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à la fête de Noël.
Entre responsabilité et vivre ensemble
Philippe Frieden
YSASE-C3B
1 Préface 3
1.3 Démarche 4
2 Introduction 5
3 Développement 6
3.1 Définitions 6
3.2 Noël est-il une affaire publique ? / Les éducateurs doivent-ils s’en investir ? 7
3.2.1 Ce que nous dit la loi 7
3.2.2 Comprendre la laïcité 8
3.2.3 Les différentes fêtes 9
3.2.4 Les éducateurs confrontés au choix 11
3.2.5 Synthèse et avis personnel 12
4 Conclusion 23
5 Bilan personnel 25
6 Remerciements 26
7 Références bibliographiques 27
8 Annexes 30
8.1 Interview de Mme Isabelle Sanou 30
8.2 Interview de Mme Daniella Guzman 38
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1. Préface
Dès le début de mes questionnements autour du choix de mon sujet de TPA, je m’étais
rapidement mis d’accord que la problématique serait en lien avec mon métier
d’assistant socio-éducatif. De ce fait j’ai choisi une problématique qui va m’être utile
dans ma pratique professionnelle future.
J’ai voulu éclaircir mon esprit autour de la responsabilité qu’ont les éducateurs dans le
vivre ensemble du collectif dans le cadre de la fête de Noël et de toutes les sous
problématiques que cela pouvait inclure car les garderies communales n’ont pas
toutes les mêmes valeurs pédagogiques, notamment, dans le fait de pratiquer la fête
de Noël ou pas.
J’ai au quotidien dans mon institution affaire à des situations ambiguës liées à ces
différences, et cela est motivant pour moi de me dire que je peux avoir un impact positif
en tant que travailleur social. Je me dois de ce fait d’être au clair avec mes valeurs et
mes méthodes de travail ce qui passe indéniablement par des recherches qui vont me
permettre d’accroitre mon savoir à ce sujet.
Pour terminer, j’ai pu en discutant avec des personnes exerçant leur métier dans le
même domaine que moi, découvrir qu’ils n’étaient pas toujours au clair sur ce sujet en
termes de positionnement. Il est motivant pour moi de me dire qu’à travers mon dossier
TPA il va être possible de partager mes découvertes et connaissances à mes
confrères, ce qui leur permettra soit de les conforter dans leurs idées, soit de les faire
se remettre en question.
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Mes objectifs pour ce TPA seront, tout d’abord, de maîtriser mon temps à disposition
car en plus de mes devoirs scolaires et les travaux à effectuer sur mon lieu de travail,
j’ai entrepris les cours d’entrée en maturité.
Il en va ainsi que je vais devoir faire preuve de rigueur dans mon quotidien afin
d’apprendre à travailler tous les jours un petit peu sans que ce soit une surcharge, afin
que dans les semaines à venir, je ne perde pas mon intérêt pour remplir mon objectif
de rendre un TPA soigné que je pourrais présenter avec fierté.
Une autre difficulté sera de trouver assez de documentation en lien à ma
problématique. En effet c’est un sujet peu abordé dans le domaine et beaucoup de
livres et références sont tirées d’ouvrages Français or mes sous questions sont pour
la plupart en lien avec le système Suisse, si je me base sur des ouvrages Français
cela fausserait mes écrits.
1.3 Démarche
Tout d’abord, je vais me faire un planning et d’y mettre des délais. Cela va me
permettre de pas me surcharger de travail et d’être débordé.
Ensuite, je vais pouvoir trouver une date pour faire mon interview. En effet si je le fais
trop tôt, je risque de ne pas poser toutes les questions dont j’ai besoin et si je le fais
trop tard je risque de me trouver en retard par rapport à mes délais fixés. Mes
recherches en termes de documentations se feront principalement au CREDE à
Lausanne, il s’agit d’une bibliothèque spécialisée dans le domaine de la petite enfance.
Des chargées pédagogiques pourraient me renseigner si elles ne disposent pas des
livres nécessaires à mon avancement. Mon institution qui est au courant de ma
problématique s’est également montrée disponible afin de m’aider si je venais à ne
pas trouver les renseignements dont j’ai besoin.
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2.Introduction
Tout commença par le coloc institutionnel dont un des objectifs principaux était de
trouver le thème de la fête de Noël pour fin 2017.
Il y avait plusieurs propositions sauf que les éducateurs n’étaient pas d’accord entre
eux.
Au final, le choix s’est porté pour le Gargantuesque, choix qui selon eux, permet à tout
le monde d’y prendre part, famille et enfants compris.
En rentrant chez moi, les questionnements fusaient dans ma tête, est ce que Noël est
bien plus qu’une fête dans les CVE ?
Pour ne pas rester sur ma faim et Comme je suis en 3ème année d’apprentissage j’ai
décidé de faire mon TPA sur la problématique suivante :
La réponse à cette question est le fil rouge de mon travail. Je le développerai sur trois
axes :
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3. Développement
3.1 Définitions
Premièrement le mot signifie « jour de naissance » provenant du latin « natalis dies »1.
Quand a son histoire, madame Ivanovitch-Lair nous explique « qu’elle commence
dans les alentours du 4ème siècle »2. C’est à ce moment-là que l’Eglise décide de
célébrer la naissance de Jésus le 25 décembre, le but étant de remplacer les fêtes
païennes comme celle de Yule dans les pays nordiques ou des Saturnales de l’Empire
romain.
Les gens faisaient la fêtent, s’offraient des cadeaux et décoraient les façades ainsi que
l’intérieur de leur maison. Actuellement, j’ai pu constater dans mes interviews que ce
jour représentait plutôt un mélange entre l’aspect culturel et religieux, indissociable l’un
de l’autre.
Pour confirmer ces dires l’on peut distinguer par exemple le fait que nous vivons dans
une culture chrétienne et que certains jours de fête religieux comme Noël ou Pâques
sont des jours congé-fériés. « Les gens se retrouvent, en général en famille pour
passer du temps ensemble, s’offrir des cadeaux, des choses comme ça… »3
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1+2 Te xte tiré d u docum ent : Ivano vitch-L air,A.(Décem bre 2014). « Faut-i l fêter Noël à la crèche ? ».
