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SOMMAIRE ........................................................................................................... 1
Remerciements ........................................................................................................ 2
Introduction générale .............................................................................................. 3
Chapitre I : Le système financier mis en place : architecture et fonctionnement.
............................................................................................................................ 5
Introduction................................................................................................... 5
Section I : Les mutations financières des années 80 et leurs implications. .. 6
Section II : Les mutations du système financier marocain. ........................ 13
Conclusion du premeir chapitre .................................................................. 24
Chapitre II- les risques inhérents au fonctionnement du nouveau système
financier ........................................................................................................... 26
Section I- Analyse des principaux risques : cadre conceptuel. .................. 28
Section II- la crise financière de 2007 : le risque systémique et ses
répercussions............................................................................................... 37
Conclusion du deuxième chapitre............................................................... 46
Chapitre III- la régularisation du système financier : le rôle de la surveillance
prudentielle. ..................................................................................................... 47
Section I- Les principes et organes de la supervision prudentielle. ........... 48
Section II- le contenu de la supervision prudentielle, les modalités de son
organisation et ses limites. .......................................................................... 54
Conclusion générale. ........................................................................................ 70
Bibliographie.................................................................................................... 72
1
REMERCIEMENTS
2
INTRODUCTION GENERALE
1
Se référer aux statistiques relatives au chômage qui a atteint des proportions au précédent, ainsi qu’aux déficits
budgétaire et de la balance courante qui ont frisé des seuils insupportables :le déficit extérieur représentait 12,5%
du PIB, le déficit du trésor 14% du PIB, le taux d’endettement a atteint 60% et le coefficient d’endettement 40%.
2
ALAOUI. A. (1992) « Financement et compétitivité économiques le cas du Maroc » thèse pour le Doctorat d’Etat
Es Sciences économiques. Université Mohammed V Agdal.
Association des économistes marocains (AEM) (1993) : bilan décennal du PAS et perspectives de l’économie
marocaine. Numéro spécial octobre.
3
En effet, les pouvoirs publics marocains ont initié un train de réforme
financière dont l’objectif est de stimuler le rôle du système financier en matière de
couverture des besoins en financement.
Dans cette étude, nous allons présenter les mutations subies par le système
financier marocain, ceci va nous permettre de mettre en relief le processus des
réformes entamées ces dernières décennies et d’en souligner le contenu. C’est
l’objet du premier chapitre, au niveau du deuxième chapitre, nous analyserons les
risques générés par la mise en place de ce système financier libéralisé. Le troisième
chapitre sera consacré à la régulation de ce système financier. Nous présenterons
l’arsenal réglementaire mis à place. Les différentes lois promulguées seront
analysées. Nous nous arrêterons aux leurs limites également.
1
ABOUCH. M. (1992) « libéralisation financière et développement économique au Maroc », thèse pour le Doctorat
d’Etat, Université de Poitiers France.
VERNET. B. (1994) « libéralisation financière et développement économique : une revue » Revue d’économie
financière n°29.
4
CHAPITRE I : LE SYSTEME FINANCIER MIS EN PLACE :
ARCHITECTURE ET FONCTIONNEMENT.
INTRODUCTION.
Dans les pays du Nord, l’innovation financière est soit d’origine privée
comme ce fut le cas aux Etats-Unis d’Amérique, soit d’origine publique,
l’expérience de la France est à cet égard édifiante. Quant au Japon, elle est la
résultante de la synergie créée entre le secteur public et le secteur privé.
1
Les innovations financières ont remédié à l’inadéquation des structures financières traditionnelles. Voir les
développements ultérieurs.
2
BOURGUNIAT. H (1986) : l’économie internationale au tournant, in BOURGUNIAT. H et Mistral. J : la crise de
l’endettement international, acte II, Economica.
5
son système financier pour qu’il puisse générer les financements nécessaires à son
développement.
LEURS IMPLICATIONS.
Au niveau de cette section, nous nous arrêterons sur les grandes tendances
qui ont caractérisé la finance internationale et les implications de cette mouvance
sur les opérateurs économiques.
6
I- La séquence : déréglementation – innovation -nouvelle
réglementation
1
Au Maroc, on parle de « politique d’argent bon marché »
7
des comptes d’épargne. Cette réglementation fut éliminée lorsque «the depository
institution deregulation and monetary control act » s’appliqua en mars 1980. En
France, l’administration des taux d’intérêt s’est traduite par des plafonds imposés
aux taux d’intérêt versés sur les dépôts ainsi que par des réductions de taux d’intérêt
sur certains prêts bénéfices, sachant pertinemment que la part des prêts bénéficiant
d’un taux d’intérêt préférentiel se situait aux environs de 45% des prêts accordés.
Les pays en voie de développement n’ont pas échappé à la règle. Les taux
d’intérêt ont été largement administrés et maintenus à un niveau artificiellement
bas dans le but de réduire la charge financière de l’entreprise et par conséquent
d’encourager l’investissement. A cette répression financière s’ajoute
l’inadéquation des structures financières caractérisées par le dualisme financier1.
1
SHAW. ES (1973) : « Financial deepening in economic development », Oxford university press.
8
Les banques peuvent développer et pousser leurs activités jusqu’aux limites
autorisées. En France, par exemple; le financement du déficit public et la nécessité
d’augmenter la capacité des banques nationales à affronter la concurrence
internationale ont largement contribué à provoquer la déréglementation afin de
favoriser l’innovation financière visant soit à transférer les risques de variation des
prix, soit à créer de nouvelles formes de financement.
Ces titres peuvent être les billets de trésorerie émis par les entreprises, les
certificats de dépôts négociables qui sont le fait des banques, ainsi que les bons du
trésor négociables. A côté des titres de créances négociables qui concernent le
marché monétaire dans son acception la plus large, se sont développés d’autres
nouveaux produits financiers à savoir les produits de la famille des obligations (les
obligations à taux variable ou révisables, les obligations échangeables etc.….) les
1
TABATONI. P et ROURE. F (1988) : « la dynamique financière », édition des organisations.
9
produits de la famille des actions, les produits hybrides les produits collectifs
(OPCVM, les fonds communs de placement…) mais la véritable novation vient
plutôt de l’apparition des produits dérivés dits de couverture tels les swaps et les
options.
1
RENVERES. F (1985) : une approche du concept d’économie d’endettement. Cahiers du CERNEA n°6.
10
Ce grand marché global évolue et se développe au rythme des besoins des
grandes multinationales et des investisseurs institutionnels qui opèrent dans toutes
les devises au gré de leurs anticipations.
