TRIBUNES 39
DÉBAT T RE EN VA L-DE-M A RNE
GROUPE
SOCIALISTE ET
RÉPUBLICAIN
La solidarité : plus que jamais,
une valeur d’avenir !
J
ulien Lauprêtre, président du Secours
populaire français, s’est éteint voici
quelques semaines à l’âge de 93 ans,
après avoir consacré sa vie au service de la
dignité humaine au sein d’une institution
devenue, sous son impulsion, l’une des plus
grandes associations françaises de solida-
rité. « La solidarité ne règle pas tout, mais
pour celles et ceux qui la reçoivent, elle est
irremplaçable », avait-il coutume de dire.
Rendre ici hommage à cet homme, ancien
résistant, militant et élu local dont le par-
cours exemplaire, l’engagement et la fidélité
à la lutte contre l’injustice forcent le respect,
offre aux élu.e.s socialistes et républicains
l’occasion de souligner combien la solidarité,
ciment de cohésion sociale, reste à nos yeux
une valeur qui fait l’identité de notre Répu-
blique et qui, à cet égard, doit demeurer au
cœur de nos politiques publiques.
Au Conseil départemental et dans nos col-
lectivités, nous faisons de la solidarité un
principe transversal et un pilier de nos
actions, comme en témoigne chaque année
la fête des Solidarités, rendez-vous majeur
que le Département organise dans les villes
partenaires du Val-de-Marne et dont la
34e édition aura lieu samedi 14 décembre.
La solidarité, plus que jamais, est bien au
cœur de nos politiques pour le développe-
ment de notre territoire. C’est également
toute l’ambition du fonds de solidarité des
départements d’Île-de-France, créé à l’ini-
tiative du président Christian Favier et des
autres départements franciliens, destiné à
soutenir désormais des investissements
utiles au service de l’amélioration du cadre
de vie de nos concitoyens.
Car la solidarité, c’est aussi redistribuer les
atouts et les richesses entre les collectivités
départementales, au bénéfice des habitants
et de leur environnement. Au moment où
l’État se désengage et où la puissance
publique recule dans nos territoires, c’est
avec de tels outils novateurs, que nous vou-
lons garantir avec nos collectivités locales
des partenariats fructueux, portés par une
volonté de proximité et de solidarité au
bénéfice du plus grand nombre et, au pre-
mier chef, des publics les plus fragiles. Alors
que, depuis plusieurs mois, nous traversons
une profonde crise sociale, les associations
de solidarité s’inquiètent à juste titre de la
situation des plus pauvres, qui sont demeu-
rés les grands oubliés du Grand débat. Le
Conseil départemental reste, lui, fidèle à ses
engagements. Notre ambition est de garantir
aux Val-de-Marnais une politique d’action
sociale de proximité, qui place l’usager au
cœur des dispositifs.
La lutte contre la pauvreté reste une priorité
de nos politiques publiques. Elle doit
demeurer la marque de nos collectivités,
qui sont des acteurs de premier plan de la
solidarité, de la santé, de la prévention, de
la protection de l’enfance, de l’accueil des
plus jeunes, de l’accès aux transports ou au
numérique, de la prise en charge du grand
âge ou de l’accompagnement du handicap.
Nous voulons à ce titre souligner combien
les services de l’autonomie des personnes
âgées et des personnes handicapées
occupent une place majeure auprès des Val-
de-Marnais. De même que les acteurs
départementaux de la protection de l’enfance
et de la jeunesse qui dans leurs dispositifs
de prévention, accompagnent les familles,
protègent les mineurs, ou prennent en charge
les jeunes majeurs en danger. Saluons celles
et ceux qui assurent sur le terrain l’accueil,
© M. LUMBROSO
l’insertion, l’accompagnement des publics
rencontrant des difficultés sociales, notam-
ment dans le souci d'harmoniser, de regrouper
et de simplifier les différents dispositifs
départementaux d'aides financières aux
familles et aux personnes isolées. C’est aussi
le rôle essentiel que tiennent dans les villes
des structures de proximité comme les
espaces départementaux des solidarités,
pour l’accueil, l’information, l’accès aux
droits, la mobilisation et l’orientation des
usagers vers des aides et des dispositifs
sociaux, leur accompagnement individuel
et collectif, etc.
Mettre à l’honneur l’engagement de nos
agents publics prend tout son sens, alors
que le président de la République a
demandé au Gouvernement de soumettre
à l’examen du Parlement une loi de trans-
formation de la fonction publique, qui
risque non seulement de bouleverser, mais
surtout de fragiliser nos services publics, au
travers de restructurations, de suppres-
sions, d’externalisation ou de privatisations
de leurs missions. Ce projet de loi ne répond
pas, en l’état, aux besoins exprimés par les
Français, qui veulent une fonction publique
qui soit plus proche et plus humaine, pour
un service public juste et protecteur, qui
reste utile à chacun, quels que soient l’âge,
l’origine et la situation sociale, qui protège
les plus faibles, qui soit accessible à toutes
et à tous, qui réduise les inégalités, qui
assure la cohésion sociale et, en un mot, la
solidarité ! ■
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LE M AG A ZINE DU DÉPA R T EMEN T • N°367 • JUIN 2019