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1
« Vous ne faites aujourd’hui qu’un seul
tout, qu’une seule famille…Même sort vous est
réservé, mêmes intérêts doivent donc vous rendre
à jamais unis, indivisibles, inséparables.
Maintenez cette précieuse concorde, cette
heureuse harmonie parmi vous : c’est le gage de
votre bonheur, de votre salut, de vos succès, c’est
le secret d’être invincibles ».
Jean J. Dessalines
2
Sommaire
Sigles et abréviations………………………………..…6
Mots du président……………………………………...8
Avant-propos et remerciements....................................11
Introduction…………………………………………….21
2- Opérationnaliser et Assainir…………..37
la justice.
3- Favoriser l’autosuffisance
alimentaire et la création d’emplois…..43
4- Réviser la Constitution…...……..……...48
B- Haïti, Pays-Soleil………………………………...60
1- Politique de Service……………………..63
3
1.2. Réforme de l’État et……………..69
de son administration
2- Économie durable………………………..97
3- Citoyenneté engage…………………..…149
4- Famille solidaire………………………….170
4
4.3. Conscientisation des familles sur
l’enregistrement des naissances des
nouveaux-nés sans exclusion…….176
Conclusion ………………………………...…………...193s
5
Sigles et abréviations
BM : Banque Mondiale
6
JAC-21 : Jeunesse en Action pour les 300 ans de l’Anse-
à-Veau / Jeunesse en Action/ 21e Siècles
7
Mots du Président
8
5 Pendant deux (2) siècles environ, on a douloureusement
survécu dans une société traditionnelle, ayant été aux prises aux
difficultés de tous ordres.
9
9 Aussi, Angajman Sitwayen lance-t-il un appel à «
PARTENARIAT » aux associations, organisations, fondations,
institutions, groupes, leaders et personnalités intéressées par la
sortie de crise, et du coup, par le développement du peuple haïtien
pour une plus grande synergie dans l’action.
Jackson MORISSEAU
Président
10
Avant-Propos et Remerciements
11
par le fait même, à un renouveau culturel dans la communauté et,
du coup, son développement.
12
comportements. Feu le professeur Marius Nivose leur disait
toujours que « personne n’a jamais réussi tout seul, il y a toujours
la participation d’autrui ; Les relations interpersonnelles et les
réseaux de contact sont de puissants facteurs de réussites. » Et, il
les a beaucoup inspirés par ses refléxions sur l’entrée d’Haïti dans
la modernité, un défi à relever comme il l’a toujours prôné.
13
structures organisées sous le label de « Angajman
Sitwayen ».
14
• À Monsieur Jacques Carmel Morisseau et Famille, Me
Wesner St Cyr, M. Kenel Regis et Me Guerson
Lespérance pour leurs judicieux conseils
• Aux membres de : JAC-21, Ansavo cheri et AyiPwo,
particulièrement :
15
intégral et solidaire, une « citadelle soleil » porteuse d’
Espérance.
16
Angajman Sitwayen, ce qu’il est ?
17
2) Comme communauté d’intérêt, elle intervient
pour résoudre des problèmes de groupes données
ou pour satisfaire des besoins spécifiques ;
18
b) procéder à l’identification des besoins et problèmes des
communautés dans une démarche interactive et miser sur
leurs potentialités et leurs forces, sur les talents, les
habiletés des citoyens et des leaders notamment des
jeunes plutôt que sur l’assistanat en vue de susciter leurs
développements avec, par et pour elles-mêmes.
19
inhérente est la suivante : « Voir – Analyser - Agir -
Evaluer ». Et, on recommence.
35 En complément, pour réussir les interventions, on mise
sur un certain nombre de facteurs qui faciliteront ce modèle
de collaboration, de solidarité citoyennes qui confirmerait
bien que « l’union fait la force », à savoir : La gravité des
problèmes et le momentum de changement économique
et social, des bougies d’allumage, des véhicules d’actions
collectives, une carte routière, l’utilisation couplée de
ressorts internes et externes, l’information des
communautés et la formation continue de leaders et
d’organisations intermédiaires.
20
Introduction
21
38 Sur le plan politique, on fait face aux faiblesses
institutionnelles marquées, d’une part, par un État sectaire, assorti
d’un pouvoir dominateur avec des dirigeants incompétents,
malhonnêtes et irresponsables qui dirigent le pays au nom des
intérêts de leurs chapelles respectives au détriment du bien
commun. Il s’agit de la concentration des pouvoirs, d’un appareil
politique rudimentaire et d’une bureaucratie de privilège et de
rang. Une situation qui crée une opposition déstabilisatrice,
extrêmement dénonciatrice, provocatrice de mobilisation
populaire à travers des manifestations de rues ou des pratiques de
« peyi lòk » tendant à une transition politique stérile avec les
mêmes visées de clivages sectoriels, de cloisons partisanes, de
partage de postes politiques et/ou techniques de l’appareil
étatique rachitique. Un interminable va-et-vient entre des prises
de pouvoir sous la base d’élections « bouyi vide » et des
transitions politiques axées sur des accords « de pacotille » qui
conduisent Haïti à l’instabilité politique.
22
du travail, les faibles moyens de production, l’utilisation accrue
de l’énergie humaine et animale et les inégalités. Des
observations concrètes montrent la persistance d’un niveau élevé
de pauvreté dans le pays et sa gravité accélérée. Près de 3 millions
d’Haïtiens sont dans une situation de pauvreté extrême vivant
avec moins de 100 gourdes par jour. Les gens en situation de
pauvreté vivant avec moins de 200 gourdes par jour représentent
60% de la population, soit environ 6.3 millions de personnes. En
outre, environ un million d’habitants se trouvent au seuil de la
pauvreté dans une situation de vulnérabilité et sont menacés
constamment de tomber en pauvreté (sources combinées : MCI,
BM, ONU).
23
étendue et démissionnaire, une faible proportion de la population
active, une croissance démographique non contrôlée, l’outillage
mental concret et engrangé dans la tradition orale, l’utilisation
d’outils primitifs, le niveau de connaissance rudimentaire de la
population et le réseau de communication et d’information peu
développé.
24
d’aggravation de la crise structurelle de dépérissement de la
société traditionnelle.
25
48 Il est significatif que le désir d’émigrer soit aussi fort
et si répandu en Haïti. Les expressions « Peyi a pap chanje » et
« Lamizè pa dous » expriment le découragement paralysant qui
poussent à laisser le pays en quête de survie.