Cela étant, se pose alors la question suivante. Pourquoi toutes ces mutations
financières et quelles en sont les implications.
1
CARPANIS. A : La globalisation est-elle déstabilisante ? Problèmes économiques 15-22 Mars 1995.
11
risques de variation des taux d’intérêt et de change. On pense aux
options, aux swaps et autres instruments de gestion de risque. Nous
y reviendrons ultérieurement.
L’intégration des marchés des capitaux accroît leur efficacité
allocative dans la mesure où ils permettent une meilleure
mobilisation de l’épargne et son affectation dans des emplois
beaucoup plus productifs évitant par là tout financement à caractère
inflationniste1.
Les mutations financières ont opéré une rupture avec la gestion
financière traditionnelle. Désormais un financement ou un
placement est considéré comme une matière première. Il fait l’objet
d’un marché, il s’achète, se stocke, se transforme, vend, subit les
mêmes risques de dépréciation et d’approvisionnement, il doit donc
faire l’objet d’un suivi et d’une recherche d’optimisation ; ainsi
l’achat d’un financement doit intervenir au meilleur moment et au
meilleur coût et non pas au moment du besoin. La vente doit être
considérée comme opération réalisable à tout moment
indépendamment des dates d’échéances contractuelles. La
possibilité de substituer des instruments négociables aux outils
traditionnels permet toute transaction, tout arbitrage. Les
opportunités du marché peuvent ainsi être exploitées
avantageusement. Les nouveaux instruments permettent donc
d’améliorer la rentabilité financière. Ils sont devenus de ce fait, une
véritable source de profit pour l’entreprise.
1
CHEBALIER. M. (2011) : comment les marchés financent les entreprises. Alternatives économiques n°87, 1 er
trimestre.
12
nouveaux systèmes financiers. Ces derniers ont tendance à sur-réagir aux chocs
extérieurs rendant les prix des actifs financiers plus volatils et les crises plus
probables.
1
En fait, la réforme du système financier fait partie du programme d’ajustement structurel (PAS) imposé par le FMI
et la banque mondiale à tous les pays qui demandent le rééchelonnement de la dette extérieure.
2
Idem.
13
La réalisation de ces conditions suppose donc un système financier, solide,
organisé et efficace, apte à promouvoir l’épargne et l’investissement, pierre
angulaire du développement économique.
1
ABOUCH. M : Réforme du système financier et financement de l’économie : évaluation de l’expérience
marocaine. Colloque international : Policy Refoms Growth and Development. Université libre de Bruxelles et
Université Moulay Smail, 20-22septmebre 2001, Meknes Morocco
14
« effet de levier financier »1, puisque le coût moyen du capital ne dépassait guerre
4,2%. Toutefois, ils ont été piégés par cette manne financière, car ils ont fait
dépendre étroitement le développement du pays des ressources extérieures.
1
CHARREAUX. G (1994) : « Finance d’entreprise », LITEC.
GOFFIN. R (1999) : « Principes de Finance moderne », Economica
BARREAU. J et DELAHAYE. J (2009) : « Gestion financière » DUNOD.
15
mais en fait, ce cloisonnement est préjudiciable car il crée des
distorsions au niveau des coûts des financements. L(entreprise qui
demande un crédit va le faire en acceptant les conditions imposées
par l’organisme concerné.
La dernière action consiste en la restriction des mouvements des
capitaux par l’institution du contrôle de change.
1
ABOUCH. M (2001) Op cit. p .3.
16
financement doit s’appuyer surtout sur la mobilisation des ressources nationales.
Ceci ne peut se faire que par la modernisation du système financier, c’est pour cette
raison que nous allons discuter dans un premier temps des caractéristiques d’une
économie de marchés des capitaux vers laquelle tendent les structures financières
mises en place à travers les reformes financières entreprises. Nous nous arrêterons
ensuite sur l’impact de ces réformes en mettant en relief la configuration du
nouveau système financier marocain ainsi que les résultats qui en découlent.
1
ZOUIRI. L (2007) : les réformes du secteur bancaire dans une économie en voie de libéralisation : le cas du Maroc.
Thèse de Doctorat, université de Nice-Sophia Antipolis.
2
ARNOUD. D (1995) : les marchés des capitaux en France.
BERRADA. M. A. (1998) : les nouveaux marchés des capitaux au Maroc, SECEA. Maroc.
17
La recherche des moyens adéquats d’intégration de l’épargne
informelle aux circuits de financement formel dans le but de réduire
le dualisme financier1.
Et sur le plan externe, la libéralisation du régime de change et
l’adoption d’une politique active de taux, de change dans le but de
réduire les effets du marché de change parallèle et endiguer la fuite
des capitaux. Le tout pour favoriser et optimiser la mobilisation des
ressources en devises.
1
Hugon. Ph (1996) « Dualisme financier ou segmentation des circuits financiers en Afrique » Annales marocaines
d’économie n°17 automne.
LELART .M. (1990) « La tontine : pratique informelle d’épargne et de crédit de crédit dans le pays en
développement. UREF. Paris
2
SEBASTIEN .E. (1987) : « Comment programmer les mesures de libéralisation économique dans les pays en
développements, mars
18
nous rappellerons les différentes réformes qui ont vu le jour, après quoi nous
reviendrons sur leur portée.
Ce dispositif juridique a été renforcé par deux lois : La loi 76-03 portant
statut de BANK AL MAGHRIB et la loi 34-03 relative aux établissements de crédit
et organismes assimilés promulguées respectivement 23 Novembre 2005 et 14
Février 2006. Le but de renouveau est de se rapprocher des standards
internationaux et plus particulièrement et plus particulièrement des principes du
comité de BALE.
En fait, ce qui est recherché à travers ces lois est l’instauration d’un climat
de concurrence dans le secteur bancaire à travers la banalisation des circuits de
financement, la déspécialisation et la suppression des privilèges fiscaux et autres.
1
Selon la déclaration du gouverneur de BANK AL MAGHREB lors de la session du conseil du crédit, de la monnaie
et d’épargne du 10 Décembre 1990, le désencadrement du crédit a pour objet « de doter le secteur monétaire et
financier des moyens devant lui permettre de contribuer plus efficacement à la croissance, en assurant aux opérateurs
19
avant le désencadrement du crédit. Celle-ci a été progressive touchant les taux
créditeurs puis s’étendant aux taux débiteurs en octobre 1990. Le refinancement à
taux directeur de bank AL MAGHRIB est la troisième mesure qui a marqué la
libéralisation de l’activité bancaire. Dorénavant, les établissements de crédit ne
peuvent se refinancer qu’en recourant au marché monétaire dans sa version
développée, en tenant compte du taux directeur de BANK AL MAGHRIB qui
constitue la base du coût de refinancement. Ce taux directeur est de l’ordre de
3,25%.
