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En effet, l’accumulation des expériences et des connaissances a fait des personnes âgées une
ressource culturelle incontournable : c’est à elles qu’incombait la charge d’initiation des nouvelles
générations, en tant que détentrices de la sagesse et gardienne du patrimoine traditionnel. Ainsi, la
personne du 3ème âge imposait par elle-même du respect de la part des jeunes générations.
Dès lors être parvenu au 3ème âge suscitait l’admiration de la part de la communauté dans
laquelle on vivait et la personne âgée bénéficiait ainsi de l’entretien de sa famille et même de toute la
communauté pour lesquelles elle représentait un monument qu’il fallait conserver auprès de soi.
Le nombre réduit de «vieillards» facilitait leur entretien. En effet, jusque dans les années 50, on
ne pouvait compter que près de 05 personnes âgées sur 100 habitants soit 5,6% ; d’où l’intérêt, dans
une société encore fondée sur la solidarité, de leur accorder toutes les attentions, ce d’autant plus
qu’elles étaient considérées comme une source de bénédiction.
Dépositaires de la sagesse et véhicules des valeurs ancestrales, les personnes âgées étaient
vénérées et entièrement intégrées dans la famille et la communauté. Faisant office de mentors, de
médiateurs et de conseillers, ils jouaient un rôle essentiel de régulateurs dans la société.
Avec les développements techniques et industriels qui ont eu pour conséquence la baisse du
taux de mortalité et par conséquent, la hausse de l’espérance de vie, la société s’est trouvée confrontée
à un nombre relativement élevé des personnes du 3ème âge dont la prise en charge fait de plus en plus
problème. Aussi, du fait des mutations socio-économiques et politiques liées notamment à
l’urbanisation, à la mondialisation, au triomphe de l’économie libérale, à l’évènement des nouvelles
technologies de l’information et de la communication, à l’essor démographique, à la faiblesse du
pouvoir d’achat des populations, au passage de la famille élargie à une famille plus réduite et mobile,
les personnes âgées, considérées de plus en plus à l’isolement, à l’abandon et au rejet.
D’où l’urgence à intégrer les questions de vieillissement dans les politiques et programmes de
développement durable.
C’est ainsi qu’au système traditionnel de protection des personnes âgées s’est juxtaposé le
système formel de sécurité sociale instituée par l’organisation du travail dans la société camerounaise
moderne.
La sécurité sociale consiste à entretenir une personne ayant préalablement travaillé, et qui a
perdu sa force de travail du fait de son âge à travers notamment la pension de vieillesse ou de retraite.
Cette dernière concerne aussi bien les employés du secteur public que ceux du secteur privé.
Le présent rapport se propose d’évaluer les actions menées par le Cameroun en faveur des
personnes âgées selon ces trois orientations prioritaires.
La question du vieillissement au Cameroun, comme dans la plupart des pays du Sud, est une
problématique récente, les personnes âgées ayant toujours eu par le passé une place privilégiée dans la
société.
Pour souligner l’importance du rôle des personnes âgées dans la société, le Président de la
République, Son Excellence Monsieur Paul BIYA, dans son discours programme lors de la
campagne pour l’élection présidentielle d’octobre 1997, s’adressait aux anciens en ces termes : «
Vous êtes la mémoire de notre pays, nous comptons sur votre sagesse, sur votre modération, sur
votre bon sens, sur votre expérience… Je vous demande de vous mobiliser pour encadrer au
mieux nos jeunes et leur enseigner dès leur jeune âge les valeurs morales fondatrices de notre
culture ».
Il s’agit là non seulement d’un devoir de reconnaissance pour tout ce que ces personnes ont
apporté à l’édification de la société, mais aussi d’une nécessité de capitaliser les expériences des unes
et des autres pour bâtir le futur.
C’est dire, pour reprendre AMADOU HAMPATE BAH, qu’ « un vieillard qui meurt est une
bibliothèque qui brûle ».
3
Au plan institutionnel, plusieurs départements ministériels à l’instar de la Santé Publique, du
Travail et de la Sécurité Sociale, de la Fonction Publique et de la Réforme Administrative, de
l’Economie et des Finances, du Sport et de l’Education Physique, de l’Administration Territoriale et de
la Décentralisation, de l’emploi et de la formation professionnelle, du Développement Urbain et de
l’Habitat, de l’Agriculture et du Développement Rural, de la Jeunesse, de la Promotion de la Femme et
de la Famille, de la Communication et de l’Enseignement Supérieur concourent à promouvoir la
dignité et à revaloriser les personnes âgées.