Métier de la p etite enfan ce, p28 -2 9.
3 Tiré de l’interview, de Mme Isabelle Sanou : annexe, page
3.2 Noël est-il une affaire publique ?
Les éducateurs doivent-ils s’en investir ?
Tout d’abord, la Suisse est un état fondé sur le fédéralisme. Le professeur William
Ossipow y donne la définition suivante : « Le fédéralisme est un mode de pouvoir de
répartition des pouvoirs et des compétences basés sur la territorialité. L’Etat fédéral
est formé d’entités étatiques de rang inférieur que l’on appelle dans la terminologie
Suisse, les cantons. »4 cela veut dire que la Confédération Suisse détient des
compétences qui sont décrites dans la constitution fédérale, et qu’elle délègue un
certain nombre de tâche aux cantons comme le fait de réguler les affaires religieuses.
Comme l’on peut le constater selon l’art.16 de la constitution du canton de Vaud nous
dit :5
16.2 Toute personne a le droit de choisir librement sa religion, ainsi que de se forger
ses convictions philosophiques et de les professer individuellement ou en
communauté́.
4 W illiam Ossipow. (Jan vier/Mars 2 003 ). La double l ogique des relations église/ état en suisse une
perspective de théo rie politiqu e. Consult é le 27 Janvi er 2018, sur :
http://journals.op ene dition.o rg/assr/238 5?file= 1
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5 Constitution du canton d e Vaud , (14 avril 2003). Consul té le 27 janvier 2018, sur :
https://www.admin.ch/opc/fr/classified-compilation/20030172/index.html
Ce qu’il faut retenir donc, c’est que chacun à la liberté de croyance et que l’Etat de
Vaud se reconnait sous l’église évangélique et qu’elle a un certain nombre de droits et
devoirs attribués par le canton lui-même comme pour les aspects de la vie
communautaire et culturelle ou celui de la santé solidarité.
Selon Pierre Tourev7 La laïcité est fondée sur son principe de la séparation entre l’Etat
et de l’église, cela signifie que :
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6 Constitution du canton d e Vaud , (14 avril 2003). Consul té le 27 janvier 2018, sur :
https://www.admin.ch/opc/fr/classified-compilation/20030172/index.html
7Définition : renvoyer l’image. Consulté le 8 Janvier 2018, sur : http://www.toupie.org/Dictionnaire/Laicite.htm
Cela signifie que le canton de Vaud n’est pas laïque car comme dit dans l’aspect
d’avant, il reconnait l’église évangélique. Ceci dit, il reconnaît également la
communauté israélite et peut reconnaître le même statut à d’autres communautés,
pour ça il tient en compte de la durée de leur présence et de leur rôle dans le canton.
Il faut tout de même retenir que les garderies n’ont pas d’obligations de la part de
l’office Cantonale de pratiquer des rites religieux.
Il faut tout de même retenir que les garderies n’ont pas d’obligations de la part de
l’office Cantonale de pratiquer des rites religieux. Les personnes que j’ai interviewées
m’expliquaient qu’il en revient à chaque institution de choisir ou non la pratique de
certains rites, mais qu’ils étaient dans l’obligation de le communiquer aux parents et
que ces derniers ont le droit de refuser la présence de leur enfant lors dans ces
moments.
Le terme de fête est revenu plusieurs fois dans mes interviews mais également dans
les documents que j’ai pu lire durant mon travail de recherche. J’ai donc voulu classifier
ces moments de fête en les regroupant par thème :
Les fêtes en lien avec les saisons. Les personnes que j’ai interrogées m’ont
évoqué bien évidemment la fête de Noël mais aussi de Pâques ou encore
du carnaval en Février. Elles ont comme lien de marquer des moments de
l’année en fonction du changement saisonnier comme le passage de l’hiver
au printemps ou bien les fêtes de fin d’année.
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Comme j’ai pu le relayer dans l’aspect comprendre la laïcité, les garderies ont une
forme de libre arbitre par rapport au fait de célébrer ou non une fête, qu’elle soit
religieuse ou non. Dans le cas de la fête de Noël, madame Isabelle Sanou9 explique
que selon elle il n’y a pas d’obligation de fêter mais qu’elle trouve plus intéressant de
réfléchir autour de la réalité institutionnelle avec les cultures et origines de chacun et
de comment fêter pour que cela ne corresponde pas forcément à l’aspect religieux,
plutôt que de se dire de surtout pas le faire parce que cela pour être quelque chose de
mal. En gros trouver un juste milieu.
Madame Daniela Guzman10 m’expliquait lors de l’interview que dans sa structure ils
avaient décidés de ne pas fêter Noël, que ce soit en matière de décoration ou de
journée de fête institutionnelle car il y a beaucoup de différentes nationalités dans la
garderie et qu’ils tiennent à respecter la culture de chacun, mais qu’ils mettent en place
une fête en février ou toutes les familles amènent un plat de chez elles et ou les enfants
font des bricolages dans un thème choisis auparavant par l’équipe éducative.
11Ivan ovitch -Lai r,A.(Décem bre 201 4). « Fa ut-il fêter Noël à la crèche ? ». Métier de la petite enfance, p28 -
29.
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Pour conclure cet aspect de l’Ethique nous avons pu souligner que la pratique de la
fête de Noël est dans notre société quelque chose de légal qui peut être pratiqué par
tous, mais qu’elle ne se veut pas non plus obligatoire dans les institutions de la petite
enfance que ce soit dans les garderies publiques ou privées et qu’il en revient aux
éducateurs de décider autour de la signification qu’ils veulent attribuer à cette fête, tout
en l’adaptant à la réalité du terrain et des familles présentes au sein de la structure.
Pour ma part en tant que futur Assistant socio-éducatif, j’aime croire en l’idée qu’il faut
prendre en compte les besoins de chaque enfant, famille ainsi que du personnel
éducatif, ce qui va permettre de trouver le sens que l’on veut attribuer à cette
célébration, ce qui aura pour but de trouver un juste milieu qui convienne à tout le
monde.
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Pour continuer la réflexion, je vais débuter dans ce chapitre de la culture par le point
suivant :
De ce fait, le mélange des populations et des idées dans notre société actuelle, fait du
pluri-religieux et de multi-spirituel une source qui peut être complexifiant pour les
institutions de la petite enfance.
