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La philosophie propose de trouver ce salut par la raison plutôt que par la foi.

Cette définition
vaut pour les grands matérialistes : Epicure, Spinoza, Nietzsche, Marx… De fait, il n’y a pas à
proprement parler de philosophie chrétienne, la philosophie est pleine et entière quand elle
s’éloigne de Dieu, quand elle est radicalement athée. (Lire Gilson). I- L’Antiquité et les
Stoïciens. (Lire R. Brague, La Sagesse du Monde) Dans toutes les grandes cosmologies
grecques, il y a trois moments fondamentaux : -Theoria : la conception du monde. -Praxis : la
théorie du juste. -Sautériologie : une doctrine du salut. Theoria : « je vois le divin » (étym).
Les choses divines pour Zénon c’est l’ordre du monde lui-même, ce qui caractérise le monde,
c’es l’harmonie, c’est un être organisé, qui est un grand vivant. Souvent on connaît les
stoïciens par Cicéron (De la Nature des Dieux), qui écrit « rien n’est plus parfait que le
monde ». Préfigure l’hylozoïsme chez Kant. Si on ne voit qu’un petit bout du monde (ex :
la crinière du lion, la bave du sanglier), on peut croire que le monde est injuste et laid,
mais dès qu’on regarde l’ensemble, on en constate la beauté (Epictète, Entretiens). Il s’agit
là en quelque sorte du premier panthéisme. Praxis : Quelle théorie de la justice ? C’est une
théorie de la justesse. Il s’agit de s’ajointer à cet ordre du monde. L’Ecole stoïcienne du
Portique est fondée par Zénon. Ce dernier est un élève des cyniques, lesquels préconisent de
vivre avec l’ordre du monde. Diogène demandait à ses élèves de tirer un hareng mort sur la
place du marché, afin de leur enseigner de se moquer du qu’en dira t-on. Quant à Crates, il
faisait l’amour en public… La philosophie grecque conçoit la philosophie comme une
pratique, comme un ensemble d’exercices de sagesse. Pourquoi s’astreindre à ces exercices ?
Sautériologie : pour Lucrèce, il s’agit de « chasser la crainte de l’Achéron ». Epictète entend
répondre à la question de la mort. Si nous comprenons que nous sommes un fragment du
cosmos, alors nous nous rendons compte que la mort n’est qu’un passage et non pas une
négation absolue. Les stoïciens étaient superstitieux, du fait même de leur rationalité (ordre du
monde fait qu’on peut prévoir les choses) : « transformation d’états antérieurs en d’autres », «
non-être de l’être actuel ». La mort est une transformation en un fragment du cosmos.
Cette sagesse ancienne se concluait par une conviction selon laquelle les deux maux qui
pèsent sur l’existence sont le passé et l’avenir. Les souvenirs douloureux ou même les
souvenirs de paradis perdus nous peinent. Quant à l’avenir, il nous empêche de vivre le
présent. L’une des grandes tâches de la sagesse est de réconcilier l’homme avec le présent. La
seule chose qui existe c’est le présent –carpe diem- vivre l’instant comme si c’était le dernier
(Horace). (T) Toute sagesse repose sur la raison, le logos. On a donc une doctrine du salut
orgueilleuse comme modèle de toutes les philosophies. On a abandonné ce modèle pour une
autre doctrine du fait de découvertes scientifiques qui n’étaient plus en accord avec cette
cosmologie. Sous l’effet de l’histoire du capitalisme, l’individu s’émancipe des visions
holistiques du monde, et signe la mort des grandes doctrines cosmologiques. Ce pourquoi les
sophistes et les atomistes peuvent être vus comme les premiers modernes. (Renvoient à
l’individualisme).

II- La Doctrine Chrétienne.