économiques les services financiers dont ils ont besoin et ce, au coût du marché » in BERRADA. M. A. (2007) « les
techniques de banques, de crédit et de commerce extérieur au Maroc » Edition SECEA, p .97.
1
Voir BERRADA. M.A (2007), P 155.
20
Par ailleurs, pour encadrer ce processus financier libéral, éviter les délits
d’initiés, protéger l’épargnent et parer aux dérapages aux conséquences fâcheuses,
des règles prudentielles ont été institutionnalisées1.
1
Le conseil déontologique des valeurs mobilières (CDVM) a été crée par le dahir portant loi n° 1-93-212 du 21
septembre 1993 et a pour mission de veiller au bon fonctionnement du marché des valeurs mobilières.
2
Le secteur bancaire marocain fonctionne comme l’oligopole coordonné avec collusion explicite. Voir FLOUZAT.
D (1993) : Analyse économique. Masson JAIDI. L (1994) : « L’impact des réformes monétaires et financière » sur
le comportement du secteur bancaire » annales marocaines d’économie.
21
conséquence le produit net bancaire. C’est ce qui explique d’ailleurs le niveau
élevé des taux d’intérêt.
En effet, le taux effectif global (TEG) qui est l’indicateur du coût du crédit
est de l’ordre de 16% de nos jours c’est ce qui explique également les rapports
tendus entre l’entreprise et la Banque1.
1
CHEMLAL. M (2010) : financement des PME/PMI marocaines : instruments, contraintes et perspectives, thèse
de Doctorat, université Mohammed V Agdal.
2
ABOUCH. M, ZOUIRI. L et MAAROUF. A : Les réformes financières au Maroc : quel impact. In ESSAID.M.
J (2011) : la réforme politique et économique.
3
Les PME cotées en bourse représentent à peu près 12% des sociétés cotées en bouses et 0,1% des PME nationales,
voir CHEMLAL. M, op cit, P2000.
4
« Depuis la cession de 35,73% de la société de fabrication de levure Soders en Février 1973, 73 autres opérations
ont été réalisées à fin 2010 » Voir l’Economiste du 12-13-14 Août 2011.
22
Comparativement aux autres places financières, ce rapport reste en deçà des
performances d’un marché émergent, malgré l’effort soutenu de réformes
financières réalisées jusqu’alors.
Les raisons du déphasage constaté dans la pratique sont de tout ordre. Après
plusieurs années de réformes, on constate que le crédit bancaire reste toujours la
source de financement la plus convoitée1 dans la mesure où95% des concours à
l’économie et 69% des créances sur le trésor sont finances par les banques. Cela
montre l’influence des facteurs de résistance d’une part, et d’autre que l’économie
marocaine fonctionne encore selon le modèle de l’économie d’endettement.
1
MAAROUF. A (2001) : Contraintes de financement de l’économie marocaine. Thèse de Doctorat, université
Mohammed V, Agdal, Janvier.
23
CONCLUSION DU PREMEIR CHAPITRE
Dans un premier temps, nous nous Sommes arrêtés sur les mutations
financières à l’échelle internationale. Ce qui nous a permis de voir comment les
systèmes financiers nationaux ont évolué donnant naissance à une finance
internationale très intégrée et globalisée.
L’approche adoptée par les pouvoirs publics a été progressive et s’est étalée
sur plus de 2 décennies.
24
notamment la vulnérabilité de ses principales composantes et les risques que son
fonctionnement implique.
25
CHAPITRE II- LES RISQUES INHERENTS AU FONCTIONNEMENT
DU NOUVEAU SYSTEME FINANCIER
Les mutations des systèmes financiers, comme on l’a vu, au niveau du
chapitre précédent ont abouti au remodelage de l’environnement dans lequel les
opérateurs économiques interviennent.
La finance moderne est par essence volatile et cette volatilité entraîne des
risques. Elle est d’autant plus risquée qu’elle pèse lourd. En effet, la finance, prise
au sens strict de l’activité des bourses, des marchés obligatoires et des banques
représentent quatre fois le produit intérieur brut (PIB) mondial.
Elle pèse beaucoup plus dans les centres financiers qui ont choisi de
s’insérer dans la mondialisation comme paradis fiscal tels que les Pays-Bas
(698.29%), L’Irlande (1394.3%) et le Luxembourg (1466.4%).
1
ORLEAN.A (2011) : Pourquoi tant de crises, in Altératives économiques : « Les marches financiers » Hors- Série
n°87, 1er trimestre.
26
« Inutile de nier, comme l’écrit CHAYAGNEUX.CH1, le pouvoir acquis
par les marchés financiers. Ils définissent une bonne partie des règles déterminant
qui peut recevoir quels financements, à quelles conditions de durée et à quels
risques ».
1
CHAYAGNEUX. CH (2011): le combat de la régulation alternatives économiques hors série n° 87 1 er trimestre
2
STRANGE.S (1986) : « casino capitalisme » BASIL BLACKWELL.
3
Parmi les acteurs des marchés, on trouve les fonds spéculatifs dont le nombre est de l’ordre 9500 et dont l’actif est
de 215 Milliards de dollards.
4
LAMARQUE.E (2008) : Management de la banque : Risques relations client, organisation. PEARSON-
EDUCATION.
27
SECTION I- ANALYSE DES PRINCIPAUX RISQUES : CADRE
CONCEPTUEL.
Nous nous arrêterons sur la manière dont est perçu le risque dans le
domaine de la théorie financière sans prétendre à l’exhaustivité au niveau premier
point. Le second point sera réservé à l’analyse des principaux risques pris en
considération dans le cadre de la réglementation Bale II.
1
JACQUILLAT.B ET SOLNIK.B (2002) : marchés financiers : gestion de portefeuille et des risques. DUNOD
FARBER.A et AL52008°/ Finance. Pearson-éducation
2
MARKOWITZ.H.M 51959°/ PORTFOLIO SELECTION.YALE UNIVERSITY.
28
La rentabilité, le risque et la diversification sont les trois concepts essentiels
de la théorie financière en matière de gestion de portefeuille.
La rentabilité obtenue par un investisseur sur une action comprend le
dividende que lui apporte ce titre et la plus-value éventuelle qu’il en retire.
