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Le Maroc a réalisé des progrès significatifs dans la voie de l'édification d'un Etat moderne Les
révisions constitutionnelles de 1992 et 1996 ont fait entrer notre pays dans une ère
constitutionnelle nouvelle, conférant davantage d'attributions au Parlement, renforçant l'autorité
du Premier Ministre et marquant, pour la première fois, l'attachement du Maroc aux droits de
l'Homme tels qu'ils sont universellement reconnus. Elles ont permis d'asseoir les bases d'une
culture démocratique fondée sur la concertation, avec l'émergence d'un certain nombre de
conseils nationaux (Dialogue Social, Jeunesse et Avenir...) tout en préparant l'avènement du
gouvernement d'alternance.
L'adoption à l'unanimité d'un certain nombre de textes législatifs et réglementaires (code électoral
de 1997, loi relative à l'organisation régionale du Royaume, lois organiques concernant
l'organisation des Chambres des Représentants et des Conseillers, Gentlemen Agreement entre
le patronat, les syndicats et l'administration...) a contribué à décrisper la vie politique, à créer un
climat d'entente entre les différents acteurs et, ultérieurement, à favoriser le déroulement dans la
transparence des élections de 2002.
Les avancées réalisées au cours des dernières années dans le domaine des droits de l'Homme
confirment la volonté de démocratiser réellement le pays en consacrant la liberté d'expression et
en prônant la réconciliation nationale avec, notamment, l'indemnisation des victimes des années
de conflictualité politique et la création de l'Instance Equité et Réconciliation.
Dans le cadre de la préservation de l'identité culturelle qui constitue un droit humain fondamental,
la langue et la culture amazighe ont été réhabilitées avec la création, en 2003, de l'Institut Royal
de la Culture Amazighe.
Pour éviter une exploitation de la religion à des fins politiques, une réorganisation du champs
religieux est en cours (redéfinition des fatwas, nouvelle organisation du ministère en charge des
affaires islamiques, formation des imams et encadrement des mosquées, ...). Le dossier de la
réforme du statut de la femme a été l'occasion de mener des débats publics sur la question de la
place de la religion dans le champ et l'action politiques.
Les indicateurs de l'enseignement ont connu une nette amélioration depuis l'Indépendance.
L'effectif des élèves inscrits dans l'enseignement scolaire (primaire et secondaire) est passé de
366.000 en 1955-1956 à plus de 5,8 millions en 2003-2004, soit une multiplication par 16 au
moment où la population globale a triplé.
Le taux net de scolarisation dans le premier cycle de l'enseignement fondamental a augmenté
de 39 points en 30 ans (1970-2000), La progression la plus importante a été enregistrée durant
les dernières années suite à la mise en œuvre de la Charte Education Formation puisque le taux
net de scolarisation des enfants âgés de 6 à 11 ans est passé de 68,6% en 1997-1998 à 92,2%
en 2003-2004. Des avancées significatives ont été constatées en milieu rural et en ce qui
concerne la scolarisation des filles.
" Le taux de dépendance est le rapport entre la population inactive (moins de 15 ans et plus de 60 ans) sur la population d'âge actif (entre 15 et 60 ans)
Malgré ces réalisations, l'enseignement primaire n'est pas encore généralisé et le niveau de
scolarisation en 2001 reste en deçà de celui atteint par certains pays de l'échantillon de
comparaison en 1970.
1970 2001
Les indicateurs d'offre et d'accès aux soins sanitaires se sont améliorés sensiblement depuis
l'Indépendance. Le nombre d'établissements de santé de base a été multiplié par 6 entre
1960 et aujourd'hui et le nombre de médecins par 15 au niveau national. Ces évolutions ont
été accompagnées par un développement du secteur privé qui emploie actuellement plus de
la moitié des médecins.
L'espérance de vie a progressé de 47 ans en 1962 à 70,5 ans en 2003, reflétant une
amélioration de l'état général de santé de la population. Elle demeure toutefois inférieure de 6
à 8 ans par rapport à des pays voisins comme le Portugal ou l'Espagne. Le taux brut de
mortalité a régressé de 20,8%o en 1960 à 5,5%o en 2003 grâce, en partie, à l'extension de la
santé préventive (campagnes de vaccination, prévention contre les maladies hydriques...).
De fortes disparités spatiales subsistent, cependant, tant en matière d'encadrement médical
que d'accès aux soins. Plus d'un quart de la population se trouve encore à au moins 10
kilomètres d'un centre de soins et le nombre moyen d'habitants par lit hospitalier continue à
augmenter. Les raisons de ces inégalités résident dans le niveau très insuffisant des
dépenses publiques de santé et l'inadaptation de leur structure, dans les déficits en matière
d'encadrement et de couverture sanitaire qui persistent en milieu rural, particulièrement, le
faible taux de couverture par l'assurance maladie... En outre, le secteur de la santé a pâti des
réductions budgétaires opérées pendant la phase d'ajustement structurel.