26
abandonner le navire en perdition. Hommes et femmes d’affaires,
cadres techniques et professionnels, étudiants, paysans, ouvriers,
chômeurs, fuient le pays à toute allure et dans toutes les
directions. On est à bout de souffle ; nos droits à la vie, à la liberté,
au bonheur sont bafoués. On est devenus des nomades
transhumants obligés mieux forcés.
27
conscience collective pour que l’oppression, l’assistanat,
l’aliénation cèdent à la collaboration, au partenariat et à
l’épanouissement en vue de notre bonheur. Nous voulons en finir
avec la République de Port-au-Prince responsable du désert
haïtien avec au centre l’apoplexie de la zone métropolitaine et aux
extrémités la paralysie des régions. Nous voulons l’exploitation
innovatrice des ressources humaines et matérielles de notre pays
dans, par et pour les régions.
28
aux impératifs de la conjoncture et nous mesurer à la crise
structurelle en vue de notre progrès.
29
A- LES IMPÉRATIFS DE LA CONJONCTURE
Approche conjoncturelle-proposition / Consensus
30
57 Notre pays est en détresse. Nous sommes confrontés
présentement à la phase la plus dramatique de la crise
multidimensionnelle de notre société. Aujourd’hui, Haïti est un
pays pourri jusqu’aux os, dépotoir pour les corrupteurs de tout
acabit réfugiés dans les rangs du Palais National, de la
Primature, de l’Administration Publique, du Parlement, de la
Justice, des Organisations Non Gouvernementales, des Agences
d’aide au développement et des Fondations.
31
assainir la justice, favoriser l’autosuffisance alimentaire et la
création d’emplois, réviser la constitution et organiser les
élections nationales en un temps record.
32
1- RÉTABLIR LA SÉCURITÉ PUBLIQUE
33
constante de la violence armée par les gangs en quête de
nouveaux territoires. Une situation qui provoque la panique et la
fuite de citoyens de toutes classes et de toutes catégories.
Aujourd’hui, ces gangs exercent leur contrôle et leur influence sur
80 % de la zone métropolitaine de Port-au-Prince1. Par rapport à
cette pénible situation, certains pays mettent Haïti sur une liste
noire comme pays dangereux déconseillé à leurs ressortissants.
1
NATIONS UNIES, Conseil de sécurité, Rapport final du Groupe d’experts
sur Haïti, présenté en application de la résolution 2653 (2022), 2023, p8
34
64 Les niveaux de violence et de cruauté auxquels les gangs
se sont apprêtés dans les violations des droits humains sont sans
précédent. Cette violence et cette insécurité ne compromettent pas
seulement la transition politique, elles anéantissent l’économie
nationale et menacent l’avenir du pays, car nombre d’enfants ne
vont pas à l’école comme nombre de personnes qualifiées quittent
le pays. L’insécurité, le vide institutionnel et la faiblesse des
contrôles aux frontières offrent aux criminels, notamment aux
réseaux de criminalité transnationale, une occasion en or de
développer leurs activités2.
2
NATIONS UNIES, Conseil de sécurité, ibid., p9
35
par le pouvoir à la recherche de l’efficacité de la soumission, ou
au contraire, comme moyen de lutte contre l’oppression et de
déstabilisation du pouvoir par les oppositions. A propos, la
criminalité est manifestée dans des mouvements de révoltes
flanqués d’une frange radicale violente associée à une majorité
non violente de mobilisation démocratique. Des mouvements qui
étaient suivis de périodes de « peyi lòk ».
36
2- OPÉRATIONNALISER ET ASSAINIR LA
JUSTICE
3
NATIONS UNIES, Conseil de sécurité, ibidem, p10
37
lancées ou de trafics d’influence, ce qui renforce encore
davantage le sentiment d’impunité4.
4
NATIONS UNIES, Conseil de sécurité, op.cit., p10
5
NATIONS UNIES, Conseil de sécurité, Rapport final du Groupe d’experts
sur Haïti présenté en application de la résolution 2653 (2022), 2023, p10
6
NATIONS UNIES, Conseil de sécurité, ibid., p10
38
Corruption – ont renvoyé plus de 140 affaires devant les
tribunaux. À ce jour, une seule personne a été condamnée7.
7
NATIONS UNIES, Conseil de sécurité, ibidem, p10
8
NATIONS UNIES, Conseil de sécurité, op.cit.., p10
9
NATIONS UNIES, Conseil de sécurité, Rapport final du Groupe d’experts
sur Haïti présenté en application de la résolution 2653 (2022), 2023, p10
39
biens publics logent la médiocrité et l’incompétence à l’enseigne
de la prévarication, de la corruption et du vice institutionnalisé.
40
aux activités criminelles des individus qui menacent la stabilité
d’Haïti par le financement des gangs, l’incitation aux troubles et
l’érection des barricades ou le détournement des fonds publics.
41
L’existence d’un État pour tous, d’une administration publique
saine et d’un système judiciaire opérationnel propre pour
pouvoir être performant, est une condition sine qua non à cela.
42
3- FAVORISER L’AUTOSUFFISANCE
ALIMENTAIRE ET LA CRÉATION
D’EMPLOIS
43
de vulnérabilité grimaçante en instance de tomber dans la
misérabilité.
10
NATIONS UNIES, Conseil de sécurité, ibid., p12
44
non-application du principe de responsabilité, ont encouragé des
réseaux criminels à détourner des fonds publics destinés à la
stabilité économique d’Haïti. Parmi les facteurs institutionnels,
on peut citer les suivants :
b) La fraude fiscale.
Haïti est un importateur quasi net de la plupart des
produits de base. Le secteur des importations est
contrôlé par des conglomérats d’entreprises
familiales, qui influent sur les nominations et font
pression sur des responsables des douanes. Ils
contrôlent les ports maritimes, les frontières et autres.
Les terminaux à conteneurs sont détenus et exploités
45
par ces mêmes familles, qui échappent ou presque au
contrôle des autorités publiques.
La situation d’oligopole du secteur des entreprises
officialise la fraude fiscale : sous-déclaration,
mauvais étiquetage des marchandises et exonérations
fiscales frauduleuses, des pratiques malhonnêtes qui
contribuent à la perte de revenus pour l’État. Bien que
les douanes aient amélioré la perception des recettes
au cours du dernier exercice, la fraude fiscale reste un
problème ;
46
camions contre rançon et racket des usagers de la
route11.