Etant donné que l’univers dans lequel sont prises les décisions financières,
est incertain, on estime que la rentabilité attendue d’une action est égale à la
rentabilité espérée mesurée par l’espérance mathématique des taux de rentabilité
possible de cette action. Alors que le risque qui lui est associé n’est autre l’écart-
type des taux de rentabilité possibles1.
1
SHARPE .W (1970) : Porfolio theory and capital markets MC GRAW-HILL
GOFFIN.R (1999): principes de Finances Moderne Economique
29
Vers le milieu des années 60, a été développé le modèle d’équilibre des
actifs financiers (MEDAF) qui donne la relation entre rendement et risque non
diversifiable, relation valable pour n’importe quel portefeuille efficient ou non
efficient et pour n’importe quel titre isolé1.
Sont apparus alors les risques qui leur sont associés à savoir le risque de
taux d’intérêt et le risque de charge.
Le risque de taux d’intérêt affecte surtout les titres qui offrent un revenu
périodique fixe-le risque de taux d’intérêt est la possibilité que l’évolution des taux
d’intérêts compromettre la valeur d’un titre de placement. Cette évolution résulte
de la modification de l’équilibre entre l’offre et la demande de capitaux.
Comme les taux d’intérêts changent, les prix de nombreux titres financiers
fluctuent : ils baissent généralement avec l’augmentation des taux d’intérêts et
augmentent quand ces derniers baissent.
1
Pour plus de détail voir. VIVIANI. J.L (1997) : Gestion de portefeuille. DUNOD
30
La notion de risque de change est liée à la notion de position de change qui
est un inventaire de toutes les opérations comptables avec l’étranger. La position
de change dans une devise donnée, est définie comme le solde entre les avoirs et
les engagements un agent économique en cette devise. Cette position est nulle si
les engagements sont égaux aux avoirs. Elle est dite « longue » lorsqu’il y un
excédent des créances en devises, dans le cas contraire elle est appelée « courte ».
C’est sur cette base que l’entreprise encourt le risque de perte à la suite
d’une évolution défavorable des cours de change.
Des instruments de gestion de ces risques ont été inventés pour se couvrir
contre d’éventuelles pertes occasionnées par la variation défavorable des taux
d’intérêt et de change tels que le swaps, les contrats à terme, les options etc1.
Le ratio cooke est le premier accord de bale qui rapporte les risques
pondérés aux fonds propres des banques. Mis en appréciation en janvier 1993, il a
rapidement été jugé insuffisant, notamment pour sa conception des risques
bancaires qui était trop étroite puisque limitée aux seul risque de crédit.
1
Pour plus de détail se référer. GITMAN. L et JOEHNK .M (2008) : «Investissement et marchés financier ».
PEASON-EDUCATION
31
I- Le risque de crédit
1
BERRADA. M. A (2007) : les techniques de banque, de crédit et de commerce extérieur au Maroc. Edition SECEA
32
Le risque général : c’est lorsque l’insolvabilité de l’emprunteur
découle des facteurs externes issus de la situation politique et
économique du pays ou il exerce son activité.
Ce risque qui, d’après certains auteurs représente jusqu’à 80% du bilan 1,
s’identifie à travers une exposition qui est une donnée comptable disponible
(encours, valeur de l’engagement etc.….). Son existence est motivée par une action
délibérée de banque (décision d’octroi du crédit et engagement) et sa
matérialisation résulte de la défaillance de la contrepartie.
La banque doit avoir, par conséquent une bonne appréciation préalable des
risques encourus à travers une analyse très fine du projet à financer. (Application
des critères du choix des investissements : valeur actuelle nette, le taux de
rentabilité interne, le délai de récupération, utilisation des tests de sensibilité, une
bonne connaissance du secteur d’activité, la qualité du porteur du projet etc.….)
Elle doit également limiter et diversifier les engagements pris sur un même
emprunteur et exiger des garanties qui en cas de défaillance permettant de
débloquer la situation.
1
DIETSCH. M et PETY. J (2003) : Mesure et gestion du risque de crédit dans les institutions financières. Revue
Banque.
33
Ce risque est inhérent aux opérations réalisées pour propre compte de la
banque à savoir les opérations de portefeuille (titres de placement, produits
dérivés), et aux opérations d’arbitrage et de change. Ces opérations ont un caractère
aléatoire et peuvent s’avérer soit gagnantes soit perdantes. Le cas de la société
générale est éloquant à ce titre, son trader lui a fait perdre des sommes d’argent très
importante sur les marchés dérivés. Chaque établissement de crédit est tenu de fixer
des règles de fonctionnement et des limites strictes tout en assurant un contrôle
périodique et rigoureux.
2- Le risque de change
Dès qu’une banque détient des créances et des dettes libellées en devises,
elle est exposée à un risque de change qui se traduit par des pertes qui grèvent ses
résultats et influe sur son produit net bancaire. D’où l’intérêt de mettre en place un
1
Ces deux catégories de risque ont été déjà analysés précédemment nous y reviendrons ici dans l’optique de la
banque.
2
L’adossement parfait ne peut pas avoir lieu car le rôle de la banque est de faire jouer le principe de transformation
des ressources à court terme en emplois à long terme.
34
dispositif qui permet de suivre l’évolution des cours de change et de surveiller sa
position dans chaque devise.
L’évolution défavorable des prix des matières premières sur les marchés
où intervient la banque influe ipso facto sur sa position et par conséquent sur ses
résultats.
5- Le risque de règlement-livraison
35
législation ou aux obligations professionnelles, les dommages corporels, les failles
dans la gestion des processus ou le traitement des transactions.
On constate alors que les risques liés au fonctionnement des marchés et des
banques se sont accrus ces derniers temps.
L’évolution erratique de l’environnement financier transforme parfois des
accidents mineurs en désastres majeurs. D’où l’intérêt de la section suivante qui
sera consacrée à la problématique de la crise financière de 2007.
36
SECTION II- LA CRISE FINANCIERE DE 2007 : LE RISQUE
Seulement, les prêt subprimes n’étaient pas les seuls affectés et que les
prêts ALTA (Alternative A) conçus pour les fonctions libérales et dont le montant
se chiffré à 1000 Milliards de $ contre 885 Milliards pour le segment subprime
subissaient le même sort puisque 16% d’entre eux accusaient un retard de paiement
de plus de 60 jours.
1
MUET.P.A (2011) : réguler une finance devenue prédatrice. Alternatives économiques n°87 1 er trimestre.
