir
une communauté débitrice et responsable de ses aînés.
Aucun décompte de Voici le chapitre le plus court de cette étude : aucun décompte, aucune
la population estimation n’ont été faits du nombre des résidents saisonniers. Saint-
saisonnière Calixte semble s’orienter pour partie vers une vocation
récréotouristique. Il serait donc opportun qu’elle se dote des outils lui
permettant d’évaluer l’importance numérique de la population
saisonnière.
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3- LA VIE ÉCONOMIQUE
La vie économique et le travail sont pris ici sous l’angle de vue des
travailleurs et des travailleuses puisqu’il s’agit d’une étude axée sur les
phénomènes sociaux. Ainsi ne seront pas abordés des sujets comme le
potentiel économique de la municipalité ou la création d’entreprises et
de commerces.
En termes plus concrets, cela signifie qu’en 2006, plus d’un Calixtien sur
10 avait un faible revenu.
Nous remarquons qu’en 2006, le revenu moyen des calixtiennes (18 449
$) était inférieur à celui des Calixtiens (27 653 $). Cependant, entre 2001
et 2006, le revenu des Calixtiennes a augmenté de 29,5 % tandis que
celui des Calixtiens n’avait augmenté que de 14,4 %. Est-ce une
conséquence de la politique d’équité salariale ?
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3.2 La vie professionnelle
Variation
2001 2006
en %
Saint-Calixte 51,1 % 57,1 % 11,7 %
MRC de Montcalm 60,3 % 62,7 % 4,0 %
Source : Sylia.
Variation
2001 2006
en %
Saint-Calixte 43,2 % 48,7 % 12,7 %
MRC de Montcalm 54,5 % 57,7 % 5,9 %
Source : Sylia.
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Variation du taux de chômage de la population de 15 ans et plus
2001-2006
Variation
2001 2006
en %
Saint-Calixte 15,5 % 14,7 % -5,2 %
MRC Montcalme 9,6% 8,0% -16,7%
Faute d’emplois Au vu de ces chiffres, il est clair que la très grande majorité des Calixtiens
locaux, les Calixtiens travaille à l’extérieur de la municipalité.
doivent travailler à
l’extérieur de la
municipalité Quant à ceux et celles qui travaillent dans Saint-Calixte, la situation est la
suivante : plus de Calixtiennes travaillent dans Saint-Calixte même que
de Calixtiens. Cependant, leur nombre est faible et en baisse de 2001 à
2206. S’il y a eu, entre 2006 et 2009, une augmentation de résidents de
Saint-Calixte travaillant dans la municipalité, elle a dû être faible. En
effet, un examen attentif du rôle d’évaluation permet de constater qu’en
2010 la municipalité ne comptait que :
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26 immeubles à caractère commercial
10 dédiés aux services
12 installations correspondant à des activités agricoles et
forestières
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4- LES DIFFICULTÉS LIÉES AUX CONDITIONS DE VIE AINSI QU’À
LA SANTÉ PHYSIQUE ET MENTALE
4.1 La sécurité
Les interventions les À Saint-Calixte en 2008, la Sûreté du Québec est intervenue 18 fois pour
plus fréquentes de la transférer une personne en crise, conséquence directe de la politique de
Sûreté du Québec en désinstitutionnalisation en santé mentale. Ce chiffre est en hausse par
2009 :
32 pour voies de rapport à 2006 (12 transferts).
fait
18 transferts de Au chapitre des agressions sexuelles, les données ne font pas état de
personnes en l’âge des victimes. Il y eut au total 5 interventions en ce domaine.
état de crise L’auteur des agressions est presque toujours un proche de la victime.
18 pour querelles
familiales
La violence, surtout verbale, n’est pas absente du tableau : 18
interventions en 2009 pour des querelles familiales, 32 pour des voies de
fait et 7 agressions armées causant des lésions corporelles.
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aînés, des femmes, des parents et des enseignants. Elle est
fréquemment présente dans les écoles pour des campagnes de
prévention, collabore avec des organismes communautaires et participe
à divers paliers de concertation.
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Les taux de signalements retenus pour la MRC de Montcalm figurent
parmi les plus élevés des taux des MRC de Lanaudière. Donc des
situations très difficiles vécues par les enfants de la MRC de Montcalm.
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Des données en deçà Ce tableau démontre la prédominance du handicap mental qu’on
de la réalité. considère la MRC de Montcalm ou la région de Lanaudière.
Prédominance des Comparativement aux autres MRC de la région, celle de Montcalm a le
enfants ayant un
handicap mental triste privilège d’être dans le peloton de tête pour le taux d’enfants
handicapés. Ce taux est significativement supérieur à la moyenne
régionale : 19,9 pour la MRC de Montcalm; 15,5 pour Lanaudière. Ceci
devrait inspirer une réflexion particulière quant à l’aide à apporter aux
familles de cette MRC ainsi que les mesures visant à faciliter l’insertion
sociale des enfants et leur intégration socioprofessionnelle lorsqu’ils
auront atteint l’âge adulte.
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Plus d’hommes que de femmes vivent seuls
Un Calixtien sur 10 a un faible revenu
Présence de maisons en état de délabrement avancé et insalubres
(395)
Un nombre indéterminé d’itinérants
La maladie physique
La maladie mentale
L’excès d’alcool
La consommation de drogue
Des tentatives antérieures
Une perte ou un changement important
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de vie précaires et qu’aborder ce sujet est un moyen d’interpeler ceux
par qui le changement peut arriver.
4.4 Les aînés (65 ans et plus) et les personnes en perte d’autonomie
Les futurs retraités Les aînés d’aujourd’hui - et encore plus ceux de demain - sont
plus conscients de généralement plus longtemps en forme que leurs prédécesseurs dans
leurs besoins et de cette catégorie d’âge. Plusieurs facteurs y contribuent : meilleure
leurs droits
alimentation, conditions de travail souvent moins dures et, pour la
plupart, une attention plus grande accordée à leur santé. Il faut donc
nuancer quelque peu le portrait tragique qu’en font certains médias.
