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Chapitre I

QUELQUES OUTILS D’ANALYSE EN


CALCUL ÉCONOMIQUE

Dr. Gervais DJODJO


FASEG, UP; Février 2019

+ Principes
+ Calculs des taux
+ Coût d’opportunité
1.PRINCIPES
• Les variables économiques évoluent dans le temps et diffèrent
selon les régions du monde.
• Pour mesure et comparaison des évolutions on peut utiliser: la
proportion, le taux de croissance, le coefficient multiplicateur,
l'indice, le taux de variation. ..
Savoir distinguer entre données absolues et données relatives

• Données absolues : ce sont des nombres qui mesurent


directement des données observées à l'aide d'unités (par
exemple : 1892 milliards d'euros pour le PIB de la France en 2007,
selon l'Insee ; 30 000 habitants pour une ville…

• Données relatives : Il s'agit d'un rapport entre deux données : par


exemple, il y a 2 fois plus de filles que de garçons dans la classe ;
la part des garçons dans la classe est de 33% ; le tiers des élèves
de la classe est composé de garçons…

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Savoir distinguer une variation absolue d’une variation relative
• Une variation absolue : il s’agit d’une différence qui s’obtient par
une simple soustraction entre une valeur d’arrivée (A) et une
valeur de départ (D). L’unité du résultat est celle des valeurs
soustraites (si vous soustrayez des francs, vous obtenez des
francs). Exemple : entre 2010 et 2011, le PIB de A a augmenté de
60 milliards de franc selon l’INSAE.
• Exception : lorsque l’on soustrait deux pourcentages, les unités
ne sont plus des « pourcentages » mais des « points de
pourcentage ».
• Une variation relative : la différence est rapportée au point de
départ. En effet, la simple soustraction ne permet pas de mesurer
l’importance de la variation. Ainsi, une hausse de salaire de 100 F
est importante pour un salaire de 1 000 F mais moins pour un
salaire de 10 000 F. Une même augmentation de salaire en valeur
absolue n’aura pas la même importance selon le salaire de
départ.
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CALCULS DES TAUX

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2. CALCUL: LES PROPORTIONS
• Le calcul de proportion ou de répartition consiste à
mesurer le poids d’un ou de plusieurs éléments dans
un total. Si n est le nombre de valeurs et xi les
différentes valeurs, le calcul est :
• Proportion =

• Exemple : Dans un e entité de 623 étudiants, il y a 342


filles et 281 garçons. Quelle est la proportion de filles et
de garçons ?
• Remarques :
• La population de référence ou l'ensemble se place au
dénominateur.
• Contrairement au taux de variation, une proportion
est toujours comprise entre 0 et 100.
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3. CALCULS DE VARIATION.
Le taux de variation mesure la variation relative entre 2 dates d’une grandeur
exprimée en %.
Variation absolue
• La variation absolue est la différence entre les valeurs d'un phénomène
observé à des dates différentes.
Variation absolue = Valeur d'arrivée - Valeur de départ
• Mais ce calcul ne donne qu'une information pauvre. Il ne permet pas
notamment de faire des comparaisons. Si l’on sait qu’une population a 1
million d’habitants supplémentaires, c’est peu pour un pays comme la chine,
mais c’est énorme pour un petit pays comme le nôtre.
Taux de variation ou de croissance.
• Un taux de variation (ou de croissance) exprime la variation d’un
phénomène entre deux dates en pourcentage.
Taux de variation =
• Exemple : l’effectif total du L3 économie est passé de 600 élèves l’an passé à
623 cette année. Quelle est la variation en % de cet effectif ?

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Remarques :
• Une variation relative peut être négative (si la grandeur a régressé entre
deux dates) ou supérieure à 100 % (si la grandeur a plus que doublé).
• Variations successives : une augmentation de 10 % entre l'époque 1 et 2
suivie d'une autre augmentation de 10 % entre l'époque 2 et 3 ne
correspond pas à une augmentation de 20 % entre l'époque 1 et 3.
Exemple : Si je gagne 10 000 F et que cette somme subit les deux variations
indiquée ci-dessus, quelle sera sa progression totale ?
• De même, croissance et décroissance ne sont pas symétriques. Une
grandeur qui connaît une augmentation de 10 % suivie d’une diminution
de 10 % ne revient pas à sa valeur d’origine. (Pour ces calculs de
variations successives, voir le TD sur les coefficients multiplicateurs et le
taux de croissance annuel moyen)
• Enfin, si le taux de croissance du P.I.B. de l'économie est de 2 % une
année et de 3 % une autre année, on ne peut pas dire que la croissance a
augmenté d' 1 % mais d'un point de pourcentage entre ces deux dates.
Calculer l’augmentation en % du taux de croissance entre ces deux années.