11
NATIONS UNIES, Conseil de sécurité, ibidem, p13
47
4- RÉVISER LA CONSTITUTION
48
comme on l’interprète en se référant à la Constitution de 1987 ;
cependant il faut bien choisir les paramètres de la légitimité de
son pouvoir et les conditions de son application afin d’éviter toute
forme d’abus de pouvoir et de déni de services.
49
93 Le système est dépassé, il faut l’avouer. Et quand le
système est devenu inefficace, il faut l’ajuster ou le remplacer.
Cela dit, nous proposons formellement une « refonte » de la
Charte fondamentale. Le processus doit être mené dans la
transparence avec la participation de tous les secteurs vitaux de
la nation pour être crédible et cette révision en tout doit faire
l’objet d’un large consensus national.
50
5- ORGANISER LES ÉLECTIONS
NATIONALES
12
NATIONS UNIES, Conseil de sécurité, op.cit., p7
51
de la société civile, de groupes religieux et du secteur privé.
L’accord comprend un certain nombre de mesures prévoyant
l’organisation, en 2023, d’élections nationales, la révision de la
Constitution et la formation, d’ici à février 2024, d’un nouveau
gouvernement13.
13
NATIONS UNIES, Conseil de sécurité, Rapport final du
Groupe d’experts sur Haïti présenté en application de la
résolution 2653 (2022), 2023, p7
14
NATIONS UNIES, Conseil de sécurité, ibid., p8
52
à un consensus national plus large et d’avancer vers l’organisation
d’élections en élargissant le Conseil, en lançant une révision
constitutionnelle et en formant un gouvernement d’unité
nationale15. Tout cela ne reste que vœu pieux.
15
NATIONS UNIES, Conseil de sécurité, ibidem, p8
16
NATIONS UNIES, Conseil de sécurité, op.cit., p8
53
Gouvernement de Transition crédible capable de synchroniser les
diverses propositions de sortie de crise dans une démarche
consensuelle pour organiser des élections libres planifiées en vue
de renouveler le personnel politique dirigeant au profit d’une
Haïti humaniste responsable de son processus de croissance.
Mode opératoire
54
de réussite économique séduisant, un laboratoire de gouvernance
innovante, un creuset de cohésion sociale enviable. Chef-d’œuvre
qui serait cristallisé dans une constitution adaptable et applicable
par Haïti.
55
les décennies à venir. Car toute vision qui limite son ambition aux
frontières des intérêts de la présente génération ne peut être
qu’un leurre… Elle devra à terme : provoquer la culture du
résultat dans nos mœurs, contenir le ferment nécessaire à
l’engagement citoyen, à la promotion de l’intelligence créative, à
la culture de la richesse, avec la touche de modernité partout…et
toujours dans la perspective du long terme. Cette démarche
permettra de proposer, aux générations montantes, des exemples
de réussite, des modèles de grandeur, des références identitaires
à une cause noble et juste. Cela suscitera une dynamique
transgénérationnelle suivant un processus qui se renouvelle
continuellement au profit du bonheur collectif.
Renouveau haïtien
56
106 Cette Conférence nationale est appelée à déboucher
sur une « entente nationale », matérialisée dans une nouvelle
constitution et opérationnalisée sous la forme d’un grand projet
de société orienté dans le sens de la Démocratie, l’État de droit ,
la Justice sociale, la politique de service, l’économie durable, la
citoyenneté engagée et la famille solidaire.
57
reproductions essentielles et l’essor du développement
économique et social. Il ne faut pas que les péripéties de la lutte
pour le pouvoir puissent bloquer le processus du changement
social. Il importe de transcender. Un consensus général sur cette
affaire de haute importance parait être un besoin historique. Tous
les groupes, tous les secteurs, tous les leaders, quelque soit leur
appartenance, sont appellés à y contribuer.
Recherche de partenariats
110 Dans le présent ouvrage, tout n’est pas dit et très bien
dit. Il s’agit d’une proposition qui peut être améliorée. Pour une
plus grande synergie dans l’action, Angajman sitwayen lance un
appel à « PARTENARIAT » aux associations, organisations,
fondations, institutions , groupes, leaders et personnalités
58
intéressées par la sortie de crise, et du coup, par le développement
du peuple haïtien.
113 Plus que jamais, nous devrions nous unir pour vivre
ensemble comme des frères et faire d’Haïti, un pays-soleil dans
lequel la tranquille vie coule en surabondance.
59
B- HAÏTI, PAYS-SOLEIL
60
114 On est face à une crise de conscience haïtienne, une
conscience, altérée, affaiblie, diluée pour ainsi dire. Pour opérer
le changement des mentalités, le changement de cœur, on a
besoin d’intérioriser les grandes valeurs sociales : Vérité,
Justice, Amour et Liberté ; de miser conséquemment sur un
ensemble de principes de refléxions qui président à l’édification
d’une société humaniste : Dignité, Bien commun, Subsidiarité,
Solidarité ; et finalement de promouvoir des directives d’actions
(Mécanismes innovants et prometteurs) : Politique de service,
Économie durable, Citoyenneté engagée et Famille solidaire.
61
116 Face à cette société traditionnelle en dépérissement,
une prise de conscience collective s’avère nécessaire pour l’Haïti
humaniste. Il faudrait concevoir, dire et faire la politique, le
business, les œuvres sociales et la famille autrement en misant
sur un système éducatif de qualité (au sens large) qui prend en
compte la culture locale en vue du Renouveau haïtien. C’est
Albert Einstein qui a dit : « La manière de penser qui a
engendré un problème ne pourra jamais le résoudre.»
62
1- POLITIQUE DE SERVICE
117 La politique de service est un modèle politique
cherchant principalement à réaliser le bien commun de manière
à servir pleinement chaque personne. Le bien commun est
l’ensemble des conditions sociales qui permettent aux groupes et
à chacun de leurs membres de satisfaire leurs besoins de façon
totale et aisée. Il comporte trois éléments essentiels : le respect
des droits humains, le bien-être social dans une dynamique
croissante, et la paix sociale.
63
Instaurer l’Etat pour tous
64
1.1. SYSTÈME DE RÉGULATION
INTERACTIF
65
une « entente nationale », matérialisée dans une
Nouvelle Constitution et déclinée en « plan
stratégique national de développement
économique et social et d’aménagement
territorial » avec pour principal objectif de faire
émerger Haïti à l’horizon 2034.
