Vous êtes sur la page 1sur 54

01/10/2019 La mondialisation, stade suprême du capitalisme ?

- Des firmes multinationales à la mondialisation : l’apport de Charles-Albert Mic…

Presses
universitaires
de Paris
Nanterre
La mondialisation, stade suprême du capitalisme ?
| Wladimir Andreff

Des firmes
multinationales à
la mondialisation :
Ce site utilise des cookies et collecte des informations personnelles vous concernant.
Pour plus de précisions, nous vous invitons à consulter notre politique de confidentialité

l’apport de (mise à jour le 25 juin 2018).


En poursuivant votre navigation, vous acceptez l'utilisation des cookies.

Fermer

https://books.openedition.org/pupo/2729?lang=fr 1/54
01/10/2019 La mondialisation, stade suprême du capitalisme ? - Des firmes multinationales à la mondialisation : l’apport de Charles-Albert Mic…

Charles-Albert
Michalet
Wladimir Andreff et Renaud du
Tertre
p. 23-64

Texte intégral
1 Note portant sur l’auteur58

Présentation introductive de l’œuvre de


Charles-Albert Michalet
2 Si l’on voulait par commodité réduire l’apport de Charles-
Albert Michalet à un noyau dur de trois concepts, ils seraient
incontestablement ceux de firme multinationale (FMN), de
capitalisme mondial et de mondialisation. L’avantage d’un
tel choix est qu’il permet de périodiser son œuvre : avant
1969, puis les années 1969-1973 dominées par les travaux
sur l’investissement direct étranger (IDE) et les FMN animés
par Michalet au sein du CEREM2 qui, sans disparaître,
deviennent un accompagnement de l’élaboration du concept
de capitalisme mondial dans les années 1974-1985, et enfin
la mondialisation et comment la réguler dans la période
1999-2007. Cette option, que l’on retient pour l’essentiel, a
l’inconvénient de faire le vide sur d’autres dimensions des
travaux de Michalet et de ne pas combler des interstices de
sa biographie et de sa bibliographie (1987-1998) consacrés à
des activités moins conceptuelles-d’expert international
notamment-et à l’exploration d’autres centres d’intérêt tels
que le développement, le rôle respectif du secteur public et
duCe site utilise des
secteur cookies
privé, et collecte desfinancière,
l’économie informations l’économie
personnelles vous
du concernant.
Pour plus de précisions,
cinéma, la politique nous vous invitonset
économique à consulter notre politique de confidentialité
la régulation.
(mise à jour le 25 juin 2018).
3 La période initiale des recherches menées par Michalet
En poursuivant votre navigation, vous acceptez l'utilisation des cookies.
aboutit à publication en 1968 de sa thèse de doctorat sous le
titre Les Placements des épargnants Fermer français de 1815 à nos
jours. Il en restera un intérêt permanent pour l’économie
https://books.openedition.org/pupo/2729?lang=fr 2/54
01/10/2019 La mondialisation, stade suprême du capitalisme ? - Des firmes multinationales à la mondialisation : l’apport de Charles-Albert Mic…

financière matérialisé par un « Thémis » rédigé en 1975 en


collaboration avec Hubert Brochier et Pierre Llau. Michalet
se tourne vers l’étude des FMN en publiant un petit livre
d’initiation3. C’est une époque de débat intense, dans la
littérature anglo-saxonne, pour faire correspondre un
concept à la réalité des firmes réalisant des IDE et le
stabiliser. Faut-il les nommer inter-, pluri-, multi- ou trans-
nationales4 ? Ces firmes sont-elles ethnocentriques,
polycentriques ou géocentriques5 ? Logorrhée ou finesse
dans la définition ? Michalet opte pour le terme de firme
multinationale, alors que l’ONU adopte officiellement celui
de transnational corporation.
4 Une première phase des recherches menées par Michalet
avec le CEREM débouche sur une publication chez un
éditeur-phare en économie à l’époque6. La notion de système
de l’économie mondiale y fait son apparition. Elle sera
élaborée ultérieurement en concept théorique dans Le
Capitalisme mondial, sans conteste l’œuvre majeure de
Michalet, celle qui a eu le plus d’influence sur son
environnement intellectuel, dont la première version paraît
en 1976 en plein débat sur la notion d’internationalisation
du capital7. Ce livre réalise un double basculement : celui de
l’échange international vers l’internationalisation de la
production comme domaine déterminant des relations
économiques internationales, et celui des anciennes thèses
sur l’impérialisme vers le système de l’économie mondiale
comme forme contemporaine du capitalisme caractérisée
par la multinationalisation des firmes qui visent à
transcender les disparités résultant des segmentations
économiques, sociales et politiques liées aux États nations et
aux unions régionales. La deuxième édition de cet ouvrage,
entièrement refondue en 1985, peaufine l’analyse des FMN
et en propose une typologie, qui fonctionne encore dans la
littérature, entre les FMN horizontales (avec filiales relais),
les
Ce FMN verticales
site utilise (filiales
des cookies ateliers)
et collecte et les FMN
des informations à intégration
personnelles vous concernant.
Pour plus de précisions,
diversifiée nous
basée sur lavous invitons à consulter
technologie notre politique
et la finance. de confidentialité
Elle explore
(mise à jour leinternalisée
aussi le paradoxe de la circulation 25 juin 2018).à la FMN ou
En poursuivant votre navigation, vous acceptez l'utilisation des cookies.
intra-firme (des produits, des capitaux, du travail, des
connaissances) qui est en même temps une circulation
Fermer
internationale-à travers les frontières nationales-visant à
https://books.openedition.org/pupo/2729?lang=fr 3/54
01/10/2019 La mondialisation, stade suprême du capitalisme ? - Des firmes multinationales à la mondialisation : l’apport de Charles-Albert Mic…

valoriser au mieux les actifs de la FMN. C’est alors que se


produit un troisième basculement-la rupture théorique. Ni la
théorie néo-classique du commerce international, et ses
hypothèses restrictives en matière de mobilité internationale
des facteurs de production, ni les limitations de l’analyse
marxiste (de l’impérialisme) ne permettent une
compréhension de l’économie mondiale en train d’émerger.
Michalet se livre à une lecture de Marx8 pour produire une
approche originale de l’accumulation mondiale du capital
(par les FMN) en référence à son cycle-au sens marxien.
5 La crise du système de l’économie mondiale est d’abord
saisie au travers des stratégies des multinationales
françaises9. La publication d’un petit ouvrage de
vulgarisation10 offre l’occasion de revenir sur le thème final
du Capitalisme mondial de manière moins théorique, tout
en resituant le propos dans le cadre d’une analyse de la crise
du modèle fordiste et de sa régulation. Le rôle de
l’intermédiation financière internationale et des banques
multinationales est souligné, sans oublier les masses
importantes de capitaux que déplace le financement des
FMN. La nouvelle régulation, frappée au sceau du néo-
libéralisme, se développe à l’échelle mondiale, sans réussir à
circonscrire « le risque de crise financière » (p. 69). qui a,
bien évidemment, la même échelle. Analyse prémonitoire.
6 Les derniers travaux de Michalet sont consacrés au concept
de mondialisation. Pour lui, ce concept est polysémique
parce que l’économie mondiale comporte trois dimensions
désignées par : l’économie internationale caractérisée par les
échanges de marchandises ; l’économie multinationale
dominée par l’internationalisation des processus
production ; l’économie globalisée marquée par la
domination de la finance de marché. La régulation d’un tel
système est problématique. Revenons sur les trois grandes
étapes du développement de la réflexion de Michalet, en
évoquant dans
Ce site utilise une quatrième
des cookies partie
et collecte des son activité
informations d’expert
personnelles vous concernant.
Pour plus de précisions,
international et le nous vous invitonsde
foisonnement à consulter notre
ses centres politique de confidentialité
d’intérêt.
(mise à jour le 25 juin 2018).
En poursuivant votre navigation, vous acceptez l'utilisation des cookies.
LES FIRMES MULTINATIONALES ET LA
DYNAMIQUE INTERNATIONALE
Fermer DU
https://books.openedition.org/pupo/2729?lang=fr 4/54
01/10/2019 La mondialisation, stade suprême du capitalisme ? - Des firmes multinationales à la mondialisation : l’apport de Charles-Albert Mic…

CAPITALISME
7 Les premiers travaux de Michalet sur les FMN ont un
caractère pragmatique, cherchant à mettre en évidence leurs
spécificités et les raisons pour lesquelles leur développement
met en cause la théorie standard de l’échange international.
L’observation empirique, menée en partie dans le cadre du
CEREM, porte à la fois sur les FMN américaines largement
dominantes à l’époque et sur la multinationalisation des
entreprises françaises dont les stratégies diffèrent par
rapport à leurs homologues américaines. Cet examen
empirique incite Michalet à revisiter les interprétations sur
les stratégies des FMN avancées par des auteurs anglo-
saxons spécialistes de la théorie de l’entreprise, dont il
apprendra beaucoup et qu’il critiquera aussi de façon
radicale. En effet, si il est intimement persuadé que l’analyse
du comportement des FMN est indispensable à la
compréhension du système économique mondial qui se crée
à travers leur développement, il n’en reste pas moins
convaincu qu’il faut rechercher les causes à l’origine de la
multinationalisation des entreprises dans les contradictions
inhérentes à la dynamique du capitalisme.

Une approche pragmatique du développement des


firmes multinationales
8 Michalet définit la FMN comme une grande entreprise
nationale qui possède ou contrôle plusieurs filiales de
production dans plusieurs pays. Délibérément pragmatique,
cette définition comporte deux conséquences au plan
analytique11. La première est liée au choix effectué par
Michalet du qualificatif plurinational (dans ses tout premiers
travaux) ou multinational (seul terme conservé par la suite),
par opposition au qualificatif transnational ou supranational
qu’il rejette. L’enjeu du débat sémantique est d’importance,
puisqu’il s’agit de souligner que, contrairement à ce que
Ce site utilise des cookies et collecte des informations personnelles vous concernant.
laissent
Pour entendrenous
plus de précisions, lesvouspartisans du vocable
invitons à consulter de firme
notre politique de confidentialité
transnationale ou supranationale,
(mise à jour leles FMN
25 juin conservent un
2018).
ancrage En poursuivant
national. votre navigation,
Certes, elles vous acceptez l'utilisation
constituent des cookies.
des entités
autonomes qui fixent leurs stratégies et organisent leur
production indépendamment Fermer des découpages nationaux,
https://books.openedition.org/pupo/2729?lang=fr 5/54
01/10/2019 La mondialisation, stade suprême du capitalisme ? - Des firmes multinationales à la mondialisation : l’apport de Charles-Albert Mic…

mais cela ne signifie pas qu’elles soient dépourvues d’une


nationalité et qu’elles forment des entités souveraines. Elles
ont une appartenance nationale qui est déterminée par la
nationalité des capitaux qui contrôlent la maison mère, de
sorte que le pays d’origine est aussi celui où sont rapatriés
les profits réalisés par les filiales à l’étranger.
9 La seconde conséquence consiste à relever que, pour exister,
chaque FMN doit disposer d’un centre de décision qui exerce
un pouvoir hiérarchique sur l’ensemble de ses filiales
implantées à l’étranger et lui garantit son unité. Fortes d’une
telle organisation centralisée et planifiée, les FMN peuvent
déployer des stratégies de croissance à long terme, fondées
sur l’exploitation d’économies d’échelle et sur le bénéfice
d’une rente liée à leurs positions oligopolistiques sur le
marché mondial. Dans cette perspective, la dimension
internationale de l’entreprise se traduit par la création d’un
espace homogène où circulent librement des capitaux, des
technologies, des hommes et des produits entre la tête de
groupe et ses filiales. À ce titre, la FMN doit être perçue
comme négation du commerce international, son activité à
l’étranger tendant à se substituer à l’exportation. La
multinationalisation des entreprises constitue ainsi une
remise en cause radicale de la théorie standard de l’échange
international qui assimile les économies nationales à des
boîtes de facteurs de production mobiles à l’intérieur et
immobiles internationalement. Cette hypothèse standard
réduit les relations économiques internationales aux seuls
échanges de biens sur le marché mondial, fondés sur la
détention d’avantages comparatifs réels qui orientent la
spécialisation internationale des économies nationales12. La
mobilité internationale du capital sous la forme de l’IDE et
l’internationalisation du processus de production à travers le
développement des FMN rendent caduque la théorie de
l’échange international. Et, de fait, c’est toute la théorie des
relations économiques
Ce site utilise des cookies etinternationales qui estpersonnelles
collecte des informations entièrement vousà concernant.
Pour plus de précisions,
reconstruire, selonnous vous invitons
Michalet, en àremplaçant
consulter notrelepolitique
paradigmede confidentialité
standard de l’économie (mise internationale
à jour le 25 juin 2018).
par celui de
En poursuivant votre
13 navigation, vous acceptez l'utilisation des cookies.
l’économie mondiale .
Fermer

https://books.openedition.org/pupo/2729?lang=fr 6/54
01/10/2019 La mondialisation, stade suprême du capitalisme ? - Des firmes multinationales à la mondialisation : l’apport de Charles-Albert Mic…

Les firmes multinationales comme expression de la


concurrence oligopolistique sur le marché mondial
10 La spécificité des FMN, en tant qu’espace homogène
internalisant les disparités nationales, occupe une place
prépondérante dans l’analyse anglo-saxonne de la
multinationalisation des entreprises. Conformément à
l’opposition introduite par Ronald Coase14 entre firme et
marché, les travaux de Hymer15, puis de l’école de Reading
sous l’impulsion de Dunning16, Buckley et Casson17
expliquent l’investissement international et la constitution
des FMN par des coûts de transaction élevés pour les
entreprises. L’implantation de filiales de production à
l’étranger vient se substituer à la stratégie d’exportation des
firmes nationales en vue de lutter contre l’incertitude, le
manque d’information, l’instabilité des prix sur les marchés
étrangers, les aléas dans l’acheminement des biens ou, de
manière plus générale, les imperfections de marché qui font
obstacle au développement des échanges internationaux.
L’absence de continuité entre le marché intérieur d’une
économie nationale et ses marchés extérieurs explique
l’existence de coûts de transaction spécifiques sur le marché
mondial. L’internationalisation des firmes vise à éviter ces
coûts en substituant à l’hétérogénéité de l’environnement
international l’espace économique unifié de la FMN18.
11 Le principal apport de Hymer est, selon Michalet, de
montrer qu’au-delà de l’internalisation des disparités
nationales, les stratégies des FMN s’inscrivent dans une
concurrence oligopolistique sur le marché mondial. Ces
stratégies associent deux lignes directrices différentes19. La
première recherche une réduction des coûts de production,
fondée à la fois sur des différences de coûts salariaux d’un
pays à l’autre et sur la réalisation d’économies d’échelle
grâce à une spécialisation des filiales selon une logique
d’intégration verticale. La seconde répond à la nécessité
Ce site utilise
d’élargir les des cookies
parts et collectede
de marché desl’entreprise
informations personnelles vous concernant.
en bénéficiant
Pour plus de précisions, nous vous invitons à consulter notre politique de confidentialité
d’une avance technologique et d’une différenciation des
(mise à jour le 25 juin 2018).
produits selon une logique d’intégration horizontale. En
En poursuivant votre navigation, vous acceptez l'utilisation des cookies.
pratique, il existe un large éventail de stratégies combinant
ces deux dimensions de la concurrence Fermer oligopolistique qui se
traduisent par une intégration conglomérale et la recherche
https://books.openedition.org/pupo/2729?lang=fr 7/54
01/10/2019 La mondialisation, stade suprême du capitalisme ? - Des firmes multinationales à la mondialisation : l’apport de Charles-Albert Mic…

d’une maîtrise des contraintes financières pesant sur la


croissance de l’entreprise.

