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DROIT DE L’ENTREPRISE/ Première année BTS et Licence Professionnelle

Chapitre III- LES SUJETS DE DROIT

En règle générale, tout individu, tout être humain est un sujet de droit. Cela signifie qu’il peut détenir des
prérogatives ou être soumis à diverses obligations.
La qualité de sujet de droit est donc une aptitude, une possibilité d’avoir des droits subjectifs ou
inversement, être tenu de certaines obligations dans ses rapports avec les autres.
Cependant, l’aptitude à être sujet de droit n’est pas propre aux individus, aux personnes physiques, elle
est également reconnue à certains groupements que l’on appelle personnes morales.
 Les personnes physiques
La qualité de sujet de droit appartient d’abord aux êtres humains : hommes et femmes (elle n’était pas
autrefois reconnue aux esclaves). Dire que tout être humain est un sujet de droit, c’est proclamer l’égalité
de tous. On dit encore que tout être humain est une personne.
 Les personnes morales
Les personnes morales sont des groupements de personnes régulièrement organisés : société
commerciale, syndicats professionnels, associations… ; ce sont des sujets de droit. Ils peuvent être
propriétaires, créanciers ou débiteurs. Tout groupement n’est pas une personne morale, donc un sujet
de droit. Pour avoir la personnalité, le groupement doit être organisé dans un cadre légal, il doit avoir une
direction ayant le pouvoir d’agir pour le compte du groupement, il doit posséder au moins quelques biens
sans lesquelles il est impossible d’agir dans la vie sociale.
Notons enfin, que le terme personne morale désigne également ce qu’on appelle « les fondations ». Il ne
s’agit pas alors de groupements de personnes poursuivant collectivement un but déterminé, mais un
bien ou plutôt un ensemble de biens affectés à un but déterminé.
Section I- LA PERSONNALITE JURIDIQUE
La personnalité juridique est l’aptitude des êtres humains à être titulaires de droits et à assumer
des obligations. Cette personnalité juridique n’appartient pas aux animaux. Un animal ne peut avoir de
droits, ni être tenu d’obligations. Les lois protectrices des animaux ont pour unique objet d’imposer
des obligations aux hommes et non la reconnaissance de la personnalité juridique aux animaux.
L’attribution de la personnalité juridique aux êtres humains suscite néanmoins deux
interrogations :
 Quand commerce la personnalité juridique ?
 Quand prend fin la personnalité juridique ?

I- Le commencement de la personnalité juridique


Pour le droit, la personnalité juridique commence en principe à la naissance. Mais, elle peut commencer
exceptionnellement à la conception.
A- L’attribution de principe de la personnalité juridique à la naissance
Tout être humain acquiert la personnalité juridique à la naissance. Mais la naissance n’est pas une
condition suffisante. Car l’enfant doit naître vivant, c’est-à-dire respirer après l’accouchement. L’enfant

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mort-né n’acquiert pas la personnalité juridique. L’enfant doit en plus naître viable, c’est-à-dire être apte
à la vie. Ce qui suppose une maturité suffisante du fœtus (180 jours) ou sa bonne conformation (naître
avec tous les organes essentiels pour lui permettre d vivre).

B- L’acquisition exceptionnelle de la personnalité juridique à la conception


Le début de la personnalité juridique peut être exceptionnellement reporté à la conception. L’exception a
pour origine l’adage « infans conceptus ». Cet adage signifie que ‘’l’enfant simplement conçu sera
considéré comme déjà né chaque fois qu’il y va de son intérêt’’.
En somme, l’acquisition anticipée de la personnalité juridique ne peut bénéficier qu’à l’enfant déjà conçu,
chaque fois qu’il s’agira pour lui d’acquérir un droit. Toutefois le droit attribué ne sera effectif que si
l’enfant naît vivant et viable.
II- La fin de la personnalité juridique
A- Le décès
La personnalité juridique prend fin avec la mort. A côté de cette hypothèse dans laquelle il n’y a aucun
doute de la personnalité juridique, il y a une seconde hypothèse qui regroupe les situations où il existe
une incertitude sur la vie ou la mort de l’individu : Ces situations sont celles de l’absence et de la
disparition.
B- L’absence et la disparition
1- L’absence
a. Définition
Une personne est absente lorsqu’elle a cessé de paraître au lieu de son domicile ou de sa résidence
habituelle sans que l’on ait eu de ses nouvelles et que l’on ignore si elle est encore en vie ou déjà morte.
Aucun délai n’étant fixé, l’appréciation de l’absence relève du pouvoir souverain des juges du fond.
b. Le régime juridique de l’absence
 les effets de l’absence quant aux personnes
 Les effets sur le mariage : si l’absent est marié, son mariage subsiste aussi longtemps que
durera l’absence, car l’absence ne constitue pas une cause de dissolution du mariage.
 Les effets sur la situation juridique des enfants : les enfants nés pendant l’absence
conservent leur qualité d’enfants légitimes ou d’enfants naturels.
La situation des enfants nés pendant l’absence est source de difficultés ; car les enfants nés dans le
mariage ont pour père le mari de la mère. Cependant, la présomption de paternité ne s’applique pas à
l’enfant né plus de 300 jours après la date des dernières nouvelles de l’absent.
 Les effets de l’absence quant aux biens
Le sort des biens de l’absent est réglé en tenant compte de trois périodes successives.
 La période de la présomption d’absence.
Il s’agit de pourvoir à l’administration de tout ou partie des biens du présumé absent, et non pas
de constater officiellement l’absence.
Si l’absent a pris le soin de désigner un mandataire avant de partir, ce dernier devra gérer ses biens
pendant un délai de 10 ans.

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En revanche, si l’absent n’a pas désigné aucun mandataire, toute personne intéressée (enfants, conjoint,
créancier…) pourra saisir le tribunal de 1ère instance afin que celui-ci désigne un mandataire.
La gestion dure 4 ans.
 La période d’absence déclarée avec l’envoi en possession provisoire.
Cette période s’ouvre à l’expiration de la 1ère. Au cours de celle-ci on procède à la déclaration officielle de
l’absence.
L’envoi en personne provisoire consiste pour le tribunal à procéder à une réparation provisoire des biens
de l’absent entre ses héritiers présomptifs (enfants, père, mère, collatéraux, conjoint). Ces héritiers
présomptifs ne deviennent pas propriétaire, ils n’ont donc pas le droit de disposer de ces biens.
 La période d’envoi en possession définitive
Cette dernière période commence 30 ans après l’envoi en possession provisoire ou 100 ans après la
naissance de l’absent. Ainsi les ayants droits de l’absent peuvent faire prononcer l’envoi en possession
et demander le partage des biens de l’absent.
c. La fin de l’absence
 le décès de l’absent
Si le décès de l’absent vient à être connu et prouvé, la procédure de l’absence prend automatiquement
fin, quelle que soit la période. Tous les transferts de droits effectués doivent être reportés à la date du
décès.
 le retour de l’absent
L’époux absent dont le conjoint a contracté un nouveau mariage peut demander au tribunal de
prononcer la nullité de ce mariage pour bigamie. Une fois de retour, l’absent marié peut aussi exercer
l’action en désaveu de paternité pour les enfants nés plus de 300 jours après la date des dernières
nouvelles.
Au regard des biens de l’absent, il faut tenir compte de l’une ou l’autre des périodes.
 Si l’absent revient pendant la période de la présomption d’absence, il peut mettre fin à
l’administration de ses biens par le mandataire à qui il a laissé procuration ou le demander au juge en
cas de mandataire judiciaire. Les actes accomplis demeurent opposables à l’absent réapparu.
 Si le retour se situe pendant la période de l’absence déclarée, les effets du jugement qui aura
déclaré l’absence cesseront c’est-à-dire que l’absent réapparu doit demander au tribunal de prononcer la
nullité du jugement déclaratif d’absence.
Les envoyés en possession provisoire devront restituer totalement les biens.
Quant à leurs revenus, c’est leur cinquième qui est restitué si l’absent réapparaît avant 15 ans révolus.
Après 15 ans révolus, c’est le dixième qui est restitué.
 Si le retour de l’absent se situe pendant la période de l’envoi en possession définitive, il faut
également distinguer entre les biens et les revenus.
Les biens sont retrouvés dans l’état ou ils se trouvent. S’ils ont été aliénés, les prix de vente devront être
restitués. Quant aux revenus provenant de ces biens, les envoyés en possession définitive en
conservent la totalité des revenus.
2- La disparition

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a. Définition
Le disparu est un individu dont on a la quasi-certitude ou la certitude qu’il est mort sans que son cadavre
ne puisse être retrouvé. La loi envisage des hypothèses :
 La 1ère hypothèse est celle d’une personne disparue dans des circonstances de nature à mettre sa vie
en danger (art 64 al 1er).
 La deuxième hypothèse est celle dans laquelle le décès est certain mais que le corps n’a pu être
retrouvé (art 64 al 3 – explosion d’un aéronef en plein vol)
A la différence de l’absence, la disparition se caractérise par la quasi-certitude ou par la certitude même
du décès. Le point commun est l’absence de corps.

b. Le régime juridique de la disparition


La situation juridique du disparu sera assimilée à celle d’un défunt dès le prononcé du jugement
déclaratif de décès. L’action est intentée par le Procureur de la République (PR) ou les parties
intéressées (conjoint éventuel, enfants, ayant droits, créanciers) ou tout autre intéressé.
La détermination du tribunal compétent pour prononcer le jugement déclaratif de décès est fonction de
plusieurs hypothèses.
 1ère hypothèse : la disparition s’est produite sur le territoire de la R CI : la requête doit être présentée
au tribunal ou à la section du tribunal du lieu de la disparition.
 2ème hypothèse : la disparition a eu lieu à l’étranger. La requête doit être présentée au tribunal ou la
section de tribunal du domicile ou de la résidence du disparu.
 3ème hypothèse : la disparition a eu lieu à l’étranger à bord d’un navire ou d’un aéronef. La requête
doit être présentée au tribunal ou à la section du tribunal du lieu du port d’attache de l’aéronef ou du
navire.
 4ème hypothèse : à défaut de tout autre, le tribunal d’Abidjan est compétent.
Le jugement déclaratif de décès tient lieu d’acte de décès. Si le disparu est marié, son mariage est
dissout.
c. La fin de la disparition

 Si le décès réel du disparu vient à être reconnu et prouvé, le jugement déclaratif de décès doit
être alors rectifié.
 Si celui dont le décès a été judiciairement déclaré réapparaît postérieurement, le Procureur de la
République ou tout autre intéressé peut demander au tribunal de prononcer l’annulation du jugement
déclaratif de décès. L’annulation aura pour effet de rétablir la personnalité juridique du disparu.
Par l’effet de l’annulation, le régime matrimonial reprend son cours.
En ce qui concerne les biens du disparu, il pèse sur les héritiers une obligation de restitution des biens
reçus.
Section II- La capacité juridique

La capacité juridique se définit comme l’aptitude à détenir des droits et des obligations et à les exercer
(personnellement). Aussi distingue t- on deux degrés dans la capacité juridique :

 La capacité de jouissance : l’aptitude à devenir titulaire d’un droit ou d’une obligation.


Exemple : propriétaire, créancier, débiteur etc... .
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 La capacité d’exercice : l’aptitude à faire valoir par soi-même et seul un droit dont on est titulaire
sans avoir besoin d’être représenté ni assisté à cet effet par un tiers. Cette capacité s’acquiert en
principe à l’âge de la majorité (21 ans révolus).

I. Les généralités sur les incapacités


Nous énumérons d’abord les différentes catégories d’incapacité qui existent avant de voir les remèdes
éventuels à ces incapacités.
A. La classification des incapacités

On a :.
1. Les incapacités de jouissance : il y a incapacité de jouissance lorsqu’un individu est privé d’un
droit.
2. Les incapacités d’exercice : il y a incapacité d’exercice lorsqu’un individu est titulaire de droits,
mais la loi pose des restrictions à l’exercice par lui dudit droit. Ces incapacités sont des incapacités
générales.
B. Les remèdes aux incapacités
Lorsqu’une personne est incapable, on peut intervenir à deux niveaux : par des mesures préventives et
des mesures répressives :
1. Les mesures préventives : il s’agit du mécanisme de représentation qui convient au mineur
et au majeur interdit judiciaire et le mécanisme d’assistance qui correspond au cas du faible
d’esprit.
L’incapable peut accomplir les actes conservatoires qu’il peut faire seul. Il peut aussi accomplir les actes
de disposition qui sont des actes du patrimoine qui ne portent pas atteinte à l’intégrité et à la consistance
du patrimoine. Mais concernant les actes de disposition qui sont graves il ne peut les accomplir seul.

2. Les mesures répressives : si l’incapacité est une mesure de protection de l’incapable, la nullité est
relative c’est-à-dire que seul l’incapable ou son représentant peut l’invoquer. Par contre si c’est une
mesure de sanction, la nullité est absolue c’est-à-dire qu’elle peut être demandée par tout intéressé.

II- Le mineur incapable


Le mineur est défini par la loi comme l’individu de l’un ou l’autre sexe qui n’a pas encore atteint l’âge de
21 ans accomplis.

A. La condition juridique du mineur incapable

Le mineur émancipé et le mineur non émancipé n’ont pas la même condition juridique.
1- Le mineur non émancipé : il est incapable de contracter. C’est son représentant qui doit agir à sa
place. Il suit de là que le mineur non émancipé est frappé d’une incapacité générale d’exercice qui
concerne tous les actes juridiques et les actions en justice. Mais, il y a des exceptions qui sont relatives
aux faits juridiques tel qu’un accident, des coups de blessure…pour lesquels le mineur devra en
répondre et les actes de la vie courante (actes conservatoires et les actes d’administration).

2- Le mineur émancipé : l’émancipation est l’acte par lequel le mineur acquiert la pleine capacité
d’exercice et se trouve de ce fait assimilé à un majeur. Cependant, pour l’exercice du commerce et pour

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son mariage ou son adoption, il faut l’autorisation ou le consentement des détenteurs de la puissance
paternelle. L’émancipation peut être légale (ex : par le mariage) ou volontaire (décision des détenteurs
de la puissance paternelle).

B. La protection du mineur incapable


Il y a le système normal qui est celui où le mineur a au moins l’un de ses deux parents. Dans ce cas, il
s’agit de la puissance paternelle et de l’administration légale. Il y a aussi le système exceptionnel qui est
l’hypothèse où le mineur n’a plus de père et de mère ou quand ces derniers sont dans l’impossibilité de
manifester leurs droits. Il s’agit des lors de la tutelle.
1- La puissance paternelle et l’administration légale
C’est un ensemble de pouvoirs conférés aux parents sur la personne et les biens de l’enfant mineur. Les
attributions de la puissance paternelle sont relatives à la personne de l’enfant mineur (le droit de
consentir au mariage, à l’adoption, le droit de garde et de surveillance, le droit à l’entretien et a
l’éducation, l’obligation de répondre des dommages causés par son enfant) et aux biens du mineur (il
s’agit notamment du droit d’administrer les biens de l’enfant et du droit de disposer des revenus de
l’enfant. Ces pouvoirs sont exercés conjointement par les deux parents.
2- La tutelle
C’est une institution permettant de protéger par voie de représentation certains mineurs. La tutelle
s’ouvre de plein droit quand il y a décès, absence, éloignement ou déchéance des droits de la puissance
paternelle des père et mère .Elle peut s’ouvrir par l’intervention du juge des tutelles s’il estime que le
mode de protection normal ne protège pas l’enfant.
La tutelle comprend des organes de gestion (le tuteur et exceptionnellement l’administrateur ad hoc
quand les intérêts du tuteur et ceux du mineur sont opposés) et des organes de contrôle(le conseil de
famille et le juge des tutelles). L’émancipation met un terme à la tutelle.

III. Le majeur incapable


Pour les majeurs, la règle est la capacité juridique. Dès lors qu’elles pourraient être les causes de
l’incapacité du majeur ? De façon globale, c’est l’altération de la volonté qui justifie son incapacité
d’exercice. Certains parmi ces incapables sont protégés d’autres ne le sont pas.
A- Les incapables majeurs non protégés
Ce sont les majeurs qui présentent momentanément des défiances. L’altération de leur faculté mentale
est un peu brève pour qu’il soit nécessaire de mettre en place un système de protection. Dans ce cas la
protection est occasionnelle et diffère selon qu’il s’agit de faits ou d’actes juridiques.

1. Les actes juridiques passés par un majeur non protégé


En principe, le majeur aliéné demeure capable tant que son incapacité n’a pas été déclarée par le juge.
Toutefois, s’il est rapporté la preuve de l’aliénation de celui-ci, l’acte accompli sera frappé de nullité.
2. Les faits juridiques (dommages) causés par un majeur non protégé
En principe vu l’aliénation mentale due à l’inconscience totale de l’acte posé, l’aliéné mental ne peut être
responsable. Toutefois, la jurisprudence retient la responsabilité de l’aliéné lorsque l’acte illicite a été
commis dans un intervalle de lucidité et surtout quand il y a usage de stupéfiants, d’alcool. Enfin on peut
engager la responsabilité de celui qui a la garde de l’aliéné si celui s’est rendu coupable d’un défaut de
surveillance.
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B. Les incapables majeurs protégés


Ce sont les interdits judiciaires, les aliénés internés, les prodigues, et les faibles d’esprit.

1. Les interdits judiciaires


Ce sont des majeurs qui sont dans un état habituel d’imbécilité, de fureur ou de démence. L’interdiction
est prononcée grâce à l’action introduite par les parents, le conjoint ou par le Procureur de la
République. L’interdiction a pour effet de mettre en place un régime de protection de l’interdit qui est la
tutelle. C’est le tuteur qui représente l’aliéné dans l’accomplissement des actes juridiques.

2. Les prodigues et les faibles d’esprit


Les prodigues sont des personnes qui se livrent à des dépenses inconsidérées, inspirées par la passion
et non la raison, risquant de compromettre leur patrimoine. Les faibles d’esprit, quant à eux, sont des
personnes dont les facultés mentales sont affaiblies sans qu’il y ait perte totale et habituelle de sa raison.
Toutes ces personnes bénéficient d’un conseil judiciaire pour la conclusion de certains actes juridiques
notamment la vente, l’emprunt… Elles font l’objet d’une mesure d’assistance et non de représentation.

C. Les différents régimes de protection des majeurs incapables.

Toute incapacité, même si elle est une atteinte à la liberté, doit être comprise comme une mesure de
protection. Ainsi un système de protection très varié suivant la gravité du handicap qui frappe la
personne a été mis en place : la tutelle, la curatelle et la sauvegarde de justice.

1. La tutelle
C’est le régime de protection le plus complet de notre droit ; il concerne les plus graves handicapés, ceux
qui ont besoin d’être représentés de manière continue dans les actes de la vie civile (administration,
gestion, location, vente de meubles etc...). Pour cela le conseil de famille nomme un tuteur généralement
un proche pour gérer au mieux le patrimoine du majeur incapable.

2. La curatelle
Il s’applique au majeur qui a besoin d’être conseillé et contrôlé pour accomplir les actes de la vie civile.
Le seul organe de la curatelle est le curateur. La sanction des actes accomplis sans le curateur est la
nullité.

3. La sauvegarde de justice
C’est un régime très souple. Ici le majeur placé sous sauvegarde de justice conserve l’exercice de ses
droits. Sauf que les actes qui sont préjudiciables pourront être par la suite modifiés.