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Si les autorités concernées ne veillent pas à planifier ces services, la
génération montante des plus de 55 ans saura défendre ses intérêts avec
force le moment venu. En effet, un sondage CROP récent a permis de
tracer le portrait suivant (La Presse – 7 mai 2010) :
Dès 2001, le nombre La situation actuelle des aînés à Saint-Calixte est la suivante :
d’aînés a amorcé
une augmentation Entre 2001 et 2007, soit bien avant que les premiers baby-boomers
qui sera encore plus
significative durant atteignent leurs 55 ans, l’accroissement de la population âgée à
les prochaines Saint-Calixte a été de :
années. Vivant - 20 % pour les personnes de 55 à 64 ans
souvent seuls, isolés - 11 % pour les personnes âgées de 65 à 74 ans
et avec de faibles - 30 % pour les personnes de 85 ans et plus
revenus, les
personnes âgées ont En 2006, on a constaté que plus les personnes avançaient en âge,
besoin d’aide et de plus elles étaient nombreuses à vivre seules :
soutien à domicile - 55-59 ans : 10,1 %
- 60-64 ans : 18 %
- 66 ans et plus : 26,5 %
Le pourcentage de personnes âgées de 65 ans et plus recevant le
Supplément de revenu garanti a légèrement baissé. Il est passé de
62,4 % en 2001 à 60,3 % en 2007. Ce taux indique que 2/3 des
personnes âgées de Saint-Calixte vivent dans des conditions très
difficiles.
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Les services de soutien à domicile prodigués par le CLSC de Saint-
Esprit se détaillent ainsi en pourcentage du total des services
rendus dans la municipalité en 2007-2008 :
- Personnes âgées de 55 à 64 ans 14,4 %
- Personnes âgées de 65 à 74 ans 32,4 %
- Personnes de 75 et plus 53,2 %
- Services donnés à 111 personnes de 55 ans et plus
Saint-Calixte figure au 2e rang des municipalités desservies pour le
nombre de bénéficiaires et au premier rang pour les personnes de
65 ans et plus recevant le Supplément de revenu garanti. Ces
chiffres correspondent à l’état de la population concernée
Le CLSC quoique louant un local n’a pas de point de service à Saint-
Calixte malgré l’importance des besoins. Par exemple, les
prélèvements se font à Saint-Esprit.
Les personnes de 15 ans et plus offrant des services aux aînés sans
rémunération se répartissent comme suit à Saint-Calixte (2006) :
- Femmes 13,5 % de la population totale
- Hommes 14,4 % de la population totale
Pour les hommes, le pourcentage est légèrement inférieur à celui
de l’ensemble de la MRC (-1 %). Pour les femmes, le pourcentage
est inférieur de 4 % à la moyenne de la MRC. Et surtout l’avant-
dernier sur la liste des pourcentages par municipalité. Le fait de
vivre seul et isolé géographiquement joue dans ces évaluations.
Hommes et femmes sont également impliqués dans le soutien aux
personnes en perte d’autonomie. Ces personnes ne reçoivent
aucune aide significative malgré la lourdeur de leur tâche.
Les activités récréatives offertes par le Club d’âge d’or ont un
aspect thérapeutique : socialisation, musculation, etc. Elles
jouissent de la faveur de nombreux aînés.
Les personnes de 80 ans et plus ne fréquentent guère les activités
destinées aux aînés, leur perte d’autonomie et les problèmes de
transport les confinent à cet isolement. Il y a là un facteur de
risque car si personne, voisin, ami ou parent ne veille sur elles, ces
personnes peuvent connaître de grandes difficultés qui resteront
ignorées de tous.
Certaines personnes âgées répugnent à demander des services.
Elles craignent que les autorités sanitaires concluent à un
« placement ». D’autres ayant mis tout leur honneur à assumer
seules leurs responsabilités ne peuvent accepter de recevoir de
l’aide. Il n’existe aucun recensement de ces personnes et donc
aucune intervention raisonnée auprès d’elles.
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Le logement des aînés est un projet en gestation dont la
concrétisation n’est pas encore à l’ordre du jour.
Si la santé physique des aînés peut être fragile, leur santé mentale
est souvent précaire : les aînés sont avec les jeunes les personnes
les plus à risque au plan du suicide.
La situation est la même pour les personnes handicapées et celles
ayant une maladie chronique
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5- LES PISTES DE SOLUTION ET LES OUTILS DE
DÉVELOPPEMENT SOCIOÉCONOMIQUE
Les pistes de solution sont présentées à titre d’exemple et seront enrichies par l’expérience et
l’imagination des lecteurs. Comme dans un remue-méninge, elles ne sont pas évaluées quant
à leur pertinence et leur faisabilité. Elles figurent sans ordre de priorité dans chacun des
thèmes. Ce choix relève de la cohérence : on ne peut adhérer aux principes de consultation de
la population, de concertation au sein de la municipalité, de participation citoyenne et, du
même souffle, prétendre fixer soi-même des priorités. Ce sera donc aux citoyens d’élaborer un
projet de société. Malgré ces bonnes intentions, notre subjectivité et nos convictions
transparaissent : que le lecteur fasse la part des choses et veuille bien nous accorder sa
compréhension.