2
JORION.P (2008) : la crise, des subprimes au séisme financier planétaire. FAYARO. P29
37
Cette situation est la conséquence du comportement laxiste des banques
qui, dans un climat euphotique qui avait accompagné le gonflement de la bulle
immobilière aux Etats Unis, octroyaient des crédits sans se soucier, pour autant, du
risque qu’elles encouraient. L’éclatement de la bulle de l’immobilier avait
déclenché la crise en provoquant la débandade au sein du segment subprime, le
plus vulnérable du prêt hypothécaire, car rassemblant en son sein des ménages « à
risque »1.
1
Le relèvement du taux directeur de la FED passant de 1% à 5.5% au printemps 2007, a conduit à l’augmentation
des charges de remboursement de crédit immobilier de l’ordre de 25% à 40%. On avance que 5 millions de foyers
ont la vue par défaut de paiement. Voir alternatives économiques hors-série n°80. 2ème trimestre 2009-P.20.
38
Société Génarale 6.8
Ces chiffres traduisent bel et bien l’ampleur des dommages subis et
montrent à quelle vitesse la crise n’est propagée pour affecter le secteur bancaire
américain et les banques européennes qui y sont connectées six mois plus tard, la
crise fait encore et davantage des ravages. AIG a affiché 50 Milliards d’euros de
pertes sur un seul trimestre. Il a battu tous les records historiques en annonçant une
perte de 100 Milliards pour 20081.
1
On avance que « personne ne sait, surtout, combien AIG peut encore perdre. Commentaire d’un analyste financier :
« la bombe fait toujours tic-tac « ;…nouvel observateur n°2314 du 12 au 18 mars 2009. Crise. Obama cherche la
sortie.
2
Nouvel observateur p.40
LAKSHMI Mittal, quatrième fortune mondiale au classement Forbes 2007-Il contrôle 43.04% du groupe si
derurgique Mittal- a vu la valeur divisé par deux. Selon Bloomberg, les 25 premiers milliardaires russes ont vu leur
fortune se réduise de 62% antre 19 mai et 6 octobre 2008.
En chine, les milliardaires ont perdu 57% de leur fortune, en raison de pression des cours.
3
L’évolution du résultat net en 2008 par rapport à 2007 se présente comme suit pour certaines sociétés. Alcatel
lucenti-48, Axa -84%, PNB PARISBAS : -61%, CARREFOUR -45%, crédit agricole SA : -75%, Danone : -69%,
39
Ce séisme n’a épargné aucune place boursière. Les chutes atteignent ou
dépassent 40% en octobre 2008. Partout les indices boursiers s’effondrent, Etats
Unis (-36%), Canada (-31%), Grande Bretagne (-36.2%), France (-40%), Espagne
(-35.7%), Allemagne (-40.4%), Italie (-4.25%). Comme le rappelaient les médias
« 15 septembre 2008 restera une journée noire dans l’histoire de la finance
Américaine. La quatrième banque d’investissement de Wall Street s’est mise en
faillite, tandis que Merril Lynch a été reprise par Bank Of America, en quelques
jours les annonces préoccupantes s’accumulent du côté des banques et assurances
créant une spirale de défiance sur les bourses.
L’économie mondiale est dans un état très mauvais. Elle n’a subi de choc
aussi violent depuis 1929. C’est le résultat inéluctable de séisme qui a ébranlé la
finance qui a été exagérément dérégulée surtout depuis le début des années 801.
1- L’ampleur de la crise
Dexia : -23%, France Telecom : -35%, PSA PEUGEOT CITROEN -139%. Source : PRICEWATER HOUSE
Coopers pour le monde. Le monde du 13 mars 2009.
1
The économist : une brève histoire de la finance : entre une déréglementation et mondialisation. Problèmes
économiques n°2963 du 21 janvier 2009.
40
la croissance connaissent des difficultés sans précédent. Les répercussions de la
crise financière, en freinant la croissance vont entraîner une augmentation de
chômage. La presse rapporte « l’économie réelle flanche partout, l’immobilier
plonge, la consommation est en berne, l’investissement recule et le chômage repart
à la hausse1 ». Les projections pour 2009 pronostiquent la plus forte récession de
l’après-guerre dans les pays développés.
L’année 2009 sera-t-elle une année noire dans les années de l’économie.
L’OCDE fait état des projections suivantes qui ont de fortes chances de se réaliser
au fil du temps.
Croissance Inflation Chômage
2008 2009 2008 2009 2008 2009
Etats Unis 1.4% -0.9% 3.6% 1.2% 5.7% 7.3%
Zone Euro 1.1% -0.5% 3.4% 1.4% 7.4% 8.6%
Source : OCDE
De plus, des secteurs qui avaient Joué un rôle moteur dans la croissance qui
a caractérisé la période d’avant la crise notamment le secteur automobile2 et
l’immobilier sont très touchés. Ainsi, les ventes de véhicules ont plongé de 41%
aux Etats Unis. La FED brosse un état des lieux catastrophiques pour les 2 premiers
mois de l’année 2009. Une baisse des investissements et de l’activité (considérable
1
Duval.G : la crise jusqu’où Alternatives économiques n° 275 décembre 2008.
2
Pourquoi l’industrie automobile européenne doit se transformer, le monde au 4 mars 2009.
41
dans certains secteurs : les ventes de véhicules ont plongé de 41% en février), une
poussée vertigineuse du chômage, un secteur bâtiment-immobilier de plus en plus
atone et « un niveau de crédit disponible1 » qui, malgré les efforts des pouvoirs
publics, ne se desserre pas ».
Ce qui fait le caractère inédit de la crise actuelle qu’elle touche les régions
du monde de façon quasi-simultané. Selon le cabinet de conseil Cushman et
Wakefield, les capitaux investis dans l’immobilier, l’entreprise, bureaux et
commerces, ont globalement chuté dans le monde de 61% par rapport à 20072.
La situation des pays pauvres est grave. Ils vont payer la crise au prix fort,
comme le rappelé la banque mondiale « un quart des pays les plus vulnérables
1
Le monde : croissance américaine : le pire n’est jamais sûr le monde de 6 mars 2009.
2
L’Amérique du Nord a été la plus touchée avec un écroulement de 73% des investissements, en Europe, la baisse
a atteint 55%.
Moatti. S : la mondialisation de la crise. Perspectives économiques n°275 décembre 2008.
3
Le Monde de 6 mars 2009.