Au IIe siècle, les religieux sont martyrisés, mais la religion finit par être ratifiée par
Constantin. Cela va dominer jusqu’au XVI siècle. Evangile de Jean : « Au commencement
était le Verbe » reprend consciemment le terme stoïcien – « et le Verbe est devenu chair ». Le
logos s’est incarné non pas dans les planètes, mais danssearch Retour Luc Ferry : Qu'est-ce
que la Philosophie ? Le Samedi 1 Avril - 18:34 par Dinou Samedi 9 Avril 2005, s'était tenue,
en Sorbonne, une conférence donnée par Luc Ferry, sur la question : Qu'est-ce que la
philosophie ? - animée par Pierre-Henry Tavoillot, et Eric Dechavanne. Je vous en reproduis
le discours : Introduction : par P-H T. La question « qu’est-ce que la philosophie ? » n’est pas
sans poser problème, y compris pour les « professionnels » de la philosophie. Nous nous
trouvons face à une pluralité de discours considérable, et le sentiment d’étrangeté persiste.
Serait-ce une discipline de l’étonnement de l’étonnement ? Kant fait de la philosophie ce qui
permet de répondre la question « qu’est-ce que l’homme ? » au travers de ses trois questions :
que puis-je connaître ? Que dois-je faire ? Que m’est-il permis d’espérer ? Dans son ouvrage,
Philosophie Politique II, Luc Ferry a insisté sur l’idée que la philosophie consiste surtout en la
réponse aux deux premières questions. La philosophie serait alors une ontologie, une
définition du réel, du versant théorique, et du versant pratique. Mais la philosophie est peut-
être également, et surtout, une doctrine du salut. La religion étant alors une réponse parmi
d’autres. LF : La réponse à la question passe par l’exposé des 5 grandes étapes de la
philosophie. L’analyse de Heidegger démontre que nous vivons dans le monde de la
technique, hostile à l’idée même de sens. Cette description trouve son illustration dans les
phénomènes contemporains que sont les marchés financiers, l’audimat… Ce sont des procès
sans sujet. La déconstruction de 68 trouve une illustration dans ces processus qui nous
échappent, tel un gyroscope qui tourne pour ne pas tomber, mais qui n’a, du reste, aucune
finalité. La philosophie apparaît comme un moyen de comprendre le monde. On dit aussi
parfois que la philosophie est une réflexion, une méthode réflexive caractérisée par sa rigueur.
Mais la réflexion n’est qu’un moyen, pas une fin. Réfléchir pour quoi ? Cet acte n’est pas
spécifique à la philosophie. Pourquoi cette définition s’est-elle imposée ? On a pensé que la
classe de philosophie allait permettre aux citoyens d’acquérir l’autonomie de pensée. De fait,
on en vient à dire que la finalité de la philosophie est de former des citoyens (sic). C’est
l’erreur par excellence. Comment en vient-on à l’idée que la tâche de la philosophie serait les
nouvelles Lumières ? L’Ecole doit former les jeunes au « vivre ensemble », mais ce n’est
QU’une possibilité. Le grand professeur c’est l’artiste de la pédagogie, qui utilise des
méthodes en discordance avec la République, proche de la sophistique, charismatique… La
finalité de l’Ecole est bien davantage de faire entrer dans des disciplines inconnues, mal
aimées a priori, faire découvrir de grandes œuvres, donner le goût… La philosophie n’a rien à
voir avec la formation de bon citoyen. Compréhension de la philo qui rend compte de la
réalité des grandes œuvres philosophiques (histoire de la philo). On cherche une définition qui
vaille aussi bien pour Spinoza que pour Nietzsche, pour Descartes que pour Kant. La
philosophie peut alors être conçue comme une doctrine du salut sans Dieu, concurrente des
grandes religions, et même seule concurrente de ces dernières. La philo veut nous emmener
vers un salut que nous acquerrons par nous-même, et pas par Dieu. Les philosophes chrétiens
détestent profondément la philosophie dans la mesure où nous nous sauvons nous-même, nous
sommes orgueilleux. Le salut, c’est le fait d’être sauvé d’un grand danger, d’un grand
malheur. La philo propose de nous sauver de la mort sous toutes ses formes, mais surtout de la
finitude. La mort n’est pas simplement la fin de la vie, la mort c’est ce qui relève du « plus
jamais », de l’irréversible, du « temps perdu ». Réalité qui se déchire dans l’existence elle-
même, et qui entraîne des souffrances très différentes. ns une personne, le Christ. Là, les
platoniciens refusent en bloc, le logos ne peut s’incarner en une personne. Ceux qui défendent
cela seront poursuivis. Quel est l’enjeu ? Si le logos est incarné, la Providence cesse d’être un
destin aveugle. On a une Providence personnelle. C’est ce que dit Justin, décapité sous Marc
Aurèle, nous allons ressusciter. La vraie différence juifs/chrétiens c’est la résurrection des
corps (cf. le Corps Glorieux) dans le christianisme. Cette doctrine garantit que l’on va
retrouver les siens, avec le visage aimé. Donc à un logos personnel correspond une
Providence personnelle et un salut personnel. Y’a t-il une philosophie chrétienne ? St-Pierre
d’Amiens « la philosophie est servante de la religion ». Formule qui va traverser les siècles.