La manière dont la situation sociale et économique évoluera devrait influer sur les décisions
d’aujourd’hui. En 2009, Joel Kotkin, spécialiste américain internationalement reconnu en
développement économique, politique et social, professeur à l’Université Chapman (Orange,
Californie) publiait The next hundred million. Il y développe une théorie sur le développement
économique et social d’ici 2050 fort utile pour envisager l’avenir de Saint-Calixte. Nous
reprenons ici quelques caractéristiques de l’évolution décrite par Joel Kotkin, soit le
«localisme» :
Les gens cherchent de plus en plus à consommer près de leur lieu de résidence
Ils ont tendance à se fixer plus longtemps dans une communauté à laquelle ils s’identifient
et pour laquelle ils s’impliquent (vie sociale, économique et politique)
Les principaux facteurs soutenant cette tendance sont :
o Le vieillissement de la population (choix d’une résidence définitive par les
retraités)
o Choix d’un cadre de vie plus convivial (extension des banlieues jusque parfois
dans les milieux ruraux)
o Développement d’Internet (possibilité pour les petites et micro-entreprises
de travailler loin des grands centres)
o Importance accrue donnée à la famille (une récente enquête commandée par
Workopolis au Québec confirme que la famille entre au premier plan des
préoccupations des travailleurs au point qu’une réduction de salaire serait
acceptée si elle permettait de consacrer plus de temps à la famille)
Donc, dispersion d’une partie de la population à l’écart des grands centres et attachement accru
à la communauté de résidence.
Dans un bulletin publié le 10 mai 2010, Joel Kotkin reprend cette analyse en donnant quelques
précisions :
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Les aînés et les familles qui auront choisi de vivre hors de grands centres veilleront
activement à ce que les raisons qui ont motivé leur choix ne disparaissent pas (ex. : refus
d’un accroissement de la concentration immobilière)
Le consensus se faisant autour de petites municipalités, il sera plus facile à des politiciens
non-professionnels de se faire élire. Leur influence sur le développement local sera donc
différente de celle de leurs prédécesseurs (phénomène en cours de démonstration à
Saint-Calixte)
La volonté des résidents de petites localités de répondre à leurs besoins et leur plus haut
degré d’information grâce aux télécommunications tendront à diminuer l’influence du
pouvoir central qui, lui, vise plutôt à uniformiser les pratiques.
Le regroupement de la population en petites ou moyennes communautés favorisera
l’innovation et l’implication des citoyens :
- Nouveaux médias
- Initiatives : marchés paysans, festivals, etc.
- Augmentation du bénévolat et partant du nombre d’associations caritatives, sportives
et culturelles
Nous ajoutons aux prévisions de Joel Kotkin sur le bénévolat que ce volontariat sera fondé sur
des compétences que les personnes auront plaisir à exercer auprès de la communauté. Il se
peut donc que certaines tâches soient encore plus désertées qu’aujourd’hui (par exemple :
ménage, cuisine).
Nous sommes d’autant plus tentés de nous écrier : « Nous y sommes déjà! » puisque la
migration des familles et des retraités a déjà débuté dans notre municipalité. Une autre raison
pousse à l’optimisme. L’institut de la Statistique du Québec (perspectives démographiques du
Québec 2006-2056) prévoit que la population de Lanaudière s’accroîtra de 164 000 personnes
d’ici 2031 soit une croissance de 33 % de beaucoup supérieure à celle des autres régions. Plus
intéressant, cette augmentation proviendra en grande partie des migrations. Ceci implique
logiquement un accroissement du nombre de personnes de moins de 65 ans.
Il s’agit donc de tendances à long terme. Ce ne sont cependant que des tendances générales. Ne
versons pas dans un optimisme lyrique. Saint-Calixte n’est encore qu’en devenir. De plus, la
municipalité est en compétition avec les municipalités voisines dans ce mouvement migratoire.
Il faut donc que Saint-Calixte soit compétitive, dynamique et quelque peu visionnaire pour
alimenter sa créativité. Il lui faut bâtir un plan de développement à long terme qui respecte les
objectifs suivants :
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Augmenter la population de 25 à 35 ans
Créer une infrastructure propre à satisfaire toutes les catégories de citoyens afin, entre
autres, de limiter les migrations vers l’extérieur de la municipalité
Créer suffisamment de richesse pour à la fois faire progresser l’économie locale et venir
en aide aux plus défavorisés des citoyens
Protéger l’environnement naturel dont elle est dotée
Favoriser la cohésion et la mobilisation des populations ancienne et nouvelle autour
d’objectifs définis démocratiquement
Le défi est grand, mais d’autres collectivités l’ont relevé avec succès. On ne saurait trop
s’inspirer des travaux remarquables de Solidarité rurale et de ceux de Villes et villages en santé
qui s’ajouteront très valablement à ceux déjà envisagés par Rues principales.
Avant de passer aux solutions concrètes, car il en faut, continuons notre parcours sur la route
du développement en compagnie de Solidarité rurale. Cet organisme rappelle que « la finalité
du développement durable – un développement viable, vivable et équitable – est le bien-être
des personnes vivant en harmonie avec toutes les composantes de leur environnement ».
Solidarité rurale rapporte aussi les principes du Plan de développement du Québec ; « le
développement durable repose sur l’engagement de tous ; la participation des citoyens et le
partenariat de tous les groupes de la société sont nécessaires pour assurer la durabilité sociale,
économique et environnementale du développement ». Solidarité rurale précise que, dans le
cas particulier de la forêt, ses diverses vocations et possibilités doivent être incluses dans le plan
de développement.
Que dire de plus? Les grands principes sont énoncés, il ne reste qu’à passer à l’action tous
ensemble.
La suite de ce chapitre est constituée d’idées inspirées par les personnes rencontrées à Saint-
Calixte, des observations faites dans diverses régions du Québec, des conclusions de divers
auteurs et de pistes inspirées par l’expérience. Les pistes sont énoncées sans priorisation et sans
évaluation de leur faisabilité. Certaines sont déjà en cours d’application dans la municipalité. Il
reviendra au lecteur de retenir les pistes qui lui conviennent le mieux, d’en approfondir le
contenu et la faisabilité et de déterminer qui seront les maîtres d’œuvre. Mais rappelons que
quelle que soit la piste, quel que soit son bien-fondé, elle ne sera efficace que si la communauté
la choisit démocratiquement et s’implique dans la réalisation du projet. Une fois l’inventaire des
possibles fait, une rencontre des citoyens s’impose pour bâtir un plan de développement social,
économique et environnemental durable. La collaboration de Villes et villages en santé ou de
Solidarité rurale serait à ce point des travaux un soutien indispensable.