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4. COEFFICIENT MULTIPLICATEUR.
• Un coefficient multiplicateur (noté m) est un rapport entre deux
valeurs. Le coefficient multiplicateur nous donne par combien a été
multiplié une grandeur entre deux dates
M=
• Exemple : En 1975, les accidents de la route ont fait 354 000 blessés et 13
200 tués, contre respectivement 170 000 blessés et 8 000 tués en 1997 .
Calculez les coefficients multiplicateurs mesurant cette évolution.
• Remarques :
• Il est préférable de placer la plus grande valeur au dénominateur. En
effet, pour reprendre l’exemple ci-dessus, on obtiendrait la phrase
suivante en inversant les calculs : il y a 0,48 fois plus de blessés en 1997
qu’en 1975 ; ce qui est un peu lourd.
• On utilisera les coefficients multiplicateurs plutôt pour les grandes
variations ou bien lorsqu’il y a plusieurs variations simultanées à
calculer, dans un souci de simplification. Si t est un taux de
croissance, le taux de variation correspondant devient (t+1). Par
exemple le coefficient multiplicateur d’une diminution de 10 % est :
M= 0,9. Il suffit donc de multiplier par 0,9 pour diminuer une grandeur
de 10 % [(-10/100)+1].
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5. INDICES
• Un indice est un rapport entre deux valeurs d'une même grandeur
dans deux situations différentes.
• Un indice est la valeur d'une grandeur par rapport à une valeur de
référence. Les indices permettent de mesurer l’évolution d’une
variable relativement à un point de départ qui est nommé base de
l’indice ou valeur de référence. Cela revient à imaginer que la base de
l'indice vaut « 100 ». Les autres données sont alors calculées
relativement à cette donnée de référence .
I1/0 =
• Au dénominateur de cet indice élémentaire, on place la grandeur de
référence. Un indice n'a pas d'unité. Il permet de réaliser des
comparaisons dans le temps (évolution d'une grandeur d'une
époque à une autre) mais aussi dans l'espace (comparaisons
géographiques). Par exemple, on peut mettre sous forme d'indice les
populations des 54 pays africains à une certaine date. La base de
référence sera l’un des pays choisi arbitrairement. Sa population sera
alors associée à l'indice 100.
Exemple ( A faire)

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NDICES

• Remarque : Lorsqu'il est demandé dans un exercice


d'interpréter un indice, il convient de le transformer en
taux de variation (s'il est de l'ordre de la centaine) ou en
coefficient multiplicateur (si l'indice est très grand). Par
exemple, on dira qu'un indice de 102,5 est équivalent à
une hausse de 2,5 %. C'est moins parlant (même si c'est
exact) de dire qu'il correspond à une multiplication par
1,02. En revanche, un indice de 750 correspond à une
hausse de 650 %. Il sera préférable de dire que la
grandeur étudiée a été multipliée par 7,5.
• Enfin, en ce qui concerne l'interprétation des indices, il
est recommandé de toujours se demander quelle est la
base.
• Observons l'exemple ci-dessous :
• Comparaison des coûts salariaux horaires dans l'industrie
(Benin: base 100)

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Comparaison des coûts salariaux horaires dans l'industrie (Bénin; Base 100)

1991 1992 1993


Maroc 123 124 127
Bénin 100 100 100
Togo 70 68 61
Les données en caractères gras ont le sens suivant :
En 1991, les coûts salariaux horaires dans l'industrie togolaise étaient inférieurs
de 30 % à ceux du Bénin.
En 1992, les coûts salariaux horaires dans l'industrie Marocaine étaient
supérieurs de 24 % à ceux du Bénin.