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CHAPITRE IV– L’INDIVIDUALISATION DES PERSONNES PHYSIQUES
Section I- LE NOM

Le nom est l’appellation qui sert à designer une personne dans la vie sociale.
§ I- Le nom patronymique
A- L’attribution du nom patronymique
a- L’attribution du nom patronymique par la filiation
 Le nom de l’enfant légitime
♣ L’enfant né dans le mariage se voit conféré le nom du mari de la mère.
♣ L’enfant légitime peut se voir ajouté le nom de jeune fille de sa mère à celui de son père. Dans cette
hypothèse, l’enfant légitime ivoirien portera un nom patronymique double.
 Le nom de l’enfant naturel
S’agissant d’une filiation naturelle simple l’enfant naturel simple est celui qui est né hors mariage, d’un
concubinage, d’une union coutumière célébrée après 1964 ou de fiançailles. Aucun des deux parents ne
se trouve dans les liens du mariage.
Pour l’attribution du nom, plusieurs hypothèses sont à envisager.
♣ La première : lorsque la filiation n’est établie qu’à l’égard d’un seul parent, l’enfant doit porter le nom
patronymique de ce parent.
♣ La seconde hypothèse : lorsque la filiation a été établie simultanément à l’égard des deux parents, le
nom patronymique doit être celui de son père.
♣ La troisième hypothèse est celle de la filiation établie en second lieu à l’égard du père. L’enfant porte
donc le nom de la mère, auquel est ajouté celui du père. Exceptionnellement, avec le consentement de
la mère, il peut y avoir substitution du nom du père au nom de la mère ou inversion de l’ordre des noms
 Le patronyme de l’enfant naturel adultérin
 Le nom de l’enfant adultérin par le père est en principe le nom de son père si celui-ci a obtenu le
consentement de son épouse pour l’établissement de l’acte de reconnaissance. Le défaut de
consentement de l’épouse entraîne la nullité de la reconnaissance effectuée par le père.
 Le nom de l’enfant adultérin par la mère est sauf jugement de désaveu celui du mari de sa mère.

b- L’attribution exceptionnelle du nom par une autorité administrative

Il s’agit de l’hypothèse d’un enfant à l’égard duquel aucune filiation n’est régulièrement établie. Dans
cette hypothèse, le nom patronymique de l’enfant est attribué par l’officier de l’état civil à qui la naissance
ou la découverte de l’enfant a été déclarée. Il est en fait question du cas de l’enfant nouveau-né trouvé.
B- Le changement de nom
Le droit ivoirien adopte le principe de l’immutabilité du nom en y apportant quelques exceptions.
1- Le principe de l’immutabilité du nom patronymique
Le nom que l’on reçoit à la naissance est en principe immuable. Le nom, en tant que véritable institution
de police ne peut être modifié ou changée selon le bon vouloir des individus.
2- Les exceptions de principe de l’immutabilité.
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a- Les changements de nom consécutifs à un changement d’état
 Les changements de nom consécutifs à une modification du lien de filiation
 La première hypothèse concerne le cas où la filiation a été établie en second lieu à l’égard du père :
la reconnaissance de l’enfant par son père entraîne une modification de son patronyme.
 La modification du lieu de filiation peut résulter d’un jugement d’adoption. En cas d’adoption simple,
l’adopté porte en principe un nom patronymique double. Son nom d’origine auquel est ajouté le nom de
l’adoptant. En cas d’adoption plénière, l’enfant adopté portera désormais le patronyme de l’adoptant. Il
y aura donc une substitution du nom patronymique de l’adoptant au nom d’origine de l’adopté.
 Le changement de nom consécutif à une modification du lien de filiation peut résulter d’un jugement
de désaveu.

 Le changement de nom peut résulter pour l’enfant naturel simple de l’annulation de l’acte de
reconnaissance établie sur la déclaration du prétendu père.

 L’enfant légitime peut se voir ajouter le patronyme de sa mère.

 Le changement de nom consécutif au mariage


Pendant le mariage, la femme se voit conférer l’usage du nom de son mari. La femme mariée a donc la
faculté de se faire désigner soit par le seul nom de son mari, soit adjoindre à ce nom, son nom de jeune
fille en le plaçant avant ou après le patronyme de l’époux.
 Le changement de nom à titre principal
 Le changement de nom par substitution.
 Le relèvement du nom.

§ II – La nature juridique et les caractères du nom patronymique


Le nom est une institution de police. A ce titre, le port d’un nom patronyme est obligatoire, non
seulement parce qu’il est un élément d’identification des personnes physiques, mais aussi parce qu’il
constitue un élément de l’ordre public et de sécurité juridique. Le droit au nom est un droit de la
personnalité, c’est un droit extrapatrimonial. Il est par conséquent inaliénable (hors du commerce
juridique). Il ne peut en principe être cédé entre vifs ou transmis par voie testamentaire. Le nom
patronyme est aussi imprescriptible. Cela revient à dire qu’il ne peut en principe se perdre par le nom
usage prolongé.
§III – La protection du nom patronymique
A- Les conditions de la protection du nom patronymique

Le porteur d’un nom ou ses descendants peuvent s’opposer à ce qu’il soit utilisé par un tiers à titre de
nom, surnom ou pseudonyme. Le nom patronymique est un élément d’identification d’une famille. En tant
que tel, la défense de ce droit appartient à tous les membres de la famille quand bien même ceux-ci ne
porteraient pas ce patronyme.
La défense se fait à l’encontre d’un tiers c’est-à-dire quelqu’un qui n’est pas membre de la famille. La
recevabilité de l’action n’est pas subordonnée à une faute ou à un préjudice. La preuve de l’usurpation
suffit.

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B- Les sanctions de l’atteinte
Les sanctions d’une telle atteinte au nom patronyme sont l’interdiction du port du nom en question et la
condamnation de l’auteur à des dommages et intérêts.

§ IV – LE OU LES PRENOMS
Le prénom est une appellation qui permet de distinguer l’individu des autres membres de la famille
portant le même patronyme. Il constitue par conséquent un complément du nom patronyme.
I- Les règles d’attribution du prénom
Le prénom est en principe choisi par les parents qui exercent la puissance paternelle. Il est interdit aux
officiers de l’état civil de donner des noms ou prénoms et de recevoir des prénoms autres que ceux
figurant dans les différents calendriers ou ceux consacrés par les usages et la tradition.
II- Le régime juridique du ou des prénoms
La détermination du régime juridique du prénom appelle d’abord à déterminer l’ordre d’inscription du nom
et des prénoms dans les actes de l’état civil. Ainsi, le nom patronymique doit être inscrit en premier lieu.
Le ou les prénoms sont inscrits en second lieu.
Le second aspect du régime juridique revient à s’interroger sur la question de savoir s’il est possible de
changer de prénoms.
Le principe c’est l’immutabilité du prénom. Mais exceptionnellement, le changement est possible pour
l’enfant adopté. Il est aussi possible de changer de prénom à condition de justifier d’un intérêt légitime.
Le prénom pris isolement ne bénéficie d’aucune protection. Il n’est protégé qu’associé au patronyme.
§ III – LES ACCESSOIRES DU NOM
I- Les particules et les titres nobiliaires
A- la particule
La particule est un mot qui précède certains nous patronymiques. Il peut s’agir comme en droit français
de la particule du, de ou des ; ou d’autres particules originales. On peut citer chez les Gouro les
particules bi et lou ; chez les baoulé et les agni la particule oi (Kouamé oi Kouamé).
En tant qu’élément du nom patronymique, la transmission de la particule obéit aux mêmes règles que
celles du patronyme.
B- Les titres nobiliaires
Les titres de noblesse ( prince de, « nanan ») sont des accessoires honorifiques du nom patronymique.
Ils constituent des éléments du nom patronymique et doivent par conséquent bénéficier du même régime
de protection que le nom.
II- Le pseudonyme et le surnom

A- Le surnom
Le surnom est une appellation donnée à une personne par son entourage et sous laquelle elle est
connue en fait.
En ce qui concerne son régime juridique, une personne ne peut pas se faire désigner dans les actes
officiels par son surnom. Toutefois dans les rapports de l’individu avec les pouvoirs publics, la loi autorise
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le rédacteur de l’acte à ajouter aux nom et prénoms réguliers le surnom. Dans ce cas, l’officier de l’état
civil doit faire précéder les noms et prénoms du mot « dit ».
Le surnom ne bénéficie d’aucune protection
B- Le pseudonyme
Le pseudonyme est un nom de fantaisie ou un nom d’emprunt choisi par une personne dans l’exercice
d’une activité particulière. A la différence du surnom, le pseudonyme est un nom d’emprunt que la
personne se donne elle-même pour masquer sa véritable identité.
* Régime juridique du pseudonyme : nul ne part se faire désigner dans des actes officiels
uniquement par son pseudonyme. Mais dans les actes d’intérêts privés l’individu est libre d’utiliser
exclusivement son pseudonyme littéraire ou artistique. L’individu bénéficiera dans ce cas de la protection
légale accordée au nom contre toute usurpation de son pseudonyme. Cette protection est conditionnée
par la durée et la notoriété. Ainsi, le titulaire du pseudonyme ne bénéficiera de la protection qu’en cas
d’usage prolongé et s’il a acquis une certaine notoriété avec cet usage.
CHAPITRE IV – LE DOMICILE
Le domicile est le lieu du principal établissement, le lieu du rattachement géographique d’une personne
au regard de la loi.
Le domicile se distingue de la résidence et de l’habitation.
La résidence est l’endroit où une personne vit de façon habituelle. L’habitation quant à elle est le lieu
d’un séjour bref et occasionnel.
Tandis que la résidence et l’habitat sont des lieux où une personne se trouve effectivement, le domicile
se caractérise par une simple présomption de présence de l’individu au lieu de son principal
établissement ;
SECTION I – DETERMINATION DU DOMICILE
§I- Le domicile volontaire
Le domicile volontaire est le lieu qu’une personne s’est fixée comme principal établissement. Ce lieu de
situation géographique volontairement choisi est l’endroit où selon la loi, la personne est présumée être.
§II- Les domiciles légaux
Les domiciles légaux sont des domiciles imposés par la loi. Ils constituent une exception à la liberté de
choix du domicile.
Ces domiciles sont imposés aux personnes soit en raison de leur état de dépendance. Dans ce cas, on
parle de domicile de dépendance ou domicile de rattachement. Ils concernent trois catégories de
personnes à savoir les mineurs non émancipés, la femme mariée et les domestiques et gens de maison.
Les domiciles légaux sont également imposés aux personnes en raison des fonctions exercées.
Contrairement au domicile volontaire, le domicile légal est immuable.
SECTION II- CARACTERES DU DOMICILE
§I – Le caractère obligatoire du domicile
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Ce caractère s’explique par la nécessité d’un rattachement géographique de l’individu. En cas de
difficultés de détermination du domicile d’une personne l’on a recours à la notion de domicile d’origine
qui est en fait celui des père et mère de l’intéressé. Lorsque cet élément est aussi inconnu, on se réfère
à la résidence.
§II- Le caractère unique du domicile
Le principe est l’unité du domicile. Ce principe connaît quelques exceptions.
 l’élection de domicile
C’est un acte par lequel une personne élit son domicile dans un lieu autre que son domicile réel. C’est un
élément de localisation spéciale et fictive de la personne ayant les mêmes effets que le domicile réel

 le domicile apparent
La notion de domicile apparent permet de déterminer le domicile d’une personne qui a son principal
établissement à plusieurs endroits, notamment un domicile réel et un domicile apparent.

SECTION III- LES EFFETS DU DOMICILE

§I- La détermination de la compétence territoriale

 Le domicile est en matière de procédure civile, le critère de détermination de la compétence


territoriale des juridictions. Le tribunal territorialement compétent est donc celui du domicile réel ou élu du
défendeur.
 Le domicile est également le critère de détermination de la compétence territoriale de l’officier de l’état
civil, en matière de mariage.

§II- Le domicile, lieu d’accomplissement de certains actes

 En matière de procédure civile, le domicile est le lieu où s'opère la signification de certains actes de
procédure (les citations à comparaître).
 En matière successorale, le lieu d’ouverture de la succession sera déterminé par le domicile du
défunt.
 En matière de paiement, le lieu du paiement d’une dette est déterminé par le domicile du débiteur.
En conclusion, disons que le domicile élément d’individualisation de la personne physique est également
un droit de la personnalité dont la violation est sanctionnée pénalement.

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CHAPITRE V- LES ACTES DE L’ETAT CIVIL ET LA NATIONALITE
SECTION I- Les actes de l’Etat civil

On appelle état civil, l’organisation officielle relative aux actes, aux personnes qui les établissements, à
la manière de les rédiger, de les rectifier, d’en donner communication. L’officier de l’état civil est
normalement le maire. C’est lui qui établit les actes c’est-à-dire registre des naissances, des mariages, et
des décès. De façon exceptionnelle, les fonctions d’officier d’état civil sont exercées par le sous-préfet
dans les limites du territoire de la sous-préfecture et aux autorités militaires et maritimes, aux consuls et
agents diplomatiques.

En outre, il convient d’indiquer qu’un acte de l’état civil qui constate un évènement qui n’a pas eu lieu
est nul. Et l’auteur de l’irrégularité est passible de sanctions disciplinaires, civiles et pénales.
En plus, les actes de l’état civil ont une autorité absolue de la chose jugée c’est-à-dire qu’ils sont
opposables à tous.
Au demeurant les actes de l’état civil que sont les actes de naissance, de mariage, et de décès ont pour
fonction d’identifier les personnes physiques d’une manière générale. Mais précisément ils sont des
éléments de publicité (par l’intermédiaire des copies et extrait d’actes d’état civil) et des moyens de
preuve.

Section II- LA NATIONALITE

La nationalité est le lien politique et juridique existant entre un individu et un Etat. L’Etat est souverain
pour déterminer les éléments de la nationalité qui permettront de distinguer, parmi les individus, les
nationaux et les étrangers.

I- La nationalité d’origine
Toute personne possède une nationalité dès sa naissance. La nationalité d’origine est donc celle qui est
acquise à ce moment et selon des circonstances de la naissance. En côte d’ivoire, la loi a retenu la
nationalité d’origine fondée sur la filiation. En effet la nationalité ivoirienne est attribuée d’office à l’enfant
né d’un parent ivoirien. Peu importe que la naissance ait lieu en Côte d’Ivoire ou à l’étranger. Peu
importe aussi que l’enfant soit né dans le mariage ou hors mariage, des lors que sa filiation est établie à
l’égard du parent ivoirien. De même, l’enfant qui a fait l’objet d’une adoption acquiert la nationalité
ivoirienne si l’un au moins des adoptants est de nationalité ivoirienne.
II- L’acquisition de la nationalité
La nationalité peut être acquise de plein droit par la femme étrangère qui épouse un ivoirien. Mais cette
femme a la faculté de déclarer antérieurement à la célébration du mariage qu’elle refuse la nationalité
ivoirienne. L’homme de nationalité étrangère qui épouse une ivoirienne peut acquérir la nationalité au
moins deux années après la célébration du mariage et à condition d’en faire la demande. Toutefois il
n’acquiert pas la nationalité ivoirienne si son mariage est déclaré nul par une décision de justice. En
outre, en cas de dissolution du lien matrimonial par décès ou par divorce, l’époux devenu ivoirien par le
mariage conserve la nationalité ivoirienne, si le décès ou le divorce intervient âpres la dixième année de
mariage. Il va de même en cas de divorce par consentement mutuel. La nationalité ivoirienne peut être
acquise par des étrangers à la suite d’une décision de l’autorité publique, cette décision pouvant résulter

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soit d’une naturalisation, soit d’une réintégration. La nationalité ivoirienne est accordée par décret après
enquête.
III- La perte de la nationalité
Toute personne qui a la nationalité ivoirienne peut se voir retirer cette nationalité ou demander à la
perdre. Il y a cinq cas de perte de la nationalité :

 L’ivoirien majeur qui acquiert volontairement une nationalité étrangère ou déclare reconnaitre une
telle nationalité perd la nationalité ivoirienne.
 L’ivoirien même mineur, qui par l’effet d’une loi étrangère, possède une double nationalité, peut
être autorisé par décret à perdre la qualité d’ivoirien.
 La femme ivoirienne qui épouse un étranger peut déclarer avant la célébration du mariage qu’elle
répudie sa nationalité.
 L’ivoirien qui se comporte en fait comme le national d’un pays d’un pays étranger peut d’office,
par décret, perdre la nationalité de ce pays étranger.
 L’ivoirien qui exerce une fonction élective ou gouvernementale dans un pays étranger ou qui
occupe un emploi ou un service pour l’exercice duquel la qualité de national du pays étranger est exigée,
perd la nationalité ivoirienne.

IV- La déchéance de la nationalité


L’individu qui a acquis la qualité d’ivoirien peut, par décret , être déchu de la nationalité ivoirienne s’il est
condamné pour acte qualifié de crime ou délit soit contre la sureté de l’Etat, soit contre les institutions de
l’Etat ou s’il s’est livré au profit d’un Etat étranger a des actes incompatibles avec la qualité d’ivoirien. La
déchéance n’est encourue que si les faits reprochés a l’intéressé se sont produits dans un délai de 10
ans à compter de la date de l’acquisition de la nationalité ivoirienne.
NB : celui qui ne possède aucune nationalité est appelé apatride.

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CHAPITRE VI- CLASSIFICATIONS DES BIENS ET DES DROITS
L’objet des droits est varié. Il peut être :
- Matériel (propriété d’un objet) ou abstrait (le droit d’auteur, le droit d’ester en justice).
- Mobilier (une voiture, une créance) ou immobilier (un terrain).
Selon que l’on met l’accent sur un ou l’autre de ces caractères, on obtient deux classifications qui
peuvent se combiner.
SECTION I - LES BIENS CORPORELS ET LES BIENS INCORPORELS
I- LES BIENS CORPORELS
Les biens corporels sont constitués par le droit de propriété sur les choses matérielles.
Le droit de propriété englobe toutes les prérogatives qu’il est possible d’exercer sur une chose, de telle
sorte que le droit de confond avec son objet. Dans un raccourci verbal, on dit que la chose est u bien,
lors que le bien est le droit de propriété sur la chose.
Exemple : « ma » bicyclette au lieu de « mon droit de propriété » sur cette bicyclette.
Les biens corporels sont des droits réels :
Une chose matérielle ne constitue donc un bien qu’à la condition qu’elle puisse faire l’objet d’un droit de
propriété. Les choses communes, dont tous les individus peuvent user, mais qu’aucun d’entre eux ne
peut s’approprier privativement, ne sont pas des biens.
Exemple : l’air et la lumière.
Toutes les choses ne sont donc pas des biens.

II- LES BIENS INCORPORELS

Les biens incorporels sont immatériels : ils ont une existence abstraite. Ils comprennent deux catégories
de droit.
1° D’une part, les droits réels autres que le droit de propriété, qui s’exercent sur une chose matérielle :
- Démembrement du droit de propriété (usufruit, servitudes, etc.) ;
- Droits réels accessoires (gage, hypothèque).
2° D’autre part, tous les autres droits dont l’objet n’a aucune existence matérielle.
Exemples : droits intellectuels : brevets ; droits sur une clientèle : officier ministériel, fonds de commerce ;
droits de créance ; droits d’associé ; droits d’agir en justice.
Les biens forment l’actif du patrimoine de leur titulaire.

SECTION II- LES BIENS MEUBLES ET LES BIENS IMMEUBLES


Tous les biens qu’ils soient corporels ou incorporels, sont classés par le code civil (article 516) :
« Tous les biens sont meubles ou immeubles. »
On considère que la catégorie des immeubles est limitée et, qu’en conséquence, tout ce qui n’est pas
immeuble est meuble.
La distinction des meubles et des immeubles présente des intérêts.