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5.2 Un aperçu des atouts pour développer et rajeunir la population de Saint-
Calixte
Saint-Calixte a des atouts, mais il faudra les développer en gardant à l’esprit que notre
municipalité est en concurrence avec les municipalités environnantes, qu’il faut éviter l’écueil
de la cité-dortoir et que la richesse générée par le développement doit être consacrée en partie
à améliorer le niveau de vie des plus démunis.
Atout logement :
Diversifier le parc résidentiel afin d’accueillir une population à revenus variés et d’offrir
des logements adaptés aux besoins des personnes en perte d’autonomie
Atout nature :
Jouer sur le facteur « nature ». Actuellement, il y a à Saint-Calixte deux plages publiques à accès
confidentiel, des forêts privées, des projets récréotouristiques encore sur la planche à dessin.
Mais il faut faire plus :
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- Application stricte des règlements portant sur la conservation du patrimoine naturel
- Mesures d’information et de prévention auprès de la population et des jeunes en
particulier
- Ouverture d’un marché Équimonde (Regroupement de consommateurs responsables
Équimonde) pour développer la consommation de produits de proximité ou toute
initiative promouvant l’achat local
Atout convivialité
D’autres possibilités sont offertes par des associations de retraités (AQRP, par exemple), des
compagnies d’assurances (ex. : La Capitale), des organismes issus de groupes de pharmacies
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(Info-Stop pour Pharmaprix, la Fondation Chagnon) et bien d’autres ressources de grande
envergure.
Atout emploi :
Ce sujet est évidemment plus ardu que le précédent, mais rien n’est impossible quand le terrain
est vierge ou presque. Nous parlons ici d’accès à l’emploi soit la création d’emploi et les
transports vers l’emploi.
Le soutien à la création d’emplois peut prendre des formes multiples. En voici quelques
exemples :
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Prendre en considération l’exploitation de la forêt de proximité en ne se limitant pas à
l’exploitation des produits ligneux, diversifiant l’exploitation des tenures, favorisant la
transformation du bois sur place, recherchant les nouveaux produits liés, par exemple, à
l’industrie pharmaceutique (cf. : solidarité rurale).
Attirer des entreprises liées aux nouvelles technologies peu gourmandes en énergie, non
polluantes et ne nécessitant pas d’infrastructures complexes et enfin donnant à la
municipalité une image faite de jeunesse, de dynamisme, de créativité et de respect de
l’environnement
Étudier les possibilités offertes par les entreprises d’économie sociale. Ces entreprises
sont des coopératives qui comportent un volet de réinsertion socioprofessionnelle. Le
réseau des entreprises d’économie sociale est très bien organisé et offre un soutien
appréciable à ses membres.
Développer le micro-crédit
L’accès à l’emploi ne passe pas uniquement par la création d’emploi. Il passe aussi par des
moyens de transport accessibles, économiques et – souhaitons-le – respectueux de
l’environnement. Saint-Calixte est dramatiquement privée de moyens de transport, mais ce
n’est pas une fatalité incontournable, des solutions pourraient être mises en place. Soulignons
cependant que si on se contentait d’améliorer les transports sans créer d’emplois locaux, Saint-
Calixte deviendrait une Belle au bois dormant qu’aucun prince ne pourrait réveiller. Quelques
pistes :
Cette liste d’initiatives soit existantes, soit à venir repose sur une synergie entre tous les acteurs
de la municipalité : la municipalité elle-même, les commerçants, les entrepreneurs, les services
gouvernementaux, les organismes communautaires et ceux des citoyens qui voudront bien
mettre leur expérience et leur bonne volonté au service de la communauté. Qui dit synergie, dit
aussi : consultation, concertation, collaboration, partage des compétences le tout fondé sur les
désirs et les besoins de la population.
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5.3 Les enfants, des Calixtiens à protéger et conserver parmi nous
Avant d’entreprendre un survol des conditions qui pourraient améliorer le sort des enfants,
nous ne saurions trop recommander la lecture du rapport « Un Québec fou de ses enfants »
piloté par Camil Bouchard. La plupart des constats et des recommandations qui y figurent sont
encore d’actualité. L’esprit qui anime ce document est encore aujourd’hui source d’inspiration
pour ceux et celles qui aiment les enfants.
Certaines des initiatives décrites dans la liste ci-dessous existent déjà. Il faut alors se demander
si l’on a suffisamment interpelé le réseau public, si les services sont accessibles à ceux qui en
ont le plus besoin, s’ils sont en mesure de répondre à tous les besoins et enfin si la municipalité
et/ou les Calixtiens sont impliqués à la mesure de leurs responsabilités et de leur capacité
d’intervention.
Diffuser avec insistance et régularité des informations concernant les ressources auxquelles
l’enfant en difficulté pourra se référer de façon autonome et confidentielle
Respecter et soutenir les efforts que le corps professoral doit faire devant la démobilisation de
certains parents
Multiplier et rendre accessibles les activités visant le renforcement des compétences parentales
Au plan de la santé , il est indispensable réseau public de la santé et des services sociaux donne
des services dans la municipalité même, en particulier en ce qui a trait à :
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Suivi des grossesses à risque
Compléments alimentaires pour les mères démunies (OLO)
Interventions visant à diminuer les naissances de bébés de petit poids
Suivi des nourrissons à risque
Vaccination des enfants en bas âge
Nutrition et diététique (lutte contre l’obésité, les carences alimentaires et promotion
d’une alimentation saine)
Compétences parentales (YAPP ou autre programme du même type)
Aide et suivi psychosocial
Et bien d’autres initiatives relevant pour la plupart de programmes existants
La sécurité des enfants doit être assurée dans de nombreux domaines. Mentionnons-en
quelques-uns :
Sécurité dans les transports scolaires (état des véhicules, comportement des enfants,
pertinence de la détermination des arrêts, respect du code de la route par les
automobilistes, état des routes et des voies municipales, mesures d’urgence quand le
transport est impossible, etc.