66
125 La technologie des communications est aujourd’hui
bien maîtrisée et disponible. Elle est parvenue à un stade de
développement qui permet d’envisager la mise en œuvre de « l’e-
gouvernance » comme complément des autres grands services
publics d’énergie, de santé, de sécurité ou de transport. Il peut de
plus avoir un impact encore plus marquant sur l’organisation
sociale.
67
concertées et planifiées, la « rétroaction sociale » pourra faciliter
la parfaite réalisation et la pleine réussite des projets de
développement ainsi que leurs adaptations par rapport aux
situations changeantes.
68
1.2. RÉFORME DE L’ÉTAT ET DE SON
ADMINISTRATION
69
dissociera des responsabilités traditionnelles portées par une
seule et même entité.
Fonctionnement du Pouvoir-Service
70
les pouvoirs et les relations les uns aux autres où ils se retrouveraient
dans un même plan horizontal, et appelée à prendre en compte d’autres
« pouvoirs satellites », de véritables compétences de régulation.
71
• Le Conseil Électoral qui est chargé d’organiser des
élections en toute indépendance pour renouveler
régulièrement le personnel politique et combler des
vacances éventuelles à la tête de l’État.
72
De l’Administration Publique
73
concernés, ils n’ont aucun intérêt à ce que les programmes
donnent de bons résultats ; mais ce sont eux qui, en réalité,
prennent les décisions : ils ont pris le pouvoir par défaut. Cela est
dû au fait que les experts étrangers sont la plupart du temps
imposés par les bailleurs de fonds internationaux sous la base de
« qui finance commande » ; et le plus souvent aussi les
gestionnaires publics ne sont pas suffisamment qualifiés pour
occuper les postes auxquels ils accèdent par favoritisme et qui
leur confèrent davantage de prestige, des rémunérations élevées
et beaucoup de « pouvoir ».
74
précisées et où des indicateurs de performance, dans la logique du
« Pouvoir-Service », judicieusement choisis permettraient de les
évaluer. Si l’on ne peut pas connaitre la taille optimale d’une
organisation qui prêterait à une gestion efficace et efficiente, mais
l’on sait de manière sûre que plus les systèmes sont complexes et
gros, plus ils sont difficiles à gérer.
75
Recrutement des cadres
Service de collectes
76
d’interprétation des agents douaniers et fiscaux en aménageant les
possibilités de « traitement à la carte » des contribuables. Il
importe aussi d’introduire la transparence dans la gestion du
processus de collecte en vulgarisant les informations relatives aux
procédures et aux tarifs et en offrant la possibilité pour les
contribuables de pouvoir exécuter certaines transactions en ligne.
Ce qui épargne de la lourdeur administrative et participe au
rendement de l’administration en question.
77
gestion des services publics : la décentralisation et la
déconcentration.
78
moindrement affectés. Même les décisions relativement simples
ne se prennent pas au niveau local, encadrées qu’elles sont par
une réglementation qui laisse peu de place à l’initiative locale.
79
décentralisation soit poussée jusqu’au niveau politique,
accompagnée de pouvoirs fiscaux correspondants. Pour ce faire,
la Constitution doit consacrer deux types de « municipalités » :
les municipalités communales et les municipalités régionales.
80
• La Région Méridionale qui regrouperait les
départements du Sud, de la Grand-Anse et des
Nippes.
81
tous les acteurs dans notre société. Et pourtant, ce n’est qu’à ce
prix qu’on pourrait promouvoir le pouvoir service.
82
• Doter les gouvernements régionaux et le
gouvernement central d’un système d’information
plus conforme à l’ampleur des ressources à allouer
et à la complexité des productions à assurer ;
83
3. Une compilation des coûts de chaque programme ;
4. Un examen des différents moyens d’offrir le même
service ou un substitut acceptable ;
5. La confrontation des programmes et des politiques
proposés par l’État et de ceux proposés par les
Municipalités régionales pour éviter la duplication de
programmes similaires ou la mise en œuvre de
politiques contradictoires et/ou incompatibles ;
6. L’intégration des décisions concernant les politiques
et les programmes au processus budgétaire.
84
autorisés et les responsabilités des différents intervenants tant au
niveau de l’État que des Municipalités. Avec ce système, on
ajouterait une nouvelle dimension par le choix efficace de
production.
85
Budgets imbriqués qui tiennent compte des pouvoirs et
compétences de l’État et de ceux des Municipalités régionales et
locales.
86
1.3. FINANCER LE DÉVELOPPEMENT
NATIONAL
87
occasionner les cycles économiques et les catastrophes naturelles
et/ou provoquées.
88
membre de la population. Cela demande une très grande efficacité
dans l’allocation des ressources et surtout que l’État finance le
développement du pays plutôt que de distribuer des faveurs à des
partisans.
89
182 Le pouvoir d’État devenu « Pouvoir Service » est
appelé à assurer une utilisation optimale et rationnelle des
ressources publiques au profit du développement national. Aussi,
la « fiscalité » doit-elle être considérée et employée comme un
instrument ayant une double fonction. C’est d’abord un moyen de
fonctionnement de l’appareil étatique et des Collectivités
Territoriales. Elle est aussi un outil de développement en ce sens
que l’État et les Collectivités Territoriales pourraient financer les
investissements publics à partir de recettes fiscales et ainsi assurer
de manière libre le financement du développement national. La
perception de taxes, en effet, exige une contre partie de services
publics qui les justifie et encourage les contribuables à s’acquitter
de leurs redevances envers l’État et les Collectivités Territoriales.
90
sociale, pourra introduire une taxe sur les droits de succession
dans le but d’assurer une plus large redistribution du revenu
national.
91
leur permettre d’être responsables de leurs processus de
croissance avec un minimum d’opportunité de réussite. Dans un
second temps, cette démarche pourra être graduellement étendue
à l’ensemble des enfants et jeunes du pays.
92
Contrôle des rentrées
93
recommandations de la Conférence Nationale et des Etats
Généraux Sectoriels, doit :
94
et des actes d’accompagnement pour accélérer le processus de
création de richesse.
95
et d’abandonner l’attitude « d’adversaires ou d’ennemis » dans
les relations entre l’État, le patronat et les syndicats pour adopter
celle de « partenaires ». C’est dans ces conditions que l’on pourra
développer les « sentiers de l’espérance » nous conduisant à
l’économie durable.
