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Annales d’Endocrinologie 73 (2012) S26-S35

26 Données récentes sur l’hypertension endocrine


Update on endocrine hypertension
A. Al-Salameha, b, *, R. Cohena, b, P. Chansonc, d, P.-F. Plouine, f
a
Service d’Endocrinologie, Diabétologie et Maladies Métaboliques, Hôpital Avicenne, AP-HP, 125, route de Stalingrad, 93009 Bobigny, France
b
Université Paris Nord 13, Faculté de Médecine, 74, rue Marcel Cachin, 93017 Bobigny cedex, France
c
Service d’Endocrinologie et des Maladies de la Reproduction, Hôpital Bicêtre, AP-HP, 78, rue du Général Leclerc, 94270 Le Kremlin-Bicêtre, France
d
Université Paris-Sud 11, Faculté de Médecine, 63, rue Gabriel Péri, 94270 Le Kremlin-Bicêtre, France
e
Service de Médecine Vasculaire et d’Hypertension Artérielle, Hôpital Européen Georges Pompidou, AP-HP, 20, rue Leblanc, 75015 Paris, France
f
Université Paris Descartes, Faculté de Médecine, 15, rue de l’École de Médecine, 75270 Paris Cedex 06, France

Résumé
L’hypertension endocrine est la cause la plus fréquente d’hypertension secondaire, touchant près de 3 % de la population. L’hyperaldos-
téronisme primaire et le phéochromocytome en sont les principales causes. Ces 2 pathologies confèrent un risque de complications cardio-
vasculaires plus élevé que l’hypertension essentielle à âge, sexe, et pression artérielle comparables. Un traitement spécifique peut corriger
ce risque élevé et normaliser la pression artérielle dans ces deux pathologies. Il est donc essentiel de les dépister. L’hyperaldostéronisme
primaire reste sous-diagnostiqué, en partie à cause du manque de standardisation des tests de dépistage, de confirmation et de latéralisation.
Tout récemment, la description de mutations somatiques des canaux potassiques KCNJ5 a fait progresser la connaissance de sa physiopatho-
logie. S’il existe une relation entre ces mutations et l’hypersécrétion d’aldostérone, la relation avec la prolifération cellulaire n’est pas claire.
Dans les phéochromocytomes et les paragangliomes, la description des nouvelles mutations se poursuit : une moitié de ces tumeurs est liée
à des mutations germinales ou somatiques portant sur 10 gènes différents. Les différentes tumeurs sont divisées en 2 profils phénotypiques,
l’un reflétant une pseudo-hypoxie et l’autre dépendant de la dérégulation de récepteurs kinases. Cette distinction a des conséquences pour
le diagnostic (profil sécrétoire) et la prise en charge des patients (risque de malignité). Cet article fait le point des données récentes dans ces
2 pathologies en insistant sur les aspects pratiques que le clinicien doit connaitre.
© 2012 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Abstract
Endocrine hypertension is the most common cause of secondary hypertension affecting ~3% of the population, with primary hyperaldos-
teronism and pheochromocytoma being the principal conditions. Both diseases share an increased cardiovascular risk in comparison with
essential hypertension patients (at the same blood pressure level). This augmented cardiovascular risk as well as the availability of specific
treatment emphasize the importance of timely and correct diagnosis. Primary hyperaldosteronism, representing one tenth of hypertensive
patients, is an under-diagnosed disease partly because of difficult diagnostic steps and absence of standard criteria. Recently, the description
of somatic mutations in KCNJ5 gene in Conn adenomas had precipitated a resurgence of research activity to understand the pathophysiology
of this common disease. Research had confirmed the role of these mutations in aldosterone hypersecretion; however, its role in adenoma
formation is still to be elucidated. Elsewhere, much remains to be done in order to understand the pathogenesis of bilateral idiopathic hy-
peraldosteronism, the other common subtype of primary hyperaldosteronism. In pheochromocytoma, the revolution of genetics has led to
major advances in the characterization of this rare disease. It is now clear that up to 50% of patients with pheochromocytoma have a genetic
abnormality and that different pheochromocytomas segregate into two clusters with distinct genotypes, signal transduction pathways and
expression of biomarkers (phenotype). This continuing progress has huge effects on patient’s management and follow-up. In this article we
will shed light on the recent developments in both diseases with emphasis on their role in patient care.
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Mots clés : Hypertension endocrine ; Hyperaldostéronisme primaire ; Phéochromocytome


Keywords: Endocrine hypertension; Primary hyperaldosteronism; Pheochromocytoma

* Auteur correspondant.
Adresse e-mail : abdallahalsalameh@hotmail.com (A. Al-Salameh).

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A. Al-Salameh / Annales d’Endocrinologie 73 (2012) S26-S35 S27