Par inattention, il arrive que des étudiants commentent l'évolution des coûts
salariaux et prétendent : Les coûts salariaux horaires augmentent dans l'industrie
marocaine, stagnent au Bénin ou diminuent au Togo entre 1991 et 1993. En réalité,
ces propositions sont fausses. On peut simplement dire que relativement aux
coûts salariaux Béninois, les coûts salariaux marocains augmentent ou les coûts
togolais diminuent. La base de référence est donc, pour chaque année le coût
salarial du Bénin, et non les coûts salariaux de chaque pays en 1991.
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• En effet, pour comprendre que la phrase en italique est inexacte,
on peut montrer que ces indices peuvent aussi bien traduire une
diminution qu'une augmentation dans l'absolu. Etudions l'exemple
fictif ci-dessous :
Comparaison des coûts salariaux horaires dans l'industrie (Bénin : base 100)
CAS 1 1991 1992 1993 Variation
% des
Salaires /h Indices Salaires /h Indices Salaires /h Indices salaires
1991-
1993

Maroc 61,5 74,4 88,9

Bénin 50 100 60 100 70 100

CAS 2

Maroc 86,1 74,4 63,5

Bénin 70 100 60 100


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50 100 12
Quelques remarques du tableau
Ce tableau appelle plusieurs remarques :
• Les indices des cas N° 1 et 2 sont identiques mais ne
traduisent pas une même évolution des salaires :
grandeur absolues et relatives n'évoluent pas
forcément dans le même sens.
• Ces indices ne traduisent qu'une évolution relative,
c'est-à-dire par rapport à la situation béninoise. On
observe par exemple une augmentation des indices
marocains dans le cas N°2 bien qu'il y ait une
diminution des coûts de 26,25 % sur la période. Cette
augmentation des indices traduit en fait que les coûts
marocains n'ont augmenté que par rapport aux coûts
béninois (en l'occurrence, la baisse des coûts
marocains a été moins importante que celle des
béninois, ce qui revient au même).
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6. CROISSANCE MOYENNE ET CROISSANCE GLOBALE
Le taux de croissance annuel moyen (TCAM) est la moyenne des taux de
croissance annuels.
TCG = produit de tous les coefficients multiplicateurs; avec
coefficient multiplicateur = (taux de croissance en pourcentage/100) + 1
TCAM = (TCG1/n - 1) * 100 avec n = nombre d'années

Exemple : Nous avons les taux de croissance du chiffre d'affaires sur les 4
dernières années : -3.5 % en 2012; 3 % en 2013; 1.7 % en 2014 et 2 % en 2015.
• Calculons le taux de croissance annuel moyen sur la période 2012/2015 :
• 1. Déterminer les coefficients multiplicateurs
• (-3.5 /100)+1= 0.965 en 2012
• (3 /100)+1= 1.03 en 2013
• (1.7/100)+1= 1.017 en 2014
• (2/100)+1= 1.02 en 2015
• 2. Déterminer le taux de croissance globale (TCG) soit, dans notre
exemple, le taux de croissance entre 2012 et 2015
• TCG 2012 / 2015 = 0.965 * 1.03 * 1.017 * 1.02 = 1.031 soit 3.1%
• 3. Déterminer le taux de croissance annuel moyen (TCAM)
• TCAM 2012/2015 = (1,0311/4 - 1) * 100 = 0.76%
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7. LOGIQUE DE PRESENTATION
Quels que soient les résultats d’un calcul d’évolution, la
phrase de présentation des résultats doit
impérativement comporter les éléments suivants :
o La date ou la période
o Le pays ou la zone concernée
o La variable étudiée
o Le sens de l’évolution
o L’unité
o La source
Exemple : PIB en 1950 est de 262 contre 1776 en 2010
Entre 1950 et 2010, le PIB en volume a été multiplié par
6,78 selon l’INSAE .
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8. EQUIVALENCE ENTRE LES TAUX
• On peut passer du taux de variation au coefficient
multiplicateur et inversement : dire qu’une grandeur
augmente de x% revient à dire qu’elle a été multipliée par
(1 + x)%. Ainsi, une hausse de 33% correspond à une
multiplication par 1,33 (33/100 + 1). De même, une
multiplication par 2,56 correspond à une hausse de 156%
(2,56 – 1 )x 100.
• On peut passer des indices au taux de variation
facilement : Il suffit d’enlever 100 à l’indice pour avoir le
taux de variation. Ainsi, un indice de 250 pour une année
ou un pays signifie un écart de 150% (250 – 100) par
rapport à la valeur de référence ou de base. Ainsi:
• Taux de variation = (M – 1) x 100
• Taux de variation = Indice - 100
• M = (Taux de variation /100) + 1

