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SOMMAIRE

SOMMAIRE...............................................................................................................1
Remerciements............................................................................................................2
Introduction générale...................................................................................................3
Chapitre I : Le système financier mis en place : architecture et
fonctionnement....................................................................................................5
Introduction.......................................................................................................5
Section I : Les mutations financières des années 80 et leurs implications........6
Section II : Les mutations du système financier marocain.............................13
Conclusion du premeir chapitre......................................................................24
Chapitre II- les risques inhérents au fonctionnement du nouveau système
financier.............................................................................................................26
Section I- Analyse des principaux risques : cadre conceptuel........................28
Section II- la crise financière de 2007 : le risque systémique et ses
répercussions...................................................................................................37
Conclusion du deuxième chapitre...................................................................47
Chapitre III- la régularisation du système financier : le rôle de la surveillance
prudentielle........................................................................................................48
Section I- Les principes et organes de la supervision prudentielle.................49
Section II- le contenu de la supervision prudentielle, les modalités de son
organisation et ses limites...............................................................................55
Conclusion générale...........................................................................................72
Bibliographie......................................................................................................74

1
REMERCIEMENTS

2
INTRODUCTION GÉNÉRALE

Le Maroc, à l’instar des autres pays en développement, s’est lancé dans un mouvement de
libéralisation de son économie depuis le début des années 80, pour se mettre au diapason de ce qui se
déroulait à l’époque à l’échelle internationale. Il faut rappeler que cette période était caractérisée par
l’enlisement des pays du Sud dans ce qui s’appelait la crise de l’endettement extérieur. La plupart de
ces pays étaient dans l’incapacité d’honorer leurs engagements en matière de remboursement de la
dette extérieure.

Le rééchelonnement de cette dernière était conditionné par l’application d’une thérapie universelle
concoctée par le Fonds monétaire internationale et la banque Mondiale. Le débat d’antan portait
alors sur la manière de sortir de cette crise qui a secoué tous les pays en développement et dont les
répercussions ont été dramatiques tant sur le plan économique que social 1.

Dans ce contexte, aucun pays ne pouvait se soustraire au diktat des institutions financières
internationales et c’est dans ces conditions que le Maroc a procédé à la restructuration de son
économie en appliquant un plan de rigueur appelé plan d’ajustement structurel (PAS). L’objectif non
avéré de cette stratégie était en fait, de transformer ces économies en difficultés, en des économies
orientées vers l’extérieur et productives de suffisamment de richesses pour rembourser leurs dettes
envers les pays riches2. Tous les pans de l’économie sont touchés par ce remue-ménage y compris le
secteur financier qui nous intéresse ici à plus d’un titre.

En effet, les pouvoirs publics marocains ont initié un train de réforme financière dont l’objectif est de
stimuler le rôle du système financier en matière de couverture des besoins en financement.

Après deux décennies de réforme, le Maroc dispose aujourd’hui d’un système financier moderne,
diversifié et libéralisé. Le secteur financier a basculé d’un système caractérisé par le dirigisme financier
à un système de libéralisation financière3.

1
Se référer aux statistiques relatives au chômage qui a atteint des proportions au précédent, ainsi qu’aux déficits
budgétaire et de la balance courante qui ont frisé des seuils insupportables :le déficit extérieur représentait 12,5%
du PIB, le déficit du trésor 14% du PIB, le taux d’endettement a atteint 60% et le coefficient d’endettement 40%.
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≥ 100% ≥ 100%
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2
ALAOUI. A. (1992) « Financement et compétitivité économiques le cas du Maroc » thèse pour le Doctorat
d’Etat Es Sciences économiques. Université Mohammed V Agdal.
Association des économistes marocains (AEM) (1993) : bilan décennal du PAS et perspectives de l’économie
marocaine. Numéro spécial octobre.
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3
ABOUCH. M. (1992) « libéralisation financière et développement économique au Maroc », thèse pour le
Doctorat d’Etat, Université de Poitiers France.
VERNET. B. (1994) « libéralisation financière et développement économique : une revue » Revue d’économie
financière n°29.
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≥ 100% ≥ 100%
Flux nets de cash sur 30 jours Emplois stables
3
Dans cette étude, nous allons présenter les mutations subies par le système financier marocain, ceci
va nous permettre de mettre en relief le processus des réformes entamées ces dernières décennies et
d’en souligner le contenu. C’est l’objet du premier chapitre, au niveau du deuxième chapitre, nous
analyserons les risques générés par la mise en place de ce système financier libéralisé. Le troisième
chapitre sera consacré à la régulation de ce système financier. Nous présenterons l’arsenal
réglementaire mis à place. Les différentes lois promulguées seront analysées. Nous nous arrêterons
aux leurs limites également.

4
Chapitre I : Le système financier mis en place : architecture et
fonctionnement.

Introduction.
Depuis le début des années 80 qui coïncidait avec la crise de l’endettement extérieur, les systèmes
financiers nationaux et internationaux ont subi des mutations financières profondes. La profondeur de
ce mouvement a été telle que le processus ainsi engagé paraît de nos jours irréversibles.

Ce mouvement libéral transnational qui a balayé toute la planète a donné naissance à un nouveau
paysage financier tant à l’échelle nationale qu’internationale et permis de lever de nombreuse
contraintes réglementaires. Il a en même temps favorisé l’innovation financière dont les avantages
pour les agents économiques notamment les ménages et les entreprises sont incontestables 1.

Dans les pays du Nord, l’innovation financière est soit d’origine privée comme ce fut le cas aux Etats-
Unis d’Amérique, soit d’origine publique, l’expérience de la France est à cet égard édifiante. Quant au
Japon, elle est la résultante de la synergie créée entre le secteur public et le secteur privé.

Pour les pays du Sud, ce mouvement de libéralisation financière était conçu et perçu plutôt comme
une réponse à la crise financière des années 80 2.

C’est donc dans ce contexte caractérisé par la globalisation des marchés et la mondialisation de
l’économie, que le Maroc a été amené et contraint à rénover son système financier pour qu’il puisse
générer les financements nécessaires à son développement.

Deux axes constituent l’ossature de ce chapitre, dans un premier temps, nous allons évoquer les
mutations financières qui ont marqué les années 80 et qui se sont poursuivies jusqu’à nos jours, au
niveau du deuxième axe, nous présenterons l’architecture du système financier en mettant l’accent
sur les réalisations les plus importantes.

Section I : Les mutations financières des années 80 et leurs implications.


Au niveau de cette section, nous nous arrêterons sur les grandes tendances qui ont caractérisé la
finance internationale et les implications de cette mouvance sur les opérateurs économiques.
1
Les innovations financières ont remédié à l’inadéquation des structures financières traditionnelles. Voir les
développements ultérieurs.
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2
BOURGUNIAT. H (1986) : l’économie internationale au tournant, in BOURGUNIAT. H et Mistral. J : la crise
de l’endettement international, acte II, Economica.
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§ I : Les tendances de la finance internationale depuis les années 80.
Trois grandes tendances seront évoquées à savoir :

 Déréglementation – innovation -nouvelle réglementation


 Promotion de la finance directe ou mobilierisation du financement de
l’économie
 Globalisation/internationalisation financière.

I- La séquence : déréglementation – innovation -nouvelle réglementation


La distinction entre la déréglementation et l’innovation financière paraît difficile à faire dans la mesure
où elles peuvent être comprises comme étant les deux facettes du même phénomène.

Historiquement, on constate que la plupart des lois qui régissent l’activité financière ont été
introduites dans les années 30 à la suite des crises bancaires de la fin des années 20 et début des
années 30. Le cloisonnement des marchés financiers et l’administration des taux d’intérêt dans le sens
de l’application de la politique des taux d’intérêt réels négatifs 1 pour encourager l’effort de
l’investissement étaient, à l’époque les principaux domaines régis par ces réglementations. Dans la
plupart des pays, des barrières institutionnelles et géographiques ont été créées pour séparer les
banques de dépôt des banques d’affaires ou d’investissement.

Aux Etats-Unis d’Amérique, le MCFADDEN Act de 1927 interdisait aux banques commerciales de
s’implanter en dehors de leur Etat d’origine pour éviter la constitution des monopoles.

Le banking act de 1933, connu sous le nom de Glass-steagall act, établit une séparation stricte entre
les activités bancaires et les opérations sur titres.

La pratique des taux d’intérêt administrés constituait l’autre moyen de contrôler l’intermédiation
financière. Le banking act américain contenait ainsi une disposition, connue sous le nom de
« Réglementation Q » qui interdisait la rémunération des dépôts à vue et plafonnait la rémunération
des dépôts à terme et des comptes d’épargne. Cette réglementation fut éliminée lorsque «the
depository institution deregulation and monetary control act » s’appliqua en mars 1980. En France,
l’administration des taux d’intérêt s’est traduite par des plafonds imposés aux taux d’intérêt versés sur
les dépôts ainsi que par des réductions de taux d’intérêt sur certains prêts bénéfices, sachant
pertinemment que la part des prêts bénéficiant d’un taux d’intérêt préférentiel se situait aux environs
de 45% des prêts accordés.

1
Au Maroc, on parle de « politique d’argent bon marché »
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Les pays en voie de développement n’ont pas échappé à la règle. Les taux d’intérêt ont été largement
administrés et maintenus à un niveau artificiellement bas dans le but de réduire la charge financière
de l’entreprise et par conséquent d’encourager l’investissement. A cette répression financière s’ajoute
l’inadéquation des structures financières caractérisées par le dualisme financier 1.

On constate alors qu’à partir du moment où l’on juge que le coût d’opportunité des réglementations
devient prohibitif pour les agents économiques, on cherche à utiliser de nouveaux instruments
financiers ou de nouvelles techniques pour contourner les contraintes réglementaires et à mesure que
ces techniques financières se développement les pouvoirs publics sont amenés à s’adapter à ces
innovations en modifiant ou en éliminant les pans de la réglementation devenus alors vétustes pour
remédier aux distorsions des prix constatés au sein des marchés financiers qui font l’objet de cette
réglementation. La volatilité des taux d’intérêt et des taux de change à la fin des années 70 et au cours
des années 80 ont accentués ces distorsions rendant par là-même les anciens systèmes financiers
sous-optimaux et non efficaces.

La déréglementation et l’innovation financière avaient justement pour objectif de réduire cette sous-
optimalité.

Les banques peuvent développer et pousser leurs activités jusqu’aux limites autorisées. En France, par
exemple; le financement du déficit public et la nécessité d’augmenter la capacité des banques
nationales à affronter la concurrence internationale ont largement contribué à provoquer la
déréglementation afin de favoriser l’innovation financière visant soit à transférer les risques de
variation des prix, soit à créer de nouvelles formes de financement.

Néanmoins, la déréglementation ne doit pas signifier absence de réglementation. On est loin du


libéralisme exacerbé des années 20, une nouvelle réglementation est venue remplacer les dispositifs
institutionnels antérieurs et l’on parle de réglementation prudentielle inspirer en matière bancaire des
travaux de Bâle I. Des codes de déontologie ont été établis et des règlements sur les offres publiques
d’achat (OPA) et les délits d’initiés ont élaborées partout dans le monde. Le deuxième aspect de cette
mouvance financière est la mobilierisation des financements.

II- La mobilierisation du financement de l’économie.


Cette seconde caractéristique est synonyme de désintermédiation financière. Elle consiste en la
substitution de financement par titres de créances négociables au financement via le crédit bancaire 2.

