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Frédéric Boita Loelele

Techniques des opérations


de banque
Tome 3

Opérations de crédit

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Introduction

L’ouvrage « Techniques des opérations de banque » décrit les procédés de


traitement des opérations de banque courantes d’une banque commerciale en RD-
Congo à travers ses quatre tomes ci-après : la gestion des comptes clients et de la
caisse, les opérations locales, les opérations de crédit et les opérations internationales.
Le premier tome a été subdivisé en quatre parties ci-après : les conditions
préalables d’un bon traitement des opérations de banque, la gestion des comptes
clients, la gestion de la caisse et les procédures communes.
La première partie a présenté les conditions permettant de bien traiter les
opérations de banque courantes, à savoir : la supervision de l’activité bancaire par
l’Etat et l’organisation interne de la banque comportant deux volets suivants :
l’organisation administrative et financière et l’organisation des signatures autorisées.
La deuxième partie et la troisième ont décrit les traitements manuels, semi
manuels et automatiques afférents :
 Aux opérations sur les comptes clients : l’ouverture d’un compte client, la
procuration sur un compte client, la vente des moyens de paiement, la
fourniture des renseignements sur un compte client, l’opposition sur les
chèques, le traitement d’un avis à tiers détenteur, la location d’un coffre-fort,
la location d’une case-postale, le changement d’intitulé d’un compte client, la
clôture d’un compte client, la réouverture d’un compte client et la gestion du
décès d’un client.
 Aux transactions sur les différentes caisses : les versements et retraits des
espèces, les mouvements inter-caisses, la clôture et la fermeture des caisses
ainsi que la détermination de l’encaisse globale. Les différentes caisses en
question sont : les caisses-recettes, la caisse centrale-recettes, la caisse centrale-
paiements, les caisses-paiements, les bureaux de change, la salle de vérification,
la caisse principale.

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La quatrième partie a regroupé les tâches qu’on retrouve dans les deuxièmes et
troisièmes parties. Ce regroupement d’opérations a été fait pour éviter leurs
répétitions intempestives dans les parties précitées. Ceci a permis d’éliminer
plusieurs pages qui pouvaient gonfler inutilement le volume du premier tome.
Le deuxième tome a décrit les procédures de traitement des opérations locales
à travers les quatre parties suivantes : les paiements nationaux, les opérations de
trésorerie en monnaie nationale, la télé-compensation et les procédures communes.
Les trois premières parties ont décrit les traitements manuels, semi manuels et
automatiques afférents aux opérations suivantes :
 Les opérations sur les paiements nationaux :
 L’encaissement des chèques locaux : les chèques reçus des clients, les
chèques reçus des agences et les chèques reçus des banques locales ;
 Les virements locaux : les virements ordonnés par les clients, les virements
reçus des agences et les virements reçus des banques locales ;
 L’émission et l’annulation des chèques bancaires locaux : les chèques
bancaires tirés sur ses caisses, les chèques bancaires émis par les agences et
les chèques bancaires émis par les correspondants lori ;
 Les opérations de trésorerie en monnaie nationale :
 Les opérations de trésorerie avec la BCC : l’ouverture des comptes courants,
la constitution de la réserve obligatoire, l’obtention des emprunts au jour le
jour et à court terme ; l’adjudication des billets de trésorerie, l’obtention des
provisions pour paiement des fonctionnaires et fournisseurs de l’Etat, les
transferts de trésorerie aux agences ;
 Les transactions de trésorerie avec la concurrence : l’ouverture des comptes
correspondants, l’obtention des emprunts au jour le jour et à court terme et
l’octroi des prêts au jour le jour et à court terme.
 Les opérations de chaque séance de télé-compensation, à savoir :
 La préparation de la séance par les banques ;
 L’envoi et la réception des pièces numérisées par les banques ;
 La répartition des pièces numérisées reçues par les banques ;
 La détermination des soldes de compensation par la BCC ;
 Le règlement des soldes de compensation par la BCC ;
 La diffusion des informations de la compensation par la BCC ;
 La liquidation de la séance de compensation par les banques.
La quatrième partie a regroupé les tâches qu’on retrouve dans les trois
premières parties. Ce regroupement d’opérations a été fait pour éviter leurs
répétitions intempestives dans les parties précitées. Ceci a permis d’éliminer

