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GCCP 2002 - Epreuve de mathémaiques 1- MP- Corrigé

Par M. TAIBI Professeur de MP* Lycée Moulay Youssef Rabat Maroc

Partie I : Généralités et exemples


Qn pn+1
1- Si Pn = k=0 uk , et comme les uk sont des réels non nuls, alors Pn = un
 
pn+1
Si Pn)n converge vers un réel ` (` 6= 0 par définion de la convergence de (Pn)n ), alors un = Pn n
converge vers 1.
2- Ici (un)n est une site de réels qui converge vers 1 :
1
a) Par définition de lim un = 1 et pour ε = 2 , il existe n0 ∈ N tel que, pour tout entier n > n0,
n→∞
on a : |un − 1| 6 ε = 12 .
Donc : ∃n0 ∈ N, ∀n ∈ N, n > n0 ⇒ un > 1 − 21 = 21
n −1  !
n
Q 0
Q n
Q nQ 0 −1
b) Pour n entier > n0 , écrivons uk = uk uk . La quantité uk est un réel
k=0 k=0 k=n0 k=0
 n  !
Q Qn
non nul et ne dépond pas de n, donc les suites uk et uk sont de même
k=0 n k=n0
n>n0
nature.
3- Ici un > 0 pour tout n.
n
Q n
P
a) Pour tout n ∈ N, on a : ln(Pn = uk ) = ln(uk ).
k=0 k=0
`
Donc (Pn)n converge vers ` > 0 P n ))n conerge vers e
⇔ (ln(P
⇔ ln(un) converge
n>0
 n

Q P
b) (1 + uk )converge ⇔ ln(1 + un) converge.
k=0 n n>0
 n 
Q
On sait que, lorsque (1 + uk ) converge, un → 1, et par suite ln(1 + un ) ∼ un et un > 0,
P k=0 Pn
d’où ln(1 + un) converge ⇔ un converge.
n>0 n>0
c) Onsuppose ici 0< un < 1 :
n
Q P
Si (1 − uk ) converge, alors ln(1−un) converge . Mais un → 0 donc ln(1−un ) ∼ −un
k=0 n P
et −un < 0 pour toutPn et apr suite un converge. P
Réciproquement : Si un converge, alors un → 0 et puis ln(1−un )  ∼ −un , donc ln(1−un )
n
Q
converge. Mais 1 − un > 0 pour tout n, donc-question I-3- la suite (1 − uk ) converge.
k=0 n

4- Nature des produits infinis


P
a) Ici un = 4n1 2 Q
∈]0; 1[ pour tout n > 1 et un converge (comparaison à une série de Rie-
mann).Donc (1 − un) converge.
n>1
x2 ∗
P
b) Ici un = ∈]0; 1[ pour tout
π 2 n2 Qx ∈] − π, π[ et tout n ∈ N et un converge (comparaison à
une série de Riemann).Donc (1 − un) converge.
n>1
x −n x
c) un = (1 + > 0 pour tout x ∈]0; +∞[ et tout n ∈ N∗ , donc ln(un) = − nx + ln(1 + xn ).
n )e
Pour x >P 0 fixé, un développement limité donne : ln(un ) = − nx + ( xn + O( n12 )) = O( n12 ) et
par suite Q ln(un ) est convergente (même absolument convergente). Par la question I-3-a), le
produit un converge.
n>1

5- Application
n
Q n
Q P
1
a) On a : n ∼ ln(1 + n1 ), mais (1 + k1 ) = k+1
k = n + 1 → +∞, donc 1
n diverge.
k=1 k=1

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P 1 1 p 1
b) Si p ∈ N, p > 2, alors pk
= 1− 1p
= p−1 (série géométrique de raison p ∈]0, 1[ ).
k=0
n
P
1 1
c) Pour n ∈ N∗ , posons Pn = (1− p1 )(1− p1 )...(1 p1n )
, on a : ln(Pn ) = − ln(1 − pk ). Comme
1 2 k=1
N
P
1 1
pn → +∞, on a : -ln(1 − Mais Pn = 1 + 21 + ... >
pn ) ∼ pn .
1
k où N entier tel que
P 1 k=1
pn 6 N < pn+1 , donc (Pn )n diverge. et par suite pn diverge.

