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BARRIÈRE

(MILLECHAQUE)
çim gori
nocturne et solaire j'ai vu et pensé la plante émue inclinée par la fenêtre
j'ai pleuré en me dessinant dessus son portrait

je remercie la lumière adorée sur mon mur


je remercie tout
le ciel s'est ouvert comme un crâne sur une ruine
j'apprends à danser et à coudre comme un affrontement
j'envoie partout ma voix pour rassembler ma vie
mon âme mon âme s'est ouverte je suis à la merci
de toute la lumière
sur toutes les maisons
mon ventre est un ballon trois fois béni
béni béni béni
mon crâne s'est ouvert et là coule un ruisseau
le ciel le ciel est à la surface de mon rêve
oh la guerre la guerre la guerre la guerre
je ne sais plus m'arrêter d'écrire
que je vis

réveillée à 8h avec la lumière et toute l'énergie naturelle du mammifère


qui s'étire
et ouvre les yeux

aimée contre la nuit et contre le jour

la vois-je suis-je
ou ai-je été
à végéter
à la première fonte des toits tu accours
le ciel bleu est ta cour
mon amour
mémoire mémoire
paupière trouble mon rêve
tu fais passer sans perdre
la neige
le regard

souviens-toi le chant des oiseaux était un gilet


joyeux fébrile permanent
c'était le frisson qui recouvrait
la métamorphose
oiseaux du soir et oiseaux du matin
amour nature auquel
nous avions droit
l'abeille est sur mon dos s'en va
vais-je pleurer enfin
quoi d'autre la suivra
quel soleil à la fin

s'il ne reste que neige


si ton travail est vain

pour te dire au revoir vais-je lever la main


mon amie et ma paume et mes doigts
font-ils une ombre au loin

tu remercies chaque vers de terre


celui dans tes mains
est dans ton affection
tu le prends entre les doigts pour le sauver
quel sourire quand tu dis son importance et que tu vas
le remettre en terre

c'est la vie
chaque individu
reçois ton amour
d'un nom ce cœur
ne parle pas
dimanche et lundi
lune et soleil seigneur
délivre nous
du travail

sache les saisons


prison d'une heure instable
notre vie sera
d'amours durables
ou ne sera
ha !
la couleur des nuages le vent la température
la pluie était la mer ou la rosée et ces baisers que nous échangions
n'existaient pas alors

nous disions qu'il n'y a pas de nature au delà de la notre


mais de l'imagination

un fil se tend
dans mon prénom
je suis en toi
la nuit la nuit
se fige en moi
je marche marche pour me dire
auprès de toi
coralie là le temps est suspendu
c'est le temps de la narration
l'immense peine de l'immense fleur bleue se voit

sur ce pétale des étoiles ont eu le temps de naître


et les voilà qui chutent et nous savons qu'elles savent
et c'est la fin

à la fin on aperçu un immense pétale tomber du ciel


éclose sur terre elle poussait depuis trente années
fleur bleue géante immense peine immense cœur battant

la plante émue
s'est inclinée
sur un décombre
ombre
monde terre monde
que toute la neige fonde

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