Augustin (cf. Platon) et St-Thomas (cf. Aristote). St-Paul, les Corinthiens : on a besoin de la
philo pour deux choses : 1) le Christ s’exprime sous formes de paraboles, donc
herméneutiques des Evangiles. 2) une philo de la nature parce que la nature est justement
l’œuvre de Dieu. Selon Jean-Paul II, laisser la science poursuivre, découvrir la nature
accompagne vers la vérité de la Révélation (cf : un peu de science éloigne de Dieu, beaucoup
y ramène…) Donc il y a une philosophie chrétienne comme herméneutique mais bien
davantage comme doctrine du salut. De la theoria, on est passé de la raison à la foi. Donc la
vertu entre toutes est l’humilité. St-Augustin ne cesse de tancer l’orgueil de ces Superbes. Le
logos incarné dans un petit humain qui va mourir, le salut vient d’ailleurs. « Scandale pour les
juifs », c’est un Dieu faible, et « folie pour les Grecs » puisque le logos ne peut s’incarner en
une personne. La philo va devenir un discours et non plus une pratique. La philo devient une
analyse de concept, une scolastique. Cf. P. Hadot, sur le Passage de la Sagesse grecque à la
Sagesse chrétienne. III- Les Modernes. Cette cosmologie grecque (ou chrétienne) va
s’effondrer parce que la Révolution Albertino-Thomiste fait que la théologie est devenue
aristotélicienne. Cf. Koyré, Du Monde Clos à l’Univers Infini. 1611 : « La philosophie
moderne rend tout incertain, l’élément du feu est tout à fait éteint… » Le cosmos comme
ordre a explosé, la morale grecque s’effondre. On va passer du logos à la raison instrumentale.
Sur le plan pratique, le grand problème des modernes est de réinventer un cosmos humain
dont la règle ne peut plus être une transcendance comme chez les Grecs (selon laquelle les
hommes n’inventent pas ce qui ordonne). La deuxième formulation de l’Impératif
Catégorique se termine en faisant mention « de la nature ». le principe ne peut plus être
transcendant, ordre de l’auto-limitation des hommes entre eux. Cosmos humain « ma liberté
s’arrête où commence celle d’autrui ». Pour la doctrine du salut (c’est la fin du cosmo-logico-
éthique) : elle va prendre une forme très étrange, celle d’une immortalité terrestre. Du côté
Républicain : savants et bâtisseurs. Il faut laisser une marque dans l’histoire. Cf. Kierkegaard,
Miettes Philosophiques. A Droite : on meurt pour la patrie. Cf. L’hymne cubain qui se
termine par « mourir pour la patrie c’est entrer dans l’éternité ». Du côté Révolutionnaire : Cf.