Sécurité des enfants dans la cité : prévention par l’information et responsabilisation des
citoyens
- Inceste, pédophilie
- Consommation de drogue et d’alcool
- Déplacements à pied ou en vélo
- Utilisation sécuritaire d’équipement de loisirs
- Dangers que peuvent présenter les éléments naturels comme l’eau
- Toute situation oû l’intégrité physique et mentale de l’enfant peut être mise en danger
Plusieurs familles éprouvent des difficultés, la plupart des parents ont des horaires chargés et
certains ont peu d’instruction. Dans ces circonstances, un service bénévole d’aide aux devoirs
est nécessaire malgré la dispersion des enfants sur le territoire.
L’accessibilité des services reste un problème majeur dans un territoire étendu où tous n’ont
pas de moyen de transport.
Beaucoup se désolent du fait que les jeunes quittent tôt Saint-Calixte. Des organismes ont
compris avec raison qu’il fallait très tôt développer un sentiment d’appartenance chez les
enfants. Chez un enfant, le sentiment d’appartenance au milieu se développe lorsqu’il :
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A un groupe d’appartenance qui correspond à ses aptitudes et ses aspirations (école,
loisirs, etc.)
Est soutenu par le milieu dans ses efforts quel que soit le domaine où il les exerce
Joue un rôle dans la cité en étant consulté et en y « construisant »
Connaît l’histoire de son milieu
Dispose de lieux de rassemblement correspondant à ses besoins de socialisation (ex. : parc
de proximité)
Les enfants eux-mêmes et les personnes qui les côtoient ( parents, professeurs et intervenants
dans divers domaines) sauront certainement enrichir la liste de pistes suivante :
Conseil municipal des jeunes (ce qu’ils veulent pour eux-mêmes, ce qu’il veulent pour la
communauté)
Élaboration de concepts graphiques à l’intention de la municipalité ou d’organismes
communautaires : cartes, bannières, murales, affiches, etc.
Travaux divers : aménagement de locaux ou d’espaces verts, exposition sur la protection
de l’environnement, etc.
Publication de livrets : cuisine, histoire, contes, etc.
Implication auprès des aînés : visites, spectacles
Apprentissage de diverses techniques sur le modèle des cours de tricot donnés par le
Cercle de Fermières
Les adultes pourraient apporter leur concours aux professeurs en initiant des activités qui
permettraient aux enfants de mieux appréhender l’identité de leur milieu de vie :
Comme nous le notions auparavant certaines de ces activités existent déjà et ne sont là que
pour mémoire.
Les adolescents trouvent une panoplie de services à leur école secondaire. Cependant le lien
avec l’école secondaire est limité aux horaires de cours à cause de l’éloignement de l’école. Il ne
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reste dans la municipalité que la Maison des jeunes. Celle-ci ne peut donner tout le soutien
nécessaire, en particulier dans le domaine de la santé. Il est donc nécessaire de répondre
localement au moins à certains besoins. Certaines mesures devraient être sérieusement
considérées :
Diffusion d’information sur les recours en cas de crise (Jeunesse j’écoute et autre)
Diffusion d’information concernant la prévention : MTS, détresse psychologique,
consommation de drogue et autre
Ouverture périodique d’un service du CLSC aux heures auxquelles les jeunes pourraient les
fréquenter
Lien avec un service d’accueil en cas de crise
Renforcement du lien parent-jeune
Groupes de discussion et de soutien pour parents d’adolescents
Groupes de discussion et de soutien pour adolescents
« Travailleur de rue » professionnel au moins à temps partiel (plus efficace que des
mesures coercitives)
Appui financier et matériel à la Maison des jeunes ainsi que soutien moral
Mentorat par des adultes pour le soutien scolaire
Soutien aux initiatives des jeunes
Ces suggestions seront certainement enrichies par les jeunes eux-mêmes et leurs intervenants.
Il est important de noter que toute initiative doit recueillir l’adhésion des jeunes sous peine
d’être ignorée, voire rejetée par eux.
Tout comme les enfants, les adolescents développent un sentiment d’appartenance à leur
milieu lorsqu’ils y sont respectés, peuvent y jouer un rôle de citoyen actif et s’approprient
l’histoire de leur lieu de résidence. S’ajoutent les éléments particuliers à leur âge : leur
autonomie plus grande, leurs compétences plus élevées, leurs interrogations face à l’avenir,
l’évolution rapide de leur physique.
Pour un adolescent, le groupe d’appartenance est constitué par les camarades recrutés le plus
souvent en milieu scolaire. Or, l’école secondaire est loin de la municipalité. Les groupes qui s’y
forment sont souvent constitués de jeunes venant de plusieurs municipalités. De ce fait,
l’appartenance à Saint-Calixte se dilue si les jeunes ne peuvent y développer des groupes.
Certains le font tout naturellement avec leurs voisins. Cependant, d’autres éprouvent plus de
difficultés personnelles, vivent dans des secteurs où les jeunes sont quasi absents ou dans des
lieux très isolés. À cause des distances, de l’absence ou du manque d’intérêt de certains
parents, les déplacements sont pour beaucoup un obstacle à la participation à des activités
collectives. La preuve en est que la maison des jeunes touche généralement les jeunes du noyau
villageois mais fort peu les jeunes des autres districts. Force est de constater qu’il faudrait se
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rendre à Havre-Jeunesse pour consulter les adolescents de Saint-Calixte afin de s’assurer que
tous les districts seront représentés. Une autre solution consisterait à faire la tournée des
districts. Sans quoi, comme la maison des jeunes, on ne verrait pratiquement que les jeunes du
noyau villageois. L’absence de CEGEP dans la MRC isole encore plus les plus âgés des jeunes.