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I. Les immeubles :
« Les biens sont immeubles ou par leur nature ou par leur destination ou par l’objet auquel ils
s’appliquent » (article 517 du code civil).
Les deux premiers types d’immeubles constituent des biens corporels et le troisième, des biens
incorporels.
1. les immeubles par nature :

Est immeuble est par nature le droit de propriété portant sur des choses qui, en raison de leur
lien avec le sol, ne peuvent se déplacer ni être déplacées. Entrent dans cette catégorie :
- Le sol, qui englobe non seulement la surface de la terre, mais encore le sous-sol avec tous les
gisements qu’il peut contenir ;
- Tout ce qui est attaché ou incorporé au sol : les végétaux, les arbres, fruits, récoltes non encore
ramassées ; les constructions de toutes natures fixées au sol par des fondations.
Exemple : bâtiments, ponts, barrages, poteaux, tunnels, canalisations.
Un bâtiment simplement posé sur le sol n’est pas un immeuble. Exemple : baraque foraine.
2. les immeubles par destination :
Est immeuble par destination, le droit, de propriété portant sur des choses qui, par leur nature physique,
sont des meubles, mais que le code civil intègre dans la catégorie des immeubles en raison des liens
étroits qui les unissent à un immeuble. On distingue deux catégories d’immeubles par destination :
1° Les choses nécessaires à exploitation d’un immeuble et qui concourent à la même fin
économique que celui-ci.
Exemple : animaux d’une ferme, tracteurs, matériel et outillage d’une usine, meubles meublant un hôtel.
2° Les choses attachées à l’immeuble « à perpétuelle demeure », qui ne peuvent en être
détachées sans être elles-mêmes détériorées ou sans briser ou détériorer la partie de l’immeuble sur
laquelle elles sont fixées. Il en est ainsi lorsque le meuble est scellé,
Exemple : glaces, placards, boiseries.
Ou lorsque l’immeuble a été aménagé pour le recevoir.
Exemple : Niche de statue.
Une condition est nécessaire pour qu’un meuble devienne immeuble par destination : l’un et
l’autre doivent être la propriété de la même personne. Ainsi les machines appartenant à un industriel
et servant à l’activité d’une usine deviennent immeubles par destination lorsque cet industriel est
propriétaire des locaux ; elles restent des meubles dans le cas contraire où leur utilisateur n’est que
locataire des bâtiments abritant l’usine.
3. Les immeubles par l’objet auquel ils s’appliquent :
Ce sont des biens incorporels. Ils comprennent les droits (autres que le droit de propriété) dont l’objet est
une chose immobilière, tel que :
- Les démembrements du droit de propriété : usufruit, servitudes, droit d’usage et d’habitation ;
- L’hypothèque ;
- Les actions en justice concernant un droit réel immobilier.
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Exemples : l’action en revendication d’un immeuble.
Le droit de créance de l’acheteur d’un immeuble dont le transfert de propriété est retardé .
II- Les meubles
« Les biens sont meubles par leur nature ou par la détermination de la loi » (article 527 du code
civil). Les premiers sont des biens corporels et les seconds les biens incorporels.
1° les meubles par nature :
Cette catégorie comprend le droit de propriété exercée :
a) D’une part sur toutes les choses qui peuvent se déplacer ou être déplacées d’un lieu à un
autre.
Exemples :
 Meubles meublant, destinés à l’usage et à l’ornement des appartements (ce sont les meubles du
langage courant) : tables, chaises, etc.
 Outillage, matériel, marchandise.
 Animaux.
b) D’autre part sur les meubles par anticipation.
A l’inverse des immeubles par destination, les meubles par anticipation sont des choses qui, par leur
nature, sont des immeubles, mais qui sont destinées à bref délai à devenir des meubles :
Exemple : une récolte sur pieds est un immeuble ; elle deviendra un meuble lorsqu’elle sera coupée. La
vente d’une telle récolte est une vente mobilière.
2° les meubles par détermination de la loi :
De même que les immeubles par l’objet auquel ils s’appliquent, les meubles par détermination de la loi
sont des biens incorporels ; ils comprennent :
- Les droits (autres que le droit de propriété) dont l’objet est une chose mobilière ;
- Les droits dont l’objet est immatériel.
La liste de ces droits mobiliers n’est pas limitative (articles 529 et 530 du code civil). On peut citer
notamment :
- Les droits de créance ou droits personnels (autres que ceux portant sur le transfert de propriété
immeuble) ;
- Rentes ;
- Toutes les actions en justice autres que celles concernant un immeuble ;
- Les droits intellectuels ;
- Le fonds de commerce ;
- Les titres de sociétés : actions ou parts sociales ;
- Les démembrements du droit de propriété : usufruit ou usage d’un meuble ;
- Le gage.

II. Les intérêts de la distinction des meubles et des immeubles :


De nombreuses dispositions du droit civil, procédural ou fiscal, différent selon qu’il s’agit de meubles ou
d’immeubles. Ces différences sont généralement fondées sur l’idée ancienne que les immeubles ont une
importance économique et familiale plus grande que les meubles.
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1° Seules mutations de droits immobiliers sont soumises à publicité. Tous les actes qui créent ou
modifient des droits réels sur un immeuble, tels que ventes, constitution d’usufruit, d’hypothèque, sont
inscrits sur un registre foncier tenu à la conservation des hypothèques du lieu de la situation de
l’immeuble.
Cette publicité a pour objet de prévenir les tiers qui ont intérêt à connaître ces opérations juridiques.
Les cessions de meubles ne font en principe, l’objet d’aucune publicité (sauf les meubles immatriculés ;
automobiles, avions, bateaux…)
2° Le tribunal compétent pour connaître les litiges relatifs aux immeubles est celui du lieu où
l’immeuble est situé.
3° Les immeubles, données en garantie d’une créance sont soumis à l’hypothèque. Au contraire, les
meubles sont donnés en gage.
4° La prescription acquisitive est différente selon qu’il s’agit de meubles ou d’immeubles ci-dessous.
Dans de nombreux cas, la possession fait acquérir immédiatement la propriété des meubles : « En fait
de meubles, possession vaut tire » (article 2279 du code civil). Pour les immeubles, une possession utile
prolongée pendant dix, vingt ou trente ans (usucapion) est nécessaire pour acquérir la propriété.

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Chapitre IV- LES OBLIGATIONS

Le droit des obligations est une matière fondamentale : c’est le socle commun des échanges entre
patrimoines, par les contrats, mais aussi de la réparation des dommages, par le droit de la
responsabilité.

Section I- Définition et sources de l'obligation.

§I- Définition de l’obligation

Il y a deux définitions de l'obligation :

 au sens étroit, on entend par obligation, les devoirs qui résultent d'une règle de droit et qui sont
donc assortis d'une sanction juridique. Cette sanction juridique permet de d’identifier l'obligation
juridique. Elle est à différencier des obligations morales (religieuses).

 au sens large, on entend par obligation, un rapport d'obligation car cela implique deux
personnes. En droit, il n'y a aucune obligation envers soi-même. Relation entre le débiteur et le
créancier (= le bénéficiaire de l'obligation).

L’obligation, en somme, est lien de droit entre deux ou plusieurs personnes en vertu duquel, une
personne appelée créancier peut contraindre une autre, le débiteur à exécuter une prestation
définie.

§II- La classification des obligations

I. Classification selon la force de l'obligation


Dans cette classification, on distingue :

 L'obligation civile : un lien de droit assortit d'une sanction juridique (opposition à l'obligation
naturelle).

 L’obligation naturelle : elle est de nature intermédiaire, elle se trouve entre l'obligation juridique
et l'obligation morale. Elle a le caractère de l'obligation civile (lien), mais il manque les sanctions
juridiques. C’est donc l’obligation dont l’inexécution n’est pas juridiquement sanctionnée et ne contraint
qu’en conscience ; son exécution spontanée vaut paiement et n’est pas susceptible de répétition.

L'obligation naturelle a deux sources :


 Elle peut prendre source dans un devoir de conscience (ex : un frère décide de prendre en
charge son autre frère, pas d'obligation légale).
 Elle peut se trouver dans une obligation civile imparfaite.

Deux hypothèses :
 Obligation civile dégénérée (ex : action en réparation prescrite)

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 Obligation civile avortée (quand il y a un vice à l'origine du contrat)

Régime juridique :

Deux aspects :

 On ne peut contraindre le débiteur d'une obligation naturelle à s'exécuter. Ces actions en


paiement sont irrecevables.
 Si l'obligation naturelle est volontairement exécutée, elle se transforme en obligation civile.
Conséquence de la transformation : il est impossible d'obtenir le remboursement de ce qui a été versé ;
ces actions en répétition sont irrecevables.
II. Classification selon l’intensité de l’obligation

Cette classification fait référence à l'obligation de moyen et à l’obligation de résultat


A. L'obligation de moyens :

Définition : C'est le débiteur qui doit tenter d'atteindre un résultat en mettant en œuvre toute sa diligence.

 Manquement : le manquement à cette obligation se fait « in abstracto » car on se réfère au


« bonus pater familias » (bon père de famille).

 Régime : pour mettre en œuvre la responsabilité du débiteur il faut prouver une faute. La faute
consiste à ne pas avoir mis en œuvre à sa disposition pour atteindre le résultat.

 Comment peut-il s'exonérer ? Par la preuve de l'absence de faute.

 Dans quel cas la trouve ton ? Dans une obligation de veiller à la conservation d'une chose,
dans l'obligation de faire relatif à une prestation de service, dans l'obligation de sécurité.

B. L'obligation de résultat :

Définition : C'est le débiteur qui doit atteindre un résultat déterminé.


Régime : il faut prouver que le résultat n'a pas été atteint donc on ne doit pas prouver obligatoirement
une faute. Elle crée un régime de responsabilité sans faute.
Exonération : l'absence de faute n'exonère pas. Sauf la preuve de la cause étrangère ou de la force
majeure.

NB : Il y a trois régimes de responsabilité dans le droit de la responsabilité :

 Celle pour faute : le demandeur doit prouver que le débiteur a commis une faute, l'exonération se
fait par la preuve de l'absence de faute.
 Celle pour présomption de responsabilité : la victime doit prouver rien car c'est le défendeur
qui doit le faire. L'exonération se fait par la cause étrangère.
 Celle pour présomption de faute : la victime ne doit rien prouver, c'est au défendeur de le faire.
L'exonération se fit par la preuve de l'absence de faute.

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III. Classification selon l'objet de l'obligation.

L’objet désigne ce à quoi le débiteur est tenu envers le créancier. On a ainsi :


 obligation de donner (transférer la propriété)
 obligation de faire (exécuter un travail)
 obligation de ne pas faire (obligation de s'abstenir de faire certains actes : ne pas nuire à autrui).

IV. Classification selon la source de l'obligation.

Deux sources d'obligation :


 volonté individuelle exprimée dans le contrat
 relevant de la prescription de la loi

Le Code Civil distingue :

 les obligations conventionnelles


 et les engagements qui se forment sans convention.

On classifie en distinguant d'une part les actes juridiques (contrats de vente, de bail, d'entreprise…) ; et
d'autre part, les faits juridiques (évènements auxquels la loi attache des effets juridiques qui n'ont pas
été spécialement voulus par les intéressés)
§III. Sources des obligations

L’obligation, comme déjà vu, est un lien de droit existant entre deux personnes (ou deux groupes de
personnes) en vertu duquel l’une doit faire quelque chose au profit de l’autre.
L’obligation présente donc trois caractères :
I. Elle met en relation deux personnes : le créancier de l’obligation et le débiteur de la dette. Le droit
du créancier est la contrepartie de l’obligation du débiteur.
II. Elle consiste en une ou plusieurs prestations : il existe des obligations de donner, de faire ou de
ne pas faire.
 L’obligation de faire impose au débiteur d’accomplir un fait positif.
Exemple : l’obligation pour une société de transport de transporter les voyageurs.
 L’obligation de ne pas faire est l’abstention que le débiteur s’engage à observer.
Exemple : le vendeur d’un fonds de commerce s’engage à ne pas faire concurrence à l’acheteur.
 L’obligation de donner consiste à transférer la propriété d’une chose ou à créer sur celle-
ci un droit réel.
Exemple : Dans la vente d’une chose, le vendeur s’engage à transférer la propriété de la chose à l’acquéreur.
III. Elle a un caractère obligatoire : le créancier dispose d’un pouvoir de contrainte qui lui permet de
recourir à la force publique pour obtenir l’exécution forcée de la prestation. Le caractère obligatoire
distingue l’obligation juridique de l’obligation dite « naturelle » qui n’a pas ou qui a perdu la sanction
étatique, mais qui peut être volontairement et valablement exécutée.

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Exemples :
 l’obligation alimentaire entre frères et sœurs est une obligation de conscience qui n’est pas sanctionnée par
la loi.
 L’obligation prescrite n’est pas susceptible d’exécution forcée. Elle subsiste comme obligation naturelle.

La source d’une obligation est l’élément donnant naissance à cette obligation : acte juridique ou
fait juridique. Le code civil classe les sources en 5 catégories :
1. Le contrat : C’est un accord de volontés destiné à créer des obligations.
2. Le quasi-contrat : C’est un fait volontaire licite, créateur d’obligations, mais qui ne résulte
d’aucun accord de volontés.
Exemple :
-un propriétaire fait réparer un mur mi- loyer sans avoir demandé l’accord de son voisin : il y’a gestion
d’affaires obligeant le voisin à participer aux frais de réparation.
3. Le délit : c’est un fait intentionnel et licite qui cause un dommage à autrui ; il oblige l’auteur
du préjudice à le réparer.
Exemple : L’honneur d’une personne est atteint par diffamation. L’auteur de ce délit peut être condamné à
réparer le préjudice moral subi par la victime.
4. Le quasi-délit : c’est un fait non intentionnel qui cause un dommage à autrui et fait
également naître une obligation de réparation.
Exemple : Un pot de fleurs, par un grand vent tombe sur la tête d’un passant. Le gardien peut être
condamné à réparer le préjudice involontairement ainsi provoqué.
Les délits et les quasi-délits sont les sources de responsabilité civile.
5. La loi : le législateur impose directement des obligations à certaines personnes, en dehors de
tout acte ou fait de leur part, il en est ainsi de l’obligation alimentaire due par les parents aux
enfants (et inversement)
A cette classification légale, s’ajoute une sixième source d’obligations : la volonté unilatérale de celui
qui s’engage.
Exemple : La renonciation à une succession
Section II- Les actes juridiques
§I- Définition
De nombreux contrats sont conclus chaque jour. Par exemple l’achat d’un journal par un contrat de
vente, l’utilisation d’un bus par un contrat de transport. « Le contrat est une convention par laquelle
une ou plusieurs personnes s’obligent envers une ou plusieurs autres à donner, à faire ou à ne
pas faire quelque chose » (article 1101 du code civil). Ainsi le contrat est une convention qui crée des
obligations.
§II- Classification des contrats
Il existe de multitudes classifications des contrats, selon que l’accent est mis sur le caractère, la
nature, la durée des obligations créées, les formes utilisées, l’importance de la personne des
contractants, etc. On distingue notamment :
A- CONTRATS SYNALLAGMATIQUES ET CONTRAT UNILATERAUX
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1/ les contrats synallagmatiques ou bilatéraux.
Ils créent une ou plusieurs obligations à la charge de chacune des parties. Les engagements sont
réciproques.
Exemple : la vente : le vendeur est tenu de livrer la marchandise et l’acheteur de payer le prix.
2/ Le contrat unilatéral.
Il ne crée d’obligations qu’à la charge d’une seule des parties .Exemple : prêt d’argent. L’emprunteur est
tenu de l’obligation de rembourser. Le prêteur n’assume aucune obligation.

Contrat synallagmatique Contrat unilatéral


A B A B
A B
A doit à B A doit à B
B doit à A B ne doit pas à A

N B. Le contrat unilatéral n’est pas à confondre avec l’acte unilatéral. Le contrat unilatéral implique
nécessairement un accord de volontés de deux ou plusieurs personnes. L’acte unilatéral résulte de la
volonté d’une seule personne et produit des effets.
Exemple 1- le testament (acte unilatéral).
Exemple 2 : dans le contrat de prêt, emprunteur et prêteur sont d’accord ; alors que dans la renonciation à
une succession, la volonté émane du seul héritier.
Remarque : CONTRAT SYNALLAGMATIQUE IMPARFAIT
Un contrat initialement unilatéral peut, par la suite faire apparaître une seconde obligation à la charge du
contractant. Ainsi par exemple, le dépositaire dans le cadre d’un contrat de dépôt (contrat unilatéral) a
fait des dépenses pour assumer la conservation de la chose en dépôt. Il peut en exiger le
remboursement au déposant alors qu’à l’origine, le contrat n’avait fait naître que des obligations pesant
sur lui, et qui consistent à veiller à la garde et à la conservation de la chose et de restituer celle-ci.
Le contrat initialement unilatéral devient un contrat synallagmatique imparfait.
B- CONTRAT A TITRE GRATUIT ET CONTRAT A TITRE ONEREUX
1/ contrat à titre onéreux.
Dans le contrat à titre onéreux, chacune des parties s’oblige en vue d’obtenir de l’autre un avantage
correspondant. Ce contrat oblige chacune des parties à donner ou à faire quelque chose. Il peut exister
aussi bien dans les contrats synallagmatiques (vente) que dans les contrats unilatéraux (prêt avec
intérêt).
2- contrat à titre gratuit

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Le contrat gratuit est celui dans lequel l’une des parties promet à l’autre un avantage purement gratuit
(sans contrepartie).
Exemple : donation, services rendus gratuitement, prêt consenti sans intérêt.

C- CONTRATS COMMUTATIFS ET CONTRATS ALEATOIRES

Ces contrats sont des subdivisions des contrats à titre onéreux


a-contrats commutatifs
Le contrat commutatif est celui dans lequel les prestations et avantages réciproques de chaque
contractant sont certains, déterminés et connus dès la conclusion du contrat.
Exemple : la vente d’un immeuble à tel prix.
b-contrats aléatoires
Les contrats aléatoires sont des contrats dans lesquels l’existence ou la valeur d’une prestation dépend
d’un évènement futur incertain, d’un aléa.
Exemple 1 : la vente d’un immeuble moyennant le versement d’une rente viagère au vendeur : le prix payé
par l’acheteur dépend de la durée de survie du vendeur.
Exemple 2 : je loue ta maison à Abidjan si je suis affecté dans cette ville.
D- CONTRATS A EXECUTION INSTANTANEE ET CONTRATS SUCCESSIFS
1- contrats à exécution instantanée (ou immédiate)
Le contrat à exécution immédiate est celui dont l’exécution est mise en œuvre par une seule prestation.
Les obligations créées s’exécutent en un seul trait de temps.
Exemple : la vente au comptant : le transfert de propriété et le payement du prix sont immédiats.
2- les contrats successifs
Le contrat à exécution successive est celui dans lequel les obligations créées s’exécutent de manière
échelonnée et exige l’écoulement d’un certain temps. La durée peut être déterminée ou indéterminée.
Exemples : contrat de travail, contrat de bail, contrat d’abonnement CIE – SODECI.
E - CONTRAT A DUREE DETERMINEE ET CONTRAT A DUREE INDETERMINEE.
1- Contrat à durée déterminée
Ce sont des contrats dont le terme (la fin) est fixé de manière certaine lors de la conclusion du contrat.
Il ne peut être modifié que par accord des parties.
Exemple : je loue un studio à Marcory pour trois mois, le temps que durera mon stage.
2- Contrat à durée indéterminée.
Ce sont des contrats dont les termes ne sont pas fixés au moment de leur conclusion et qui peuvent se
poursuivre indéfiniment.

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Exemple : le contrat de travail.
F- CONTRAT CONSENSUEL, CONTRAT FORMEL, CONTRAT REEL
1– Contrats consensuels : ils se forment uniquement par l’accord des parties, c’est à dire dès
l’échange des consentements, sans qu’aucune forme ne soit requise. Si un écrit est rédigé il n’a qu’un
rôle de preuve des obligations. C’est le principe du consensualisme. En vertu de ce principe, la plupart
des contrats sont consensuels. Exemple : la vente verbale est valable.
2 - Les contrats formels ou solennels
Ces contrats ne sont valables que par l’accomplissement d’une formalité déterminée : rédaction d’un
acte notarié, exigence d’un écrit par exemple.
Exemple : l’hypothèque, la vente d’immeuble doivent être authentifiées par un notaire.
3 - Contrats réels
Ce sont des contrats pour la formation desquels, ils est exigé non seulement l’accord des parties ,
mais aussi la remise d’une chose à l’autre partie (réel vient de « res » qui signifie chose en latin)
Exemple : les contrats de prêt, de dépôt, de gage ne sont valablement formés qu’après la remise matérielle
de la chose ; sans cette remise, en effet, l’obligation de restituer ne peut prendre naissance.