Pour avoir une idée des différentes croyances qu’abrite le canton de Vaud, voici un
graphique tiré du livre « Traditions, convictions et pratiques en Suisse romande ».
12Explicationtirée du livre : Basset,J -C. & Dutoit,Y. & Girardet,S. & Schwab,C.(2009). Panoram a des religions :
Traditio ns,convictions et pra tiques en Suisse rom ande. Lausanne, Suisse : Edition Enbiro.
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Durant mon interview avec Madame Sanou14, elle a pu m’évoquer une pratique quasi
fondamentale dans son institution : L’ouverture. Dans un monde ou la religion a une
place, parfois trop importante, selon elle, Noël reste un rituel de la religion chrétienne
parmi d’autres et il est très intéressant de pouvoir échanger autour des rituels de celui-
ci. Mais également de ceux provenant d’autres pays et confessions. De ce fait la
garderie a mis en place à l’entrée du bâtiment un calendrier interculturel.
Son principe ? y intégrer tous les différents rituels et jours importants des religions
dans le monde. On peut y voir, par exemple, durant décembre qu’il n’y a pas que Noel
chez les chrétiens qui y est fêtés.
13Graphique tiré du livre : Basset,J -C. & Dutoit,Y. & Girardet,S. & Schwab, C.(2009). Panoram a des religions:
Traditio ns,convictions et pra tiques en Suisse rom ande. Lausanne, Suisse : Edition Enbiro.
14Explication tirée de l’interview, de Mme Isabelle Sanou : annexe, page
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Lors ce qu’elle interrogeait les éducateurs de la petite enfance durant son travail de
recherche exploratoire sur les fêtes, Gwenaëlle Guillerme16, avait soulignée à travers
les reportages récoltés, qu’il était important de sensibiliser les enfants aux traditions
intégrées dans notre culture. Cela permettrait au travers du partage des coutumes du
pays à réunir les générations (on peut entendre par là l’intergénérationnel comme
enfant-personnes âgées, mais aussi les enfants des différents âges entre eux.)
Cette idée rejoint celle de Bernadette Moussy qui parle de « Connaître l’origine et le
sens des fêtes de sa propre culture donne envie de connaître celles des autres, de les
comprendre, de s’ouvrir au sens de certains gestes, de partager certaines
nourritures. »17
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Pour mon dernier point de ce deuxième aspect, je vais parler du travail des éducateurs
avec les familles dont principalement les parents. Je me suis inspiré pour cela de
l’article écrit par Madame Chevalley et Madame Griser intitulé « L’appartenance
religieuse des familles et la tradition du pays »18 Ainsi que de mes interviews.
Il est vrai que l’éducateur de la petite enfance doit, jour après jour, s’adresser aux
familles dans leurs diversité et différence, prendre en compte et respecter leurs
caractéristiques spirituelles et idéologiques, tout en composant avec la tradition du
pays de résidence.
Du coup, comment faut-il réagir quand un parent demande que son enfant ne participe
pas à la préparation ou à la fête de Noël ?
Selon Madame Chevalley19, il est important tout d’abord, que le professionnel arrive à
mettre ses émotions de côté au profit de sa responsabilité éducative. Cela ne veut pas
dire les refouler en soi mais de les poser, savoir qu’ils existent et de prendre du recul
afin de travailler pour l’enfant et la famille.
18Explication tirée du docu m ent : Chevalley,D. & Grisier,M. (Avril 2015). «L’ appart enance religi euse des
fam illes et la tradition religi e use du pa ys ». Petite enfance, p47 -52.
19E xplication ti rée du d ocum ent : Explicati on tirée du docum ent : Chevall ey,D. & Grisier, M.(Avril 2015).
«L’ap part ena nce reli gieuse des fam illes et la tradition religieuse du pays ». Petite enfance, p47 -52.
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Le dialogue, un thème qui est revenu lors de mes deux interviews, en effet les
éducatrices m’ont toutes deux dit qu’il était très rare que des parents se plaignent
autour de la fête de Noël. Dans la garderie ou l’on ne fête pas Noël, les éducateurs
expliquent aux parents leurs positionnement par rapport à la fête de Noël, et qu’ils
mettent d’autres moments en place pour que les familles puissent se retrouver.
Il en va de même pour la garderie qui fête Noël, le discours émis étant qu’elle est avant
tout la fête pour les enfants et que les parents ne participent qu’un petit moment lors
ce qu’ils viennent les chercher, par contre il y a d’autres fêtes mis en place, auxquelles
les familles peuvent prendre part sur un après-midi.
Pour terminer, la notion de laisser une place aux familles m’est venu de la part de
Madame Sanou22. Selon elle, même si cette fête est destinée avant tout aux enfants,
la porte reste ouverte. Parfois ce sont les éducateurs qui vont chercher les parents,
des fois ce sont les parents qui proposent leurs services, elle me cita notamment
l’exemple d’une maman metteuse en scène comme profession qui proposa, avec l’aide
des éducateurs, de mettre en place, la mise en scène du spectacle de Noël.
21 Textetiré du document : Chevalley, D & Grisier,M. (Avri l 2005). « L’éducateur de l a peti te enfance face aux
m anifestations du fait religie u x ». Petite enfance, p52 .
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En conclusion de cet aspect qui traite de la culture, nous avons vu que pour faire
coexister toutes les cultures il est important de toutes les prendre en considération.
Nous avons également pu souligner le fait qu’il est important de faire découvrir les
différentes coutumes et traditions du pays dans lequel ils vivent, cela étant notamment
bénéfique dans le développement de la curiosité.
Nous avons pu apercevoir de toute la complexité du travail avec les familles et qu’une
bonne collaboration était primordiale tant pour l’éducateur que pour les parents et ce
pour le bien-être de l’enfant.
Mon point de vue rejoint ce qui a été dit dans cet aspect, à mon avis c’est d’ailleurs
une des raisons qui rend mon futur métier si passionnant, car chaque famille étant
unique à sa manière, elle offre une source d’épanouissement et de rencontre de
culture qui est enrichissante tant professionnellement qu’humainement.
