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La Présidence

De la Polynésie française

BUREAU DE LA COMMUNICATION
Communiqué de Presse
Jeudi 26 septembre 2019

Le Gouvernement n’a jamais porté atteinte aux missions essentielles


de l’APC

Mis en cause dans l’avis rendu par l’APC (Autorité polynésienne de la concurrence)
relatif aux mécanismes d’importation et de distribution en Polynésie française pour les
modifications du Code de la concurrence apportées par la loi du Pays en 2018, le
Gouvernement souhaite rappeler que les missions essentielles de l’Autorité
administrative indépendante n’ont, à aucun moment, été remises en cause.
Depuis l’adoption de cette loi du Pays, le président de l’APC n’a cessé de communiquer
autour d’une prétendue perte d’indépendance et d’affaiblissement de ses pouvoirs de
pilotage des règles de concurrence. A l’issue d’une consultation publique dont on
ignore finalement combien de personnes physiques ou morales ont répondu et quelles
contributions ont été apportées, l’APC revient une nouvelle fois à la charge en
prétendant que la loi du Pays du 9 août 2018 a affaibli son pouvoir d’action en
abrogeant l’interdiction automatique des exclusivités d’importation de marques dont
disposent les importateurs-grossistes et en modifiant les règles en matière
d’injonctions structurelles, « (…) ne laissant pratiquement aucune chance d’agir sur la
structure actuelle des marchés pour les rendre plus concurrentiels ».
Or cette charge est sans fondement. Le rétablissement de l’autorisation a priori des
exclusivités d’importation de marques est conforme aux règles généralement en vigueur
dans le reste du monde. Cela n’empêche nullement l’APC de se saisir d’un problème
qu’elle pourrait juger anticoncurrentiel en ce domaine, au regard de la sanction des
ententes illicites ou des abus de position dominante. Si la France a choisi pour ses
départements d’Outre-mer, de même que la Nouvelle-Calédonie, une approche plus
interventionniste en interdisant a priori ces exclusivités, il n’est pas démontré à ce jour
que cela a contribué d’une quelconque façon à la lutte contre la vie chère dans ces
territoires et qu’un tel dispositif reste inapplicable en métropole.
Concernant la possibilité d’injonctions structurelles, cantonnée au secteur du commerce
de détail comme en métropole ou dans les DOM, la loi du Pays d’août 2018 a précisé
qu’elles ne pouvaient être activées qu’en cas d’abus de position dominante, alors que le
texte prévoyait initalement de pouvoir y recourir sur la seule base de « préoccupations
de concurrence », sans même qu’une position dominante (seule une part de marché de
35% était requise) ni a fortiori un abus ne soient caractérisés.
S’agissant d’une éventuelle atteinte au droit de propriété, il était normal que les règles
en ce domaine soient parfaitement bordées. Rappelons à cet égard que la loi Macron a
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tenté, en 2015, d’importer cette version de l’injonction structurelle sans abus préalable
en métropole et que la disposition a été censurée par le Conseil constitutionnel, ce qui
souligne la circonspection dont il faut savoir faire preuve à l’égard de ce dispositif.
L’APC omet également de rappeler que le Conseil d’Etat, appelé à rendre son avis sur la
validité de la loi du Pays du 9 aout 2018, avait conclu que « le législateur du pays a pu,
sans commettre d’erreur de droit, supprimer le pouvoir d’intervention de l’APC en pareilles
circonstances [c’est à dire sans abus préalable], dès lors qu’il ne saurait être regardé
comme ayant porté atteinte à l’une de ses missions essentielles ». Notons d’ailleurs que
l’injonction structurelle n’a, à ce jour, jamais fait l’objet de la moindre application, que ce
soit en métropole, dans les DOM ou en Nouvelle-Calédonie.
L’APC dispose donc de tous les outils nécessaires à la recherche et la sanction des
pratiques anticoncurrentielles et à la lutte contre la vie chère. Le Code de la concurrence
polynésien lui fournit même plus de possibilités d’action, notamment avec la version
polynésienne des injonctions structurelles, que n’en a l’Autorité métropolitaine.
Enfin, l’APC dispose d’un budget annuel de 185 millions Fcfp, soit environ 30 millions de
plus que son homologue calédonienne. Un effort conséquent du budget de la Polynésie
française dont la contrepartie devrait être plus de résultats et moins de polémiques.

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