Partie II : Développement eulérien du sinus et formule de Wallis

6- fα est 2π-périodique et tel que fα (t) = cos(αt) si t ∈ [−π, π] , on a alors : fα est continue
sur R et de calsse C 1 par morceaux, donc développable en série de fourier : fα (t) = a0 (f
2
α)
+
+∞
P 
an(fα ) cos(nt) + bn (fα ) sin(nt) pour tout t ∈ R.
n=1
fα étant paire, donc bn (fα ) = 0 pour tout n ∈ N∗ .
Rπ Rπ Rπ t=α 2 sin(απ)
Mais a0(fα ) = π2 0 fα (t)dt = π2 fα (t)dt = π2 cos(αt)dt = 2
πα [sin(αt)]t=0 = απ . et pour
0 0
2

n > 1 : an(fα ) = π cos(αt) cos(nt)dt = − π(−α22+n2 ) α sin πα cos πn + 2
π(−α2 +n2 ) n cos πα sin πn =
0
2α(−1)n
π(α2 −n2 ) sin(απ).
+∞
sin(απ) P 2α(−1)n
Donc ∀t ∈ [−π, π], cos(αt) = απ
+ π(α2 −n2 )
sin(απ) cos(nt), en particulier pour t = π, on a :
n=1
+∞
cos(απ) 1 X 2α
= + .
sin(απ) απ n=1 π(α2 − n2 )
 1
cot an(t) − t si t ∈]0, x]
7- Soit x ∈]0, π[ fixé et g(t) = .
0 si t = 0
h   i
cos(t) 1 1−t2 /2+o(t2 ) 1 1 t2
Pour t ∈]0, x[, g(t) = sin(t) − t = t−o(t3 ) − t = t 1− 2 + o(t2 ) 1 − o(t2 ) − 1
t→0+
= − 2t + o(t)
Donc lim g(t) = 0 = g(0) et par suite g est continue sur [0, x].
t→0+
La
R x fonction t 7→ ln(sin(t)) − ln(t) est une primitive de g sur ]0, x] , donc pour α ∈]0, x], on a :
α
g(t)dt = ln(sin(x)) − ln(x) − ln(sin(α)) + ln(α).
3 2 2
Or ln(sin α) − ln(α) = ln(α − α6 + o(α3 )) − ln(α) = ln(1 − α2 + o(α2 )) ∼ α2 .
α→0
Donc
Zx
sin(α)
g(t)dt = ln(sin x) − ln(x) = ln( )
x
0

+∞
P
t
b) Pour t ∈]0, x], avec α = π, on a : α ∈ [0, πx ] ⊂ [0, 1] et cot an(t) = cot an(απ) = 1
απ + 2α
π(α2 −n2 ) ,
n=1
+∞
P +∞
P +∞
P
2α 1 2t 1
donc g(t) = π(α2 −n2 ) = π 2 = 2t (t2 −n2 π 2 ) relation qui reste valable pour t = 0.
n=1 n=1 π( πt 2 −n2 ) n=1
+∞  +∞
P 2 2 2 Q x2
P 2 2 2
c) D’après I- la série ln( n nπ2 π−x
2 ) est convergente et ln (1 − n2π2 ) = ln( n nπ2π−x
2 ).
n=1 n=1
2t
La série d’applications t 7→ (t2 −n 2 π 2 ) convege normalement (donc unformément ) sur [0, x], pour
P 2x
2t
x ∈]0, π[ car (t2−n2 π2 ) 6 n2 π2 −x2 ∼ n2x
2x

2 π 2 et n2 π 2
converge. Le théorème d’interversion des
R P n∞
symboles et s’applique et on a :
Rx P Rx 2t
+∞ +∞
P 2 2

2 t=x
+∞
P 
g(t)dt = 2
t −n π2 2 dt = ln(n π − t ) t=0
= ln(n2 π2 − x2 ) − ln(n2 π2 )
0 n=1 0 n=1 n=1
+∞
P 2
= ln(1 − nx2π2 )
n=1+∞ 
Q x2
= ln (1 − n2 π2 )
n=1

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+∞
Q x2
Rx Rx
Donc (1 − n2 π 2 ) =e 0
g(t)dt
et par g(t)dt = ln( sinx x ), on a :
n=1 0

+∞
Y x2 sin x
(1 − )=
n=1
n2 π 2 x

+∞
Q
π 1 sin(π/2) 2
8- Application : Pour tout x = 2 ∈]0, π[, par la question I-......., on a : (1 − 4n2 ) = π/2 = π
n=1

Partie III : Formule de Weierstrass et constante d’Euler

9- Soit x ∈]0, +∞[ fixé.


a) L’application f : t 7→ e−t tx−1 = e−te(x−1) ln(t) est positive et continue sur ]0, +∞[
1
Lorsque t → 0+ : e−ttx−1 ∼ t1−x , donc f est intégrable au voisinage de 0+ ssi 1 − x < 1 ssi
x>0
Lorsque t → +∞ : t2 e−ttx−1 = e−t tx+1 → 0, donc f est intégrable au voisinage de +∞.
t→+∞
En conclusion : pour tout x ∈]0, +∞[ l’application f est intégarble sur ]0, +∞[ .
R +∞
R −t
b) Avec Γ(x) = ]0,+∞[ e−t tx−1dt, on a : Γ(1) = e dt = 1.
0
−t x−1 −t (x−1) ln(t)
c) L’applcation g : (x, t) 7→ e t =e e est de classe C 1 (même C ∞ ) sur ]0, +∞[×]0, +∞[
et pour tout
x ∈ [a, b] ⊂]0, +∞[,