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Apprendre à vivre ensemble, dans sa différence respecter l’autre tel qu’il est. Voici une
des missions dans les centres de vies de la petite enfance dont le but est de permettre
aux enfants de vivre dans des collectivités toujours plus diversifiées.
D’après les études réalisées par Hubert Montagner dans la fin des années 70
« L’insertion dans le groupe a une influence déterminante sur l’acquisition des
aptitudes cognitives et sociales »24. On peut distinguer que les enjeux se jouent déjà
tôt car les enfants commencent à entrer en relation entre 1 et 2 ans, cela se montre
par des imitations, jouer au même jeux côte à côte, donner un objet, recevoir un autre
pour au final s’échanger des rires voir des pleurs. L’enfant ajuste constamment sa
manière de faire à celui du groupe dans lequel il se trouve « les relations entre enfants
semblant être davantage suscités par la dynamique du groupe dans lequel ils évoluent,
plutôt que par les caractéristiques individuelles, comme on l’affirmait
généralement »25.
L’enfant de par le monde qui l’entoure, apprend donc dans le groupe dans lequel il vît,
ce qui inclût la famille, la garderie ou les amis de la famille par exemple. Mais aussi
tous les stimuli comme la télévision ou les jouets. Il n’est donc par rare d’entendre un
enfant dire des paroles que l’on pourrait juger de discriminante comme « je suis plus
fort que toi car je suis un garçon ».
De ce fait l’éducateur doit travailler avec l’enfant, en collaboration avec les parents, il
doit parfois déconstruire certaines notions pour lui en inculquer d’autres.
24 Texte tiré du docum ent : Gillot,L.(Janvi er 2017). « Apprendre et vi vre ensem ble ». Enfant d’abord, p12 -14.
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25 Texte tiré du document : Gillot,L.(Janvi er 20 17). « Apprendre et vi vre ensem ble ». Enfant d’abord, p12 -14.
Premièrement, il faut axer le travail éducatif sur l’estime de l’enfant, « qu’il est le
bienvenu, tel qu’il est lui, dans le lieu qui l’accueille »26 et cela passe par les jeux,
comme le fait de disposer des poupées à la peau blanche, noire, ainsi que d’avoir des
modèles fille et garçon.
Ce qui rapporte en lien avec les couleurs, comme le fait d’expliquer aux enfants qu’un
garçon peut porter un pull rose et une fille une Jupe Bleue.
Deuxièmement, lors d’un conflit entre enfants en lien avec des remarques qu’ils
pourraient se faire, l’éducateur ne doit pas faire culpabiliser celui qui porte la remarque
mais plutôt le questionner sur quoi il fonde sa remarque pour pouvoir déconstruire ses
préjugés, puis être en empathie avec l’enfant victime, essayer de comprendre ce qu’il
peut sentir au niveau des émotions. Ceci afin de rétablir un lien positif entre les deux
enfants.
Pour faire un lien avec ce qui peut être fait durant Noel, Madame Sanou 27 m’expliquait
qu’il y avait aussi dans le vivre ensemble quelque chose de l’ordre de se mettre au
service du groupe, pour le groupe, à travers des activités comme les chants, le
spectacle ou les décorations, car le vivre ensemble dans un collectif c’est avant tout
partager avec l’autre.
Pour cette partie de mon dernier aspect je me suis inspiré de mes interviews ainsi que
du travail fait par Gwenaëlle Guillerme et son travail de recherche exploratoire intitulé :
Fêtes en collectivité, quels sont les pratiques et enjeux du point de vue des éducateurs
de l’enfance ?28
26Te xte tiré du docum ent : Mu rcier, M. & Verniers,Q. (Avril/Mai 2015). « Apprendre à vi vre ensem ble, un
enjeu p ou r l’accueil de la p etite enfance ». EJE, p28-29.
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28Explication tirée du document : Guillerm e,G. (2013). Fêtes en collectivité : Quels sont les pratiques et les
enjeu x du point de vue des éducateu rs/trices de l’enfance ? Lausanne,Suisse : ESEDE, p1 -24.
En lien avec Noël, il y a les différents « thèmes » de Noël. Les éducateurs se réfèrent
à un thème qui a été choisi par l’institution et s’y basent pour les décorations, les
chants, les bricolages, le spectacle et ainsi de suite.
Durant ses interview, madame Gwenaëlle Guillerme29 a mis en évidence qu’une partie
des éducateurs interrogés expliquent que selon eux, Noël est une fête de partage et
de l’amour et qu’ils font passer le message à travers des histoires tirés de livres sur
l’hiver, le Père-Noël sans parler de religion car leurs institutions sont laïques.
Madame Sanou30, elle, se dit être ouverte aux discussions au niveau de la religion en
accompagnant les enfants à faire la différence entre une croyance et la réalité tout en
les renvoyant à ce que leurs parents racontent.
Pour terminer, quand il s’agit du Père-Noël, elle explique que c’est le même procédé
que celui des questionnements religieux, que le Père-Noël reste une croyance.
29Explication tirée du document : Guillerm e,G.(2013). Fêtes en collectivité : Quels sont les pratiques et les
enjeu x du point de vue des éducateu rs/trices de l’enfance ? Lausanne,Suisse : ESEDE, p1 -24
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Par contre il y a un univers remplis de magie dont les enfants sont très friands et
preneurs et qu’il faut plus s’axer sur ce point plutôt que de vouloir être constamment
terre à terre.
« Si on reste dans le côté magique, bah un moment donné ils vont s’embarquer et ce
n’est pas leurs mentir mais juste d’être dans un autre niveau. »31
Au final, ce qui a été décrit dans cet aspect d’Identité & Socialisation, rejoint ce en quoi
je suis convaincu : La fête de Noël apporte quelque chose au vivre ensemble en
institutions de la petite enfance si les éducateurs sont au clair avec les messages qu’ils
veulent transmettre et de leur travail au niveau du vivre ensemble. Au final il en advient
de même pour toutes les autres fêtes et coutumes qu’il peut y avoir dans une
institution. Elles sont des outils qui peuvent être utilisés pour rendre le vivre ensemble
toujours un peu plus agréable. Par contre cela passe indéniablement par la
conscientisation des éducateurs de leurs rôle et de ce qu’ils mettent en place, que ce
soit durant Noël mais aussi tout le long de l’année.