1
SHAW. ES (1973) : « Financial deepening in economic development », Oxford university press.
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2
TABATONI. P et ROURE. F (1988) : « la dynamique financière », édition des organisations.
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Ces titres peuvent être les billets de trésorerie émis par les entreprises, les certificats de dépôts
négociables qui sont le fait des banques, ainsi que les bons du trésor négociables. A côté des titres de
créances négociables qui concernent le marché monétaire dans son acception la plus large, se sont
développés d’autres nouveaux produits financiers à savoir les produits de la famille des obligations
(les obligations à taux variable ou révisables, les obligations échangeables etc.….) les produits de la
famille des actions, les produits hybrides les produits collectifs (OPCVM, les fonds communs de
placement…) mais la véritable novation vient plutôt de l’apparition des produits dérivés dits de
couverture tels les swaps et les options.

A travers, les innovations de produits, c’est la promotion de la finance directe qui est visée. Les agents
économiques à besoin de financement peuvent se procurer des financements par l’émission des titres
sur le marché primaire sans passer par l’intermédiaire de la banque 1. Il s’agissait d’opérer le passage
d’une économie d’endettement caractérisée par la profitabilité structurelle faible de l’activité
productive, le financement bancaire de l’économie et la régulation monétaire par le contrôle du
crédit, à une économie de marchés de capitaux où le financement doit se faire par les fonds propres et
l’émission de titres.

Après avoir présenté cette caractéristique de ces mutations financières, nous en évoquerons la
dernière.

III- La globalisation financière.


L’innovation financière et la déréglementation ont abouti au phénomène de globalisation.

La constitution d’un vaste marché de capitaux sur lequel existe un continuum d’actifs financiers
fonctionnant en continu, vingt quatre heures sur vingt quatre en est la manifestation évidente.

Ce grand marché global évolue et se développe au rythme des besoins des grandes multinationales et
des investisseurs institutionnels qui opèrent dans toutes les devises au gré de leurs anticipations.

Ce mouvement de globalisation a été rendu réel et amplifié par des progrès de technologie qui
accroissent la rapidité et les facilités avec laquelle les capitaux peuvent être transférés d’une place à
l’autre. Les séismes financiers qui ont secoué la planète notamment la crise financière de 2007 dont
l’épicentre est les Etats-Unis d’Amérique et dont les conséquences ont été dramatiques tant sur le
plan économique que social, sont révélateurs de l’interconnexion et de l’internationalisation de ce
type de marchés de capitaux2.

1
RENVERES. F (1985) : une approche du concept d’économie d’endettement. Cahiers du CERNEA n°6.
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2
CARPANIS. A : La globalisation est-elle déstabilisante ? Problèmes économiques 15-22 Mars 1995.
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Cela étant, se pose alors la question suivante. Pourquoi toutes ces mutations financières et quelles en
sont les implications.

§2 : Les implications de ces mutations financières.


Les implications sont tellement nombreuses qu’il est difficile de les évoquer de façon exhaustive, nous
nous limiterons à quelques unes.

 D’abord, il convient de souligner que ces mutations ont donné naissance à un


système financier efficace. En effet l’élargissement de la palette des produits
financiers mise à la disposition des agents économiques a permis à ces derniers
d’avoir accès à des financements plus souples : les titres de créances négociables tels
que les billets de trésorerie disposant d’un marché secondaire facilitent une gestion
active des bilans. Il a permis enfin des financements moins risqués. Les nouveaux
instruments financiers offrent la possibilité aux agents économiques de se couvrir
contre les risques de variation des taux d’intérêt et de change. On pense aux
options, aux swaps et autres instruments de gestion de risque. Nous y reviendrons
ultérieurement.
 L’intégration des marchés des capitaux accroît leur efficacité allocative dans la
mesure où ils permettent une meilleure mobilisation de l’épargne et son affectation
dans des emplois beaucoup plus productifs évitant par là tout financement à
caractère inflationniste1.
 Les mutations financières ont opéré une rupture avec la gestion financière
traditionnelle. Désormais un financement ou un placement est considéré comme
une matière première. Il fait l’objet d’un marché, il s’achète, se stocke, se
transforme, vend, subit les mêmes risques de dépréciation et d’approvisionnement,
il doit donc faire l’objet d’un suivi et d’une recherche d’optimisation ; ainsi l’achat
d’un financement doit intervenir au meilleur moment et au meilleur coût et non pas
au moment du besoin. La vente doit être considérée comme opération réalisable à
tout moment indépendamment des dates d’échéances contractuelles. La possibilité
de substituer des instruments négociables aux outils traditionnels permet toute
transaction, tout arbitrage. Les opportunités du marché peuvent ainsi être exploitées
avantageusement. Les nouveaux instruments permettent donc d’améliorer la
rentabilité financière. Ils sont devenus de ce fait, une véritable source de profit pour
l’entreprise.

1
CHEBALIER. M. (2011) : comment les marchés financent les entreprises. Alternatives économiques n°87, 1 er
trimestre.
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Naturellement, à ces avantages doit correspondre un prix à payer. Ce prix n’est autre que l’instabilité
et la vulnérabilité croissantes qui caractérisent les nouveaux systèmes financiers. Ces derniers ont
tendance à sur-réagir aux chocs extérieurs rendant les prix des actifs financiers plus volatils et les
crises plus probables.

D’une manière générale, on constate que l’environnement financier s’est profondément transformé
en l’espace d’une décennie. Ce mouvement qui parait irréversible a débouché sur la déréglementation
des systèmes financiers, le foisonnement des innovations financières et sur la globalisation des
marchés des capitaux et a entraîné des changements dans le comportement des agents économiques
(Etat, entreprises et ménages) ainsi que dans les méthodes de gestion des bilans.

Qu’en est-il alors au Maroc.

Section II : Les mutations du système financier marocain.


C’est dans ce contexte de mondialisation de l’économie et de globalisation des marchés financiers,
que les pouvoirs publics1 ont été amenés à entreprendre la réforme et la modernisation du système
financier pour le rendre apte à suivre les transformations que doit subir l’économie marocaine dans le
but de s’intégrer dans ces conditions avantageuses à l’économie mondiale.

Cette intégration2 ne peut se réaliser que grâce, à la stabilité du taux de change qui nécessite un
équilibre durable des paiements extérieurs et le maintien des réserves de change à un niveau
satisfaisant, et à la stabilité des prix par la mise à la disposition de l’économie des liquidités suffisantes
qui écarte le spectre de l’inflation.

La réalisation de ces conditions suppose donc un système financier, solide, organisé et efficace, apte à
promouvoir l’épargne et l’investissement, pierre angulaire du développement économique.

Au niveau de cette section, nous allons tout d’abord présenter les caractéristiques de l’ancien système
financier en mettant en relief ses limites et ses faiblesses, nous nous arrêterons ensuite sur les
principales réformes financières entreprises depuis plus de trois décennies.

§1- Le dirigisme financier et ses conséquences.


La stratégie de financement adoptée par le Maroc avant les années 80 s’appuyait sur deux éléments
essentiels.

1
En fait, la réforme du système financier fait partie du programme d’ajustement structurel (PAS) imposé par le
FMI et la banque mondiale à tous les pays qui demandent le rééchelonnement de la dette extérieure.
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Idem.
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 d’une part, la place de choix réservée à la mobilisation de l’épargne étrangère à
travers les emprunts extérieurs dans le financement du développement
économique.
 et d’autre part, l’intervention directe de la puissance publique dans l’orientation et
l’affection des ressources nationales disponibles1.

Une analyse rapide des différents plans de développement qui se sont succédé depuis l’indépendance
du Maroc jusqu’au début des années 80 permet de constater que les ressources financières en
provenance de l’étranger ont pris, au fit du temps, une importance démesurée dans le financement de
l’économie. Ainsi à la veille de la crise financière qui a frappé le pays de plein fouet, les ressources
extérieures intervenaient pour 50% du total des ressources utilisées par le Maroc pour son
développement. Le financement externe était facile, bon marché, et en abondance, ce qui a
encouragé les pouvoirs publics à recourir à ce que l’on appelle « effet de levier financier »2, puisque le
coût moyen du capital ne dépassait guerre 4,2%. Toutefois, ils ont été piégés par cette manne
financière, car ils ont fait dépendre étroitement le développement du pays des ressources extérieures.

Le deuxième élément de cette stratégie et qui nous intéresse davantage ici, réside dans le dirigisme
financier. Celui-ci consistait de façon concrète, en la réglementation du système financier. Les
pouvoirs publics cherchaient, à travers la régulation administrative, à orienter et à fournir des
ressources financières bon marché aux secteurs juges prioritaires (l’agriculture, le tourisme et
l’industrie).

Cet interventionnisme financier a pris de l’ampleur par le biais de plusieurs actions dont notamment :

 L’action sur les taux d’intérêt à travers l’adoption d’une politique des taux d’intérêt
maintenus à un niveau artificiellement bas.
 L’application d’une politique d’allocation sectorielle des capitaux soit par des
enveloppes du crédit, soit par la bonification des taux d’intérêt. L’action la plus
répandue était l’encadrement du crédit qui pénalisait les banques les plus
dynamiques et les entreprises les plus performantes.
 La spécialisation des institutions financières : les banques commerciales d’un côté et
les organismes financiers spécialisés (OFS) de l’autre côté. Ces derniers intervenaient
chacun dans un secteur bien déterminé le crédit immobilier et hôtelier avait pour
1
ABOUCH. M : Réforme du système financier et financement de l’économie : évaluation de l’expérience
marocaine. Colloque international : Policy Refoms Growth and Development. Université libre de Bruxelles et
Université Moulay Smail, 20-22septmebre 2001, Meknes Morocco
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2
CHARREAUX. G (1994) : « Finance d’entreprise », LITEC.
GOFFIN. R (1999) : « Principes de Finance moderne », Economica
BARREAU. J et DELAHAYE. J (2009) : « Gestion financière » DUNOD.
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prérogative d’intervenir exclusivement dans le secteur de l’immobilier et de
l’hôtellerie. Aucune autre banque n’avait le droit de le concurrencer. Donc chaque
catégorie intervenait dans un domaine bien précis qui devenait avec le temps, sa
chasse gardée, mais en fait, ce cloisonnement est préjudiciable car il crée des
distorsions au niveau des coûts des financements. L(entreprise qui demande un
crédit va le faire en acceptant les conditions imposées par l’organisme concerné.
 La dernière action consiste en la restriction des mouvements des capitaux par
l’institution du contrôle de change.

Cette approche a eu des répercussions négatives sur le développement financier matérialisées, entre
autres, par la spécialisation à outrance et le cloisonnement des circuits financiers et par là même sur le
développement économique.

De plus, le retournement de la conjoncture internationale dans la deuxième moitié de la décennie


soixante dix, entrainant dans son sillage, la raréfaction des moyens de financement et une hausse
vertigineuse des taux d’intérêt (le LIBOR est passé de 7,75% en 1975 à 14,5%M en 1980 ; il a été
doublé en l’espace de cinq ans rendant ainsi le service de la dette externe très cher) a vite révélé les
limites et les contradictions des modèles et stratégies de financement adoptés jusqu’alors. La crise
financière de 1983 marque la fin de cette période « d’aisance financière » et fait voler en éclats les
anciennes structures financières jugées inappropriées. Quelle est l’alternative alors ?

§2- La libéralisation du système financier.