L’hypertension artérielle (HTA) est un facteur de risque • les patients hypertendus et hypokaliémiques (± diuré-
cardiovasculaire majeur affectant près d’un tiers de la tiques) ;
population [1]. Dans 85 % des cas elle est idiopathique • les patients ayant un incidentalome surrénalien ;
(HTA essentielle) et dans 15 % des cas on peut identifier • les patients ayant des antécédents familiaux d’HTA pré-
une pathologie sous-jacente (HTA secondaire). On parle coce ou d’accident vasculaire cérébral précoce (< 40 ans) ;
d’HTA endocrine quand l’HTA est secondaire à une dys- • leurs apparentés de 1er degré s’ils sont hypertendus.
fonction hormonale. Les HTA endocrines sont les causes Le test de dépistage est la détermination du rapport aldos-
les plus fréquentes d’HTA secondaire. Dans certains cas, térone/rénine (RAR) qui doit être réalisé en régime normo-
l’HTA n’est pas la manifestation unique ou principale sodé, dans des conditions de normokaliémie et sans traitement
de l’endocrinopathie : c’est le cas des dysthyroïdies, de anti-HTA ou sous traitement dit « neutre ». Les traitements
l’acromégalie, de l’hyperparathyroïdie et du syndrome de neutres sont ceux qui ont un effet négligeable sur le RAR
Cushing. Par contre, l’HTA est la manifestation cardinale comme les inhibiteurs calciques non dihydropyridiniques
de pathologies endocrines comme l’hyperaldostéronisme (essentiellement le vérapamil à libération prolongée) et les
primaire (HAP) et le phéochromocytome. L’HAP est la alpha-bloquants (antagonistes compétitifs des récepteurs alpha-
cause la plus fréquente d’HTA secondaire. Le phéochro- 1 adrénergiques). Les autres médicaments anti-HTA doivent
mocytome figure parmi les causes les plus dangereuses à être arrêtés avant le test : ≥ 6 semaines pour les antagonistes
court et à long termes. du récepteur minéralocorticoïde et les inhibiteurs directs de
Cet article fait une mise à jour des connaissances récentes la rénine ; 2-4 semaines pour les diurétiques ; ≥ 2 semaines
concernant l’HAP et le phéochromocytome. pour les autres médicaments anti-HTA. D’autres médica-
ments à éviter sont les anti-inflammatoires non stéroïdiens
1. L’hyperaldostéronisme primaire (2 semaines) et les produits qui contiennent de la réglisse (6
semaines). Souvent le traitement neutre n’est pas suffisant
L’HAP est lié à l’hypersécrétion autonome d’aldosté- (HTA sévère) ou trop risqué pour le patient (hypokaliémie
rone, non adaptée et non stimulée par le système rénine- sévère). On est alors obligé d’ajouter d’autres médicaments
angiotensine. L’HAP est la cause la plus fréquente d’HTA anti-HTA. Dans ce cas on peut se contenter d’arrêter les anta-
secondaire avec une prévalence estimée à 5-13 % des patients gonistes du récepteur des minéralocorticoïdes et les diuré-
hypertendus [2], soit près de 3 % de la population. La préva- tiques (thiazidiques et diurétiques de l’anse) et réaliser le
lence de l’HAP est encore plus élevée chez les patients ayant RAR sous traitement habituel du patient. Une petite dose
une HTA de grade 3 ou résistante au traitement (20 %) [3]. d’amiloride (< 15 mg/j) n’interfère pas de manière signifi-
Par rapport aux patients ayant une HTA essentielle, à âge, cative dans les dosages et pourrait être utile pour éviter une
sexe et pression artérielle comparables [4], les patients ayant hypokaliémie sévère [7].
un HAP sont à risque plus élevé de complications cardio- Le seuil de RAR pour le dépistage dépend des méthodes
vasculaires (accidents vasculaires cérébraux, infarctus non utilisées et des unités avec lesquelles on exprime les résul-
fatal et arythmie). Malgré ces arguments de fréquence et de tats. Quand on utilise l’activité rénine plasmatique exprimée
sévérité, l’HAP est souvent méconnu en pratique courante. en ng/ ml par heure (1 ng/ml par h = 12,8 pmol/l par minute)
Cela est lié en partie aux étapes diagnostiques relativement et l’aldostérone exprimée en ng/dl (1 ng/dl = 27,7 pmol/l), ce
complexes visant à confirmer le diagnostic d’HAP et à en seuil varie entre 20 et 40 dans la plupart des études. L’équipe
définir le type. de l’Hôpital Européen Georges Pompidou (HEGP) uti-
lise la concentration de rénine active exprimée en mUI/l
1.1. Un diagnostic difficile (1 mUI/l = 0,63 ng/l) et l’aldostérone exprimée en pmol/l ;
le seuil est alors de 64 pmol/mUI [8].
Les recommandations sur l’HAP préconisent 3 étapes suc-
1.1.2. Tests de confirmation
cessives pour le diagnostic : le dépistage, la confirmation et
le sous-typage. Ces tests recommandés par les experts ont pour but de
confirmer l’autonomie de sécrétion de l’aldostérone. Il en
1.1.1. Tests de dépistage : problèmes de faisabilité
existe plusieurs : test de suppression par la charge sodée orale,
et de seuil
la perfusion de sérum salé, l’administration de captopril, test
Le principe du dépistage est de cibler les groupes à risque de suppression par le fludrocortisone et l’administration de
par un test simple ayant une bonne sensibilité afin de détecter furosémide. Aucun de ces tests n’a pas de très bonne spéci-
le plus possible des cas atteints. Les groupes à risque d’HAP ficité ni de très bonne sensibilité et l’utilisation d’un ou plu-
sont les suivants [5,6] : sieurs de ces tests varie selon les centres (Tableau 1). Certains
• l’HTA chez les sujets jeunes (< 30 ans) ; de ces tests exposent à des risques : HTA sévère ou hypoka-
• les patients ayant une HTA de grade 2 (160-179/90-99 liémie sévère (charge sodée), hypotension ou aggravation de
mmHg) ou 3 (> 180/> 100) ; l’hypokaliémie (furosémide). Dans un travail japonais récent,
• les patients ayant une HTA résistante (non contrôlée en cas de RAR élevé, le test de confirmation était le plus sou-
malgré une trithérapie dont un diurétique) ; vent positif et son utilité incertaine [9].

