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I- Généralités
Les appuis ont pour rôle de transmettre les efforts dus au tablier jusqu’au sol de fondation.
L’étude des appuis ne peut donc être dissociée du tablier qu’ils supportent, ni de celle du sol
de fondation sous-jacent sur lequel ils reposent.
La conception et le choix des appuis sont liés à une multitude de paramètres d’importance et
d’incidence variable (caractéristiques du franchissement, du tablier site, sol de fondation,
etc…) auxquels peuvent s’ajouter éventuellement des contraintes dans le domaine de
l‘esthétique pour les appuis vus.
La démarche à suivre en vue de la recherche d’une solution pour les appuis consiste à :
- recueillir les caractéristiques géométriques et géotechniques du franchissement ;
- définir l’emplacement possible des appuis ;
- définir le nombre et la longueur des travées ;
- arrêter les caractéristiques du tablier ;
- choisir la solution la mieux adoptée pour les appuis.
L’étude des appuis a son origine à l’amont de celle du tablier, pour se terminer à l’aval de
cette dernière.
Les données et paramètres à recueillir dépendent des conditions d’appui, que l’on peut classer
de la manière suivante :
- conditions fonctionnelles : liées à l’implantation et l’emplacement des appuis qui
dépendent de :
o les tracés en plan des voies : les ouvrages biais ou courbes conduisent à de
grandes longueurs des lignes d’appui d’où la nécessité de penser à des
solutions de tablier en retrait avec encorbellements ou à des travées plus
grandes pour réduire le nombre des appuis ;
o les profils en long et en travers des voies : le tirant d’air ou le gabarit à dégager
conduit parfois à des appuis de hauteur importante qui pose des problèmes du
pont de vue technique, économique et esthétique.
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o Les terrassements aux abords : la conception des appuis extrêmes et leur
implantation sont influencées par le niveau et la position des remblais d’accès
par rapport aux voies
- Conditions d’implantation : il n’est pas toujours possible de placer un appui en un
point qui serait cependant souhaitable vis-à-vis de la structure portée. C’est le cas d’un
PS d’autoroute, par exemple, dont l’implantation des appuis dépend des
caractéristiques transversales du TPC, ou d’un ouvrage en site urbain, où les
problèmes d’encombrement conditionnent l’implantation et le type des appuis.
- Conditions mécaniques : elles concernent :
o La liaison avec le tablier qui peut être rigide, articulée, élastique ou libre, et la
nature la forme et les dimensions des appareils d’appui influencent l choix et la
conception des appuis ;
o La liaison avec le sol de fondation : en fonction de la nature du sol du type et
de la hauteur de la fondation la liaison peut être considérée comme une
articulation ou un encastrement.
o La continuité ou la discontinuité des éléments verticaux : il s’agit de
l’existence ou pas d’un chevêtre et de la nature de ce dernier porteur ou non.
o La rigidité transversale par rapport aux tassements différentiels provenant d’un
excentrement important des charges ou d’un manque d’homogénéité du sol ;
o La résistance aux chocs éventuels : les voiles sont en général, mieux adaptés
dans cas avec une épaisseur minimale.
o La possibilité de changement des appareils d’appui : les réservations pour le
vérinage et la prise en compte de ce dernier dans le calcul des appuis doivent
être prises en compte.
- Conditions économiques : un fois satisfaites les conditions fonctionnelles et
mécaniques, il y a lieu de rechercher parmi toutes les solutions possibles et elles sont
parfis nombreuses celles qui s’avéreront le plus intéressantes du point de vue
économique.
- Conditions esthétiques : à adapter au type de l’ouvrage et de l’environnement.
a. Fonction mécanique
b. Fonction technique
La fonction technique de la culée est qu’elle permet l’accès à l’intérieur de l’ouvrage pour
la visite d’inspection et l’hébergement de la chambre de tirage pour les conduites et les
canalisations qui passent dans le tablier.
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2- Conception des culées les plus courantes
De part leur proximité avec les remblais d’accès, leur conception diffère de celle des piles.