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plusieurs pages qui pouvaient gonfler inutilement le volume du deuxième tome.
Ce troisième tome, consacré aux opérations de crédit, comprend les parties
suivantes : les généralités sur les opérations de crédit, le traitement du crédit
d’escompte, le traitement du découvert en compte, le traitement du financement et
les procédures communes.

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Partie 1

Généralités sur les opérations de crédit

Cette partie présente les aspects théoriques essentiels des opérations de crédit
(ou des crédits). Elle comprend les titres suivants : 1- la définition d’une opération
de crédit ; 2- les catégories, types et formes de crédit ; 3- la classification des crédits ;
4- les organes de décision et leurs pouvoirs ; 5- les matières du présent tome.

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Titre 1
Définition d’une opération de crédit

Une opération de crédit (ou un crédit) est tout acte par lequel une banque,
agissant à titre onéreux, met ou promet de mettre des fonds à la disposition d’un
client ou prend, dans l’intérêt de celui-ci, un engagement par signature. Sont
assimilées à des opérations de crédit les opérations de crédit-bail, et, de manière
générale, toute opération de location assortie d’une option d’achat.

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Titre 2
Catégories, types et formes de crédit

La définition ci-dessus recèle deux catégories de crédit, à savoir : les crédits de


décaissement et les crédits de signature.

CHAPITRE 1- CRÉDITS DE DÉCAISSEMENT


Le crédit de décaissement est la mise à disposition par la banque d’une somme
d’argent déterminée au profit du client demandeur de crédit pendant une période
déterminée et à un taux d’intérêt fixé.
Les principaux types de crédit de décaissement sont : le crédit d’escompte, le
découvert en compte, la facilité de caisse, le financement à court terme et le
financement à moyen terme.

Section 1- Crédit d’escompte


1- Définitions
Le crédit d’escompte est une mise à disposition des fonds consistant dans
l’engagement que prend la banque d’escompter (d’acheter), à concurrence d’un
montant déterminé, pendant une période donnée et à un taux fixé, des papiers
commerciaux endossés à son ordre et présentés à l’escompte par le bénéficiaire de
crédit.
Le bénéficiaire de crédit devra donc faire escompter les papiers commerciaux
en sa possession pour toucher les fonds mis à sa disposition.
Il s’agit d’un crédit de trésorerie destiné à financer les besoins courants ou les
besoins du cycle d’exploitation du demandeur de crédit. C’est un crédit à court
terme dont la durée ne dépasse pas 12 mois.
Le papier commercial (ou l’effet de commerce) est un titre négociable
(transmissible par endossement) constatant, au profit de son porteur, une créance
de somme d’argent née de la vente effective d’un bien ou d’un service, payable à une
échéance à court terme.

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Les principales sortes de papier commercial sont : la lettre de change (ou la
traite) et le billet à ordre (ou la promesse).
La lettre de change est un écrit par lequel une personne, appelée tireur, donne
à une autre personne, appelée tiré, l’ordre de payer à une période déterminée une
certaine somme d’argent à une troisième personne, appelée bénéficiaire, ou à
l’ordre de celle-ci.
Le billet à ordre est un écrit par lequel une personne, appelée souscripteur,
s’oblige à payer à une période déterminée une certaine somme d’argent à l’ordre
d’une autre personne, appelée bénéficiaire.

2- Mécanisme
Le crédit d’escompte fonctionne de la manière suivante :
 Le client bénéficiaire de crédit remet à l’escompte les papiers commerciaux en
sa possession ;
 La banque escompte (achète) lesdits papiers commerciaux et crédite le compte
du bénéficiaire de crédit du produit de l’escompte ;
 À l’échéance de chaque papier commercial, la banque récupère son crédit en
débitant le compte du tiré lorsqu’il y a provision.