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Tableau 1 Tableau 2
Critères diagnostiques de l’HAP utilisés à l’HEGP [8]. Les différents sous-types de l’HAP.
Table 1 Table 2
Diagnostic criteria for primary hyperaldosteronism used at the Georges Different subtypes of primary hyperladosteronism.
Pompidou European Hospital.
Unilatéral Bilatéral
Un RAR > 64 à 2 reprises en ayant fixé la valeur minimale de rénine
active à 5 mUI/l. Adénome de Conn Hyperplasie idiopathique bilatérale

Augmentation de l’aldostérone à 2 reprises (couché > 500 pmol/l ; Hyperplasie primitive L’hyperaldostéronisme suppressible
assise > 555 pmol/l). unilatérale par le dexaméthasone
Corticosurrénalome L’hyperaldostéronisme familial de type 2
Aldostéronurie à PH 1 > 63 nmol/j. sécrétant l’aldostérone L’hyperaldostéronisme familial
de type 3 (KCNJ5)
Adénomes bilatéraux

1.1.3. Hypersécrétion uni ou bilatérale ? Sécrétion ectopique de l’aldostérone

Plusieurs entités entrainent un HAP : l’hyperplasie idiopa-


thique bilatérale et l’adénome de Conn totalisent ~95 % des de façon simultanée) et de mesurer le cortisol et l’aldosté-
cas (Tableau 2). L’objectif principal à cette étape est de diffé- rone dans les 2 veines surrénales ainsi que dans la veine cave.
rencier une cause unilatérale, curable par la chirurgie, d’une Les mesures peuvent être réalisées sous condition basale ou
cause bilatérale qui relève du traitement médical. après stimulation par ACTH. Le CVS est un examen invasif
Le scanner surrénalien avec des coupes fines et une mesure et difficile à réaliser mais ses risques sont minimes dans les
de la densité spontanée et du wash-out est l’examen en 1re inten- centres experts. Une étude internationale portant sur 2604
tion devant un HAP. Le scanner est un bon outil diagnostique CVS dans 20 centres, montre un taux de rupture de veine
pour répondre à la question de bénignité/malignité et son 1er surrénale de 0,61 % et une mortalité de 0 %. Cette étude a
objectif est d’exclure un corticosurrénalome malin. Les inci- montré que le CVS avait été réalisé chez seulement 77 % des
dentalomes surrénaliens sont relativement rares avant 40 ans. patients ayant un HAP éligibles pour la chirurgie [13]. Cette
Une masse surrénalienne unique chez un patient jeune ayant étude et d’autres [14], illustrent le manque de standardisa-
un HAP confirmé est très en faveur du diagnostic d’adénome tion dans ces centres en termes de critères de sélectivité et
de Conn et permet d’envoyer le patient à la chirurgie. Cepen- de latéralisation en conditions basales ou après stimulation
dant, certaines études montrent que le scanner n’est performant par l’ACTH. La phase 2 de l’étude internationale tentera de
que dans 53-63 % des cas, amenant à une chirurgie inutile dans mieux définir les seuils à utiliser en pratique. En attendant ces
18-25 % des cas et écartant à tort 19-22 % des cas [10-11]. résultats, on continue à utiliser les critères définis à l’HEGP :
Récemment, Burton et al. ont analysé la sensibilité et la un seuil de sélectivité (cortisol de la veine surrénale/cortisol
spécificité du TEP au 11C-metomidate couplé au scanner pour de la veine cave inférieure) > 2 et un seuil de latéralisation
détecter une latéralisation dans l’HAP. Le 11C-metomidate est (rapport aldostérone sur cortisol du coté pathologique/rapport
un analogue de l’etomidate qui se fixe sur la 11-β hydroxylase aldostérone sur cortisol du coté sain) > 5. Un arbre décision-
(CYP11B1 et CYP11B2) et l’inhibe. Le gold standard chez nel devant une suspicion d’HAP est proposé dans la figure 1.
les 25 patients étudiés était la présence d’un HAP unilatéral
confirmé soit par cathétérisme des veines surrénales (CVS), 1.2. L’apport de la génétique
soit par l’amélioration après chirurgie. Dix patients avec HAP
bilatéral et 5 patients avec incidentalome non sécrétant for- 1.2.1. Mutations somatiques dans les adénomes de Conn
maient le groupe témoin. Tous les patients ont reçu de la dexa-
méthasone pendant 3 jours pour diminuer la capture du traceur La description, en 2011, par Choi et al., des mutations du
par la surrénale normale. Avec un rapport de capture de 1,25 gène KCNJ5 dans l’HAP [15] a été déterminante pour la com-
entre l’adénome et la surrénale controlatérale, la spécificité préhension de la maladie. KCNJ5 code le canal potassique
était de 87 % avec une sensibilité de 76 % ; en ajoutant une Kir3.4 (membre 5 de la sous-famille J des canaux potassiques
valeur de capture standardisée (Standardized Uptake Value : à rectification interne). Huit sur vingt-deux patients porteurs
SUV) supérieure à 17 pour l’adénome, la spécificité était de d’un adénome de Conn avaient des mutations somatiques
100 %. Les avantages d’un tel examen sont le caractère non hétérozygotes du gène KCNJ5. Les mutations décrites concer-
invasif, le résultat immédiat et l’absence de modification du naient le domaine de sélectivité du canal ou la zone adjacente.
traitement antihypertenseur. Les inconvénients sont la dispo- Les canaux mutés perdent leur sélectivité pour le potassium
nibilité actuellement limitée, la nécessité d’un traitement par avec une perméabilité accrue pour le sodium et pour consé-
la dexamethasone et le prix du traceur [12]. quence une dépolarisation membranaire avec entrée de calcium
Le CVS est l’examen de référence pour le bilan étiolo- dans la cellule corticosurrénalienne via les canaux calciques
gique de l’HAP ; selon les recommandations, il est le préa- voltage-dépendants. Cela crée un état de dépolarisation chro-
lable à toute indication chirurgicale. Il s’agit d’introduire un nique aboutissant à une hypersécrétion d’aldostérone et à une
cathéter dans chacune des veines surrénales (de préférence prolifération cellulaire dans les cellules glomérulées (Fig. 2).