Des initiatives pourraient être entreprises localement dans la mesure où elles recevraient
l’adhésion des jeunes et l’implication des adultes :
Ce qui ressort de ce court tour d’horizon est que de nombreuses ressources existent mais
qu’elles sont singulièrement absentes de Saint-Calixte à cause de l’isolement de la municipalité
et d’une certaine myopie intellectuelle d’acteurs locaux. En outre, les distances à parcourir dans
la municipalité constituent un obstacle à la participation. Les adolescents n’ont généralement
pas de moyens de transport personnels. Ils dépendent de leurs parents dont certains ne sont
pas enclins à les véhiculer. Par conséquent, il arrive souvent que les jeunes qui ont le plus besoin
de soutien ne puissent participer aux activités qui leur seraient nécessaires. L’hypothèse d’une
navette pour favoriser la participation des enfants et des jeunes pourrait séduire mécènes et
commanditaires.
Être utile à la communauté, venir en aide à quelqu’un a un grand pouvoir de valorisation pour
quiconque est à la recherche de soi comme le sont les adolescents. Voici une brève liste
d’initiatives qui pourraient être soutenues :
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Gestion par les jeunes d’un café Internet intergénérationnel
Cours d’informatique donnés par les jeunes aux adultes (ex. : le partenariat établi entre le
CEGEP, La Capitale mutuelle de l’administration publique et l’AGEP en Estrie)
Participation à l’organisation d’événements
Offre de services pour menus travaux (Emplois jeunes)
Le Conseil municipal des jeunes (ce qu’ils veulent pour eux-mêmes et pour les autres,
apprentissage de la démocratie)
Comité environnement et autres groupes à vocation communautaire
Les possibilités sont nombreuses, les obstacles financiers et matériels beaucoup moins
importants lorsqu’il s’agit de projets bien structurés appuyés par la communauté.
Nous avons délibérément choisi de parler des enfants et des adolescents en premier. Peut-être
est-ce parce qu’ils nous sont l’amour de toute une vie mais certainement parce qu’ils sont notre
avenir. La famille est le lieu où tout se joue. Elle devrait donc constituer une priorité dans notre
société.
Avant de passer aux pistes de solution, il importe de faire quelques mises au point.
Certaines familles démunies peuvent avoir des comportements faciles à stigmatiser quand on
vit soi-même dans une certaine aisance. On critique les achats superflus, voire nocifs pour la
santé ; on réprouve le manque de prévoyance. Facile à dire ! En fait, ces achats sont souvent un
moyen d’acquérir un plaisir éphémère pour échapper à une réalité désastreuse. La prévoyance
et la prévention n’ont plus aucun sens lorsque l’horizon se limite à chercher désespérément
comment nourrir les enfants le lendemain. La transmission des savoirs est souvent absente car
l’état de pauvreté est parfois transmis de génération en génération. Les habiletés de base
enseignées jadis dans les écoles ont été remplacées par d’autres connaissances tout aussi
indispensables mais personne n’a pris le relai sauf de courageux organismes communautaires.
Avant de juger, il faut retenir les principes des organismes communautaires du réseau de la
santé et des services sociaux : sans déroger à ses propres valeurs et à celles de la société,
accueillir, écouter, comprendre, faire preuve de tolérance et AIDER.
Au chapitre des familles en difficulté, nous avons constaté la mobilisation des organismes
communautaires calixtiens quels que soient leurs objectifs initiaux. Le terrain est donc propice à
de nombreuses initiatives parmi lesquelles :
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Faire un bilan complet des services publics et communautaires dispensés sur le territoire
Harmoniser les pratiques
Prévoir ou renforcer des services d’urgence :
- Aide alimentaire, cuisines collectives, groupes d’achat
- Hébergement d’urgence en cas de crise ou après sinistre
- Aide au logement après sinistre, séparation ou autre événement privant une personne
ou une famille de sa résidence habituelle
Ajout automatique de mesures de réinsertion socioprofessionnelle lors de toute aide à
moyen ou long terme
Collaboration avec le CLSC pour donner à Saint-Calixte même des services qui ne sont
actuellement disponibles qu’à Saint-Esprit ou Chertsey (prélèvements, suivi psychosocial,
soins aux enfants en bas âge, compétences parentales et autres)
Instauration de liens avec des organismes régionaux pour qu’ils viennent donner leurs
services sur place périodiquement en respectant certaines conditions :
- Que les intervenants calixtiens soient consultés et jouent un rôle dans la prise de
décision
- Que les organismes calixtiens ou services publics locaux ne soient pas en mesure de
donner les services
- Que l’organisme extérieur tienne compte des orientations que détermineront la table
de concertation sociale locale, les divers comités ou les services publics
- Que l’organisme régional puisse, dans certains cas, former des intervenants
appartenant aux organismes locaux, lesquels pourront prendre la relève ensuite
Un exemple permet de justifier le recours à des organismes régionaux. Une famille démunie
désire mieux gérer son budget. Elle doit se rendre à Joliette pour consulter l’ACEF (Association
coopérative d’économie familiale), des experts en ce domaine. Mais comment assumer les frais
de déplacement quand le budget familial est épuisé bien avant la fin du mois ? L’ACEF pourrait
venir une ou deux fois par mois (ou selon les besoins) donner ses consultations à Saint-Calixte.
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Organiser des jardins communautaires où la mixité des familles sera stimulante et où la
production de légumes pourra constituer la base d’une saine alimentation tout en faisant
la promotion de la culture biologique. Profiter du rassemblement de familles pour
diffuser de l’information.
Dans la mesure où les problèmes de santé des animaux domestiques et leur surpopulation
peuvent influer sur la santé des familles qui les hébergent, faire des campagnes
d’information, du dépistage et de la prévention sous forme de vaccination et de conseils
pour le dressage.