Ledit décret institue aussi des Brigades de contrôle pour s’assurer de l’efficacité et de
l’efficience des institutions d’encadrement des personnes âgées.
En dépit des mutations socio-économiques et politiques évoquées plus haut avec leur incidence
sur l’organisation sociale, les personnes âgées font encore l’objet de beaucoup d’allégeance dans la
plupart des familles et des communautés. Elles sont généralement consultées chaque fois qu’il s’agit
de prendre des décisions importantes concernant la vie de la famille, de la communauté ou l’avenir de
la société. Elles sont même courtisées par les notabilités traditionnelles et les états-majors politiques.
L’administration publique n’est pas en reste car elle a pris l’habitude de les associer aux divers fora et
réflexions sur les questions d’intérêt pour le devenir de la cité ou concernant les personnes âgées
directement.
Ainsi en a-t-il été notamment lors du séminaire international sur le vieillissement organisé à
Yaoundé du 11 au 15 septembre 2006, sous le haut patronage de Monsieur le Premier Ministre,
Chef du Gouvernement, en partenariat avec l’ONG HelpAge International, et qui regroupait 103
participants venus de 12 pays dont l’Afrique du Sud, le Cameroun, l’Ethiopie, le Ghana, la Grande
Bretagne, le Kenya, le Lesotho, le Mozambique, l’Ouganda, le Soudan, la Tanzanie et le Zimbabwe
ont connu une forte participation des personnes âgées.
Ces assises ont donné l’occasion de passer en revue le Plan d’action international de Madrid
sur le vieillissement et le plan d’orientation stratégique subséquent de l’Union Africaine, puis de
partager les expériences sur les mesures prises au niveau régional en matière de protection et de
sécurité sociale, de santé et de VIH/SIDA dans le cadre de la mise en œuvre dudit Plan d’action de
Madrid. Les travaux ont débouché sur l’ « Appel de Yaoundé ».
De manière institutionnelle, les avants projets de code des personnes et de la famille et de code
de protection de l’enfance tendent à revaloriser le rôle de régulateur social des personnes âgées à
travers notamment la restauration et la réorganisation du « conseil de famille ». Cette instance qui se
situe en amont des tribunaux est chargée de délibérer entre autres sur les questions liées à
l’administration légale des biens de l’enfant mineur, à la tutelle et à la dévolution successorale. Ledit
conseil est présidé par la personne la plus âgée des familles paternelle et maternelle, et ses décisions
sont entérinées ou homologuées par le tribunal.
4
Pour ce qui est de l’emploi indépendant, les promoteurs se réservent le droit de déterminer
librement, en fonction de leurs aptitudes, le moment propice pour changer, prolonger ou mettre fin à
leurs activités socio-économiques, quitte à passer le relais à d’autres personnes, membres de la famille
ou non,, selon la nature des activités ou de l’entreprise.
S’agissant de l’emploi salarié, le temps de l’emploi est fonction de l’âge de départ à la retraite
qui lui-même varie suivant les corps de métier et la catégorie à laquelle on se trouve, passant ainsi de
65 ans pour les uns (enseignants d’université, magistrats, Officiers Supérieurs de l’armée…) à 60 ans
(enseignants du secondaire et primaire) à 55 ans (fonctionnaires de catégorie A et B) ou à 50 ans pour
les autres.
Pour ce qui est des militaires, les décrets 2001/188 et 2001/219 du 25 juillet 2001 fixent les
limites d’âge allant de 44 à 55 ans pour les personnels non officiers et militaires de rang ; de 51 à 58
ans pour le personnel officier ; de 58 à 62 ans pour les officiers généraux.
Au delà de leur départ en retraite, le Gouvernement entend capitaliser le potentiel des retraités.