96
2. ÉCONOMIE DURABLE
195 Pour faire passer et maintenir la masse des 6.3
millions d’Haïtiens au-dessus du seuil de la pauvreté à l’horizon
de 2034, le taux de croissance du PIB doit être d’environ 9%. Ces
chiffres montrent la nécessité pour Haïti de faire des choix
judicieux en vue d’ accélérer la croissance mais aussi d’assurer la
distribution de revenus aux couches les plus vulnérables et
éliminer sinon réduire considérablement la portion de la
population en situation de pauvreté extrême.
97
198 Il est venu le temps de promouvoir la création de
richesse, l’emploi et l’émergence de nouveaux riches par la mise
en œuvre d’un nouveau modèle économique axé sur la Croissance
dans l’engagement à la Justice sociale et respectueux de
l’environnement, intitulé « Économie durable ». Ainsi, il
conviendrait de développer une mystique de production, de
donner un meilleur profil aux sentiers de l’espérance et de bien
définir la stratégie de développement économique.
98
travers l’économie durable. Ce nouveau modèle combine trois
approches complémentaires à savoir capitaliste, communautariste
et socialiste :
Approche capitaliste
99
• Mobiliser et entrainer la main-d’œuvre nationale
de manière à la rendre qualitativement
compétitive.
Approche communautariste
Approche socialiste
100
• Créer des situations favorables au libre exercice de
l'activité économique ; établir des limites à
l'autonomie des parties tout en assurant la défense des
plus faibles et tout en protégeant leurs intérêts.
101
pour créer massivement de la richesse et des
emplois.
102
206 Notre éducation nous a habitués à l’idée que les
ressources sont limitées. Ceci constitue une erreur fatale. C’est
comme si la vie était un gâteau avec un nombre limité de tranches.
Lorsqu’on obtient une tranche, on en prive quelqu’un d’autre. Il
n’y en a pas assez pour tout le monde. Une réflexion totalement
absurde et handicapante !
103
210 L’impulsion partira de l’intérieur et culminera en
progrès socioéconomique moyennant :
Les opportunités
104
La croissance économique durable passe toujours par l’existence
d’un secteur privé productif et dynamique.
• L’agriculture et l’agro-industrie ;
• Le textile et le vestimentaire;
• Le tourisme et les secteurs rattachés.
105
215 L’agriculture et l’agro-industrie présentent les
avantages suivants :
106
• De grands espaces libres (plus d’un demi-million de
carreaux de terre), pour la plupart appartenant à l’État
(dans le grand Nord) sont disponibles. Ils peuvent être
exploités à travers de petites, moyennes et grandes
fermes agricoles.
107
• L’élevage caprin, bovin et leurs dérives ;
• L’apiculture, le miel et les produits dérivés ;
• Les poulets et les œufs ;
• L’aquaculture et la pêche.
108
• L’existence de vastes programmes de préférences
américaines (HOPE II, HELP, CBTPA) fournissant
des entrées en franchise de droits sur le marché
américain de certains produits textiles fabriqués en
Haïti ;
109
• L’existence de débouchées pour des produits
textiles et vestimentaires haïtiens à cause de
relations de longue date avec des importateurs, des
marques et des détaillants américains, et de la forte
demande de produits de la mode haïtienne pour
touristes ;
110
exportations dans le cadre de ces lois est loin d’être atteint. De
plus, les préférences pour l’exportation de certains produits
textiles vers les USA ne sont pas contingentées, et, de ce fait,
représentent un avantage précieux pour des entreprises textiles
haïtiennes intéressées à exporter vers les États-Unis.
111
de-France, St Martin, Santiago de Cuba, Kingston,
Montréal et Providenciales ;
112
« écotourisme local » qui doit tenir compte des potentialités des
différentes régions du pays.
113
2.2. Le profilage des sentiers de l’espérance
114
au soin de santé, au logement et au loisir ; l’accès au vêtement, à
la sécurité et à la qualité de vie ».
115
interne et d’exportation. Il parait nécessaire en fait de marcher sur
deux pieds et d’ajouter des ailes pour pouvoir décolle
Création d’emplois
116
• Lutte contre la pauvreté par la création d’emplois et
de richesse et la distribution de revenus ;
• Amélioration du cadre de vie de la population en
assurant un minimum de bien-être à chaque
personne.
117
• Sur des produits d’exportation en grande demande en
Amérique du nord, dans les Caraïbes et en Europe
(café, cacao, huile essentielle de vétiver,
mangues…) ;
• Sur des produits pouvant servir de matières premières
à l’industrie locale (produits maraichers, fruits,
canne-à-sucre, plantes thérapeutiques…)
118
développement industriel associé à un développement agricole
important. Au fond, comme l’a dit Félix Boigny de la Côte-
d’Ivoire, « une économie agricole, aussi diversifiée soit-elle, n’a
jamais caractérisée un pays développé ». En ce qui nous
concerne, il faut un grand équilibre agriculture-industrie pour
dynamiser la croissance économique et assurer notre entrée en
modernité.
119
développement régional intégré, et d’autre part, le droit au loisir
et au bien-être du peuple haïtien à travers particulièrement un éco-
tourisme local et un tourisme résidentiel.
120
2.3. Le Décalogue de la stratégie de développement
économique
121
l’environnement sur lequel on intervient. Elles constituent des
moyens pour encadrer l’émotivité, l’agressivité, l’ignorance,
l’inertie afin de tirer le meilleur parti possible des circonstances
par des actions raisonnées prenant appui sur une analyse critique
des conséquences probables d’options et de solutions
envisageables. Donc, elles permettent d’exercer son
raisonnement, son initiative, sa créativité et son sens de
responsabilité par la formulation et l’analyse d’options.
Autrement dit, elles empêchent de fonctionner uniquement à
partir d’impression, d’intuition et de sentiment.
122
Dix principes pour une économie durable
123
paysans et des travailleurs ruraux, et à la restauration de
l’équilibre villes-campagnes sans lequel il ne peut y avoir ni
justice sociale ni développement économique et social viable.
124
d’inertie mais aussi les résistances intéressées pour pouvoir entrer
dans la modernité.
125
264 Les travaux d’infrastructures pour le développement
agricole et l’expansion industrielle et touristique doivent être
orientés vers :
126
e) l’aménagement de sites industriels dans des « zones
incorporées » regroupant fermes agricoles, facilités de
transport et de communication, institutions
administratives et financières
127
considération ce que les régions ont en commun sous des formes
variées incluant leur localisation, les ressources naturelles et
historiques disponibles, leurs aires culturales, l’effectif de leur
population, leur potentiel productif. L’aménagement ordonné et
rationnel du territoire est l’enjeu majeur de la régionalisation et
de la modernisation économique du pays.