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Suspicion d’HAP

Traitement neutre
↑ RAR > 64 X2
Régime normo salé Non Réévaluer
Aldo P > 550 pM/l X2
Corriger l’hypokaliémie Autre diagnostic?
Aldo U > 63 nM/j

Oui

HAP

Suspicion de malignité Scanner


surrénalien

Chirurgie Non
Chirurgie envisageable Traitement médical

Oui

Latéralisation Non
CVS

Fig. 1. Arbre décisionnel en cas de suspicion d’HAP.


Fig. 1. Suggested diagnostic algorithm for suspected primary hyperaldosteronism.

A B C Mutant KCNJ5
AngII [K+]-
Ca2+
Ca 2+ Na+ Ca2+
Cav Cav Cav
+ + +
K K K
K+
Depolarization Depolarization
Hyperpolarized Proliferation Proliferation
G0 membrane potential
2+
[Ca ]i [Ca2+]i
G0 G0
M M M
G2 G2 G2
G1 G1 G1
S S S

Aldo. Synthase Aldo. Synthase Aldo. Synthase

Fig. 2. Le mécanisme proposé pour le rôle des mutations KCNJ5 dans les adénomes de Conn [15]. A : état basal ; B : activation par l’angiotensine II ; C : canal
muté. D’après Choi M et al. K+ channel mutations in adrenal aldosterone-producing adenomas and hereditary hypertension. Science 2011;331:768. Reprin-
ted with permission from AAAS. Courtesy of Richard P. Lifton, M.D., PhD.
Fig.  2. Proposed mechanism underlying aldosterone-producing adenoma in patients with KCNJ5 mutations. A: basal state; B: activation by angioten-
sin II; C: mutant KCNJS. From Choi M et al. K+ channel mutations in adrenal aldosterone-producing adenomas and hereditary hypertension. Science
2011;331:768 [15]. Reprinted with permission from AAAS. Courtesy of Richard P. Lifton, M.D., PhD.

