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NOTES DE COURS DE MECANIQUE DES

MILIEUX CONTINUS
LOI DE COMPORTEMENT
CHAPITRE en CONSTRUCTION
S SAMBOU
UCAD FST
Introduction
Un milieu continu se déplace en se déformant sous l’action de forces extérieures.
L’évolution du milieu est décrit à partir du tenseur des contraintes et du tenseur des
déformations. Il est nécessaire de compléter cette description en déterminant une
relation entre les contraintes et les déformations. Cette relation est appelée loi de
comportement. La loi de comportement dépend du matériau considéré. Dans ce
chapitre, nous allons nous intéresser aux matériaux élastiques dans l’hypothèse des
petites perturbations

Approche expérimentale de la loi de comportement : essai de traction, essai


de cisaillement ou de cisaillement
Essai de traction axial
C’est l’essai le plus simple pour déterminer le comportement d’un matériau. On
dispose pour cela d’une éprouvette cylindrique du matériau dont les extrémités sont
surdimensionnés. L’éprouvette est placée entre les mors d’une presse à traction.
L’éprouvette est munie d’une jauge extensiomètre pour mesurer la déformation
axiale ou en mongueur et transversale suivant lé périmètre . L’essai consiste
à enregistrer l’évolution de l’allongement relatif de la longueur en fonction de la
force de traction. . ou de la contrainte où est la section initiale. Les résultats
sont représentés graphiquement.

On note les résultats suivants


Il existe une contrainte telle que pour , la contrainte et l’allongement relatif
sont proportionnels. Lorsque cette condition est réalisée, la déformation est
réversible : quand on supprime la force, le matériau reprend sa position sa longueur
initiale.
Cette phase est appelée phase élastique. Dans cette phase, on a :
Le coefficient de proportionnalité est appelé module d’élasticité de Young. a la
dimension d’une contrainte et s’exprime en Pascal (Pa ou N/m2). est appelé limité
d’élasticité.

Pour , la relation n’est plus linéaire : on note d’abord une palier pour lequel
l’allongement relatif augmente beaucoup plus vite que la contrainte. Quand on
supprime la contrainte, le matériau ne revient plus à son état initial. Cette phase est
appelée phase plastique. Le matériau présente une déformation résiduelle, mais
n’est pas endommagé.

Si on s’intéresse à la déformation transversale, on constate qu’elle est négative, et


qu’elle est proportionnelle à l’allongement relatif

est appelé coefficient de Poisson.. Ce coefficient est sans dimension.

Essai en cisaillement ou essai de torsion


Lors d’un tel essai, on note également une proportionnalité entre la contrainte
tangentielle de cisaillement et la distorsion correspondante

Le coefficient de proportionnalité est appelé module de cisaillement.

Déformation thermique
Certains matériaux se dilatent proportionnellement à la température. Le facteur de
dilatation est désigné par coefficient de dilatation thermique. est supposé
constant et indépendant de la température. La dilatation thermique s’exprime par :

Formulation de la loi élastique


C’est une généralisation des résultats précédents. On suppose que la sollicitation
agissant sur le solide entraîne un champ de contraintes multiaxial. L’élasticité
linéaire se traduit par une relation linéaire entre les tenseurs de contraintes et de
déformation sous la forme

̿ (̿ ̿) ̿

Où ̿ est le tenseur des déformations, ̿ tenseur des contraintes, ̿ tenseur des


contraintes résiduelles, ̿ des coefficients dilatations thermiques, tenseur des
« compliances » d’ordre 4.
Cette expression se simplifie si le matériau élastique est isotrope

Loi de Hooke-Duhamel
Elle concerne les sollicitations multiaxiales pour un matériau homogène et isotrope.
Elle s’exprime par :

Loi de Gabriel - Lamé


C’est l’inverse de la précédente. Elle exprime le tenseur des contraintes ̿ en
fonction du tenseur des déformations ̿ sous la forme

̿ ̿ (̿) ̿ ̿

Où est le premier coefficient de Lamé, module de cisaillement, qui est sans


dimension, deuxième de coefficient de Lamé qui a la dimension d’une contrainte
(Pa), coefficient de contrainte thermique, dont la dimension est celle d’une
contrainte par unité de température (Pa/K)

Formulation de la loi de comportement en notation ingénieur ou notation de


Voigt.
On se place dans le cas d’une élasticité linéaire. On suppose également que le
matériau ne présente pas de contraintes initiales et qu’il n’y a pas de variation de
température. La loi de comportement se met alors sous l’une des formes :
̿ ̿
Où est le tenseur des élasticités

̿ ̿

Où est le tenseur des compliances, inverse du tenseur des élasticités


Les tenseurs des contraintes ̿ et des déformations ̿ sont des tenseurs
symétriques. On peut simplifier leur expression en les mettant sous la forme d’un
« pseudo vecteur ».