C’est le type de culées le plus répandu qu’il faut envisager en premier. La structure porteuse
des piles culées est noyée dans le remblai.
Les culées enterrées assurent, essentiellement, une fonction porteuse. Elles peuvent être
fondées superficiellement ou sur pieux ou barrettes.
Elles sont composées d’une tête (chevêtre) qui repose sur des poteaux (circulaires ou
rectangulaires à section constante ou variable) placés normalement sous les appareils d’appui
transmettant les charges à une semelle, éventuellement raidie.
La dimension minimale des poteaux est de 0,50m s’ils sont rectangulaires et 0,60m s’ils sont
circulaires.
Lorsque la hauteur des poteaux est supérieure à 8 à 9m, on prévoit une section rectangulaire à
largeur variable.
Fig 1 et 2 élévation et coupe
2.1.2 Implantation
Une culée enterrée suppose une implantation en retrait par rapport aux limites extérieures de
l’obstacle franchi, du fait de la présence des talus des remblais. L’allongement du tabler est
compensé par l’économie obtenue sur les culés simples de conception et d’exécution.
Les remblais sont talutés à 3/2 (3 horizontalement pour 2 verticalement)
Les culées remblayées sont constituées par un ensemble de murs ou voiles en béton armé
(murs de front et murs latéraux). Le mur de front supporte le tablier et les murs latéraux
retiennent le remblai. Ces derniers peuvent être des murs en aile ou des murs en retour selon
qu’ils soient parallèles ou non à l’axe de l’ouvrage. Le mur de front est un voile épais et
présente un redan horizontal pour recevoir le tablier et un mur garde grève à l’arrière qui isole
le tablier du remblai.
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Les culées remblayées assurent une fonction porteuse et une fonction de soutènement. Elles se
conçoivent surtout avec des fondations superficielles et si le sol est de mauvaise qualité, il
faut veiller à ce que la hauteur soit limitée.
FIG 3
2.2.2 Implantation
Les culées creuses comportent un mur de front, des murs en retour et un platelage supérieur.
Le platelage supérieur permet de limiter les poussées sur le mur. Elles remplacent les culées
remblayées pour les grandes hauteurs de terres. Elles sont très rarement utilisées.
L’allongement de l’ouvrage étant, souvent, plus économique.
FIG5
2.4 Les culées en terre armée
Née en 1965, la terre armée a été utilisée, en premier, pur les ouvrages de soutènement.
Il existe deux types de conception pour les culées en terre armée :
- Le tablier repose sur le remblai en terre armée par l’intermédiaire d’une tête de culée.
Cette conception est à prévoir pour les ouvrages isostatiques insensibles aux
tassements du massif en terre armée.
- Le tablier repose sur une pile culée indépendante du massif en terre armée. Dans ce
cas, la fonction porteuse est assurée par la pile culée et le soutènement est assuré par le
remblai en terre armée.
FIG6 7
2.5 Les culées contrepoids
Ce type de culées est à prévoir si la réaction verticale du tablier au niveau de la culée change
de signe.
FIG8
3- Eléments de dimensionnement et dispositions constructives
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Sa dimension transversale ( lc = a + b/2 + c + d )doit tenir compte de :
- l’espace à ménager entre l’about du tablier et le mur garde grève (grand pour les
grands ouvrages et réduit pour les petits) ; (d≥1 à 2cm)
- l’espace entre la limite du tablier et les appareils d’appui en fonction du type du tablier
(pour les petits ouvrages :50 à 75 cm pour un tablier droit et 70 à 110cm si le tablier
est droit ; pour les grands ouvrages : c’est fonction du câblage et de l’équilibre du bloc
d’about ) ; (c)
- l’espace entre le nu extérieur des appareils d’appui et le bord extérieur du sommier (10
à 20cm si la charge est importante) (a≥10cm)
Sa dimension verticale hc dépend de paramètres géométriques et mécaniques
(hcmin= 0,6m et hc ≥1.25 ф)
Sa dimension longitudinale correspond à la largeur du tablier ou à la nervure si le
tablier comprend des encorbellements importants.