Le coût du médicament constitue également un frein à l'accès des populations aux soins en
l'absence d'une politique appropriée du médicament et ce, malgré l'existence d'une industrie
pharmaceutique nationale.
L'absence d'un cadre réglementaire favorisant un système pluraliste stratifié n'excluant pas les
pauvres réduit la contribution du secteur privé à l'offre de soins et entrave son intégration au
système national de santé.
Les taux de mortalité maternelle et infantile demeurent à des niveaux inacceptables par
rapport aux pays de l'échantillon de comparaison.
Graphique 12 : Taux de mortalité maternelle et infantile
Infantile (pour 1000 nuisances vivantes 2003) —•— Maternelle (ajuste, pour 100.000 naissances vivante» 2000. axe «Je droite)
Appréhendé par le PIB par habitant, le revenu moyen a enregistré une évolution lente.
Evaluée à 4,1% l'ar entre 1960 et 2004, la croissance économique a été absorbée, dans une
grande proportion, par la poussée démographique. Pour la période 1960-2004, le taux
annuel de croissance du PIB par habitant s'est établi pour le Maroc à 1,8% contre 5,7% pour
la Corée du Sud, 4,1% pour l'Irlande et 4,1% pour le Malaisie. Il s'est situé nettement en
deçà de la moyenne de l'échantillon de comparaison (2,7% l'an).
Graphique 13 : Toux de croissance du PIB par habitant du Maroc et de la moyenne de
l'échantillon de comparaison
4,5
4.0
3..5
3.0
2.5
2.0
1.5
1.0
0.5
Toutefois, des inégalités subsistent entre les hommes et les femmes dans la société
marocaine tant en termes de revenus (rapport de 1 à 2,5 en 2001) et d'accès à
l'emploi et à la responsabilité que sur le plan social (vulnérabilité des femmes à la
discrimination légale, à la pauvreté et à la violence, confinement de la femme dans la
sphère domestique...). De plus, il faut noter l'absence d'institutions permettant aux
femmes de mieux concilier leur vie familiale et leur vie professionnelle (crèches...).
Ces inégalités auraient tendance à diminuer sous l'action d'un mouvement associatif
organisé, soucieux de la promotion des chances, d'un partage des richesses et
d'opportunités plus équitables et d'une participation plus active de la femme au
développement.
L'année 2004 a connu la promulgation du nouveau code de la famille qui a consacré
le principe d'égalité entre les hommes et les femmes au niveau de la responsabilité
familiale, restreint fortement la polygamie en la soumettant, entre autres, à
l'autorisation du juge et prévu des procédures ou mécanismes destinés à la
protection de l'épouse des abus de l'époux ainsi qu'à la répartition équitable des
biens acquis durant la période du mariage.
Sous l'effet d'une forte pression démographique et d'une gestion pas toujours
appropriée, les ressources naturelles subissent une dégradation importante qui peut,
dans certains cas, s'avérer irréversible : désertification, déforestation, épuisement
des stocks d'eau de surface, surexploitation et pollution des nappes phréatiques,
érosion des sols...
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L'IPF est composé de trois indicateurs : la participation politique et économique des femmes, le pouvoir discrétionnaire des
femmes et leur pouvoir sur les ressources économiques. Il varie de 0 à 1 et se rapproche de 1 quand la participation des femmes
est importante Les données proviennent du rapport Mondial sur le Développement Humain 2004 et de " L'IPF au Maroc après les
élections législatives du 27 septembre 2002\ A. Driouchi et E. M Azelmad, Critique Economique IM°9. Hiver 2003
Face à ces déficits, le Maroc s'est engagé dans le cadre de conventions et d'accords
internationaux sur la diversité biologique, la lutte contre la désertification, les
changements climatiques, la pollution de la mer et les forêts.,, En outre, les
questions environnementales commencent à être intégrées dans les programmes
de développement.
Ressources hydriques
Connu au niveau international pour sa politique judicieuse de mobilisation des
eaux de surface et pour les performances de ses réseaux météorologique,
hydrologique, hydrogéologique et de suivi de la qualité des eaux, le Maroc fait face à
un ensemble de contraintes qui le rendent vulnérable en matière de ressources
hydriques. Celles-ci ont baissé considérablement entre 1950 et 2005.Graphique 17 :
Baisse entre 1950 et 2005 des ressources en eau renouvelables par habitant
Graphique 18 : Augmentation des émissions de polluants organiques de l'eau entre 1980 et 2000