3- Formes
Il y a deux formes d’escompte de papier commercial : l’escompte-cédant et
l’escompte-fournisseur.

3.1- Escompte-cédant
On parle d’escompte-cédant : 1- lorsque les papiers commerciaux escomptés
par la banque sont des lettres de change tirées par le bénéficiaire de crédit sur ses
propres clients ; 2- lorsqu’à l’escompte de chaque effet, le compte du bénéficiaire de
crédit est crédité du nominal moins intérêts et agios ; 3-lorsqu’à l’échéance de
chaque effet, le compte du tiré est débité du nominal.

3.2- Escompte-fournisseur
On parle d’escompte-fournisseur : 1- lorsque les papiers commerciaux
escomptés par la banque sont : soit des lettres de change tirées par d’autres
personnes (les fournisseurs du bénéficiaire de crédit) sur le bénéficiaire de crédit ;
soit des billets à ordre souscrits par le bénéficiaire de crédit en faveur de ses
fournisseurs ; 2- lorsqu’à l’escompte de chaque effet, le compte du fournisseur du
bénéficiaire de crédit est crédité du nominal ; 3- lorsqu’à l’échéance de chaque effet,
le compte du tiré est débité du nominal plus les intérêts et agios.
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4- Les garanties de remboursement
Le crédit d’escompte recèle des garanties liées à ses papiers commerciaux :
 Les recettes de la vente des marchandises par le tiré ;
 L’obligation d’acceptation de la lettre de change par le tiré qui, au moment de
l’acceptation, devient le principal débiteur de l’obligation de paiement ;
 Le droit du tireur de protester la lettre de change en cas du refus d’acceptation
par le tiré ;
 L’engagement de payer la lettre de change à la place du tiré pris par un avaliseur
éventuel ;
 Le droit du porteur d’exercer son recours cambiaire contre tout signataire d’un
papier commercial en sa possession ;
 Le droit du porteur de protester la lettre de change en cas du refus de paiement
par le tiré ;
 La solidarité cambiaire : tous les signataires d’un papier commercial sont tenus
solidairement envers le porteur.

Section 2- Découvert en compte


1- Définitions
La facilité de caisse est une mise à disposition des fonds consistant dans
l’autorisation donnée par la banque à un client de rendre son compte ordinaire
débiteur au fur et à mesure de ses besoins jusqu’à un montant maximum, pendant
une période déterminée (de 1 à 12 mois) et à un taux d’intérêt fixé.
Le bénéficiaire de crédit devra donc effectuer des tirages sur son compte
ordinaire non provisionné pour toucher les fonds mis à sa disposition. Ces tirages
créent des soldes débiteurs qui seront couverts par les rentrées normales du
bénéficiaire de crédit. Le compte ordinaire du bénéficiaire de crédit doit être
caractérisé par des soldes successivement débiteurs et créditeurs. Il ne peut être
débiteur en permanence.
Il s’agit d’un crédit de trésorerie destiné à financer les besoins courants ou les
besoins du cycle d’exploitation du demandeur de crédit (les besoins momentanés
de trésorerie nés des décalages entre les flux de recettes et de dépenses et non d’une
insuffisance structurelle). C’est un crédit à court terme dont la durée ne dépasse pas
12 mois.

2- Mécanisme
Le découvert en compte fonctionne de la manière suivante :
 Le client bénéficiaire de crédit tire des chèques et ordres de payement sur son

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compte ordinaire sans provision au fur et à mesure de ses besoins de trésorerie,
à concurrence du montant autorisé, avant l’échéance de l’autorisation ;
 La banque rend débiteur le compte concerné en payant les chèques et ordres
de payement du bénéficiaire de crédit ;
 Avant l’échéance de l’avance en compte :
 La banque calcule mensuellement les intérêts et agios qu’elle porte au débit du
compte ordinaire du bénéficiaire de crédit en découvert. L’assiette de calcul est
constituée par les soldes débiteurs de la période en dates de valeur ;
 Le bénéficiaire de crédit couvre progressivement le découvert par le versement
de ses recettes normales d’exploitation au crédit de son compte ordinaire
concerné.

