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COMMUNICATION
de
M. Najib EL KHADI
Secrétaire général de la Chambre des représentants du Maroc
sur
Session de Dhaka
Avril 2017
Plan de l'exposé
Introduction.
Essai définitoire de l’E.P.P.
Finalités et objectifs de l’évaluation.
L’évaluation des pp: méthodes et outils.
Typologie de l’évaluation.
Institutionnalisation et déroulement des activités évaluatives,
Deux cas pratiques,
Introduction
L’importance et l’intérêt du thème choisi sont indéniables, car le besoin d’évaluer les politiques
publiques se fait d’autant plus pressant que la rationalisation du secteur public se dirige inéluctablement
vers une gestion de la performance publique.
Le rôle des parlements dans ce sens n’est pas à démontrer. Ces derniers sont les dépositaires de la
légitimité démocratique de la nation, et de ce fait ils sont tenus de tout évaluer pour bien légiférer et
produire des lois effectives, de tout évaluer, séparément de leurs fonctions de contrôles, pour autoriser
savamment dépenses publiques et projets ou programmes publics.
En tant qu’outil d’aide à la décision publique, l’évaluation est un avatar de rationalisation de l’action
publique, elle permet aux parlementaires d’éclairer leurs décisions publiques, loin des seules
préoccupations politiques ou idéologiques, mais en questionnant les impacts éventuels, l’efficience,
l’efficacité, la cohérence et la pertinence … des sujets et des politiques publiques objets de débat
parlementaire.
Si l’essentiel de cette présentation sera consacrée à l’expérience de la chambre des représentants du
Royaume du Maroc en matière d’évaluation, nous jugeons utile, en prélude à l’exposé de
l’institutionnalisation et au déroulement des activités évaluatives, de faire un tour d’horizon des grands
concepts et enjeux de l’évaluation des politiques publiques. En répondant aux questions de savoir
qu’est-ce qu’une évaluation ? Pourquoi une évaluation et comment faire une évaluation ?
2.
2- Evaluation, audit et contrôle
L’évaluation se différencie des différentes formes de contrôle (contrôle de conformité/contrôle et
analyse de gestion) et de l’audit organisationnel. Ces derniers se réfèrent à des normes et des
standards internes et propres au système analysé (règles comptables/normes juridiques/normes
fonctionnelles).
Par contre l’évaluation appréhende, d’un angle d’attaque externe et neutre, les effets et les valeurs de
l’action considérée.
Contrairement au contrôle politique ou parlementaire qui se fonde sur une prise de position
préalablement politique, idéologique et partisane, l’évaluation reste une activité scientifiquement
encadrée par des indicateurs de mesures fiables en vue de revaloriser la politique ou le programme et
considéré.
Finalité cognitive
L’évaluation qui consiste à décrire et à mesurer, sans juger, dans le but de mieux connaitre est
forcément une activité de savoir, une production de la connaissance. L’apport cognitif de l’évaluation
est particulièrement visible lorsque le rapport d’évaluation porte à la connaissance des parlementaires,
du gouvernement et de la société, des faits et des chiffres dont ils n’avaient pas connaissance.
Finalité instrumentale
L’évaluation sert la décision publique en produisant des analyses et des recommandations de
renforcement de l’intervention de son amélioration, de sa réorientation stratégique et opérationnelle, voir
de son arrêt, le cas échéant. De par cette finalité, l’évaluation offre aux parlementaires une matière
précieuse de travail d’implémentation des conclusions et des résultats et de suivi de la mise en œuvre
des recommandations sur le terrain.
Finalité normative
Parce qu’elle aide les responsables et les décideurs à apporter un jugement argumenté sur la réussite
ou l’échec d’une intervention publique, l’évaluation est porteuse d’une fonction ou finalité normative en
permettant l’appréciation de la politique à sa juste valeur. Elle permet en outre, d’identifier les bonnes
pratiques et de les diffuser dans l’ensemble du pays. Cet apport est primordial pour les parlements,
puisqu’il contribue à la bonne gouvernance, en favorisant la reddition des comptes aux citoyens.
3.
le critère de la pertinence:
Ce critère interpelle les objectifs et le pourquoi d’une intervention publique et vérifie si elle couvre
convenablement et suffisamment les différentes dimensions du problème qu’elle est censée régler ou
résoudre.
le critère de cohérence interne:
Cherche à répondre à la question de savoir si les différents objectifs stratégiques et opérationnels d’un
même projet sont logiquement liés entre eux et qu’ils ne sont pas redondants.