∂g
∂x (x, t) = ln(t).e−t tx−1 6 |ln(t)| e−t max(ta−1, tb−1) 6 |ln(t)| e−t ta−1 + |ln(t)| e−t tb−1 et

| {z }
q
ϕ(t)
ϕ ∈ L1 (]0, +∞[, R+) (somme de deux fonctions intégrables...)
Par le théorème deR dérivation sous le signe intégral, on a : Γ est de classe C 1 sur l’ouvert
]0, +∞[ et Γ0 (x) = ]0,+∞[ ln(t)e−t tx−1dt

10- Pour tout n > 1, fn(t) = (1 − nt )n χ[n,+∞[ (t) , t ∈]0, +∞[ où χ[n,+∞[ est la fonction caractéristique
de l’intérvalle [n, +∞[.
 t
(1 − ut )u = eu ln(1− u ) si u > t
a) Soit n ∈ N∗ , pour t ∈]0, +∞[, posons gt (u) = , on a : gt0 (u) =
0 si 0 < u 6 t
  t
ln(1 − ut ) + u−tt
eu ln(1− u ) : pour tout t ∈]0, n] :
 
d t2
Or du h(u) = ln(1 − ut ) + u−t t t
= u2 1− − t = − u(−u+t) 2 < 0
( ut ) (u−t)2
on a donc ,
u t +∞
h0 (u) −
h(u) & 0
g0 t (u) +
gt (u) %
En particulier (fn (t))n est croissante et comme lim fn (t) = e−t , on a : e−t − fn (t) > 0 pour
n∞
tout t ∈]0, +∞[.
b) Soit x > 0 fixé. La sute de fonctions (fn )n converge simplement sur R∗+ vers t 7→ e−t , et dominée
par t 7→ e−t , donc la suite (gn : t 7→ fn (t)tx−1)n converge simplement vers t 7→ e−ttx−1 et
dominée par t 7→ e−t tx−1 qui est intégrable sur R∗+ , donc, par application du théorème de
convergence dominée, on a :
Rn +∞
R +∞
R +∞
R −t x−1
lim (1 − nt )ntx−1 dt = lim fn (t)tx−1dt = lim fn (t)tx−1 dt = e t dt = Γ(x).
n∞ 0 n∞ 0 0 n∞ 0

R1
11- Pour n ∈ N et x > 0, on pose : In(x) = (1 − u)n ux−1du.
0

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a) Soit n ∈ N∗ . Les applications V : u 7→ (1 − u)n et U : u 7→ x1 ux sont continue sur [0, 1] et de
de classe C 1 sur ]0; 1], donc une intégration par parties dans In (x) donne :
R1 u=1 R1
In (x) = V (u)U 0 (u)du = [(U V )(u)]u=0 − V 0 (u)U (u)du
0 0
n R1
= (1 − u)n−1ux du
x0
n
= In−1(x + 1)
x
R1 1 n n−1 1
b) Avec I0 (t) = (1 − u)0ut−1du = pour tout t > 0, on a : In (x) = n x+1 .... x+n−1 I0 (x + n) =
0 t
n!
n
Q (récurrence sur n). D’où
(x+k)
k=0

n!
In (x) = Q
n
(x + k)
k=0

Rn
c) Le changement de variable linéaire u = nt dans l’intégrale 0 (1 − nt )ntx−1 dt donne :
Rn R1 R1 n n!nx
(1 − nt )n tx−1dt = (1 − u)n nx−1ux−1ndu = nx (1 − u) ux−1 du = nx In (x) = Q n .
0 0 0 (x+k)
k=0
Par passage à la limite quand n tend vers +∞, on obtient :
n!nx
Γ(x) = lim n
n→+∞ Q
(x + k)
k=0

12- Application :
a) Soit x ∈]0; 1[, on a :
Qn n
Q n
Q n+1
Q
(x + k) (1 − x + k) (x + k) (−x + k)
k=0 k=0 k=0 k=1
=
n!nx n!n1−x  n.(n!)2

n
Q
(k2 − x2) x(n + 1 − x)
k=1
= 2
 n
2 nn.(n!)
Q Q 2
k (1 − xk2 )x(n + 1 − x) n
k=1 k=1 Q
= car k = n!
n.(n!)2 k=1
n
Q 2 x(n + 1 − x)
= (1 − xk2 )
k=1 | n
{z }
↓n→∞
x
Par passage à la limite quand n tend vers +∞, on en déduit :