3- Les garanties de remboursement


En accordant un crédit, la banque court le risque de non remboursement du
crédit par l’emprunteur. Pour se protéger contre ce risque, la banque cherche à
s’entourer d’une ou de plusieurs garanties suivantes : la capacité génératrice des
fonds du bénéficiaire, la prise des garanties, le partage du risque et l’encadrement du
crédit.

3.1- Capacité génératrice des fonds du bénéficiaire


Le bénéficiaire du crédit doit être capable de générer suffisamment des recettes
qui lui permettront de couvrir les dépenses d’exploitation et hors exploitation et de
rembourser le crédit ainsi que les intérêts. Pour ce faire, la banque demande un plan
de trésorerie prévisionnel au demandeur de crédit.

3.2- Prise des garanties


Il arrive souvent que la banque, lorsqu’elle consent un crédit de décaissement
à un client qu’elle connaît bien et qui ne lui inspire aucune inquiétude, ne demande
pas de garanties particulières (on dit que ce crédit est en blanc).
Mais si elle a le moindre doute quant à l’issue du crédit, ou s’il s’agit d’un client
de fraîche date, elle demande alors une garantie ou des garanties.
La garantie est un mécanisme à la fois légal et commercial qui lie le prêteur à
l’emprunteur et qui permet au prêteur d’obtenir un remboursement, partiel ou
total, du montant prêté en cas de défaut de paiement de l’emprunteur.
Il est conseillé d’exiger au demandeur de crédit des garanties déductibles dans
le provisionnement des crédits, prévues par l’instruction n° 16, modification 2 de la
Banque Centrale du Congo. Il s’agit de garanties suivantes : le nantissement de

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dépôts, le nantissement de comptes à terme, le nantissement de certificats de dépôts
ou de titres assimilés, le nantissement des bons BCC, les contre-garanties bancaires,
les hypothèques de 1er rang sur immeubles résidentiels et les hypothèques de
1er rang sur immeubles destinés entièrement aux activités productives.

3.2.1- Le nantissement
Le nantissement est l’acte par lequel le débiteur remet au créancier un bien en
garantie de sa créance.
Il existe plusieurs types de nantissement : le nantissement du fonds de commerce,
le nantissement du matériel et véhicule et le nantissement de parts sociales.

3.2.2- Les contre-garanties bancaires :


Il s’agit de garanties apportées par certaines banques et institutions financières
au financement des entreprises en création, en développement, aux entreprises qui
ont besoin de renforcer leurs structures financières, etc…
Ces banques et institutions financières, en accordant leurs garanties, facilitent
l’intervention des banques commerciales qui accordent alors plus aisément les
concours financiers dont les entreprises concernées ont besoin lors des différentes
étapes de leur développement.
L’intervention de ces banques et institutions financières spécialisées est donc
très prisée par les banques commerciales qui y ont recours afin de réduire leurs
risques mais également afin d’obtenir un avis technique (les compétences de ces
organismes étant reconnues dans la profession bancaire).

3.2.3- L’hypothèque
C’est l’acte par lequel le débiteur accorde au créancier un droit sur un
immeuble sans dessaisissement et avec publicité (inscription au registre de la
conservation des hypothèques du lieu de situation de l’immeuble).
Elle peut être légale, conventionnelle (à la suite d’un contrat) ou judiciaire
(résultant d’un jugement).
En cas de non-paiement et de poursuites, le créancier procède à la réalisation
du bien par vente forcée de l’immeuble saisi, aux enchères publiques.
De même, le débiteur ne peut vendre le bien sans avoir remboursé au préalable
le créancier car la garantie est attachée à l’immeuble. La durée de l’hypothèque
diffère selon le type de crédit à garantir. Une hypothèque est assortie d’un rang,
critère fondamental qui détermine les priorités lors de la vente de l’immeuble en

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présence de plusieurs créanciers.