Globalement, élargir les campagnes d’information en s’appuyant sur les groupes existants
et en profitant des rassemblements tels que les festivités.
Faire un inventaire des résidences abritant des personnes à mobilité réduite (démarche
prévue pour 2011 par le Service des incendies).
Faire l’inventaire des résidences insalubres habitées et prévoir soit de les assainir, soit de
reloger les occupants
Former des premiers répondants : toute attente peut être fatale en cas d’urgence
médicale. L’intervention des premiers répondants est donc essentielle.
Adhérer aux programmes susceptibles d’identifier Saint-Calixte et/ou ses commerces
comme étant particulièrement accueillants pour les familles.
Élaborer une politique municipale de la famille
Et tant d’autres initiatives à entreprendre pour que la vie soit plus douce dans la municipalité.
Nous regroupons dans ce chapitre les personnes qui, en raison de leur état de santé physique
ou mentale, ont besoin de soutien à domicile temporaire ou permanent. On se réfèrera pour
plus de précisions à des organismes publics ou communautaires spécialisés dans diverses
problématiques. Nous recommandons la Table de concertation en soutien à domicile de
Montcalm, le Regroupement bénévole de Montcalm et le CLSC de Saint-Esprit.
Plusieurs mesures relevées pour les familles au chapitre 5.5 peuvent aussi s’adresser aux
personnes en perte d’autonomie. D’autres pistes pourraient être explorées :
Désigner une personne ou un organisme qui, d’une part, recevra les signalements ne
nécessitant pas d’intervention immédiate et réfèrera les cas, d’autre part, servira de pivot
pour les campagnes de prévention et d’information.
Adhérer au programme PAIR
Veiller à la distribution de bracelets ou pendentifs de sécurité
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Dans la mesure du possible, organiser le branchement du téléphone des usagers qui y
consentiront à une centrale de surveillance (Vincent Claude – «Les nouvelles technologies
et la sécurité des aînés» - Reflets de l’AQRP – mars 2010) : rappels pour prises de
médication, vérification du taux de glycémie ou degré de pression, rappel pour les rendez-
vous médicaux, les exercices physiques ou toute routine pour laquelle la personne ou ses
proches désirent un rappel. Si un tel service n’est pas disponible, serait-il possible que nos
jeunes conçoivent un programme similaire avec la collaboration d’une personne
expérimentée ?
Vigilance postale : après accord des usagers, le facteur signale les incidents laissant
craindre une situation de crise (ex. : courrier pas relevé depuis plusieurs jours alors que la
personne n’a pas averti de son absence).
Veiller à ce que les accès de la résidence soient dégagés en tout temps afin de permettre
le passage des secours.
Sécurité alimentaire :
- Organiser un transport collectif vers les points de distribution commerciale ou
communautaire pour les personnes ne pouvant se faire aider pour ce type de
démarches
- Diffuser largement de l’information sur le programme de livraison de repas à prix
modique à domicile (Regroupement bénévole de Montcalm)
Médication sécuritaire
- Programme Info-Stop de Pharmaprix
- Avec l’autorisation préalable de la personne et la collaboration de la pharmacie, vérifier
les dates de péremption des médicaments lorsque la personne n’est pas visitée par le
CLSC.
Qualité de vie : Outre les éléments de confort et de sécurité habituels veiller à ce que les
personnes en perte d’autonomie ne souffrent pas de leur isolement :
- Visites d’amitié
- Transport vers des activités
- Accès aux médias
- Prêt d’équipement adapté en collaboration avec le CLSC et le Centre Lucie Bruneau
- Gestes d’amitié pour les événements importants : anniversaires, Noël, etc.
- Diffuser les renseignements concernant le programme PEFSAD qui, à certaines
conditions, permet d’obtenir des services d’aide à domicile à prix raisonnable (ménage,
lavage, préparation de repas, etc)
- Diffuser l’information concernant le Supplément de revenu garanti et autres aides financières
- Instaurer des mesures de prévention en matière de violence faite aux aïnés
Une initiative municipale qui pourrait être envisagée : l’adhésion au programme « Soutien aux
initiatives visant le respect des aînés » du ministère de la Famille et des Aînés que Québec afin
d’obtenir le label « Ville amie des aînés » (cf. : expérience menée à Gatineau). Autant de pistes
qui pourraient être explorées par tous ceux et celles que le sort des personnes en perte
d’autonomie préoccupe.
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6- QUESTIONNEMENT SUR LES COMMUNICATIONS
Techniquement des moyens de communication de toute nature existent. Certes, mais l’accès en
est parfois loin d’être évident sur le territoire de Saint-Calixte.
Rien n’est donc facile mais rien n’est impossible. Il s’agit d’utiliser tous les médias à la fois, de
mobiliser les commerces et bureaux pour qu’ils distribuent les dépliants et mettent en bonne
place les affiches qui leur seront confiées, de motiver les organismes communautaires pour
qu’ils relaient l’information et de ne manquer aucune occasion pour répéter verbalement
l’information.
Un autre média existe, peu connu officiellement, mais efficace et relativement facile à organiser
dans une petite communauté. Il s’agit des « Ambassadeurs ». C’est un système vieux comme le
monde, rappelons-nous des quêteux qui faisaient voyager les nouvelles d’une famille à l’autre.
Il est seulement modernisé et systématisé dans certaines communautés. À partir d’un pivot, on
choisi des personnes qui connaissent tout le monde dans leur environnement, qui ont de
l’entregent et acceptent de contribuer bénévolement au développement de leur milieu. Les
Ambassadeurs ainsi choisis reçoivent l’information et la relaient par la distribution de matériel
écrit ou en la transmettant oralement. Cette méthode cache sous son aspect artisanal une
efficacité incomparable car l’Ambassadeur peut faire de la sensibilisation et décortiquer une
nouvelle complexe pour ses interlocuteurs. Il peut aussi aller chercher ceux que personne
n’atteint.