Il en est ainsi, au niveau de l’enseignement supérieur, avec l’institution de la catégorie des Professeurs
émérites qui continuent, bien qu’étant retraités, à apporter leur expertise et leur expérience à la
transmission des connaissances. Il en est de même des personnels officiers qui peuvent être retenus
pour la réserve mobilisable, c’est-à-dire qu’ils demeurent à la disposition du Président de la
République, Chef des Forces Armées, pendant 03 ans. En outre, ceux dont les spécialités ou
qualifications seraient utiles aux forces de défense, le Gouvernement sur ordre du Président de la
République, peut les rappeler pour compléter ces services ou formations.
D’après l’arrêté n° 702 du 25 octobre 2006, ils sont prioritaires pour les stages de maintien de
la paix des Nations Unies, de l’Union Africaine ou de la Communauté des Etats de l’Afrique Centrale
en vue des missions liées à ces organismes.
1.4.1 Amélioration des conditions de vie en milieu rural et lutte contre la marginalisation
La stratégie consiste au niveau d’un village, d’un groupe de villages ou d’un quartier de la ville,
à constituer un comité d’élus représentatifs de la population, lesquels seront responsables du grenier de
solidarité, et à ce titre, chargés d’identifier les populations vulnérables bénéficiaires du grenier de
solidarité.
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- Consommation, qui consiste à dégager des fonds, sur la base des cotisations des membres
de la communauté locale, des dons des élites et autres bienfaiteurs pour satisfaire les
besoins des personnes les plus démunies ;
- Production, à travers la mise en œuvre des activités génératrices de revenus par la
communauté afin d’accroître les moyens nécessaires à la satisfaction des besoins urgents,
vitaux et collectifs ressentis par la communauté ;
- Hygiène et salubrité, à travers notamment l’entretien de l’habitat, la construction des
latrines, l’aménagement des sources et des puits d’eau potable ;
- Santé, par l’approvisionnement en médicaments de première nécessité au profit des plus
démunis ;
- Education/alphabétisation, à travers la mise à disposition des moyens matériels et
humains en vue de permettre aux jeunes de bénéficier du rattrapage scolaire et aux plus
âgés de l’alphabétisation fonctionnelle.
A ce jour, neuf greniers de solidarité ont ainsi été installés dans les provinces du Centre, du
Sud, du Littoral, de l’Etrême-Nord et du Nord. L’évaluation de cette phase pilote devrait permettre de
renforcer et d’étendre l’expérience.
Par ailleurs, dans le cadre notamment de la lutte contre l’exode rural, le Gouvernement a
entrepris un vaste programme d’amélioration des conditions de vie en milieu rural,
Le système actuel de sécurité sociale au Cameroun est assis deux régimes principaux :
- Le régime des travailleurs du secteur privé, géré par la Caisse Nationale de Prévoyance
Sociale (CNPS) ;
- Le régime des Fonctionnaires et assimilés1, géré par l’Etat.
Que ce soit au niveau de la CNPS ou de l’Etat, le système camerounais gère sept prestations
sur les neuf prescrites par l’OIT dans la Convention 102 ou norme minimum. Il s’agit : des prestations
familiales, des prestations de maternité, de la pension de vieillesse ou de retraite, de la pension
d’invalidité, de la pension de décès ou de réversion, des prestations d’accidents de travail et des
prestations de maladie professionnelle.
1
Les agents de l’Etat relevant du code du travail, autrefois gérés par la CNPS, ont été reversés au Ministère de l’Economie
et de Finances depuis 1993.
6
- La branche des pensions de vieillesse, d’invalidité et de décès2.
Les pensions de vieillesse, d’invalidité et de décès, avec près de trente (30) milliards de Fcfa,
représentent 77,7% de l’ensemble des prestations sociales et constituent de ce fait la part la plus
importante.
La répartition des pensionnées par nature du droit et par centre de paiement au dernier trimestre
de 2005 présente des effectifs des bénéficiaires de 35 178 en termes de droits directs et de 30 200 en
termes de droits dérivés, soit un chiffre cumulé de 65 378 bénéficiaires.
La répartition régionale des pensionnés par nature du droit au quatrième trimestre 2005 fait
apparaître un constat, à savoir que la population en pension de vieillesse est majoritaire dans la
population totale des pensionnés et regroupe 52,4% de l’effectif soit 34 222 bénéficiaires.
L’effectif des ayants droit d’assurés décédés des suites d’un accident du travail ou d’une
maladie professionnelle et des crédirentiers/associés directs s’élève à 3 789.