L’impact des firmes multinationales sur la structure


de l’économie mondiale et l’existence des États
nationaux
12 La concurrence oligopolistique occupe une place centrale
dans l’analyse des FMN chez Michalet bien qu’il prenne ses
distances vis-à-vis des économistes radicaux anglo-saxons,
tels Hymer et Murray. Les critiques qu’il leur adresse
s’inscrivent sur deux registres différents20. À Hymer il
reproche de surestimer l’impact exercé par le développement
des FMN sur l’organisation hiérarchique de l’économie
mondiale et à Murray de prétendre que, face au poids des
FMN sur la scène internationale, les États nationaux sont
destinés à disparaître.
13 Selon Hymer, les structures organisationnelles que les FMN
mettent en place pour contrôler leurs activités réparties
entre différents espaces nationaux jouent un rôle
déterminant dans la structure de l’économie mondiale21.
Hymer emprunte à Chandler22 l’idée que les structures
organisationnelles des entreprises évoluent en fonction des
étapes qu’elles doivent franchir pour poursuivre leur
expansion. L’accroissement de leur taille implique de
diversifier les niveaux hiérarchiques où s’exerce le pouvoir
de contrôle dans l’entreprise. Hymer retient trois niveaux de
contrôle pour les FMN. Le niveau le plus bas concerne la
gestion au jour le jour des tâches d’exécution d’un plan de
production strictement prédéfini ; le niveau suivant est
chargé de coordonner les activités déployées au niveau le
plus bas ; et enfin le niveau supérieur est celui où s’élabore la
politique générale de la firme et où sont arrêtés ses choix
stratégiques. Hymer montre que ces trois niveaux
d’organisation dessinent une hiérarchie entre pays au sein
de
Ce l’économie
site utilise des mondiale en fonction
cookies et collecte de leurs
des informations capacités
personnelles à concernant.
vous
Pour plus de précisions,
accueillir un niveau nous
devous invitons
prise à consulter
de décision plusnotre politique
ou moins de confidentialité
élevé,
(mise à jour le 25 juin 2018).
cette capacité étant elle-même déterminée par le niveau de
En poursuivant votre navigation, vous acceptez l'utilisation des cookies.
développement des économies nationales. On trouve au
sommet de la pyramide les grandes Fermermétropoles des pays
capitalistes développés où s’installent les états-majors des
https://books.openedition.org/pupo/2729?lang=fr 8/54
01/10/2019 La mondialisation, stade suprême du capitalisme ? - Des firmes multinationales à la mondialisation : l’apport de Charles-Albert Mic…

grandes FMN ayant besoin de recourir en grand nombre à


des cols blancs et d’être situés à proximité des marchés
financiers et de moyens de communication très développés.
Puis viennent les pays qui accueillent des activités
spécialisées et dont les unités de production disposent d’un
faible degré d’autonomie, alors que au bas de l’échelle sont
regroupés les pays qui n’ont d’autres ressources qu’une force
de travail abondante et des ressources naturelles faciles à
exploiter. Pour Michalet, la vision qu’a Hymer de l’économie
mondiale est influencée par l’organisation de l’économie des
États-Unis. Il projette sur l’économie mondiale les relations
que les grandes entreprises américaines ont avec l’État
fédéral, les États fédéraux et les municipalités. Cette
transposition l’amène à souligner que les objectifs de
développement des pays sous-développés se heurtent aux
contraintes créées par leur position subalterne dans
l’organisation des FMN et donc dans l’organisation du
système de l’économie mondiale.
14 Michalet observe que les conclusions de Hymer sont très
proches de celles de Murray23 parce qu’ils partagent la même
conception du rôle déterminant des FMN dans la
structuration de l’économie mondiale. Chez Murray,
l’internationalisation des entreprises met en cause
l’existence même des États nationaux. Ceux-ci sont menacés
de disparition face à la puissance des FMN sous l’effet d’un
écart croissant entre l’espace de référence de la souveraineté
nationale et celui de la firme. Un affaiblissement de plus en
plus prononcé de l’autorité étatique sur l’activité des firmes
en résulte, de sorte que les firmes prennent peu à peu en
charge certaines fonctions relevant traditionnellement de la
puissance publique et ayant pour but de faciliter le
développement de l’activité économique.
15 L’argument invoqué par Michalet pour contester les
conclusions de Hymer et Murray est simple : « il faut
remettre l’économie
Ce site utilise mondiale
des cookies et collectesur
des ses pieds », personnelles
informations i. e. inverser la concernant.
vous
Pour plus de des
logique précisions, nous vous
liens établis invitons
par à consulter
les deux auteursnotre politique
entre FMNdeetconfidentialité
économie mondiale. (mise De à jour
fait,le 25c’est
juin 2018).
la hiérarchie
En poursuivant votre navigation, vous acceptez l'utilisation des cookies.
organisationnelle des FMN qui reproduit la hiérarchie
préexistante des économies nationales et non l’inverse. Il est
Fermer
erroné de croire que les États se comportent en subordonnés
https://books.openedition.org/pupo/2729?lang=fr 9/54
01/10/2019 La mondialisation, stade suprême du capitalisme ? - Des firmes multinationales à la mondialisation : l’apport de Charles-Albert Mic…

passifs des FMN. L’appartenance nationale de celles-ci


commande leur extension à l’étranger et détermine les
dispositifs qu’elles mettent en œuvre dans ce but. Souvent,
l’internationalisation des entreprises n’est possible qu’avec
l’appui des États d’origine car ceux-ci ont des zones
d’influence privilégiées et les FMN sont contraintes de tenir
compte de l’attitude des États d’accueil.
16 Les analyses de Hymer quant aux conditions de la
concurrence oligopolistique prévalant sur le marché mondial
sont précieuses, reconnaît Michalet, parce que la mise en
place des structures organisationnelles intégrées des FMN
joue, en pratique, un rôle déterminant dans la cohésion du
système économique mondial qui se crée sous leur
impulsion. Mais il faut s’extraire du jeu stratégique des
firmes pour comprendre les facteurs qui les poussent à
s’internationaliser. Ces facteurs explicatifs sont à rechercher
dans l’environnement mondial qui conditionne leur action.

Une approche dynamique du développement des


firmes multinationales
17 En dépit des critiques que Michalet lui adresse dans Le
Capitalisme mondial24, Vernon est certainement l’auteur
qui, à cette époque, a le plus influencé sa réflexion25. Fondée
sur des travaux empiriques d’envergure, l’analyse originale
des multinationales par Vernon26 montre que les entreprises
sont incitées à s’internationaliser en réponse à des
contraintes externes provenant des pressions que la
demande fait peser sur leur offre et leurs coûts de
production. Ces contraintes se manifestent par la saturation
des marchés dans les pays développés, ainsi que par les
barrières protectionnistes qui entravent les marchés à
l’exportation. Le principal apport de la théorie de Vernon
réside dans le fait que les contraintes de demande doivent
être perçues d’un point de vue dynamique, qu’elles se
Ce site utilise
modifient audes cookies
cours duettemps
collecteen
desfonction
informations personnelles
du cycle de vievous
du concernant.
Pour plus de précisions, nous vous invitons à consulter notre politique de confidentialité
produit passant par trois stades successifs : produit nouveau,
(mise à jour le 25 juin 2018).
produit parvenu à maturité et produit standardisé. Ceci
En poursuivant votre navigation, vous acceptez l'utilisation des cookies.
introduit une approche dynamique de la spécialisation
internationale, où la délocalisation Fermer sectorielle de l’activité
des entreprises repose à la fois sur une modification des
https://books.openedition.org/pupo/2729?lang=fr 10/54
01/10/2019 La mondialisation, stade suprême du capitalisme ? - Des firmes multinationales à la mondialisation : l’apport de Charles-Albert Mic…

conditions de production et sur une évolution des facteurs


de demande.
18 Michalet, admet que ce schéma décrit assez bien le processus
d’implantation rapide des firmes américaines en Europe au
cours des années 1960 et au début des années 1970, puis
vers certains pays du Tiers monde, en Amérique Latine
notamment. Mais il fait dépendre la multinationalisation des
entreprises de l’inégal développement des économies
nationales et véhicule ainsi une vision figée de la hiérarchie
des pays au sein de l’économie mondiale, puisque la
multinationalisation délocalise principalement, sinon
exclusivement, les FMN des économies les plus développées
vers les moins développées. La dérive sectorielle des activités
se traduit par un processus d’industrialisation généralisé,
impulsé par un transfert de technologie réalisé par les FMN.
Cependant, la nouvelle Division Internationale du Travail
que celles-ci instaurent dans le domaine industriel ne se
distingue pas véritablement de l’ancienne qui était fondée
sur la dichotomie entre produits manufacturés et produits
primaires. En effet, les pays de la périphérie restent dans le
même rapport de dépendance vis-à-vis des pays du centre,
leur industrialisation étant bornée aux produits ayant atteint
le stade ultime de leur cycle de vie.
19 Bien que fortement inspirés au départ par Vernon, les
travaux en collaboration avec Michel Delapierre27 sont
l’occasion d’une prise de distance critique. À première vue, la
genèse des multinationales d’origine française semble
calquée sur le schéma américain. Dans l’un et l’autre cas, la
stratégie des firmes est défensive. Il s’agit de défendre des
positions oligopolistiques exploitées jusque-là par le biais de
l’exportation et qui se trouvent menacées par une
concurrence accrue. Là s’arrête la ressemblance. Les voies
française et américaine de l’internationalisation diffèrent
pour deux raisons : d’une part l’écart existant entre le niveau
de développement
Ce site des
utilise des cookies deux des
et collecte économies,
informationsd’autre partvous
personnelles la concernant.
Pour plus de précisions,
différence dans lanous
prisevous
deinvitons à consulter
conscience des notre politique
avantages de confidentialité
offerts
par l’internationalisation (misedeà jour
la le production.
25 juin 2018). L’avantage
En poursuivant votre navigation, vous acceptez l'utilisation des cookies.
oligopolistique que détiennent les FMN américaines est
fondé sur une avance technologique elle-même liée à leur
Fermer
appartenance à l’économie la plus développée du monde.
https://books.openedition.org/pupo/2729?lang=fr 11/54
01/10/2019 La mondialisation, stade suprême du capitalisme ? - Des firmes multinationales à la mondialisation : l’apport de Charles-Albert Mic…

Leur implantation à l’étranger revient à exploiter l’inégal


développement des économies nationales en bénéficiant à la
fois d’économies d’échelle et d’une réduction des coûts
salariaux. L’investissement à l’étranger des FMN françaises
ne vise pas prioritairement des économies moins
développées compte tenu des risques politiques encourus et
surtout de l’exiguïté des marchés locaux. Au contraire, leur
implantation à l’étranger concerne avant tout des pays de
niveau de développement comparable ou plus élevé, comme
les États-Unis, ce qui met en doute l’idée que la production à
l’étranger vise à protéger une position oligopolistique
préalablement acquise par l’exportation.
20 Les entreprises françaises, comme leurs homologues
européennes, pâtissent de nombreuses difficultés,
comparées aux FMN américaines concurrentes, telles qu’une
moins grande taille, une moins bonne organisation, un plus
faible appui logistique de part de la maison mère en R&D, en
capitaux, en conseils, en management. La détention d’un
avantage technique, en matière de procédé de fabrication ou
de produit nouveau, joue certes un rôle majeur dans
l’implantation des entreprises françaises à l’étranger, mais là
n’est pas l’essentiel. Les entreprises françaises, comme leurs
homologues européennes, doivent en effet faire face sur
leurs propres marchés à la concurrence des entreprises
venues d’outre-Atlantique et, pour relever ce défi, elles sont
contraintes d’adopter des stratégies et des structures
organisationnelles comparables à celles des FMN
américaines. Elles ont le choix entre plusieurs possibilités, la
plus naturelle étant de constituer de grands groupes
industriels de taille suffisante pour pouvoir s’implanter
directement sur le territoire américain. Deux autres voies
peuvent être empruntées. L’une consiste à s’engager dans
des stratégies d’alliance avec des FMN américaines en vue de
conquérir des parts de marché d’un côté ou de l’autre de
l’Atlantique, l’autre
Ce site utilise des à etpromouvoir
cookies des stratégies
collecte des informations de fusion
personnelles vous concernant.
Pour plus de
entre précisions,
firmes nous vous invitons
européennes. à consulter notre
Ces conclusions, pluspolitique
ou moinsde confidentialité
confirmées par les faits(mise 28 à jour le 25l’importance
, montrent juin 2018). accordée
En poursuivant votre navigation, vous acceptez l'utilisation des cookies.
par Michalet au lien qui unit, comme chez Chandler, la
stratégie des entreprises et leurs structures
Fermer
organisationnelles.
https://books.openedition.org/pupo/2729?lang=fr 12/54
01/10/2019 La mondialisation, stade suprême du capitalisme ? - Des firmes multinationales à la mondialisation : l’apport de Charles-Albert Mic…

Une rupture dans l’analyse des stratégies des


firmes multinationales : la distinction entre filiales-
relais et filiales-ateliers
21 L’ouvrage le plus marquant sur le développement des FMN29
joue un rôle décisif dans l’élaboration de la conception de
l’économie mondiale exposée quelques mois plus tard par
Michalet dans Le Capitalisme mondial, parce qu’il introduit
une rupture par rapport aux analyses menées jusque-là de la
multinationalisation des entreprises. La rupture est produite
en intégrant dans l’analyse du comportement des FMN des
conclusions empruntées à Chandler. Contrairement aux
économistes qui prétendent que le comportement des agents
est avant tout fondé sur un calcul rationnel, Chandler
subordonne l’efficacité de l’entreprise à la mise en place de
structures organisationnelles adaptées à sa stratégie. Or, la
séquence qui fait passer l’entreprise d’une stratégie
d’exportation à une stratégie d’implantation à l’étranger n’a
rien d’automatique30. L’extension de son activité de
production sur plusieurs territoires nationaux est au
contraire le résultat d’un processus interne délibéré, plus ou
moins long et coûteux, s’inscrivant dans la stratégie de
croissance de l’entreprise et impliquant des changements
dans les structures organisationnelles qui en assurent l’unité
en tant qu’espace homogène et hiérarchisé.
22 La rupture introduite par les deux auteurs s’incarne dans la
distinction opérée entre « filiales relais » et « filiales
ateliers31 ». Ces deux catégories de filiales correspondent à
deux formes d’organisation de l’activité des entreprises à
l’étranger qui renvoient à deux stratégies distinctes32. Les
filiales relais répondent à une stratégie commerciale dont
l’objectif est la conquête de marchés à l’étranger afin
d’élargir les débouchés de l’entreprise. Le qualificatif de
relais indique que la filiale a pris le relais ou vient soutenir
un flux antérieur d’exportation, de sorte que la filiale
Ce site utilise
constitue undes cookies et collecte
prolongement de des
la informations
maison mère. personnelles vous concernant.
Les filiales
Pour plus des’inscrivent
ateliers précisions, nous vous
dans invitons
une à consulter
stratégie notre politique
de nature productive de ;confidentialité
(mise à jour le 25 juin 2018).
elles ont pour fonction de permettre à l’entreprise de tirer
En poursuivant votre navigation, vous acceptez l'utilisation des cookies.
avantage de l’inégalité des coûts de production d’une région
du monde à l’autre. Le qualificatif d’atelier souligne que la
Fermer
filiale représente une unité de production spécialisée dans la
https://books.openedition.org/pupo/2729?lang=fr 13/54
01/10/2019 La mondialisation, stade suprême du capitalisme ? - Des firmes multinationales à la mondialisation : l’apport de Charles-Albert Mic…

fabrication d’une composante du produit final ou d’un bien


pour lequel la demande locale ne joue pas de rôle important,
de sorte que la quasi-totalité de la production de ce type de
filiale est destinée à être réexportée vers d’autres filiales de
la FMN et, par suite, vers d’autres marchés (dont celui du
pays d’origine).
23 La distinction entre stratégie commerciale et stratégie
productive implique que l’unité de l’entreprise elle-même
repose sur des fondements organisationnels différents. En
passant d’une stratégie à l’autre, les structures
organisationnelles ne font pas que se complexifier, elles
trouvent leur cohérence respective dans des principes
différenciés d’intégration de l’activité de l’entreprise située
dans plusieurs pays. La primauté donnée aux relations
d’intégration verticale dans la stratégie productive se
substitue aux relations d’intégration horizontale dans la
stratégie commerciale. Il est facile d’imaginer que, en
pratique, les FMN sont conduites à combiner plusieurs
stratégies selon des configurations variées, ce qui implique
un bricolage dans les structures organisationnelles
répondant à différents besoins et à des histoires
différenciées.
24 La distinction entre filiales relais et filiales ateliers a un
caractère heuristique parce qu’elle permet à Michalet de
spécifier dans Le Capitalisme mondial33 comment
s’articulent deux ensembles de facteurs qui agissent sur deux
niveaux de réalité bien différents : le système de l’économie
mondiale et les FMN. D’un côté, les contradictions
inhérentes à la dynamique du capitalisme expliquent les
raisons amenant les grandes entreprises à s’engager dans un
processus de multinationalisation. De l’autre, le succès de
leurs stratégies est subordonné à la mise en place des
structures organisationnelles adéquates. Les notions de
filiales relais et de filiales ateliers servent alors de points
d’ancrage permettant
Ce site utilise des cookies et collected’articuler
des informationsune analyse
personnelles vous concernant.
Pour plus de précisions, nous
microéconomique à unevousanalyse
invitons macroéconomique.
à consulter notre politique
Avecdelaconfidentialité
filiale relais qui se (mise à jour le 25
substitue à juin
un2018).
flux antérieur
En poursuivant votre navigation, vous acceptez l'utilisation des cookies.
d’exportation, l’objectif de la firme est de maintenir ses
marges bénéficiaires, i. e. le profit unitaire par produit
Fermer
vendu, et d’accroître son chiffre d’affaires, de sorte que son
https://books.openedition.org/pupo/2729?lang=fr 14/54
01/10/2019 La mondialisation, stade suprême du capitalisme ? - Des firmes multinationales à la mondialisation : l’apport de Charles-Albert Mic…

profit augmente en volume. Avec la filiale atelier qui vise à


économiser des coûts salariaux, la firme cherche à
augmenter directement son taux de profit global. En fin de
chaîne, au niveau du produit fini, l’échange marchand
réapparaît et l’entreprise réalise la plus-value incorporée
dans le produit à chaque étape du processus de production
internationalisé. Michalet opère alors un renversement
d’optique. Les FMN cessent d’occuper le devant de la scène,
au profit des contradictions inhérentes au développement du
capitalisme qui poussent les entreprises à s’internationaliser.

