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A MAN’S DEMISE

The Buffalo, 22/09/2017

Chapitre 1 :

22h44. Mon téléphone sonne. Au bout du fil, mon contact. Il me prévient que notre transaction sera
quelque peu retardée par un rendez-vous imprévu auquel il me convie, non sans me prévenir qu’il
parle bien de ‘’ce’’ genre de rendez-vous. Après quelques secondes d’hésitation, j’ai acquiescé d’un
simple oui, et il me rétorqua qu’il passerait me prendre chez moi dans dix minutes. J’ai raccroché,
me demandant l’espace d’une seconde pourquoi j’avais accepté alors que j’ai parfaitement
connaissance des enjeux, mais une bourrasque soudaine me remis les idées en place. Je pris une
grande inspiration et fermai les yeux quelques instants, de quoi me vider la tête, de quoi me donner
du courage.

Mais je n’avais pas le temps de jouer au nostalgique car au fil du temps, les enjeux n’ont fait
qu’augmenter, et je devais garder la tête haute. Moi qui avais juré de ne jamais franchir un cap, je
venais de trahir une nouvelle fois ma propre promesse. J’ai jeté un dernier regard vers ce
magnifique paysage et m’installai au volant de ma stanier gris anthracite. Je mis le contact et pris la
route en direction de chez moi, contemplant au passage la mer et ses vagues, les collines et leurs
arbres. Et quelques minutes plus tard, j’étais garé devant chez moi.

J’entre dans ma chambre de motel et me dirige vers la table de chevet. J’ouvre le tiroir du haut et
attrape mon fidèle bandana marqué par le temps dont le noir s’estompait progressivement pour
laisser place à un gris cendre provocateur. Je prends également mon H&K 9mm en vérifiant
méticuleusement l’état du chargeur. Soudain, un bref coup de klaxon me fit reprendre mes esprits.
C’est l’heure. Je range mon arme sous ma veste de costume noire et place mon bandana dans ma
poche droite. Je sors, verrouille la porte à double tour et me dirige vers la voiture.

Le véhicule était une sportive peinte en noir métallique. Je m’installe confortablement dans le siège
passager avant et adresse mes salutations à mon contact. Il m’explique brièvement les tenants et
aboutissants du rendez-vous et me demande si je suis équipé. J’acquiesce sans dire un mot Le trajet
fut court mais intense, rythmé par un moteur alternant entre un vrombissement timide et un
rugissement strident laissant imaginer la puissance résidant sous ce capot. Il y en a au moins pour
quatre-cent-cinquante chevaux.

Une fois arrivé à destination, mon contact me fit comprendre de rapidement me couvrir le visage.
En effet, nos invités devraient arriver d’une minute à l’autre. Je descends donc de la voiture, salue
rapidement les collègues, et observe rapidement les lieux. Je remarque un arbre qui se distinguait
des autres par sa cime arrondie, les autres véhicules positionnés stratégiquement, et des phares à
l’horizon. Les invités sont là. Ils se garent, descendent, et chacun s’adonne aux mondanités
habituelles, et quelques secondes plus tard, les choses sérieuses commencent.

A peine le temps d’entamer la discussion qu’un hélicoptère du LSPD envoie son faisceau de
lumière sur nous. Un bref regard fit comprendre à chacun que la discussion aura lieu une autre fois.
Chacun se dépêcha de rentrer dans son véhicule, et le pseudo-calme préalablement troublé par le
bruit des pales fit place à une symphonie infernale dont l’orchestre était composé uniquement de
V8. Mon contact fit rugir le moteur de la sportive et se dirigea le premier vers la sortie. Pas le temps
de se demander comment, il fallait rapidement sortir d’ici.

Nous avons rapidement rejoint l’asphalte et étions lancés à plus de deux-cent kilomètres heures
quand nous avons aperçu une patrouille qui a subitement allumé ses gyrophares, comme si le
modèle du véhicule nous avait trahis. Mais un freinage plus tard et deux-trois coups de volant
habile, la patrouille qui cherchait le pit fut pris à son propre piège et termina contre un tronc d’arbre.
Après une raillerie fortement méritée, nous avons rapidement discuté et conclûmes que la présence
de l’hélicoptère n’était qu’une simple coïncidence.

23h14. Mon contact me dépose devant chez moi, s’excuse pour la tournure des évènements et
m’indique que je serai convié sans faute au prochain ‘’rendez-vous’’. J’ouvre la porte, rentre dans
ma piètre habitation et m’assois sur mon lit dont les draps sont aussi froids que l’atmosphère de
cette rencontre éphémère. Si je devais résumer mon état à ce moment précis, je dirais déçu et
soulagé. Déçu que le rendez-vous ait pris cette tournure, mais soulagé que tout se soit déroulé sans
accrocs. La fatigue me guette. Je m’endors paisiblement l’esprit aiguisé pour la prochaine fois..

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