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4. Conclusion
Prendre en compte les besoins et sentiments de chacun, c’est pouvoir discuter sur ce
qui nous plaît et qui nous dérange. En lien avec Noël, il est important que les
éducateurs puissent montrer leurs ouvertures par le biais des échanges qu’ils ont au
quotidien avec les enfants et les parents. Etablir un lien qui se base sur la confiance
de pouvoir dire ce que l’on ressent, sans être jugé, est primordial dans le vivre
ensemble, notamment quand il s’agit de déconstruire certaines appréhensions ou
préjugés que l’on peut avoir comme sur la fête de Noël en garderie.
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Pour terminer, il me tient à cœur de pouvoir mettre à disposition mon travail dans le
but d’informer mes collègues car je trouve important d’avoir en tête certaines de ces
informations quand nous devons faire face à l’organisation des fêtes institutionnelles.
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5. Bilan personnel
Les difficultés que j’ai pu rencontrer durant la rédaction de mon document étaient au
niveau de l’analyse et de la synthèse des documentations que j’ai pu lire. J’ai
également eu de la peine à construire un développement tout en restant proche d’un
fil conducteur sans m’écarter dans des sujets différents.
Au niveau des recherches il aurait pu être intéressant d’interviewer un théologue qui
aurait pu me donner une version plus « théorique » puisque mes deux interviews
étaient basées sur des expériences de terrain.
Ce travail m’a permis de réaliser l’impact que je pouvais avoir en tant qu’éducateur
dans le vivre ensemble des bénéficiaires de mon institutions mais aussi en dehors
dans le quotidien.
J’ai maintenant une meilleure compréhension quant à la manière d’accompagner les
familles au travers de fêtes institutionnelles comme Noël dans ma garderie. L’impact
que peuvent avoir mes paroles et gestes au quotidien et que je représente pour les
enfants un point sur lequel ils se réfèrent.
Ce fut pour une première en matière de rédaction de mes réflexions d’un aussi grand
travail ainsi que le fait de devoir être vigilant à ce que j’écris du fait de devoir citer mes
sources.
Au niveau des améliorations que je pourrais faire pour un éventuel prochain travail il y
a le fait de garder mon fil conducteur et éviter de trop m’éloigner de mon sujet principal
et éviter certaines répétitions qui pourraient être avec de l’entrainement évitées.
Au niveau du temps qui m’a été accordé, je pense avoir pris mon temps pour le choix
du sujet ainsi que le dénommé de ma problématique afin de ne pas me retrouver avec
un sujet trop dense en information ou au contraire dans lequel il n’y aurait pas assez
de contenu.
Le fait d’avoir d’abords sélectionné toute ma documentation et de l’avoir trié puis
d’avoir fait mes interviews avant de débuter l’écrit m’a permis de ne pas me perdre
dans mon travail et de le réalisé dans les temps que je m’étais fixé.
Je pense que si je devais refaire un travail de ce genre, je ferais ma première interview
avant la recherche de documentation afin d’avoir une ligne conductrice puis un
deuxième qui me permettrait de disposer d’informations manquantes.
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6. Remerciements
Je suis très reconnaissant envers les personnes qui m’ont entouré durant la réalisation
de mon travail professionnel d’approfondissement
Un énorme merci aux deux personnes interviewées qui sont Isabelle Sanou et Daniela
Guzman, qui m’ont donné de leur temps et de leur savoir pour que je puisse répondre
à mes questions. Elles se sont ouvertes à moi en me racontant ce qu’elles vivaient
dans le cadre de leurs institutions respectives, ce qui m’a permis d’avoir « deux
manières de faire » différente. J’avais comme soucis d’être le plus objectif possible et
elles ont pris cela en compte lors de l’interview et donc aucune des deux s’est permise
de dire qu’elle détenait la vérité, au contraire.
Je tenais à remercier tous les auteurs des documents, livres, travaux de recherche
exploratoires, car au travers de leurs écris, ils m’ont offert quelque chose
d’inestimable : Le savoir, ce même savoir qui m’a permis de rédiger ce texte qui m’a
permis de remettre mon attitude professionnelle en question afin que je puisse,
demain, devenir un meilleur travailleur social que je n’ai pu l’être hier.
Je tenais à remercier ma mère Fabienne Frieden, pour son soutien tout au long de ces
derniers mois intenses d’études et qui a fait en sorte que je puisse me concentrer au
maximum dans mes études ainsi que mon répétiteur, monsieur José Rivas, qui m’a
aidé a synthétisé mes idées et lors de nos rendez-vous, m’a fourni les armes pour que
je puisse développer ma capacité de résonnement et ceci dans le but de m’épanouir
au quotidien dans mon métier avec les enfants.
Je tenais aussi à remercier mon professeur, monsieur Pascal Greber, qui malgré la
grosse charge de travail avec chaque élève, a su prendre du temps pour répondre à
mes interrogations.
Un GRAND merci à tous pour toute votre aide, votre soutien et de votre patience.
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7. Références bibliographiques
Livre:
Article de journal:
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Autres :
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Graphique de la page 12 tiré du livre : Basset,J-C. & Dutoit,Y. & Girardet,S. &
Schwab,C.(2009). Panorama des religions: Traditions,convictions et
pratiques en Suisse romande. Lausanne, Suisse : Edition Enbiro.
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8. Annexes
Pour moi la fête de Noël c’est, et une fête religieuse qui est chrétienne qui célèbre la
naissance de jésus et une fête culturelle on va dire, ou les gens se retrouvent, en
général en famille pour passer du temps ensemble, s’offrir des cadeaux, des choses
comme ça. Il y a ces 2 aspects.
Selon-vous Noël doit être une affaire publique ?