LES CONTRADICTIONS DU CAPITALISME


ET LES CARACTERISTIQUES DE
L’ECONOMIE MONDIALE
25 Michalet se tourne vers Marx, en tant que penseur de la
dynamique du système capitaliste, en adoptant une posture
marxienne qui, suivant Maximilien Rubel, s’intéresse aux
concepts de Marx parce qu’ils sont susceptibles de rendre
intelligible le fonctionnement du capitalisme, mais sans
adhérer pour autant au système de pensée qui est élaboré
par la suite pour prolonger son œuvre. Deux concepts lui
semblent cruciaux dans Le Capital. D’une part, l’expansion
du marché mondial doit être comprise comme une condition
indispensable au développement du capitalisme, d’autre
part, la division internationale du travail qui en résulte
entraîne un développement inégal entre pays à l’avantage de
ceux qui sont les plus riches au départ. Michalet souligne
deux constats à travers l’inventaire critique qu’il dresse des
principales théories d’inspiration marxiste : la nécessité pour
les pays capitalistes développés d’étendre le marché à
l’échelle mondiale et la possibilité pour eux de bénéficier
d’un transfert de valeur au détriment des pays les moins
développés. Cependant, ces phénomènes ne suffisent pas à
eux seuls pour expliquer les caractéristiques de l’économie
Ce site utilise des cookies et collecte des informations personnelles vous concernant.
mondiale
Pour qui senous
plus de précisions, metvouseninvitons
placeà consulter
sous l’égide des FMN.
notre politique de confidentialité
L’internationalisation du capital
(mise à jour ledécrite par les théories
25 juin 2018).
marxistesEn poursuivant votre navigation,
reste cantonnée vous acceptez
aux relations l'utilisationsur
d’échange des le
cookies.
marché mondial, alors que pour saisir les spécificités de
l’économie mondiale inhérentesFermer au développement des FMN
https://books.openedition.org/pupo/2729?lang=fr 15/54
01/10/2019 La mondialisation, stade suprême du capitalisme ? - Des firmes multinationales à la mondialisation : l’apport de Charles-Albert Mic…

elle devrait être perçue en termes de délocalisation des


processus de production. D’où le basculement théorique que
Michalet opère dans Le Capitalisme mondial34, en rompant
avec l’analyse de l’économie internationale, fondée sur le
primat donné à la sphère de circulation, afin d’élaborer une
analyse de l’économie mondiale privilégiant la sphère de
production.

Un nécessaire retour à l’analyse de Marx en


économie internationale
26 Aux yeux de Michalet (CM, 1985, p. 242-250 ; 1976, p. 50-
58), le principal mérite de Marx dans Le Capital35 est
d’introduire une rupture radicale par rapport à l’approche
standard en économie internationale en fondant l’analyse
sur deux principes essentiels qui sont développés
ultérieurement par Rosa Luxemburg36. Le premier principe
consiste à admettre que l’ouverture d’une économie
nationale sur le marché mondial, loin de relever d’un choix
de politique économique entre libre-échange et
protectionnisme, constitue une nécessité impérieuse pour un
pays développé, en ce sens que le marché mondial
représente dès l’origine une condition indispensable au
développement du capitalisme. D’un côté, la baisse des coûts
à l’importation des biens salariaux et des matières premières
permet de contrecarrer la baisse tendancielle du taux de
profit. De l’autre, les débouchés extérieurs permettent de
lutter contre la surproduction de marchandises et, par suite,
la suraccumulation de capital. Quelles qu’en soient les
modalités, le développement du marché mondial se traduit
par une extension des rapports de production capitalistes au
niveau international.
27 Le second principe inhérent à l’analyse de Marx revient à
considérer que le commerce extérieur, loin d’assurer des
relations égalitaires entre pays co-échangistes, est à l’origine
Cerelations
de site utilise des cookies et collecte
de domination surdes
le informations personnelles
marché mondial, vous concernant.
qui sont
Pour plus de sur
fondées précisions, nous vous invitons
la concentration à consulter notredu
et la centralisation politique
capitaldeauconfidentialité
(mise à jour le 25 juin 2018).
sein des grandes entreprises des pays développés et qui sont
En poursuivant votre navigation, vous acceptez l'utilisation des cookies.
à même d’opérer un transfert de valeur des pays moins
développés vers les pays plus Fermer développés. Ce transfert de
valeur tient à l’avance technologique dont disposent les pays
https://books.openedition.org/pupo/2729?lang=fr 16/54
01/10/2019 La mondialisation, stade suprême du capitalisme ? - Des firmes multinationales à la mondialisation : l’apport de Charles-Albert Mic…

développés et qui leur permet de vendre leurs marchandises


sur le marché mondial à des prix fixés au-dessus de leurs
valeurs, de sorte que les entreprises engagées dans le
commerce extérieur obtiennent un taux de profit plus élevé
que celles qui exercent leurs activités sur le seul marché
domestique. Les échanges internationaux servent donc de
fondement à un développement inégal des pays en fonction
de leurs positions au sein de la hiérarchie instaurée par la
division internationale du travail.
28 Comme le reconnaît Michalet, Ricardo admet, tout comme
Marx, que dans le domaine des biens manufacturés,
l’échange de biens sur le marché mondial est inégalitaire
dans le sens où les quantités de travail échangées entre pays
co-échangistes sont différentes. Mais dans l’échange
international, les quantités de travail incorporées dans les
marchandises ne sont pas en soi déterminantes ; le facteur
déterminant est la valeur attribuée aux heures de travail
effectuées dans des pays de niveaux de développement
différents. Or, cette valeur dépend de la valeur de la force de
travail dans le pays considéré et de la capacité des
propriétaires du capital à s’approprier sous forme de profit
la survaleur créée par l’emploi du travail salarié, afin
d’atteindre le taux de profit minimum en dessous duquel ils
n’engagent pas leurs capitaux37. Il s’ensuit que les différences
de valeur de la force de travail d’un pays à l’autre se
manifestent par des écarts de salaires nominaux mesurés
dans une monnaie commune. Dans ses écrits, Michalet
perçoit bien que l’échange international est subordonné à
une différenciation des salaires nominaux d’un pays à
l’autre. Mais il n’en tire pas les implications logiques quant à
l’intérêt des pays à s’ouvrir sur le marché mondial.
Contrairement à ce qu’il laisse entendre, la différenciation
des salaires nominaux ne signifie pas que chaque pays co-
échangiste, le moins développé comme le plus développé, ne
soit pas
Ce site en des
utilise mesure
cookies de bénéficier
et collecte d’un surplus
des informations de biens
personnelles vous concernant.
Pour plus de précisions,
disponibles aprèsnous vous invitons
l’échange par àrapport
consulterànotre politique qui
la situation de confidentialité
aurait été la sienne s’il avait(miseproduit
à jour le 25 juin 2018).
nationalement les biens
En poursuivant votre navigation, vous acceptez l'utilisation des cookies.
qu’il a importés. Les deux phénomènes sont parfaitement
compatibles et c’est la raison pour laquelle Ricardo assimile
Fermer
le rôle du commerce extérieur à celui du progrès technique.
https://books.openedition.org/pupo/2729?lang=fr 17/54
01/10/2019 La mondialisation, stade suprême du capitalisme ? - Des firmes multinationales à la mondialisation : l’apport de Charles-Albert Mic…

Mais pour atteindre cette conclusion, il faut s’intéresser aux


conditions de réalisation de l’échange international, ce qui
implique de passer d’une analyse en termes réels à une
analyse en termes monétaires en intégrant le rôle du taux de
change. Marx ne produit pas une telle analyse à la différence
de Ricardo. Michalet n’en perçoit pas non plus la nécessité et
se cantonne, à l’instar de Marx, à une approche des échanges
en termes réels38.
29 Michalet justifie la nécessité d’un retour à Marx par les
impulsions qui incitent les entreprises capitalistes à
conquérir des débouchés extérieurs et qui résident dans les
relations entre le procès de valorisation du capital et son
procès d’accumulation. Le principal obstacle auquel se
heurte le procès de valorisation du capital tient aux limites
de la demande qui imposent aux entreprises d’élargir sans
cesse leurs marchés, notamment au plan mondial, afin de
réaliser sous forme de profit la plus-value créée. Or, cet
élargissement repose sur le procès d’accumulation du
capital, condition d’une reproduction élargie des rapports de
production capitalistes, notamment à travers leur extension
mondiale. La conquête de marchés à l’étranger apparaît ainsi
comme une nécessité pour la croissance des entreprises et
comme un facteur déterminant dans leurs stratégies
d’investissement.

La théorie de l’impérialisme : une rupture


inachevée
30 Avec la théorie de l’impérialisme comme stade suprême du
capitalisme de Lénine39 et, plus encore, avec l’ouvrage
précurseur de Nicolas Boukharine40, de nouveaux pas sont
franchis, après Marx, dans la compréhension de la
dimension internationale du procès de valorisation du
capital et de son procès d’accumulation (CM, 1985, p. 250-
272 ; 1976, p. 60-80). Des trois changements apportés par
Ce site utilise
rapport à des cookies etde
l’analyse collecte des informations
Marx-le capital personnelles
financier, vous
les concernant.
Pour plus de précisions,
monopoles nous vous invitons
et l’exportation à consulter
des capitaux notre politique
- c’est de confidentialité
le troisième
(mise à jour le 25 juin 2018).
qui retient le plus l’attention de Michalet. En effet,
En poursuivant votre navigation, vous acceptez l'utilisation des cookies.
l’exportation des capitaux qui prend le pas sur l’exportation
des marchandises constitue une caractéristique centrale de
Fermer
l’impérialisme. Les déterminants de l’exportation des
https://books.openedition.org/pupo/2729?lang=fr 18/54
01/10/2019 La mondialisation, stade suprême du capitalisme ? - Des firmes multinationales à la mondialisation : l’apport de Charles-Albert Mic…

capitaux sont nombreux, mais le plus fondamental est la


tendance à la surproduction de marchandises, toujours
présente dans le fonctionnement du capitalisme et qui se
traduit en période de crise par une suraccumulation de
capital ; celle-ci se manifeste dans le capitalisme financier,
où les banques d’affaires dominent la grande industrie, sous
la forme d’une suraccumulation de capital-argent. En outre,
l’exportation de capitaux dans des zones moins développées
élargit les marchés à l’exportation des marchandises compte
tenu des nouvelles activités marchandes qu’elle génère à
l’étranger. En tant qu’exutoire à la suraccumulation du
capital, l’exportation des capitaux permet d’étendre les
rapports de production capitalistes à des régions moins
développées, ce qui crée en retour de nouveaux débouchés
extérieurs pour écouler les marchandises produites par les
pays développés.
31 Il s’agit, selon Michalet, de la caractéristique la plus
déterminante de l’impérialisme. D’un côté, conformément à
l’analyse de Marx, elle exprime la tendance inhérente au
mode de production capitaliste à se développer à l’échelle
mondiale. De l’autre, par contraste avec la période historique
analysée par Marx, elle témoigne d’un changement qualitatif
par rapport à son mode d’expansion antérieur
correspondant au capitalisme industriel et fondé sur
l’échange marchand. En bref, selon les dires de Michalet :
« L’exportation des capitaux définit à la fois le mode
d’existence “extérieur” du mode de production capitaliste au
stade monopoliste et la nature des rapports entre pays
développés et le reste du monde moins développé. » (CM,
1985, p. 263 ; 1976, p. 73) D’une manière plus générale,
l’auteur voit dans l’exportation des capitaux la première
véritable rupture analytique avec les théories de l’échange
international de marchandises, qu’elles soient d’inspiration
ricardienne, néoclassique ou marxiste. Les mouvements de
marchandises
Ce site utilise desne reposent
cookies plusdes
et collecte surinformations
l’immobilité des facteurs
personnelles vous concernant.
Pour
deplus de précisions,
production, nousils
mais vous invitons
sont à consultergouvernés
au contraire notre politique
par de
lesconfidentialité
transferts internationaux (misedeà jourcapital.
le 25 juin Cependant,
2018). cette
En poursuivant votre navigation, vous acceptez l'utilisation des cookies.
rupture apparaît inachevée pour deux raisons avancées par
Michalet. D’une part, au plan factuel, la théorie de
Fermer
l’impérialisme a vieilli en ce qu’elle apparaît inadaptée pour
https://books.openedition.org/pupo/2729?lang=fr 19/54
01/10/2019 La mondialisation, stade suprême du capitalisme ? - Des firmes multinationales à la mondialisation : l’apport de Charles-Albert Mic…

décrire et interpréter les relations économiques


internationales qui se développent après la seconde
mondiale. Depuis le début des années 1960, l’exportation de
capital n’a plus pour but principal d’acquérir le contrôle sur
des matières premières et des ressources énergétiques dans
les pays en développement. Son objectif prioritaire est de
délocaliser la production des entreprises d’un pays
développé vers une région du monde ayant atteint un niveau
de développement comparable. D’autre part, au plan
théorique, la rupture inaugurée par la théorie de
l’impérialisme par rapport aux théories de l’échange
international est incomplète, parce qu’elle reste centrée sur
l’internationalisation de la sphère de circulation du capital,
alors qu’une réelle prise en compte du rôle des FMN exige de
s’intéresser à l’internationalisation de la sphère de
production.

L’opposition entre multinational et national au


cœur de l’économie mondiale
32 Michalet élargit la critique adressée à la théorie de
l’impérialisme à l’ensemble des théories marxistes
contemporaines qui développent une problématique en
termes d’opposition « centre-périphérie », soit pour montrer
le caractère extraverti de l’économie des pays de la
périphérie contrastant avec le caractère autocentré de
l’économie des pays du centre41, soit en termes d’échange
inégal en mettant l’accent sur le fait que le secteur
exportateur des pays de la périphérie est entièrement
dominé par les besoins des pays du centre42. Ces théories
restent prisonnières de la seule prise en compte de
l’internationalisation de la sphère de circulation entre États
nationaux et s’avèrent incapables d’intégrer la spécificité du
développement des FMN (CM, 1985, p. 276-280 ; 1976, p.
97-101). Cette double critique fait strictement pendant à
Ce siteadressée
celle utilise des parallèlement
cookies et collecte aux
des informations personnelles vous concernant.
théories anglo-saxonnes
Pour plus de précisions,
examinées nousqui
plus haut vousrestent
invitons inscrites
à consulterdans
notre le
politique
champde deconfidentialité
(mise à jour le 25 juin 2018).
l’économie industrielle. À l’encontre des théories
En poursuivant votre navigation, vous acceptez l'utilisation des cookies.
macroéconomiques faisant de l’opposition « centre-
périphérie » le cour de la structure de l’économie mondiale,
Fermer
celles-ci accordent à l’internationalisation des grandes
https://books.openedition.org/pupo/2729?lang=fr 20/54
01/10/2019 La mondialisation, stade suprême du capitalisme ? - Des firmes multinationales à la mondialisation : l’apport de Charles-Albert Mic…

entreprises un rôle déterminant dans l’organisation de


l’économie mondiale, les États nationaux étant amenés à
s’effacer devant la puissance des FMN.
33 Le renvoi dos à dos des théories anglo-saxonnes des FMN et
des théories marxistes du système économique mondial sert
de pierre angulaire à Michalet pour proposer une nouvelle
approche de l’économie mondiale. Celle-ci vise à concilier la
présence inéluctable de deux acteurs : les FMN et les États-
nations, que la plupart des théories en économie
internationale opposent de façon stérile en privilégiant le
rôle de l’un par rapport à l’autre. Or, pour Michalet,
l’économie mondiale doit être conçue comme une réalité
empirique en perpétuel mouvement et jamais achevée,
caractérisée par la coexistence de deux phénomènes à la fois
contradictoires et toujours présents (CM, 1985, p. 302). D’un
côté, la mise en valeur du capital effectuée par les FMN crée
un espace homogène au plan mondial. De l’autre, le rôle
primordial joué par les États-nations dans la reproduction
de la force de travail nécessaire à la valorisation du capital
nécessite le maintien d’un espace différencié entre eux au
plan international.
34 Michalet argumente son interprétation en deux temps. Dans
une première étape, il montre que le développement des
FMN doit être compris comme le produit d’une forme
particulière de l’internationalisation du cycle de valorisation
du capital, et qu’il a pour conséquence de générer un
processus spécifique d’accumulation du capital à l’échelle
mondiale. Dans une seconde étape, il explique que les FMN
et l’économie mondiale représentent deux phénomènes
indissociables. Si d’un côté les FMN doivent être conçues
comme le produit d’un dépassement des contradictions
auxquelles se heurte la valorisation du capital dans le cadre
de l’État-nation en sortant de ses frontières, de l’autre elles
doivent être comprises comme l’acteur qui structure
l’économie
Ce site utilisemondiale encollecte
des cookies et produisant un espace
des informations unifié vous
personnelles qui concernant.
Pour plus de précisions,
subsume nous vous
les disparités invitons
entre à consulter notre
États-nations sans politique de confidentialité
pour autant
les abolir. (mise à jour le 25 juin 2018).
En poursuivant votre navigation, vous acceptez l'utilisation des cookies.
35 1) Les FMN : forme particulière de l’internationalisation du
cycle de valorisation du capital et de son accumulation à
Fermer
l’échelle mondiale Michalet souligne d’abord que les FMN
https://books.openedition.org/pupo/2729?lang=fr 21/54
01/10/2019 La mondialisation, stade suprême du capitalisme ? - Des firmes multinationales à la mondialisation : l’apport de Charles-Albert Mic…