3.3- Partage du risque


Lorsque le montant sollicité est très élevé par rapport à ses fonds propres, le
banquier peut inviter ses confrères à prendre part au financement. Ce genre de
crédit est appelé crédit consortial. Le risque est partagé sous la gestion d’un chef de
file qui centralise les engagements et surveille la marche du compte et se comporte
en interlocuteur principal avec le bénéficiaire du crédit.
Le crédit consortial permet ainsi à une banque de limiter ses engagements et
de réduire les risques sur une affaire donnée.

3.4- Encadrement du crédit


Cela arrive lorsque la banque et son client s’accordent pour que celle-là s’ingère
dans la gestion de l’entreprise bénéficiaire du crédit par le contrôle, le suivi et
l’évaluation de l’utilisation des fonds à leur fin.

Section 3- Facilité de caisse


1- Définitions
La facilité de caisse est une mise à disposition des fonds consistant dans
l’autorisation donnée par la banque à un client de rendre son compte ordinaire
débiteur au fur et à mesure de ses besoins jusqu’à un plafond ne dépassant pas son
chiffre d’affaires mensuel, pendant une période déterminée (de 1 à 3 mois) et à un
taux d’intérêt fixé.
Le bénéficiaire de crédit devra donc effectuer des tirages sur son compte
ordinaire non provisionné pour toucher les fonds mis à sa disposition. Ces tirages
créent des soldes débiteurs qui seront couverts par les rentrées normales du
bénéficiaire de crédit. Le compte ordinaire du bénéficiaire de crédit doit être
essentiellement créditeur avec quelques passages temporaires en position débitrice
en fin de mois lors du règlement des dépenses ponctuelles.
Il s’agit d’un crédit de trésorerie destiné à financer les dépenses ponctuelles de
fin de mois : paiement de salaires et des impôts. C’est un crédit à très court terme
dont la durée ne dépasse pas 3 mois.

2- Mécanisme
Idem que pour le découvert en compte.

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3- Garanties de remboursement
Idem que pour le découvert en compte.

Section 4- Financement à court terme


1- Définitions
Le financement à court terme est une mise à disposition des fonds consistant dans
le prêt accordé par la banque à un client, pour un montant déterminé, pendant une
période donnée (de 1 à 12 mois) et à un taux d’intérêt fixé, moyennant signature
(souscription), par le bénéficiaire de crédit, des papiers financiers établis par la banque.
Il s’agit d’un crédit de trésorerie destiné à financer les besoins courants ou les
besoins du cycle d’exploitation du demandeur de crédit. C’est un crédit à court
terme dont la durée ne dépasse pas 12 mois.
Le papier financier est un titre négociable (transmissible par endossement)
constatant, au profit de la banque, une créance de somme d’argent née du
financement accordé au souscripteur, payable à une échéance à court terme.
La promesse (ou le billet à ordre) est le papier financier généralement utilisé
dans le cadre du financement à court terme.

2- Formes
Les principales formes de financement à court terme sont : le crédit de
campagne, l’avance sur produits, l’avance sur documents, le prêt personnel (ou prêt
privé), les crédits de trésorerie à l’agriculture.

2.1- Crédit de campagne


Le crédit de campagne est une opération par laquelle une banque permet : 1- à
une entreprise à caractère saisonnier de faire face à ses besoins du cycle d’exploitation
intervenant dans une très longue période, en attendant les ventes qui se réaliseront
dans une courte période. Exemples : Fabricant de sucre ; fabricant de jouets, etc. 2- à
une entreprise agricole de faire face aux dépenses relatives à une campagne de
produits agricoles (café, maïs, etc). Il s’agit des avances sur produits dont la garantie,
constituée par le produit lui-même, est donnée à l’ordre de la banque.
Ce crédit est destiné à couvrir les besoins saisonniers correspondant à un
certain cycle d’exploitation (campagne industrielle) ou une exportation de produits
saisonniers (le café par exemple).