L’alternative à cette impasse puise ses racines dans le contexte financier international. Il faut
libéraliser le système financier en mettant en place des structures financières à même de « générer un
flux d’épargne aussi important que possède, régulier et de long terme, lequel flux doit être
productivement utilisé »1. Il faut créer les conditions d’une croissance auto-entretenue c’est-à-dire
dont le financement doit s’appuyer surtout sur la mobilisation des ressources nationales. Ceci ne peut
se faire que par la modernisation du système financier, c’est pour cette raison que nous allons discuter
dans un premier temps des caractéristiques d’une économie de marchés des capitaux vers laquelle
tendent les structures financières mises en place à travers les reformes financières entreprises. Nous
nous arrêterons ensuite sur l’impact de ces réformes en mettant en relief la configuration du nouveau
système financier marocain ainsi que les résultats qui en découlent.

I- Les principaux axes de la libéralisation du système financier.


La libéralisation financière est considérée comme une condition nécessaire de la mobilisation des
ressources nationales. Les axes principaux de ce mouvement financier libéral peuvent être résumés
dans les points suivants :

1
ABOUCH. M (2001) Op cit. p .3.
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12
 Une libéralisation des taux d’intérêt débiteurs et créditeurs. Les taux débiteurs ne
doivent pas se situer à un niveau qui pénalise l’effort de l’investissement. Les taux
créditeurs doivent être, quant à eux suffisamment attrayants pour la mobilisation de
l’épargne.
 L’émergence des structures financières concurrentielles pour mettre fin au
cloisonnement des circuits financiers c’est l’un des apports de la loi bancaire de 1993
qui a mis fin à ce cloisonnement par l’intégration du concept de la banque
universelle1.
 Le développement des marchés des capitaux dans le but d’encourager l’épargne à
long terme et par conséquent de créer les conditions d’un financement non
monétaire et stable de l’investissement en terme d’extension ou de création
d’entreprise2.
 La recherche des moyens adéquats d’intégration de l’épargne informelle aux circuits
de financement formel dans le but de réduire le dualisme financier 3.
 Et sur le plan externe, la libéralisation du régime de change et l’adoption d’une
politique active de taux, de change dans le but de réduire les effets du marché de
change parallèle et endiguer la fuite des capitaux. Le tout pour favoriser et optimiser
la mobilisation des ressources en devises.

Les éléments qui constituent le socle de cette nouvelle dynamique marquent le retour en force des
mécanismes du marché et constituent de ce fait la rupture avec les anciennes structures financières
qui présentaient des rigidités au niveau des prix et des quantités.

Il faut préciser que le Maroc a adopté une approche graduelle des réformes 4.

1
ZOUIRI. L (2007) : les réformes du secteur bancaire dans une économie en voie de libéralisation : le cas du
Maroc. Thèse de Doctorat, université de Nice-Sophia Antipolis.
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2
ARNOUD. D (1995) : les marchés des capitaux en France.
BERRADA. M. A. (1998) : les nouveaux marchés des capitaux au Maroc, SECEA. Maroc.
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3
Hugon. Ph (1996) « Dualisme financier ou segmentation des circuits financiers en Afrique » Annales marocaines
d’économie n°17 automne.
LELART .M. (1990) « La tontine : pratique informelle d’épargne et de crédit de crédit dans le pays en
développement. UREF. Paris
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4
SEBASTIEN .E. (1987) : « Comment programmer les mesures de libéralisation économique dans les pays en
développements, mars
13
Après avoir présenté, les grandes caractéristiques de la nouvelle configuration du système financier,
nous présenterons maintenant les principes réformes entamées.

II- Les réformes financiers et leur impact : le cas du Maroc.


La référence à l’expérience du Maroc va nous faciliter l’illustration de la problématique que nous
venons de développer. Sans prétendre à l’exhaustivité, nous rappellerons les différentes réformes qui
ont vu le jour, après quoi nous reviendrons sur leur portée.

A- Les principales réformes du système financier.


Le système financier a connu une refonte de son cadre juridique. Le secteur bancaire a fait l’objet en
1993 d’une importante réforme, largement inspirée de l’expérience internationale et consolidée par la
promulgation du dahir portant loi 1-39-147 de 6 Juillet 1993 relatif à l’exercice de l’activité des
établissements de crédit et de leur contrôle. Cette loi bancaire a permis la déréglementation de
l’activité bancaire, la suppression des emplois obligatoires, le renforcement de la réglementation
prudentielle et la modernisation des instruments de la politique monétaire.

Ce dispositif juridique a été renforcé par deux lois : La loi 76-03 portant statut de BANK AL MAGHRIB
et la loi 34-03 relative aux établissements de crédit et organismes assimilés promulguées
respectivement 23 Novembre 2005 et 14 Février 2006. Le but de renouveau est de se rapprocher des
standards internationaux et plus particulièrement et plus particulièrement des principes du comité de
BALE.

En fait, ce qui est recherché à travers ces lois est l’instauration d’un climat de concurrence dans le
secteur bancaire à travers la banalisation des circuits de financement, la déspécialisation et la
suppression des privilèges fiscaux et autres.

A cet égard, on constate que la libéralisation de l’activité bancaire a été rendue possible
progressivement dans les années 90, par le désencadrement du crédit institué en janvier 1991 1, la
libéralisation des taux d’intérêt qui a commencé avant le désencadrement du crédit. Celle-ci a été
progressive touchant les taux créditeurs puis s’étendant aux taux débiteurs en octobre 1990. Le
refinancement à taux directeur de bank AL MAGHRIB est la troisième mesure qui a marqué la
libéralisation de l’activité bancaire. Dorénavant, les établissements de crédit ne peuvent se refinancer
qu’en recourant au marché monétaire dans sa version développée, en tenant compte du taux

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1
Selon la déclaration du gouverneur de BANK AL MAGHREB lors de la session du conseil du crédit, de la
monnaie et d’épargne du 10 Décembre 1990, le désencadrement du crédit a pour objet « de doter le secteur
monétaire et financier des moyens devant lui permettre de contribuer plus efficacement à la croissance, en
assurant aux opérateurs économiques les services financiers dont ils ont besoin et ce, au coût du marché  » in
BERRADA. M. A. (2007) « les techniques de banques, de crédit et de commerce extérieur au Maroc » Edition
SECEA, p .97.
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14
directeur de BANK AL MAGHRIB qui constitue la base du coût de refinancement. Ce taux directeur est
de l’ordre de 3,25%.

Le secteur bancaire qui a subi de profondes mutations est constitué de 55 établissements de crédit
dont 18 banques, 6 banques offshore, 13 associations de microcrédit et 7 sociétés intermédiaires en
transfert de fonds.

A côté de ce mouvement qui a touché le secteur bancaire, les marchés des capitaux ont subi
également des mutations profondes. Le marché monétaire a été élargi par la création du
compartiment des titres de créances négociables en 1995 tels que le billes de trésorerie, les bons du
trésor négociables etc. … Quant au marché financier, notamment le marché secondaire, la bourse des
valeurs de Casablanca a été rénovée de fond en comble, sa gestion s’est amplement modernisée,
confiée à une société privée dénommée société de bourse des valeurs de Casablanca (SBVC), société
anonyme dont le capital est détenu à part égales par l’ensemble des sociétés de bourse. En Décembre
2000, la société change de dénomination pour devenir la « Bourse de Casablanca » et transforme sa
structure de gestion en une société anonyme à conseil de surveillance et Directoire 1.

La bourse de Casablanca présente aujourd’hui, tout au moins sur le plan de l’infrastructure, les
caractéristiques d’un marché secondaire très sophistiqué.

Par ailleurs, pour encadrer ce processus financier libéral, éviter les délits d’initiés, protéger l’épargnent
et parer aux dérapages aux conséquences fâcheuses, des règles prudentielles ont été
institutionnalisées2.

Après deux décennies de réformes, le système financier s’est profondément transformé et n’a rien à
envier tout au moins sur le plan technique et réglementaire aux systèmes des pays avancés. Se pose
alors, la question ces réformes financières ont-elle permis d’atteindre les objectifs escomptés.

B- Les résultats de l’expérience marocaine.


La réponse à celle interrogation nous amène à faire les commentaires suivants.

Face au dispositif réglementaire impressionnant dont dispose le Maroc de nos jours, il est frappant de
constater un écart important entre les textes et les faits.

En effet, si la loi bancaire de 1993 a été promulguée c’était justement pour mettre en place des
structures financières concurrentielles, or ce que l’on constate est que le secteur bancaire est loin de

1
Voir BERRADA. M.A (2007), P 155.
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2
Le conseil déontologique des valeurs mobilières (CDVM) a été crée par le dahir portant loi n° 1-93-212 du 21
septembre 1993 et a pour mission de veiller au bon fonctionnement du marché des valeurs mobilières.
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15
cet objectif en ce sens qu’il continue toujours à fonctionner en tant que branche oligopolistique. Ainsi,
3 banques sur 18 en activité détiennent en 2008 plus de 65% du marché. Presque 85% du total actif
est entre les mains des 5 premières banques, ce qui dénote une forte concentration. Toutes les
banques pratiquent les mêmes taux d’intérêt, présentent presque les mêmes produits et s’entendent
à travers le groupement professionnel des banques au Maroc (GPBM) à afficher les mêmes
conditions1. Le LOBBY bancaire s’oppose énergiquement à la concurrence car elle réduit les marges
d’intérêt et par voie de conséquence le produit net bancaire. C’est ce qui explique d’ailleurs le niveau
élevé des taux d’intérêt.

En effet, le taux effectif global (TEG) qui est l’indicateur du coût du crédit est de l’ordre de 16% de nos
jours c’est ce qui explique également les rapports tendus entre l’entreprise et la Banque 2.

Quant à la finance du marché, elle a du mal à émerger. Le marché secondaire, en l’occurrence la


bourse des valeurs de Casablanca, quoi qu’il ait connu des transformations techniques et
technologiques profondes, son impact sur la sphère réelle reste très limité. Deux indicateurs suffisent
pour s’en convaincre. Le nombre de sociétés cotées en bourse est très réduit 44 en 1995, 49 en 1998
et 73 en 2007. Ce qui reste très peu significatif par rapport aux besoins en investissement au Maroc et
par rapport également aux autres pays à niveau de développement similaire comme l’Egypte (435), la
Jordanie (245) ou le Mexique (367)3. Qui plus est, ces sociétés sont dans leur majeure partie de
grandes entreprises. Les PME qui représentent la majorité des unités de production dans le secteur
producteur marocain sont quasi-absentes4.

Le deuxième indicateur qui nous semble pertinent pour évaluer l’impact de la bourse sur l’économie
est la capitalisation boursière par rapport au PIB qui était de 2% au début de la décennie 80, et ne
dépasse guerre 7% en 1992 pour atteindre 23 ?6% en 1996, 42,5% en 1998 grâce aux privatisations
dont la capitalisation relative atteint 40% en 1998 et en 2007, il culmine à 95,3% grâce aux
introductions en bourse telles que MAROC TELECOM et la Banque Centrale populaire 5.