constituent un bon poste d’observation de


l’internationalisation contemporaine de la production.
Cependant, elles ne doivent pas être confondues avec le
concept d’internationalisation du capital (CM, 1985, p. 303-
306 ; 1976, p. 81-85). Conformément à l’analyse de Marx
dans le Livre II du Capital, consacré aux schémas de la
reproduction du capital, celui-ci prend trois formes au cours
de son cycle de mise en valeur43 : le capital-argent, le capital-
marchandise et le capital-productif. Chacune de ces formes
s’incarne dans des fractions particulières du capital
(institutions financières, entreprises industrielles et
commerciales), qui résultent d’une division fonctionnelle du
travail entre capitalistes en vue de gérer respectivement le
capital-argent, le capital-productif et le capital-marchandise.
Sous cet angle, les FMN ont pour originalité d’être la
manifestation de l’internationalisation du cycle du capital-
productif. D’une part, leur développement est fondé sur
l’internationalisation du processus de valorisation du capital
et, d’autre part, il a pour résultat de générer un processus
d’accumulation du capital à l’échelle mondiale. Cette dualité
doit être précisée (CM, 1985, p. 309-316 ; 1976, p. 85-91).
36 En premier lieu, en délocalisant une partie de la production
à l’étranger, les FMN opèrent un déplacement du lieu de
production de la valeur, c’est-à-dire une internationalisation
du capital-productif car, sous l’égide d’une même unité
décisionnelle de gestion, un ensemble de capitaux
immobilisés dans le processus de production délimité par le
périmètre d’une entreprise sont associés à des forces de
travail appartenant à différentes économies nationales. Il
s’ensuit que le procès de mise en valeur du capital se déroule
au plan international, puisque ce sont des forces de travail
localisées dans différents pays qui concourent à la formation
de la plus-value intégrée dans le produit final prêt à être
vendu.
37 En second
Ce site utiliselieu, l’internationalisation
des cookies du cycle
et collecte des informations du capital-
personnelles vous concernant.
Pour plus de précisions,
productif inhérentnous au vous invitons à consulter
développement notre politique
des FMN de confidentialité
ne peut être
confondu avec le processus (mise à jour
de lereproduction
25 juin 2018). élargie du
En poursuivant votre navigation, vous acceptez l'utilisation des cookies.
capital puisque, par définition, ce dernier est un processus
macroéconomique qui s’accomplit sur une base nationale. La
Fermer
reproduction élargie du capital a non seulement pour
https://books.openedition.org/pupo/2729?lang=fr 22/54
01/10/2019 La mondialisation, stade suprême du capitalisme ? - Des firmes multinationales à la mondialisation : l’apport de Charles-Albert Mic…

fonction d’agrandir, grâce à l’accumulation du capital, la


base productive sur laquelle se fondent les rapports de
production capitalistes, mais encore elle assure la
reproduction de la force de travail, afin que celle-ci soit prête
à l’emploi d’un cycle de production à l’autre pour produire
une survaleur. Or, la reproduction de la force de travail se
déroule nécessairement dans un contexte national, dans la
mesure où le panier de biens salariaux qui permet cette
reproduction est Wladimir Andreff et Renaud du Tertre
déterminé dans une économie nationale particulière et
historiquement datée. Si l’investissement productif à
l’étranger témoigne bien d’une mondialisation de
l’accumulation du capital, il est un phénomène strictement
microéconomique, puisqu’il reste circonscrit à l’intérieur des
FMN. Son déploiement présuppose l’existence d’États
nationaux qui, en tant que cadre institutionnel, régissent la
reproduction de la force de travail dans les différents pays
d’implantation des filiales des multinationales.
38 En définitive, quelle que soit la facette du développement
des FMN envisagée, mise en valeur internationale du capital
ou son accumulation à l’échelle mondiale, il est vain de
vouloir dissocier l’idée d’un système économique mondial et
l’existence des FMN (CM, 1985, p. 292-295 ; 1976, p. 112-
114)44. Les deux sont indissociables. Toute la difficulté est de
trouver la logique de leur articulation. La recherche de cette
dernière est d’autant plus nécessaire qu’elle doit éclairer le
paradoxe apparent entre l’homogénéisation de l’espace à
l’intérieur des FMN et le maintien d’une différenciation
irréductible des espaces nationaux.
39 2) Les FMN : produit du système économique mondial et
acteur de la formation de l’économie mondiale Le principe
d’analyse auquel Michalet est le plus attaché explique la
distance qu’il a toujours cherché à maintenir par rapport à
l’analyse marxiste et à l’orthodoxie en économie. Ce principe
tient à utilise
Ce site la conception ducollecte
des cookies et rôle etdes de la place personnelles
informations qu’il convient
vous concernant.
Pour plus de précisions,
d’accorder aux nous vous invitons
acteurs dans à consulter notre politique de
le fonctionnement deconfidentialité
l’économie, la notion (mise à jour le
d’acteur 25 juin 2018).
renvoyant, sur un plan
En poursuivant votre navigation, vous acceptez l'utilisation des cookies.
anthropologique, à la fois au cadre institutionnel et socio-
économique qui oriente l’action des individus et à la liberté
Fermer
dont ils disposent pour se projeter dans l’avenir et donc agir.
https://books.openedition.org/pupo/2729?lang=fr 23/54
01/10/2019 La mondialisation, stade suprême du capitalisme ? - Des firmes multinationales à la mondialisation : l’apport de Charles-Albert Mic…

Michalet insiste ici sur l’obligation de surmonter deux


difficultés méthodologiques pour cerner ce que recouvre
l’économie mondiale.
40 La première difficulté réside dans la nécessité de concilier la
présence et l’action respectives des FMN et des États-nations
au sein du système économique mondial. À cet égard,
Michalet fait remarquer :
Dans ce conflit entre le national et le multinational que nous
plaçons au centre de notre démarche, ce sont les agents
multinationaux qui sont porteurs de la transformation, les
États-nations s’efforcent de persévérer dans leur être. Mais
le résultat ne peut être ramené à une conception réductrice
de la victoire de l’une des parties sur l’autre. (CM, 1985, p.
318)

41 Une seconde difficulté tient à la relation qu’il convient


d’établir entre le tout, l’économie mondiale, et les parties, les
FMN ou les États-nations. Sur ce registre, il précise quelques
lignes plus loin : Pour nous, multinationales ou États-
nations ne peuvent pas être considérés comme des entités
supérieures qui par un deus ex machina vont régler les
conflits qui sont au cour de l’émergence de l’économie
mondiale. Ils ne sont ni au-dessus ni au-dessous de
l’économie mondiale.
42 Et de conclure : Les acteurs de l’économie mondiale, et les
multinationales entre autres qui jouent un rôle
d’entraînement, sont à la fois déterminés et déterminants
dans le processus de totalisation d’une réalité qui à la fois les
intègre et les dépasse.
43 Les FMN doivent donc être conçues à la fois comme le
produit du système économique mondial-car leur
développement est déterminé par les contradictions du
mode de production capitalise qu’elles tentent de dépasser-
et comme l’acteur principal à l’origine de la formation de
l’économie mondiale-car leurs stratégies déterminent un
nouvel agencement
Ce site utilise des cookiesentre la des
et collecte sphère de production
informations personnellesetvous
la concernant.
Pour plus dede
sphère précisions, noussur
circulation vous invitons
une baseàmondiale.
consulter notre politique de confidentialité
(mise à jour le 25 juin 2018).
44 La multinationalisation des entreprises résulte du système
En poursuivant votre navigation, vous acceptez l'utilisation des cookies.
économique mondial parce que la délocalisation du lieu de
production de la valeur effectuée Fermer par les FMN et
l’internationalisation du cycle du capital-productif qu’elles
https://books.openedition.org/pupo/2729?lang=fr 24/54
01/10/2019 La mondialisation, stade suprême du capitalisme ? - Des firmes multinationales à la mondialisation : l’apport de Charles-Albert Mic…

engendrent ont pour finalité d’élargir la sphère de


valorisation du capital (CM, 1985, p. 319-323 ; 1976, p. 115-
116). Dans les économies capitalistes ayant atteint un haut
niveau de développement et qui sont le siège des grandes
entreprises qui s’internationalisent, l’étroitesse de la sphère
de valorisation du capital se traduit par une suraccumulation
susceptible de prendre différentes formes : surproduction de
marchandises, surcapacités de production ou, plus
généralement, difficulté de trouver des opportunités de créer
du profit à un taux de rendement suffisamment incitatif
pour investir. Dans tous les cas, la suraccumulation du
capital est la manifestation concrète de la baisse tendancielle
du taux de profit, imputable à la difficulté de compenser, au
cours du développement du capitalisme, la hausse de la
composition organique du capital par une hausse du taux de
plus-value.
45 Au niveau microéconomique, la direction d’une entreprise
dispose de deux solutions pour essayer de contrecarrer le fait
que la masse de ses profits a tendance à se réduire par
rapport au capital total avancé. Soit elle cherche à
augmenter le montant de son prélèvement sur la masse de
profit créé globalement dans l’économie où elle est
implantée ; soit elle tente d’accroître son propre taux de
plus-value. Dans les deux cas, l’objectif visé implique
l’entreprise dans un mouvement de concentration et de
centralisation du capital qui, sous l’effet d’une concurrence
qui déborde de plus en plus largement le cadre national,
aboutit à la constitution d’oligopoles internationaux. Ceux-ci
cherchent à se partager les marchés et à s’approprier un part
croissante du profit réalisé au niveau mondial soit par le
moyen classique de l’exportation de marchandises, soit par
celui de l’implantation d’unités de production à l’étranger.
C’est ici que la distinction entre filiales-relais et filiales-
ateliers joue un rôle crucial dans l’analyse, en tant que
notions permettant
Ce site utilise des cookies etde relier
collecte le comportement
des informations des concernant.
personnelles vous
Pour plus de précisions,
entreprises nous vous invitons
individuelles à consulter notre politique
qui s’internationalisent de confidentialité
(analyse
microéconomique) au(misejeu à jourdes
le 25 juin 2018).
contradictions du
En poursuivant votre navigation, vous acceptez l'utilisation des cookies.
développement du mode de production capitaliste (analyse
macroéconomique). Dans le cadre de l’internationalisation
Fermer
du cycle du capital-productif, les filiales-relais obéissant à
https://books.openedition.org/pupo/2729?lang=fr 25/54
01/10/2019 La mondialisation, stade suprême du capitalisme ? - Des firmes multinationales à la mondialisation : l’apport de Charles-Albert Mic…

une stratégie de marché constituent le premier moyen de


lutter contre la baisse tendancielle du taux de profit, dans la
mesure où elles servent de support pour délocaliser à la fois
la production de la valeur et sa réalisation. Mais avec ce type
de filiales, c’est la réalisation de la valeur qui est l’aspect
prédominant de l’implantation à l’étranger et qui explique la
priorité donnée par l’entreprise à l’accroissement de la
masse de profit réalisé en appliquant un taux de marge
avantageux à un plus grand nombre de produits vendus, tout
en laissant son taux de profit inchangé. En revanche, les
filiales-ateliers s’inscrivent dans une stratégie de
rationalisation de la production, deuxième moyen pour
contrer la tendance à la baisse du taux de profit en visant à
obtenir des réductions de coût fondées sur l’emploi d’une
main-d’œuvre à meilleur marché dans les pays d’accueil de
ces filiales. Ceci permet une hausse du taux de plus-value de
l’entreprise et donc une hausse de son taux de profit à
composition organique du capital inchangée.
46 Cependant, une fois créées, les FMN ne peuvent plus être
seulement considérées comme le produit de la dynamique
du mode de production capitaliste. Elles deviennent un
élément déterminant dans le processus de structuration de
l’économie mondiale (CM, 1985, p. 323-332 ; 1976, p. 116-
119). Les activités de production délocalisées des FMN
constituent le vecteur majeur de l’extension à l’échelle
mondiale des rapports de production capitalistes et, à ce
titre, elles sont à l’origine d’une structure intégrée de la
sphère de production et de la sphère de circulation sur une
base mondiale. Or, souligne Michalet, cette structuration de
l’économie mondiale doit être comprise comme
contradictoire, car elle se construit autour du couple
multinationales/États-nations.
47 En premier lieu, les FMN définissent des normes de
production et d’échange homogènes à l’échelle mondiale,
transcendant les
Ce site utilise des disparités
cookies territoriales
et collecte quipersonnelles
des informations résultent vous
des concernant.
Pour plus de précisions,
segmentations nous vous invitons
économiques, à consulter
sociales notre politique
et politiques liéesdeàconfidentialité
l’existence des États-nations. (mise à jour le 25 juin 2018). des normes
L’uniformisation
En poursuivant votre navigation, vous acceptez l'utilisation des cookies.
de production et d’échange renforce l’intégration
économique entre pays. Cette intégration acquiert un
Fermer
caractère multidimensionnel opérant aussi bien au niveau
https://books.openedition.org/pupo/2729?lang=fr 26/54
01/10/2019 La mondialisation, stade suprême du capitalisme ? - Des firmes multinationales à la mondialisation : l’apport de Charles-Albert Mic…

des flux de marchandises, des mouvements de capitaux et de


la délocalisation de la production45. À côté des importations
et des exportations de marchandises, elle englobe le système
monétaire et financier international et l’activité des
multinationales. Les grands groupes internationaux tendent
à avoir dans ce contexte un rôle déterminant dans la
spécialisation internationale des économies nationales,
notamment dans la définition d’une spécialisation intra-
sectorielle ou intra-branche. Une part croissante des flux de
marchandises, de services et de capitaux enregistrés dans la
balance des paiements d’un pays ne correspondent plus à
des échanges stricto sensu sur le marché mondial, mais à des
transferts internationaux qui ont lieu à l’intérieur des FMN
et ne relèvent donc pas d’un échange marchand. Pour
apprécier la puissance d’un pays capitaliste développé sur le
marché mondial, il ne suffit pas de mesurer la capacité de
ses entreprises à exporter, mais il faut y adjoindre le chiffre
d’affaires que les filiales des entreprises du pays considéré
réalisent à l’étranger. La vision de la compétitivité
internationale d’une économie nationale, i. e. de sa capacité
à affronter la concurrence sur le marché mondial, en sort
transformée.
48 En second lieu, les FMN contribuent au maintien d’une
différenciation des économies nationales puisque leur
accumulation de capital participe à la reproduction du
capital sur une base nationale. La reproduction du capital
qui associe dans un même mouvement l’accumulation du
capital domestique et du capital étranger sur un territoire
national donné est un processus macroéconomique
impliquant la reproduction de la force de travail qui
conserve de façon cruciale et irréductible une dimension
nationale. Cette intégration entre capital domestique et
capital étranger suffit à expliquer que les FMN concourent
par leur action à la reproduction des disparités nationales.
De surcroît,
Ce site en cookies
utilise des tirant etprofit dedes
collecte lainformations
valeur différenciée
personnellesde la concernant.
vous
Pour plus de
force de précisions, nouséconomie
travail d’une vous invitons à consulter
à l’autre, notre
elles politiqueune
impulsent de confidentialité
accumulation mondiale(mise duà jour le 25 juin
capital qui2018).
entretient un
En poursuivant votre navigation, vous acceptez l'utilisation des cookies.
développement inégal entre économies nationales et
maintient une hiérarchie entre elles au sein de l’économie
Fermer
mondiale. Bien entendu cette hiérarchie n’est pas immuable,
https://books.openedition.org/pupo/2729?lang=fr 27/54
01/10/2019 La mondialisation, stade suprême du capitalisme ? - Des firmes multinationales à la mondialisation : l’apport de Charles-Albert Mic…

mais il ne faut pas s’attendre à que ce soit les multinationales


qui la changent. Cette éventualité reste l’apanage des États
nationaux.
49 Si d’un côté l’intégration croissante des économies
nationales dans l’économie mondiale, régie par les FMN, bat
en brèche la capacité des États nationaux à mener des
politiques économiques autonomes, il n’en reste pas moins
que, de l’autre, la pérennité de ceux-ci représente une
condition indispensable au développement des FMN. Aussi
Michalet conclut-il non sans malice : Par une sorte de
retournement de la logique de l’économie internationale,
dans l’économie mondiale, les États deviennent les agents de
la mondialisation et les acteurs multinationaux les ultimes
garants de la reproduction des États. (CM, 1985, p. 332)
Mais l’ironie ici n’est pas une boutade. De fait, la conclusion
de Michalet prend tout son sens lorsque l’on s’intéresse aux
modalités de la régulation internationale, ou plus
exactement à ses carences face à l’économie mondiale en
formation. Sur ce registre, les contributions de l’auteur
s’insèrent dans les débats relatifs à la mondialisation et sa
régulation.