G- CONTRAT DE GRE A GRE ET CONTRAT D’ADHESION

1 – contrats de gré à gré ou contrats négociés


Ce sont les contrats dont les clauses sont librement débattues par les parties traitant à égalité.
2- contrats d’adhésion.
Dans ce type de contrat, le contenu du contrat est imposé par l’une des parties à l’autre qui adhère au
contrat, sans possibilité de discuter ni des clauses, ni du prix.
Exemple : le voyageur qui prend un ticket ou une carte hebdomadaire de bus ne discute ni du prix , ni des
conditions du voyage avec la SOTRA ; il ne peut qu’accepter ou refuser en bloc le tarif et les horaires qui
lui sont présentés.

H- CONTRATS INDIVIDUELS ET CONTRATS COLLECTIFS


1-Contrats individuels
Le contrat individuel est celui qui crée des droits et obligations au profit ou à la charge des seuls parties
au contrat.
2-Contrats collectifs
Le contrat collectif est celui dans lequel des personnes se trouvent liées sans avoir eu à manifester leur
consentement. Dans ce cas et très souvent, le contrat lie une collectivité, les membres d’un groupe plus
ou moins important de personnes.
Exemple : la convention collective interprofessionnelle de travail.
I- CONTRAT NOMMES ET CONTRAT INNOMME

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1-Les contrats nommés
Les contrats nommés sont prévus par le législateur sous une dénomination propre et qui en a précisé
impérativement toutes les règles.
Exemple : La vente, le prêt…
2-Contrat innommé
Les contrats innommés ne sont pas réglementés expressément par la loi sous une dénomination
particulière.
Exemples de contrat innommés : contrat de déménagement.
J-CONTRATS CONCLUS INTUITU PERSONAE
Le contrat « conclu intuitu personae » est un contrat conclu en considération de la personne du
cocontractant. Le contractant peut donc dire : je m’engage avec monsieur x parce que je le connais
personnellement ; nul autre ne peut se substituer à lui .
Exemples : contrat de mandat, contrat d’entreprise, contrat de travail.
K – COMBINAISON DES CLASSIFICATIONS
Toutes les classifications sont susceptibles de se combiner.
Exemple : un même contrat peut être :
-synallagmatique, à titre onéreux, à durée indéterminée, successif, consensuel, commutatif et intuitu
personae : le contrat de travail.
-unilatéral, à durée déterminée : le prêt avec participation aux bénéfices.
- synallagmatique, onéreux, formel, aléatoire, successif, à durée déterminée : le contrat de société.

SECTION II- CONDITIONS DE FORMATION DES CONTRATS.

Comment s’oblige-t-on ? Pour produire leurs effets créateurs de droits et d’obligations, les contrats
doivent être légalement formés. C’est-à-dire que les parties doivent respecter les conditions fixées par
la loi.
L’article 1108 du Code civil exige la réunion de quatre conditions pour la validité des contrats : ce sont le
consentement des parties, la capacité de contracter, un objet certain et licite, et une cause licite. Ces
conditions sont des conditions de fond.
S/Section I – LE CONSENTEMENT
Le consentement consiste dans la manifestation de la volonté des contractants. Il doit exister et émaner
d’une volonté libre et éclairée.
§ I – L’existence du consentement.
A- La volonté de contracter
Elle se manifeste expressément ou tacitement.
 Le consentement exprès.
Le consentement est exprès lorsqu’il se manifeste par des signes extérieurs : paroles, écrits, gestes.
 Le consentement tacite.

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Le consentement est tacite lorsqu’il se déduit de certains actes, et notamment d’actes d’exécution du
contrat.
Exemple : Le bénéficiaire d’une offre de vente paye l’objet. On en déduit qu’il a implicitement accepté de
l’acheter.
 La valeur du silence.
Le silence constitue-t-il une manifestation tacite de volonté ?
Contrairement à l’adage « qui ne dit rien consent », le silence n’a en principe aucune signification
juridique.
Exemple : Le silence de celui qui reçoit des offres de livres ou de bijoux ne vaut pas acceptation et ne permet
pas à l’expéditeur de réclamer le prix des objets envoyés.
Cependant, le silence peut être interprété comme une manifestation de volonté tacite, lorsqu’il est
entouré de circonstances particulières :
♣ Lorsque les parties sont habituellement en relation d’affaires ;
♣ En matière de contrat à exécution successive arrivé à expiration : ils sont automatiquement
renouvelés sauf volonté contraire exprimée par les contractants. C’est la tacite reconduction.
Exemple : les contrats de bail se renouvellent par tacite reconduction.
 Dans les cas dits de ‫ ״‬silence éloquent ‫ ״‬où l’offre adressée est dans l’intérêt de celui à qui elle est
faite ; il n’a aucune raison de refuser.
Exemple : remise de loyer, convention d’assistance au profit de victimes de guerre.
B - L’accord des volontés.
Les volontés de l’offrant et de l’acceptant doivent se rencontrer.
 L’offre.
L’offre (ou pollicitation) est la manifestation de volontés par laquelle le pollicitant (l’offrant) exprime son
intention de conclure le contrat si une acceptation est formulée.
L’offre peut être adressée à une personne déterminée ou collectivement au public. Elle peut être tacite
ou expresse.
Exemples : -Le commerçant qui expose des objets en vitrine avec indication de leur prix, le taxi qui attend à
une station, font une offre tacite.
-L’offre effectuée par voie d’affichages ou annonce au public est expresse.
L’offre n’a pas en principe de force obligatoire pour l’offrant : tant qu’elle n’est pas acceptée, elle peut
être retirée par le pollicitant.
 L’acceptation.
L’acceptation est la manifestation de volonté par laquelle le destinataire de l’offre accepte la proposition
qui lui est faite. Cette acceptation peut être expresse ou tacite.
Exemple : Le voyageur qui monte dans un autobus accepte tacitement l’offre de transport.
 La rencontre de l’offre et de l’acceptation forme le contrat.

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La détermination du lieu et du moment de cette rencontre est délicate pour les contrats conclus par lettre
ou par téléphone.
Exemple : Un fournisseur de Daloa propose des marchandises à un détaillant à Abidjan. Celui-ci envoie
par lettre son acceptation. Le contrat est-il formé à Abidjan où l’acceptation est donnée ou à dal, lorsque
le fournisseur en a pris connaissance ?
Le choix du lieu de rencontre des consentements entraîne des conséquences importantes :
 La loi applicable en cas de conflit est celle en vigueur au moment et au lieu où le contrat est conclu ;
 La capacité des parties s’apprécie au moment de la conclusion du contrat ;
 Le délai de prescription commence à courir du jour de la conclusion du contrat ;
 Si la chose, corps certain, périt par cas fortuit, le risque est supporté par le pollicitant jusqu’au
moment où le contrat est conclu, par l’acceptant ensuite.
Deux systèmes sont proposés :
 Selon le système de l’émission, le contrat est formé au moment et au lieu où l’acceptation est
émise : Abidjan.
 Selon le système de la réception, le contrat est formé au moment et au lieu où le pollicitant reçoit
l’acceptation : Daloa.

La jurisprudence décide que la détermination du lieu et du moment de la rencontre des consentements est une
question de fait laissée à l’appréciation des tribunaux. Ceux- ci ont tendance à préférer le système de la
réception.
§ II- L’intégrité du consentement.
Le consentement doit émaner d’une volonté libre et éclairée ; il ne doit pas être donné par erreur ou
obtenu par violence ou par tromperie. L’erreur, le dol et la violence constituent des vices de
consentement. Le code civil y a ajouté la lésion.
I- L’erreur.

Le contractant commet une erreur lorsqu’il se trompe sur l’un des éléments constitutifs du contrat.
L’erreur vice du consentement entraîne la nullité relative du contrat. Elle porte soit sur la substance,
soit, dans certains cas, sur la personne.
II- Le dol

Le dol consiste dans l’usage de moyens frauduleux destinés à tromper une personne et à la déterminer
à contracter. Le dol ne constitue pas en lui-même un vice du consentement ; c’est l’erreur provoquée par
le dol qui vicie le consentement. Le contractant qui commet une erreur se trompe ; le contractant victime
d’un tel dol est trompé.
III- La violence.

La violence est constituée par la contrainte exercée sur la volonté d’un contractant, afin de l’amener par
crainte, à conclure le contrat.
C’est donc la crainte, inspirée par la violence et non la violence elle-même qui porte atteinte à la libre
volonté du contractant et constitue un vice du consentement.
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IV- La lésion.

La lésion est le préjudice résultant pour l’un des cocontractants de la disproportion entre la prestation
qu’il fournit et celle qu’il reçoit.
L’existence d’une lésion entraîne la nullité relative (rescision) du contrat, à moins que le cocontractant
ne propose une révision du contrat en offrant un supplément de prix ou de part (dans le partage).
S/Section II- LA CAPACITE

Les incapacités constituent des limites à la jouissance ou à l’exercice des droits de la personne
physique. En principe, l’individu peut jouir de tous ses droits patrimoniaux et extrapatrimoniaux, et les
exercer selon son seul gré : il peut conclure des engagements, acheter, vendre des biens, se marier,
divorcer, s’instruire…On dit qu’il est capable. La capacité est donc la règle, et l’incapacité, l’exception. A
l’inverse de la capacité, l’incapacité est l’inaptitude d’une personne à acquérir un droit et à l’exercer.
(VOIR CHAPITRE SUR LA CAPACITE)
S/Section III- L’OBJET

Le terme « objet » recouvre deux notions :


 l’objet du contrat qui est de faire naître des obligations ;
 l’objet des obligations ainsi créées, qui consiste en la prestation effectivement promise.
C’est dans ce dernier sens que le terme « objet » sera étudié ci-dessous.
L’objet désigne la prestation ou la chose que chacune des parties s’est engagée à fournir.
Exemple : le prix pour l’acheteur, la chose pour le vendeur.
L’objet doit être certain, possible, licite et moral.
Exemples
♣ l’objet du contrat de vente est de faire naître les obligations de livrer la chose et de payer le prix ; (l’objet
du contrat désigne l’opération juridique que les parties ont voulu effectuer- une vente, un prêt, un contrat de
travail-)
♣ l’objet de l’obligation de livrer est la chose elle-même qui est cédée : maison, meuble, fonds de commerce,
etc. (L’objet de l’obligation est la prestation ou la chose que chaque partie s’est engagée à fournir).

S/Section IV – LA CAUSE

La cause du contrat doit exister et être licite (article 1108 du code civil). La cause de l’obligation du
débiteur est le but immédiat et direct qui le conduit à s’engager. Ainsi, la cause permet de répondre à
la question : pourquoi ?
Le terme de « cause » comme celui d’objet, recouvre deux notions.
 La cause du contrat

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La cause du contrat est constituée par les mobiles, les raisons qui ont poussé les parties à
contracter : elle a un caractère subjectif. La cause du contrat existe donc toujours (sinon le contrat serait
l’œuvre d’un fou) et elle est variable à l’infini.
 La cause de l’obligation

La cause de l’obligation, au contraire a un caractère abstrait : elle est déterminée pour chaque type de
contrat, l’analyse du mécanisme juridique de l’acte. Dans les contrats unilatéraux à titre gratuit (ex :
testament, donation), on a envie de gratifier une personne : intention libérale.
Elle est donc identique pour chaque catégorie de contrat. Le problème qui se pose à son égard est celui
de l’existence de la cause.
Exemple : Je loue une maison au village. La cause de mon obligation de payer le loyer est l’engagement pris
par le propriétaire de m’assurer la jouissance des locaux. La cause du contrat peut être l’intention de me loger
ou d’y installer un repaire de gangsters…
La cause de l’obligation doit exister : la sanction de l’absence de cause est la nullité absolue du contrat,
quel qu’il soit.
La cause du contrat doit être licite et conforme à la morale.
Est illicite :
- La cause contraire à l’ordre public et aux lois impératives ;
Exemple : Des choses sont achetées pour les revendre au mépris du monopole accordé à une personne morale
(une collectivité publique par exemple).
- La cause immorale.
Exemple : un immeuble est acheté pour en faire un établissement de débauche. L’illicéité de la cause entraîne
la nullité absolue du contrat.
Section III- CONDITIONS DE FORME DES CONTRATS
En application du principe du consensualisme, le seul accord de volontés suffit à former le contrat.
Cependant, un certain formalisme est souvent nécessaire. On distingue deux catégories de formes : les
unes sont une condition de formation du contrat, qui n’est valable que si elles ont été observées : le
contrat est formel ; les autres ne sont nécessaires qu’à la preuve du contrat.
I- les contrats solennels
L’acte créateur des contrats solennels peut être notarié ou sous seing privé.
- A L’acte notarié
Ecrit établi par un notaire et dont les affirmations font foi jusqu’à inscription de faux, et dont les grosses,
revêtues de la formules exécutoire, sont susceptibles d’exécution forcée.
Exemple : la constitution d’hypothèque, la vente d’immeuble…
B - L’acte sous seing privé
Acte écrit, généralement instrumentaire, plus rarement nécessaire à l’existence de la situation juridique,
rédigé par un particulier et comportant la signature des parties.
Doivent être formulés par écrit : le testament, le contrat d’apprentissage…

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II- Les contrats réels
On a vu que la remise de la chose est une condition de formation d’un certain nombre de contrats qui
font naître une obligation de restitution de cette chose : prêt, dépôt, gage, etc.
Section IV- Effets des contrats
Le contrat légalement formé fait naître des obligations qui doivent être exécutés par ceux qui en sont
tenus. Le défaut d’exécution provoque des recours du créancier contre le débiteur.
En principe, les obligations prévues au contrat naissent à la charge de l’un des contractants, qui est tenu
de les exécuter, au profit de l’autre qui peut en exiger l’exécution, au besoin par la contrainte : (contrat
synallagmatique) : c’est l’effet obligatoire du contrat entre les parties.
Les droits et les obligations ainsi crées dans les patrimoines des parties au contrat réagissent sur la
situation des tiers qui ont des droits sur ces patrimoines : c’est l’effet relatif du contrat à l’égard des
tiers.
§ I- L’effet obligatoire du contrat entre les parties
Cet effet est déterminé par l’article 1134 du Code civil : « les conventions légalement formées
tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faites ». C’est dire que les obligations nées du contrat
s’imposent donc aux parties avec une force égale à celle de la loi. Cette règle a un fondement moral : le
respect de la parole donnée ; et un aspect utilitaire : la sécurité des relations juridiques.
I- Les parties soumises à l’effet obligatoire du contrat
Seuls sont tenus d’exécuter le contrat, les contractants, le représenté, et les ayants cause à titre
universel des contractants
 Les contractants : ceux qui ont personnellement manifesté leur volonté de conclure le contrat et
d’en assurer les obligations, ont le devoir de l’exécuter.
 Le représenté : lorsque le contrat est conclu par l’intermédiaire d’un représentant, le représenté
est la personne sur qui pèse l’obligation d’exécuter le contrat. Le représentant n’est pas tenu
personnellement. Seul le mandant est soumis à l’effet obligatoire du contrat.
 Les ayants-cause à titre universel des contractants : ceux-ci sont les héritiers universels (de
tout le patrimoine) ou à titre universel (d’une partie du patrimoine) du contractant défunt : les héritiers par
le sang, le conjoint, les légataires (universels ou à titre universel). Ils continuent la personne du défunt et
sont tenus d’exécuter tous les contrats passés par celui-ci, à l’exception des contrats viagers, des
contrats conclus intuitu personae (mandat, société de personnes), contrat de travail (pour les salariés),
etc.
II- Les conséquences de l’effet obligatoire des contrats entre les parties
 L’effet obligatoire est attaché aux obligations véritables
Il arrive, en effet, que les contractants créent une situation juridique apparente différente de la situation
juridique véritable. Pour parvenir à ce résultat, ils font un acte apparent et simultanément, une
convention secrète appelée contre lettre, dans laquelle ils expriment leur véritable intention. IL y a alors
simulation.

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 Le contrat est irrévocable
L’article 1134 du code civil, en son alinéa 2 précise que les conventions ne peuvent être révoquées que
par le consentement mutuel des parties ou pour les causes que la loi autorise.
Il ne peut être mis fin à un contrat valable que par :
Le consentement mutuel des parties, les causes autorisées par la loi (ce sont des événements
provoquant l’inexécution du contrat sans faute des contractants. Il s’agit de : la force majeure qui est un
événement irrésistible, imprévisible non seulement pour le débiteur, mais également pour toute autre
personne, et extérieur à l’activité du débiteur - Exemple : tremblement de terre, guerre, inondations, émeute,
etc. Il s’agit aussi du fait d’un tiers, et le fait du créancier.
 Le contrat ne peut être modifié
La modification du contrat, comme son anéantissement, ne peut résulter que d’une nouvelle convention
des parties. Aucun changement ne peut être apporté, ni par la volonté unilatérale des parties, par le
juge, ni du fait des événements. Ce principe s’applique à l’interprétation et à la modification des contrats.
§II- L’effet relatif des contrats à l’égard des tiers
« Les conventions n’ont d’effets qu’entre les parties contractantes ; elles ne nuisent point au tiers et elles
ne lui profitent que dans le cas prévu par l’article 1121 » (article 1165du code civil).
Ce texte formule donc un principe (les contrats n’ont pas d’effets à l’égard des tiers) et une exception
(ils peuvent profiter au tiers dans un cas particulier). Sont des tiers tous ceux qui ne sont pas parties au
contrat. Les « tiers » comprennent trois catégories de personnes à l’égard desquelles le contrat conclu
entre les parties a un effet variable.
I - Les ayants-cause à titre particulier :
L’ayant-cause à titre particulier est l’acquéreur d’un bien ou d’un droit déterminé. Exemple : l’acheteur, le
donataire ou le légataire d’un bien sont les ayants cause à titre particulier du vendeur, du donataire ou du
défunt qui est l’auteur. Dans certains cas les contrats relatifs à ce bien conclu par l’auteur peuvent
produire effet à l’égard de l’ayant-cause à titre particulier.
II - Les créanciers chirographaires :
Les contrats passés par le débiteur n’ont qu’un effet relatif à l’égard de ses créanciers chirographaires.
Ceux-ci ne sont jamais tenus personnellement des obligations contractées par leur débiteur.
Cependant, les créanciers chirographaires subissent les conséquences des contrats conclus par leur
débiteur, du fait de leur droit de gage général sur le patrimoine de celui-ci : ils profitent de ces
augmentations et en supportent également les diminutions.
En vue d’atténuer ces effets indirects sur les créanciers chirographaires des contrats passés par le
débiteur, deux prérogatives leurs sont attribuées. Les créanciers chirographaires peuvent :
- Faire annuler les actes passés par leur débiteur en fraude de leurs droits (action paulienne).
- Exercer les actions et droits du débiteur négligent, en ses lieu et place (action oblique)
Exemple : le débiteur est lui-même créancier d’un tiers. Sachant qu’en récupérant les sommes dues par le
tiers, elles seront automatiquement saisies par son propre créancier il préfère ne pas agir ; son créancier peut
se substituer à lui et poursuivre le recouvrement de la créance.
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III - Les tiers proprement dits :
Ce sont ceux qui sont complètement étrangers au contrat, parce qu’ils n’y ont pas participé et qu’ils ne
sont ni des ayants cause, ni des créanciers chirographaires des contractants.
A l’égard de ces tiers, les effets des contrats varient selon que ceux-ci ont été conclus à leur intention
ou au contraire, dans le seul intérêt des contractants.
A- Contrat conclu par les parties dans leur seul intérêt :

Il ne peut profiter aux tiers, ni leur nuire. Les tiers ne peuvent invoquer les droits, ni subir les obligations,
nées du contrat.
B. Contrats conclus par les parties à l’intention des tiers
Ce sont notamment la promesse de porte- fort, la stipulation pour autrui et certains contrats collectifs
1. la promesse du porte-fort