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2.2- Avance sur produits
La banque accorde ce crédit à un client exportateur pour permettre à celui-ci
d’engager les dépenses à l’intérieur du pays, en attendant l’exportation effective des
produits concernés.

2.3- Avance sur documents


Il s’agit d’un acompte sur les produits d’exportation que la banque paye à un
client exportateur en attendant l’arrivée des documents.

2.4- Prêt personnel (ou prêt privé)


Il s’agit d’un crédit permettant à un particulier ou un ménage : 1- d’acquérir un
bien de consommation qu’il ne peut pas payer en une seule fois : voiture,
équipements de maison, etc ; 2- de faire face à une dépense familiale imprévue
(exceptionnelle) : frais médicaux, frais de mariage, frais funéraires, frais d’études,
frais de rénovation ; etc.
Ce prêt est consenti à une personne physique, dans le cadre d’une convention,
en fonction du montant et de la régularité de son revenu. Les remboursements sont
effectués généralement par des versements périodiques.

2.5- Crédits de trésorerie à l’agriculture


Tous les crédits à court terme accordés à l’agriculture sont des crédits de
trésorerie. Ils sont classés selon la même logique que ceux distribués aux autres
agents économiques. Ils ont le même contenu.

3- Mécanisme
Le financement à court terme fonctionne de la manière suivante :
 Le client bénéficiaire de crédit signe des promesses de remboursement établies
par la banque sur base du plan de remboursement (1). Deux sortes de promesse
sont établies : une promesse pour chaque mensualité du montant principal
jusqu’à l’échéance du crédit. Les promesses du principal peuvent être de mêmes
montants ou de montants décroissants ; une promesse pour chaque mensualité
des intérêts et frais jusqu’à l’échéance du crédit. Le plan de remboursement est
établi sur base de la méthode de remboursement retenue (2) ;
 La banque escompte (3) (achète) les promesses du montant principal et porte
le nominal de chaque promesse : soit au crédit du compte du bénéficiaire de
crédit (le souscripteur) ; soit au crédit du compte du fournisseur du bénéficiaire
de crédit ;

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 À l’échéance de chaque promesse, la banque récupère son crédit en débitant le
compte du bénéficiaire de crédit du nominal plus les intérêts, s’il y a provision.
(1) Le plan de remboursement : il se présente de la manière suivante :

Part de
Capital
Mois remboursement en Part intérêts Mensualités
restant dû
capital

Total
(2) Les méthodes de remboursement : La somme prêtée peut être remboursée de
plusieurs manières : 1ère méthode : remboursement constant du capital : 1er cas : pas
de délai de grâce ; 2ème cas : avec délai de grâce partiel (paiement intérêts pendant le
délai de grâce) ; 3ème cas : avec délai de grâce total (rien n’est payé pendant le délai de
grâce). 2ème méthode : remboursement par mensualités constantes : 1er cas : pas de
délai de grâce ; 2ème cas : avec délai de grâce partiel (paiement intérêts pendant le délai
de grâce) ; 3ème cas : avec délai de grâce total (rien n’est payé pendant le délai de grâce).
(3) Méthodes d’escompte des promesses : 1ère méthode : La banque escompte toutes
les promesses ; 2ème méthode : La banque escompte d’abord la première promesse.
A l’échéance de la première, elle escompte la seconde. A l’échéance de la
seconde, elle escompte la troisième ; et ainsi de suite jusqu’à la dernière promesse.
Les promesses sont à envoyer au client pour signature et retour à la banque.
On précise la date du premier paiement.

4- Les garanties de remboursement


Idem que pour le découvert en compte.