L’EVOLUTION DE LA MONDIALISATION ET
LES RUPTURES DANS LA REGULATION
INTERNATIONALE
50 Le thème de la régulation internationale court tout au long
de l’œuvre de Michalet. Il émerge dès 1976 dans Le
Capitalisme mondial par une mise en cause radicale de la
capacité du marché mondial à s’autoréguler par un
ajustement des prix des biens. Il est approfondi dans
l’édition de 1985 à partir d’une analyse originale des causes
et des conséquences de la crise qui éclate au milieu des
années soixante-dix et se prolonge jusqu’au début des
46
années quatre-vingts . Michalet dénonce les insuffisances
Ce site utilise des cookies et collecte des informations personnelles vous concernant.
deplus
Pour la de
régulation
précisions,internationale
nous vous invitons fondée sur notre
à consulter une politique
coopération de confidentialité
entre États, face à l’émergence (mise à jour lede l’économie
25 juin 2018). mondiale
portéeEn parpoursuivant
les FMN,votre
ainsinavigation,
que lesvous acceptez
banques l'utilisation des cookies.
multinationales.
Dans ses derniers ouvrages publiés en 2002-2007, il montre
que la globalisation financière qui Fermer
se met en place à partir du
https://books.openedition.org/pupo/2729?lang=fr 28/54
01/10/2019 La mondialisation, stade suprême du capitalisme ? - Des firmes multinationales à la mondialisation : l’apport de Charles-Albert Mic…

milieu des années quatre-vingts doit être interprétée comme


une nouvelle phase de la mondialisation, dont l’avènement
est imputable aux politiques néolibérales adoptées dans la
plupart des pays développés et qui sont à l’origine d’une
vague sans précédent de
déréglementation/libéralisation/privatisation. Ce
mouvement de fond a fait perdre aux acteurs étatiques une
grande partie de leur capacité à fixer les règes du jeu sur le
marché mondial et ceci au profit d’agents privés, livrés à une
concurrence accrue sur des marchés de plus en plus
instables. Michalet en déduit que, avec la globalisation
financière, toute la régulation de l’économie mondiale doit
être repensée dans une perspective de long terme,
correspondant à la temporalité des changements
institutionnels qui conditionnent le fonctionnement de
l’économie et des changements organisationnels qui
délimitent le champ d’action des entreprises.
51 Sans reprendre toutes les analyses consacrées par Michalet à
la régulation internationale, il convient de souligner qu’elles
s’inscrivent sur plusieurs registres nettement différenciés : la
dimension doctrinale de l’analyse économique, la nécessité
d’une confrontation de points de vue, l’intérêt d’un
engagement sur le terrain des réformes à entreprendre.

Une prise de position doctrinale


52 L’étude de la régulation de l’activité économique est
l’occasion d’une prise de position doctrinale de Michalet vis-
à-vis de l’analyse économique. Ici encore, il cherche à se
tenir à distance à la fois des présupposés de l’analyse
standard et de ceux de l’approche marxiste. Aux premiers il
reproche d’attribuer aux marchés des vertus autorégulatrices
qu’ils n’ont pas ; aux seconds de nier la présence d’acteurs
capables de modifier en profondeur leur environnement
économique et par suite le fonctionnement de l’économie
Ce site
prise utilise
dans desensemble.
son cookies et collecte
Cettedes informations
posture personnelles
principielle vous concernant.
acquiert
Pour plus de précisions, nous vous invitons à consulter notre politique de confidentialité
une importance décisive dans le champ de la régulation,
(mise à jour le 25 juin 2018).
parce qu’elle
En poursuivant votre navigation, non
implique d’admettre seulement
vous acceptez la nécessité
l'utilisation des cookies.
d’une action concertée des pouvoirs publics pour permettre à
l’économie marché de fonctionner, mais aussi l’obligation de
Fermer

https://books.openedition.org/pupo/2729?lang=fr 29/54
01/10/2019 La mondialisation, stade suprême du capitalisme ? - Des firmes multinationales à la mondialisation : l’apport de Charles-Albert Mic…

trouver des compromis politiques et sociaux par la


négociation pour réguler les conflits d’intérêt inhérents à
l’économie capitaliste. À ce sujet, c’est avec ses plus proches
amis que Michalet pouvait se montrer le plus critique et,
parmi eux, les partisans de l’école française de la théorie de
la régulation et de l’économie institutionnelle. Son dialogue
avec eux était permanent, bien qu’écrit de manière implicite
entre les lignes la plupart du temps, surtout dans ses
derniers ouvrages où le thème de la régulation internationale
prend explicitement le devant de la scène47. La proximité de
Michalet avec la théorie de la régulation était si forte que l’on
peut se demander ce qui l’en séparait mis à part sa volonté
farouche de n’appartenir à aucune école. Toutefois, le
questionnement qu’il adresse à cette théorie est
particulièrement incisif sur deux points.
53 Tout d’abord, Michalet reproche aux théoriciens de la
régulation d’adopter de façon quasi exclusive une approche
macroéconomique, ce qui réduit la régulation de l’économie
mondiale à la coopération volontaire des États et ignore la
capacité des acteurs multinationaux, entreprises et banques,
à influencer à leur avantage les dispositifs mis en place par
les gouvernements nationaux. Il prolonge sa critique en
montrant que l’avènement des politiques néolibérales des
années 1980 est à l’origine d’une nouvelle configuration de
l’économie mondiale, marquée par la prépondérance de sa
dimension financière sur ses dimensions productive
(l’internationalisation des entreprises) et marchande (les
échanges internationaux). Cette mutation est
particulièrement importante parce qu’elle inaugure la
montée en puissance d’acteurs multinationaux diversifiés
tendant à instaurer une régulation oligopolistique privée, à
même de se substituer graduellement à la coopération
intergouvernementale.

La
Ce régulation dans et
site utilise des cookies lacollecte
configuration multinationale
des informations personnelles vous concernant.
de la mondialisation : la collusion États-
Pour plus de précisions, nous vous invitons à consulter notre politique de confidentialité
multinationales (mise à jour le 25 juin 2018).
En poursuivant votre navigation, vous acceptez l'utilisation des cookies.
54 La contradiction à laquelle se heurte la régulation de
l’activité économique dans une Fermer
économie mondialisée est la
suivante : l’internationalisation du processus de production
https://books.openedition.org/pupo/2729?lang=fr 30/54
01/10/2019 La mondialisation, stade suprême du capitalisme ? - Des firmes multinationales à la mondialisation : l’apport de Charles-Albert Mic…

impulsée par le développement des FMN a pour corollaire


une internationalisation du rapport salarial, alors que la
reproduction de la force de travail s’effectue nécessairement
sur une base nationale. Deux attributs fondent la pérennité
de l’État-nation d’un point de vue économique, sa capacité à
émettre une monnaie ayant cours dans le cadre de ses
frontières et son devoir de garantir la reproduction du
salariat sur son territoire. La relation spécifique qui se noue
entre l’existence d’une monnaie nationale et la fixation du
salaire nominal préalablement à l’acte de production
conditionne la valorisation du capital, le salaire nominal
ayant pour fonction d’assurer simultanément la
reproduction de la force de travail dans des conditions
historiques et géographiques données, et l’opportunité de
transformer la survaleur créée en profit dans une économie
monétaire. Il en découle qu’il n’existe pas de régulation
économique à l’échelle mondiale indépendamment des
régulations nationales fondées sur les interventions
économiques des États aux plans monétaire et réel.
Autrement dit, les dispositifs susceptibles d’être mobilisés
pour promouvoir une régulation internationale sont
conditionnés par une coopération interétatique, mais pas
uniquement48.
55 Pour prendre la mesure des nouveaux enjeux de la
régulation de l’économie mondiale, il faut avoir présent à
l’esprit que l’existence de monnaies nationales et la fixation
des salaires nominaux en monnaies nationales nécessitent la
définition d’un système de taux de change pour que puisse
être créé un espace de valeur homogène au plan
international et ceci préalablement à toute décision des
entreprises de déployer leurs activités à l’échelle mondiale.
Ce constat est primordial, car il exclut d’admettre que,
comme le conçoit l’analyse marxiste, la loi valeur travail
puisse exercer son action au plan international
indépendamment de (i.
Ce site utilise des cookies e. préalablement
et collecte des informations à)personnelles
la formation
vous concernant.
Pour plus de
d’un précisions,
système denous
prixvousinternationaux
invitons à consulterdenotre politique de
production enconfidentialité
termes monétaires, c’est-à-dire (mise à jour le 25 juinen
exprimés 2018).
recourant à une
En poursuivant 49votre navigation, vous acceptez l'utilisation des cookies.
monnaie commune . La régulation de l’économie mondiale
acquiert alors deux autres dimensions s’ajoutant à celle qui
Fermer
est issue de la coopération intergouvernementale.
https://books.openedition.org/pupo/2729?lang=fr 31/54
01/10/2019 La mondialisation, stade suprême du capitalisme ? - Des firmes multinationales à la mondialisation : l’apport de Charles-Albert Mic…

56 La première dimension a été mise en évidence par Aglietta50,


puis a été reprise par Michalet dans ses divers ouvrages. Elle
provient de l’influence décisive que la régulation mise en
œuvre par les États-Unis exerce, en tant que puissance
hégémonique, sur les diverses régulations nationales. Son
impact sur l’économie mondiale est d’autant plus fort qu’elle
transite par l’édiction de normes internationales de
production et d’échange pour l’ensemble des FMN, quelles
que soient leurs nationalités, normes qui jouent par
conséquent un rôle déterminant dans la formation des prix
internationaux de production.
57 La seconde dimension est propre à l’analyse de Michalet :
elle repose sur une distinction rigoureuse entre régulation de
l’économie internationale et régulation de l’économie
mondiale, les partisans de la théorie de la régulation n’ayant
jamais réussi à intégrer véritablement cette dernière dans
leur analyse. La dissociation entre l’espace national où l’État
applique son autorité régulatrice et l’espace mondial où les
FMN déploient leurs activités affaiblit le pouvoir des acteurs
étatiques. La fixation de règles contraignantes au plan
national et a fortiori au plan international leur échappe de
plus en plus. L’analyse de Michalet est originale en ce que la
perte de pouvoir des États nationaux les rend perméables
aux pressions exercées par les FMN sur les dispositifs
institutionnels qu’ils cherchent à promouvoir. La collusion
États-multinationales joue comme principe de régulation
(Michalet, 2002, p. 78-85). Un régime de régulation mixte se
met en place, fondé sur le déclin de la coopération
intergouvernementale d’un côté et la montée en puissance
d’une régulation oligopolistique privée émanant des FMN de
l’autre. Il s’ensuit une concertation implicite, non proclamée,
entre un pouvoir économique qui s’étiole, celui des États
nationaux, et celui en plein essor d’acteurs privés, les
multinationales, qui font prévaloir leurs intérêts particuliers.
LaCe sitecollusion/concertation acquiert
utilise des cookies et collecte des informationsune ampleur
personnelles vous concernant.
Pour plus de précisions,nouvelle
qualitativement nous vous invitons
avec laà consulter notre politique
globalisation de confidentialité
financière
caractérisant la mondialisation (mise à jour le 25 juin
à partir du 2018).
milieu des années
En poursuivant votre navigation, vous acceptez l'utilisation des cookies.
1980.
Fermer

https://books.openedition.org/pupo/2729?lang=fr 32/54
01/10/2019 La mondialisation, stade suprême du capitalisme ? - Des firmes multinationales à la mondialisation : l’apport de Charles-Albert Mic…

Repenser la régulation face à la globalisation


financière
58 La phase de la mondialisation marquée par la globalisation
financière, où triomphe le capitalisme financier, soulève des
problèmes de régulation plus nombreux et plus complexes
qu’au cours de la phase évoquée ci-dessus. Pour s’en
persuader, il suffit de penser aux crises monétaires et
financières, doublées de crises de change, qui se sont
multipliées depuis le milieu des années 1990. Pour Michalet,
il s’agissait surtout de dresser un agenda de recherche qui
servirait à repenser la régulation de l’économie mondiale en
tenant compte des nouveaux liens qui, avec la globalisation
financière, se créent entre l’espace national et l’espace
mondial51. À l’ère de la domination de la finance de marché
(le capitalisme financiarisé) sur la finance de banque
(l’économie d’endettement) une double contradiction
émerge dans le fonctionnement de l’économie mondiale.
D’une part, la césure entre l’espace national sous autorité
étatique et l’espace mondial où les FMN développent leurs
stratégies s’est accentuée avec la globalisation financière,
parce que celle-ci confère un rôle accru au marché des
capitaux et qu’elle intensifie la concurrence sur le marché
mondial des biens. D’autre part, la plus grande liberté
d’action acquise par les acteurs multinationaux, à l’origine
de la hausse de leur rentabilité financière, a pour
contrepartie une plus forte instabilité des marchés. La
capacité globale de l’économie mondiale à se réguler a
reculé, alors que les besoins d’une régulation accrue se font
sentir. Michalet propose trois pistes de réflexion pour sortir
de ce dilemme52.
59 La première interroge les formes spatiales susceptibles
d’émerger en plus du territoire national et qui conféreraient
une nouvelle légitimité à l’intervention des pouvoirs publics.
Michalet préconise tout d’abord de s’intéresser aux
Ce site utilise des
territoires cookies et collecte susceptibles
plurinationaux des informations personnelles
de favoriservous concernant.
Pour plus de précisions, nous vous invitons à consulter notre politique de confidentialité
l’intégration économique des économies nationales, selon un
(mise à jour le 25 juin 2018).
axe soit Nord-Nord, soit Sud-Sud, afin de renforcer la
En poursuivant votre navigation, vous acceptez l'utilisation des cookies.
solidarité entre pays de niveaux de développement
comparables. Quant à l’intégration Fermer Nord-Sud elle pourrait
stimuler le rattrapage entre pays de niveaux de
https://books.openedition.org/pupo/2729?lang=fr 33/54
01/10/2019 La mondialisation, stade suprême du capitalisme ? - Des firmes multinationales à la mondialisation : l’apport de Charles-Albert Mic…

développement différents. Il propose ensuite d’étudier le


fractionnement des espaces nationaux à travers l’apparition
de territoires économiques infranationaux qui, par effet
d’agglomération, attirent des firmes d’origines nationales
multiples, tandis qu’il incomberait aux pouvoirs locaux de
promouvoir des externalités positives.
60 La seconde piste de réflexion consiste à se demander si, sous
la poussée de l’économie immatérielle et de l’importance
prise par l’économie de services, on n’assiste pas à une
transformation radicale dans le fonctionnement même des
marchés. À ce sujet, Michalet relève qu’une part croissante
des relations entre agents se nouent hors marché et qu’elles
constituent un système complexe de réseaux entre différents
acteurs qui tend à se substituer au marché. Il y a tout lieu de
s’attendre qu’il en résultera de nouveaux principes
d’organisation des entreprises. Cette tendance est déjà à
l’œuvre de longue date dans le cas de la circulation des biens
et des services à l’intérieur des FMN, circulation qui
s’effectue à des prix de transfert planifiés par les firmes elles-
mêmes. Et elle est amenée à se développer sous l’impact des
opérations de fusion-acquisition qui sont menées sur les
marchés financiers et redessinent le périmètre des firmes.
Cependant, les mouvements d’internalisation et
d’externalisation remodelant le portefeuille d’activités des
entreprises ne passent pas uniquement par des liens
capitalistiques. Ils reposent au contraire, de plus en plus, sur
des stratégies d’alliance conduisant à la formation
d’entreprises-réseaux. Le recul des relations de marché et la
montée de nouvelles formes de spécialisation et de
coopération entre firmes jettent les bases d’une nouvelle
coordination de l’activité qui vise à concilier leurs capacités
d’adaptation par rapport au changement et la préservation
de leurs actifs stratégiques déterminant leur efficacité.
61 Dernière piste de réflexion : quels pourraient être le statut et
leCedomaine
site utilisede
desspécialisation des
cookies et collecte desorganismes qui, en dehors
informations personnelles vous concernant.
Pour
despluspouvoirs
de précisions, nous vous
publics ou invitons à consulter
avec leur appui,notre politique
auraient de confidentialité
pour
(mise à jour leet
vocation de réduire l’incertitude 25 de
juin fournir
2018). des biens
En poursuivant votre navigation, vous acceptez l'utilisation des cookies.
publics mondiaux. Il faut s’attendre en la matière à des
innovations foisonnantes qui ne seront pas toutes vouées au
Fermer
succès. À titre illustratif, on peut citer la constitution
https://books.openedition.org/pupo/2729?lang=fr 34/54
01/10/2019 La mondialisation, stade suprême du capitalisme ? - Des firmes multinationales à la mondialisation : l’apport de Charles-Albert Mic…

d’agences de régulation indépendantes et spécialisées qui


auraient la charge de secteurs spécifiques d’activité. C’est
déjà le cas pour les entreprises de réseaux dans le domaine
de l’énergie, du transport et des télécommunications, mais
cette évolution devrait s’élargir considérablement en
s’appliquant au respect de normes de qualité,
environnementales ou éthiques. Les agences de régulation
prendraient l’allure de clubs auxquels chaque entité du
réseau aurait intérêt à se faire admettre et à cotiser pour
maintenir le capital confiance qui sous-tend l’activité en
réseau.