42
dispose des ressources pour empêcher une hausse de la pauvreté 1». Après avoir
frappé les pays industrialisés et ensuite les marchés émergents, une troisième vague
de la crise financière mondiale frappe maintenant les pays en plus pauvres et plus
vulnérables et elle frappe durement, souligne le directeur général du FMI. La baisse
du commerce mondial touche en effet directement des économies largement
dépendantes de leurs exportations de matières premières. De même, une chute de
20% des IDE sur le continent est prévue ce qui ne manque pas d’avoir des
répercussions sur le niveau de l’investissement et par voie conséquence sur la
croissance et l’emploi. ZOEUIK Robert, président de la banque mondiale déclare
le 13 février 2009 que « ce qui a commencé comme crise financière est devenu une
crise économique, se transforme en crise d’emploi et pourrait se changer en crise
humaine, si les pays qui en ont les moyens n’agissent pas2.
1
Document préparé pour la réunion des ministres de l’économie et des banquiers centraux du G20 à Londres les
12, 13 mars 2009.
2
Le monde du 25 février 2009
3
Les prix des matières premières qui constituent la principale source de richesse ont baissé de presque 60%.
4
El MALKI.H : le pacte national pour la croissance est une nécessité revue challenge n° 228 7-13 mars 2009.
43
Les exportations de biens ont baissé de 24.6% 1en janvier 2008 à 45.1% en
janvier 2009. Les recettes des MRE ont baissé de 14% et celles des investissements
et prêts étrangers de 48.3%.
Pour faire taire cette crise qui a bouleversé toutes les donnés, les
gouvernements aussi bien dans les pays développés que dans les pays en voie de
développement n’ont pas tardé à réagir en mettant en place des plans à même de
contrecarrer un tant soit peu, les méfaits de ce tsunami.
1
La vie économique : les exportations réelles ne représentent que le tiers du global annoncé : n°4501 du 06 au 12
mars 2009.
2
Le secrétaire au trésor a présenté le lundi 23 mars 2009 un plan d’achat des actifs toxiques de l’ordre de 100
milliards de dollars pour permettre aux banques de s’en débarrasser et reprendre leurs activités d’octroi des crédits
sur de bonnes bases.
3
Prix Nobel d’économie 2008.
44
Le plan européen a prévu une enveloppe de 200 Milliards d’Euros soit
1.5% du PIB européen dont l’objectif est d’atténuer l’impact du retournement du
cycle sue l’économie réelle et aider les Etats membres à profiter au mieux du retour
de la croissance à moyen terme.
Pour limiter les effets de la crise, le Maroc s’est lancé dans un programme
ambitieux visant encourager la consommation des ménages en maintenant leur
pouvoir d’achat par des mesures fiscales et augmentation des salaires, et la
production par des mesures incitatives et aides aux secteurs les plus touchés
directement.
1
La nouvelle tribune n°622 du 20 novembre 2008
La documentation française : le bilan de l’économie mondiale 2007/2008. Problème économique n°2959 26
novembre 2008.
45
CONCLUSION DU DEUXIEME CHAPITRE
46
CHAPITRE III- LA REGULARISATION DU SYSTEME
FINANCIER : LE ROLE DE LA SURVEILLANCE
PRUDENTIELLE.
La crise financière de 2007 appelée crise des subprimes a surpris, plus d’un,
par son ampleur, par la rapidité de sa contagion à la sphère réelle et financière à
l’échelle mondiale, et par sa durée puisque ses effets ne cessent de se faire sentir
encore1. Cette crise relance le débat sur la régulation prudentielle qui constitue l’un
des piliers essentiels de la nouvelle architecture du système financier international.
1
Pour s’en convaincre, il suffit de voir les déficits budgétaires record atteints partout dans le monde, suite aux plans
de relance concoctés par les gouvernements pour faire face aux méfaits de cette crise. En Europe, le Portugal, la
Grèce et l’Espagne en souffrent énormément. Voir la tribune : « les records de 2009 » du 4 janvier 2010.
47
spontanément à une allocation optimale des ressources1. Dans ce chapitre nous
allons revenir sur les principes fondamentaux de la surveillance prudentielle ainsi
que sur les organes chargés de cette surveillance dans un premier temps.
PRUDENTIELLE.
Ce sont ces objectifs qui ont guidé l’action des autorités monétaires au
Maroc en mettant en place, autre la règle du capital minimum pour les
établissements bancaires, les ratios prudentiels de solvabilité, de liquidité et la
1
COUPPEY. J. (1998) : l’intermédiation bancaire et l’efficacité de la réglementation prudentielle : une approche
micro économique thèse de Doctorat. Université Paris I.
48
division des risques dont le principe était prévu dans les différents lois bancaires
de 1967 et 1993. Amendés et aménagés par la suite1.
Comme il a été par PLIHON.D2 la surveillance prudentielle se compose de
trois fonctions :
La réglementation : il s’agit d’arrêter le cadre de conduire. Ce qu’il
ne faut pas faire, ce qu’il faut éviter, les limites à ne pas dépasser et
les sanctions à encourir en cas de dépassement et de dérapage.
Le contrôle : cette fonction consiste à vérifier que les règles arrêtées
sont appliquées.
La supervision : l’objet de cette fonction est d’observer d’une façon
générale le comportement des agents économiques.
1
BERRAD. M. A (2007) op.cit p 305.
2
PLIHON.D (2000) : quelle surveillance prudentielle pour l’industrie des services financiers. Revue d’économie
financière.
49
L’importance de la transparence découle du fait que l’information constitue
la matière première de l’industrie de services financiers. L’amélioration de la
transparence augmente l’information accessible aux acteurs individuels et doit
conduire à des choix financiers optimaux. Selon cette conception, les crises
survenues seraient largement liées à l’opaticité des marchés financiers, surtout les
marchés émergents qui empêchait l’évaluation des risques et rendait difficile la
supervision des acteurs financiers. Le comité de Bâle sur la supervision bancaire
(1998) a énoncé six catégories d’informations que les banques doivent rendre
publique afin que les risques soient correctement évalués par les marchés 1. Les
autorités de supervision doivent définir les règles de comptabilisation, de
publication et de reporting dans le but d’assurer une diffusion claire et normalisée
de l’information sur la situation des acteurs financiers.
1
Il s’agit des résultats financiers, la situation financière, la politique de gestion des risques, les expositions aux
différents risques, la politique comptable et les informations sur les méthodes de gestion et les principes de
gouvernement d’entreprise.
50
La discipline de marché doit être, par conséquent, complétée par des
sanctions infligées par les autorités de surveillance et par des actions correctives
précoces. Les règles de la transparence ne peuvent pas être respectées
spontanément car l’intermédiation est opaque car elle est fondée sur l’exploitation
de l’information privée. D’autant plus que croire à la transparence c’est
méconnaître le mimétisme et l’aveuglement au désastre qui caractérisent le
comportement des acteurs financiers.