̿ ( )

Avec , ,
La symétrie du tenseur permet de l’écrire sous la forme du pseudo vecteur à 6
composantes

( )

Il en sera de même du tenseur des contraintes

̿ ( )
Avec , ,

qui pourra se mettre sous la forme du pseudo vecteur

( )

La loi de comportement ̿ ̿ se mettra alors selon les cas sous la forme d’une
relation entre pseudo vecteur

Où , ,
, , termes de distorsion angulaire

Le tenseur des élasticités se ramène à 36 composantes au lieu de 84. Il est


représenté par une matrice 6x6

La loi de comportement ̿ ̿ peut également se mettre sous la forme d’une


relation entre pseudo vecteur

De même
, ,
, , termes de distorsion angulaire
Le tenseur des compliances se ramène également à 36 composantes au lieu de 81
et peut être représenté par un vecteur 6x6
Formulation croisée de la loi des comportements
A partir de ce qui précède, on peut écrire le tenseur des contraintes en fonction du
coefficient de Young, Poisson et du coefficient de dilatation thermique selon la loi de
Hooke Duhamel

De même on peut inversement écrire le tenseur des déformations en fonction du


coefficient de Young, Poisson et de l’inverse du coefficient de contrainte thermique
, selon la loi de Gabriel Lamé.

Relation entre les coefficients

L’équivalence entre les relations précédentes permet d’écrire les relations suivantes
entre les coefficients

Critères de limité élastique


Pour que les ouvrages mécaniques soient ré employables sur une longue durée, il
faut les utiliser dans leur domaine d’élasticité. Pour un essai de traction simple, il faut
utiliser le matériau constituant l’ouvrage dans la limite d’élasticité. Dans le cas
général de contraintes plus complexes, on introduit la notion de critère de limite
élastique.
Ces critères sont déterminés à partir de la projection de Mohr (tricercle de Mohr).
Elles utilisent les contraintes principales , , classées en ordre décroissant

Critère de Rankine
Le critère de Rankine est un critère d’extension maximale. Le critère de Rankine est
la limite supérieure de déterminée expérimentalement.

Critère de Tresca
C’est un critère de cisaillement maximal . Ce critère est déterminé à partir d’un
essai de torsion pure. Il s’exprime par
Soit

Ce critère est adapté aux métaux.

Critère de Von Mises


Ce critère s’exprime par

On peut définir une contrainte équivalente de Von Mises mar

Ce qui permet d’écrire la contrainte de Von Mises par

Où est déterminé par un essai de traction pure.

Milieu élastique sous l’hypothèse de petites perturbations

I4Essai de traction simple sur métal


Le dispositif expérimental est indiqué ci-dessous. L’essai de traction consiste à
enregistrer l’évolution de l’allongement relatif de la longueur initiale L0 en fonction de
la force de traction F, ou de la contrainte F/S0 où S0 est l’aire initiale de la section de
l’éprouvette.
.

La partie OA réversible et linéaire est par définition la loi du comportement élastique


linéaire du matériau. Si on charge au-delà de l’éprouvette présente une
déformation permanente. représente la limite initiale d’élasticité du matériau.

Lois de comportement pour un milieu élastique


Pour un tel milieu, il existe une configuration initiale dans la laquelle pour chaque
particule, le tenseur des contraintes est nulle pour une température T 0.
Le tenseur des contraintes à l’instant t ne dépend que de la déformation mesurée à
partir de la configuration initiale
̿ ( )

Où est le tenseur des déformations de Green Lagrange entre l’instant initial et


l’instant t.

Milieu élastique homogène et isotrope


Pour un tel milieu, dans l’hypothèse des petites perturbations, la loi de
comportement s’exprime par :

̿ ̿ ( )̿ ̿

et sont appelés coefficients de Lamé. ̿ est le tenseur des déformations. Ces


coefficients ont la dimension d’une contrainte.

Dans l’hypothèse de petites déformations, la loi de comportement s’exprime par :

̿ ̿ ( ̿) ̿

On peut aisément en déduire le tenseur des petites déformations en fonction du


tenseur des contraintes.

Caractéristiques de quelques matériaux


Matériau E (Gpa) Ν ρ kg/l
acier 210 0.285 7.8
Fonte grise 90 à 120 0.29 7.1
béton 10 0.15 2.4

Milieu fluide
Dans un tel milieu, le tenseur des contraintes s’exprime en fonction du tenseur des
vitesses de déformation ̿ ou tenseur des gradients des vitesses :

̿ ( ̿)
Fluide newtonien
C’est un fluide isotrope, pour lequel a fonction ( ̿ ) est affine

La loi de comportement la plus générale pour un tel fluide est de la forme :

̿ ̿ ( ( ̿) )( )̿

Dans cette relation, est appelé premier coefficient de viscosité, second


coefficient de viscosité, pression absolue

Dans le cas particulier d’un fluide non visqueux, la loi de comportement devient :

̿ ̿
Fluide incompressible
Dans ce cas, on a ( ̿ ) , ce qui revient à ̿ . Si en plus le fluide est
newtonien, la loi de comportement devient :

̿ ̿ ̿

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