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Depuis cette découverte, plusieurs études ont confirmé la 1.2.2. Mutations germinales dans les formes familiales
présence de mutations de ce canal dans 30 à 40 % des cas :
• dans une série anglo-australienne de 73 patients, Azi- L’hyperaldostéronisme suppressible par le dexaméthasone
zan et al. ont trouvé 30 adénomes avec mutation somatique (hyperaldostéronisme familial de type I) est une forme familiale
du gène KCNJ5 (41 %) [16] ; rare d’HAP (< 1 %), transmise sur le mode autosomique domi-
• l’étude de Boulkroun et al., portant sur 380 patients nant. Il résulte de l’expression d’un gène chimérique CYP11B1/
européens avec un adénome de Conn diagnostiqué entre CYP11B2 qui contient la partie 5’ du gène CYP11B1 (y com-
1994 et 2010, a trouvé des mutations somatiques de KCNJ5 pris le promoteur) et la partie 3’ du gène CYP11B2 (codant
chez 34 % des patients. Elle a confirmé la spécificité de ces pour l’aldostérone synthase). Ainsi, les cellules mutées sécrè-
mutations qui ne sont pas retrouvées dans le tissu surréna- tent l’aldostérone par stimulation par l’ACTH. Les patients
lien adjacent (25 patients) ni dans les adénomes cortisoliques ont souvent une HTA dès l’enfance et sont à risque d’acci-
(16 patients). Aucune mutation germinale n’a pas été trouvée dent vasculaire cérébral hémorragique précoce [26]. Un trai-
chez 174 patients avec un HAP lié à une hyperplasie idiopa- tement par corticostéroïdes inhibe cette sécrétion.
thique bilatérale [17] ; L’hyperaldostéronisme familial de type II n’est pas sup-
• une étude japonaise a trouvé des mutations somatiques de pressible par le dexaméthasone. Il est plus fréquent que les
KCNJ5 chez 65 % des patients avec adénomes de Conn [18]. 2 autres types familiaux (1,5-6 %) [27] et se manifeste comme
Chez les japonais l’adénome de Conn semble plus fréquent un HAP sporadique (adénome de Conn ou hyperplasie idio-
(~80 % des HAP) que dans la population européenne (30- pathique). Un lien a été établi avec une région du chromo-
50 %) [19]. some 7 (7p22) [28] dans quelques familles. Toutefois le ou
Ces études suggèrent que les mutations du gène KCNJ5 les gènes mutés ne sont pas connus.
sont plus fréquentes chez les femmes (l’étude européenne) L’hyperaldostéronisme familial de type III est une forme
et sont associées à une forme clinique plus sévère : âge plus très rare d’HAP, caractérisée par une HTA très précoce (pre-
jeune [20] et taille des adénomes plus importante. mières années de la vie) avec hyperproduction de stéroïdes
Les études se sont intéressées également à mieux com- hybrides ; il peut être associé à une hyperplasie massive des
prendre les conséquences moléculaires des mutations dans deux surrénales. Sept familles seulement ont été décrites,
l’hypersécrétion de l’aldostérone et la prolifération cel- avec des mutations germinales du gène KCNJ5 identifiées
lulaire : comme responsables [29,30]. Récemment, Scholl et al. ont
• Oki et al. ont confirmé par une étude fonctionnelle le fait le point sur cette forme [31]. Curieusement, la mutation
rôle des mutations KCNJ5 dans l’hypersécrétion d’aldosté- la plus sévère au niveau fonctionnel G151E donne un phéno-
rone mais ils ont trouvé un effet négatif de la mutation T158A type clinique modéré (HTA précoce contrôlée par spironolac-
sur la prolifération cellulaire, un résultat paradoxal par rap- tone sans hypertrophie surrénalienne) alors que la mutation la
port à ce qu’on observe en clinique. Cependant il faut noter moins sévère G151R donne une forme clinique marquée par
que les cellules utilisées étaient issues de corticosurrénalome une HTA précoce, sévère, résistante qui nécessite une surré-
humain (HAC15) [21]. Une autre étude a confirmé que les nalectomie à l’âge très jeune. Les auteurs ont confirmé que
mutations G151R et L168R sont associées à une surexpres- la perméabilité accrue pour le sodium est fatale pour la cel-
sion de CYP11B2 participant à l’augmentation de synthèse lule. Du coup, les cellules mutées produisent beaucoup d’al-
de l’aldostérone [22] ; dostérone pour entrainer un état d’hyperaldostéronisme mais
• la visinin-like 1 (VSNL1), protéine sensible au calcium la mortalité accrue empêche la progression de la maladie et
transmettant le signal du calcium, est surexprimée dans les l’hyperplasie surrénalienne.
adénomes de Conn porteurs de mutations de KCNJ5 par
comparaison aux adénomes non mutés (8,1 fois). Elle aurait 1.3. Le traitement
une action anti-apoptotique dans les adénomes de Conn avec
mutation [23]. On a montré que l’excès d’aldostérone a des effets délé-
Malgré ces données il reste des points importants à clarifier : tères cardiovasculaires et rénaux qui ne sont pas directement
• pourquoi y a-t-il une dissociation entre l’effet de muta- liés à l’HTA (effet non-HTA-dépendant) [32]. Le traitement
tion KCNJ5 sur la survie, la prolifération cellulaire inhibée doit corriger les effets de l’excès d’aldostérone et non pas seu-
in vitro, et la présence de tumeur, en clinique [24] ? lement normaliser la pression artérielle. Le traitement spé-
• pourquoi les mutations KCNJ5 sont-elles plus fréquentes cifique donne des résultats spectaculaires avec correction de
chez les femmes ? l’hypokaliémie, guérison de l’HTA (pression artérielle nor-
• y-a-t-il un ou plusieurs types d’adénomes de Conn ? Un male < 140/90 sans traitement) dans 42 % (16-72 % selon
travail récent par Azizan et al. [25] conclut que les adénomes les études) des cas à long terme [33], et une nette améliora-
de Conn mutés pour KCNJ5 pourraient être originaires de cel- tion dans le reste.
lules fasciculées alors que les adénomes sans mutation sont Dans l’hyperplasie idiopathique bilatérale, le traitement de
originaires des cellules glomérulées. choix est l’emploi d’antagonistes du récepteur des minéralocor-
• qu’en est-il des autres adénomes de Conn sans muta- ticoïdes. La spironolactone a montré son efficacité à la fois pour
tion KCNJ5 ? Existe-il d’autres mutations d’autres canaux ? contrôler l’HTA et pour réduire le risque cardiovasculaire [34].