-Disons que pour moi c’est pas doit c’est que, comment dire, elle fait partit de notre
culture, parce qu’on baigne dans une culture chrétienne, donc elle fait partit, c’est des
jours congés-fériés, donc il y a quelque chose de oui d’officiel et du publique, mmmh,
et que du coups je trouve intéressant en tout cas si je pense à notre rôle à nous en
tant que CVE, de réfléchir autour de Noël, plutôt que de se dire ça représente une
partie de la population qu’on accueille parce que ça c’est un fait, toutes les familles
qu’on accueille ne fêtent pas Noël , donc on le fait pas. J’ai plutôt envie de dire bien
réfléchissons à cette fête qui fait partie quand même de la culture de la majorité des
familles qu’on accueille. C’est pour ça que je dis que pour moi il y a les deux choses,
et l’aspect religieux et l’aspect culturelle, fin, on baigne dans l’ambiance de Noel depuis
Novembre donc qu’’on le veuille ou non Noël fait partis de la vie publique ici, et puis
après je pense qu’il y a des familles qui fêtent Noel sans être chrétienne , fin qui
marquent cette fin d’année sans forcément heu mettre en avant la connotassions
religieuse et du coups je trouve plus intéressant de me dire « bein pensons notamment
à l’aspect de la décoration » car il y a eu des moment où on a pu réfléchir à ça. Je
trouve plus intéressant de me dire on y pense sachant qu’il y a cette réalité-là qui ne
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correspond pas forcément, religieusement parlant à l’ensemble des familles plutôt que
de se dire on ne le fait pas du tout parce que ça pourrait être mal, trouver le juste
milieu.
De nouveau pour moi ce n’est pas une obligation et il y a des institutions qui ne fêtent
pas Noël et pour moi il peut tout à fait y avoir un sens que je peux comprendre et
accepter, moi je trouve que c’est aussi, il y a quelque chose aussi qui rythme l’année
avec Noël, alors tu vois si je pense à la fête du printemps par exemple avant on
l’appelait carnaval et on faisait ça au mois de Mars en lien avec le carnaval qu’on
connait, et puis on l’a repoussé, repoussé, repoussé pis au mois de Mai ça n’a plus
de sens d’appeler ça le carnaval, y a qu’à Lausanne ou on fait le carnaval au mois de
Mai, mais a un moment donné on a questionné le nom pis on s’est dit « mais on n’fête
pas carnaval » même si on a gardé l’idée du bonhomme hiver on le brûle quand même
au mois de Mai, on pourrait tout à fait questionner un moment donné questionner le
nom de fête de Noël, alors on a gardé le rituel autour du père Noël, mais c’est plus
autour de cette histoire de l’ambiance que vraiment l’aspect religieux, je crois qu’on ne
parle pas de l’respect religieux, en tout cas depuis que je suis là, ça toujours été discuté
en colloques mais y a jamais eu de déco en lien avec jésus, alors que j’ai été dans
une garderie par exemple ou on avait fait la crèche ou chaque secteur avait a faire les
berger, y en avait qui avait les anges voilà ou là c’est inévitable c’est l’aspect religieux
qui est mis en avant.
Nous, en tout cas depuis que je suis là on n’a jamais mis ça en avant par contre on a
plus mis l’aspect du père Noël, Magie, mystère et d’être ensemble, c’est ces éléments.
Donc après je pense que c’est vraiment propre a chaque institution et je peux
comprendre qu’effectivement tu rencontres des différences par rapport à tes collègues
(de classes travaillant également pour la ville de Lausanne).
Et puis que ça peut être questionné en tout temps, il pourrait y avoir des gens qui
disent mais au bout d’un moment, et puis après c’est pour moi la majorité qui l’emporte
comment souvent en démocratie mais on a eu des parents qui ont questionné pis
c’est aussi comment on s’arrête pas juste à non je vais pas amener mon enfant à la
fête parce qu’on est musulman par exemple, bein je sais qu’on a toujours discuté pour
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raconter ce que c’était notre fête de Noël et puis y a, c’est rare que des parents
n’amène pas leurs enfants, c’est souvent effectivement des pratiquants d’une autre
religions, mais qui pratique vraiment hein, alors que la majorité des familles bein on en
connait pleins, viennent même si ils sont d’une autre religion parce que ils ont compris
que c’est pas ça qu’on mets en avant dans cette fête, c’est pas l’aspect religieux mais
plus le fait d’être ensemble, et pis vraiment cette magie, et puis cette ponctuation de
l’année autour de fête, mais voilà, nous ici cette fête on se dit c’est vraiment avec les
enfants, c’est on les embarquent dans un univers et puis on passe un moment
ensemble.
Quels sont selon vous les points sur lesquels les effets de la multiculturalités
peuvent être complexifiant voir ou/et simplifiant dans l’organisation de la fête de
Noël ?
c’est intéressant parce que on voit des pratiques qui se font dans tel ou tel religion et
pis c’est juste se dire bah voilé ils font ça comme ça, un peut le respect des uns mais
la curiosité aussi, parce que je trouve que si on se dit on fête pas ou on va mettre mal
a l’aise et tout bah ça enferme les gens d’une part et puis ça nous empêche d’être
curieux et pis d’aller questionner et pis d’aller dire comment vous faites, comment ça
se passe chez vous et pis on a fait un Noël qui était magnifique « j’me rappelle pas
du nom exacte mais c’était quelque chose du genre Noel chez nous » ou on avait fait
des boites et on avait demandé à comment chacun fêtait Noël et on avait représenté,
alors y avait une boite ou on va à l’église de nuit, y en avait une c’était le repas de
Noel, et puis y avait une famille tibétaines qui avait présenté un rituel qui est dans leurs
religions qui était pas forcément a Noel mais ça permettait ce dialogue-là, cette
rencontre-là, par le biais d’une fête qui nous parle à nous parce que c’est dans notre
culture, mais qui ne sépare pas, au contraire qui permet de se rejoindre quelque part
parce que des rituels y en a dans toutes les religions. Le fait d’en parler peut simplifier,
le fait de ne pas en parler cristallise plus les choses, ça enferme plus les choses et les
gens que d’en parler. Pouvoir poser les choses à plat.
Les équipes éducatives ont- elles mises en place des méthodes pour faire
coexister les cultures au sein de la structure ?
Alors on le fait mais pas à Noël ou je te disais qu’on avait fait le Noel chez nous, ou on
avait représenté quelque manière de fêter Noël ou d’être ensemble. Et puis souvent
les cultures ou les religions se trouvent au moment du pique-nique de valency en
Septembre ou là que ce soit par les plats ou on a eu des fois on demandait aux familles
d’apporter un objet de chez eux, on avait fait quelque chose au tour de la musique,
mais plus autour du pique-nique de valency que de Noël (Pique-Nique de valency c’est
la fête institutionnelle du CVE).