La Une de France Nouvelle le jour de la mort de Staline. Omniprésence de cette idée
d’immortalité par la Révolution elle-même. Renvoie à l’idée d’une immortalité laïque selon
laquelle devenir un fragment du cosmos, ou une brique de l’histoire, permettrait d’atteindre
une certaine éternité. IV- La Grande Deconstruction : Nietzsche. Comment voir une theoria
chez Nietzsche alors que c’est la mort de Dieu ? N dit qu’il y a une morale de l’immoralité, un
salut de l’Antéchrist. Ontologie : le monde est chaos, n’est plus un cosmos. Pourfend le
Républicanisme, l’Anarchisme… « Le monde est une monstre de forces (…) un flux
perpétuel ». La philosophie est conçue comme force réactive, l’art comme une force active. «
Ce qui a besoin d’être démontré ne vaut pas grand chose ». La science est roturière : 2+2 = 4
vaut pour tout le monde. On a une morale qui est celle du Grand Style. Les forces réactives
sont celles qui ne s’imposent qu’en s’opposant à d’autres forces. Les forces actives, elles, se
déploient seules dans le monde. Une œuvre d’art n’en réfute pas une autre. Nietzsche dit que
l’anarchisme est la pire de toutes les doctrines. Déteste l’anarchie parce que la grande illusion
serait alors de croire qu’en rejetant les forces réactives, cela irait mieux. Mais dès que les
forces vitales se contrecarrent, l’individu s’affaiblit. Le héros romantique est déchiré (conflit
intrapsychique). Le modèle du Grand Style c’est l’intégration réussie (ex : le revers de
MacEnroe). Elégance, beauté et force vont ensemble. C’est aussi l’art classique qui intègre la
grâce. La doctrine de l’Eternel Retour amène à se demande pourquoi N parle autant d’éternité.
Pourquoi nous parler de cela ? Sens très épicurien, càd que la doctrine de l’Eternel Retour est
une doctrine de la sélection des instants. Cette éternité que N retrouve c’est l’amor fati. On est
toujours dans le projet ou dans la nostalgie, l’idée de l’innocence de l’avenir, c’est la
réconciliation avec le présent. On sélectionne les bons instants, de fait, le peur de la mort
disparaît. V- La Post-Modernité. Nous sommes dans l’Après XVIII, dans l’Après-Lumières. Il
n’y a pas de retour à Kant. Mais nous sommes aussi post-Nietzsche. Nous avons un fond
commun voué à la négation du sens. Si l’homme est mort, il n’y a plus qu’un accroissement
des moyens, sans les fins. Règne de la raison instrumentale. C’est ce qu’a produit la Pensée
68. Les seules incarnations réelles sont les mécanismes sans sujet. Nous sommes sur ce front
commun, et le débat fondamental est le suivant : Humanisme matérialiste face à l’humanisme
transcendantal. Dans le premier cas, il s’agit de respecter le code et l’histoire (theoria), cette
philosophie s’alimente alors à la science. On est universaliste (cf. Hume et Changeux). Et il
s’agit d’aimer un peu plus et d’espérer un peu moins (sautériologie). Dans le second cas,
l’histoire et la biologie sont des auto-réflexions. Doctrine de l’excès de la transcendance dans
l’homme. 2+2= 4 résiste à l’individualisme contemporain. Transcendance dans l’immanence.
Si le matérialisme avait raison, on devrait produire les valeurs nous-mêmes or, ce n’est pas le
cas. L’universalisme tient au fait que nous nous arrachons tous au particulier. Le salut est
alors celui de la pensée élargie. Elle rejoint l’intuition que connaître et aimer sont la même
chose. « Le jeune homme est beau mais le vieillard est grand » Hugo. Conclusion : -Plus la
philosophie est matérialiste, plus elle colle à cette définition. Plus elle est chrétienne, moins
elle y participe. -On dit toujours que la philosophie n’est pas une science exacte, mais elle est
rigoureuse tout de même. La philosophie est une ontologie et une théorie de la connaissance. -
C’est une ontologie morale, c’est à dire une définition d’une fin. -C’est une doctrine du salut
sans Dieu, est foncièrement anti-religieuse. -Reste à savoir pourquoi cette histoire de la
philosophie est une histoire de l’humanisation des doctrines du salut. Pourquoi cette histoire
va t-elle de la transcendance à l’immanence ? Y’a t-il un principe anthropique en philosophie
? (Fin de la conférence) J'avais trouvé cette conférence de Luc Ferry très éclairante, et
pertinente. Il n'en reste pas moins qu'elle s'adresse à un public averti, et conséquemment, si
vous avez des questions, j'essaierai d'y répondre. « La philosophie ne fait pas que poser des