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Quelques cas de rémission d’HAP après un traitement de lon- • Une HTA avec diabète de découverte récente ou dia-
gue durée par spironolactone ont été décrits [35,36]. Malheu- bète atypique ;
reusement, la spironolactone n’est pas sélective du récepteur • Une HTA chez un sujet jeune ;
minéralocorticoïde et une action anti-androgénique et pro- • Une histoire familiale d’un syndrome génétique pré-
gestative est source d’effets indésirables conduisant à l’arrêt disposant au PHEO/PGL ou une histoire familiale de phéo-
du traitement (impuissance, gynécomastie…). L’eplerenone, chromocytome ;
un autre antagoniste sélectif et compétitif est moins efficace • Des patients avec incidentalome surrénalien.
que la spironolactone mais mieux toléré [37]. En 2e intention
on peut utiliser l’amiloride, un antagoniste de l’aldostérone 2.2. Quel bilan réaliser ?
au niveau du canal sodique du tubule distal mais le bénéfice
cardiovasculaire n’est pas démontré. Les cellules chromaffines métabolisent les catécholamines
Pour l’adénome de Conn le traitement de référence reste la (adrénaline et noradrénaline) qui sont converties dans la cel-
surrénalectomie par voie rétropéritonéoscopique ou cœlios- lule en métanéphrines (métanéphrine et normétanéphrine).
copique. En cas de contre-indication ou de refus du patient La libération intravasculaire de ces dernières étant continue,
on peut utiliser le traitement médical. la mesure des métanéphrines est un test diagnostic beaucoup
Pour l’hyperaldostéronisme familial de type I, le traitement plus fiable que la mesure des catécholamines, dont la sécré-
est la dexaméthasone donnée le soir afin d’inhiber la sécré- tion est imprévisible. Le diagnostic de phéochromocytome
tion matinale d’ACTH. Les antagonistes minéralocorticoïdes se fait par plusieurs méthodes : mesure des métanéphrines
sont aussi efficaces et peuvent être utilisés en 2e intention. libres plasmatiques ou mesure des métanéphrines urinaires
Des inhibiteurs de CYP11B2 (LCI 699) sont actuelle- fractionnées, ou mesure des catécholamines plasmatiques ou
ment étudiés [38]. urinaires. Les métanéphrines libres plasmatiques reflètent
le métabolisme des catécholamines endogènes et offrent la
2. Le phéochromocytome méthode la plus sensible (95,8-99 % selon les études) [41-
42]. Les métanéphrines fractionnées urinaires sont le reflet
Les phéochromocytomes (PHEO) sont les tumeurs sur- des catécholamines endogènes mais aussi du métabolisme de
rénaliennes dérivées des cellules chromaffines médullosur- certains aliments qui sont sulfo-conjugués dans le tissu gastro-
rénaliennes originaires du neuro-ectoderme alors que les intestinal. Elles offrent un test un peu moins sensible (87-
paragangliomes (PGL) sont les tumeurs extrasurrénaliennes 97 %) mais plus spécifique (93-98 %) que les métanéphrines
qui se développent aux dépens du système nerveux autonome libres plasmatiques (spécificité à 93 % pour une sensibilité à
(sympathique et parasympathique). On distingue les para- 100 % [43]). Généralement, il est plus utile de demander les
gangliomes thoraco-abdomino-pelviens, dérivés du sympa- métanéphrines libres plasmatiques en raison de la sensibilité
thique, le plus souvent fonctionnels, et les paragangliomes si la suspicion est forte. C’est un examen pouvant donner des
de la tête et du cou, le plus souvent dérivés du parasympa- faux positifs (antidépresseurs tricycliques et, si mesuré par
thique et non fonctionnels. Les phéochromocytomes synthé- HPLC, le paracétamol). Ces médicaments doivent être arrê-
tisent, métabolisent et souvent sécrètent les catécholamines tés 2 semaines avant l’examen si possible. Dans les cas où
(adrénaline, noradrénaline et dopamine). Les paragangliomes la suspicion est faible on peut demander les métanéphrines
peuvent aussi sécréter les catécholamines (paragangliome fractionnées urinaires. Dans ce cas il faut doser aussi la créa-
fonctionnel). tininurie pour s’assurer d’un recueil complet des urines des
La sécrétion des catécholamines entraîne une HTA (paroxys- 24 heures. La plupart des laboratoires utilisent la chromato-
tique ou permanente) ainsi que la triade classique de cépha- graphie liquide à haute pression (HPLC) pour doser les caté-
lées, sueurs et palpitation. Une hypotension orthostatique cholamines et les métanéphrines plasmatiques ou urinaires.
est souvent retrouvée. Dix à quinze pour cent des phéochro- La chromogranine A, glycoprotéine présente dans les grandes
mocytomes sont asymptomatiques aux stades précoces. Les granules des cellules neuroendocrines y compris dans les cel-
phéochromocytomes sont une cause rare d’HTA (0,05-0,2 % lules chromaffines, est co-sécrétée avec les catécholamines.
des patients hypertendus) [39] avec une incidence estimée à Elle peut avoir une valeur dans le suivi.
500-1100 cas par an aux États-Unis [40]. Pourtant les phé- Dans les dernières années, deux profils hormonaux de
ochromocytomes exposent les patients à des complications phéochromocytome ont été distingués : l’un sécrétant majo-
graves d’ordre cardiovasculaire et souvent d’apparition aiguë. ritairement de l’adrénaline et l’autre secrétant essentielle-
ment la noradrénaline. Déterminer le profil biologique des
2.1. Quels sont les sujets à risque ? PHEO/PGL peut aider à orienter les tests génétiques chez les
patients avec PHEO/PGL de présentation non syndromiques.
• Les hypertendus avec troubles vasomoteurs paroxys- Les 2 profils biologiques ont été bien décrits dans le travail
tiques ; d’Eisenhofer et al. qui ont analysé le profil biologique des
• Les HTA résistantes ; 173 PHEO/PGL génétiques [44]. Moins de 2 % du contenu
• La labilité tensionnelle importante notamment lors d’une intra tumoral des catécholamines est de l’adrénaline chez des
anesthésie, une intervention chirurgicale ou une angiographie ; patients porteurs de mutations VHL, SDHD, et SDHB alors