EXPERTISE INTERNATIONALE ET
CURIOSITE INTELLECTUELLE AUX
MULTIPLES CENTRES D’INTERET
62 Michalet a bâti son expérience d’expert international au long
de sa collaboration avec le Centre sur les Firmes
Multinationales de l’ONU, l’OCDE (Centre de
Développement) et la Banque mondiale (FIAS, Foreign
Investment Advisory Service). Auprès de l’OCDE, outre ses
travaux sur les transferts internationaux de technologie,
notamment avec Germidis, Michalet a réalisé dans les
années 1980-90 des missions d’étude dans une dizaine de
pays en développement. Les premières lui ont inspiré une
réflexion sur les conditions d’un développement
indépendant dans un livre pas très optimiste, disons
réaliste53. Son évaluation des expériences de développement
dans le Tiers monde, dans un contexte de crise économique
mondiale et d’intégration de plus en plus intense et
multidimensionnelle entre les économies du Nord et du Sud,
dresse un bilan plutôt sombre des stratégies de
développement adoptées. Le développement autocentré et
l’intégration par le secteur primaire dans l’économie
mondiale-les pays de référence sont l’Algérie, le Mexique et
Ce site utilise des cookies et collecte des informations personnelles vous concernant.
la plus
Pour Tanzanie-ont
de précisions,échoué à résorber
nous vous invitons àles déséquilibres
consulter internes,
notre politique de confidentialité
même avec l’aide d’une (misemanne
à jour lepétrolière.
25 juin 2018).L’intégration
En poursuivant
industrielle votre(Pacte
régionale navigation, vous acceptez
andin) n’a pas l'utilisation
procurédesdecookies.
résultats convaincants, pas plus que l’intégration monétaire
(exemple de la zone franc). LeFermer vrai défi du développement
https://books.openedition.org/pupo/2729?lang=fr 35/54
01/10/2019 La mondialisation, stade suprême du capitalisme ? - Des firmes multinationales à la mondialisation : l’apport de Charles-Albert Mic…

indépendant est de refuser l’alternative entre une stratégie


d’isolement national et une intégration incontrôlée à
l’économie mondiale en négociant les conditions d’une
nouvelle interdépendance. La conclusion est toujours
d’actualité : « Il est de plus en plus évident que ni le Nord ni
le Sud ne peuvent s’en tirer seuls, chacun de leur côté.
L’urgence des problèmes favorise l’émergence de nouvelles
formes de coopération. » Seul bémol par rapport à la crise
actuelle, Michalet prévoyait l’appauvrissement des pays
moins avancés, mais il annonçait aussi que le dynamisme
des nouveaux pays industriels allait s’affaiblir ; la montée en
puissance des pays émergents n’a pas été confirmée.
63 Puis des missions dans les pays en développement furent
consacrées au thème du rééquilibrage entre secteurs public
et privé54. Il examine la formation du secteur public et d’une
économie mixte dominée par l’État dans les pays concernés,
au départ instrument de développement et
d’industrialisation, finalement « emportée dans une dérive
mal contrôlée » et des dépenses publiques massives
aggravant la dépendance de l’État vis-à-vis des sources
externes de financement. Le manque d’efficacité et de
rentabilité des entreprises publiques a déclenché des
politiques de stabilisation et le passage à une économie de
marché ouverte. La réflexion s’approfondit sur « que faut-il
privatiser ? » et la multiplicité des procédures de
privatisation55. L’impact des privatisations et du
rééquilibrage dans les pays en développement est présenté
comme positif pour les finances publiques, de même que le
retour à la rentabilité des entreprises privatisées, la
concurrence et l’efficacité de l’économie, malgré des objectifs
sociaux associés aux privatisations imparfaitement réalisés.
La conclusion est que le rééquilibrage entre secteurs public
et privé est irréversible, ce qui fut confirmé ultérieurement
dans les pays en développement et en transition.
64 L’activité de des
Ce site utilise Michalet
cookies pour le compte
et collecte du FIASpersonnelles
des informations a consistévous
en concernant.
Pour
deplus de précisions,
nombreuses nous vousdans
missions invitons
desàpays
consulter notre politique de
en développement etconfidentialité
en transition (postcommuniste) (mise à jour le 25àjuinla
2018).
demande de
En poursuivant votre navigation, vous acceptez l'utilisation des cookies.
gouvernements désireux de promouvoir l’entrée d’IDE.
Arrivée sur place, l’équipe de FIAS inspectait les
Fermer
infrastructures, souvent sous-développées, absentes,
https://books.openedition.org/pupo/2729?lang=fr 36/54
01/10/2019 La mondialisation, stade suprême du capitalisme ? - Des firmes multinationales à la mondialisation : l’apport de Charles-Albert Mic…

obsolètes ou en mauvais état, testait le fonctionnement


bureaucratique des administrations où l’investisseur
étranger devrait faire des démarches et obtenir des
autorisations, supervisait les réglementations s’appliquant
aux IDE, appréciait l’autorité de la loi (le bon
fonctionnement des tribunaux, chambres de commerce) et
évaluait le cadre de vie (système scolaire et universitaire,
système de santé, etc.) qui serait proposé aux cadres
expatriés des FMN attirées dans le pays. Il s’ensuivait la
rédaction d’un rapport du FIAS recensant toutes les
réformes et améliorations à entreprendre pour rendre le
pays plus attractif pour les IDE dont la conclusion invariable
était de créer une agence de promotion de l’investissement
(API). D’autre part, en vue de conseiller les pays hôtes
potentiels de l’IDE, le FIAS cherchait à mieux connaître les
critères de choix de localisation des FMN, en particulier ceux
qu’elles utilisent pour définir une short list de pays attractifs
entre lesquels arbitrer avant d’investir. Une enquête pilotée
par le FIAS, sur la base d’entretiens avec des dirigeants de
FMN, a largement clarifié ces critères dans le rapport
Strategies of multinationals and competition for foreign
direct investment, rédigé par Michalet en 1997. Une version
plus académique de ce travail56, en dégage l’idée d’une
émergence de nouveaux territoires formant une nouvelle
frontière de l’IDE et de la mondialisation et met en avant le
dépérissement du concept d’État-nation. C’est l’ouvrage de
Michalet qui a probablement eu la plus forte portée pratique.
Il suffit, pour le vérifier, de visiter les API établies après son
passage avec le FIAS dans certains pays en développement et
en transition et de voir qu’elles cherchent à satisfaire aux
critères requis pour que leur pays soit « short listé » par les
FMN.
65 Une présentation du parcours intellectuel de Michalet serait
incomplète si elle manquait d’évoquer son intense passion
pour
Ce siteleutilise
cinéma. Il fut
des cookies initié des
et collecte auinformations
septième personnelles
art par Jeanvous concernant.
Pour 57
plus de précisions, nouséconomiste
vous invitons àetconsulter
Domarchi , à la fois critiquenotre
auxpolitique
Cahiers deduconfidentialité
cinéma à l’époque de (mise Andréà jour le 25 juin
Bazin et 2018).
surtout Rohmer,
En poursuivant58 votre navigation, vous acceptez l'utilisation des cookies.
Godard et Truffaut . Dans une période favorable au cinéma
« social », pleine d’a priori idéologiques et esthétiques à
Fermer
l’encontre du cinéma américain, Domarchi convia Michalet
https://books.openedition.org/pupo/2729?lang=fr 37/54
01/10/2019 La mondialisation, stade suprême du capitalisme ? - Des firmes multinationales à la mondialisation : l’apport de Charles-Albert Mic…

au combat pour défendre et imposer Wells, Hawks,


Hitchcock, Vincente Minnelli, Nicolas Ray, George Cukor,
Kazan, Cimino, Scorsese, Coppola et Kubrick, y compris en
liaison avec le cinéclub étudiant de Dijon. Ultérieurement
passionné aussi par Woody Allen, Bunuel, Alain Resnais,
Michalet considérait que le système français d’aide au
cinéma créait un cinéma assez « franchouillard » et de
copinage. Une telle position donna lieu à des débats musclés
lors la présentation du livre où Michalet a croisé sa passion
de cinéphile avec son expertise sur les FMN, Le Drôle de
Drame du cinéma mondial, paru en 1987.
66 Cet ouvrage analyse, dans une perspective d’économie
industrielle, la crise qui affecte alors Hollywood, interprétée
à la fois comme crise du cycle du produit (à la Vernon) et du
fordisme promu par le studio system (salariat,
standardisation, intégration en filière). L’analyse distingue
trois stratégies de firmes dans cette industrie. Une stratégie
hollywoodienne adoptée par des pays asiatiques (Inde,
Bollywood premier producteur mondial) maintient le studio
system. Les majors américains se sont engagés dans une
stratégie de cinéma-monde se spécialisant dans la
conception et la réalisation de films à gros budgets, laissant
aux indépendants la découverte de nouveaux talents et les
créneaux particuliers. Le film-monde est à la fois film
événement et film universel, destiné à tous publics dans tous
les pays dont la visée est la rentabilisation sur le marché
mondial. Une stratégie multimédia, en rupture avec le
modèle fordiste, est caractérisée par le décloisonnement des
différentes branches du secteur de la communication et par
la vente de téléfilms aux chaînes de télévision et à l’industrie
vidéo.
67 Les (télé-) spectateurs peuvent vérifier aujourd’hui encore le
bien fondé d’une telle analyse.
68 La portée des travaux de Charles-Albert Michalet est
indissociable
Ce site utilise desde l’homme.
cookies et collecteUn trait marquant
des informations de vous
personnelles sa concernant.
Pour plus de précisions,
personnalité, nousqu’enseignant
en tant vous invitons à consulter notre politique
et chercheur, de confidentialité
était d’être
à la fois un homme d’écrit (mise
et àun
jour le 25 juin
homme de2018).
parole, où l’écrit
En poursuivant votre navigation, vous acceptez l'utilisation des cookies.
était le temps privilégié de l’analyse critique, souvent acerbe,
jamais sans une pointe d’humour, et l’oral était celui de la
Fermer
confrontation et de l’échange d’idées, parfois rugueux,
https://books.openedition.org/pupo/2729?lang=fr 38/54
01/10/2019 La mondialisation, stade suprême du capitalisme ? - Des firmes multinationales à la mondialisation : l’apport de Charles-Albert Mic…

toujours ouvert. Ceux qui ont participé aux activités du


CEREM ou à son séminaire de 3e cycle se souviennent quel
formidable animateur et quel généreux débatteur il était. Ils
se rappellent que ses enseignements les plus mémorables
étaient prodigués lors de discussions où les termes de la
question posée étaient d’égale importance avec les
arguments avancés pour tenter d’y répondre. Un autre trait
de caractère a imprimé une orientation décisive à son
activité de recherche : Michalet n’était pas seulement un
homme de réflexion, mais aussi un homme de terrain
cherchant à mêler constamment démarche inductive et
démarche déductive. Cette posture était le reflet d’une
éthique où le chercheur doit s’effacer devant les faits et la
pensée s’enrichir d’une connaissance pratique, tandis que le
travail intellectuel, par delà l’énoncé de diagnostics, doit
contribuer à l’élaboration de solutions. D’où sa participation
aux travaux d’institutions internationales où il a déployé son
intérêt pour des réformes et son appétit pour la négociation.
69 Par delà son apport à la recherche en économie, sons sens
aigu de la pédagogie et sa grande expertise, Charles-Albert
Michalet a toujours été un homme curieux du monde et de la
vie. Il gardait de sa formation initiale de philosophe une
culture très étendue et une grande ouverture d’esprit, hostile
à tout dogmatisme. Il portait sur son environnement un œil
ironique d’une lucidité acérée. Le principe de vie qu’il a
affirmé pendant toute sa vie est la liberté.

Annexes

ANNEXE. LES PUBLICATIONS DE CHARLES-


ALBERT MICHALET

Livres

Les Placements des épargnants français de 1815 à nos


Ce siteParis,
jours, utilise PUF,
des cookies
1968. et collecte des informations personnelles vous concernant.
Pour plus de précisions, nous vous invitons à consulter notre politique de confidentialité
(mise à jour le 25 juin 2018).
L’Entreprise plurinationale, Paris, Dunod, « Vie de
En poursuivant votre navigation, vous acceptez l'utilisation des cookies.
l’entreprise », 1969.
Fermer

https://books.openedition.org/pupo/2729?lang=fr 39/54
01/10/2019 La mondialisation, stade suprême du capitalisme ? - Des firmes multinationales à la mondialisation : l’apport de Charles-Albert Mic…

La Multinationalisation des entreprises françaises [en


collaboration avec Michel DELAPIERRE], Paris, Gauthier-
Villars, 1973.

Economie financière [en collaboration avec Hubert


BROCHIER, Pierre LLAU], Paris, PUF, « Thémis », 1975.

Les Implantations étrangères en France : stratégies et


structures [en collaboration avec Michel DELAPIERRE], Paris,
Calmann-Lévy, 1976.

Le Capitalisme mondial, Paris, PUF, « Économie en


liberté », 1976 [1re édition].

Multinationales européennes et investissements croisés [en


collaboration avec Bernard LASSUDRIE-DUCHÊNE, Jean-Louis
MUCCHIELLI, Jean-Pierre THUILLIER], Paris, Economica, 1982.

Nationalisations et internationalisation. Stratégies des


multinationales françaises dans la crise [en collaboration
avec Michel DELAPIERRE, Bernadette MADEUF, Carlos OMINAMI],
Paris, La Découverte/Maspero, 1983.

Le Défi du développement indépendant, Paris, Éditions


Rochevignes, 1983.

Le Capitalisme mondial, Paris, PUF, « Économie en


liberté », 1985 [2e édition entièrement refondue].

Les Multinationales face à la crise, Paris, PUF, collection de


l’IRM (Institut de Recherches sur les Multinationales), 1985.

Une économie mondiale [en collaboration avec Michel


CICUREL, Jean KLEIN, François RACHLINE, Christian STOFFAËS],
Paris, Hachette, « Pluriel Inédit », 1985.

Le Drôle de Drame du cinéma français, Paris, La


Ce site utilise des cookies et collecte des informations personnelles vous concernant.
Découverte, 1987.
Pour plus de précisions, nous vous invitons à consulter notre politique de confidentialité
(mise à jour le 25 juin 2018).
La Séduction des nations ou Comment attirer les
En poursuivant votre navigation, vous acceptez l'utilisation des cookies.
investissements, Paris, Economica, 1999.
Fermer

https://books.openedition.org/pupo/2729?lang=fr 40/54
01/10/2019 La mondialisation, stade suprême du capitalisme ? - Des firmes multinationales à la mondialisation : l’apport de Charles-Albert Mic…

Qu’est-ce que la mondialisation ?, Paris, La Découverte,


2002.

Mondialisation, la grande rupture, Paris La Découverte,


2007.

Études et autres ouvrages

L’Entreprise multinationale et le transfert de technologie,


OCDE, 1973.

Stratégie et structure de la firme multinationale : les


implantations étrangères en France, 1964-1974, CEREM,
1974.

L’Impact des entreprises multinationales sur les potentiels


scientifiques et techniques : le cas de l’industrie
informatique, OCDE, 1977.

L’Internationalisation bancaire : le cas français, CEREM,


septembre 1979 (avec Catherine SAUVIAT).

« La dimension financière du capitalisme mondial », in


Euro-Crédits, Éditions Techniques, 1981.

L’Intégration de l’économie française dans l’économie


mondiale (1969-1978), CEREM, 1981.

Crise, concurrence internationale et stratégie des


multinationales françaises [en collaboration avec Michel
DELAPIERRE, Bernadette MADEUF, Carlos OMINAMI], CEREM,
1981.

L’Internationalisation des groupes du secteur public élargi,


rapport pour la préparation du IXe Plan [en collaboration
avec Thérèse CHEVALLIER], CGP, 1983.

Ce site utilise
Banques des cookies et collecte
internationales des informations
et places financièrespersonnelles
dans les paysvous concernant.
Pour plus de précisions, nous vous invitons à consulter notre politique de confidentialité
en voie de développement [en collaboration avec Dimitri
(mise à jour le 25 juin 2018).
GERMIDIS ], OCDE, Centre de Développement,
En poursuivant votre navigation, vous acceptez1984.
l'utilisation des cookies.

Le Rééquilibrage entre le secteur public et le secteur privé.