128
b) Moderniser le « Code d’investissement » avec des règles
claires et précises pour pouvoir attirer et maintenir des
investissements privés nationaux et étrangers ;
129
socioéconomiques : routes, électricité, système
d’irrigation, parcs industriels, hôpitaux, logements
notamment ; et
130
4. Un principe d’option préférentielle pour le local de qualité
131
6. Un principe de leaderchip public
132
272 D’autre part, nous devons nous tourner aussi vers la
création d’entreprises mixtes. Les choix doivent porter sur la
création de complexes agricoles, industriels et touristiques gérés
par une société mère et la production organisée à travers de petites
unités : des plantations, des ateliers ou des services disséminés au
sein de la société et dans les familles. L’existence d’une large
base entrepreneuriale et d’une grande mobilité sociale sont des
facteurs importants de la stabilité et du progrès
socioéconomiques.
133
création d’emplois, à l’amélioration du potentiel économique des
régions et finalement à l’élévation du niveau de vie de la
population.
134
a) L’axe d’investissement direct national qui consisterait à
accroitre l’épargne nationale et la transformer en
investissements productifs. Il s’agit d’encourager
l’investissement provenant de l’épargne privé et
d’accumulation du capital privé national de souche
agricole, commerciale et/ou industrielle. Une
réorganisation (réorientation) du système financier haïtien
s’avère nécessaire pour donner aux institutions de crédit
industriel et aux banques privées ordinaires le rôle de
financer la production par des crédits à faible taux
d’intérêt relatif, à plus ou moins long terme, d’octroi facile
et de montant important.
135
productifs, et enfin, faciliter des investissements directs
de la Diaspora en Haïti. À ce niveau, le rapatriement des
avoirs accumulés par la Diaspora est un point sensible
mais indispensable, avec toutefois des incitations à
l’investissement.
136
le facteur « travail ». il convient de généraliser la conception que
les « salariés », les travailleurs, ne doivent pas être considérés
comme un « stock » de main-d’œuvre à côté des matières
premières, et donc, comme une rubrique comptable, mais comme
de véritables partenaires dans le processus de production de sorte
que les fruits du développement doivent se redistribuent avec
équité entre le facteur capital et le facteur travail, entre le patronat
et les salariés.
137
9. Un décalogue d’axes de développement économique
138
complémentaire de celle agricole, pour satisfaire les
besoins premiers des producteurs, pour approvisionner les
centres urbains en premier lieu et pour, en second lieu,
dégager des surplus pour l’exportation. Les véritables
« sentiers de l’espérance » sont en majeure partie celles
des industries tributaires de la croissance agricole à
promouvoir à travers la création de « zones agricoles
stratégiques » et de centres de transformation intégrés
dans les zones même de la production.
139
promouvoir à travers de vastes plantations de coton, de
sisal, etc., et une suite de transformation successives qui,
à chaque étape, ajoute de la valeur au produit initial. Cet
axe, pour une bonne part agro-industrielle (il n’est pas
exclu l’utilisation de fibre synthétique), inclut dans la
chaine de transformation : filatures, tissage, finition,
confection, bonneterie, etc.
140
e) L’AXE AGRO FORESTERIE ET BOIS ÉNERGIE.
Dans le cadre de la « stratégie différentielle », nous
préconisons de consacrer par priorité, les zones de plaines,
de plateaux et de faibles pentes aux cultures vivrières et
agro-industrielles. Les zones de montagnes (coteaux et
mornes), les zones mouvementées formées de collines et
les zones sèches où le problème de l’eau pour l’irrigation
n’a pas de solution évidente, pourront être dédiées à la
production de forêts, de bois service et de bois énergie.
Ces cultures permettront d’associer les travaux de
conservation de sols et de protection des bassins versants.
141
de moyens plus modernes pour la cuisson, l’industrie et la
construction.
142
h) L’AXE DE L’INDUSTRIE DE LA
CONSTRUCTION. Il concerne d’abord les matériaux de
construction : l’argile, les sables, le granit, les blocs, la
céramique, le marbre. Il englobe les métiers du fer et du
bois, les cimenteries, l’électricité, la plomberie,
l’hydraulique. Dans ce domaine, la recherche apparait
comme un impératif pour ouvrir de nouveaux sentiers
pouvant conduire à l’espérance. À cet égard, la direction
à explorer est celle indiquée par « l’adoquin », bloc de
fabrication locale à partir de matériaux locaux, et par la
« brique », les deux évitant l’usage de l’asphalte et
réduisant l’emploi du ciment dans le pavage des routes ou
dans les constructions privées. Dans la même veine, il
serait intéressant d’explorer la possibilité de fabriquer du
béton armé avec des tiges de bambou plutôt que de fer, et
de la cendre provenant de la calcination de la paille de riz
ou de la bagasse au lieu de ciment.
143
faut promouvoir et illustrer le caractère national en
application du principe « d’option préférentielle pour le
produit local de qualité ».
144
valeur les richesses de notre folklore, notre cuisine, notre
agriculture, notre peinture, notre artisanat, notre musique,
tous les jours à travers un ensemble d’événements
socioculturels : le carnaval national, les festivals du Nord
et de Gellée, la fête de la mer, le carnaval de Jacmel, le
festival « rara » de Léogane, le Congrès charismatique
catholique, les Congrès Vodou, les Conventions
protestantes, les pèlerinages dans les Hauts Lieux, les
champêtres, des tours organisés montrant non seulement
la « route de l’esclavage », mais aussi « celle de la
liberté ». Autant d’événements au cours desquels nous
pourrions raconter, conter notre histoire et montrer avec
beaucoup de fierté notre créativité et notre richesse
culturelle.
145
doit conduire à l’établissement de plans de développement et
d’aménagement régionaux consacrant des zones homogènes du
point de vue économique et démo-écologiques. Il s’agit de
préciser mais aussi de respecter les contours de spécialisation et
d’excellence des régions et de planifier leur aménagement en
fonction de choix de développement économique qui tiendraient
compte de leurs potentialités.