De manière générale, s’agissant du régime géré par la CNPS, l’assuré qui atteint l’âge de 60 ans
a droit à une pension de vieillesse s’il remplit les conditions suivantes :
Une fois admis à la retraite, des mesures sont prises pour faciliter la jouissance par le retraité de
ses droits, notamment :
- l’encadrement étroit des pensionnés lors du paiement de leurs prestations sociales ;
- l’amélioration de l’accueil desdites personnes avec le placement des fontaines réfrigérantes
pour étancher leur soif (service de qualité) ;
- l’amélioration de leur suivi médical ;
- le paiement à domicile pour les grabataires ;
- le rapprochement de l’organisme des assurés sociaux avec l’ouverture d’une quinzaine de
guichets périodiques de paiement des prestations sociales (Akonolinga, Eséka, Batouri,
Foumban, Guider, Sangmelima, Kaélé, Kousseri, Kumbo, Manfé, Meiganga, Ntui, Penja,
Abong-Mbang) ;
- l’assouplissement et la simplification des procédures et des conditions d’ouverture des
droits ainsi que la sécurisation du paiement des prestations ;
- la liquidation du rançonnement des assurés sociaux.
Pour ce qui est du régime de pension de l’Etat, les modalités varient suivant que l’on appartient
aux statuts ci-après :
2
Institué par la loi n°69/LF/18 du 10 novembre 1969 modifiée par la n°84/007 du 04 juillet 1984
7
De manière concrète, au 31 juillet 2006, le Gouvernement paye mensuellement 75 183
pensionnés pour un montant de 6 124 812 031 FCFA, ce chiffre étant sans cesse croissant. C’est dire
l’ampleur du problème du vieillissement dans la fonction publique camerounaise qui gère un effectif
de 164,069 agents publics en activité, dont 32 088 militaires.
- le calcul des pensions sur la base de la grille de 1985, favorable aux retraités, le barème
actuel étant issu des baisses salariales de 1993 et 1994 ;
- l’octroi des avances de pension pouvant s’échelonner de 1 à 5 ans, permettant aux retraités
de s’installer décemment à la fin de leur carrière ;
- le passage automatique de la solde à la pré-pension, correspondant à la moitié de la dernière
solde de base ;
- le payement systématique de tous les rappels gelés en mémoire au cours du mois de départ
à la retraite.
Pour les militaires, les personnels retraités reçoivent une assistance psychosociale, ainsi que des
secours sociaux en espèce dans la limite des fonds disponibles lorsqu’il est prouvé qu’ils sont
confrontés à des évènements graves et imprévisibles, nécessitant une intervention immédiate. Des
causeries éducatives, des conseils leur sont prodigués par les travailleurs sociaux en poste.
Sur le plan post service, l’Office National des Anciens Combattants, Anciens Militaires et
Victimes de guerre (ONACAML) accueille, sur leur demande,d es anciens combattants, anciens
militaires et victimes de guerre de nationalité camerounaise ayant servi les Forces Armées
camerounaises ou étrangères, les gardes civiques et les personnels civils retraités de la défenses. Cet
organisme qui encadre 4575 adhérents offre diverses prestations à ceux-ci notamment, l’assistance
médicale et scolaire, appui à la réinsertion encadrement psychosocial des familles.
A côté des deux principaux régimes sus évoqués qui font partie du système obligatoire, il existe
un système dit volontaire géré par les banques et les compagnies d’assurance, et couvrant :
On peut aussi citer le système dit non salarié, fait des travailleurs du secteur urbain et rural, des
professions libérales, de l’entreprenariat indépendant, de l’artisanat etc.
En guise de difficultés ou limites et au regard de ce qui précède, deux faits mériteraient d’être
relevés, l’un au niveau de la gestion de la branche et l’autre au niveau des cibles de la branche de
l’actuel système.
S’agissant de la gestion de la branche, l’on peut noter qu’elle se fait dans un package
comprenant, outre la vieillesse elle-même, l’invalidité et le décès. Si l’on peut comprendre
la philosophie qui a sous-tendu cette structuration, force est de constater que cette solidarité
des branches pose d’énormes problèmes de pérennité et de solvabilité à la longue. Cette
situation, constatée à la crise économique aux conséquences graves, débouche aujourd’hui
8
sur des problèmes de trésorerie sans précédent qui ne permettent plus à la CNPS d’assurer
de façon aisée le règlement de ces prestations.