Il a pour fonction de séparer le remblai de l’ouvrage. Il s’agit d’un voile en béton armé
construit après le tablier. Il doit résister aux efforts de poussée, aux efforts de freinage et à
ceux transmis par la dalle de transition.
Il peut avoir une section rectangulaire ou avec une avancée à la partie supérieure pour
ménager un espace entre le tablier et le mur garde grève pour permettre la visite et l’entretien
de l’about du tablier. La distance A doit être égale au moins à 40cm.
Elle a pour rôle d’atténuer les dénivellations entre la chaussée courante et l’ouvrage.
La largeur de la dalle de transition déborde de celle de la chaussée de 0,50m de part et d’autre.
Sa longueur est comprise entre 3 et 6m. Elle est donnée par :
Ils sont destinés à soutenir les remblais contigus à l’ouvrage et prolonger celui-ci.
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Leur épaisseur est donnée par : E=(L+2)/20 ; L étant la longueur théorique du mur comprise
entre 2 et 6m.
Les piles ont pour rôle de transmettre les efforts transmis par le tablier au sol de fondation.
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- elles sont à l’air libre sur la plus grande hauteur ;
- elles ne transmettent pas de réactions horizontales importantes.
C’est la transposition en béton armé des anciennes piles en maçonnerie. Elles sont souvent
utilisées pour les passages supérieurs d’autoroute.
Elles ont l’avantage d’engendrer un faible encombrement transversal et sont utilisées pour des
hauteurs limitées à 15m.
Elles peuvent être utilisées pour le franchissement hydrauliques en ajoutant des avant becs.
L’épaisseur est alors de 1,00m.
Il est possible d’adopter une conception avec deux ou plusieurs voiles pour alléger la pile.
Fig1, 2
Les colonnes peuvent être le simple prolongement des pieux (radiers semi-submersibles).
Elles s’appuient sur une semelle éventuellement raidie.
Il est recommandé de prévoir une colonne sous chaque appareil d’appui pour optimiser
l’épaisseur du chevêtre.
Elles sont utilisées pour les piles de grande hauteur pour assurer plus de rigidité vis-à-vis des
efforts horizontaux. Elles doivent être vérifiées au flambement.
L’épaisseur minimale est de 30cm. Elle est en général comprise entre 30 et 60cm.
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La pile est coiffée par un chevêtre important de 1 à 1,50m.
Fig 30 31
Elles sont utilisées en site urbain, lorsqu’on a très peu d’espace ou en site aquatique pour
limiter la perturbation des écoulements. Cette conception est, également, intéressante pour les
franchissements géométriquement biais en conservant l’ouvrage mécaniquement droit.
Elle est formée d’une colonne soumise à d’importants moments de flexion transversaux et
longitudinaux, et d’un chevêtre soumis à d’importants efforts de flexion et d’efforts
tranchants.
FIG25
3.5 Récapitulatif
Modérée Forte
Modérée (≤5 poutres) Piles marteaux Piles caissons
Grande (> 5 poutres) Portiques ou voiles Piles caissons
4- Eléments de dimensionnement
Elle doit être dimensionner de façon à donner au tablier une assise appropriée en fonction du
type de ce dernier. Elle doit permettre, également, l’implantation des appareils d’appui et des
niches à vérins.
Leur dimensionnement dépend, également, des actions transmises aux piles (appui simple :
effort horizontal et vertical, encastrement : +moment), des chocs auxquels ils seront soumis
(plus les chocs sont importants plus les fûts doivent être plus massifs)
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Hv : hauteur vue du fût ;
L : portée des travées centrales
Il s’agit de pièces soumises à a flexion composée parfois déviée. Lorsque la hauteur est
importante, il faut tenir compte des problèmes d’instabilité élastique (flambement).
5.1 Actions communes aux piles et culées (voir conception des culées)
Elles sont imposées par le mode de construction pendant la phase d’exécution pour les ponts
construits par encorbellements successifs poussés ou sur cintres.
