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"LE CHAOS SERA NOTRE GRÈVE GÉNÉRALE.

"
Tiqqun, On a toujours l’âge de déserter.

dans des mondes hypersurveillés -celui d'Internet et des smartphones en étant l'archétype-,
on ne peut disparaître/déserter qu'en y apparaissant de partout, en saturant l'espace de
sa propre obscénité, omniprésence de leurres provocants : disparaître/déserter via
un brouillage permanent des clichés et des normes imposées par propagande publicitaire
des médias dominants, via un parasitage insupportable des dispositifs de contrôle et de
manipulation psychique, via un sabotage imprévisible de l'ordre habituel des choses et des
logiques des riches nous gouvernant.

dans des mondes hypercellulaires -celui du travail et de la monnaie en étant l'archétype-, on


ne peut habiter/expérimenter qu'en y changeant de partout, en métamorphosant l'espace
de sa singulière étrangeté, omniprésence de rôles excitants : habiter/expérimenter
par mutations hybridogènes désactivant les machines des systèmes capitalistes,
par complicités incompréhensibles viralisant les organisations et institutions existantes et
établies, par débordements orgiaques salissant les pacifications et morales des gens nous
enfermant, nous catégorisant, nous identifiant.

dans ces mondes hyperdystopiques -communautés terribles, communions pénibles-


saturant le souffle commun par l’éternité du temps et la mêmeté de l’être (l’état fixé à
l’Etat capitaliste), nous désertons de partout pour nous débaucher dans les décombres
désastraux du désir débarrassé de la peur. Terrains vagues, routes floues, no man’s land,
zones autonomes, squats, interstices, vacuoles, impasses, culs-de-sacs, clairières... :
lieux dévastés de la communauté, topographies des destructions, friches de nos
complicités... Déserts (lieux de résistance extrême), oasis (espaces de vie inhabitables) et
caravanes (présences de corps vivants). Il s’agit de faire des camps impériaux (empire des
murs) des déserts de ruines, des décombres de machines- où, d’oasis en oasis,
nos caravanes chaotiques -de cahots en k-o- libérerons des espaces complices.

nous agissons -dans le noir, dans la nuit, dans le néant- pour mettre notre liberté à l’aise.
Nous faisons ainsi attention à nos vies communes comme à des grenades dégoupillées, par-
delà la conduite de notre désastre -décombres d'identité, déchets de sujets, débris de
l'un : conditions à la communauté-. Nous devenons donc ceux qui jouent, ceux qui glandent,
qui se baladent en bandes. Ceux qui transgressent, ceux qui sont de trop, qui sont au trou,
et... qui se trouvent. Nous rencontrer, nous toucher, créer. Sexer, s’aimer, agir. Jaillir.
Gratuitement. L'acte gratuit n'est pas sans prix. Au contraire, c'est le risque de nos vies.
C'est l'accueil de l'événement ou l'ouverture au désastre, c'est la possibilité de ne pas
choisir, de ne plus rien avoir à perdre, d'être prêt à tout pour l'autre. L'acte gratuit joue
avec le chaos en son devenir impossible. Gratuitement, nous agissons pour nous révéler.
En communes vitalités. En communes intensités. Et puisque les zombies nous surveillent, il
nous faut veiller à ce qu'il y ait suffisamment d'espaces de libertés, d'archipels de gratuités,
de lieux où l’Empire peux tomber. Par le feu et par la fête, par émeutes et galipettes, nous
ressentons la nécessité de la danse du chaos.

c'est-à-dire

nous conduire comme de l'énergie noire, comme des bombes incendiaires,


comme des éjaculations féminines, vivre excessivement -trop n'étant jamais assez-,
surprendre irréversiblement, puer de plaisirs voluptueusement :
traumatiser leurs mondes, les trouer, les détruire, exploser,
en transgressant constamment,
en ruinant assidûment,
en souillant indéfiniment.

nous conduire à corps perdus, dépensés, déliquescents :


faire feu de tout bois, jouir de la gratuité et du désordre,
libérer violemment nos monstres et nos fantômes,
faire la guerre et l'amour,
rire comme des fous,
se métamorphoser
à chaque orgasme.

nous nourrir des rencontres des fantasmes des savoirs


les transmettre par contact, comme une maladie contagieuse,
se trouver en de communes forces, pour toucher à tout,
toujours altérer, joyeusement les autres, leurs mondes
pour qu'ils deviennent nos aires de jeux dangereux.

fêter chaque désastre chaque apocalypse chaque catastrophe


avec la vigueur exubérante des danseurs transant la mort
à l'aise comme des ados en milieux humides
ou comme des aliens au milieu du vide.

ne rien faire aussi, laisser advenir nos gestes magiques,


multitudes bizarres de lascives intensités.
faire rien enfin, créer du chaos, des équivoques,
des audaces pornographiques, des partouzes de l'impossible.

actions excessives ou gratuites, actions fortuites ou massives.


courage de ravager à coups de rage et d'outrages
coups d'orage doux, d'outre. couravages.

putopies cryptiques
hackorps proxyques
proliférant en zones
piratoxiques

car nos putopies font respirer l’imaginaire


car nos putopies donnent corps à nos présences
car votre temps sera troué par nos putopies trash & cash

AdolescenZ - nous y virevoltons en vrille tels


des guerriers riant des guerriants
des mutants tireurs des mutireurs
des poètes du pire des piroètes

graves grèves dégénérantes


turbulences hasardentes

pour un pratichaos hardcorps

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