En ce qui concerne les cibles de l’actuel système, il faut dire qu’en raison du caractère
contributif de ces régimes, seuls les salariés du public et du privé sont pris en compte,
lesquels ne représentent que près de 10% de la population active. Il apparaît ainsi que
l’immense majorité des personnes âgées, notamment celles du secteur informel et du monde
rural, vit en dehors de l’actuel système de sécurité sociale.
Les personnes âgées devraient être les premières à en tirer profit, notamment sur le plan des
délais de paiement, le but étant d’assurer la jouissance, en temps réel par les retraités de leur pension.
Au niveau des salariés du secteur privé, la réforme de la CNPS vise les mêmes objectifs de
réduction des délais de paiement et de pérennité de la prestation, par l’instauration d’une gestion
séparée des branches 3. Cela donnera plus de lisibilité au régime et permettra à terme une meilleure
prise en charge des personnes âgées concernées.
Les réformes en cours envisagent d’étendre la sécurité sociale aux personnes âgées relevant du
secteur informel et du monde rural 4.
2.1 Politique de prévention des troubles de la santé chez les personnes Agées
3
Source, Exposé du Professeur ABOLO MBENTI Louis, CT1 au Ministère du Travail et de la Sécurité Sociale, lors du
Séminaire international sur le vieillissement tenu à Yaoundé du 11 au 15 septembre 2006.
4
C.f Termes de référence du séminaire sur la réforme de la sécurité sociale au Cameroun
9
Les 39 sous-programmes de la Stratégie Sectorielle de Santé 2001-2010 constituent de
véritables programmes prioritaires du gouvernement en matière de santé, dans le cadre de sa stratégie
nationale de réduction de la pauvreté.
L’atteinte du 3ème âge est la conséquence du vieillissement du corps humain, elle s’accompagne
le plus souvent :
La pratique des activités sportives revêt des avantages pour les personnes de cette catégorie.
Lorsqu’elle est régulière appropriée et prolongée elle conduit à :
- la prévention et même le traitement de certaines maladies non transmissibles (maladies
cardiovasculaires, diabète, certains cancers, etc) ;
- le contrôle de la masse corporelle ;
- l’amélioration de la vigueur (force et endurance) musculaire et la flexibilité ostéo-
articulaire ;
- la réduction de l’ostéoporose chez la femme ainsi que l’incidence et la gravité des maladies
articulaires telles que l’arthrite, le rhumatisme, le mal de dos, etc ;
- la consolidation des liens sociaux donc la diminution de l’isolement (source de l’anxiété et
de la dépression) ;
- le renforcement de la confiance de soi et de la personnalité grâce au sentiment
d’accompagnement.
10
Selon la SSS 2001-2010, la santé de la mère, de l’adolescent et de la personne âgée est un sous-
programme du Programme Santé de la Reproduction.
Ce sous-programme a pour objectif général d’assurer la prise en charge efficace des problèmes
de santé de la mère, de l’adolescent et de la personne âgée, avec pour objectif spécifique pour cette
dernière de mettre en place des structures de prise en charge de la santé de reproduction des personnes
âgées dans 50% des structures sanitaires de 2001 à 2005, avec pour stratégies :
- le développement d’un paquet minimum d’activités sous forme des soins curatifs,
préventifs et promotionnels par niveau de la pyramide sanitaire ;
- la promotion de la mise en œuvre de la politique des médicaments essentiels ;
- la formation de base et continue de différents types de prestataires de services et soins de
santé ;
- l’Information – Education – Communication –IEC) pour le changement de comportement
adaptée à la personne âgée.
sensibiliser les populations sur les problèmes liés à al santé de Reproduction de la personne
âgée ;
- augmenter de 25% le nombre de formations sanitaires et autres structures qui offrent des
services spécifiques aux personnes âgées ;
- procéder au dépistage systématique des cancers mammaires et génitaux ;
- doter d’ici 2010 les villes de Garoua, Bertoua et de Bamenda d’uns structure de prise en
charge efficace des cancers génitaux.