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7- UNE SIGNATURE POUR SAINT-CALIXTE
Les constats et la liste des options de développement inspirent la définition d’une identité pour
Saint-Calixte, la signature avec laquelle elle pourrait désormais se faire connaître. Nous livrons
ici quelques mots qui pourraient contribuer à la définition de la signature de Saint-Calixte. Nous
laissons le soin aux spécialistes d’en faire un tout cohérent et attrayant :
Famille-enfants-retraités
Qualité de vie et services
Accueil et convivialité
Nature – air pur – activités de plein air
Protection de l’environnement-Innovation- Dynamisme
Micro- entreprises, Travail à domicile en harmonie avec la nature
Municipalité propice à l’innovation
N’oublions cependant pas que la définition d’une signature doit être précédée, dans l’ordre, par
une consultation des citoyens permettant de définir des priorités, par une politique de
développement municipal économique et social, l’élaboration d’un plan d’urbanisme lié à cette
politique et la définition de priorités incluses dans un échéancier. Faute d’être issue de ces
étapes, la signature ne serait qu’une opération de marketing de plus, décevante comme toutes
celles qui ne reposent sur rien de plus que sur l’opportunisme.
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CONCLUSION
Malgré les difficultés actuelles, Saint-Calixte est à l’aube d’un renouveau économique et social.
La gamme des possibilités est d’autant plus grande que de vastes champs d’activité sont encore
en friche et que la société calixtienne manifeste un dynamisme et un engagement dignes de
mention.
Souhaitons que cette étude leur soit un outil utile.
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BIBLIOGRAPHIE
AGENCE DE LA SANTÉ PUBLIQUE DU CANADA – Initiative des collectivités rurales et éloignées
amies des aînés – octobre 2009
DOMINIQUE, André. La population des municipalités au Québec au 1er juillet 2009 – Quelques
constats et Coup d’œil démographique, Institut de la Statistique du Québec, numéro 2,
février 2010.
BOUCHARD, Camil. Un Québec fou de ses enfants, Ministère de la Santé et des Services sociaux
du Québec, Groupe de travail pour les jeunes, décembre 1991.
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GIRARD, Chantal. La migration interne de 55 à 65 ans au cours de la décennie 1995-2005, extrait
de la publication La situation démographique au Québec, bilan 2006, Institut de la Statistique
du Québec.
KOTKIN, Joel. Growing America and Destiny, bulletin électronique, 3 mai 2010.
KOTKIN, Joel. Pourquoi les Américains n’ont plus la bougeotte, tiré de Newsweek – Courrier
international, numéro 1000, 1er au 6 janvier 2010.
KOTKIN, Joel. The next hundred million – America in 2050, Penguin Press, février 2010.
PAYETTE, Josée, et Marie-Ève SIMONEAU. Coup d’œil sur la MRC de Montcalm, Agence de la
santé et des services sociaux de Lanaudière, Direction de la Santé publique et d’Évaluation,
service de Surveillance, recherche et évaluation, octobre 2008.
SIMONEAU, Marie-Ève. Quelques chiffres sur le suicide dans Lanaudière 2000-2005, Agence de
la santé et des services sociaux de Lanaudière, Direction de la Santé publique et d’Évaluation,
service de Surveillance, recherche et évaluation, mai 2009.
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SOLIDARITÉ RURALE DU QUÉBEC. Élargir le champ des possibilités pour le développement de
communautés forestières, mémoire déposé dans le cadre de la consultation sur le Livre
Vert intitulé La forêt pour construire le Québec de demain, 25 mars 2008.
SOLIDARITÉ RURALE DU QUÉBEC. L’avenir des communautés forestières par la prise en charge
de leur ressource comme levier d’un développement durable, mémoire déposé à la
Commission de l’économie et du travail de l’Assemblée nationale du Québec dans le cadre
des consultations particulières et auditions publiques portant sur le document de travail
intitulé L’occupation du territoire forestier québécois et la constitution de sociétés
d’aménagement des forêts, octobre 2008.
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ANNEXE
DÉCLARATION
Pour un Québec fort de ses communautés
SHAWINIGAN, 22 avril 2010
PRÉAMBULE
Nous,
Organisations de la société civile québécoise issues des domaines social, économique, culturel, environnemental,
agricole, syndical, coopératif, forestier, financier, municipal, de l’éducation et de l’économie sociale, engagées
dans une démarche collective sur l’enjeu de l’occupation des territoires.
Considérant qu’
Une nouvelle ère basée sur la solidarité et la confiance doit s’ouvrir entre les différentes composantes
territoriales du Québec. Elle requiert une cohabitation et une volonté mutuelle de se connaitre. Elle exige la
reconnaissance de l’interdépendance entre le monde urbain et le monde rural, et la complémentarité entre la
métropole, la capitale et les régions ainsi que l’apport des communautés autochtones.
LES ENJEUX
Nous nous mobilisons sur les grands enjeux de développement des territoires, pour :
1. Faire face aux défis de la démographie, de la main-d’oeuvre et de l’urgence de renverser la
dévitalisation sociale et économique des communautés les plus vulnérables;
2. Faire face aux effets de la mondialisation sur l’économie des territoires dans le contexte
actuel des finances publiques;
3. Préparer, dès à présent, les territoires à s’adapter aux changements climatiques et à réduire
la dépendance aux énergies fossiles.
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– Se réapproprier par un meilleur accès à la culture et à l’information de qualité sur les
territoires, par une gouvernance renforçant la maîtrise des leviers de développement et par
l’action citoyenne.
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La Coop fédérée
Nature Québec
Regroupement des sociétés d’aménagement forestier du Québec (RESAM)
Regroupement national des conseils régionaux de l'environnement (RNCREQ)
Solidarité rurale du Québec (SRQ)
Union des municipalités du Québec (UMQ)
Union des producteurs agricoles (UPA)
Ville de Montréal
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