Selon les pays, ces différentes missions sont exercées par un ou plusieurs
superviseurs.
1
JARI. H (2007) : « la régulation des marchés financiers : ses acteurs et ses limites » in Mélange en hommage au
professeur Mohammed Jalal ESSAID. Etudes Juridiques , Economiques et Politique. Faculté de Droit de Rabat-
Agdal.
51
Aux Etats Unis, l’auto régulation est le système de supervision qui domine.
L’autorité des marchés financiers est la SEC : Securities and Exchange
Commission. Tous les brockers-dealers sont enregistrés en qualité de membre
auprès d’une SRO : Self regulator organization. ces derniers définissent les règles
de fonctionnement de marché, surveillant les échanges, lancent des investigations
en cas de besoin et prennent des mesures disciplinaires. L’industrie boursière
américaine regroupe actuellement 10 SRO sur le marché des actions et des
options : le New York Stock Exchange (NYSE), la National Association Of
Securities Dealers (NASO), l’American Stock Exchange (Amex)….1
1
JARI. H (2007) op. cit p 351
52
conseillers en investissement financier, les dépositaires centraux, les gestionnaires
des systèmes de règlement-livraison.
1
SENAT (2009) : La régulation bancaire à l’épreuve de la crise financière. Décembre.
53
En 2006, la nouvelle loi bancaire est venue renforcer l’indépendance de
BAM et sa mission de régulateur du secteur bancaire1.
Nous ferons allusion au niveau de cette section aux accords de Bâle à savoir
Bâle I et Bâle II. Nous évoquerons également les quelques éléments techniques de
la régulation des marchés financiers au Maroc. Au niveau du deuxième paragraphe
nous présenterons la réflexion sur la réforme de la régulation financière à la suite
1
La loi bancaire du 14 février 2006 portant promulgation de la loi n°34-03 relative aux établissements de crédit et
organismes assimilés.
2
Dahir portant loi n° 1-93-212 du 21 septembre 1993 relatif au Conseil Déontologique des Valeurs Mobilières.
54
des conséquences de l’actuelle crise qui a ébranlé profondément la finance de la
planète.
§1- Les accords de Bâle I, Bâle II et éléments de la régulation
des marchés financiers au Maroc.
Les difficultés bancaires des années 80 engendrées à la fois par les risques
souverains ainsi que par l’ouverture des économies, la déréglementation et
l’internationalisation des marchés des capitaux ont entraîné l’augmentation des
risques bancaires, la volatilité des taux d’intérêt, la compression des marges
aggravées par une concurrence et la grande disparité existant en matière de fonds
propres bancaires au sein des pays du groupe de Dix (avec 2% seulement de fonds
propres, les banques japonaises pouvaient, en effet offrir des prestations à meilleur
prix que les banques des autres pays).
Ces éléments ont motivé les travaux du comité de Bâle qui ont débouché,
en Juillet 1988, sur un accord visant la convergence internationale de la mesure et
des normes de fonds propres.
Cet accord a instauré un ratio prudentiel minimum dit ratio Cooke qui
définit un rapport minimum entre les fonds propres des banques et les risques de
crédit pondes selon la nature des opérations.
55
En Europe, le ratio Cooke a été mis en œuvre en 1993 dans les pays
représentés au comité de Bâle, puis étendu de fait à l’ensemble des établissements
de crédit des pays industrialisés.
Fonds propres
Ratio de solvabilité 8%
Risques pnderés
Les fonds propres sont définis par BANK AL MAGHRIB dans sa circulaire
n°4/6/2001 du 15 Janvier 2001. Ceux-ci sont constitués de « fonds propres de
base » et des « fonds propres complémentaires » déduction faite des titres détenus
dans le capital des établissements de crédit marocains ou des banques étrangères
ainsi que des créances à durée indéterminée et des créances subordonnées à durée
fixe sur ces mêmes établissements. Les fonds propres complémentaires doivent
être inférieurs ou au plus égaux aux fonds propres de base.
56
Les emplois des établissements de crédit sont subdivisés en deux
catégories :
Les actifs qui figurent au bilan
et les éléments hors-bilan en engagements d’une part et on contrats de taux
d’intérêt et de change d’autre part.
Le ratio Cooke a toutefois rapidement été jugé insuffisant pour les raisons
suivantes :
La conception des risques bancaires était jugée trop étroite puisque limitée
au seul risque de crédit. Or deux risques prenaient une importance croissante
1
Pour plus de détail voir BERRADA. M . A (2007), op. cit, p324-330.
57
à savoir le risque de marché, du fait de la restructuration des bilans bancaires
à la suite de l’évolution des métiers et le risque opérationnel du fait des
progrès technologiques et de l’innovation financière.
La mesure du risque n’est pas suffisamment développée, en effet la grille
des pondérations est simplificatrice et parfois inadéquate. Ce qui a conduit
à des « arbitrages réglementaires ».
58
développement de certaines techniques comme la t niitrisation des crédits par les
banques, à permis à celles-ci de réduire l’exigence de fonds propres, fixé à 8%,
comme il a été souligné plus haute, sans qu’il y ait une réduction correspondante
des risques encourus.
a- le pilier 1.
Le « premier pilier » de la réglementation Bâle II impose toujours aux
banques un rapport minimum de 8% entre leurs fonds propres et le niveau des
risques encourus. Mais, par rapport au ratio de solvabilité de Bâle I, celui de Bâle
II, dit ratio « Mc Donough » apporte modifications :
Il élargit l’éventail des risques couverts, puisqu’il prend en compte les
risques de crédits, de marché et opérationnel.
Il instaure différents niveaux de calcul des exigences en fonds propres.
Il est censé améliorer la prise en compte des techniques de réduction des
risques.
59
La réglementation de Bâle II impose que le montant des fonds propres
effectifs soit au moins égal à 8% de la somme des actifs pondérées en fonction des
risques.
60
L’évaluation du risque du marché se fait selon deux approches : une
mesure standard normative, ou l’utilisation de modèles internes fondés
sur la notion de « value at risk » (VAR)1. La méthode VAR consiste à
déterminer la perte de valeur d’un actif résultant d’une évolution
défavorable du marché financier. Cette perte éventuelle doit être
couverte par les fonds propres de la banque.
L’évaluation du risque opérationnel se fait également à partir de trois
approches : approche de base, approche standard et approche avancée.
La banque évalue ce risque soit de façon forfaitaire pour l’ensemble de
ses activités, soit à partir d’indicateurs forfaitaires pour chacune de ses
activités, soit de façon plus élaborée à partir de modèles internes.
b- Le pilier 2.