questions, ce qu’il y a de grandiose, c’est qu’elle y répond. » Luc Ferry. le Sam 1 Avr - 18:49
par Masques de Venise "Une doctrine du salut sans Dieu ...", voilà qui m'intéresse. Mais les
questions, je préfère les poser lundi, à tête reposée. person par Contenu sponsorisé Contenus
Sponsorisés. Les 24 pays les plus riches et les plus pauvres d’Afrique Everydaychimp Image à
la une de Ampoules connectées : quelle est la meilleure ? Tom's Guide par Taboola le Sam 1
Avr - 23:12 par Dinou La "doctrine du salut sans dieu", c'est à la fois le point fort et le point
de bascule de la théorie de Ferry, et des autres avant lui. Il y a manifestement quelque chose à
creuser ici. Un jour, je vous parlerai du roi-philosophe... En attendant, j'invite chacun de vous
à lire Le Monde de Sophie. le Dim 2 Avr - 1:42 par André B. Je suis assez surpris de constater
à quel point Ferry tient à sa doctrine du salut et veut mettre de la morale dans sa vision de la
philosophie. En parlant des modernes il dit : Le cosmos comme ordre a explosé, la morale
grecque s’effondre. On va passer du logos à la raison instrumentale. Sur le plan pratique, le
grand problème des modernes est de réinventer un cosmos humain dont la règle ne peut plus
être une transcendance comme chez les Grecs (selon laquelle les hommes n’inventent pas ce
qui ordonne).. Là je le suis complétement. Mais juste après il poursuit : Pour la doctrine du
salut (c’est la fin du cosmo-logico-éthique) : elle va prendre une forme très étrange, celle
d’une immortalité terrestre. Bon, ce qui fait tout l'intérêt des Stoïciens par exemple, c'est le "
logico ", leur canonique. Sans elle, l'histoire de la philosophie ne se soucierait guère d'eux. A
partir de l'expression cosmo-logico-éthique on pourrait d'ailleurs dire que la philosophie c'est
le logico qui s'extrait de son oeuf ( ils comparent la philosophie à un oeuf etc ). D'ailleurs,
Descartes, qu'est-ce sinon ce logico parti à l'aventure et qui va aller tout seul reconstruire
autour de lui le cosmo et une petite éthique provisoire ? le Dim 2 Avr - 11:06 par Dinou Je
répondrais avec grand plaisir à tes questions, dans la limite de mes compétences, mais
auparavant, j'aimerais que tu me définisses ce que tu entends par "logico" ? Est-ce que c'est
une version édulcorée du logos? Ou de l'ego ? le Dim 2 Avr - 17:52 par André B. En fait, j'ai
pas mal apprécié ta formule la fin du cosmo-logico-éthique pour parler de la naissance de la
philosophie moderne. Les Stoïciens disaient que leur philosophie contenait trois parties, la
physique, la canonique et la morale. La canonique, c'est à dire la théorie de la connaissance,
correspond dans ta formule au logico puisque ... si ce n'est le cosmo ni l'éthique, c'est donc le
logico ! Leur théorie de la connaissance passe par la notion de représentation compréhensive,
la " fantasia kataleptiké ", laquelle repose à mon avis sur la notion de conscience, la "
suneidésis ". Sartre s'y réfère d'ailleurs dans l'Etre et le Néant. On voit bien là que les
Stoïciens cherchent à répondre à la question " qu'est-ce que connaître ? ". C'est autre chose
que du " c'est comme ça ". Les Egyptiens étaient des accros d'une vision cosmologique du
monde, on le voit très bien en lisant les Ramsès de Christian Jacq. Mais ils n'avaient pas
d'équivalent de la canonique, ce qui fait que même si on peut penser ce qu'on veut de leur
vision du monde, la trouver " sympa " ou mieux " profonde " etc, on ne peut pas la considérer
comme de la philosophie. On est en fait dans le domaine du " parce que c'est comme ça ". Il y
a une physique, il y a une éthique mais il n'y a pas de canonique. Dans ma formule D'ailleurs,
Descartes, qu'est-ce sinon ce logico parti à l'aventure et qui va aller tout seul reconstruire
autour de lui le cosmo et une petite éthique provisoire ? ce que je veux dire c'est qu'on
retrouve le même fil conducteur qui fait qu'on est toujours en philosophie, à savoir que la
question de la connaissance est posée. Avant de dire " je connais ceci " et " il faut vivre
comme ceci ou comme cela ", ce qui, pris isolément, ne présente aucun intérêt philosophique,
Descartes se pose à sa manière la question de la connaissance. le Dim 2 Avr - 19:35 par Dinou
Certes, mais dans cosmo-logico-éthique, il n'y a qu'une fusion entre trois termes : la
cosmologie, la logique, et l'éthique... Du coup, je ne saisis plus du tout le sens de ta question...