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S32 A. Al-Salameh / Annales d’Endocrinologie 73 (2012) S26-S35

que cela représente une proportion de 50 % et 43 % chez des (âge moyen de diagnostic : 28 ans), sont souvent bilatéraux
patients atteints de NEM-2 ou neurofibromatoses-1, respecti- et multiples [51], associés à des tumeurs cérébrales (héman-
vement. De même le contenu intra tumoral en dopamine est gioblastomes) et rénales ;
plus élevé chez les patients avec mutation SDHB (en moyenne • le gène NF1 est responsable de la neurofibromatose de
26 %). En termes de concentrations plasmatiques, la méta- type 1. Les PHEO/PGL sont rares dans le cadre de la neu-
néphrine plasmatique était élevée chez tous les patients avec rofibromatose de type 1 (0,1-5,7 %) [52], ont un phénotype
NEM-2/neurofibromatoses-1 alors qu’elle ne l’était que chez comparable à celui d’un phéochromocytome sporadique et
10 % des patients avec mutations VHL/SDHD/SDHB. Ainsi sont associés à des neurofibromes et des taches café au lait ;
la mesure des concentrations plasmatiques de métanéphrine • les différents gènes du complexe SDH : la succinate dés-
constitue un test discriminant qui peut classer les PHEO/PGL hydrogénase est une enzyme formée de 4 sous-unités (A-D)
en 2 groupes (VHL/SDHD/SDHB versus NEM-2/neurofibro- dont la sous-unité A est associé à un cofacteur (SDHAF2).
matoses-1). Les concentrations plasmatiques de méthoxyty- Les 2 principales sous-unités mutées dans les PHEO/PGL
ramine (le dérivé méthoxylé de la dopamine) étaient élevées sont la SDHB et la SDHD. Les PHEO/PGL survenant dans
chez ~70 % des patients avec mutations SDHB/SDHD contre le cadre de mutations SDHB se caractérisent par des lésions
17 % des patients VHL. Dans 78 % des cas, leur mesure dif- extra-surrénaliennes et malignes fréquentes. La mutation
férencie les patients avec mutations VHL de ceux avec muta- SDHD se caractérise par des tumeurs multiples notamment des
tions SDHD/SDHB. Un autre travail montre une élévation paragangliomes dans la tête et le cou. Les mutations SDHA
des concentrations plasmatiques de méthoxytyramine chez sont à l’origine de 3 % des PHEO/PGL d’apparence spora-
les patients avec phéochromocytome métastatique versus non- dique avec une pénétrance faible [53]. Les mutations SDHC
métastatique (4,7 fois) [45]. Ainsi ces profils hormonaux peu- et SDHAF2 causent rarement des PHEO/PGL. Une mutation
vent orienter le diagnostic génétique. SDHA/B/C/D aboutit à une perte de l’immunoréactivité anti-
Une fois le diagnostic biologique fait, il convient de locali- SDHB sur la pièce tumorale. De même, l’absence de l’expres-
ser la tumeur par imagerie conventionnelle ou fonctionnelle. sion tumorale de SDHA témoigne d’une mutation SDHA ;
L’examen de 1re intention est le scanner qui a une bonne sensi- • le gène TMEM127 : Abermil et al. ont rapporté une pré-
bilité : 93-100 % pour les phéochromocytomes et ~90 % pour valence de 0,9 % des mutations TMEM chez les patients avec
les paragangliomes fonctionnels [46]. L’IRM a une sensibi- phéochromocytome d’apparence sporadique. En combinant
lité identique. L’imagerie fonctionnelle classique, la scintigra- leurs résultats avec 2 autres études sur le gène TMEM127
phie au 123I- méta-iodobenzylguanidine (123I-MIBG) est moins ils ont conclu que la prévalence est de 1,7 % (une cohorte
performante que l’imagerie conventionnelle. Cependant, la de 1676 patients). Les tumeurs surviennent majoritairement
scintigraphie au 123I-MIBG est très utile pour rechercher des dans les surrénales et des antécédents familiaux sont trouvés
localisations extra-abdominales et des lésions multiples. Le chez 21 % des patients [54] ;
TEP scan au 18-fluorodopamine a montré sa supériorité par • le gène MAX : dans une étude récente Burnichon et al.
rapport à la scintigraphie au 123I-MIBG [47]. Pour les phéo- ont retrouvé 16 mutations germinales à l’état hétérozygote
chromocytomes métastatiques, le TEP scan au 18-FDG est dans le gène MAX chez 23 patients dans un groupe de 1694
l’examen de référence car il est beaucoup plus sensible que patients (1,12 %). Les antécédents familiaux étaient pré-
la scintigraphie au 123I-MIBG [48]. sents chez 37 % des patients, 15,8 % ont développé des para-
gangliomes, notamment thoraco-abdominaux et 10,5 % ont
2.3. Le phéochromocytome : une maladie développé des métastases. Les mutations sont transmises
souvent génétique par le père dans 3 familles. En plus, sur 245 tumeurs ils ont
retrouvé 5 mutations dont 4 somatiques [55]. Il faut rappe-
Au cours des 10 dernières années la découverte d’une rela- ler à cette occasion le rôle de complexe MYC/MAX/MXD1
tion entre les PHEO/PGL et de mutations dans les différentes dans le développement des tumeurs de la crête neurale (neu-
sous-unités de la succinate déshydrogénase (SDH) a montré roblastome) [56] ;
que plus d’un tiers des cas sont liés à des mutations géné- • les mutations des gènes KIF1B et PHD2 sont encore
tiques germinales et que des mutations somatiques (RET et plus rares.
VHL) existent aussi dans 10-15 % des cas [49]. Cela veut dire Les différentes mutations peuvent donc être divisées en 2
que la moitié des patients avec PHEO/PGL ont une anoma- profils génétiques (physiopathologiques) car elles intervien-
lie génétique. Les différents gènes responsables des PHEO/ nent selon deux mécanismes [57]. Le 1er profil comporte les
PGL sont les suivants : gènes SDH et le gène VHL. Dans ce profil il y a une acti-
• le gène RET : qui cause le néoplasie endocrinienne mul- vation de la réaction de pseudo-hypoxie par HIF. Il contient
tiple de type 2 (NEM-2). Les phéochromocytomes dans ce 2 sous-groupes : l’un pour les gènes SDH et l’autre pour
cadre surviennent chez des patients jeunes (~40 ans), sont sou- le gène VHL. Le 2e profil comprenant les gènes NF1, RET
vent bilatéraux (30 %) [50] et associés au cancer médullaire et TMEM127 est caractérisé par l’altération de plusieurs
de la thyroïde et parfois à une hyperparathyroïdie ; kinases. Les tumeurs, dans ce groupe, sécrètent essentielle-
• le gène VHL est responsable de la maladie de von Hippel- ment de l’adrénaline. Le gène MAX se trouve dans le 2e pro-
Lindau. Les PHEO/PGL dans ce cadre affectent les jeunes fil et son profil biologique est intermédiaire entre celui des