1
Le secteur bancaire marocain fonctionne comme l’oligopole coordonné avec collusion explicite. Voir
FLOUZAT. D (1993) : Analyse économique. Masson JAIDI. L (1994) : « L’impact des réformes monétaires et
financière » sur le comportement du secteur bancaire » annales marocaines d’économie.
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2
CHEMLAL. M (2010) : financement des PME/PMI marocaines : instruments, contraintes et perspectives, thèse
de Doctorat, université Mohammed V Agdal.
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3
ABOUCH. M, ZOUIRI. L et MAAROUF. A : Les réformes financières au Maroc : quel impact. In ESSAID.M.
J (2011) : la réforme politique et économique.
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4
Les PME cotées en bourse représentent à peu près 12% des sociétés cotées en bouses et 0,1% des PME
nationales, voir CHEMLAL. M, op cit, P2000.
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5
« Depuis la cession de 35,73% de la société de fabrication de levure Soders en Février 1973, 73 autres opérations
ont été réalisées à fin 2010 » Voir l’Economiste du 12-13-14 Août 2011.
16
Comparativement aux autres places financières, ce rapport reste en deçà des performances d’un
marché émergent, malgré l’effort soutenu de réformes financières réalisées jusqu’alors.

Les raisons du déphasage constaté dans la pratique sont de tout ordre. Après plusieurs années de
réformes, on constate que le crédit bancaire reste toujours la source de financement la plus
convoitée1 dans la mesure où95% des concours à l’économie et 69% des créances sur le trésor sont
finances par les banques. Cela montre l’influence des facteurs de résistance d’une part, et d’autre que
l’économie marocaine fonctionne encore selon le modèle de l’économie d’endettement.

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1
MAAROUF. A (2001) : Contraintes de financement de l’économie marocaine. Thèse de Doctorat, université
Mohammed V, Agdal, Janvier.
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17
Conclusion du premeir chapitre
Dans les développements qui précédent, nous avons essayé de décrire le processus des mutations
financières qui a marqué ces dernières décennies.

Dans un premier temps, nous nous Sommes arrêtés sur les mutations financières à l’échelle
internationale. Ce qui nous a permis de voir comment les systèmes financiers nationaux ont évolué
donnant naissance à une finance internationale très intégrée et globalisée.

C’est justement dans ce contexte de globalisation financière que le Maroc a entrepris la réforme de
son système financier pour le mettre au niveau des standards internationaux.

L’approche adoptée par les pouvoirs publics a été progressive et s’est étalée sur plus de 2 décennies.

La libéralisation des taux d’intérêt, le désencadrement du crédit, la mise en place des structures
financières concurrentielles, le développement des marchés des capitaux, et l’adoption de la
surveillance prudentielle sont les traits marquants du nouveau système financier.

Il s’agit, en effet, d’un système financier, développé dynamique et diversifié, crée ainsi pour
accompagner l’effort du développement économique et humain dont a besoin le pays.

Néanmoins, il est à constater que les résultats obtenus en terme de performance économique restent
largement en deçà des projections, cela tient en fait aux faiblesses et limites qui caractérisent ce
nouveau système financier, notamment la vulnérabilité de ses principales composantes et les risques
que son fonctionnement implique.

18
Chapitre II- les risques inhérents au fonctionnement du nouveau
système financier
Les mutations des systèmes financiers, comme on l’a vu, au niveau du chapitre précédent ont abouti
au remodelage de l’environnement dans lequel les opérateurs économiques interviennent.

A ce titre, les institutions financiers et les entreprises sont passés d’un régime réglementé et moins
risqué à un univers libéral et plus risqué ce qui a modifié les enjeux stratégiques des acteurs et affecté
les conditions d’exercice de leurs métiers.

Comme le souligne ORLEAN.A1 « les faits ne laissent guère de doute : l’histoire de la finance se
confond depuis toujours avec l’histoire des crises. C’est ce dont témoigne à nouveau la dérégulation
intense qu’a connue la finance de marché depuis trente ans, laquelle a débouché sur une série de
désordres internationaux de grande ampleur ».

La finance moderne est par essence volatile et cette volatilité entraîne des risques. Elle est d’autant
plus risquée qu’elle pèse lourd. En effet, la finance, prise au sens strict de l’activité des bourses, des
marchés obligatoires et des banques représentent quatre fois le produit intérieur brut (PIB) mondial.

Elle pèse beaucoup plus dans les centres financiers qui ont choisi de s’insérer dans la mondialisation
comme paradis fiscal tels que les Pays-Bas (698.29%), L’Irlande (1394.3%) et le Luxembourg (1466.4%).

« Inutile de nier, comme l’écrit CHAYAGNEUX.CH 2, le pouvoir acquis par les marchés financiers. Ils
définissent une bonne partie des règles déterminant qui peut recevoir quels financements, à quelles
conditions de durée et à quels risques ».

De ce point de vue les acteurs économiques sont confrontés et menacés par une diversité de risques
qui guettent leurs activités et positions sur les marchés financiers qui présentent la caractéristique
d’être très spéculatifs3, et par conséquent très risqués4. L’évaluation des risques devient un facteur
déterminant dans la prise de décision.

1
ORLEAN.A (2011) : Pourquoi tant de crises, in Altératives économiques : « Les marches financiers » Hors-
Série n°87, 1er trimestre.
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2
CHAYAGNEUX. CH (2011): le combat de la régulation alternatives économiques hors série n° 87 1er trimestre
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3
STRANGE.S (1986) : « casino capitalisme » BASIL BLACKWELL.
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4
Parmi les acteurs des marchés, on trouve les fonds spéculatifs dont le nombre est de l’ordre 9500 et dont l’actif
est de 215 Milliards de dollards.
19
L’évaluation et la gestion des risques influencent donc de façon directe, les perspectives de
performance de la banque et de l’entreprise.

Le système financier marocain a été au bord d’une instabilité financière au cours des années 90
causée par les difficultés financières de deux grandes banques de la place en l’occurrence le crédit
immobilier et hôtelier(CIH) et la banque nationale de développement économique (BNDE). Sans
l’intervention des pouvoirs publics, cette crise aurait avoir des répercussions systémiques dans le
pays1.

Dans ce chapitre, nous allons présenter les principaux risques relatifs au fonctionnement de la finance
moderne dans la première section. La deuxième section sera consacrée à l’analyse du risque
systémique à savoir la crise financière de 2007.

Section I- Analyse des principaux risques : cadre conceptuel.


La montée en puissance des risques est la principale caractéristique de la finance mondiale. La
compréhension du risque financier et la capacité de le gérer de façon optimale sont au cœur des défis
auxquels sont confrontés les acteurs de cette finance mondialisée.

Nous nous arrêterons sur la manière dont est perçu le risque dans le domaine de la théorie financière
sans prétendre à l’exhaustivité au niveau premier point. Le second point sera réservé à l’analyse des
principaux risques pris en considération dans le cadre de la réglementation Bale II.

§1- Le risque dans la théorie financière


Le concept de risque et sa diversification sont au cœur de la gestion d’actifs et de portefeuille.
L’objectif de toute politique de placement est de chercher une forte rentabilité tout en contrôlant le
risque.

Il s’agit donc de sélectionner des portefeuilles dits « efficients » au sens qu’ils présentent le couple
rentabilité/risque le plus attractif2.

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1
LAMARQUE.E (2008) : Management de la banque : Risques relations client, organisation. PEARSON-
EDUCATION.
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2
JACQUILLAT.B ET SOLNIK.B (2002) : marchés financiers : gestion de portefeuille et des risques. DUNOD
FARBER.A et AL52008°/ Finance. Pearson-éducation
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20
Markowitz1 a introduit la théorie moyenne-variance, également appelée théorie de la frontière
efficiente, qui est une manière de choisir des portefeuilles optimaux en tenant compte à la fois des
gains espérés à savoir l’espérance mathématique des gains et l’incertitude de ces gains.

La rentabilité, le risque et la diversification sont les trois concepts essentiels de la théorie financière en
matière de gestion de portefeuille.

La rentabilité obtenue par un investisseur sur une action comprend le dividende que lui apporte ce
titre et la plus-value éventuelle qu’il en retire.

Le risque d’un investissement est la dispersion ou variabilité de sa rentabilité. Il est mesuré par la
variance des taux de rentabilité de l’investissement en question.

Etant donné que l’univers dans lequel sont prises les décisions financières, est incertain, on estime que
la rentabilité attendue d’une action est égale à la rentabilité espérée mesurée par l’espérance
mathématique des taux de rentabilité possible de cette action. Alors que le risque qui lui est associé
n’est autre l’écart-type des taux de rentabilité possibles 2.

La diversification est la possibilité d’inclure dans un portefeuille plusieurs actions pour réduire le
risque. Cette diversification est optimale dans ce cas où les taux de rentabilité sont corrélés de
manière parfaitement négative.

A la suite des travaux de MARKOWITZ, a été développé le modèle du marché. Ce modèle empirique a
servi de base pour définir le risque total d’un titre comme étant la résultante de deux types de risques
à savoir :

 Le risque systématique est égal au produit du coefficient de volatilité du titre pris en


question et la variance du portefeuille du marché.
 et le risque spécifique qui dépend étroitement des caractéristiques du titre.

Vers le milieu des années 60, a été développé le modèle d’équilibre des actifs financiers (MEDAF) qui
donne la relation entre rendement et risque non diversifiable, relation valable pour n’importe quel
portefeuille efficient ou non efficient et pour n’importe quel titre isolé 3.
1
MARKOWITZ.H.M 51959°/ PORTFOLIO SELECTION.YALE UNIVERSITY.
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2
SHARPE .W (1970) : Porfolio theory and capital markets MC GRAW-HILL
GOFFIN.R (1999): principes de Finances Moderne Economique
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3
Pour plus de détail voir. VIVIANI. J.L (1997) : Gestion de portefeuille. DUNOD
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21
Au début des années 80, l’environnement financier national et international devient très incertain. La
libéralisation financière imposant l’application des mécanismes du marché, rend les taux d’intérêt et
les taux de charge très fluctuants.

Sont apparus alors les risques qui leur sont associés à savoir le risque de taux d’intérêt et le risque de
charge.

Le risque de taux d’intérêt affecte surtout les titres qui offrent un revenu périodique fixe-le risque de
taux d’intérêt est la possibilité que l’évolution des taux d’intérêts compromettre la valeur d’un titre de
placement. Cette évolution résulte de la modification de l’équilibre entre l’offre et la demande de
capitaux.

Comme les taux d’intérêts changent, les prix de nombreux titres financiers fluctuent : ils baissent
généralement avec l’augmentation des taux d’intérêts et augmentent quand ces derniers baissent.

A coté de la variabilité des taux d’intérêts, on trouve la variabilité des taux de change, ce qui pose
problème pour les agents économiques qui travaillent à l’international. En effet, lorsqu’on détient des
créances et des dettes libellées en devises, on est exposé au risque de change qui se traduit par les
gains ou les pertes latentes ou constatées, ce qui ne manque pas d’influer sur les résultats

La notion de risque de change est liée à la notion de position de change qui est un inventaire de toutes
les opérations comptables avec l’étranger. La position de change dans une devise donnée, est définie
comme le solde entre les avoirs et les engagements un agent économique en cette devise. Cette
position est nulle si les engagements sont égaux aux avoirs. Elle est dite « longue » lorsqu’il y un
excédent des créances en devises, dans le cas contraire elle est appelée « courte ».

C’est sur cette base que l’entreprise encourt le risque de perte à la suite d’une évolution défavorable
des cours de change.

Des instruments de gestion de ces risques ont été inventés pour se couvrir contre d’éventuelles pertes
occasionnées par la variation défavorable des taux d’intérêt et de change tels que le swaps, les
contrats à terme, les options etc1.