1 Y x2
=x (1 − 2 )
Γ(x)Γ(1 − x) k
k=1

1 1 1 π
b) Soit x ∈]0, 1[, avec t = xπ ∈]0, π[, on a : ∞ = ∞ = sin(t)
= et par
x
Q
(1− x2
2
) t
π
Q 2
(1− 2t 2 ) sin(πx)
k=1
k
k=1
k π π
1 π
suite Γ(x)Γ(1 − x) = ∞ = .
x
Q
(1− x
2
k2
) sin(πx)
k=1

R2
n
t2 n x−1
+∞
R −t2 x−1
c) On sait que (1 − n) t dt → e t dt. Avec le changement de variable t 7→ u = t2
0 n→∞ 0

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R2
n
t2 n x−1
Rn 1
(C 1−difféomorphisme de ]0, n2] sur ]0, n] ), on a : (1 − n) t dt = (1 − nu )nu 2 (x−1) du
u
0 0
1
Rn 1
= 2
du
(1 − un )n u 2 (x−1) √ u
0
1
Rn 1
= 2 (1 − un )n u 2 x−1du
0

R2
n 2
+∞
R 2
donc lim (1− tn )n tx−1dt = 12 Γ( 12 x) et par unicité de la limite, on a : e−t tx−1dt = 12 Γ( 12 x)
n→∞ 0 0
+∞
R −t2 1
Pour x = 1, on obtient : e dt = 2
Γ( 12 ).
0 √
2 +∞
R π
−t2
Or Γ( 12 ) = Γ( 21 )Γ(1 − 1
2) = π
sin(π. 12 )
= π, d’où e dt = .
0 2
Rn 1 1
13- Constante d’Euler : Pour n > 2, un = n−1 t
dt − n
 
a) On a : un = ln(n) − ln(n −P1) − n1 = − ln(1 − n1 ) + n1 = − − n1 + O( n12 ) + n1 = O( n12 ), et
par comparaison de séries, un est absolument convergente, donc converge.
!
n
P 1 n
P Rk n
P P
1 1
b) Pour n > 2, vn = k
− ln(n) = 1 + k
− t
dt = 1 − uk . Comme la série un
k=1 k=2 k−1 k=2
converge, il en est de même que la suite (vn ).
On pose limn vn = γ.
14- Formule de Veierstrass :
n!.nx ex ln(n)
Pour x > 0 et n ∈ N∗ , on a : Q
n = n
Q . Mais
(x + k) x (1 + xk )
k=0 k=1
n
P
−x(−γ+ 1
k +o(1))
n
Q x
e−x ln(n) = e k=1 ∼ exγ e− k .
k=1
n
Q
(x+k)
 n
 +∞ +∞
1 Q x
Q Q x
Donc = limn k=0
n!.nx = lim x (1 + k) e−x ln(n) = xexγ (1 + kx ) e− k
Γ(x) k=1 k=1 k=1
+∞
Q x
xγ x −k
= xe (1 + k )e
k=1
15- Application :
P∞
Γ0 (x)
a) Pour tout x ∈]0; 1]; = − x1 − γ +
Γ(x)
x
n(n+x) , en effet :
 k=1 
+∞
Q ∞
P 
1 x −x
− ln(Γ(x)) = ln( Γ(x) ) = ln xe xγ
(1 + k )e k = ln(x) + xγ + ln(1 + xk ) − xk .
k=1 k=1
Or les applications hn : x 7→ ln(1 + xk ) − xk sont de classe C 1 sur ]0, 1], avec h0n(x) = − k(k+x)
x
P 0
et la série d’applications hn converge localement uniformément sur ]0, 1], donc le théorème
k>1
de dérivation terme à terme permet d’écrire :
0 ∞
P ∞
P
− ΓΓ(x)
(x)
= x1 + γ + d
dx (ln(1 + x
k ) − x
k ) = 1
x + γ − x
k(k+x) et par suite
k=1 k=1


Γ0 (x) 1 X x
=− −γ+
Γ(x) x k (k + x)
k=1

+∞
R −t
b) D’après la question III-9-c), on a : e ln(t) = Γ(1) et par III-15-a), on a :
 0
P∞ ∞
P
1 1
Γ0 (1) = Γ(1) −1 − γ + k(k+1)
. Mais k(k+1) = k1 − k+1
1
, donc 1
k(k+1)
=1
k=1 k=1
et par suite Γ0(1) = −γΓ(1) = −γ.

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En conclusion :
+∞
Z
e−t ln(t) = −γ
0

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