Alors l’idée c’est de si on compare la fête de Noël à la fête du printemps c’est que la
fête de Noël c’est plus penser comment étant la fête pour les enfants ou y a un
spectacle, un père Noël y a toute cette magie, et pis dans un deuxième temps y a la
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chantée et pis la soupe avec les parents, mais que c’est un p’tit bout de la fête ou on
accueille les parents et pis ont fini la fête avec eux, alors que la fête du printemps on
est tous ensemble depuis le départ avec des déguisements. Du coups les parents on
les a fait participés, y a eu une année ou la maman d’un enfant a monté le spectacle
avec des éducateurs, car elle est metteur en scène, et c’est elle qui a imaginé l’histoire
et l’a mis en scène, y a eu l’année passée ou des parents ont apportés du vins chaud,
donc la porte est toujours ouverte des fois c’est nous qui allons chercher des fois c’est
eux qui proposent, y a pas d’apriori oui ou non c’est plutôt est ce que ça a du sens est
ce que ça nous parle ou pas mais pour moi tout est faisable. Je crois même qu’on avait
demandé à un papa Africains de faire le père Noël, on a eu le père Noël Noir on a eu
la mère Noel, on varie les plaisirs ! (Rire), mais le papa de Tyffaine (une apprentie du
CVE) il est tellement cool, il est top.
Ce n’est pas tellement de la plainte c’est juste de dire nous on fête pas, notre enfant
viendra pas parce qu’on fête pas Noël. Donc c’est plus de raconter le déroulement,
car c’est toujours un peu mystérieux ce qui se passe à la fête de Noël, on raconte pas
forcément aux parents, ils viennent ils reçoivent cette invitation et pis ils viennent et
les récupères 2h et demis après, donc ils savent pas forcément ce qui se passe, donc
pour ces familles là on prend plus le temps de raconter comment ça se passe et pis
après c’est de respecter, mais y en a peut hein, y en a vraiment très peu, cette année
y a pas eu pour cette raison là en tout cas, après y peut y avoir des familles qui, je sais
qu’on a eu des enfants qui viennent pas pour des histoire d’avoir peurs du froids des
choses comme ça par rapport à la chantée qui se fait à l’extérieur, des choses comme
ça, donc ça on essaie de dialoguer, en expliquant le sens et en expliquant ce qu’on
mets en place pour essayer de les rassurer mais y a des fois ou ça suffis pas donc on
respecte le choix, comme pour tout, on est un service, on est pas comme l’école ou
c’est obligatoire. Il n’y a pas de pression, mais par contre on dialogue fin je trouve que
c’est pas non plus tout de suite accepter le non, ça vaut la peine des fois de creuser
pour comprendre tout ce qui a derrière le non et des fois ça permet de déconstruire
des préjugés ou des représentations qu’ils avaient pu avoir.
Est-ce que vous êtes ouvert à la discussion avec les enfants pour tous les aspects
autour Noël ? (Religieux, existence du père Noel…)
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Alors je trouve qu’on est dans un âge jusqu’à 6 ans ou ils croient encore tous le père
Noël, j’ai pas le souvenir quand je travaillais chez les écoliers d’enfants qui disaient
mais moi je crois pas au Père Noël, pis en même temps après pour moi ça reste une
croyance donc si ça devait se passer ne le nommerais comme une croyance et pas
comme une réalité donc je trouve que c’est ça aussi qui est intéressant autours de
cette discutions qu’on peut avoir autour des religions, c’est comment on peut
accompagner les enfants à faire la différence entre une croyance et pis la réalité et pis
que voilà le père Noël c’est une histoire et voilé ils voient bien que le père Noël change,
qu’il y a pleins d père Noël, fin j’veux dire c’est toujours un peu cette histoire qui nous
porte durant le mois de décembre et pis c’est un peu le côtés magique du coups je
trouve intéressant cette discussion qu’on peut avoir avec les enfants, c’est comme
quand on fait des pièces de spectacle et qu’ils disent ha mais c’est toi mais c’est toi ,
pis oui on sait que c’est lui mais aujourd’hui il fait autre chose ou quand on fait la fête
de départ chez les deuxièmes bah moi j’arrive complétement déguisé et ils me
reconnaissent pis je joue le jeux un moment pis après ils oublient donc c’est comment
aussi on les embarque dans quelque chose d’un peut plus (soupir) plutôt que de rester
dans le terre à terre. Si on rester dans le côté magique bah un moment donné ils vont
s’embarquer, et ce n’est pas leurs mentir juste d’être dans un autre niveau, par contre
y a des discussions autour des religions des choses comme ça ou que je trouve 4a
vaut la peine d’avoir un bout de réponses, d’être dans l’ordre de l’honnêteté et en
même temps de les renvoyer à ce que leurs parents leur racontent des choses comme
ça.
Les enfants sont vraiment dans cet aspects magie et ça prend à chaque fois, quand le
père Noël arrive ils sont juste wouah, c’est incroyable.
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Bah c’est un des moments où on parle du vivre ensemble, ou c’est du vivre ensemble,
mais c’est pas le seul parce que justement tu risques d’exclure des personnes qui ne
voudraient pas participé à la fête de Noël pour des raisons religieuses donc je trouve
que ça réduirais beaucoup si c’était le seul moment, mais oui parce que ce qui ressorts
c’est effectivement ce côté magique et pis ce côté ou autour des fête institutionnelles
en général, ce côté d’être ensemble alors c’est être ensemble plus que de vivre
ensemble mais c’est inévitablement l’occasion de parler du vivre ensemble, parce que
on parle de la réalité des uns des autres de comment on va fêter Noël ou pas, est ce
que vous avez un sapins à la maisons, donc c’est inévitable que à travers cette fête là
on parle de la différence qui peut y avoir et que donc on parle du vivre ensemble, c’est
un peu un moyen, un outil qui nourris les discussion qu’on peut avoir, ça peut être un
déclencheur des discussions qu’on peut avoir, ça peut être un déclencheur de
discussion ou de choses comme ça.
De quels façon cette fête peut-elle apporte quelque chose dans le vivre
ensemble avec les enfants en institution ?