1
Pour plus de détail se référer. GITMAN. L et JOEHNK .M (2008) : «Investissement et marchés financier ».
PEASON-EDUCATION
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22
§2- les risques conçus dans le cadre de BALE I et BALE II
Le ratio cooke est le premier accord de bale qui rapporte les risques pondérés aux fonds propres des
banques. Mis en appréciation en janvier 1993, il a rapidement été jugé insuffisant, notamment pour sa
conception des risques bancaires qui était trop étroite puisque limitée aux seul risque de crédit.

Le second accord de BALE (2004) a abouti à une nouvelle réglementation visant à mieux prendre en
compte la diversité des risques. Cet accord a travaillé à l’élargissement de l’éventail des risques
couverts puisqu’il a conçu trois catégories de risque à savoir, le risque de crédit, le risque de marché et
le risque opérationnel.

I- Le risque de crédit
Selon BERRAD.MA (2007) le crédit se caractérise dans le cadre du code de commerce du premier Août
1996, par la conjugaison de six éléments 1:

 la confiance du prêteur dans l’emprunteur.


 l’autorisation accordée par le prêteur, mettant à la disposition de l’emprunteur une
certaine somme d’argent.
 le délai ou le temps consenti par le prêteur pour le remboursement du prêt.
 la promesse de rembourser de l’emprunteur signifiée à travers la signature des
documents y afférents ;
 la rémunération du service ; l’intérêt que verse l’emprunteur au prêteur.
 le risque « potentiel » de l’opération que supporte le prêteur.

Le risque de crédit apparait lorsque l’emprunteur est dans l’incapacité d’honorer ses engagements
c’est-à-dire incapable de rembourser sa dette. Le risque de crédit est appelé également, le risque de
contrepartie lorsqu’il s’agit des transactions sur le marché financier et interbancaire ou risque de
faillite lorsqu’on parle de transaction sur le marché du crédit.

L’insolvabilité de l’emprunteur peut avoir des causes différentes :

 Le risque propre à l’emprunteur concerne les difficultés spécifiques à l’emprunteur


(mauvaise gestion, qualité des ressources humaines, problème de commercialisation
etc...).
 le risque professionnel lié à la conjoncture du secteur d’activité économique.

1
BERRADA. M. A (2007) : les techniques de banque, de crédit et de commerce extérieur au Maroc. Edition
SECEA
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23
 Le risque général : c’est lorsque l’insolvabilité de l’emprunteur découle des facteurs
externes issus de la situation politique et économique du pays ou il exerce son
activité.
Ce risque qui, d’après certains auteurs représente jusqu’à 80% du bilan 1, s’identifie à travers une
exposition qui est une donnée comptable disponible (encours, valeur de l’engagement etc.….). Son
existence est motivée par une action délibérée de banque (décision d’octroi du crédit et engagement)
et sa matérialisation résulte de la défaillance de la contrepartie.

Lorsque ces incidents s’avèrent passagers, la situation de l’emprunteur est rapidement régularisée. Si
au contraire le problème persiste, la banque est amenée à mettre en œuvre le processus de
recouvrement des sommes dues et impayées.

La banque doit avoir, par conséquent une bonne appréciation préalable des risques encourus à travers
une analyse très fine du projet à financer. (Application des critères du choix des investissements :
valeur actuelle nette, le taux de rentabilité interne, le délai de récupération, utilisation des tests de
sensibilité, une bonne connaissance du secteur d’activité, la qualité du porteur du projet etc.….)

Elle doit également limiter et diversifier les engagements pris sur un même emprunteur et exiger des
garanties qui en cas de défaillance permettant de débloquer la situation.

II- Le risque de marché


C’est la deuxième catégorie de risque qui fait l’objet du premier pilier du nouvel accord BALE II. Le
risque résulte de l’instabilité des cours des titres, de la variabilité des taux d’intérêt et des taux de
change.

Ce risque est inhérent aux opérations réalisées pour propre compte de la banque à savoir les
opérations de portefeuille (titres de placement, produits dérivés), et aux opérations d’arbitrage et de
change. Ces opérations ont un caractère aléatoire et peuvent s’avérer soit gagnantes soit perdantes.
Le cas de la société générale est éloquant à ce titre, son trader lui a fait perdre des sommes d’argent
très importante sur les marchés dérivés. Chaque établissement de crédit est tenu de fixer des règles
de fonctionnement et des limites strictes tout en assurant un contrôle périodique et rigoureux.

1
DIETSCH. M et PETY. J (2003) : Mesure et gestion du risque de crédit dans les institutions financières. Revue
Banque.
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24
Le risque de marché est éclaté en cinq types de risque à savoir le risque de taux, le risque de change 1,
le risque de position sur titres de propriété, le risque sur les produits de base et le risque de
règlement-livraison.

1- Le risque de taux d’intérêt


On parle de risque de taux d’intérêt lorsque le coût des ressources devient supérieur aux produits
perçus sur les emplois. Sachant que les taux débiteurs sont toujours supérieurs aux taux créditeurs
servis par la banque, le risque de taux ne peut jamais se produire lors de l’octroi du crédit. Il apparaît
dans le temps lorsque les durées des emplois ne sont pas parfaitement synchronisées et parfaitement
adossés2.

2- Le risque de change
Dès qu’une banque détient des créances et des dettes libellées en devises, elle est exposée à un risque
de change qui se traduit par des pertes qui grèvent ses résultats et influe sur son produit net bancaire.
D’où l’intérêt de mettre en place un dispositif qui permet de suivre l’évolution des cours de change et
de surveiller sa position dans chaque devise.

3- Le risque de position sur titres de propriété


Le risque apparaît lorsque la valeur de portefeuille d’actions se dégrade à la suite d’une évolution
défavorable des cours de bourse. La diversification du portefeuille s’avère indispensable pour éliminer
les risques.

4- Le risque sur produit de base


L’évolution défavorable des prix des matières premières sur les marchés où intervient la banque influe
ipso facto sur sa position et par conséquent sur ses résultats.

5- Le risque de règlement-livraison
Le risque de règlement-livraison, selon BANK AL MAGHRIB dans son circulaire n° 40/g/2007 relative au
contrôle interne, n’est autre que le risque de survenance, au cours du délai nécessaire pour le
dénouement d’une opération de règlement-livraison, d’une défaillance ou de difficultés qui
empêchent la contrepartie d’un établissement de lui livrer les instruments financiers ou les fonds
convenus alors que ledit établissement a déjà honoré ses engagements à l’égard de la contrepartie
concernée.

1
Ces deux catégories de risque ont été déjà analysés précédemment nous y reviendrons ici dans l’optique de la
banque.
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2
L’adossement parfait ne peut pas avoir lieu car le rôle de la banque est de faire jouer le principe de
transformation des ressources à court terme en emplois à long terme.
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25
III- Le risque opérationnel
Il est défini comme « le risque de pertes résultant de carences ou de défauts attribuables à des
procédures, personnels et système internes ou à des événements externes ». Il est défini à l’annexe 7
de l’accord de BALE II, comme recouvrant les fraudes internes et externes, les pertes résultant de
certains manquements à la législation ou aux obligations professionnelles, les dommages corporels,
les failles dans la gestion des processus ou le traitement des transactions.

Le risque opérationnel est un risque dont l’importance et la perception se sont accrues au cours des
dernières années sous l’effet de plusieurs facteurs notamment :

 Les changements dans le fonctionnement des marchés des capitaux à la suite de la


déréglementation de ces derniers et de leur globalisation. Ces changements ont
contribué à accroitre la concurrence entre les banques et leurs domaines
d’intervention.
 La sophistication des techniques financières. En effet le développement du
commerce électronique pose problème de fraude ou de sécurité informatique. Cela
expose les banques au risque juridique.
 L’exposition des processus internes : l’automatisation croissante de fonctionnement
interne des banques expose ces dernières au risque informatique de façon
constante.
 Les événements externes : se sont les catastrophes naturelles et les actes terroristes
qui se sont multipliés ces dernières décennies.

Face à la montée du risque opérationnel, le comité de BALE a jugé nécessaire de l’intégrer dans le
calcul des exigences des fonds propres pour assurer la couverture. Cependant, sa mesure ne va pas
sans de difficultés étant donné son caractère transversal touchant les départements de la banque.

On constate alors que les risques liés au fonctionnement des marchés et des banques se sont accrus
ces derniers temps.

L’évolution erratique de l’environnement financier transforme parfois des accidents mineurs en


désastres majeurs. D’où l’intérêt de la section suivante qui sera consacrée à la problématique de la
crise financière de 2007.

Section II- la crise financière de 2007 : le risque systémique et ses répercussions.


« Le bilan de cette crise est, comme le précise MUET (2011) 1, catastrophique : 51 millions de chômeurs
supplémentaires, selon le bureau international du travail (BIT) et une explosion des dettes et des
déficits publics qui pèsera longtemps sur la croissance ». Cette crise illustre comment un risque mineur
1
MUET.P.A (2011) : réguler une finance devenue prédatrice. Alternatives économiques n°87 1er trimestre.
Stocks d'actifs liquides de haute qualité Ressources longues et stables
≥ 100% ≥ 100%
Flux nets de cash sur 30 jours Emplois stables
26
mal conçu et mal géré peut se transformer en un risque systémique. Dans cette section nous allons
revenir sur les origines et manifestations de la crise au niveau du premier paragraphe. Nous
réserverons le deuxième paragraphe aux retombés de cette crise sur l’économie.

§I- origines et manifestations de la crise


En 2007, une crise financière née dans le secteur subprime de l’immobilier résidentiel américain éclaté
lorsque des milliers d’américains se trouvent dans une situation de cessation de paiements. Comme le
précise JORION « les statistiques révélaient que (…) un foyer américain sur 416 s’était retrouvé piégé
à un stade ou à un autre du processus, ayant soit vu son habitation saisie, soit reçu la notification
d’une prochaine mise aux enchères, soit reçu un avis officiel de défaut de paiement. Ce mauvais
chiffre établissait un nouveau record historique 1 ».

Seulement, les prêt subprimes n’étaient pas les seuls affectés et que les prêts ALTA (Alternative A)
conçus pour les fonctions libérales et dont le montant se chiffré à 1000 Milliards de $ contre 885
Milliards pour le segment subprime subissaient le même sort puisque 16% d’entre eux accusaient un
retard de paiement de plus de 60 jours.

Cette situation est la conséquence du comportement laxiste des banques qui, dans un climat
euphotique qui avait accompagné le gonflement de la bulle immobilière aux Etats Unis, octroyaient
des crédits sans se soucier, pour autant, du risque qu’elles encouraient. L’éclatement de la bulle de
l’immobilier avait déclenché la crise en provoquant la débandade au sein du segment subprime, le
plus vulnérable du prêt hypothécaire, car rassemblant en son sein des ménages « à risque »2.

En effet, les défauts de paiement sur ce segment du marché de crédit ont provoqué des effets en
chaine, propageant la crise à l’ensemble du secteur bancaire et des marchés financiers.

