Mesdames, Messieurs les élus, vous avez l’honneur de
représenter les citoyens.
Messieurs, Mesdames les élus, vous avez le devoir de protéger
les citoyens.
Mesdames, Messieurs les élus, il est des domaines que vous
devez sublimer : la Santé, l’Education, la Justice concernent chaque citoyen, du premier au dernier jour de sa vie. Un citoyen bien soigné, bien éduqué, bien protégé garantit une société évoluée, développée.
Messieurs, Mesdames les élus, ce sont des domaines où vous ne
devez pas compter, ce sont des domaines qui sont un investissement sur l’avenir.
Mesdames, Messieurs les élus, vous vous êtes légitimement
émus des cendres de Notre Dame ; la Culture et l’Histoire sont le socle de notre pays.
Messieurs, Mesdames les élus, agissez dès maintenant pour le
Service Public ! Si vous ne rectifiez pas le tir dès à présent, vous préparez une société sans avenir.
Mesdames, Messieurs les élus, avant vous, d’autres femmes et
hommes politiques se sont levés, se sont battus pour une société juste, égalitaire et moderne.
Vous qui êtes sensibles à l’Histoire, arrêtez-vous et rappelez-
vous !
Relisez le discours d’Ambroise Croizat, criant d’humanisme et
d’évidence, quand il fondait la Sécurité Sociale dans une France ruinée par la guerre. Messieurs, Mesdames les élus, les avancées sociales ont nécessité le courage de bousculer de vieux rouages.
Nous avons encore la chance de vivre dans un pays où, malgré
ses failles, le maillage sanitaire existe. Peu importe où l’on se trouve, les secours viendront nous chercher.
Un pays où l’hôpital public accueille sans conditions sociales ou
pécuniaires.
Un pays où il a été dit que chacun cotise selon ses moyens et
reçoit selon ses besoins. Rappelez-vous !
Ce système s’abîme, ce système est lui-même tombé malade ; et
qui pour le soigner ?
Assurément pas les politiques des dernières décennies !
Assurément pas les lois de finances de la Sécurité Sociale, qui
augmentent le déremboursement des hôpitaux ;
Assurément pas la loi du 13 août 2004 de Mr Matteï et Mr
Borloo qui oblige l’assuré social au choix d’un médecin traitant ;
Assurément pas la mesure HPST de Mme Bachelot qui a
transformé l’hôpital en entreprise ;
Assurément pas la loi de janvier 2016 des contrats dits
« responsables » de Mme Touraine.
Actuellement, Mme Buzyn est dans le laisser-se-défaire.
Quel sera le nom du ministre qui décrétera la privatisation
définitive des soins ?? Mesdames, Messieurs les élus votre absence de prise de position vous rend complices du délitement de l’Hôpital Public.
Vous avez été élus par les citoyens pour être leurs porte- paroles. Vous vous devez d’être garants de leurs droits et de leur bien-être.
Qu’attendez-vous pour redorer le mot « Fraternité » de notre
devise ?
Assurez nous définitivement que l’argent public soit reversé
POUR le public !
Comment pouvez-vous continuer à laisser attribuer des fonds
publics à des établissements privés, contribuant ainsi davantage à une santé à deux vitesses ?
Comment pouvez-vous cautionner des fermetures de lits et des
suppressions de postes dans les établissements de soins à des fins de réduction de déficit ?
Nous, soignants travaillant à l’hôpital public, en sommes fiers.
Nous avons la certitude d’appartenir à un des systèmes de santé des plus humanistes. Nous voulons le défendre, le faire perdurer, le faire vivre, quand vous l’abandonnez.
Nous, soignants d’un service d’accueil d’urgences, en plus de
pallier aux difficultés inhérentes à la médecine de ville, recevons l’urgence vitale, médicale, chirurgicale, psychiatrique, sociale,… dans des conditions honteuses et carencées pour un pays comme la France.
Nous, soignants, voulons retrouver l’individualité du soin,
prendre soin de la personne dans son intégralité et dans son intégrité. Là où la maltraitance s’est institutionnalisée, les conditions actuelles d’accueil et de prise en charge sont devenues scandaleuses et dangereuses.
Nos locaux sont sous dimensionnés, le matériel est rationné, le
personnel sous-évalué et sous estimé, les patients ne sont plus considérés…. Nous devons courir après le temps au détriment de l’humain que nous sommes et que sont nos patients.
Nous, soignants, le dénonçons ouvertement et nous y opposons
fermement.
Nous, soignants de l’Hôpital Public , voulons re-travailler avec
dignité, dans le respect de l’Autre.
Vous, Mesdames, Messieurs les élus qui avez le pouvoir de
changer les lois, que comptez-vous faire ?
Qui de vous pour s’indigner de l’état de notre Hôpital Public ?
Qui de vous pour s’emparer avec urgence et intelligence de
cette crise sociétale ?
Nous, soignants, voulons rapidement vos propositions
concrètes, humaines et cohérentes pour retrouver notre Hôpital Public.
Veuillez recevoir, Messieurs, Mesdames les élus, l’expression de
nos sentiments motivés certes, mais aussi révoltés, indignés et affolés par la situation sanitaire en France. Le collectif du service des urgences de Valence, « ya la colère dans le cathéter »