C’est l’engagement pris par une personne d’obtenir d’un tiers l’exécution d’une obligation
résultant d’un acte auquel elle n’est pas partie.
C’est la promesse par A à B, qu’une troisième personne (le tiers) C, s’obligera à son égard ou ratifiera ou
approuvera l’acte passé entre A et B.
Si le tiers, C s’engage ou ratifie l’acte, le porte-fort A a exécuté son obligation : il est libéré. Si le tiers
refuse de s’engager, le porte-fort n’a pas exécuté son engagement : il est donc libre de s’engager ou de
refuser d’exécuter le contrat.
Exemple : le mari vend un bien propre de sa femme et se porte fort envers l’acquéreur que sa femme ratifiera
la vente. Si la femme refuse de ratifier l’acte, la vente n’a pas lieu ; le mari doit des dommages-intérêts au
tiers.
2. La stipulation pour autrui :
La stipulation pour autrui est un contrat entre deux personnes, le stipulant et le promettant, par lequel
le promettant souscrit un engagement envers une troisième personne étrangère au contrat, le tiers
bénéficiaire.
L’opération se justifie par l’existence de rapports préalables entre les parties, à titre gratuit ou onéreux :
 Le promettant est débiteur du stipulant, c’est pourquoi il accepte de fournir sa prestation à un
tiers ;
Exemple : dans le contrat d’assurance : l’assurée, paye des primes de l’assureur. En contrepartie, celui-ci doit
verser un capital ou une rente. Si le versement est fait à une autre personne que l’assuré : il y a stipulation
pour autrui.
Le bénéfice de la stipulation n’est pas imposé au tiers bénéficiaire : il doit manifester sa volonté en
acceptant la stipulation faite à son profit. Tant que la stipulation n’est pas acceptée par le bénéficiaire,
elle peut être révoquée par le stipulant ; l’acceptation la rend irrévocable.
3. Les contrats collectifs

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Les contrats collectifs sont des contrats passés entre deux ou plusieurs personnes, mais dont les
clauses s’imposent à un ensemble d’individus ayant un intérêt commun, appartiennent notamment à
cette catégorie :
a) Les conventions collectives du travail :
Ce sont des accords conclus d’une part, entre un ou plusieurs employeurs ou syndicats d’employeurs, et
d’autre part entre un ou plusieurs syndicats de travailleurs, ayant pour objet de fixer les conditions de
travail, dans une profession déterminée, sur le plan local, régional ou national.
Ces accords s’appliquent aux membres des organisations signataires et également à tous les
employeurs et salariés de la profession, lorsqu’ils font l’objet d’une décision ministérielle d’extension.
b) Le concordat commercial
Le concordat commercial est une convention passé par un commerçant en état de redressement
judiciaire (car il ne paie plus ses dettes), et la majorité de ses créanciers. Ce contrat s’impose à
l’ensemble des créanciers, y compris la majorité qui l’a rejeté. Les contrats collectifs constituent donc les
seuls contrats qui produisent un effet obligatoire à l’égard des tiers, en dehors de toute manifestation de
volonté de leur part.
III- la nullité des contrats

A-notion
La nullité est la disparition rétroactive du contrat pour défaillance d'une des conditions de formation.
La nullité se distingue de certaines notions voisines :
 la nullité est différente de la résolution : dans les deux cas il y a un effacement rétroactif du
contrat. Mais alors que la nullité sanctionne les irrégularités des conditions de formation ; la résolution
sanctionne la mauvaise exécution des contrats instantanés.
 la nullité se distingue de la résiliation : la nullité sanctionne la mauvaise formation du contrat.
La résiliation sanctionne la mauvaise exécution des contrats successifs. De plus, la nullité est rétroactive
alors que la résiliation ne s'applique que pour le présent et l'avenir

B- Les différentes sortes de nullité.


On distingue la nullité absolue de la nullité relative

1-la nullité absolue


La nullité absolue sanctionne un non-respect de la loi de l'ordre public des bonnes mœurs c’est-à dire
une atteinte à l'intérêt général. Elle sanctionne aussi l'absence de consentement, d'objet, de cause et le
non-respect des conditions de forme dans les contrats solennels. Elle peut être invoquée par les
contractants, leurs ayants causes, leurs créanciers chirographaires, le ministère public et le juge lui-
même. Les actes frappés de nullité absolue ne peuvent être confirmés. L'action en nullité absolue se
prescrit en 30 ans

2- la nullité relative
La nullité relative sanctionne les atteintes portées à l'intérêt privé des contractants tel un vice du
consentement, une lésion ou une incapacité.
Le droit d'agir en nullité relative appartient directement à la victime elle-même et indirectement à son
représentant légal si celle-ci est un incapable.

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Le contrat frappé de nullité relative peut être confirmé par la victime elle-même si le motif de la nullité a
disparu.
Sauf délai plus court l'action en nullité relative se prescrit en 5 ans.

C- Les effets de la nullité


Qu'elle soit absolue ou relative, la nullité produit les mêmes effets.
 l'acte annulé disparaît rétroactivement.
 Les parties se restituent réciproquement les prestations reçues.
NB : la restitution est impossible dans les Contrats à exécution successive.

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EXERCICES N° 4

Répondez aux questions suivantes


1- Qu’est-ce qu’une obligation de résultat ?
……………………………………………………………………………………..………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………….…………….
2- Qu’est-ce qu’un contrat synallagmatique imparfait ?
.…………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………
3- Qu’est-ce que le consentement et que signifie le principe du consensualisme ?

……………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………… …………………………………………………………..

4- Le dépôt est-il un contrat consensuel ? Justifiez votre réponse


……………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………...

5- Bien que la vente soit un contrat consensuel, dites pourquoi l’acheteur d’un immeuble
est obligé de faire constater cette vente par un acte notarié.
……………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………

6- Définissez la nullité et donnez les différents types de nullités avec explications.


……………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………….

7- Définissez les contrats suivants et donner un exemple dans chaque cas :


a- Contrat réel, contrat successif
……………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………..........

a- Contrat commutatif, conclu intuitu personae, contrat d’adhésion

……………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………….……………………………………………………………..

NOTE …..……/20
Observation : ……………………………………………………………………………………………………….
………………………………………………………………………………………………………………………….
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Chapitre V- LA RESPONSABILITE

Section I- Principe de responsabilité


La responsabilité civile est contractuelle ou délictuelle.
La responsabilité civile est contractuelle lorsque :
 La victime et l’auteur sont liés par un contrat ;
 Le préjudice résulte de l’inexécution ou de la mauvaise exécution des obligations nées du
contrat.
Exemple : Un vendeur livre une marchandise avariée : il exécute mal son obligation. L’acheteur subit un
préjudice.
Dans tous les autres cas la responsabilité est délictuelle.
La responsabilité civile délictuelle doit être distinguée de la responsabilité pénale.
 Le délit pénal est strictement déterminé dans ses éléments constitutifs par une loi (le principe des
délits et des peines). Au contraire, le délit civil est constitué par tout acte dommageable quel qu’il
soit. Exemple : « Tout fait quelconque de l’homme qui cause à autrui un dommage …» (Acte 1382 du
code civil)
 Le délit pénal existe, même s’il n’a causé aucun dommage. A l’inverse, le délit civil n’est pris en
considération que s’il a entraîné un préjudice.
 Le délit pénal est sanctionné par une peine infligée au coupable : prison au profit de l’état.
 Le délit civil a pour conséquence la réparation du préjudice par les dommages-intérêts attribués à
la victime.
 Le fondement de la sanction est différent : le droit pénal protège l’intérêt de la société, le droit
civil, celui de la victime.
 L’action pénale suit un régime différent de celui de l’action civile
Exemple : Les atteintes aux personnes physiques, les atteintes au patrimoine.
Au contraire certains délits pénaux ne comportent pas de réparation civile et inversement :
 Le vol dans les contrats n’est pas sanctionné pénalement.
 La pratique des faits illicites n’est pas (délit pénal) n’entraîne pas de réparation au profit de la
victime.

Section II- Les principes généraux de la responsabilité civile délictuelle de droit commun

Les principes généraux de la responsabilité civile délictuelle de droit commun sont posés par les articles
1382 à 1386 du code civil.
§I- Différents régimes de responsabilité : du fait personnel, du fait d’autrui, du fait des choses
I- Responsabilité du fait personnel

La responsabilité du fait personnelle est prévue par les articles 1382 et 1383 du code civil.
A ce sujet, l’article 1382 indique « tout fait quelconque de l’homme, qui cause à autrui un dommage,
oblige celui par le fait duquel il est arrivé, à le réparer ». Quant à l’article 1383, il dispose que « chacun

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est responsable du dommage qu’il a causé non seulement par son fait, mais encore par sa négligence
ou par son imprudence ».
La responsabilité résulte de la conjonction de trois éléments : une faute, un dommage et un lien de
causalité entre la faute et le dommage. La responsabilité du fait personnelle est une responsabilité
pour faute prouvée ; la responsabilité de l’auteur du dommage ne peut être recherchée que si deux
conditions sont réunies : il doit avoir commis une faute ; cette faute doit lui être imputable.
A- La culpabilité
Elle n’est pas définie par la loi.
La faute consiste en une conduite illicite. Elle résulte de la violation d’une règle légale ou coutumière ou
des principes de morale élémentaire. On distingue deux types de fautes :
a- La faute de commission et la faute d’omission
La faute de commission résulte d’un acte positif quelconque : »tout fait quelconque d l’homme …»
La faute d’omission consiste en une abstention.
Exemple : un automobiliste ne signale pas qu’il désire tourner soit à droit, soit à gauche et provoque de ce
fait un accident.
b- La faute intentionnelle et la faute non intentionnelle
La faute intentionnelle ou délit, suppose une intention de nuire : le responsable a voulu le dommage par
méchanceté, malveillance.
La faute non intentionnelle ou quasi délit consiste dans une imprudence ou une négligence. Son auteur
n’a pas voulu le dommage que sa légèreté provoque.
Intérêt de la distinction :
 La responsabilité des dommages résultant des fautes intentionnelles ne peut être couverte par
une assurance.
 Les tribunaux ont tendance à se montrer plus sévère dans l’évaluation des dommages-intérêts
quand la faute est intentionnelle.

c- La faute lourde, la faute légère et la faute très légère


En principe, cette distinction n’est pas prise en considération par la responsabilité délictuelle. En fait, le
juge peut être influencé, notamment pour l’appréciation des dommages-intérêts. La faute doit être
prouvée par la victime.
C- L’imputabilité

La faute doit pouvoir être imputée à son auteur. Il en est ainsi lorsque la conduite de celui-ci est l’effet
d’une volonté capable et libre et qu’il n’existe pas de fait justificatifs.
1- la volonté capable et libre
Cette condition pose le problème de la responsabilité des personnes morales et de celle des personnes
privées de discernement.
1°- la responsabilité des personnes morales

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En principe, les personnes morales, bien qu’elles constituent des êtres abstraits dépourvus de volonté
propre, sont civilement responsables sur leur patrimoine des fautes commises par leurs représentants
légaux.
2° la responsabilité des personnes privées de discernement
Il faut distinguer ici le mineur et les aliénés.
a- la responsabilité du mineur
Le mineur n’est pas responsable lorsqu’il est incapable de distinguer le bien du mal : il en est ainsi de
l’enfant. Au contraire, l’adolescent est pleinement responsable.
b- responsabilité des aliénés
l’article 489 al 2 du code civil décide que « celui qui a causé un dommage à autrui, alors qu’il était sous
l’empire d’un trouble mental, n’en est pas moins obligé à réparation ».
Le dément est a fortiori responsable lorsque son état est la conséquence d’une faute antérieure.
Exemple : la démence est provoquée par l’alcoolisme.
2- l’absence de faits justificatifs
Le caractère fautif d’un acte peut être effacé par certaines circonstances qui en justifient la commission.
Ce sont :
1° la légitime défense
Exemple : une personne blesse un individu qui l’agresse.
2° l’ordre de la loi et le commandement de l’autorité légitime.
Exemple : le militaire qui tue un ennemi à la guerre.
3° L’état de nécessité.
Une personne cause un dommage afin d’éviter le plus important ;
Exemple : le chauffeur d’un autobus freine brusquement pour ne pas écraser un piéton et l’un des passagers
est blessé.
4° le consentement de la victime.
Il fait disparaitre le caractère fautif du fait dommageable dans tous les cas d’atteinte aux biens : chacun
est maître de son patrimoine ;
Exemple : un propriétaire autorise son voisin à passer sur son champ avec un camion. Il ne peut se plaindre
du dommage qui en résulte.

Pour les atteintes à la personne, les solutions sont nuancées :


- Le meurtre de la victime, commis à sa demande (euthanasie) n’est pas justifiable ;
- En revanche, l’opération est une atteinte licite à la personne ;
- Il en est de même des dommages résultant de la pratique des sports violents.

5° l’exercice d’un droit.


En principe, le préjudice causé à autrui par l’exercice d’un droit n’est pas une faute, à condition qu’il n’y
ait pas abus de droit.
Certains droits ne sont pas susceptibles d’abus : ils sont discrétionnaires et en nombre limité. Ce sont
notamment :

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- Le droit d’opposition au mariage exercé par les ascendants ;
- Le droit de réponse en matière de presse ;
- Le droit de partage en cas d’indivision ;
- L’exercice des libertés.
Exemple : au nom de la liberté du commerce, on peut ouvrir un magasin à côté de celui d’un concurrent et lui
causer préjudice.
II- La responsabilité du fait d’autrui

L’article 1384, al. 1 du code civil dispose qu’ « on est responsable du dommage causé par le fait des
personnes dont on doit répondre ».
Les alinéas 4,5 et 6 du même article désignent trois catégories des personnes civilement responsables
pour autrui. Ce sont :
- Les parents du fait de leurs enfants mineurs,
- Les instituteurs et les artisans du fait de leurs élèves et apprentis ;
- Les maître et commettants du fait de leurs domestiques et préposés.

A- Responsabilité des pères et mères

L’alinéa 4 de l’article 1384 pose le principe que « le père et la mère, en tant qu’ils exercent le droit de
garde, sont solidairement responsables du dommage causé par leurs enfants mineurs habitants avec
eux ».
1- Fondement de la responsabilité

Les parents ont un devoir d’éducation et de surveillance envers leurs enfants. Le dommage causé par
le mineur laisse supposer que les parents l’ont mal éduqué et mal surveillé : il pèse sur ceux-ci une
présomption de faute. La responsabilité est donc liée à l’autorité parentale.
Seuls sont présumés responsables : le père et la mère tant que dure le mariage, l’époux qui a la garde
de l’enfant en cas de divorce.
Ne sont jamais présumés responsables : le tuteur, les autres membres de la famille ou les tiers à qui
l’enfant a pu être confié spontanément ou par l’effet d’une mesure d’assistance éducative. La
responsabilité de ces diverses personnes ne peut être recherchée que si la victime prouve une faute à
leur encontre, dans les conditions du droit commun de l’article 1384 du code civile.

2- Conditions de la responsabilité des parents

La responsabilité des parents est présumée lorsque l’enfant est un mineur (âgé de moins de 21 ans) et
non émancipé : l’émancipation met fin à la responsabilité des parents du faits des enfants.

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DEUXIEME PARTIE : DROIT COMMERCIAL GENERAL - LE COMMERCANT

L’étude du commerçant relève du droit des affaires, plus précisément du droit commercial.
Le droit commercial est l’ensemble des règles juridiques qui régissent les commerçants, les
actes de commerce, les sociétés commerciales et les opérations juridiques qu’ils effectuent.
Il ressort de cette définition que certaines activités ne sont pas régies par le droit commercial. Il s’agit des
activités agricoles, artisanales et les productions de l’esprit.
L’expression « droit des affaires » a supplanté progressivement celle de droit commercial. L’optique
du droit des affaires est plus large ; il est élargi en plus du droit commercial :
 A d’autres disciplines :
 Le droit pénal (ex. : abus de biens sociaux commis notamment dans les sociétés commerciales) ;
 Le droit du travail (ex. : statuts des dirigeants des entreprises)
 Droit public (ex. : intervention de l’Etat dans la vie économique) ;
 Et aussi : le droit de la consommation, le droit de la publicité, les droits intellectuels, le droit monétaire
et financier, le droit de la concurrence…

 Dans les activités concernées


Le droit des affaires est l’ensemble des règles concernant les activités de production, d’échange
effectuées par les entreprises commerciales.
Dans la jurisprudence et les textes, le terme « professionnel » remplace de plus en plus souvent celui de
« commerçant ».
Le Professeur Guyon affirme que le droit des affaires « réglemente de manière spécifique la plupart des
activités de production, de distribution et de services ». D’autres auteurs utilisent des formulations telles
que « droit économique », « droit de l’entreprise », ou encore «droit des activités économiques ».
La source principale du droit commercial est constituée par le traité portant Organisation pour
l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires, dit traité OHADA.
C’est ce traité qui définit le commerçant et organise son statut.

Chapitre I- LE COMMERCANT

Aux termes de l’article 2 de l’Acte Uniforme portant Droit Commercial Général révisé, «est commerçant
celui qui fait de l’accomplissement d’actes de commerce par nature sa profession». Partant de
cette définition, il ressort que la connaissance du commerçant passe par une étude préalable des actes
de commerce.
Section I–Les actes de commerce

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DROIT DE L’ENTREPRISE/ Première année BTS et Licence Professionnelle
Les actes de commerce sont des actes soumis aux règles du droit commercial, en raison de leur nature ,
de leur forme ou en raison d la qualité de commerçant de leurs auteur. L’Acte Uniforme, à l’instar du
code de commerce procède à une énumération desdits actes. La doctrine les regroupe en quatre
catégories..

§I- Classification des actes de commerce

I – Les actes de commerce objectifs ou par leur forme

Ils ont toujours le caractère commercial quels que soient l’objet et le but de l’acte, qu’ils soient faits
professionnellement par un commerçant ou à titre isolé par un non commerçant.
A – La lettre de change, le billet à ordre et le warrant
La lettre de change est effet de commerce par lequel une personne appelée ‘’tireur’’ donne l’ordre
à une autre appelée ‘’ tiré’’ de payer une certaine somme d’argent à une troisième personne
appelée ‘’bénéficiaire’’ ou au porteur de la Lettre de change.
Le billet à ordre est un titre par lequel une personne s’engage à payer une somme déterminée à une
date déterminée à un bénéficiaire ou à l’ordre de celui-ci.
Quant au warrant, il est un billet à ordre garanti par un nantissement (nantissement : sorte de gage sans
dépossession débiteur).
IL résulte des dispositions du texte que toute personne qui signe une lettre de change, un billet à ordre
ou un warrant fait un acte de commerce et est tenue dans les conditions du droit commercial.
A- Les sociétés commerciales par la forme
Aux termes de l’article 6 al. 2 de l’Acte Uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du
Groupement d’Intérêt Economique, « sont commerciales en raison de leur forme et quel que soit leur
objet les sociétés en nom collectif (SNC), les sociétés en commandite simple (SCS), les sociétés à
responsabilité limitée (SARL) et les sociétés anonymes ». Ainsi, une SARL constituée pour exploiter une
entreprise agricole est commerciale par la forme.
En raison donc de leur forme commerciale, tous les actes accomplis par ces sociétés sont commerciaux.
II –Les actes de commerce par nature
Les actes de commerce par nature sont ceux qui concernent exclusivement l’opération elle-même.
L’article 3 de l’Acte Uniforme révisé 2010 en donne la définition : « l’acte de commerce par nature est
celui par lequel une personne s’entremet dans la circulation des biens qu’elle produit ou achète
ou par lequel elle fournit des prestations de service avec l’intention d’en tirer un profit
pécuniaire». Pour ces actes, on ne prend en considération ni la personne qui les effectue, ni la forme de
ces actes. Ce sont :
A- L’achat de biens meubles ou immeubles en vue de la revente

C’est l’acte de commerce par excellence. Toutefois, pour que cette opération ait un caractère
commercial, certaines conditions doivent être remplies :

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DROIT DE L’ENTREPRISE/ Première année BTS et Licence Professionnelle
 Il faut qu’il y ait achat préalable de biens à vendre, sinon il n’y a pas d’actes de commerce Ainsi
en est –il des exploitations agricoles dont la vente ne constitue pas un acte de commerce, faute d’achat
préalable. Ces exploitations sont exclues parce que l’agriculteur vend les produits du sol. Sans doute,
certains agriculteurs transforment-ils le produit de leur exploitation, par exemple en huile, en farine etc.
Mais la jurisprudence maintient le caractère civil à ce type d’exploitation agricole.
Toutefois, lorsqu’un agriculteur achète les produits des autres pour les transformer et les revendre dans
une proportion plus importante que sa propre production, il accomplit des actes de commerce.
De même lorsqu’il loue aux autres ses machines, il accomplit des actes de commerce. Aux exploitations
agricoles, on assimile les exploitations de pêche et d’élevage. Cependant, en cas d’élevage, l’activité
devient commerciale dans la mesure où les animaux sont engraissés exclusivement ou en majeure
partie avec des produits achetés en dehors de l’exploitation.
Enfin, faute d’achat préalable, l’auteur d’une œuvre littéraire ou artistique ne fait pas d’actes de
commerce s’il cède son œuvre. En revanche, l’éditeur ou l’exploitant d’un brevet qui utilise les œuvres
d’autrui dans un but lucratif fait un acte de commerce car il spécule sur le travail d’autrui.
 Il faut qu’il y ait intention de revente de la part de l’acheteur ; il faut et il suffit que cette intention
ait existé au moment de l’achat, peu importe que par la suite, le bien n’ait été vendu.
 Il faut que l’intention de revente traduire de la part de l’acheteur, la recherche d’un profit, peu
importe qu’il ait en perte à la suite de la vente.