Le critère la cohérence externe :
Ce critère vise à s’assurer que les objectifs d’une politique déterminée sont en harmonie avec les autres
politiques ou programmes menés par la même institution ou par d’autres, agissant dans le même
champs d’activité, et qu’ils ne sont pas antagonistes.
Critère d’efficacité:
Ce critère vérifie si les effets projetés ont bien été produits grâce aux actions menées et non pas aux
concours bénéfiques de facteurs exogènes non prévus.
Critère d’efficience:
En procédant à des comparaisons, dans le temps et dans l’espace, avec d’autres programmes de
même taille et de même objectif, ce critère vérifie que les résultats ont été obtenu à des couts
raisonnables.
Critère de pérennité et de durabilité:
Ce critère s’intéresse à l’inscription des effets des projets réalisés dans le temps, que les résultats
obtenus ne sont pas des acquis fragiles ou périssables à l’arrêt des projets.
6-Typologie de l’évaluation.
L’évaluation peut être de plusieurs sortes et types. Ces types sont passibles d’une classification en
fonction de la temporalité de l’évaluation et de la façon de mener une évaluation. Ainsi en considérant
la temporalité de l’opération évaluative par rapport au cycle de vie de la politique ou du programme à
évaluer, on peut parler:
Évaluation ex-ante:
Cette évaluation s’effectue avant la mise en œuvre d’une intervention publique, elle porte sur l’analyse
du contexte de l’intervention, sur son contenu et sur les conditions de réalisation des résultats et des
effets potentiels attendus.
Ce genre d’évaluation constitue un support inestimable pour le pilotage et la conduite des évaluations
ex-post et in-itinéraire.
Évaluation in itinéraire ou à mi-parcours:
Ce genre d’évaluation s’effectue tout au long de la mise en œuvre, d’un projet ou d’une politique. Elle
porte davantage sur la cohérence et la pertinence du projet que sur les effets ou les résultats qui ne
sont pas encore aboutis.
Évaluation ex-post:
Evaluation qui intervient à la fin ou après la fin d’un projet, d’une action… elle vise à tirer des
renseignements rétrospectifs sur un programme ou une action publique achevée. Les évaluations ex-
post doivent intervenir plusieurs années après la clôture des projets pour bien apprécier les effets et les
impacts.
Si on considère la manière d’exécuter une évaluation, on parle:
D’auto-évaluation:
On parle d’auto-évaluation quand l’acteur ou l’initiateur du projet évalue lui-même son propre travail, en
comptant sur ses propres moyens matériels, logistiques et intellectuels.
D’évaluation interne:
Une évaluation est dite interne lorsqu’elle est réalisée par un évaluateur hiérarchiquement lié au
commanditaire de l’évaluation et sans faire appel à un évaluateur indépendant.
4.
D’évaluation externe:
Selon la terminologie consacrée, l’évaluation est externe si l’auteur qui mène l’évaluation est
indépendant du commanditaire et sans lien avec l’objet à évaluer.
5.
Critère politique : Une volonté politique de modifier l’existant -des enjeux en termes de
reformulation des objectifs de la politique -une marge de manœuvre décisionnelle attendue ;
Critère opérationnel : Des modalités de gestion bien conçues -des dossiers opérationnels
bien tenus -une transparence des pratiques de gestion
Critère technique :-la quantité et la qualité d’informations dont on dispose préalablement -
l’existence d’évaluations antérieures, etc…
NB: plus on dispose d’informations pertinentes et de qualité plus les évaluations peuvent être
rapidement réalisées et leurs coûts réduits.
Critère contextuel : L’existence d’un consensus/ dissensus entre les pouvoirs publics et les
opérateurs -la prédisposition des opérateurs à coopérer
NB: il n’est pas souhaitable de lancer une évaluation dans le cas où les responsables de la mise en
œuvre sont explicitement opposés à l’évaluation.
Critère sectoriel :-Le domaine / secteur d’intervention de la politique : sociale, économique,
technique, innovant ou standard, etc…
NB: les évaluations sont d’autant plus longues et coûteuses lorsque le domaine est multidimensionnel
(notamment social) et innovant.
6.
-Le dispositif de pilotage et de suivi de l’avancement des travaux.
7.