- le plaidoyer auprès des décideurs pour subventionner les soins des personnes âgées ;
- la sensibilisation des communautés pour la prise en charge des problèmes des personnes
âgées ;
- le renforcement de l’offre des services en santé de reproduction des personnes âgées ;
- la formation du personnel à la prise en charge des problèmes de santé des personnes âgées.
Un certain nombre d’indicateurs ont été retenus pour le suivi dudit programme, notamment :
11
- l’ouverture d’un pavillon de gériatrie à l’hôpital central de Yaoundé
- l’identification de la santé de reproduction des personnes âgées comme une composante
prioritaire de la santé de reproduction ;
- l’existence d’un service de prise en charge de la santé de reproduction des personnes âgées
au Ministère de la Santé Publique ;
- l’existence d’un programme national de lutte contre les cancers ;
- l’organisation des campagnes de dépistage des cancers du sein, du col de l’utérus et de la
prostate.
Pour ce qui est spécifiquement des personnels des forces armées, d’après le décret n° 76/460 du
12 octobre 1976, l’Etat doit assurer gratuitement aux titulaires d’une pension d’invalidité les
prestations médicales, paramédicales, chirurgicales et pharmaceutiques nécessitées par les infirmités.
Celles-ci donnent lieu à une pension en ce qui concerne les accidents et complications résultant de la
blessure ou de la maladie. A cet effet, un carnet de soins gratuits est délivré aux intéressés par le centre
de réforme. Ils ont également droit aux appareillages que nécessitent les infirmités ayant motivé la
pension.
En outre, la personne âgée relevant du Ministère de la Défense, continue à avoir accès aux
établissements militaires : coopératives, hôpitaux, écoles dans les mêmes conditions que les militaires
en activité.
- mettre en place d’ici 2010 dans 50% des hôpitaux publics et privés un service diététique
pour la prise en charge des malades ;
- d’ici 2010, doter les services de santé de district d’un nutritionniste.
Des mesures diverses sont prises pour faciliter un accès universel et équitable des populations
aux services de santé. Dans ce sens on peut noter :
Il convient de relever ici des difficultés réelles des services sociaux à faire face à une demande
de plus en plus croissante des couches vulnérables vivant dans la précarité. En guise d’illustration, rien
que dans les services centraux du département ministériel en charge des affaires sociales, ces
demandes ont été évaluées à plus de 800 000 000 Fcfa de janvier septembre 2006.
Les résultats de l’EDSC III de 2004 montrent qu’au Cameroun le taux de séropositivité
augmente avec l’âge : d’un minimum de 1,4% parmi les personnes de 15-19 ans, la proportion atteint
le maximum de 8,9% parmi celles de 30-34 ans, pour diminuer ensuite à 4,7% parmi les personnes de
40-49 ans.
A partir de 35-39 ans, la prévalence diminue régulièrement chez les hommes pour atteindre
3,8% à 45-49 ans (contre 5,5% chez les femmes de même âge) et 1,0% de 55-59 ans. La proportion
des femmes infectées est toujours plus élevée que celles des hommes, sauf à 35-39 ans, âge auquel,
proportionnellement, les hommes sont légèrement plus infectés que les femmes (8,6% contre 7,8%).
Pour faciliter l’accès, notamment aux antirétroviraux (ARV), le Gouvernement applique une
politique de réduction de leurs coûts, lesquels varient actuellement entre 3000 Fcfa et 7000 Fcfa, les
tests coûtant 10 000 Fcfa.
Par ailleurs, compte tenu de l’accroissement du nombre des orphelins et autres enfants rendus
vulnérables du fait du VIH/SIDA (OEV), estimé à 240 000, en 2005, le projet bi multilatéral du
Gouvernement, avec l’appui de la Coopération Française et de l’UNICEF ; vise la prise en charge au
cours de la période 2005-2007, de 10 000 OEV dans certaines localités des provinces de l’Adamaoua,
du Littoral et du Nord-Ouest. Le Global Fund Project de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le
paludisme œuvre à l’encadrement pendant la même période, de 10 000 enfants infectés ou affectés par
le VIH/SIDA dans les provinces de l’Extrême-Nord, du Centre, du Sud-Ouest et du Littoral.
Plus de 18 700 OEV ont été pris en charge en un an et 8 orphelinats ont bénéficié de concours
dans le but d’améliorer leur fonctionnement.