Fermer
L’Expérience des pays en développement [en collaboration
https://books.openedition.org/pupo/2729?lang=fr 41/54
01/10/2019 La mondialisation, stade suprême du capitalisme ? - Des firmes multinationales à la mondialisation : l’apport de Charles-Albert Mic…

avec Olivier BOUIN], OCDE, 1991.

« Strategies of multinationals and competition for foreign


direct investment », in FIAS, Occasional Paper, n° 10,
IFC&World Bank, 1997.

« L’impact en Europe des délocalisations vers les pays


méditerranéens », in ANIMA, Notes et Etudes, n° 8, 2005.

Coordination d’ouvrages collectifs

Internationalisation des banques et des groupes financiers,


Paris, Éditions du CNRS, 1981.

L’Intégration de l’économie française dans l’économie


mondiale, Paris, Economica, 1984.

Les Nouvelles Régulations de l’économie mondiale [en


collaboration avec Philippe HUGON], Paris, Karthala, 2005.

Chapitres dans des ouvrages collectifs

« France », in Raymond VERNON (ed.), Big Business and the


State, Cambridge, Harvard University Press, 1974.

« Transfert de technologie par les FMN et capacité


d’absorption des pays en voie de développement », in
Transfert de technologie et firmes multinationales, Dimitri
GERMIDIS (dir.), OCDE, Centre de Développement, 1975.

« La sous-traitance internationale : l’état de la question », in


La Soustraitance internationale, Dimitri GERMIDIS (dir.),
OCDE, Centre de Développement, 1980.

« Mondialisation des circuits monétaires et financiers », in


Internationalisation et autonomie de décision, Henri
BOURGUINAT (dir.), Paris, Economica, 1981.
Ce site utilise des cookies et collecte des informations personnelles vous concernant.
Pour
« plus
De de précisions,international
l’échange nous vous invitons à consulter notre
à l’économie politique
mondiale de confidentialité
: une
nouvelle problématique (mise»,à jour
in le 25 juin 2018). et finance
Economie
En poursuivant votre navigation, vous acceptez l'utilisation des cookies.
internationales, Jean-Louis REIFFERS (dir.), Paris, Dunod,
1982.
Fermer

https://books.openedition.org/pupo/2729?lang=fr 42/54
01/10/2019 La mondialisation, stade suprême du capitalisme ? - Des firmes multinationales à la mondialisation : l’apport de Charles-Albert Mic…

« Un essai de synthèse : les caractéristiques de l’intégration


de l’économie française dans l’économie mondiale », in
L’Intégration de l’économie française dans l’économie
mondiale, Paris, Economica, 1983.

« Les nouveaux cadres de la coopération industrielle », in


Les Investissements français dans le Tiers monde, Paris,
Economica, Jacques Bourrinet (dir.), 1984.

« Banques multinationales, firmes multinationales et


économie mondiale », in Croissance, échange et monnaie en
économie internationale. Mélanges en l’honneur de
Monsieur le Professeur Jean Weiller, Paris, Economica,
1985.

« Le village planétaire », in Une économie mondiale, Paris,


Hachette, « Pluriel Inédit », 1985.

« Les accords interfirmes internationaux : un cadre pour


l’analyse », in Traité d’économie industrielle, Richard ARENA
et al. (dir.), Paris, Economica, 1988.

« Où en est la notion d’économie mondiale ? », in


Investissement international et dynamique de l’économie
mondiale, Marc HUMBERT (dir.), Paris, Economica, 1990.

« Globalisation, attractivité et politique industrielle », in


Entreprise France-Made in France, Benjamin CORIAT et
Dominique TADDÉI (dir.), Paris, Hachette, « Le Livre de
Poche », vol. 2, 1993.

« France », in Governments, Globalization and


International Business, John H. DUNNING (dir.), Oxford,
Oxford University Press, 1997.

« Enseignements pour l’avenir », in Les Investissements


directs étrangers.
Ce site utilise Facteurs
des cookies d’attractivité
et collecte et de
des informations localisation,
personnelles vous concernant.
Driss
Pour plus deGprécisions,
UERRAOUI nouset vous
Xavier
invitonsRICHET (dir.),
à consulter Toukbal de&confidentialité
notre politique
L’Harmattan, 1997. (mise à jour le 25 juin 2018).
En poursuivant votre navigation, vous acceptez l'utilisation des cookies.
« Un nouvel impératif de la politique industrielle dans la
Fermer
globalisation : l’attractivité », in Globalisation et politiques
https://books.openedition.org/pupo/2729?lang=fr 43/54
01/10/2019 La mondialisation, stade suprême du capitalisme ? - Des firmes multinationales à la mondialisation : l’apport de Charles-Albert Mic…

économiques. Les marges de manœuvre, Antoine BOUËT et


Jacques LE CACHEUX (dir.), Paris, Economica, 1999.

« Une demande de régulation : terrorisme et globalisation »,


in Où va l’économie mondiale ? Scénarios et mesures
d’urgence, Jean-Marie CHEVALIER et Olivier PASTRÉ (dir.),
Paris, Odile Jacob, 2002.

« La spécialisation internationale n’est plus ce qu’elle était »,


in Ordre et désordre dans l’économie monde, Pierre DOCKÈS
(dir.), Paris, PUF, 2002.

« Souveraineté nationale et mondialisation », in


Mondialisation et gouvernance mondiale, Josepha LAROCHE
(dir.), Paris, PUF, 2003.

« Attirer les investissements étrangers », in Des idées pour


la croissance, Michel DIDIER (dir.), Economica&Rexecode,
2003.

« Quelle régulation pour la globalisation ? », in Les


Nouvelles Régulations de l’économie mondiale, Paris,
Karthala, 2005.

« Entreprises transnationales : conjoncture 2006-2007 », in


L’État du monde 2008, Paris, La Découverte, 2008.

Articles

« La multinationalisation des entreprises françaises », in


Revue Economique, n° 23 (4), 1972.

« La politique de financement de l’entreprise


multinationale », in Cahiers de l’ISEA, série P, n° 20, juin
1972.

« Le transfert international de technologie et la firme


Ce site utilise des cookies et collecte des informations personnelles vous concernant.
multinationale », in Cahiers de l’Association Française de
Pour plus de précisions, nous vous invitons à consulter notre politique de confidentialité
Science Economique, 1974. (mise à jour le 25 juin 2018).
En poursuivant votre navigation, vous acceptez l'utilisation des cookies.
« Un phénomène inhérent au besoin d’expansion mondiale
des économies capitaliste », in Le Monde Diplomatique, juin
Fermer

https://books.openedition.org/pupo/2729?lang=fr 44/54
01/10/2019 La mondialisation, stade suprême du capitalisme ? - Des firmes multinationales à la mondialisation : l’apport de Charles-Albert Mic…

1974.

« The international transfer of technology and the


multinational enterprise », in Development and Change, n°
7 (2), 1976.

« Transfert de technologie, firmes multinationales et


internationalisation de la production », in Revue Tiers
monde, n° 17 (65), 1976.

« A new approach to international economics », in Revue


internationale de sciences sociales, n° 30 (2), 1978 (avec
Bernadette MADEUF).

« Les BMN : nouvelle vague des multinationales », in Les


Cahiers Français, n° 190, 1979.

« États, nations, firmes multinationales et capitalisme


mondial », in Sociologie et Sociétés, (2), 1979.

« La transnationalisation des circuits monétaires et


financiers », in Revue Tiers monde, n° 21 (81), 1980.

« Tendances récentes du capitalisme mondial », in Revue


d’Economie Industrielle, n° 14 (4), 1980.

« Une nouvelle approche de la spécialisation


internationale », in Revue d’Economie Industrielle, n° 17 (1),
1981.

« Crise mondiale, crise des multinationales », in Nouvelle


Revue Socialiste, n° 65, 1983.

« Nationalisations-Internationalisation : un faux dilemme »,


in Revue d’Economie Industrielle, n° 23, 1983.

« L’émergence d’une économie mondiale », in Analyse


Financière,
Ce site utilisen°
des9,cookies
1984.et collecte des informations personnelles vous concernant.
Pour plus de précisions, nous vous invitons à consulter notre politique de confidentialité
« L’émergence de l’économie (mise à jour le 25 juin 2018).
mondiale », in Cahiers du
GEMDEV, En poursuivant
n° 5, 1985.votre navigation, vous acceptez l'utilisation des cookies.

Fermer

https://books.openedition.org/pupo/2729?lang=fr 45/54
01/10/2019 La mondialisation, stade suprême du capitalisme ? - Des firmes multinationales à la mondialisation : l’apport de Charles-Albert Mic…

« La mondialisation », in Les Cahiers Français, n° 229,


1987.

« Les multinationales dans la crise », in Les Cahiers


Français, n° 229, 1987.

« L’évolution du débat multinationales et Tiers monde.


Guerre et paix ou le grand retournement », in Revue Tiers
monde, n° 28 (112), 1987.

« Vers un changement des structures des multinationales : le


principe d’internalisation en question », in Revue
d’Economie Industrielle, n° 47, 1989 (avec Michel
DELAPIERRE).

« Globalisation, attractivité et politique industrielle », in


Cahiers du GEMDEV, n° 20, 1993.

« Investissements étrangers : les économies du sud de la


Méditerranée sont-elles attractives ? », in Monde arabe,
Maghreb-Machrek, hors série, décembre 1997.

« Configurations de la mondialisation, configurations du


pouvoir », in Economies et Sociétés, n° 5, 2001 (série
« Relations Economiques Internationales », n° 36).

« Les fusions-acquisitions dans le secteur énergétique :


l’impact de la globalisation », in Economies et Sociétés, n° 1-
2, 2001 (série « Economie de l’énergie », n° 8).

« La présence des investisseurs institutionnels étrangers


dans les grandes entreprises françaises : logique financière
ou logique industrielle ? » [en collaboration avec Michel
DELAPIERRE, Bernadette MADEUF, Christian MILLELI], in Revue
d’Economie Financière, n° 67, 2002.

« Une hypothèse de travail hétérodoxe : la déflation comme


Ce site utilise des cookies et collecte des informations personnelles vous concernant.
phénomène « réelnous
Pour plus de précisions, » lié
vousà invitons
la globalisation », inpolitique
à consulter notre Cahiers de duconfidentialité
Cercle des Economistes,(mise n° à1 jour
(« Déflation : quel danger ?
le 25 juin 2018).
QuellesEnprotections ? »), navigation,
poursuivant votre mars 2003. vous acceptez l'utilisation des cookies.

Fermer

https://books.openedition.org/pupo/2729?lang=fr 46/54
01/10/2019 La mondialisation, stade suprême du capitalisme ? - Des firmes multinationales à la mondialisation : l’apport de Charles-Albert Mic…

« Participation des investisseurs institutionnels étrangers


dans les grandes entreprises françaises : quels critères de
sélection », in Economie appliquée, n° 6 (1), 2003.

« Que reste-t-il de Keynes pour comprendre la


mondialisation ? », in L’Economie politique, n° 31, 3/2006.

« Dynamique des formes de délocalisation et gouvernance


des firmes et des États », in Revue Française de Gestion, n°
177, 8/2007.

« Comment la globalisation oblige à remettre en cause


certains concepts économiques », in L’Economie Politique,
n° 36, 10/2007.

Notes
58. Maître de Conférences à l’Université Paris Diderot.
Les sections 1, 2 et 3 de ce chapitre sont dues à Renaud du Tertre, la
présentation introductive de l’œuvre de Charles-Albert Michalet et la
section 4 à Wladimir Andreff qui a également reconstitué la
bibliographie de Charles-Albert Michalet mise en annexe du chapitre.
Les auteurs ont bénéficié de l’aide et des souvenirs de François Chesnais
et de Michel Delapierre pour la rédaction de ce chapitre. Qu’ils en soient
remerciés.
2. Centre d’Etudes et de Recherches sur l’Entreprise Multinationale,
université Paris Ouest Nanterre La Défense.
3. MICHALET Charles-Albert, L’Entreprise plurinationale, Paris, Dunod,
« de l’entreprise », 1969.
4. ROBINSON Richard, International Business Policy, New York, Holt,
Rienhart & Winston, 1964.
5. PERLMUTTER Howard, « L’entreprise internationale : trois
conceptions », in Revue Economique et Sociale, mai 1965, p. 151-165.
6. DELAPIERRE Michel et MICHALET Charles-Albert, Les Implantations
étrangères en France : stratégies et structures, Paris, Calmann-Lévy,
1976.
7. Voir AGLIETTA Michel, Les Principaux Traits contemporains de
Ce site utilise des cookies
l’internationalisation et collecteParis,
du capital, des informations
INSEE, Unitépersonnelles vous concernant.
de recherche
Pour plus de précisions,
(dactyl.), janvier 1974nous;vous invitons
Herzog à consulter
Philippe, « notre politique de
développements deconfidentialité
(mise»,à jour
l’internationalisation du capital le 25 juin 2018).
in Économie et Politique, n° 198,
janvier En
1971poursuivant votre navigation,
; HYMER Stephen, vous acceptez l'utilisation
« Internationalization of Capital des
», cookies.
in
Journal of Economic Issues, 6, n° 1, 1972, p. 91-111 ; MURRAY Robin,
« Internationalization of Capital and the Nation-State », in The
Fermer
Multinational Entreprise, Dunning JOHN (dir.), Londres, Allen & Unwin,
https://books.openedition.org/pupo/2729?lang=fr 47/54
01/10/2019 La mondialisation, stade suprême du capitalisme ? - Des firmes multinationales à la mondialisation : l’apport de Charles-Albert Mic…

1971 ; PALLOIX Christian, L’Internationalisation du capital. Eléments


critiques, Paris, Maspero, « et socialisme », 1975 ; SIFI, « du capital et
processus productif : une approche critique », in Cahiers d’Economie
Politique, n° 1, 1974, p. 9-121.
8. Sur le rapport de Michalet à l’analyse marxienne du capitalisme qui
sera développée plus bas, voir aussi la contribution de François Chesnais
(chap. 3) à ce volume.
9. DELAPIERRE Michel, MADEUF Bernadette, MICHALET Charles-Albert,
OMINAMNAMI Carlos, Nationalisations et internationalisation. Stratégies
des multinationales françaises dans la crise, Paris, La
Découverte/Maspero, 1983.
10. Michel CICUREL, Jean KLEIN, Michalet CHARLES-ALBERT, François
RACHLINE, Christian STOFFAËS, Une économie mondiale, Paris, Hachette,
« Inédit », 1985.
11. Cette définition apparaît dès 1969 dans MICHALET Charles-Albert,
L’Entreprise plurinationale, op. cit., et elle est reprise dans MICHALET
Charles-Albert, Le Capitalisme mondial, Paris, PUF, « en liberté », 1976,
p. 20, puis dans la 2e édition entièrement refondue de 1985,
« Introduction » p. 11.
12. La nécessité de rejeter la théorie pure de l’échange international est
soulignée dès L’Entreprise plurinationale, op. cit., dans l’introduction, p.
18.
13. Selon ses propres termes, Michalet cherche à inscrire son ouvrage sur
Le Capitalisme mondial dans une perspective iconoclaste qui renouvelle
les fondements de l’approche de l’économie mondiale (op. cit., 1re éd., p.
9-11, et 2e éd., p. 9).
14. COASE RONALD, « Nature of the Firm », in Economica, 4, n° 16, 1937, p.
386-405.
15. HYMER STEPHEN, The International Operations of National Firms,
Cambridge (Mass.), MIT Press, 1976. Cet ouvrage de Hymer correspond
à sa thèse de PhD, effectuée sous la direction de Kindleberger et
soutenue en 1960. Elle sera éditée après la disparition prématurée de
l’auteur en 1973.
16. Economic Analysis and the Multinational Enterprise, Dunning JOHN
H. (dir.), Londres, Allen & Unwin, 1974.
17. BUCKLEY Peter et CASSON Mark, The Future of the Multinational
Enterprise, Londres, Macmillan, 1976.
Ce site utilise des cookies et collecte des informations personnelles vous concernant.
18. HYMER Stephen, « grande corporation multinationale », in Revue
Pour plus de précisions, nous vous invitons à consulter notre politique de confidentialité
économique, 19, n° 6, 1968, p. 949-973.
(mise à jour le 25 juin 2018).
19. ROWTHORN Robert et
En poursuivant HYMER
votre Stephen,
navigation, International
vous Big Business,
acceptez l'utilisation des cookies.
1957-1967 : A Study of Comparative Growth, Cambridge (Eng.),
Cambridge University Press, 1971. La Fermer
rencontre de Stephen Hymer avec
Robert Rowthorn en 1970 a joué un rôle décisif dans l’orientation de ses
https://books.openedition.org/pupo/2729?lang=fr 48/54
01/10/2019 La mondialisation, stade suprême du capitalisme ? - Des firmes multinationales à la mondialisation : l’apport de Charles-Albert Mic…