lol Peux-tu reformuler encore une fois stp ? le Lun 3 Avr - 1:42 par André B. Oui, je
décortiquais les termes d'ailleurs ! En fait, à la question Qu'est-ce que la philosophie ? Luc
Ferry répond -C’est une doctrine du salut sans Dieu. C'est évidemment une belle définition et
un public averti appréciera sa manière de faire circuler sa définition au travers de l'histoire de
la philosophie. Par contre, un public non averti ne comprendra peut-être pas forcément que,
plus que d'une définition, il s'agit surtout du point de vue où Luc Ferry veut se placer pour
dire " Voici comment de ce point de vue on peut voir l'histoire de la philosophie " ou " Voici
d'ici la vue qu'on a sur l'histoire de la philosophie. " En effet, s'il s'agit d'une définition stricto
sensu, alors on sera obligé d'admettre que sont de la philosophie des doctrines pouvant être
considérées comme doctrines du salut sans Dieu mais dont en réalité la philosophie ne veut
pas chez elle, comme la manière qu'avaient les Egyptiens de voir le monde. Je me demandais
donc si, plutôt que de garder la doctrine du salut sans Dieu, il ne valait mieux pas, dans le
cadre de la question " Qu'est ce que la philosophie ? " chercher au travers de l'histoire de la
philosophie un autre dénominateur commun qui soit plus exclusif et je proposais - ce n'est
qu'une autre possibilité - de mettre l'accent sur la question de la connaissance, ce qui dans
l'expression que je reprenais correspond au " logico ". Bref, peu importe, je te demande tout
simplement ce que tu penses de la définition de Luc Ferry, la considères-tu comme une
définition absolument tenable, comme un simple point de vue de prédilection ou comme
encore toute autre chose. Personnellement je la considère comme l'angle sous lequel Luc
Ferry a voulu parler de l'histoire de la philosophie à un public averti. le Lun 3 Avr - 9:41 par
Dinou La définition de la philosophie comme doctrine du salut sans Dieu ne vient pas de
Ferry. Elle remonte déjà à l'Antiquité... C'est une prise de distance par rapport à Dieu, aux
dieux, puisque c'est une autonomisation de chacun, dans sa logique, et sa réflexion, ce qu'on
appelle ordinairement le "logos" qui recoupe à la fois la raison, le calcul, et le langage. Le
seul reproche que j'ai à faire à Ferry c'est qu'il clot la philosophie avec Heidegger et
l'instrumentalisation de la raison. Je ne suis pas tout à fait convaincue de cette chute. Certes
les analyses d'Heidegger cherchant à démontrer que la raison n'est plus qu'instrumentale à
notre époque sont pertinentes, mais je ne suis pas sûre que ce soit l'unique point de vue
tenable. Surement un relent d'espoir quelque part en moi... mais passons. Il est certain que la
définition de la philosophie passe par l'utilisation et la mise en oeuvre du "logos", ce fameux
terme qui mixe sans nuance à la fois le langage, la pensée, et la raison... Mais ce qu'a fait
Ferry dans sa conférence était plutôt une histoire du logos que de la philosophie.... Là, le bât
blesse, à n'en pas douter. Néanmoins, je crois qu'on peut affirmer sans trop froisser que
l'affirmation du logos passe par une certaine négation de Dieu... A la fois dans le côté
immanent, et dans le versant transcendant. Comment accepter une quelconque transcendance
quand la science (domaine élu du logos, parmi d'autres), démontre tant de choses ? Comment
accepter une quelconque immanence quand toute prédestination est réfutée à grand renfort de
termes comme : choix, option, volonté, décision... ? La doctrine du salut sans dieu se défend
très bien. Elle n'a pas besoin de Ferry pour cela. En revanche, sa conception de l'histoire du
logos, bien que pertinente souffre quelques faiblesses... Je te l'accorde. ^^ person par Contenu
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