Bah c’est qu’on partage des moments tous ensemble, les répétitions de chants, la fête
à travers le spectacle, la décoration. Je pense que c’est quelque chose autour du
collectif plutôt que de l’individuel, ces déco de Noël qu’on fait c’est aussi des déco
collectives c’est-à-dire que les enfants ils font pas là, la déco pis après ils la récupèrent,
et pis c’est quelque chose de se mettre au service du groupe et pis de tous et donc je
trouve que ça participe au vivre ensemble que de se dire chacun dans son coins, mais
on fait quelque chose tous ensemble pour tout le monde, y a le repas de Noel ou on
est tous ensemble, ce côté vraiment festif, je pense pas que ça soit comment dire, je
pense qui a une différence entre le être ensemble et le vivre ensemble ou pour moi y
a vraiment cette idée de vivre ensemble de l’interculturel et du respect de la différences
des uns des autres qui est pas forcément sous-jacent a Noël alors que le être
ensemble plus, de vraiment c’est ce moment institutionnel, collectif etc. Donc c’est
effectivement de se rendre compte que y a des pratiques différentes y a des fêtes
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différentes dans les familles, même si on croit la même chose, les manifestations ne
sont pas les mêmes, et ça c’est des discutions qui peut avoir mais qui sont pas
forcément en tout cas ici a valency c’est pas l’objectif final et pis y a beaucoup ces
discussions chez les écoliers et moins dans les autres groupes donc c’est plus en
fonction des questionnements des enfants que de la volonté des éduques de parler
de… tu vois ? parce que souvent les thèmes de déco sont très généralisée, très
transversale donc c’est plus le côté festif et le côté être ensemble que le côté vivre
ensemble qui va être mis en avant a Noël, sauf parfois effectivement ou on va axer
sur un thème spécifique, comme quand on a fait l’atelier du père Noël, j’imagine que
un moment donné ça vient questionner sur est ce qu’on y croit ou pas. Les éduques
partent vraiment des questionnements de l’enfant. Par contre au niveau du choix du
thème ce sont les éduques et même là y a discussion sur le fait qu’il faut à travers le
thème tout le monde se sente un peu concerné pas que cela touche seulement une
partie des personnes de la garderie. Ou en tout cas que ce soit la majorité.
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Interview du lundi 11 Décembre 2017. Avant l’interview, madame Guzman avait posé
ces mêmes questions à son équipe au sein de sa structure. Les réponses viennent
donc de l’équipe.
A la base on ne fête pas Noël, parce qu’il y a trop de nationalités et pour le respect
des cultures enfaite. Alors on fait une fête pour les enfants au mois de février, c’est la
fête des agrumes, donc dans la garderie chaque secteur a un nom d’un agrume
enfaite, la nurserie c’est les kumquats, les trotteurs c’est les mandarines, les écoliers
c’est les oranges tu vois un peu la chose donc c’est la fête des agrumes et pis c’est
une fête qui permet aux parents de ramener quelque chose de leur pays à manger,
c’est juste un moment de partage entre tous.
Comment l’institution définie elle Noël ? bah on définit pas, vu qu’on ne fête pas
vraiment, c’est pas une fête commerciale mais de la société mais on la fête pas du
coup on ne la définie pas vraiment
Par contre au niveau de la décoration de Noël sauf qu’on choisit un thème, qui est
annuel et puis on décors toute la garderie avec des bricolages que les éducateurs et
enfants on fait durant les mois précédent le mois de décembre et du coup on la met
pour Noël d’une certaine manière.
On utilise pas vraiment le mot laïque mais on l’est vu qu’on ne fête pas Noël on est un
peu neutre.
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Malgré le fait que vous ne fêtiez pas noël, les éducateurs peuvent-ils s’investir
de cette fête ?
Cette année y a eu une éducatrice à la demande des enfants, qui ont fêter Noël, ils
ont ramené un sapin de Noël dans l’équipe des écoliers et oui ils se sont investis mais
ce n’était pas toute la garderie et c’était vraiment le projet d’un éducateur au nom des
enfants. C’est une personne qui aime vraiment énormément Noël et qui a proposé
juste d’avoir ce symbole du sapin de Noël et ils ont fait des pulls avec la décoration de
Noël mais pas de crèche de chose en relation avec la religion chrétienne. Ils se sont
bien investis l’équipe des écoliers ont joué le jeu et les enfants ont bien accueillis l’idée,
après c’est vrai que quand ils ont amené le sapin y a beaucoup d’enfants d’autre
cultures ou de religions qui étaient partis en vacances alors on n’a pas trop vu de choc
culturel.
Quels sont les effets de la multiculturalité qui peuvent être complexifiant et/ou
simplifiant pour les éducateurs de votre structure ?
Pour les éducateurs c’est la même chose vue que de toute façon ont créée des
décorations et on prépare la fête des agrumes donc de toute façon toute la déco toute
la préparation c’est quand même le même travail, après bah les éducateurs pensent
que bah y a des avantages dans la multiculturalité parce que c’est entre enfants qu’ils
vont discuter des différentes fêtes qu’ils font à la maison, surtout les plus grands.
Qu’avez-vous mis en place pour faire coexister toutes les cultures présentes
dans votre structure ?
Le fait par exemple pendant la fête de l’institution que les parent puissent amener de
différents plats de leurs pays bah ça c’est aussi un moment de partage entre parents
enfants.
Des familles se sont déjà plaintes du fait que vous ne fêtiez pas Noël ?
Il n’y a pas de famille qui se sont pleins que l’on ne fête pas Noël du fait qu’on explique
notre position de pas choisir fêter Noël car selon nous c’est le respect des cultures et
pis on met en avant d’autre choses.
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On pense que ce n’est pas qu’a Noël ou l’on peut favoriser le fait d’être ensemble et
de partager ensemble, et du fait qu’on a mis en place d’autre fête dans l’institution il y
a de toute façon des moments propices à cela.
Selon vous, de quel façon la fête de Noël peut-elle apporter quelque chose au
vivre ensemble ?
On pense que de toute manière Noël peut apporter des moments de partages et de
rencontres car c’est quand même une énergie et ambiance générale de la société qui
peut être favorable pour ce même aspect du partage.
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