146
• L’efficacité des actions immédiates autant que
celles structurantes à long terme, se mesure à leur
capacité de freiner d’abord le processus de
déstructuration des espaces (délabrement des
villes, désertification des campagnes), d’inverser
les tendances pour enfin assurer leur
développement sur une base harmonieuse et
durable ;
147
économiques et sociaux d’une gouvernance efficace, et, d’autre
part, à établir les conditions favorables à un développement
économique et social équilibré et à l’amélioration constante de la
qualité de vie de toutes les couches (urbaines et rurales) de la
population.
148
3. CITOYENNETÉ ENGAGÉE
149
régime avait survécu après 1804 tant culturellement que socio
économiquement par le biais du système d’ élitisme de la société
traditionnelle. Celle-ci s’étoffe et se nourrit tout naturellement de
conservatisme postrévolutionnaire réactionnaire.
150
290 Dans ces contextes, les premières tentatives de
gestion du pays ont renforcé la société traditionnelle. Le
Concordat de 1860 entre l’État haïtien et le Vatican représente
le premier effort de modernité d’Haïti dans une démarche
humaniste. Le gouvernement de Geffrard a rendu la diplomatie
haïtienne plus compétente, plus stratégique et plus dynamique,
mieux armée pour défendre les intérêts vitaux de la nation
haïtienne. Il a aussi renforcé le système éducatif haïtien.
151
à la faveur de la mise en œuvre de la « Doctrine de Monroe » :
« l’Amérique aux Américains ». Ce mouvement de bascule en
faveur de l’américanisme proposait voire imposait le nouveau
modèle du pragmatisme anglo-saxon, de la technologie, de
l’esprit d’entreprise et d’initiative privée pour et dans une
économie de marché.
152
295 « Le but de l’occupation américaine avait été d’élargir
la base du prolétariat articulé et contribuer ainsi à une plus solide
démocratie et finalement pourvoir à un gouvernement plus
représentatif en Haïti. D’où son travail en Éducation, en Hygiène,
en moyen de communications tels que routes, téléphones, lignes
télégraphiques et services postaux réguliers.
153
le tout début (1er janvier 1804) se réclamait « indigène », c’est-à-
dire libre et souverain, « digne », ce qui veut dire actif et
responsable de son processus de croissance. Il lui était très
difficile d’accepter l’occupation perçue comme une gifle.
154
301 Pendant plus de deux cents ans ponctués de crises
politiques et sociales et de rendez-vous manqués , la société
haïtienne traditionnelle n’a plus de société que les apparences :
donc une société totalement dépassée. Elle dépérit, décompose
avec les affres de la pauvreté extrême de la majorité de sa
population, l’archaïsme des moyens de production,
l’analphabétisme des masses populaires… Haïti est restée
fondamentalement « une société traditionnelle en mal
d’enfantement de sa société moderne » comme l’avait si bien
souligné feu le professeur Leslie MANIGAT.
155
contexte juridique ferme », dans les limites du bien commun et de
l'ordre public et, en tous les cas, à l'enseigne de la responsabilité
; Et c’est normal. Donc, l’Haïti humaniste et moderne sera née
dans une profonde douleur mais fera la joie de ceux qui l’auront
accueillie.
156
3.2. Gestion du pluralisme culturel
157
306 On entend donc construire une identité nationale
comme fondement de notre appartenance à la Nation Haïtienne
pour que nos racines puisent la sève vivifiante qui fera grandir
l’arbre du « vouloir vivre ensemble ».
158
économique et social mis en place au cours de la période
fondatrice avec des sens, des non-sens et des antagonismes, d’un
côté l’anti-esclavagisme et de l’autre côté le néo-colonialisme.
159
312 Aussi, « la crise haïtienne contemporaine » est-elle
une crise « structurelle » qu’on pourrait définir comme la
confrontation entre deux civilisations, deux sociétés qui se
juxtaposent et qui sont restées « cloisonnées », « segmentées »,
incapables d’assembler ce qui est épars dans une perspective
d’enrichissement culturel. Pour être plus précis, nous sommes à
un carrefour où la société oligarchique occidentale dépérit sans
pouvoir s’en aller ni être dépassée où la société paysanne et
populaire frappe à la porte sans pouvoir décisivement s’affirmer.
160
de positif comme le respect à l’environnement, le respect des
droits humains dans l’ordre pratique et l’occidentalisme dans ce
qu’il a de progressiste comme la créativité et la coopération.
L’ouverture sur les autres cultures complétera et enrichira la
nôtre, et assurera l’égalité des opportunités de façon rationnelle
et réaliste c’est-à-dire en prenant en compte les considérations
notamment de politique de service, d’économie durable, de
citoyenneté engagée et de famille solidaire.
161
son propre agenda, et c’est normal. Oui, chacun a sa contribution
à apporter, et tous, nous marcherons dans une seule et même
direction en vue du développement national.
162
3.3. Participation citoyenne active
163
d) procéder à l’identification des besoins et problèmes des
communautés dans une démarche interactive et miser sur
leurs potentialités et leurs forces, sur les talents et les
habiletés des citoyens et des leaders notamment des
jeunes plutôt que sur l’assistanat en vue de susciter leurs
développements avec, par et pour elles-mêmes ;
164
1. La gravité des problèmes et le
momentum de changement économique
et social.
165
3. Des véhicules d’actions collectives.
166
communautés de même que leurs sentiments
d’appartenance à ceux-ci, et en même temps
tabler sur des programmes, services et
ressources d’institutions publiques et privées, et
de bailleurs de fonds.
167
322 La citoyenneté engagée ne se résume pas à une affaire
de droits et devoirs, mais doit être perçue comme un ensemble de
relations (réseautage) axé sur des grandes valeurs sociales
(critères de jugement, convictions) dont découlent des grands
principes qui président à l’édification d’une société humaniste et
moderne (principes de réflexions, points de référence) suivis d’un
ensemble de pratiques permettant à chaque citoyen engagé de
participer activement au développement des communautés
(directives d’actions, actions concrètes).
168
g) La gestion des conflits sociaux.
169
4. Famille solidaire
17
WWW.Cairn.info /Doctrine sociale chrétienne
170
328 Ce modèle de famille solidaire qui est ordonné au
bonheur collectif pourrait promouvoir dans le contexte actuel
:
❖ l’engagement familial
❖ l’encadrement des familles monoparentales
❖ la conscientisation des familles sur
l’enregistrement des naissances de leurs
nouveaux-nés sans exclusion.