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mutations VHL/SDH et celui des patients avec NEM-2/neu- la décharge brusque des catécholamines au début de l’anes-
rofibromatoses-1. thésie et à la mobilisation de la tumeur par le chirurgien. La
Actuellement, il est difficile et coûteux de tester tous les préparation se fait par les alphabloquant sélectifs (antago-
patients avec phéochromocytome et le dépistage génétique doit nistes compétitifs des récepteurs alpha-1 adrénergiques) à
être sélectif. En dehors des cas familiaux et syndromiques, il petite dose pour éviter l’hypotension puis en augmentant
faut privilégier les patients ayant des phéochromocytomes (ou progressivement les doses. Après avoir bloqué les récepteurs
paragangliomes) multiples d’emblée, les patients avec para- alpha adrénergiques on peut ajouter une dose de bétabloquant
gangliome fonctionnel (localisation extra-surrénalienne) ou pour contrôler la tachycardie. Les inhibiteurs calciques peu-
avec phéochromocytome malin et enfin les patients jeunes vent être utilisés avec les alpha-bloquants ou en 1re intention
(< 45 ans selon les études). Dans quelques années les évo- dans certains centres. Tous les patients avec phéochromo-
lutions des techniques de séquençage rendront ces tests plus cytome doivent être préparés avant la chirurgie y compris
faciles, rapides et moins coûteux. Un algorithme pour orien- les patients sans HTA bien que certaines études n’aient pas
ter et guider les tests génétiques chez les patients avec phéo- trouvé de différence significative en termes de variabilité ten-
chromocytome sporadique est proposé dans la figure 3. sionnelle dans ce groupe (phéochromocytome asymptoma-
tique) entre le patients préparés et ceux sans préparation. À
2.4. Le traitement l’inverse le groupe qui a été préparé avant la chirurgie avait
besoin de plus de médicaments vaso-actifs et de mesures
Le traitement du phéochromocytome est la chirurgie qui de remplissage par colloïdes pendant la chirurgie [58]. La
doit être faite après avoir préparé le patient pour éviter les mortalité chirurgicale pour les phéochromocytomes dans
variations tensionnelles extrêmes. Ces variations sont dues à les séries récentes est proche de 0 % grâce à l’évolution des

↑↑ MN ↑ MN ↑↑ NMN
NMN ↑↔ ↑ NMN MN ↔

Signes de NF1 Âge < 35 PC bilatéraux Autre IHC: SDHB

- +

Malin ou PC SDHB/ VHL


Thoraco-abdominal SDHD/MAX
RET VHL VHL

PG Tête et cou SDHD/SDHB

TMEM127 SDHB* RET

IHC : SDHA

- +

MAX SDHD* SDHB* SDHA SDHC/SDAF2

Fig. 3. Algorithme pour orienter et guider les tests génétiques chez les patients avec phéochromocytome.
Fig. 3. Suggested algorithm to guide genetic testing in patient with sporadic pheochromocytoma.
* après avoir confirmé que l’immunohistochimie SDHB est négative.
IHC : immunohistochimie ; PC : phéochromocytome ; PG : paragangliome ; MN : métanéphrine ; NMN : normétanéphrine.

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S34 A. Al-Salameh / Annales d’Endocrinologie 73 (2012) S26-S35

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parence bénigne avec résection complète peuvent récidiver
C-metomidate positron emission tomography (PET) -CT for
(apparition d’une métastase ou d’un nouveau PHEO/PGL) lateralizing aldosterone secretion by Conn’s adenomas. J Clin
dans 15 % des cas [60]. Le risque de récidive est plus élevé Endocrinol Metab 2012;97:100-9.
si le primitif est > 5 cm, en cas de tumeurs multiples d’em- [13] Rossi GP, Barisa M, Allolio B, Auchus RJ, Amar L, Cohen D,
blée, de tumeur extra-surrénalienne, de mutation germinale et al. The Adrenal Vein Sampling International Study (AVIS)
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notamment de SDHB, et si les concentrations plasmatiques de
J Clin Endocrinol Metab 2012;97:1606-14.
méthoxytyramine sont élevées. Cela justifie une surveillance [14] Monticone S, Satoh F, Giacchetti G, Viola A, Morimoto R,
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We are very grateful to Prof. Richard P. Lifton for autho- 2011;331:768-72.
rising us to reproduce figure -2. [16] Azizan EA, Murthy M, Stowasser M, Gordon R, Kowalski B,
We also thank Prof. Pierre Lecomte for his help (AAS). Xu S, et al. Somatic mutations affecting the selectivity filter of
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