Le « deuxième pilier» de Bâle II est consacré au processus de surveillance
prudentielle. Il incite les banques à améliorer leur expertise (processus interne
d’évaluation de l’adéquation du capital), tout en permettant aux autorités
prudentielles d’augmenter les exigences en fonds propres, par rapport au minimum
requis, lorsque c’est nécessaire, en fonction des caractéristiques propres à la
banque. C’est le processus de revue et d’évaluation par le superviseur.
1
Pour plus de détails voir HULL. J (2007) : Gestion des risques et institutions financières. Pearson-éducation.
61
le niveau des fonds propres qui leur est nécessaire, à partir de leurs propres
systèmes de mesure des risques. En pratique, les approches retenues peuvent varier
d’une banque à l’autre.
c- Le pilier 3.
Ce « troisième pilier » vise à favoriser la discipline de marché dans le sens
de la transparence financière. Il exige des banques la communication des
informations de façon périodique, sur la structure et l’allocation de leurs fonds
propres, la nature de leurs expositions et les méthodes de mesure utilisées, afin de
permettre à leurs partenaires (actionnaires, prêteurs, investisseurs…) d’avoir une
image réelle de l’adéquation de leur fonds propres.
Pour établir l’équilibre financier des banques, la loi prévoit quatre mesures
principales.
Le capital minimum des banques est fixé depuis 1989 à 100 millions
de dirhams.
Le coefficient de solvabilité déjà évoqué plus haut est fixé à 8%.
Le coefficient de liquidité ; rapport minimum quotidien que les
banques doivent garder entre leurs actifs disponibles ou réalisables
et leur dettes à court terme est fixé à 60%.
Le coefficient de division des risques : rapport maximum que les
établissements de crédit sont tenus de respecter entre le total des
crédits accordés à un même client et leurs fonds propres est fixé à
10%.
63
Pour ce qui concerne la régulation et la surveillance du marché boursier, un
ensemble de règles a été établi tenant compte des aspects informationnels
prudentiels relatifs à l’investigation et aux pouvoirs de sanction.
L’information des actionnaires doit se faire 15 jours au moins avant
la tenue de l’assemblée générale ordinaire contenant l’ordre du jour,
les projets de résolution du conseil, les comptes de l’exercice écoulé
accompagnés du rapport des commissaires aux comptes.
Les sociétés faisant appel public à l’épargne sont tenues de publier
dans un journal d’annonces légales et dans 20 jours qui suivent la
tenue de leur assemblée générale ordinaire, le bilan, le compte de
produits et charges, l’état des soldes de gestion, le tableau de
financement….
Les sociétés cotées en bourse doivent publier dans un journal
d’annonces légales, dans les trois mois qui suivent chaque semestre
de l’exercice au plus tard :
Le montant du chiffre d’affaires comparé à celui du semestre
écoulé.
Une situation provisoire du bilan arrêté au terme de semestre
écoulé.
1
JARI. H (2007) op cit, p 404.
65
supervision »1. Une réforme en profondeur apparaît nécessaire dans le but d’établir
la confiance dans les mécanismes de régulation de l’économie mondiale.
A- En Europe.
1
MOHAN. R (2009) : Emergence d’une ébauche de régulation financière : défis et dynamique. Revue de la stabilité
financière n° 13 septembre, P 109.
66
Quant au conseil européen du risque systémique, il aura la possibilité
d’alerter les Etats sur la constitution de bulles sur les marchés d’actifs financiers
ou immobiliers.
B- Aux Etats-Unis
Dans le cadre de cette nouvelle loi, l’autorité de la SEC sur les agences est
accrue. Il s’agit de banaliser les agences auprès des investisseurs en abolissant toute
mention faisant référence statutaire aux agences dans les exigences d’évaluation
des produits financiers, l’objectif est ainsi de forcer les investisseurs à faire leur
propre évaluation des risques incorporés dans les produits qui leur sont proposés1.
C- A L’échelle mondiale.
1
AGLIETA. M (2011) : « La régulation des marchés des capitaux ». Alternatives Economiques, n° 87.
68
Un ratio d’endettement pour éviter un endettement excessif, en plus
des exigences de fonds propres.
Un durcissement des normes de liquidité, avec notamment un
matelas d’actifs liquides pour les problèmes de liquidités à court
terme et une meilleure symétrie entre les échéances des actifs et des
passifs1.
1
Liquidité à court terme : Liquidty coverage rato :
Stocks d' actifs liquides de haute qualité
100%
Flux nets de cash sur 30 jours
Liquidité à long terme (1 an) : Net Stable funding ratio :
Ressources longues et stables
100%
Emplois stables
69
CONCLUSION GENERALE.
Au niveau chapitre, nous nous sommes arrêtés sur les risques générés par
cette dynamique financière. La typologie de ces risques a été analysée de façon
synthétique tout en mettant en exergue le risque systémique. Ce risque, parce qu’il
n’a pas été pris en considération durant ces dernières décennies a débouché sur la
crise financière qui a éclaté aux Etats-Unis et qui en si peu de temps a envahi la
planète tout entière et dont les conséquences ont été catastrophiques à tous les
niveaux.
70
La réforme de la régulation financière s’impose dans ses aspects macro et
micro prudentiels. Bâle III, a durci les règles de contrôle des banques. A l’échelle
internationale le FMI s’est confié le rôle d’analyse du risque systémique en
coordination avec le conseil de stabilité financière qui a remplacé le forum de
stabilité financier depuis la réunion du G20 en 2009. Des autorités de contrôle
prudentiel ont été créées aux USA et en Europe et dont le rôle est d’analyse le
risque systémique. Au Maroc, le système de régulation est fragmentaire et
nécessite d’être reformé pour se mettre au diapason des standards internationaux
dans le but est d’assurer la stabilité financière.
71
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université de Nice-Sophia Antipolis.
75
TABLES DES MATIERES
SOMMAIRE ........................................................................................................... 1
Remerciements ........................................................................................................ 2
Introduction générale .............................................................................................. 3
Chapitre I : Le système financier mis en place : architecture et fonctionnement... 5
Introduction. ....................................................................................................... 5
Section I : Les mutations financières des années 80 et leurs implications. ....... 6
§ I : Les tendances de la finance internationale depuis les années 80. ........................................................ 6
I- La séquence : déréglementation – innovation -nouvelle réglementation .......................................... 7
II- La mobilierisation du financement de l’économie. ......................................................................... 9
III- La globalisation financière. .......................................................................................................... 10
§2 : Les implications de ces mutations financières. .................................................................................. 11
77