Les banques commerciales sont entrées dans une période de turbulences majeures et cela à l’échelle
planétaire. Les pertes rapportées au 15 septembre 2008, exprimés en milliards de dollars sont :

Banques Pertes

Citigroup 55.1
Merrill lynch 51.8

USB (suisse) 44.2

1
JORION.P (2008) : la crise, des subprimes au séisme financier planétaire. FAYARO. P29
Stocks d'actifs liquides de haute qualité Ressources longues et stables
≥ 100% ≥ 100%
Flux nets de cash sur 30 jours Emplois stables
2
Le relèvement du taux directeur de la FED passant de 1% à 5.5% au printemps 2007, a conduit à l’augmentation
des charges de remboursement de crédit immobilier de l’ordre de 25% à 40%. On avance que 5 millions de foyers
ont la vue par défaut de paiement. Voir alternatives économiques hors-série n°80. 2ème trimestre 2009-P.20.
Stocks d'actifs liquides de haute qualité Ressources longues et stables
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27
HSBC (UK) 27.4
Wachovia 22.5

Bank of America 21.2


Washington Mutual 14.4

JP Morgan Chase 14.3


Lehman Brothers 8.2

Credit Agricole 8
Société Génarale 6.8

Ces chiffres traduisent bel et bien l’ampleur des dommages subis et montrent à quelle vitesse la crise
n’est propagée pour affecter le secteur bancaire américain et les banques européennes qui y sont
connectées six mois plus tard, la crise fait encore et davantage des ravages. AIG a affiché 50 Milliards
d’euros de pertes sur un seul trimestre. Il a battu tous les records historiques en annonçant une perte
de 100 Milliards pour 20081.

Citigroup, géant américain de la banque assurance a été victime d’une perte 22 Milliards d’euros en
2008 et a procédé à 52 000 licenciements. Le cours de son action est passé au dessous de 1 dollar.
Avant la crise, Citi était la première banque mondiale avec une valeur boursière de 220 Milliards
d’euros, elle est aujourd’hui la 184ème et pèse actuellement 4.6 Milliards 2. Ce sont les deux cas vivants
des dommages causés par ce cataclysme financier de la planète.

Un ordre de grandeur significatif des dégâts causés par la crise et qui montre l’ampleur de celle-ci, ou
avance également que plus de 10.000 Milliards de dollars sont la valeur qu’ont perdue les actions
américaines depuis leur pic d’octobre 2007.

L’Europe n’est pas à l’abri de la crise. Ainsi, on a constaté que les entreprises du CAC40 ont beaucoup
plus souffert de la crise en 2008, elles ont dégagé 59153 Milliards d’euros de résultat net, en chute de
39% par rapport à 20073.

1
On avance que « personne ne sait, surtout, combien AIG peut encore perdre. Commentaire d’un analyste
financier : « la bombe fait toujours tic-tac « ;…nouvel observateur n°2314 du 12 au 18 mars 2009. Crise. Obama
cherche la sortie.
Stocks d'actifs liquides de haute qualité Ressources longues et stables
≥ 100% ≥ 100%
Flux nets de cash sur 30 jours Emplois stables
2
Nouvel observateur p.40
LAKSHMI Mittal, quatrième fortune mondiale au classement Forbes 2007-Il contrôle 43.04% du groupe si
derurgique Mittal- a vu la valeur divisé par deux. Selon Bloomberg, les 25 premiers milliardaires russes ont vu
leur fortune se réduise de 62% antre 19 mai et 6 octobre 2008.
En chine, les milliardaires ont perdu 57% de leur fortune, en raison de pression des cours.
Stocks d'actifs liquides de haute qualité Ressources longues et stables
≥ 100% ≥ 100%
Flux nets de cash sur 30 jours Emplois stables
3
L’évolution du résultat net en 2008 par rapport à 2007 se présente comme suit pour certaines sociétés. Alcatel
lucenti-48, Axa -84%, PNB PARISBAS : -61%, CARREFOUR -45%, crédit agricole SA : -75%, Danone : -69%,
Dexia : -23%, France Telecom : -35%, PSA PEUGEOT CITROEN -139%. Source : PRICEWATER HOUSE
28
Ce séisme n’a épargné aucune place boursière. Les chutes atteignent ou dépassent 40% en octobre
2008. Partout les indices boursiers s’effondrent, Etats Unis (-36%), Canada (-31%), Grande Bretagne (-
36.2%), France (-40%), Espagne (-35.7%), Allemagne (-40.4%), Italie (-4.25%). Comme le rappelaient les
médias « 15 septembre 2008 restera une journée noire dans l’histoire de la finance Américaine. La
quatrième banque d’investissement de Wall Street s’est mise en faillite, tandis que Merril Lynch a été
reprise par Bank Of America, en quelques jours les annonces préoccupantes s’accumulent du côté des
banques et assurances créant une spirale de défiance sur les bourses.

La crise financière de l’automne 2008, a entraîné une crise de liquidité couplée à une crise de
confiance, lesquelles ont entrainé un renchérissement supplémentaire du crédit, contaminant par la
même la sphère réelle.

§II- les retombés de la crise sur l’économie et plans de relance.


L’économie mondiale est dans un état très mauvais. Elle n’a subi de choc aussi violent depuis 1929.
C’est le résultat inéluctable de séisme qui a ébranlé la finance qui a été exagérément dérégulée
surtout depuis le début des années 80 1.

1- L’ampleur de la crise
Les perspectives de croissance pour 2009 sont loin d’être optimistes. La tourmente qui a touché la
sphère financière augure une faible performance dans les pays développés. De plus, les secteurs qui
ont joué auparavant un rôle moteur dans la croissance connaissent des difficultés sans précédent. Les
répercussions de la crise financière, en freinant la croissance vont entraîner une augmentation de
chômage. La presse rapporte « l’économie réelle flanche partout, l’immobilier plonge, la
consommation est en berne, l’investissement recule et le chômage repart à la hausse 2 ». Les
projections pour 2009 pronostiquent la plus forte récession de l’après-guerre dans les pays
développés.

L’année 2009 sera-t-elle une année noire dans les années de l’économie. L’OCDE fait état des
projections suivantes qui ont de fortes chances de se réaliser au fil du temps.

Croissance Inflation Chômage


2008 2009 2008 2009 2008 2009

Etats Unis 1.4% -0.9% 3.6% 1.2% 5.7% 7.3%

Coopers pour le monde. Le monde du 13 mars 2009.


Stocks d'actifs liquides de haute qualité Ressources longues et stables
≥ 100% ≥ 100%
Flux nets de cash sur 30 jours Emplois stables
1
The économist : une brève histoire de la finance : entre une déréglementation et mondialisation. Problèmes
économiques n°2963 du 21 janvier 2009.
Stocks d'actifs liquides de haute qualité Ressources longues et stables
≥ 100% ≥ 100%
Flux nets de cash sur 30 jours Emplois stables
2
Duval.G : la crise jusqu’où Alternatives économiques n° 275 décembre 2008.
Stocks d'actifs liquides de haute qualité Ressources longues et stables
≥ 100% ≥ 100%
Flux nets de cash sur 30 jours Emplois stables
29
Zone Euro 1.1% -0.5% 3.4% 1.4% 7.4% 8.6%

Source : OCDE

La tourmente qui a touché la sphère financière à l’échelle de la planète augure pour 2009 une faible
performance dans les pays développés. En freinant la croissance économique elle va inéluctablement
entraîner la montée du chômage. La barre du 9 à 10 Millions de chômeurs aux Etats Unis, de 3 Millions
en France et en Espagne sera atteinte. Aucun pays ne sera épargné par le fléau qui ne manquera pas
de susciter des revendications de la part des centrales syndicales.

De plus, des secteurs qui avaient Joué un rôle moteur dans la croissance qui a caractérisé la période
d’avant la crise notamment le secteur automobile 1 et l’immobilier sont très touchés. Ainsi, les ventes
de véhicules ont plongé de 41% aux Etats Unis. La FED brosse un état des lieux catastrophiques pour
les 2 premiers mois de l’année 2009. Une baisse des investissements et de l’activité (considérable dans
certains secteurs : les ventes de véhicules ont plongé de 41% en février), une poussée vertigineuse du
chômage, un secteur bâtiment-immobilier de plus en plus atone et « un niveau de crédit disponible2 »
qui, malgré les efforts des pouvoirs publics, ne se desserre pas ».

Ce qui fait le caractère inédit de la crise actuelle qu’elle touche les régions du monde de façon quasi-
simultané. Selon le cabinet de conseil Cushman et Wakefield, les capitaux investis dans l’immobilier,
l’entreprise, bureaux et commerces, ont globalement chuté dans le monde de 61% par rapport à
20073.

Les pays émergent ne semblent pas non se soustraire des sources de financement externes, de la
récession des grandes puissances économiques de la chute des prix de matière première. Les
problèmes de liquidité des banques, associés au rapatriement des capitaux étrangers à la volatilité des
taux de change vont certainement ……leurs difficultés. Le premier ministre chinois a annonce en
Novembre « nous faisons face à des défis et difficultés sans précédent car la crise financière continue
de s’étendre et de s’aggraver4 ».

1
Pourquoi l’industrie automobile européenne doit se transformer, le monde au 4 mars 2009.
Stocks d'actifs liquides de haute qualité Ressources longues et stables
≥ 100% ≥ 100%
Flux nets de cash sur 30 jours Emplois stables
2
Le monde : croissance américaine : le pire n’est jamais sûr le monde de 6 mars 2009.
Stocks d'actifs liquides de haute qualité Ressources longues et stables
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Flux nets de cash sur 30 jours Emplois stables
3
L’Amérique du Nord a été la plus touchée avec un écroulement de 73% des investissements, en Europe, la baisse
a atteint 55%.
Moatti. S : la mondialisation de la crise. Perspectives économiques n°275 décembre 2008.
Stocks d'actifs liquides de haute qualité Ressources longues et stables
≥ 100% ≥ 100%
Flux nets de cash sur 30 jours Emplois stables
4
Le Monde de 6 mars 2009.
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≥ 100% ≥ 100%
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30
Les autorités chinoise viennent de lancer un plan ambitieux de soutien à la demande intérieure,
toutefois malgré sa croissance spectaculaire (10% en 2006), l’économie chinoise ne pèse encore que
6% de l’économie mondiale, tandis que celle des Etats Unis en représente toujours 25% et celle de la
Zone Euro 22%.

La situation des pays pauvres est grave. Ils vont payer la crise au prix fort, comme le rappelé la banque
mondiale « un quart des pays les plus vulnérables dispose des ressources pour empêcher une hausse
de la pauvreté 1». Après avoir frappé les pays industrialisés et ensuite les marchés émergents, une
troisième vague de la crise financière mondiale frappe maintenant les pays en plus pauvres et plus
vulnérables et elle frappe durement, souligne le directeur général du FMI. La baisse du commerce
mondial touche en effet directement des économies largement dépendantes de leurs exportations de
matières premières. De même, une chute de 20% des IDE sur le continent est prévue ce qui ne
manque pas d’avoir des répercussions sur le niveau de l’investissement et par voie conséquence sur la
croissance et l’emploi. ZOEUIK Robert, président de la banque mondiale déclare le 13 février 2009 que
« ce qui a commencé comme crise financière est devenu une crise économique, se transforme en crise
d’emploi et pourrait se changer en crise humaine, si les pays qui en ont les moyens n’agissent pas 2.

On craint que l’égoïsme des pays riches ne vienne compliquer davantage la situation des populations
pauvres en faisant subir un choc supplémentaire à leur économie déjà fragile 3.