III- Fondations
1- Introduction
La conception et le calcul des fondations sont régis par le fond72 et le fascicule 62 titre V du
CCTG.
Le type de fondations (superficielles ou profondes) et leur niveau dépend des caractéristiques
du sol (portance et risque d’affouillement).
La semelle peut être peut être exécutée au niveau du terrain naturel si le remblai d’accès est
réalisé après l’ouvrage ou lorsque, étant exécuté à l’avance, il risque de tasser. Il faut alors
assurer un ancrage minimum de la semelle de l’ordre de 0,50m.
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La semelle peut, également, être exécutée au dessus du terrain naturel, à un niveau
intermédiaire lorsque le remblai d’accès de hauteur moyenne ou importante est réalisé à
l’avance et présente peu de risque de tassements, ou en tête de talus de remblai traité. Il faut
respecter, dans ces cas une distance minimale par rapport aux bords du talus de l’ordre de 2m,
si la culée se compose uniquement d’un sommier, et de 3m si elle comporte un voile.
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La fondation peut être composée d’une semelle unique pour l’ensemble de la culée (c’est le
cas le plus courant), ou de semelles isolées indépendantes pour chaque colonne d’une culée
enterrée quand la hauteur des fûts devient importante (9 à 10m) et s’il n’y a pas de risque de
tassements.
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Les dimensions sont fonction de la descente de charge et de la portance du sol. Toutefois, elles
doivent répondre aux conditions suivantes :
la longueur :
o elle est au maximum égale à la largeur baise du tablier ;
o elle est au moins égale à la distance entre les colonnes extrêmes avec un
débord, de part et d’aute, de 0,4 e (e : entraxe des colonnes) s’il s’agit d’une
culée enterrée ;
o elle est au moins égale à la longueur du voile avec un débord, de part et d’autre
de 50cm, s’il s’agit d’une culée remblayée ;
la largeur :
o elle est au minimum égale à 1.50m pour des raisons de stabilité ;
o elle est, en général, centrée par rapport aux colonnes, si les moments sont
faibles, c’est le cas des ouvrages courants avec des culées entièrement
enterrées.
o Si la culée est soumise à un effort horizontal important, la semelle est alors
excentrée vers l’amont ;
la hauteur :
o elle doit être supérieure au quart de la différence entre la largeur de la semelle
et l’épaisseur du fût pour des raisons de rigidité.
o elle doit être au moins égal à 0,60m.
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Le niveau de la base des pieux est fonction de la portance du sol et des profondeurs
d’affouillement.
Le niveau de l’arase des pieux est conditionné par le niveau de la semelle de liaison qui varie
selon qu’il s’agit de déblai, de remblai exécuté à l’avance ou après la construction de la culée,
et d’efforts horizontaux peu ou très importants.
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2.2.2 Disposition et diamètre des pieux
Le diamètre des pieux est lié à leur longueur selon la règle suivante :
- pieux préfabriqués : ф ≥ 1/30 de la longueur ;
- pieux exécutés en place : ф ≥ 1/20 de la longueur ;
Il doit être en tout cas, supérieur à 0,60m.
Les pieux peuvent être disposés en 1 ou 2 files. La disposition en une seule file est
intéressante si le franchissement est en déblai, le diamètre minimal dans ce cas est de 0,80m.
Quand les pieux sont disposés en deux files la distance entre axes des files est de l’ordre de 3
ф avec un minimum de 2,5 ф .
Les pieux sont préfabriqués et battus si leur longueur est comprise entre 5 et 8m. Ils peuvent
être préfabriqués ou exécutés sur lace pour des longueurs comprises entre 8 et 15m. Au-delà
ils sont exécutés en place.
Les pieux sont, obligatoirement, solidarisés par une semelle ou un chevêtre qui permettent la
répartition des efforts et la correction des écarts d’implantation.
3- Fondations de piles
Les dispositions et les éléments de prédimensionnement sont les mêmes que celles décrites
pour les culées. Les passages sur la configuration du terrain (déblai, remblai exécuté avant ou
après construction) sont, bien entendu, sans objet dans ce cas.
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