171
transformer la société ». À cette fin, l' engagement familial
devient primordial : « Les familles ont le droit de créer des
associations avec d'autres familles et institutions, afin de
remplir le rôle propre de la famille de façon appropriée et
efficiente dans le but de protéger les droits, promouvoir le
bien et représenter les intérêts de la famille.
18
WWW.Cairn.info /Doctrine sociale chrétienne
172
332 L’éducation d’un enfant est une affaire de haute
importance. Aussi, faut-il tout un village pour éduquer un
enfant (Proverbe africain). Plus précisément, se manman ak
papa ki leve pitit, dit-on. D’où, en tant que lieu premier des
relations interpersonnelles, la famille constitue le fondement
de la vie des personnes, comme prototype de tout ordre
social. C'est dans la famille que sont inculquées, dès les
premières années de vie, les valeurs morales, que se
transmettent le patrimoine spirituel de la communauté
religieuse et le patrimoine culturel de la nation. C'est en elle
que l'on fait l'apprentissage des responsabilités sociales et de
la solidarité.19
19
WWW.Cairn.info /Doctrine sociale chrétienne
173
Etienne Vintze semble avoir raison en précisant que « si la
famille joue pleinement son rôle, l’enfant acquiert plus
facilement et plus sûrement un mode de comportement
socialement acceptable ; sa socialisation semble assurée.
L’echec de la famille dans cette tâche aboutit presque
certainement à la délinquance juvénile. »
20
WWW.Cairn.info /Doctrine sociale chrétienne
174
335 La protection sociale de la famille et surtout des
familles monoparentales devient une obligation voire une
urgence. Il s’avère nécessaire d’encadrer les familles,
surtout celles monoparentales. L’État devrait, en ce sens,
créer des emplois, attribuer des allocations spécifiques, offrir
des services d’appui psychologiques surtout aux familles
monoparentales.
175
4.3. Conscientisation des familles sur l’enregistrement des
naissances de leurs nouveaux-nés sans exclusion
documents d’identification.
étape que doit franchir tout être humain pour être reconnu en tant
21
JULIEN, René, Droit civil et procédure expliqués aux citoyens, Port-
au-Prince, Haïti, Imprimerie Media-Texte, 2014, p93
22
JULIEN, René, ibid., p94
176
naissance qui en découle sert de preuve au lien existant entre
23
JULIEN, René, ibidem, p95
24
JULIEN, René, op.cit., p82
25
www.alterpresse.org
177
moins de cinq (5) ans ne sont pas déclarés à la naissance selon
l’Unicef.26
26
www.alterpresse.org
178
suscité la négligence des haïtiens défavorisés d’accomplir un tel
acte qui pour eux n’a aucune utilité sociale. Et le coût que
179
appropriée pour faire la promotion de l’Etat civil et encourager
180
rationnelle de l’Etat civil. Il ne peut exister une administration
Droit.
181
Mémoire du jubilé des 300 ans de fondation de l’Anse à-Veau
27
Archives de la Martinique et de la Guadeloupe
182
son 300e anniversaire et son développement économique et
social.
183
lesquelles s’est exprimé le goût de vivre des Ansavelais.ses a été
réalisé. Et, un ensemble de projets de développement, basés sur
leurs besoins réels et aspirations profondes ont été concrétisés et
promus et ont amélioré leur cadre de vie. À titre d’exemples, on
peut citer notamment :
184
Université Notre Dame d’Haïti (UNDH)) a vu le jour dans
la ville et rayonne dans les communes avoisinantes ;
185
✓ Des activités socioculturelles suscitant un renouveau
culturel dans la commune ( JAC-21, Sky Bar Restaurant,
AJAD) ;
186
✓ Organisation de congrès charismatique et d’autres
mouvements religieux à l’Anse-à-Veau et rayonnant dans
tout le Diocèse d’Anse-à-Veau/Miragoâne sous le
leaderchip des prêtres charismatiques ( Rév. P. Louis
Merosne, Rév. P. Hervé Granjean…) ;
187
354 C’est une première phase, une phase de mobilisation,
de préparation, bref, une phase pilote au cours de laquelle le pari
de participation citoyenne responsable a été gagné. Il est
essentiel maintenant de procéder, après évaluation exhaustive de
la première phase, au renforcement de la dynamique citoyenne
enclenchée en vue de se mettre d’accord sur un projet collectif de
communauté, comme l’a si bien souligné le Révérend Père Louis
Merosne, l’ansavelais dans l’âme, lors d’une intervention à ce
sujet.
188
✓ Le buste de Geffrard
✓ Le Mausolée d’Etienne E. Gerrin
✓ La grotte Jean J. Acaau
✓ Le fort Sainte Anne
✓ Le fort Saint Laurent
✓ Plages ( Centre-Ville et Sections Communales)
✓ Les chutes de Sault-du-Baril
✓ Les fontaines publiques
✓ Les places publiques
Prospection
189
358 Pour y parvenir, on a besoin de renforcer nos
institutions et organisations afin qu’elles aient davantage de
ressources pour une meilleure gestion de la commune dans la
transparence et la participation.
190
❖ Amélioration du réseau routier
❖ Amélioration de l’accès à l’électricité ;
❖ Assainissement de la Ville ;
❖ Protection de l’environnement ;
❖ Mise en place d’un système de prévention des
risques et désastres ;
❖ Appui à l’entrepreneuriat
191
déclic, d’une prise de conscience de la population ansavelaise,
en particulier les jeunes, sur le développement local dans le
contexte de la commémoration du 300e anniversaire de fondation
de l’Anse-à-Veau.
192
Conclusion
193
l’économie durable, la citoyenneté engagée et la famille
solidaire.
194
cette heureuse harmonie parmi vous : c’est le gage de votre
bonheur, de votre salut, de vos succès, c’est le secret d’être
invincibles ».
195
confié beaucoup, on réclamera davantage. » Par ailleurs, Il
précisait : « À tout homme qui a, l’on donnera et il aura de
surplus ; mais à celui qui n’a pas, on enlèvera ce qu’il a. »
Vive Haïti !
196
Kenel REGIS a dit…
197
Manifeste humaniste… Un document ambitieux produit
par un groupe de jeunes inconnus de la scène politique haïtienne
mais de citoyens matures, bien imbus des problèmes récurrents
qui détruisent leur pays, et auxquels ils décident d’apporter des
refléxions pour des solutions.
198
fond du système, mais aggravent toujours malheureusement le
mal.
199