Si la crise financière n’a pas eu d’impact sur le secteur financier marocain dans la mesure où celui-ci
n’est pas suffisamment ouvert sur l’extérieur, il n’en reste pas moins que la crise économique n’a pas
tardé à se manifester. « Le Maroc le souligne, Habib EL MALKI, n’est pas une ile à l’abri d’une mer
agitée. Le considérer comme loin de cette crise, c’est reconnaître qu’on est un pays qui n’est pas
intégré à l’économie mondiale, par conséquent, très peu ouvert au monde extérieur 4 ». Déjà pour le
mois de janvier 2009, les échanges extérieurs ont enregistré des baisses notables, augurant une année
pleine de surprise.

Les exportations de biens ont baissé de 24.6% 5en janvier 2008 à 45.1% en janvier 2009. Les recettes
des MRE ont baissé de 14% et celles des investissements et prêts étrangers de 48.3%.

1
Document préparé pour la réunion des ministres de l’économie et des banquiers centraux du G20 à Londres les
12, 13 mars 2009.
Stocks d'actifs liquides de haute qualité Ressources longues et stables
≥ 100% ≥ 100%
Flux nets de cash sur 30 jours Emplois stables
2
Le monde du 25 février 2009
Stocks d'actifs liquides de haute qualité Ressources longues et stables
≥ 100% ≥ 100%
Flux nets de cash sur 30 jours Emplois stables
3
Les prix des matières premières qui constituent la principale source de richesse ont baissé de presque 60%.
Stocks d'actifs liquides de haute qualité Ressources longues et stables
≥ 100% ≥ 100%
Flux nets de cash sur 30 jours Emplois stables
4
El MALKI.H : le pacte national pour la croissance est une nécessité revue challenge n° 228 7-13 mars 2009.
Stocks d'actifs liquides de haute qualité Ressources longues et stables
≥ 100% ≥ 100%
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5
La vie économique : les exportations réelles ne représentent que le tiers du global annoncé : n°4501 du 06 au 12
mars 2009.
31
Pour faire taire cette crise qui a bouleversé toutes les donnés, les gouvernements aussi bien dans les
pays développés que dans les pays en voie de développement n’ont pas tardé à réagir en mettant en
place des plans à même de contrecarrer un tant soit peu, les méfaits de ce tsunami.

2- Les plans de relance : seront-ils à la mesure de la gravité de la crise.


Face à cette crise, gouvernements et banques centrales, tirant les leçons de la crise de 1929 ont réagi
assez rapidement. Aux Etats Unis 787 Milliards de dollars seront investis dans les grands chantiers
publics pour créer des emplois et dans des abattements fiscaux pour stimuler la consommation. Ils
visent la création de 3.5 Milliards d’emplois dans deux ans et jettent les bases d’une économie de
développement durable. Le plan n’est qu’une composante de l’action gouvernementale. Un plan de
stabilisation du système financier est prévu1. Selon KRUGMAN2, les Etats Unis vont avoir besoin d’un
plan de relance d’au moins 4% de leur produit intérieur brut. Les investissements doivent porter sur
les infrastructures, l’augmentation des indemnités de chômage, l’amélioration de la couverture sociale
et le développement de l’énergie verte. A côté de cela, la FED a procédé à la réduction de son taux
directeur dans le but d’encourager la demande d’investissement.

Le plan européen a prévu une enveloppe de 200 Milliards d’Euros soit 1.5% du PIB européen dont
l’objectif est d’atténuer l’impact du retournement du cycle sue l’économie réelle et aider les Etats
membres à profiter au mieux du retour de la croissance à moyen terme.

Pour limiter les effets de la crise, le Maroc s’est lancé dans un programme ambitieux visant
encourager la consommation des ménages en maintenant leur pouvoir d’achat par des mesures
fiscales et augmentation des salaires, et la production par des mesures incitatives et aides aux
secteurs les plus touchés directement.

Le coût de la crise a été estimé à 1.5 point de croissance du PIB en 2009 3. Ce qui nécessite la mise en
place d’une politique incitative pour relancer la machine économique.

Stocks d'actifs liquides de haute qualité Ressources longues et stables


≥ 100% ≥ 100%
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1
Le secrétaire au trésor a présenté le lundi 23 mars 2009 un plan d’achat des actifs toxiques de l’ordre de 100
milliards de dollars pour permettre aux banques de s’en débarrasser et reprendre leurs activités d’octroi des crédits
sur de bonnes bases.
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2
Prix Nobel d’économie 2008.
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Flux nets de cash sur 30 jours Emplois stables
3
La nouvelle tribune n°622 du 20 novembre 2008
La documentation française : le bilan de l’économie mondiale 2007/2008. Problème économique n°2959 26
novembre 2008.
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Flux nets de cash sur 30 jours Emplois stables
32
Conclusion du deuxième chapitre
La crise financière a fait apparaître les risques considérables. Les risques sont intimement liés au
fonctionnement des systèmes financiers modernes. C’est justement ce que nous avons essayé de
démontrer au niveau de ce chapitre.

Les risques ont été présentés par catégorie en tenant compte de la réglementation en vigueur et des
principes de la théorie financière.

Le risque financier et la diversification ont été présenté comme élément introductif, le risque de
crédit, le risque de marché et le risque opérationnel ont été analysés en faisant référence aux travaux
du comité de Bale notamment BALE II. Enfin pour illustrer comment un risque mineur peut se
transformer en un risque systémique, nous avons consacré le dernier point à l’analyse de la crise
financière 2007 qui a montré au grand jour les lacunes de la réglementation prudentielle en vigueur.

33
Chapitre III- la régularisation du système financier : le rôle de la
surveillance prudentielle.
La libéralisation financière a entraîné une fragilisation des systèmes bancaires et financiers qui s’est
traduite par une montée des crises bancaires et de l’instabilité financière internationale. Ces
mutations constituent des défis importants pour autorités chargées de superviser le fonctionnement
des systèmes financiers.

La crise financière de 2007 appelée crise des subprimes a surpris, plus d’un, par son ampleur, par la
rapidité de sa contagion à la sphère réelle et financière à l’échelle mondiale, et par sa durée puisque
ses effets ne cessent de se faire sentir encore 1. Cette crise relance le débat sur la régulation
prudentielle qui constitue l’un des piliers essentiels de la nouvelle architecture du système financier
international.

Les adeptes du paradigme d’efficience des marchés soutiennent que le rôle des autorités de
surveillance doit être réduit au minimum de manière à permettre à la régulation par le marché de
jouer pleinement son rôle sans être entravée. A l’inverse les défenseurs de l’imperfection des marchés
(à cause de l’asymétrie de l’information, de l’aléa moral, de la non transparence…..) estiment que le
rôle des autorités de tutelle ne doit pas se limiter à préserver le jeu de la concurrence, jugé nécessaire
mais non suffisant.

Au contraire, les autorités de supervision doivent intervenir pour éviter les dysfonctionnements des
marchés qui s’avèrent incapables de conduire spontanément à une allocation optimale des
ressources2. Dans ce chapitre nous allons revenir sur les principes fondamentaux de la surveillance
prudentielle ainsi que sur les organes chargés de cette surveillance dans un premier temps.

Au niveau de la deuxième section nous présenterons le contenu de cette surveillance et les modalités
de son organisation.

1
Pour s’en convaincre, il suffit de voir les déficits budgétaires record atteints partout dans le monde, suite aux
plans de relance concoctés par les gouvernements pour faire face aux méfaits de cette crise. En Europe, le
Portugal, la Grèce et l’Espagne en souffrent énormément. Voir la tribune : « les records de 2009 » du 4 janvier
2010.
Stocks d'actifs liquides de haute qualité Ressources longues et stables
≥ 100% ≥ 100%
Flux nets de cash sur 30 jours Emplois stables
2
COUPPEY. J. (1998) : l’intermédiation bancaire et l’efficacité de la réglementation prudentielle : une approche
micro économique thèse de Doctorat. Université Paris I.
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Flux nets de cash sur 30 jours Emplois stables
34
Section I- Les principes et organes de la supervision prudentielle.
Quels doivent être les principes fondamentaux de la surveillance prudentielle ? La transparence et la
discipline de marché sont-elles les conditions suffisantes d’une régulation efficace de la finance. Et
quels sont les autorités censées être chargées de cette surveillance à l’étranger et au Maroc ?

§1- Les principes fondamentaux de la supervision prudentielle.


Trois objectifs sont visés à travers la mise en œuvre de la supervision prudentielle. Il s’agit en premier
lieu d’assurer la solidité du système bancaire, composante principale du système financier, de
préserver la confiance et la sécurité des composants par la réduction du risque systémique et en
dernier lieu, d’atténuer les inégalités de concurrence entre les établissements de crédit des différents
pays.

Ce sont ces objectifs qui ont guidé l’action des autorités monétaires au Maroc en mettant en place,
autre la règle du capital minimum pour les établissements bancaires, les ratios prudentiels de
solvabilité, de liquidité et la division des risques dont le principe était prévu dans les différents lois
bancaires de 1967 et 1993. Amendés et aménagés par la suite 1.

Comme il a été par PLIHON.D2 la surveillance prudentielle se compose de trois fonctions :

 La réglementation : il s’agit d’arrêter le cadre de conduire. Ce qu’il ne faut pas faire,


ce qu’il faut éviter, les limites à ne pas dépasser et les sanctions à encourir en cas de
dépassement et de dérapage.
 Le contrôle : cette fonction consiste à vérifier que les règles arrêtées sont
appliquées.
 La supervision : l’objet de cette fonction est d’observer d’une façon générale le
comportement des agents économiques.

Deux conceptions s’affrontent au sujet de la surveillance prudentielle. La conception d’efficience des


marchés soutient que la supervision publique doit se limiter à veiller au respect des règles de
transparence car elle nuit au jeu de la discipline de marché. Les dysfonctionnements des marchés
proviennent plus de l’excès que de l’insuffisance de la supervision publique.

La discipline de marchés, les entraves au jeu de la discipline de marchés doivent être éliminées tels
que les aides et garanties publiques, les assurances de dépôts réservés aux dépôts monétaires.

1
BERRAD. M. A (2007) op.cit p 305.
Stocks d'actifs liquides de haute qualité Ressources longues et stables
≥ 100% ≥ 100%
Flux nets de cash sur 30 jours Emplois stables
2
PLIHON.D (2000) : quelle surveillance prudentielle pour l’industrie des services financiers. Revue d’économie
financière.
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35
La transparence est la condition nécessaire et suffisante de l’exercice de la discipline de marché et de
l’efficience informationnelle. Cette transparence est une exigence qui concerne tous les acteurs
bancaires et financiers.

L’importance de la transparence découle du fait que l’information constitue la matière première de


l’industrie de services financiers. L’amélioration de la transparence augmente l’information accessible
aux acteurs individuels et doit conduire à des choix financiers optimaux. Selon cette conception, les
crises survenues seraient largement liées à l’opaticité des marchés financiers, surtout les marchés
émergents qui empêchait l’évaluation des risques et rendait difficile la supervision des acteurs
financiers. Le comité de Bâle sur la supervision bancaire (1998) a énoncé six catégories d’informations
que les banques doivent rendre publique afin que les risques soient correctement évalués par les
marchés1. Les autorités de supervision doivent définir les règles de comptabilisation, de publication et
de reporting dans le but d’assurer une diffusion claire et normalisée de l’information sur la situation
des acteurs financiers.

On constate, néanmoins que ce principe n’a été véritablement appliqué qu’à l’égard des banques
grâce aux travaux du comité de Bâle. En revanche cette exigence de transparence s’applique avec
beaucoup moins de rigueur aux acteurs qui jouent un rôle très important sur les marchés financiers
tels que : les sociétés d’investissement, fonds de pension, hedge fund.