B –Les opérations de banque, de bourse, de change, d’assurance et de transit


1- Les opérations de banque et de change.
Il s’agit d’opérations sur l’argent et le crédit qui sont toujours commerciales à condition qu’elles soient
faites professionnellement et avec les capitaux d’autrui. Elles se rattachent à la profession du banquier.
Les opérations de change consistent à échanger la monnaie d’un Etat contre celle d’un autre Etat
moyennant rémunération.
2- Les opérations de courtage.
Le coutier est un intermédiaire qui se contente de mettre des personnes en contacte en vue de la
conclusion d’un contrat (sans être lui-même partie à ce contrat). La profession de courtier est elle-même
une profession commerciale réglementée par l’Acte Uniforme relatif aux intermédiaires de commerce.
(C’est dans le domaine des assurances que le courtage est véritablement développé en CI. La
profession de courtier d’assurance est réglementée par le code issu de la Conférence Interafricaine des
Marchés d’Assurance (CI MA).
3- Les opérations de bouses.
On les assimile aux opérations de banque.
Ce sont des transactions qui sont effectuées sur un marché public spécialisé dans les opérations d’achat
et de vente de valeurs mobilières. Ces opérations sont commerciales et réalisées professionnellement
par des agents de change et par les banques.
4- Les opérations d’assurance.
Les opérations d’assurance, de façon générale ont le caractère d’actes de commerce

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5- Les opérations de transit.
Ce sont celles effectuées par les commissionnaires en douanes ou transitaires, chargés d’accomplir pour
le compte d’un client, toutes les formalités d’entrée et de sortie de marchandises quant à l’application
des règles douanières.
Ces opérations sont en principe commerciales indépendant de leurs auteurs.
C –Des opérations de location de meubles
La location de meubles comme chaises, bâches, assiettes constitue un acte de commerce lorsqu’elle est
faite à titre habituel
D-Les opérations de manufacture, de transport et de télécommunication
1- Les opérations de manufacture, concernent les opérations de fabrication, de transformation
de produits destinés à la vente. Ces opérations sont réalisées dans les usines les fabriques, les ateliers,
à partir de matière première achetée. Ces opérations concernent également toutes celles qui consistent
à fournir des prestations à autrui en travaillant les matières premières ou les produits qu’il a fournis.
Exemple : opération de teinturerie. .
2 – Les opérations de transport
Les transports de personnes ou de marchandises par terre, air ou mer sont commerciaux même s’ils ne
sont pas faits dans le cadre d’une entreprise.
Exemple : transport de personnes (wôrô–wôrô).
3– Les opérations de télécommunication.
Il s’agit de tous les actes liés aux moyens modernes de la communication qui sont le téléphone, le fax, le
téléphone cellulaire etc.
Ces opérations ont un caractère commercial, qu’elles soient privées ou publiques
E– Les opérations des intermédiaires
 Les opérations des intermédiaires de commerce
« L’intermédiaire de commerce est celui qui a le pouvoir d’agir, ou entend agir, habituellement et
professionnellement pour le compte d’une autre personne, le représenté pour conclure avec un tiers un
contrat de vente à caractère commercial » (art 137 AU)
Sont intermédiaires de commerce :
-Le commissionnaire. C’est celui qui se charge d’opérer en son propre nom, mais pour le compte du
commettant, la vente ou l’achat de marchandises moyennant une commission.
-Le courtier : c’est celui qui met en relation des personnes qui désirent conclure un contrat, sans
toutefois être partie à ce contrat
- L’agent commercial : C’est un mandataire qui à titre de profession indépendante, est chargé de façon
permanente de négocier, et éventuellement de conclure des contrats de vente, d’achat, de location ou
de prestation de service au nom et pour le compte de producteurs, d’industriels, de commerçants ou
autres agents commerciaux, sans être lié envers eux par un contrat de travail.

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NB – L’intermédiaire de commerce est un commerçant.
F – Les actes effectués par les sociétés commerciales.
La commercialité de ces actes ne faite l’ombre d’aucun doute puisque ces sociétés sont commerciales.
Il en est ainsi des sociétés commerciales par la forme qui sont la SARL, la SA, la SNC, et la société en
commandite simple (SCS).
G- Les actes de commerce en raison d’une entreprise.
1 – Les industries extractives
L’Acte uniforme considère que les activités extractives ont un caractère commercial dès lors que
l’exploitation est faite industriellement c’est à –dire dans des ateliers ou des usines avec usage de
machines ; ce qui traduit bien l’idée de l’entreprise et exclut les exploitations artisanales ou villageoises.
2 – Les entreprises culturelles
a- Les entreprises de spectacles publics
IL s’agit des spectacles publics que sont le théâtre, le cinéma, les prestations musicales …
Mais pour qu’ils soient commerciaux, il faut que :
 Les spectacles soient donnés habituellement
 Les spectacles soient publics
 Les spectacles soient donnés dans un but de spéculation, c’est-à-dire dans le but de réaliser des
bénéfices.
b- Les entreprises d’édition
Le code de commerce n’avait pas prévu les entreprises d’édition ; mais la jurisprudence avait admis que
les entreprises d’édition sont des entreprises commerciales car elles sont des intermédiaires intéressés
dans la circulation des œuvres intellectuelles.
L’Acte Uniforme, non plus n’a pas prévu l’entreprise d’édition ; mais l’analyse faite sous l’empire du code
de commerce demeure encore valable.
H- Les contrats entre commerçants pour les besoins de leur commerce
Il s’agit de tous les contrats et engagements de toute nature que contracte les commerçants, personnes
physique ou morale, dans le cadre de leurs activités. Ces actes sont commerciaux par nature.
III – Les actes de commerce par accessoire
Ce sont des actes de nature civile qui deviennent actes de commerce parce qu’accomplis par un
commerçant dans l’exercice de sa profession. Ainsi l’achat d’un véhicule par un commerçant pour son
usage personnel est un acte civil. Mais si l’achat est effectué pour les besoins du commerce, il devient
un acte de commerce. Il est ici question de l’application de la règle selon laquelle « l’accessoire suit le
principal »
A. Principe
Deux contions sont exigées par la jurisprudence :
 L’auteur de l’acte doit être commerçant (personne physique ou société commerciale)

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 L’acte doit être accompli pour les besoins de l’activité commerciale de son auteur.
Exemple : un commerçant achète pour ses besoins personnels, un mobilier de bureau, il s’agit d’un acte
civil. Si le même achat est fait pour son entreprise, il devient commercial en tant qu’accessoire de
l’activité professionnelle.
B. Application
Afin de faciliter la preuve du rattachement de l’acte à l’activité de son auteur, la jurisprudence a posé une
présomption de commercialité des actes accomplis par un commerçant dans l’exercice de sa profession.
Cette présomption est simple, la preuve contraire peut être apportée soit par le commerçant lui-même,
soit par son contractant. Ainsi tous les actes accomplis par un commerçant sont présumés faits pour les
besoins de son commerce quelle que soit leur nature.
IV – Les actes mixtes
IL arrive dans la pratique qu’un même acte concerne à la fois un commerçant et un non-commerçant.
L’acte mixte est celui qui est commercial pour l’une des parties et civil pour l’autre.
Exemple : Le commerçant détaillant vend des marchandises qu’il a achetées dans ce but : il fait un acte de
commerce. En revanche, le consommateur achète les marchandises pour son usage personnel : il fait un acte
civil. L’opération est donc commerciale pour le vendeur et civil pour l’acheteur.
Le régime juridique des actes mixtes présente des aspects particuliers
1- Le tribunal compétent en cas de litige
Si le demandeur est civil, il a le choix entre le tribunal civil et le tribunal de commerce. Si le demandeur
est commerçant, la compétence revient au tribunal civil
2 –Les règles de preuve
Le régime des actes mixtes en matière de preuve est fonction de la personne contre qui la preuve est
faite :
-Si la preuve est faite par le non commerçant contre le commerçant, le principe de la liberté de preuve en
matière commerciale est admis.
-Par contre, si c’est le commerçant qui fait la preuve contre le non commerçant les règles du droit civil
devront s’appliquer.
3- En matière de solidarité
La solidarité se présume entre codébiteurs commerçants d’un créancier civil. La réciproque n’est pas
valable, c’est-à-dire que la solidarité ne se présume pas entre codébiteurs civils d’un créancier
commerçant.
4- En matière de mise en demeure
La mise en demeure est l’acte par lequel un créancier demande à son débiteur d’exécuter son obligation.
Elle a pour effet principal de faire courir les dommages et intérêts moratoires. En matière civile, elle est
faite par exploit d’huissier alors qu’en matière commerciale elle est faite par tous moyens. Le créancier
commerçant ne peut donc mettre le débiteur civil en demeure que par les modes du droit civil alors que
le civil peut mettre le commerçant en demeure par tous moyens.
§II- Le critère général des actes de commerce

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Le code de commerce loin de définir les actes de commerce en donne une énumération. Cette
énumération tout en étant incomplète est faite dans un grand désordre. La doctrine va donc s’attacher à
la recherche d’un critère général de ces actes en vue de permettre leur étude.
I- Les critères proposés

a- Le critère de la circulation
Selon cette théorie, l’acte de commerce est un acte qui s’interpose dans la circulation des richesses,
depuis la production jusqu’à la consommation, un acte d’entremise donc. Cette théorie est certes exacte,
mais ne s’adapte qu’aux opérations d’intermédiaires. L’entreprise d’édition ne répond pas toujours à
l’idée de circulation
b- Le critère de la spéculation
L’acte de commerce est un acte de spéculation, un acte réalisé dans le seul but du profit. Ce critère est
pertinent certes, mais le commerçant ne se contente pas de spéculer : il travaille. De plus, plusieurs
activités civiles recherchent aussi du profit (les activités agricole par exemple).
c- Le critère de l’entreprise
L’acte de commerce serait celui fait par une entreprise, c’est-à-dire une organisation qui met en œuvre
des moyens matériels et humains en vue de la production de biens et services marchands. Cet autre
critère se révèle aussi insuffisant dans la mesure où les entreprises ne sont pas exclusivement
commerciales. Il existe des entreprises artisanales, agricoles… De plus, plusieurs actes ont un caractère
commercial alors qu’ils sont accomplis de façon isolée.
II- Intérêts de la détermination des actes de commerce

 Faire des actes de commerce à titre de profession habituelle confère la qualité de commerçant ;
c’est ainsi qu’en la matière, la qualité exigée est plus stricte.
 La prescription : elle est de 5 ans pour les créances commerciales et 30 pour les créances civiles.
 La preuve : elle est libre en matière commerciale. En matière civile, l’écrit est exigé dès lors que
l’intérêt pécuniaire de l’affaire dépasse 500 F en principal.
 La faillite et la liquidation des biens ne peuvent être encourues qu’en cas de défaut de paiement
d’une dette commerciale.
 La solidarité se présume en matière commerciale alors qu’elle doit résulter clairement de l’acte en
matière civile. Elle ne se présume donc pas en matière civile.
 Les intérêts moratoires sont plus élevés en matière commerciale.
 Pour les dettes résultant d’une lettre de change, d’un billet à ordre, le délai de grâce est écarté.
Section II- L’EXERCICE DE LA PROFESSION COMMERCIALE

L’exercice de l’activité commerciale est dominé par un principe : c’est celui de la liberté du commerce et
d’industrie. Le corollaire de ce principe est le libre accès et la libre exploitation de l’activité commerciale.

§I- La qualité de commerçant

Aux termes de l’article 2 l’Acte Uniforme relatif au Droit Commercial Général « sont commerçant ceux qui
exercent des actes de commerce et en font leur profession habituelle ». Le texte pose donc deux
conditions qui permettent d’acquérir la qualité de commerçant :
 L’exercice d’actes de commerce ;

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 à titre de profession habituelle.

A ces deux conditions il faut ajouter une troisième :


 les actes doivent être accomplis à titre personnel et indépendant
A- L’accomplissement d’actes de commerce

IL s’agit d’actes de commerce par nature ; c’est la répétition professionnelle d’actes de commerce par
nature qui confère la qualité de commerçant. Cette règle vaut pour les commerçants personnes
physiques, car en ce qui concerne les sociétés, à l’exception de quelques-unes, elles sont commerciales
par la forme

B - L’accomplissement d’actes à commerce de titre de profession habituelle


L’idée de profession implique la répétition habituelle d’actes de commerce. Ainsi quelques actes isolés
ne confèrent pas la qualité de commerçant. Quant à la répétition habituelle, il faut qu’elle constitue
véritablement une profession c’est-à-dire une activité suivie, avec les habitudes sociales qui y sont
attachées, traduisant la volonté de tirer de celle-ci tout ou partie des ressources nécessaires à
l’existence.
L’activité exercée n’a pas à être exclusive pour conférer la qualité de commerçant. Ainsi, l’étudiant qui
achète pour revendre des chemises en vue d’assurer sa subsistance et financer ses études est un
commerçant. Mais il ne faut pas que les actes de commerce constituent l’accessoire d’une profession
civile ; sinon il s’agira d’actes civils et ne donneraient pas à leur auteur la qualité de commerçant. C’est
l’exemple du directeur d’auto-école, enseignant, qui vendrait des codes de la route à ses élèves.
C- L’exercice d’actes de commerce à titre indépendant
Pour avoir la qualité de commerçant, il faut, en plus agir pour son propre compte, à ses risques et périls
et en toute indépendance. Ceux qui, bien que participant à une activité commerciale, ne jouissent pas
d’une indépendance suffisante ne sont pas commerçants.
Exemple : les salariés du commerçant liés par un contrat de travail.
Remarque : L’artisan
La qualité de commerçant est à distinguer de celle de l’artisan.
L’artisan se définit comme un professionnel qui a un travail essentiellement manuel. C’est un travailleur
indépendant qui prend part personnellement à l’exécution du travail et qui vit surtout du produit de son
travail et de celui de sa famille.
 L’entreprise artisanale
L’artisan peut certes exploiter une entreprise qu’on qualifierait alors d’entreprise artisanale. Mais son
travail essentiellement manuel autorise qu’il soit distingué du commerçant. Au surplus, il ne doit
spéculer ni sur le travail d’un trop grand nombre d’employés, ni sur des machines importantes,
ni sur des stocks trop important, ni sur la vente de produits qu’il ne fabrique pas lui-même.
Exemples d’artisans : blanchisseurs, maçons, peintres, menuisiers, cordonniers…
 Le statut de l’artisan

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Principe : n’étant pas commerçant, l’artisan n’est pas soumis aux règles du droit commercial. Les actes
qu’il accomplit dans ses rapports avec ses clients et fournisseurs sont des actes de nature civile et
soumis à la compétence des tribunaux civils. Il n’est en outre pas soumis aux obligations
professionnelles du commerçant et ne peut pas encourir la liquidation des biens, le règlement judiciaire
ou la faillite. Il est inscrit au répertoire des métiers
Atténuation du principe : cependant, les artisans bénéficient de l’application de dispositions du droit
commercial qui leur sont favorables, telles le renouvellement de leurs baux dans les mêmes conditions
que le renouvellement des baux commerciaux.

§II– Les conditions d’accès à la profession commerciale


Elles sont essentiellement de trois ordres :
I- Les conditions de capacité

Aux termes de l’article 6 de l’Actes Uniforme relatif au Droit Commercial Général, « nul ne peut accomplir
des actes de commerce à titre de profession habituelle, s’il n’est juridiquement capable d’exercer le
commerce».
Cette condition concerne les mineurs et les majeurs incapables.
A – Les mineurs
Est mineur celui qui est âgé de moins de 21 ans. Le mineur est frappé d’une incapacité générale
d’exercice. Il ne peut donc en principe pas faire le commerce.
Cependant le mineur être émancipé. Auquel cas, il est considéré comme un majeur sur le plan civil et
pourra faire le commerce. Le mineur non émancipé ne peut pas faire le commerce quel que soit son âge.
Aucune autorisation ne peut lever cette interdiction. De même, ses représentants légaux ne peuvent le
faire en son nom ; tous les actes de commerce qui pourraient être accomplis par lui-même ou en son
nom, sont nuls de nullité relative.
Pour ce qui est donc du mineur émancipé, la seule émancipation ne confère pas de facto la capacité
commerciale :
-Il faut qu’il ait 18 ans révolus ;
-Qu’il ait une autorisation spéciale du père ou de la mère qui a l’exercice de la puissance
paternelle ;
-Enfin que cette autorisation soit inscrite au registre de commerce et du crédit mobilier ;
Il sera donc réputé majeur pour tous les besoins de son commerce.
B –Les majeurs incapables.
Les majeurs incapables sont ceux qui sont dans un état habituel de fureur de démence, d’imbécillité pour
lesquels l’interdiction a été prononcée par le tribunal. Assimilés aux mineurs, ces personnes ne peuvent
nullement faire le commerce. De même leurs représentants ne peuvent le faire en leur nom.

II – La femme mariée commerçante

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La femme mariée jouit de la pleine capacité civile. Elle est de ce fait libre d’exercer une profession de
son choix sauf si cette porte atteinte à l’intérêt de la famille. Le problème qui pourrait se poser est relatif
à ses pouvoirs dans l’exercice d’un commerce qui doit être séparé de la profession du mari.
1- Une profession séparée de celle du mari.

