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Cas du Maroc

Le Maroc face à la crise économique mondiale


Le Maroc n’a pas été touché par la crise financière, il n’a pas pour
autant échappé aux premiers effets de la crise économique mondiale,
ressentis à travers les activités les plus sensibles à la conjoncture
internationale. Grâce aux réformes menées ces dernières années,
notamment sur le front socioéconomique, et à une dynamique interne
soutenue, le Maroc affronte ces répercussions dans une position
relativement favorable. Toutefois, malgré les évolutions enregistrées au
cours des dernières années, l’économie marocaine ne s’est pas
totalement libérée de certains facteurs de fragilité qui pourraient
affecter son processus de développement, particulièrement en cette
période de crise mondiale. Sur le plan du commerce extérieur, les
exportations restent à faible contenu technologique et polarisées à près
des deux tiers sur les marchés de l’Union Européenne. Le Maroc ne saisit
pas encore toutes les opportunités liées à la mondialisation, en raison de
la faible compétitivité des exportations et leur diversification limitée. Au
Maroc, la problématique n’a pas la même ampleur, mais la crise
commence à s’installer vu la dépendance de notre économie de
l’extérieur

. 1-Les domaines touchés par la crise

Grâce à la solidité accrue de son système bancaire et à sa faible


exposition aux marchés financiers internationaux, le Maroc n’a pas été
affecté par la crise financière internationale.

En effet, la dernière évaluation de la stabilité du système financier,


réalisée en novembre 2007, concluait que «le système bancaire
marocain était stable, bien capitalisé, profitable et résistant aux chocs»
(FMI, 2008). Cette évaluation conforte la politique de consolidation du
système bancaire qui a notamment consisté en l’alignement du cadre
réglementaire sur les standards 10 internationaux de Bâle II et en le
redressement des banques publiques, désormais assujetties au même
titre que les banques privées au respect des règles monétaires et
prudentielles.

Les échanges commerciaux de biens :

et se manifestent par un repli de la demande étrangère adressée au


Maroc, en particulier sous l’effet du tassement de l’activité et de la
consommation dans les principales économies partenaires.

Les études financières ont enregistré par exemple - au niveau des


activités minières- une lourde régression de 46,6 % à cause de la chute
des exportations des phosphates.

Au niveau des industries du textile - habillement, de cuire - chaussures


une diminution de leur activité due a une faible demande de l’extérieur
s’est développée.

La baisse des recettes touristiques : Elle résulte de la réduction des


dépenses des ménages dans les principaux pays émetteurs de touristes
et de l’intensification de la concurrence régionale et internationale en
matière d’offre touristique.

Le tourisme, qui est considéré comme un vecteur important dans


l’économie du pays, a bien enregistré une augmentation de 6% du
volume des arrivées de touristes. Cependant le volume des recettes a
connu une baisse de 4%. Après le ralentissement de l’activité touristique
en 2008, l’année en cours est une année sombre pour le tourisme
international. Toutes les régions, à l’exception de l’Afrique, ont
enregistré des baisses des fréquentations au début de l’année. Sur
l’ensemble de l’année 2009, le nombre de touristes internationaux
devrait baisser de 4 à 6% par rapport à l’année précédente. Au Maroc,
concernant les sept premiers mois de cette année, le secteur du
tourisme affiche des résultats contrastés. Ainsi, si le nombre de touristes
ayant visité le pays a augmenté de 8%, celui des recettes a sensiblement
baissé contrastant avec un trend haussier observé depuis le début de
cette décennie.

La même tendance caractérise le volume des recettes de voyages ou le


nombre de nuitées dans les établissements classés.
Le devenir du secteur du tourisme au Maroc constitue une
préoccupation majeure pour les pouvoirs publics. A cet effet, la
promotion de l’image du Maroc auprès des touristes étrangers constitue
l’une des priorités du gouvernement marocain. Le but est de faire du
pays une destination touristique privilégiée à même d’attirer dix millions
de touristes à l’horizon 2010. Pour atteindre cet objectif et malgré la
conjoncture économique défavorable, la stratégie mise en œuvre
s’appuie sur la qualité de l’offre marocaine, la diversification (tourisme
rural) et sur la capacité à mettre en place pour accueillir ce volume
désiré et notamment à travers le lancement de nombreux projets
comme les six nouvelles stations touristiques (Saidia, Lixus, Mazagan,
Mogador Taghazout et Plage Blanche).

Le ralentissement des transferts des MRE : affectés dans leur pays de
résidence par le repli de l’activité et par le chômage, notamment dans
les secteurs du bâtiment et de l’automobile où la main-d’œuvre
étrangère est fortement représentée. Les transferts des MRE ont
contribué ces dernières années à l’amélioration des conditions de vie en
milieu rural et au développement du marché des biens de
consommation et du logement.

2-Les systèmes anti-crise

Pour s’opposer aux effets néfastes de la crise, le Maroc a mis en place


des programmes anticrise tel que :

-La révision de l’impôt sur le revenu (ex : les salaires des fonctionnaires)
afin de favoriser la consommation en donnant plus de pouvoir d’achat
aux classes moyennes.

- L’incitation des petites et moyennes entreprises à la fusion et la


transformation en société plus grande pour bénéficier de la réduction 12
d’impôt, dans l’objectif d’être plus compétitives et ainsi affronter la
mondialisation.

- L’octroi de crédit rationalisé : sous insistance et déclaration en 2008 de


Mr Abdellatif Jouahri gouverneur de Bank Al-Maghreb : « Nous devons
faire très attention pour ne pas provoquer chez les ménages une
explosion de l’endettement », et suite à cette déclaration, les sociétés
de crédit ont commencé à privilégier la qualité des portefeuilles client
plus que la quantité (suite a une augmentation des impayés.)

-Au point de vu tourisme, les résultats positifs observées, sont dus a


l’aménagement et l’ouverture de nouveaux sites touristiques et aussi à
l’opération Kounouz Biladi qui a encouragé les résidents marocains à
séjourner dans des établissements classés.

Premières réponses du Maroc à la crise Dans la continuité des mesures


déjà prévues dans la Loi de Finances 2009 pour soutenir la demande et
le pouvoir d’achat, le Gouvernement a mis en place un dispositif de suivi
et d’évaluation des impacts de la crise et adopté une démarche
progressive de réponse.

Début février 2009, un comité de veille stratégique, public-


privé, a été institué.
Il a pour mission «de mettre en place des mécanismes de concertation
et de réactivité, en prise directe avec les réalités du terrain, et de définir
des mesures appropriées, ciblées et proactives». En parallèle, des
groupes de travail ont été constitués, en charge notamment du cadrage
macroéconomique, du suivi des transferts des MRE, des secteurs
industriels, du tourisme et des phosphates.

L’approche choisie est celle d’une gestion prudente axée sur l’évaluation
des impacts potentiels et la définition de palettes de mesures qui seront
déployées, en fonction des développements de la crise.

NB : Certaines entreprises en vue de limiter les dégâts de la crise


financière mondiale (et en dehors des mesures prises par les pouvoirs
publics) ont mis en place de nouvelles approches managériales et ceci
par l’amélioration de la productivité : soit optimiser les coûts (meilleur
prix) et fidéliser la clientèle (facilité de crédit), soit agir sur les facteurs
de production (réduction des dépenses d’investissement par la
diminution du nombre de personnel ou de leur activités)

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