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QUELQUES ERREURS A EVITER
• Attention à la lecture du taux de variation : Si le taux de variation
des prix est de 10% entre 2005 et 2010, on ne doit pas dire « le taux
de variation des prix est de 10% entre 2005 et 2010». On doit dire «
Les prix ont augmenté de 10% en France entre 2005 et 2010 ». Il ne
faut jamais employer le mot taux dans une phrase.
• Les taux de variation de même valeur mais de sens contraire ne
sont pas symétriques. Ainsi un revenu qui passe de 1000 F à 1200 F
augmente de 20%. S’il diminue de 20% l’année suivante, il ne
revient pas à 1000 F mais à 960 F car les 20% sont calculés sur 1200
et non sur 1000.
• Un taux de variation négatif est tout à fait possible, cela signifie
simplement que la population statistique a diminué.
• Un taux de variation est supérieur a 100% dès que la valeur de
départ fait plus que doubler Une augmentation de 100% signifie
que la somme que vous percevez s’accroit d’un montant égal à
celui de départ.
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Ne pas confondre variation absolue et variation relative : le
taux de variation peut connaitre trois types d’évolution :
• Le taux de variation augmente au cours du temps (+ 2% en
2002, + 3% en 2003, + 4% en 2004) : la grandeur augmente de
plus en plus vite. On peut parler d’un effet d’accélération.
Lorsque la production accélère, il y a expansion. Lorsque les
prix augmentent de plus en plus vite, il y a inflation…
• Le taux de variation diminue au cours du temps (+ 4% en
2010, + 3% en 2011) : la grandeur augmente de moins en
moins vite. Attention, elle ne diminue pas, elle décélère !
Lorsque la production décélère, on a un ralentissement.
Lorsque les prix augmentent moins vite, on est en
désinflation…
• Le taux de variation est négatif (- 2,5% en 2009). La
grandeur diminue et son coefficient multiplicateur est
inférieur à 1. Lorsque la production diminue, l’économie est
en récession. Lorsque les prix diminuent, on est en
déflation…

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• Un même taux de variation n’exprime pas les
mêmes variations absolues. Une hausse de 10%
de 1 million de F équivaut à une hausse de
100000 F alors qu’une hausse de 10% de 100 F
équivaut à une hausse de 10 F.
• Attention à la lecture des indices
intermédiaires ! Si un indice passe de 120 à 150,
il ne faut pas dire que la grandeur a augmenté
de 30% mais de 30 points car l’augmentation ne
fait pas référence à la base 100. Pour avoir le
taux de variation, il faut utiliser sa formule :
(150 – 120)/120 x 100 = 30/120 x 100 = 25%.

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COUT D’OPPORTUNITE

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Les coûts d’opportunité
• En économie, toute décision prise par un agent
économique (consommateur, entreprise,
gouvernement…) ou un ensemble d’agents
entraine des coûts.
• Etant donné, la rareté des biens face à
l’ampleur des besoins à satisfaire, ce choix
s’impose aux agents économiques.
• Il revient sur les méthodes arbitraires de calcul
du coût lié à ce choix. La courbe des possibilités
de production (CPP) trace la frontière entre les
combinaisons de biens et services qu’il est
possible de produire et celles qui sont
irréalisables.

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La frontière de possibilité de production (FPP)
Un fabricant de jeans, produit 5000 pairs de jeans par
semaine en 2 modèles.

Possibilités Jeans (en milliers par Jeans (en milliers par


semaine) semaine)
A 0 5
B 1 4
C 2 3
D 3 2
E 4 1
F 5 0

Il en découle la représentation suivante :


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Le calcul du cout d’opportunité
Un producteur réalise les productions suivantes :
Possibilités Jeux (000) Missiles(000)
A 0.000 4.000
B 1.000 3.800
C 2.000 3.500
D 3.000 3.000
E 4.000 2.000
F 4.600 1.000
G 5.000 0.000

Représenter la FPP puis répondre à ces questions


Avec une augmentation de la production de J Avec une augmentation de la production de M
La 1ère unité de J coûte ……………..M La 1ère unité de M coûte ……………..J
La 2ème unité de J coûte ……………..M La 2ème unité de M coûte ……………..J
La 3ème unité de J coûte ……………..M La 3ème unité de M coûte ……………..J
La 4ème unité de J coûte ……………..M La 4ème unité de M coûte ……………..J
La 5ème unité de J coûte ……………..M La 5ème unité de M coûte ……………..J
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APPLICATIONS (VOIR FICHE TD N°1)

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