travaux selon une problématique d’inspiration marxiste ; voir BUCKLEY


Peter J., « Hymer : Three Phases, One Approach ? », in International
Business Review, 15, n° 2, 2006, p. 140-147.
20. Critiques exposées dans DELAPIERRE Michel et MICHALET Charles-
Albert, Les Implantations étrangères en France : stratégies et
structures, op. cit., p. 46-50 et p. 254 ; elles sont ensuite développées
dans Le Capitalisme mondial, op. cit., dans la 1 re édition de 1976, p.
102-108 et p. 137-139, et dans la 2e édition de 1985, p. 283-288. Michalet
regroupe les approches de Hymer et Murray sous le label quelque peu
caustique de « nouvel ultra-impérialisme », en se référant à la thèse de
Kautsky, bien qu’ignorée par les deux auteurs. Avec le recul du temps,
l’expression de « ultra-impérialisme » qui leur est attribuée apparaît très
outrancière, mais l’expression mérite d’être relevée parce qu’elle
témoigne de la vivacité des controverses des années 1970 entre les
auteurs qui se référaient à Marx. Cependant sous la plume de Michalet, il
faut plutôt prendre l’outrance du verbe comme un trait d’humour, une
provocation venant de la part de quelqu’un qui s’est toujours
vigoureusement attaché à n’appartenir à aucune chapelle.
21. HYMER Stephen, « Multinational Corporation and the Law of Uneven
Development », in Economics and World Order, BHAGWATI Jagdish (dir.),
New York, Macmillan, 1972, p. 113-140.
22. CHANDLER Alfred, Strategy and Structure, Cambridge (Mass.), MIT
Press, 1963.
23. MURRAY Robin, « Internationalization of Capital and the Nation-
State », op. cit.
24. MICHALET Charles-Albert, Le Capitalisme mondial, op. cit., 1re éd., p.
108-111 ; 2e éd., p. 288-292.
25. En 1972, Michalet fait un séjour dans le centre de recherche dirigé
par Raymond Vernon depuis 1965, le Multinational Entreprise Project à
la Harvard Business School.
26. VERNON Raymond, « Investment and International Trade in the
Product Cycle », in Quarterly Journal of Economics, mai 1966, p. 190-
207 ; Vernon Raymond, Sovereignty at Bay : The Multinational Spread
of U. S. Enterprises, New York, Basic Books, 1971 ; trad. française : Les
Entreprises multinationales, la souveraineté nationale en péril, Paris,
Calmann-Lévy, 1973.
27. DELAPIERRE Michel et MICHALET Charles-Albert, La
Multinationalisation des entreprises françaises, Paris, Gauthier-Villars,
Ce site utilise des cookies et collecte des informations personnelles vous concernant.
1973.
Pour plus de précisions, nous vous invitons à consulter notre politique de confidentialité
28. La seconde édition du(mise Capitalisme
à jour le 25mondial dresse un bilan
juin 2018).
concernant la multinationalisation
En poursuivant votre navigation,desvous
entreprises sur plus des
acceptez l'utilisation d’une
cookies.
vingtaine d’années, du début des années 1960 jusqu’au début des années
1980 (op. cit., p. 62-74). Fermer

https://books.openedition.org/pupo/2729?lang=fr 49/54
01/10/2019 La mondialisation, stade suprême du capitalisme ? - Des firmes multinationales à la mondialisation : l’apport de Charles-Albert Mic…

29. DELAPIERRE Michel et MICHALET Charles-Albert, Les Implantations


étrangères en France : stratégies et structures, op. cit.
30. Ibid., p. 16-18.
31. La première ébauche de cette distinction se trouve dans l’opposition
effectuée entre filiales de commercialisation et filiales de production
dans DELAPIERRE Michel et MICHALET Charles-Albert, La
Multinationalisation des entreprises françaises, op. cit.
32. DELAPIERRE Michel et MICHALET Charles-Albert, Les Implantations
étrangères en France : stratégies et structures, op. cit., p. 38-40.
33. MICHALET Charles-Albert, Le Capitalisme mondial, op. cit., 1re éd., p.
149-162, et 2e éd., p. 56-62.
34. La refonte de l’ouvrage dans la 2e édition de 1985 introduit trois
changements majeurs par rapport à la 1re édition de 1976. D’abord,
l’ajout de deux nouveaux chapitres : sur «’internationalisation bancaire »
(Ire Partie) et sur l’opposition entre « des firmes multinationales et
espace des Nations » (IIe Partie). Le second changement consiste à
adopter une progression plus didactique dans l’analyse en passant de
l’observation empirique du comportement des FMN à une interprétation
théorique de la dynamique de l’économie mondiale, ce qui conduit à
inverser les deux parties de l’ouvrage d’une édition à l’autre. Le troisième
changement réside dans une réorganisation des chapitres théoriques de
la IIe Partie, qui a pour but de distinguer plus nettement trois niveaux de
réflexion : tout d’abord les ruptures à opérer vis-à-vis des théories
centrées sur l’échange international, qu’il s’agisse de la théorie
néoclassique ou de l’analyse marxiste, ensuite les insuffisances des
approches d’inspiration marxiste qui cherchent à appréhender
l’économie mondiale en tant que système global, et enfin la mise à jour
des principaux traits caractéristiques de la dynamique de l’économie
mondiale et de sa crise (dont la crise des années charnières 1979-1981).
Dans la discussion, nous nous réfèrerons prioritairement à la 2e édition
du Capitalisme mondial, tout en indiquant les passages correspondant
de la 1re édition, l’ouvrage est noté CM suivi de ses dates d’édition.
35. MARX Karl, Le Capital, Livre III, in Œuvres. Économie, Paris,
Gallimard, « de la Pléiade », 1965-1968, tome II.
36. LUXEMBURG Rosa, L’Accumulation du capital, Paris, Maspero, 1967
[1913].
37. La valeur de la force de travail dans une économie donnée est
déterminée par la quantité d’heures de travail incorporées dans le panier
Ce site utilise des cookies et collecte des informations personnelles vous concernant.
de biens salariaux qui assurent la reproduction de la force de travail dans
Pour plus de précisions, nous vous invitons à consulter notre politique de confidentialité
cette économie à une date donnée.
(mise à jour le 25 juin 2018).
38. La double rupture attribuée par Michalet
En poursuivant votre navigation, à l’analyse
vous acceptez de Marx des
l'utilisation vis-à-
cookies.
vis de la théorie de l’échange international est incontestable lorsque l’on
se réfère à l’analyse néoclassique. Fermer Celle-ci fait reposer l’équilibre
international sur la formation d’un système de prix relatifs unique pour
https://books.openedition.org/pupo/2729?lang=fr 50/54
01/10/2019 La mondialisation, stade suprême du capitalisme ? - Des firmes multinationales à la mondialisation : l’apport de Charles-Albert Mic…

tous les pays co-échangistes. Ce système de prix assure une stricte égalité
dans l’échange sur le marché mondial. En revanche, la rupture envisagée
par Marx peut être mise en doute lorsque l’on s’intéresse à la théorie des
coûts comparatifs de Ricardo et qu’on la resitue dans le contexte de Des
principes d’économie politique et de l’impôt. Marx adopte dans le Livre
III du Capital, à propos de la baisse tendancielle du taux de profit, une
approche fonctionnelle de l’échange international qui s’intéresse aux
conséquences des échanges extérieurs sur l’économie nationale. Il omet
en revanche d’envisager les causes qui, au préalable, sont à l’origine de sa
spécialisation internationale. Or, poser cette question implique de
revenir à la théorie classique des avantages comparatifs inaugurée par
Ricardo et que Marx n’a jamais citée, ni a fortiori jamais critiquée
explicitement. En effet, le retour à la loi des coûts comparatifs permet de
rompre avec les présupposés de l’analyse néoclassique à condition
d’interpréter les avantages comparatifs chez Ricardo non seulement en
termes réels, comme dans l’interprétation néoclassique, mais aussi en
termes monétaires, comme l’indique explicitement Ricardo lui-même à
plusieurs reprises. Voir du Tertre Renaud, « loi des coûts comparatifs et
la formation des prix internationaux chez Ricardo », in Cahiers
d’économie politique, n° 55, 2008, p. 113-140.
39. LÉNINE Vladimir Ilitch, Impérialisme, stade suprême du capitalisme,
Paris, Éditions sociales, 1971 [1916].
40. BOUKHARINE Nicolas, L’Économie mondiale et l’impérialisme, Paris,
Anthropos, 1971 [1915].
41. AMIN Samir, Le Développement inégal, Paris, Les Éditions de Minuit,
1974.
42. EMMANUEL Arghiri, L’Échange inégal, Paris, Maspero, 1969.
43. Le cycle de valorisation du capital est symbolisé par la formule de
Marx : A-M. {P}. M’-A’, où A et A’désignent le capital-argent détenu
respectivement avant et après la mise en œuvre du processus de
production, M et M’le capital-marchandise qui représente
respectivement les marchandises (produits à transformer et forces de
travail) employées pour produire de nouveaux biens et les marchandises
nouvellement produites en fin de cycle, P le capital-productif recouvre le
capital immobilisé dans le processus de production pour produire de
nouveaux biens (Le Capital, Livre II, op. cit., p. 509-559).
44. C’est ici que réside l’essentiel de la controverse qui oppose Michalet
(Le Capitalisme mondial, op. cit.) et Palloix (L’Internationalisation du
capital.
Ce site Eléments
utilise descritiques,
cookies etop. cit.). des informations personnelles vous concernant.
collecte
Pour
45.plus de précisions,
L’Intégration denous vous invitons
l’économie à consulter
française notre politique
dans l’économie de confidentialité
mondiale,
(mise
Michalet Charles-Albert (dir.), à jour
Paris, le 25 juin
Economica, 2018).
1984.
En poursuivant votre navigation, vous acceptez l'utilisation des cookies.
46. La dernière section du chapitre 7 de la 2e édition du Capitalisme
mondial reprend et développe l’approche et les conclusions sur ce point
d’un ouvrage collectif du CEREMFermer : DELAPIERRE Michel, MADEUF

https://books.openedition.org/pupo/2729?lang=fr 51/54
01/10/2019 La mondialisation, stade suprême du capitalisme ? - Des firmes multinationales à la mondialisation : l’apport de Charles-Albert Mic…

Bernadette, MICHALET Charles-Albert, OMINAMI Carlos, Nationalisations et


internationalisation. Stratégies des multinationales françaises dans la
crise, op. cit.
47. MICHALET Charles-Albert, Qu’est-ce que la mondialisation ?, Paris, La
Découverte, 2002.
48. Michel Aglietta a été le premier à expliciter les termes du débat sur la
régulation de l’économie mondiale dans le contexte d’une
internationalisation du capital productif en insistant sur la contrainte
inhérente à la reproduction du capital sur une base nationale dans le
cadre d’une économie monétaire ; AGLIETTA Michel, Les Principaux Traits
contemporains de l’internationalisation du capital, op. cit.
49. Sur la nature du système de prix internationaux de production :
AGLIETTA Michel, « comparatifs, valeur internationale et taux de change
tendanciel », in Économie et finance internationales, REIFFERS Jean-
Louis (dir.), Paris, Dunod, 1982, p. 320-346, et DU TERTRE Renaud, « loi
des coûts comparatifs et la formation des prix internationaux chez
Ricardo », op. cit.
50. AGLIETTA Michel, Les Principaux Traits contemporains de
l’internationalisation du capital, op. cit., p. 50-55.
51. MICHALET Charles-Albert, « régulation pour la globalisation ? », in Les
Nouvelles Régulations de l’économie mondiale, MICHALET Charles-Albert
et HUGON Philippe (dir.), Paris, Karthala, 2005, p. 33-47
52. MICHALET Charles-Albert, « demande de régulation : terrorisme et
globalisation », in Où va l’économie mondiale ? Scénarios et mesures
d’urgence, Jean-Marie CHEVALIER et Olivier PASTRÉ (dir.), Paris, Odile
Jacob, 2002, p. 169-203.
53. MICHALET Charles-Albert, Le Défi du développement indépendant,
Paris, Éditions Rochevignes, 1983.
54. BOUIN Olivier et MICHALET Charles-Albert, Le Rééquilibrage entre le
secteur public et le secteur privé. L’Expérience des pays en
développement, OCDE, 1991.
55. Ce volume de l’OCDE paraît au moment où la transition dans les « de
l’Est » s’appuie sur des privatisations accélérées, y compris la
privatisation de masse, méthode que la Banque mondiale (WORLD BANK,
Transition - the first ten years : Analysis and Lessons for Eastern
Europe and the former Soviet Union, Washington D. C., 2002) finira par
ne plus recommander en raison de ses résultats non seulement
discutables (voir
Ce site utilise des A
cookies Wladimir,
NDREFF et collecte des« informations
Privatisationpersonnelles
at Bay : Some
vous concernant.
Unresolved Transaction and Governance Cost Issues in Post-Soviet
Pour plus de précisions, nous vous invitons à consulter notre politique de confidentialité
Economies », in The (mise Institutional
à jour le 25Economics
juin 2018). of Russia’s
Transformation, OLEYNIK
En poursuivant Anton
votre (dir.), Aldershot,
navigation, Ashgate,
vous acceptez 2005),des
l'utilisation mais
cookies.
surtout à cause des escroqueries scandaleuses qu’elle a engendrées. La
lecture de Bouin-Michalet, et de Fermer leur plaidoyer en faveur de la

https://books.openedition.org/pupo/2729?lang=fr 52/54
01/10/2019 La mondialisation, stade suprême du capitalisme ? - Des firmes multinationales à la mondialisation : l’apport de Charles-Albert Mic…

privatisation par offre publique de vente, aurait dû être conseillée aux


experts en privatisation post-communiste !
56. MICHALET Charles-Albert, La Séduction des nations ou Comment
attirer les investissements, Paris, Economica, 1999. Voir la contribution
de ANDREFF Wladimir (chap. 14) au présent volume, consacrée en partie à
cet ouvrage.
57. Au début des années 1960, il était l’enseignant le plus prisé de la
Faculté de Droit de Dijon, notamment son DES d’histoire de la pensée et
histoire économique. Normalien en philosophie, étudiant de Kojève et
Gurvitch, auteur d’une thèse de doctorat sur Keynes avec François
Perroux, il donnait une large place à la Théorie générale de Keynes et à
la Théorie de l’évolution économique de Schumpeter dans ses cours et il
intervenait par ailleurs dans le séminaire d’Althusser, rue d’Ulm. Il a
publié un livre académique (Marx et l’histoire, Paris, L’Herne, 1972) et
au moins trois livres de critique cinématographique, dont un sur
l’actualité du cinéma américain. Il a exercé une forte influence sur ses
étudiants, y compris Michalet et Chesnais.
58. Les rapports de Michalet avec le cinéma retracés ici s’appuient sur
les souvenirs de François Chesnais, à l’époque initiateur du ciné club
étudiant de Dijon avec l’aide de la Fédération des oeuvres laïques.

Auteurs

Wladimir Andreff
Renaud du Tertre
© Presses universitaires de Paris Nanterre, 2013

Conditions d’utilisation : http://www.openedition.org/6540

Référence électronique du chapitre


ANDREFF, Wladimir ; TERTRE, Renaud du. Des firmes multinationales
à la mondialisation : l’apport de Charles-Albert Michalet In : La
mondialisation, stade suprême du capitalisme ? En hommage à
Charles-Albert Michalet [en ligne]. Nanterre : Presses universitaires de
Paris Nanterre, 2013 (généré le 01 octobre 2019). Disponible sur
Internet : <http://books.openedition.org/pupo/2729>. ISBN :
9782821851184. DOI : 10.4000/books.pupo.2729.
Ce site utilise des cookies et collecte des informations personnelles vous concernant.
Pour plus de précisions,
Référence nous vous
électronique du invitons
livre à consulter notre politique de confidentialité
(mise à jour le 25 juin 2018).
ANDREFF, Wladimir (dir.). La mondialisation,
En poursuivant votre navigation, stade
vous acceptez suprême
l'utilisation desdu
cookies.
capitalisme ? En hommage à Charles-Albert Michalet. Nouvelle édition
[en ligne]. Nanterre : Presses universitaires de Paris Nanterre, 2013
Fermer
(généré le 01 octobre 2019). Disponible sur Internet :
https://books.openedition.org/pupo/2729?lang=fr 53/54
01/10/2019 La mondialisation, stade suprême du capitalisme ? - Des firmes multinationales à la mondialisation : l’apport de Charles-Albert Mic…

<http://books.openedition.org/pupo/2721>. ISBN : 9782821851184.


DOI : 10.4000/books.pupo.2721.
Compatible avec Zotero

La mondialisation, stade suprême du


capitalisme ?

En hommage à Charles-Albert Michalet

Ce livre est cité par


Magnin, Éric. Delteil, Violaine. Vercueil, Julien. (2018) La
dépendance dans les relations entre capitalismes nationaux :
quelle portée analytique ?. Revue de la régulation. DOI:
10.4000/regulation.14340

Ce site utilise des cookies et collecte des informations personnelles vous concernant.
Pour plus de précisions, nous vous invitons à consulter notre politique de confidentialité
(mise à jour le 25 juin 2018).
En poursuivant votre navigation, vous acceptez l'utilisation des cookies.

Fermer

https://books.openedition.org/pupo/2729?lang=fr 54/54

Vous aimerez peut-être aussi