La femme n’est commerçante que si son activité commerciale est séparée de celle de son mari
commerçant.
En l’espèce, si les deux époux exploitent ensemble un fonds de commerce, le mari seul est commerçant.
Cette règle était fondée sur l’idée qu’en exploitant un fonds de commerce avec son mari, chef de famille,
la femme n’avait pas une indépendance suffisante propre à l’exercer du commerce. Mais, depuis la
dernière modification de la loi sur le mariage (loi N° 2013-33 du 25 janvier 2013 portant abrogation de
l’article 53 et modifiant les articles 58, 59, 60 et 67 de la loi N° 64-375 du 7 octobre 1964 relative au
mariage), il n’est plus question de chef de la famille, si bien que les deux composantes du couple
concourent à l’épanouissement de la famille. Ainsi, un seul sera commerçant, l’homme ou la femme. Par
ailleurs, cette règle évite que les deux époux soient mis en faillite.
Sous l’empire de la loi de 1964 relative au mariage, le mari pouvait s’opposer à l’exercice d’une activité
commerciale de sa femme ; à charge pour celle-ci de saisir le juge pour obtenir la mainlevée de ladite
opposition. La loi de 1983 va affranchir la femme de cette prérogative du mari, en indiquant en son
article 67 nouveau que « la femme peut exercer une profession séparée de celle de son mari, à moins
qu’il ne soit judiciairement établit que l’exercice de cette profession est contraire à l’intérêt de la famille ».
À partir de ce moment, il appartient au mari de saisir le juge s’il veut obtenir que sa femme cesse une
activité qui s’avère contraire à l’intérêt de la famille. Avec la nouvelle loi sur le mariage, le problème ne
se pose plus.
Dans l’exercice de son activité séparée, quels sont les pouvoirs qui sont reconnus à la femme ?
2- Les pouvoirs de la femme mariée commerçante.
Lorsqu’elle exerce une activité séparée de celle de son mari, tous les gains et salaires que la femme
acquière sont réservés à son administration et à sa libre disposition. Sur ces biens, elle a les mêmes
droits que ceux reconnus au mari pour administrer les biens communs.
Quels sont les biens qu’elle engage dans l’exercice de sa profession ? La réponse à cette question est
fonction du régime matrimonial adopté par le couple.
 S’il s’agit d’un régime de séparation de biens, la femme n’engage que ses propres biens.
 S’il s’agit d’un régime de communauté de biens, il faut distinguer entre les biens propres de
chacun des époux, les biens communs et les biens communs réservés.
1/ La femme exerçant le commerce engage toujours les biens réservés.
2/ Pour les autres catégories de biens, il faut distinguer selon que le mari a fait une opposition
fondée ou non.
-s’il y a eu opposition et que malgré cela la femme continue d’exercer son commerce, elle n’engage
que ses propres biens en plus des biens réservés.
-s’il n’y a eu aucune opposition ou si celle –ci n’est pas fondée, elle engage tous les biens du ménage à
savoir les biens communs (plus les réservés), ses biens propres et ceux du mari.

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III- Les conditions de moralité.

Elles concernent les incompatibilités, les interdictions et les déchéances.


1- Les incompatibilités.
L’incompatibilité est une interdiction faite à certaines personnes d’exercer le commerce en raison de leur
profession. Aussi l’exercice de la profession commerciale est-elle incompatible avec la qualité de militaire
de carrière et de fonctionnaire, la qualité d’officier ministériel et d’auxiliaire de justice (notaires, huissiers,
greffiers, commissaires-priseurs etc.)
Les actes de commerce accomplis malgré une incompatibilité conservent leur caractère commercial, et
peuvent entraîner pour l’auteur l’acquisition de la qualité de commerçant, le prononcé de sanctions
professionnelles disciplinaires ou propres au droit commercial (Exemple du notaire qui spécule avec
l’argent que lui ont confié ses clients Il peut être déclaré en liquidation des biens et en faillite
personnelle.)
2- Les interdictions.

Les commerces susceptibles de compromettre la sécurité publique ou la défense nationale (trafic


d’armes de guerre), la moralité publique (sans autorisation, l’ouverture d’une maison de jeux n’est pas
permise), ou la santé publique (la vente de stupéfiants) sont interdits.
Certains commerces sont interdits parce qu’ils sont du monopole de l’Etat pour les raisons d’intérêts
publics.
Exemple : vente des timbres.
D’autres sont étroitement surveillés par l’Etat ou par des organismes spécialisés.
Exemple : La profession du pharmacien doit être exercée dans le cadre des règles professionnelles établies par
l’ordre des pharmaciens. D’autres sont subordonnées à des conditions techniques d’exploitation (exemple
des boulangeries). D’autres encore à des garanties financières (les banques, les agences d’affaires). D’autres
enfin à l’obtention d’une carte professionnelle ou d’une licence (café, transports).
3- Les déchéances.

La déchéance consiste dans la défense faite à une personne de moralité douteuse d’exercer le
commerce pour son compte ou pour le compte d’autrui, dans le but de moraliser la profession
commerciale. Il s’agit des personnes ayant subi certaines condamnations pénales : condamnation pour
escroquerie, abus de confiance, infraction fiscale, crime et délits de droit civil ou infraction en matière
économique ou douanière.
Section III- Les obligations professionnelles des commerçants

Les lois commerciales et fiscales imposent de nombreuses obligations aux commerçants. Ces
obligations concernent
I -L’obligation d’immatriculation.

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Comme le commerçant vit de crédit, il est bon que les personnes appelés à faire crédit à des
commerçants puissent obtenir assez vite un ensemble de renseignement susceptible de justifier ce
crédit, ou au contraire, d’inspirer une resserve. On souhaiterait avoir des informations fiables sur un
commerçant. C’est précisément dans le but de renseigner les tiers que le législateur oblige les
commerçants à s’inscrire sur un registre spécial : le Registre de Commerce et du Crédit Mobilier (RCCM)
sur lequel sont mentionnés tous les faits susceptibles d’intéresser les personnes qui veulent traiter avec
eux.
En résumé le RCCM est un instrument de publicité qui fournit des informations relatives au commerçant
et à son activité. Il est établi au greffe du tribunal ayant compétence en matière commerciale.
A- Organisation.
Le RCCM comprend 3 éléments : les registres locaux, le registre central, et la publication au journal
officiel.
1- Le registre local.

Le registre local est tenu au siège de chaque tribunal de première instance (TPI) ou section de chaque
tribunal. C’est le greffier en chef qui est chargé de la tenue de ce registre sur la surveillance du juge. Le
registre local comprend deux parties : une partie chronologique et une partie analytique.
2-Le registre central
IL est tenu au greffe de la Cour d’Appel d’Abidjan. IL contient les synthèses des renseignements
enregistrés dans les registres locaux. En effet les greffiers des tribunaux sont tenus d’envoyer chaque
mois au greffe de la Cour d’Appel d’Abidjan les renseignements qu’ils ont enregistrés dans les registres
locaux
3- La publication
La publication dans le Journal Officiel des déclarations faites au registre de commerce est obligatoire. Le
greffier est tenu de faire parvenir au Journal Officiel un relevé des inscriptions qu’il a reçues au cours du
trimestre. Par ailleurs il est possible à toute personne intéressée d’obtenir des certificats ou des copies
d’inscription en s’adressant au registre central ou local.

B- Fonctionnement du RCCM
1 –Déclaration à faire pour s’inscrire.

Pour s’inscrire au RCCM, le commerçant doit adresser une déclaration en trois exemplaires sur papier
libre et signé par lui au greffier du tribunal dans le ressort duquel il va exploiter son fonds : les unes
concernent le commerçant, les autres, le fonds de commerce.
a) Indications relatives au commerçant.
La déclaration doit indiquer les nom et prénoms du commerçant, le nom sous lequel il exerce son
commerce et s’il y a lieu son surnom ou son pseudonyme, ses date et lieu de naissance, sa nationalité ;
s’il s’agit d’un mineur l’autorisation expresse de faire le commerce qui lui a été donnée, le régime
matrimonial du commerçant ; pour les étrangers, le titre de séjour.

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b) Indications relatives au fonds de commerce.

La déclaration doit préciser :


 L’objet du commerce, la désignation précise du lieu de l’exploitation
 Les lieux où sont situées les succursales, ou agences du fonds, l’enseigne ou le nom commercial de
l’établissement, les nom, prénoms, date et lieu de naissance des fondés de pourvoir, les
établissements de commerce que le déclarant a précédent exploités ou ceux qu’il exploite dans le
ressort d’autres tribunaux.

2- Les modifications au registre du commerce et du crédit mobilier (RCCM)


Le commerçant une fois inscrit a l’objet de notifier les modifications importantes qui peuvent intervenir
dans sa vie et dans son activité. C’est l’objet des inscriptions modificatives lorsque sa situation
matrimoniale change par exemple ou lorsque l’entreprise change
C- Les effets de l’inscription au RCCM

L’inscription au RCCM est une obligation professionnelle du commerçant. Elle confère automatiquement
à l’inscrit la qualité de commerçant. L’inscription établit une présomption positive de la qualité de
commerçant, c'est-à-dire qu’une personne inscrite au RCCM est réputée être commerçante. Cependant
le non inscrit au RCCM ne peut se prévaloir de sa qualité vis à vis des tiers ou des administrations
publiques.
En revanche, les personnes non inscrites au RCCM ne peuvent invoquer leur défaut d’inscription pour
se soustraire aux obligations et aux responsabilités inhérentes à la qualité de commerçant. Elles peuvent
donc être assignées devant le tribunal de première instance qui appliquera les règles du droit
commercial, être mises en faillite et se voir opposer les moyens de preuve du droit commercial.
IL faut noter pour terminer que l’immatriculation au RCCM a un caractère personnel et que nul ne peut
être immatriculé à titre principal sur plusieurs RCCM ou sur un même registre sous plusieurs numéros.
II- L’obligation de comptabilité : la tenue des livres de commerce.
A- L’utilité de cette obligation
Cette obligation présente des intérêts certains pour
-Le commerçant lui-même
-Les tiers (la comptabilité représente l’élément d’information des tiers. IL faut veiller à ce que cet
élément ne soit falsifié et qu’il soit tenu avec des garantis d’authenticité)
-L’Etat (problème fiscal)
B- Les livres obligatoires.
1 – Le livre journal.
C’est un registre qui présente jour par jour les opérations d’un commerçant, ses créances, ses dettes,
tout ce qu’il paye ou reçoit. Il peut le faire mensuellement à condition de conserver les documents
permettant de vérifier ces opérations jour par jour.

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2- Le livre d’inventaire.
Le commerçant doit dresser tous les ans un inventaire des éléments actifs et passifs de son entreprise.
Le bilan et le compte pertes et profits sont copiés sur ce livre d’inventaire.
3- Le grand livre
IL est tenu par compte de client et de fournisseur. Ainsi chaque fois qu’une opération est passée avec un
client déterminé, l’opération est reportée sur son compte. Le grand livre doit récapituler la balance
générale pour permettre l’appréciation de l’équilibre comptable.

C – Les livres facultatifs


 Le livre de paie exigé par le code du travail.
 Le livre de caisse : il enregistre les paiements effectués ou reçus.
 Le livre des effets : enregistre les effets de commerce à payer ou à recevoir avec leur échéance.
 Le livre brouillard ou main courante : il enregistre séance tenante toutes les opérations, lesquelles
seront inscrites par la suite, avec plus de soin sur le grand livre.
 De façon générale tous les livres qui paraissent utiles au commerçant.
D – Les règles relatives à la tenue des livres
 A l’ouverture de l’activité : pour rendre impossible toute adjonction ou toute suppression de pages,
les livres doivent être côtés et paraphés soit par le juge, soit par le maire ou un adjoint, soit par le chef
de circonscription administrative ou son adjoint.
 En cours d’exercice : ces livres doivent être tenus chronologiquement sans blanc ni altération
d’aucune sorte. (Rectification par contre-passation d’écriture).
 Après usage, ces livres doivent être conservés pendant 10 ans.

E- Force probante des livres.

 Les livres de commerce régulièrement tenus par le commerçant font preuve contre lui pour faits de
commerce.
 Les livres de commerce ne peuvent pas servir de preuve contre des personnes non commerçantes.

F- La production des livres en justice


Dans le cours d’une contestation, une partie peut demander à son adversaire de présenter ses livres de
commerce. La présentation peut aussi être ordonnée d’office par le juge. Le commerçant ne présente
que la partie des livres qui intéresse le litige afin de sauvegarder le secret des affaires.
G- Les sanctions
Le commerçant qui ne tient pas sa comptabilité peut être condamné à une peine d’emprisonnement qui
peut aller jusqu'à 2 ans et à une amende qui peut atteindre 24.000.000.F CFA. Si le commerçant tient
irrégulièrement ou incomplètement sa comptabilité il est passible d’une peine d’emprisonnement de 1 à 6
mois et d’une amende de 50.000 F à 1.000.000 F CFA. (Idem en cas de refus).
En cas de falsification : 5 ans d’emprisonnement plus amende 100.000 F à 1.000.000 F CFA. Dans tous
ces cas, il peut en outre être prononcé :
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-la fermeture de l’établissement pendant 3 mois au moins et 1 an au plus
-L’interdiction d’exercer le commerce pendant 6 mois au moins et 5 ans au plus.
III- Les autres obligations.
Les commerçants ont des obligations fiscales particulières liées à leur activité commerciale même s’ils
ne sont pas inscrits au registre de commerce. Ils doivent payer la patente, les impôts sur le bénéfice
industriel et commercial (BIC), la taxe sur le chiffre d’affaires, les impôts sur salaires (pour ceux qui
emploient de la main d’œuvre).
Dans la pratique, l’Etat fait preuve de beaucoup de clémence à l’égard du secteur informel c’est-à-dire
des commerçants non-inscrits au registre de commerce.
IV-Les droits des commerçants.

En contrepartie des obligations qui lui sont imposées par la loi, le commerçant dispose de certains droits.
 Le droit d’élire les membres des chambres de commerce et d’industrie. La chambre de commerce
et la chambre d’industrie sont des groupements professionnels de commerçants et industriels en vue
de défendre les intérêts professionnels de ceux –ci vis à vis des pouvoirs publics. Ces
établissements représentent les intérêts des commerçants et industriels dans les problèmes
juridiques, économiques et fiscaux.
 Le droit au renouvellement du bail lorsque celui –ci arrive à terme.
 Le droit à la protection de certains éléments de son fonds de commerce comme la clientèle, le nom
commercial, l’enseigne …qui doivent être protégés contre la concurrence déloyale c’est-à-dire la
concurrence qui nuit aux intérêts du commerçant.

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Chapitre II- L’ENTREPRENANT

La réforme de l’OHADA qui date de 2010 a introduit une nouvelle catégorie d’acteur intervenant dans le
domaine des affaires : l’entreprenant. Le statut de l’entreprenant introduit dans l’Acte Uniforme relatif au
Droit Commercial Général constitue une réelle innovation. Ce statut concerne tout professionnel
entrepreneur individuel, qui exerce une activité professionnelle civile, commerciale, artisanale ou agricole
(Art. 30 AUDCG).
I- Définition de l’entreprenant

« L’entreprenant est un entrepreneur individuel, personne physique qui, sur simple déclaration
prévue dans le présent Acte uniforme, exerce une activité professionnelle civile, commerciale,
artisanale ou agricole». (Art. 30 AUDCG).
II- Statut de l’entreprenant

L’entreprenant conserve son statut si le chiffre d’affaires annuel généré par son activité pendant deux
exercices successifs n’excède pas les seuils fixés dans l’Acte uniforme portant organisation et
harmonisation des comptabilités des entreprises au titre du système minimal de trésorerie.
Ce chiffre d'affaires annuel est en ce qui concerne les commerçants et les artisans, d’une part, celui de
leurs activités de vente de marchandises, d’objets, de fournitures et denrées ou de fourniture de
logement et, d’autre part, celui de leurs activités de prestations de services, et, en ce qui concerne les
agriculteurs, celui de leurs activités de production.
Lorsque, durant deux années consécutives, le chiffre d’affaires de l’entreprenant excède les limites
fixées pour ses activités par l’État partie sur le territoire duquel il les exerce, il est tenu, dès le premier
jour de l’année suivante et avant la fin du premier trimestre de cette année de respecter toutes les
charges et obligations applicables à l’entrepreneur individuel. Dès lors, il perd sa qualité d'entreprenant
et ne bénéficie plus de la législation spéciale applicable à l'entreprenant.
Il doit en conséquence se conformer à la réglementation applicable à ses activités.
L’entreprenant, qui est dispensé d’immatriculation au Registre du Commerce et du Crédit Mobilier, est
tenu de déclarer son activité tel qu'il est prévu dans le présent Acte uniforme.
Chaque État partie fixe les mesures incitatives pour l’activité de l’entreprenant notamment en matière
d’imposition fiscale et d’assujettissement aux charges sociales. » (Art. 30 AUDCG).
Les seuils de chiffre d’affaires annuel visé par l’alinéa 2 de l’article 30 précité, sont fixés comme suit :
 Trente (30) millions de F CFA pour les entreprises de négoce ;
 Vingt (20) millions de F CFA pour les entreprises artisanales et assimilés ;
 Dix (10) millions de F CFA pour les entreprises de services.

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Le recours au statut de l’entreprenant est simplifié : il suffit d’une simple déclaration. Le numéro de
déclaration est strictement personnel. De même, nul ne peut être déclaré comme entreprenant à
plusieurs registres ou sous plusieurs numéros à un même registre. Par ailleurs, l’entreprenant ne peut
être en même temps immatriculé au registre de commerce et du crédit mobilier. Il n’a pas le même statut
que les personnes immatriculées au RCCM. (Article 64 AUDCG)
Il apparait à l’évidence, que les greffiers des tribunaux compétents doivent tenir des registres spéciaux,
différents du RCCM, destiner à recevoir les déclarations des entreprenants.
Il peut être titulaire d’un fonds de commerce et bénéficie des dispositions propres au bail professionnel
(Art. 101 AUDCG).
II - OBLIGATIONS COMPTABLES DE L’ENTREPRENANT
Les obligations comptables sont réduites.
L’entreprenant est tenu d’établir, dans le cadre de son activité, au jour le jour, un livre mentionnant
chronologiquement l’origine et le montant de ses ressources en distinguant les règlements en espèces
des autres modes de règlement d’une part, la destination et le montant de ses emplois d’autre part. Ledit
livre doit être conservé pendant cinq ans au moins. (art.31)
En outre, l’entreprenant qui exerce des activités de vente de marchandises, d’objets, de fournitures et
denrées ou de fourniture de logement doit tenir un registre, récapitulé par année, présentant le détail des
achats et précisant leur mode de règlement et les références des pièces justificatives, lesquelles doivent
être conservées. (Article 32)
III- Prescription

Il résulte de l’article 33 que les obligations nées à l’occasion de leurs activités entre entreprenants, ou
entre entreprenants et non entreprenants, se prescrivent par cinq ans si elles ne sont pas soumises à
des prescriptions plus courtes.
Cette prescription extinctive est soumise à la loi régissant le droit qu’elle affecte.

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L’OBLIGATION DE LOYALE CONCURRENCE.

En régime d’économie libérale, la concurrence constitue la loi du commerce en ce qu’elle est le corollaire
du principe de la liberté du commerce et de l’industrie. Toutefois, la concurrence doit être loyale, faute de
quoi des sanctions pourraient être prises à l’encontre de l’auteur de la concurrence déloyale.

I- Définition et manifestations de la concurrence déloyale


A- Définition
La concurrence déloyale est le fait d’un commerçant qui de mauvaise foi, détourne ou tente de
détourner, nuit ou tente de nuire aux intérêts d’un concurrent par des moyens contraires aux lois ou à
l’honnêteté professionnelles.
B- Les manifestations de la concurrence déloyale.
La concurrence déloyale se traduit de manières diverses et se matérialise par :

 Une atteinte au nom commercial ou la raison sociale.


Dans ce cas, il y aura usurpation du nom dans le dessein de semer la confusion afin d’induire la clientèle
en erreur.
 Une atteinte à l’enseigne.
L’enseigne est une dénomination ou un emblème qui sert à individualiser l’établissement, un signe de
ralliement à la clientèle. Elle doit avoir un caractère original, spécifique et non générique.
Exemples :- Chez Koudou et non alimentation générale
-Le hall des vins est une enseigne trop générale ou commune pour être protégée.
En cas de contestations, c’est le commerçant qui justifie de la priorité d’utilisation qui doit l’emporter.

NB – IL n’y a concurrence déloyale que si l’utilisation de l’enseigne crée une confusion entre deux
établissements du même genre s’adressant à la même catégorie de clients. En outre, l’action en
concurrence déloyale tendant à la protection de l’enseigne est accordée sans qu’il ne nécessaire de
démontrer l’existence d’un préjudice déjà subi. IL suffit d’établir l’usurpation de l’enseigne et le tribunal
peut ordonner des mesures tentant à empêcher toute confusion dans l’avenir.