Ces différentes actions ont pour conséquences indirectes, le soulagement des personnes âgées,
grands parents des enfants affectés ou infectés par le VIH/SIDA.
13
III -ORIENTATION PRIORITAIRE 3 : CREER UN EVIRONNEMENT FAVORABLE ET
PORTEUR
3.2- Elimination de toutes les formes d’abandon, d’abus et de violence à l’encontre des
personnes âgées
Outre l’abandon, les personnes âgées font parfois l’objet d’abus et de violences sous des formes
variées, allant des accusations de sorcellerie ou de jeteurs de mauvais sorts aux atteintes à l’intégrité
physique ou morale, en passant par l’extorsion de propriété foncière.
Il convient ici de rappeler que le code civil institue une obligation alimentaire à double sens
entre ascendants et descendants, toute chose qui, au-delà des loyautés familiales, pourrait amener à
contraindre la progéniture à s’occuper des ascendants dans le besoin. Le code pénal sanctionne ainsi le
défaut de paiement de la pension alimentaire (art 180). Cette obligation alimentaire est renforcée
dans les avant-projets de code des personnes et de la famille et de code de protection de l’enfance.
Par ailleurs, le code pénal réprime le délaissement d’incapable, (art 282), l’omission de
porter secours (283) la violation de domicile (art 299), la diffamation (art 305) ou la violence sur
ascendants (art 351) constitutive de circonstance aggravante.
En matière foncière, les personnes âgées possèdent très souvent des terrains acquis sous le
régime coutumier, sans titre foncier, ce qui les expose à toutes sortes d’évictions. La situation est plus
préoccupante chez les femmes âgées, victime parfois de discrimination, par ignorance ou par
résignation, dans les modalités coutumières de dévolution successorale ou d’attribution des terres.
14
Les tribunaux, lorsqu’ils sont saisis, s’emploient à rendre la justice et certaines personnes âgées
bénéficient de plein droit de l’assistance judiciaire.
L’amélioration du cadre de vie en milieu urbain pour tous, y compris les personnes âgées
constitue une préoccupation du Gouvernement. En effet, le document de stratégie de réduction de la
pauvreté,d ans sa fonction principale « Protection Sociale » (7.2) et précisément dans la fonction
secondaire (7.2.6), identifie les populations marginales dont les personnes du 3 ème âge, comme des
couches devant bénéficier des mesures spéciales d’encadrement. C’est ainsi qu’il est mis en œuvre un
Programme de Restructuration des Quartiers Difficiles, afin de permettre aux couches vulnérables
d’accéder aux services urbains essentiels, notamment dans les deux grandes métropoles (Yaoundé et
Douala).
Des actions d’envergure sont ainsi menées avec les collectivités territoriales décentralisées et
certains partenaires au développement pour améliorer le cadre de vie des populations urbaines à
travers :
Par ailleurs, un programme de construction de logement sociaux est en train de voir le jour à
Yaoundé (10 000 logements sociaux seront construits très bientôt à Ahala grâce à la Coopération
Tunisienne) et à Douala.
- assurer les soins communautaires aux personnes âgées notamment celles vivant seules afin
de renforcer leurs capacités de mener une vie indépendante ;
- venir en aide aux familles et aux personnes qui prodiguent ces soins en leur fournissant
formations et informations ;
- mettre en place des systèmes d’aides sociales tant structurés qu’informels afin de permettre
aux familles de mieux s’occuper de leurs proches plus âgés.
Les développements faits plus haut s’agissant de l’amélioration des conditions de vie en milieu
rural et la lutte contre la marginalisation apportent des éléments de réponse à ces préoccupations.
Le problème du vieillissement, comme cela apparaît dans le développement ci-dessus est une
question essentiellement transversale, faisant appel à l’intervention de divers acteurs. C’est dire la
15
nécessité de la mise en place d’un mécanisme de coordination afin de créer une synergie entre les
efforts multisectoriels.
Jusqu’ici les actions sont menées par les intervenants chacun dans son secteur, sans véritable
synergie. Toutefois, dans le cadre de la solidarité gouvernementale des concertations ponctuelles
périodiques ont lieu pour échanger sur les stratégies communes à mettre en place.
IV – PERSPECTIVES
16