Section 5- Financement à moyen terme


1- Définitions
Le financement à moyen terme est une mise à disposition des fonds consistant
dans le prêt accordé par la banque à un client, pour un montant déterminé, pendant
une période donnée (de plus d’un an à 5 ans) et à un taux d’intérêt fixé, moyennant
signature (souscription), par le bénéficiaire de crédit, des papiers financiers établis par
la banque.
Il s’agit d’un crédit d’investissement destiné à financer les besoins durables du

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demandeur de crédit. C’est un crédit à moyen terme dont la durée varie de plus
d’un an à 5 ans.
Le papier financier est un titre négociable (transmissible par endossement)
constatant, au profit de la banque, une créance de somme d’argent née du
financement accordé au souscripteur, payable à une échéance à court terme.
La promesse (ou le billet à ordre) est le papier financier généralement utilisé
dans le cadre du financement à moyen terme.

2- Formes
Les principales formes de financement à moyen terme sont : le crédit à
l’équipement, le crédit à l’habitat, le crédit immobilier et les crédits d’investissement
à l’agriculture.

2.1- Crédit à l’équipement


Ce crédit est accordé à une entreprise pour financer un investissement
productif : achat de matériel ; acquisition, construction ou aménagement d’une
immobilisation corporelle à usage professionnel : immeuble commercial,
industriel, hôtelier, etc. ; acquisition d’une immobilisation incorporelle, etc.

2.2- Crédit à l’habitat


Le crédit à l’habitat est consenti à un particulier ou un ménage pour financer
la construction, l’acquisition ou l’aménagement d’un logement.

2.3- Crédit immobilier


Le crédit immobilier est consenti à un acquéreur, ou à un investisseur, ou à un
promoteur pour financer la construction ou la rénovation d’immeubles, la
viabilisation des terrains, dans le but de les revendre en totalité ou par lots.

2.4- Crédits d’investissement à l’agriculture


Tous les crédits à moyen et long termes accordés à l’agriculture sont des crédits
d’investissement. Ils sont classés selon la même logique que ceux distribués aux
autres agents économiques. Ils ont le même contenu.

3- Mécanisme
Idem que pour le financement à court terme.

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4- Les garanties de remboursement
Idem que pour le découvert en compte.

CHAPITRE 2- CRÉDIT DE SIGNATURE


Le premier chapitre de ce deuxième titre a parlé des crédits de décaissement
par lesquels la banque aide ses clients en mettant à leur disposition des fonds. Ce
deuxième chapitre parle des crédits de signature par lesquels la banque aide ses
clients en leur prêtant sa signature.
En prêtant sa signature à un client, la banque prend l’engagement de se
substituer à son client en cas de défaillance de celui-ci.
Les crédits de signature sont considérés comme des risques non financés, car il
n’y a pas de sortie de trésorerie. Cependant, ces crédits sont extrêmement sensibles
car ils peuvent donner lieu à des décaissements importants que le banquier aura
bien du mal à récupérer.
Les principales formes de crédit de signature sont : les cautions, l’aval,
l’acceptation et le crédit documentaire.

Section 1- Caution
Les principales cautions émises par une banque sont : 1- les cautions fiscales
comprenant : la caution en matière d’imposition contestée, la caution d’entrepôt
fictif, la caution d’admission temporaire, la caution d’enlèvement, les obligations
cautionnées et la traite en douane ; 2- les cautions pour compte d’adjudicataires de
marchés publics, regroupant : la caution de soumission (ou d’adjudication), la
caution de bonne exécution (ou de bonne fin), la caution de restitution d’acompte
et la caution de dispense de retenue de garantie ; 3- la lettre de garantie pour absence
de connaissement.

Section 2- Aval
L’aval, matérialisé par une signature portée au recto d’un effet, est un
engagement de payer un effet à son échéance, en cas de défaillance du tiré.

Section 3- Acceptation
L’acceptation permet à une banque, au lieu de prêter directement de l’argent à
son client, de lui donner les moyens d’en obtenir ailleurs en lui prêtant sa signature.
La banque accepte une traite tirée sur elle-même par son client. Un écrit établit que
cette signature est donnée d’ordre et pour compte du client. Il contient

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