 Un dénigrement. C’est le cas notamment lorsqu’un commerçant attaque un autre dans son
honorabilité, sa compétence ou sa solvabilité. Il peut également porter sur les produits fabriqués ou
vendus par le concurrent.
 Une désorganisation interne de l’entreprise concurrente.
Exemple : débauchage du personnel, incitation à la grève.
 Des menaces adressées à la clientèle ou au concurrent.
 Une désorganisation générale du marché notamment par une publicité mensongère, la vente à
perte.

II – La protection contre la concurrence déloyale.

Le commerçant victime d’actes de concurrence déloyale dispose d’une action dite action en concurrence
déloyale qu’il lui est loisible de mettre en œuvre. De même, les parties peuvent limiter
conventionnellement la libre concurrence.

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A- L’action en concurrence déloyale.
1 – Conditions de recevabilité de l’action
L’action en concurrence de loyale ne peut être exercée que s’il existe une faute, un préjudice et un lien
de causalité entre ces deux premières conditions.
 La faute
Elle est constituée par les faits et ou actes déloyaux commis par négligence ou imprudence ou
intentionnellement. La preuve de la mauvaise foi ou de l’intention de nuire n’est pas exigée.
Exemple : un commerçant commet une faute s’il utilise, sans le savoir, la même enseigne qu’un
concurrent.
 Le préjudice
Le préjudice causé peut être soit matériel consistant ainsi en une perte de clientèle, soit moral en cas
d’atteinte à la réputation. IL peut en outre être actuel ou éventuel.
 Le lien de causalité entre la faute et le préjudice.
La perte de la clientèle doit être la conséquence des actes déloyaux de concurrence.
2 – Effets de l’action
Le commerçant victime de concurrence déloyale peut obtenir condamnation du concurrent à des
dommages intérêts compensatoires du préjudice subi.
Le juge peut également prononcer des mesures préventives. Il pourra par exemple ordonner à un
commerçant de faire cesser la confusion en adjoignant un prénom à son patronyme.

B- La protection conventionnelle contre la concurrence

En dépit de la libre concurrence instituée par la loi n° 91.999 du 27 décembre 91, il n’est pas exclu que
conventionnellement les parties limitent leur propre activité afin de ne pas se faire concurrence. Les
procédés utilisés sont les clauses de non concurrence, les clauses de non rétablissement, et les
conventions d’exclusivité.
1- Les clauses de non concurrence
Elles se trouvent généralement insérées dans les contrats de travail et ont vocation à s’appliquer au
cours ou à l’expiration du contrat de travail. A travers celle –ci, un employeur obtient d’un salarié qu’en
cours ou à l’expiration de son contrat de travail, il n’ouvrirait pas une entreprise concurrente ou alors
n’offrirait pas ses services à une entreprise concurrente. Pour éviter les abus, ces clauses devraient être
limitées dans le temps, dans l’espace et dans nature de l’activité.
Aujourd’hui, est nulle de plein droit toute clause d’un contrat portant interdiction pour le travailleur
d’exercer une activité quelconque à l’expiration du contrat.
2- Les clauses de non rétablissement
Elles sont généralement insérées dans les contrats de vente ou de location gérance de fonds de
commerce ; et cela chaque fois que la personnalité du commerçant, son nom, son activité ont une
influence sur la conservation de la clientèle. Il est donc interdit au commerçant d’exercer un commerce

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semblable à celui qu’il exerçait. Cette clause pour être valable doit être limitée soit dans le temps, soit
dans l’espace.
3 - Les conventions d’exclusivité
Dans ce cas d’espèce, les parties s’entendent pour réserver l’exclusivité de l’activité ou de la fourniture
d’un produit à l’une d’entre elles. Ainsi un représentant de commerce peut recevoir d’un fabricant une
exclusivité de représentation dans un secteur déterminé. De même un commerçant ou un industriel peut
prendre l’engagement de s’approvisionner exclusivement auprès d’un fabricant. Tous les contrats
d’exclusivité sont valables à condition d’être limités dans le temps ou dans l’espace.
En sens inverse, un fabricant peut réserver à un client l’exclusivité de sa production

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Chapitre II- LE FONDS DE COMMERCE

Introduction
Un commerçant pour s’établir et s’attacher à une clientèle doit affecter un certain nombre de biens à
l’exploitation de son commerce. Ces biens meubles, en raison de leur affectation à une même activité
commerciale forment un ensemble soumis à un régime juridique particulier. Cet ensemble est appelé
‘’FONDS DE COMMERCE’’.
Aux termes de l’article 135 de l’Acte Uniforme relatif au Droit Commercial Général, « le fonds de
commerce est constitué par un ensemble de moyens qui permettent au commerçant d’attirer et
de conserver une clientèle. »
Section I- Composition et nature juridique du fonds de commerce
§I- Composition
L’article 137 précise que le fonds de commerce regroupe différents éléments mobiliers, corporels et
incorporels. C’est à dire que le fonds de commerce est uniquement composé de biens meubles.
I- Les éléments principaux du fonds de commerce (Article 136 AU DCG)

«Le fonds de commerce comprend nécessairement la clientèle et l'enseigne ou la clientèle et le nom


commercial, sans préjudice du cumul de la clientèle avec l’enseigne et le nom commercial. »

A. La clientèle ou l’achalandage.
C’est l’ensemble de personnes qui sont en relation d’affaires avec une maison de commerce. On réserve
le nom de clientèle à l’ensemble des personnes qui ont, avec la maison des relations suivies, tandis que
l’achalandage désigne les clients occasionnels ou de passage.
B. Le nom commercial ou l’enseigne
Le nom commercial est l’appellation sous laquelle le commerçant exerce son activité. Lorsque le
commerçant est une personne physique, le nom commercial peut être son nom patronymique ;
s’agissant des sociétés, le nom commercial peut être la dénomination sociale ou la raison sociale.
En ce qui concerne l’enseigne, c’est l’élément d’individualisation du fonds de commerce. Elle est un
moyen de ralliement de la clientèle. Elle peut être le nom commercial lui-même, une inscription, une
fantaisie, une image.

II- Les Eléments Secondaires


Ils ne font partie du fonds de commerce que lorsqu’ils sont nommément désignés.

A. Les éléments corporels


Il s’agit des meubles servant à l’exploitation et des marchandises.
Les meubles servant à l’exploitation sont le matériel, le mobilier, les installations, les aménagements à
condition qu’ils conservent leur nature mobilière. Les marchandises sont les stocks de matières
premières ou les produits destinés à la vente.

B. Les éléments incorporels

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1. Le droit au bail :
Le bail est un contrat par lequel un propriétaire accorde à un tiers le droit de jouir d’un bien meuble ou
immeuble pour un prix et un temps déterminés.
En général le commerçant n’est pas propriétaire de l’immeuble dans lequel il exploite son commerce. Il y
est du fait d’un contrat de bail. Il a droit au renouvellement de ce contrat de bail.
Peuvent prétendre au renouvellement de leurs baux arrivés à expiration les locataires des immeubles ou
locaux à usage commercial, industriel, artisanal ou professionnel.
Le locataire doit remplir certaines conditions pour bénéficier de ce droit. Il doit justifier avoir exploité le
local conformément aux stipulations du contrat de bail, l’activité prévue à celui-ci, pendant une durée
minimale de 2 ans. Lorsque le bail est à durée déterminée, le locataire qui veut obtenir le renouvellement
de son droit au bail doit en faire la demande au plus tard 3 mois avant la date d’expiration du bail, sous
peine de déchéance.
Le bailleur s’il ne veut pas renouveler le contrat de bail doit manifester son refus dans un congé donné
au locataire 6 mois à l’avance (contrat à durée indéterminée) ou s’opposer à l’occasion de la demande
de renouvellement.
Dans ce cas, le bailleur devra régler au locataire une indemnité d’éviction. Elle est égale au préjudice
causé par le défaut de renouvellement ou à la valeur marchande du fonds de commerce, déterminée
suivant les usages de la profession. Mais le bailleur peut ne pas indemniser le locataire dans les cas
suivants :
Motifs graves et légitimes à l’encontre du locataire sortant.
Exemple : non payement des loyers, cessation de l’exploitation du fonds
S’il est établi que l’immeuble doit être détruit (démoli) en vue de sa restauration parce qu’étant vétuste ou
insalubre, et donc ne pouvant être occupé sans danger en raison de son état. Après la reconstruction, le
locataire aura un droit de priorité à la relocation. Si le local change de destination ou si le bailleur n’offre
pas au preneur un bail dans les nouveaux locaux, il devra lui verser une indemnité d’éviction.
a. Les licences d’exploitation
Il s’agit des licences ou permissions exigées pour l’exercice de nombreuses activités commerciales.
Ces licences d’exploitation, lorsqu’elles ont un caractère personnel, tenant compte de la qualification
professionnelle du requérant (exemple du pharmacien) elles ne font pas partie du fonds de commerce
parce que ne pouvant être cédées.
b. Les droits de propriété industrielle
Ce sont les brevets d’invention (acte qu’à l’auteur d’une invention, le droit exclusif de l’exploiter), des
marques de fabrique et de commerce [marque, signe distinctif d’un fabricant] ; des dessins et des
modèles et de tout autre droit de propriété intellectuelle nécessaire à l’exploitation.
§II- Nature juridique du fonds de commerce
Le fonds de commerce représente des traits particuliers.

 Il constitue une universalité, c’est – à – dire un tout soumis à un régime juridique distinct du
régime applicable aux éléments qui le composent. Ainsi le fonds de commerce en tant qu’entité, peut

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faire l’objet de conventions différentes de celles qui porteraient sur chacun des éléments le composant.
De même, sa composition peut varier. Il peut ne plus avoir par exemple de droit au bail.
 Les éléments conservent leur individualité. Le commerçant peut vendre séparément chaque
bien et le séparer du fonds.

 Il ne forme pas un patrimoine séparé (à part le cas de la société unipersonnelle). Le fonds


reste un élément du patrimoine du commerçant. Il ne constitue pas un patrimoine autonome. En
conséquence, les créanciers personnels du commerçant, en cas de non-paiement, peuvent saisir non
seulement les biens personnels du commerçant, mais aussi le fonds de commerce. De même les
créanciers commerciaux n’ont pas de droit de préférence sur le fonds de commerce par rapport aux
créanciers personnels qui peuvent également le saisir. Le fonds de commerce ne constitue donc pas un
patrimoine d’affectation.
N.B. : Le fonds de commerce ne comprend que des éléments mobiliers.

Section II- Les opérations juridiques sur le fonds de commerce


§ I- La Cession du fonds de commerce
La cession ou la vente du fonds de commerce est le fait pour le commerçant propriétaire du fonds, de
céder (vendre) à un tiers ses droits sur le fonds. La cession du fonds de commerce est un acte de
commerce pour l’acheteur et pour le vendeur. L’acquéreur doit donc avoir la capacité d’être commerçant.

I- Les règles tendant à protéger l’acquéreur du fonds de commerce


Ces règles ont pour but de garantir l’acheteur contre le risque d’être trompé par le vendeur sur la valeur
du fonds. Cette protection tend à rendre responsables de l’inexactitude des mentions, les intermédiaires
qui sont intervenus dans la vente du fonds, à assurer l’acheteur la possibilité de vérifier la comptabilité,
enfin à prendre à l’égard des intermédiaires des mesures tendant à exiger d’eux certaines garanties de
moralité.
1. Les mentions qui doivent être insérées dans l’acte de vente
 Le nom du vendeur ;
 Le nom du précédent vendeur ;
 La date et la nature de la précédente acquisition (achat, donation etc.), le prix en cas d’achat ;
 Le chiffre d’affaires réalisées pendant les 3 dernières années d’exploitation ;
 L’existence d’un bail s’il y a lieu.
Si l’une de ces mentions obligatoires a été mise, l’acquéreur peut demander au bailleur de prouver la
milité de l’acte de vente.
En cas d’inexactitude, l’acheteur sera en droit de réclamer des dommages et intérêts.

2. Mesures destinées à permettre à l’acheteur la vérification de la comptabilité.


La comptabilité du vendeur doit être arrêtée au jour de la cession et visée par chacune des deux parties
contractantes. Il en est de même des livres qui se rapportent aux trois dernières années précédant la
vente. Le vendeur doit les laisser à la disposition de l’acquéreur pendant les 3 ans à partir de son entrée
de jouissance.
3. Mesure prises à l’égard des intermédiaires.

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Les intermédiaires sont solidairement responsables avec le vendeur de l’inexactitude des mentions de
l’acte de vente, s’ils ont eu connaissance de celles-ci.

II. Règles tendant à protéger le vendeur


Le vendeur d’effet mobilier peut, s’il n'est pas payer du prix par l’acheteur, demander la résolution de la
vente. Il peut d’autre part demander à être payé par préférence sur le prix de l’aliénation (privilège +
action résolutoire). Pour en bénéficier, le vendeur doit faire publier la vente au registre du commerce et
du crédit mobilier.
III. Règles tendant à la protection des intérêts des créanciers du vendeur du fonds de
commerce.
 La mesure de publicité. La publicité a lieu à la diligence de l’acquéreur dans un délai de 15 jours
dans un journal d’annonces légales.
 Le droit des oppositions des créanciers ou saisies- arrêt. L’opposition ou saisie arrêt est l’acte par
lequel un créancier interdit à une personne qui doit de l’argent à son débiteur de lui verser cet argent.
 L’opposition doit être faite par exploit d’huissier (délai de 10 jours pour compter de la publicité ou
insertion dans le journal). L’opposant se fera après autoriser par le bailleur à prendre possession de
l’argent bloqué entre les mains de la personne qui le détient.
§ II-Le Nantissement du fonds de commerce.
Le nantissement est le contrat par lequel un débiteur affecte en garantie de sa dette son fonds de
commerce à son créancier. Le commerçant peut affecter son fonds de commerce en garantie pour
plusieurs raisons. Il peut s’agir du financement d’importantes opérations ou d’une urgence, par exemple
lorsque le recouvrement de la créance du créancier est en péril, le créancier peut demander au
commerçant de consentir un nantissement sur son fonds.
Le nantissement du fonds de commerce n’emporte pas dépossession du propriétaire, c’est-à-dire que le
débiteur continu à exploiter le fonds sur lequel porte le nantissement.

I. Le nantissement conventionnel
C’est une garantie offerte par l’exploitant à ses créanciers. Il porte sur le fonds commercial c’est-à-dire la
clientèle, l’enseigne, le nom commercial, mais aussi sur le droit au bail et les licences d’exploitation. Les
autres éléments du fonds de commerce font l’objet d’une mention expresse, d’un écrit qui peut être
authentique ou sous seing privé dûment enregistré.

II.Le nantissement judiciaire


Il résulte d’une décision du juge. Le juge peut donc autoriser un créancier à prendre pour sûreté de sa
créance en péril une inscription de nantissement sur le fonds ce commerce de son débiteur. Ce
nantissement pore sur les mêmes éléments que le nantissement conventionnel.
III. Les droits du créancier nanti.
Le nantissement du fonds de commerce confère au créancier un droit de préférence et un droit de suite.
Le droit de suite signifie qu’il peut faire saisir et faire vendre le bien en quelque main qu’il se trouve.
Le droit de préférence sur le prix de la vente signifie qu’il est payé par préférence aux créanciers
chirographaires. S’il y a plusieurs créanciers inscrits, leur rang respectif est déterminé par la date des
inscriptions.
Le créancier nanti dispose également d’un droit de surenchère du sixième du prix de vente.

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Exemple d’application :
Pour un fonds de commerce cédé à 3.000.000 F CFA, combien devra payer un créancier nanti qui entend faire
une surenchère ?

Réponse :
La surenchère est donc 1/6 que ce soit un créancier nanti ou un créancier chirographaire ayant fait
opposition.
Montant de la surenchère : 3.000.000 x 1/6= 500.000 F CFA
Prix à payer : 3.000.000+ 500.000=3.500.000 F CFA

§ III- La location gérance du fonds de commerce

La location-gérance est le contrat par lequel le propriétaire d’un fonds de commerce appelé bailleur ou
loueur, confie en vertu d’un véritable contrat de location, l’exploitation de son fonds à une personne
appelée ‘’gérant’’, qui exploite ce fonds en son propre nom, pour son propre compte et à ses risques et
périls, et qui paie au propriétaire un loyer. Le locataire gérant à la qualité de commerçant.
I. Les conditions de la location-gérance.
A. Les conditions exigées du bailleur
Trois conditions sont exigées du bailleur :
 Il ne doit pas avoir été interdit ou déchu de l’exercice d’une profession commerciale.
 Il doit avoir été commerçant pendant deux ans ou avoir exercé pendant une durée équivalente des
fonctions de gérant ou de directeur commercial ou technique d’une société.
 Il doit avoir exploité pendant une année au moins en qualité de commerçant le fonds mis en gérance.

Les conditions qui précèdent sont cumulatives. Cependant, l’un ou l’autre des délais peut être réduit ou
supprimé par le tribunal lorsque le requérant justifie qu’il est dans l’importé d’exploiter son fonds
personnellement ou par l’intermédiaire de ses préposés.
Ces conditions ne sont pas applicables à l’Etat, aux collectivités locales, aux EPN, aux incapables en ce
qui concerne le fonds dont ils étaient propriétaires avant la survenance de leur incapacité, aux héritiers
ou l’égalitaires d’un commerçant décédé en ce qui concerne le fonds exploité par ce dernier.
B. Les conditions exigées du locataire gérant
Le locataire doit avoir la capacité de faire le commerce. Il ne doit pas être frappé d’une incompatibilité,
d’une déchéance ou d’une interdiction de faire le commerce. Il doit en outre mettre à la tête de tous ses
documents (factures, lettres, bulletins de commande, ainsi que toutes les pièces signées en son nom ou
par lui-même) sa qualité de locataire gérant et son numéro d’immatriculation au registre du commerce de
crédit mobilier.
C. La publicité de location-gérance
Le contrat de location-gérance doit être publié dans un journal d’annonces légales dans les 15 jours qui
suivent sa passation par écrit. Le locataire gérant doit se faire immatriculer au RCCM. Le bailleur quant à
lui doit modifier son inscription personnelle avec la mention expresse de la location-gérance. Il demeure
toutefois inscrit au RCCM.
II. Les effets de la location-gérance

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A. A l’égard des parties
La location-gérance confère au locataire gérant la qualité de commerçant. Le bailleur cesse d’être
commerçant pendant la période de location mais demeure inscrit au RCCM avec sa nouvelle qualité de
bailleur.
Le bailleur ne doit pas troubler le locataire dans sa jouissance notamment par l’exploitation d’un
commerce concurrent.
Le locataire doit payer le loyer ou la redevance, ne doit pas modifier la destination du fonds ou en
étendre l’objet. Le contrat étant conclu intuitu personae, le locataire ne peut ni céder ses droits, ni sous-
louer le fonds sans autorisation du bailleur. Il doit restituer le fonds à la fin de la location.
N. B. : Jusqu’à la publication du contrat de location gérance, le bailleur est solidairement responsable
avec le locataire gérant des dettes contractées par celui-ci à l’occasion de l’exploitation du fonds. Ainsi :
 Pour les dettes nées avant le contrat de location-gérance, le bailleur est le seul responsable.
 Pour les dettes nées après et avant publication du contrat, le bailleur et le locataire gérant en sont
solidairement responsables.
 Pour les dettes survenues après la publication du contrat, le locataire est seul responsable.

B. A l’égard des tiers.

Dans le délai de 3 mois à dater de la publicité du contrat de la location-gérance, dans un journal


d’annonces légales, les créanciers du bailleur du fonds de commerce peuvent, s’ils estiment que la
location-gérance met en péril le recouvrement de leurs créances afférentes à l’exploitation du fonds de
commerce, saisir le tribunal qui pourra déclarer celles-ci immédiatement exigibles.
De même, la fin de la location-gérance rend immédiatement exigibles les dettes afférentes à
l’exploitation du fonds, contractées par la locataire gérant pendant la durée de la gérance.

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