La conception d’imperfections, de l’instabilité des marchés estime que la supervision publique est un
complément nécessaire à la discipline de marché. «des actions « hors marché » engagés par les
autorités de contrôle, destinée à pallier les défaillances des acteurs de marché, constituent une
condition sine qua non au bon fonctionnement des marchés dans le but de combattre l’aveuglement
au désastre et l’aléa moral. Des mesures préventives doivent être prises et si nécessaire des sanctions
doivent être appliquées.

La discipline de marché doit être, par conséquent, complétée par des sanctions infligées par les
autorités de surveillance et par des actions correctives précoces. Les règles de la transparence ne
peuvent pas être respectées spontanément car l’intermédiation est opaque car elle est fondée sur
l’exploitation de l’information privée. D’autant plus que croire à la transparence c’est méconnaître le
mimétisme et l’aveuglement au désastre qui caractérisent le comportement des acteurs financiers.

Après avoir présenté les principes de la supervision, nous allons présenter maintenant les autorités
chargées de cette surveillance.

1
Il s’agit des résultats financiers, la situation financière, la politique de gestion des risques, les expositions aux
différents risques, la politique comptable et les informations sur les méthodes de gestion et les principes de
gouvernement d’entreprise.
Stocks d'actifs liquides de haute qualité Ressources longues et stables
≥ 100% ≥ 100%
Flux nets de cash sur 30 jours Emplois stables
36
§2- les autorités de supervision : Etats Unis, la France et le Maroc.
Les missions des superviseurs sont nombreuses, on peut en citer certaines 1 :

 La délivrance des agréments.


 La définition des règles de marché et d’un code de bonnes pratiques.
 La surveillance des établissements de crédit.
 La surveillance de la qualité de l’information transmise aux investisseurs par les
entreprises qui font appel public à l’épargne et qui gèrent cette épargne.
 La prévention et, le cas échéant, la sanction des abus (délits d’inities, manipulations
du cours, défaut d’agrément, diffusion d’information erronées ou activités illégales,
blanchiment d’argent etc…..

Selon les pays, ces différentes missions sont exercées par un ou plusieurs superviseurs.

Aux Etats Unis, l’auto régulation est le système de supervision qui domine. L’autorité des marchés
financiers est la SEC : Securities and Exchange Commission. Tous les brockers-dealers sont enregistrés
en qualité de membre auprès d’une SRO : Self regulator organization. ces derniers définissent les
règles de fonctionnement de marché, surveillant les échanges, lancent des investigations en cas de
besoin et prennent des mesures disciplinaires. L’industrie boursière américaine regroupe
actuellement 10 SRO sur le marché des actions et des options : le New York Stock Exchange (NYSE), la
National Association Of Securities Dealers (NASO), l’American Stock Exchange (Amex)…. 2

Depuis l’adoption de la loi Sarbanes-Oxley par le congrée en Juillet 2002, l’auto régulation boursière
est remise en cause en faveur des modèles plus globaux de la gestion de la régulation. Le risque est
qu’il ya perte d’efficacité en terme d’expertise des pratiques du marché même s’il y aura un gain
substantiel en terme d’indépendance.

En France, c’est l’autorité des marchés financiers AMF qui devient superviseur unique après fusion de
deux entités de la commission des opérations de bourse (COB) et le conseil des marchés financiers
(CMF) crée en 1996, dans le cadre de la loi de sécurité financière de 2003.

L’AMF veille à la protection de l’épargne qu’elle soit investie en actions, en obligations, en parts dans
les organismes de placement collectif en valeurs mobilières OPCVM. Et à la qualité de l’information

1
JARI. H (2007) : « la régulation des marchés financiers : ses acteurs et ses limites » in Mélange en hommage au
professeur Mohammed Jalal ESSAID. Etudes Juridiques , Economiques et Politique. Faculté de Droit de Rabat-
Agdal.
Stocks d'actifs liquides de haute qualité Ressources longues et stables
≥ 100% ≥ 100%
Flux nets de cash sur 30 jours Emplois stables
2
JARI. H (2007) op. cit p 351
Stocks d'actifs liquides de haute qualité Ressources longues et stables
≥ 100% ≥ 100%
Flux nets de cash sur 30 jours Emplois stables
37
délivrée aux investisseurs en délivrant de visas et en vérifiant les publications légales. Elle agrée les
sociétés de gestion d’OPCVM, les prestataires de services d’investissement les demandeurs et
conseillers en investissement financier, les dépositaires centraux, les gestionnaires des systèmes de
règlement-livraison.

L’AMF a pour mission de sanctionner les manquements au règlement et aux obligations


professionnelles.

Le contrôle des établissements de crédit est confié à la commission bancaire (CB) cette commission
participe, en amont, aux travaux internationaux de réflexion sur les règles financières et à la stabilité
financière. Elle agit en coordination avec l’autorité de contrôle des assurances et des mutuelles et
avec l’autorité des marchés. Elle dispose d’un pouvoir juridictionnel et peut prononcer des sanctions
pouvant aller jusqu'à la radiation de l’établissement de crédit. Elle intervient également à posteriori.
En effet par une décision du 3Juillet 2008, la commission bancaire a souligné les graves défaillances
des systèmes de contrôle interne de la société générale (SG) et condamne celle-ci à une sanction d’un
montant de 4 millions d’euros.

Au Maroc, la libéralisation du secteur financier a entraîné dans son sillage une nouvelle
réglementation prudentielle en fonction des normes internationales.

La régulation1 et la supervision bancaire sont assurées par BANK AL MAGHRIB (BAM). Elle est épaulée
dans cette mission par trois régulateurs publics à savoir : le conseil national de la monnaie et de
l’épargne (CNME), le conseil des établissements de crédit (CEC) et la commission de discipline des
établissements de crédits (CDEC). La BAM contrôle et analyse toutes les informations financières
transmises par les banques.

En 2006, la nouvelle loi bancaire est venue renforcer l’indépendance de BAM et sa mission de
régulateur du secteur bancaire 2.

C’est la banque qui, désormais, fixe les mesures d’application relatives à l’agrément de l’exercice de
l’activité bancaire, aux règles prudentielles et comptables, au contrôle aux établissements de crédit et
au traitement de leurs difficultés. La régulation et la surveillance du marché boursier sont assurées par
le conseil déontologique des valeurs mobilières (CDVM) 3 qui intervient en tant qu’autorité de contrôle
1
SENAT (2009) : La régulation bancaire à l’épreuve de la crise financière. Décembre.
Stocks d'actifs liquides de haute qualité Ressources longues et stables
≥ 100% ≥ 100%
Flux nets de cash sur 30 jours Emplois stables
2
La loi bancaire du 14 février 2006 portant promulgation de la loi n°34-03 relative aux établissements de crédit et
organismes assimilés.
Stocks d'actifs liquides de haute qualité Ressources longues et stables
≥ 100% ≥ 100%
Flux nets de cash sur 30 jours Emplois stables
3
Dahir portant loi n° 1-93-212 du 21 septembre 1993 relatif au Conseil Déontologique des Valeurs Mobilières.
Stocks d'actifs liquides de haute qualité Ressources longues et stables
≥ 100% ≥ 100%
Flux nets de cash sur 30 jours Emplois stables
38
chargée de veiller au bon fonctionnement du marché boursier, le CDVM est chargé d’assurer la
protection des épargnants et des investisseurs en veillant, notamment, à la diffusion par les sociétés
cotées en bourse, de l’information nécessaire à la transparence du marché. Il peut demander la
radiation des valeurs inscrites à la cote lorsque ladite société ne respecte pas ces obligations
d’information.

Quel est le contenu de la supervision prudentielle et quelles sont les modalités de son organisation,
ses limites après l’éclatement de la crise de l’été 2007 ?

Section II- le contenu de la supervision prudentielle, les modalités de son organisation


et ses limites.
Nous ferons allusion au niveau de cette section aux accords de Bâle à savoir Bâle I et Bâle II. Nous
évoquerons également les quelques éléments techniques de la régulation des marchés financiers au
Maroc. Au niveau du deuxième paragraphe nous présenterons la réflexion sur la réforme de la
régulation financière à la suite des conséquences de l’actuelle crise qui a ébranlé profondément la
finance de la planète.

§1- Les accords de Bâle I, Bâle II et éléments de la régulation des marchés financiers au
Maroc.
I- Fondements et structure du ratio Cooke.
Les difficultés bancaires des années 80 engendrées à la fois par les risques souverains ainsi que par
l’ouverture des économies, la déréglementation et l’internationalisation des marchés des capitaux ont
entraîné l’augmentation des risques bancaires, la volatilité des taux d’intérêt, la compression des
marges aggravées par une concurrence et la grande disparité existant en matière de fonds propres
bancaires au sein des pays du groupe de Dix (avec 2% seulement de fonds propres, les banques
japonaises pouvaient, en effet offrir des prestations à meilleur prix que les banques des autres pays).

Ces éléments ont motivé les travaux du comité de Bâle qui ont débouché, en Juillet 1988, sur un
accord visant la convergence internationale de la mesure et des normes de fonds propres.

Cet accord a instauré un ratio prudentiel minimum dit ratio Cooke qui définit un rapport minimum
entre les fonds propres des banques et les risques de crédit pondes selon la nature des opérations.

Deux objectifs ont guidé les travaux du comité du Bâle :

 le premier objectif est le renforcement de la solidarité et de la stabilité du système


bancaire international.
 la deuxième objectif consistait dans l’atténuation des inégalités concurrentielles
entre les banques à l’échelle internationale.

39
En Europe, le ratio Cooke a été mis en œuvre en 1993 dans les pays représentés au comité de Bâle,
puis étendu de fait à l’ensemble des établissements de crédit des pays industrialisés.

Au Maroc, les banques avaient été informées, lors de la 57 ème session du comité du crédit et marché
financier tenue à Rabat le premier décembre 1990, de l’institution du ratio Cooke à compter du 1 er
janvier 1993 avec l’obligation de couvrir, à cette date, l’ensemble des risques bancaires par les fonds
propres et ce jusqu’à hauteur de 8%.

La formule utilisée s’inspire largement du ratio Cooke. Ce coefficient est définit par BANK AL MAGHRIB
comme étant un rapport minimum, fixé à 8%, devant être respecté en permanence, par les
établissements de crédit.

Fonds propres
Ratio de solvabilité = ≥ 8%
Risques pnderés

Les fonds propres sont définis par BANK AL MAGHRIB dans sa circulaire n°4/6/2001 du 15 Janvier
2001. Ceux-ci sont constitués de « fonds propres de base » et des « fonds propres complémentaires »
déduction faite des titres détenus dans le capital des établissements de crédit marocains ou des
banques étrangères ainsi que des créances à durée indéterminée et des créances subordonnées à
durée fixe sur ces mêmes établissements. Les fonds propres complémentaires doivent être inférieurs
ou au plus égaux aux fonds propres de base.

Le dénominateur du ratio Cooke vise à mesurer surtout le risque de crédit, c’est-à-dire le risque de
défaillance des contreparties et à un degré inférieur le risque souverain et le risque de change.

Les emplois des établissements de crédit sont subdivisés en deux catégories :

 Les actifs qui figurent au bilan


 et les éléments hors-bilan en engagements d’une part et on contrats de taux
d’intérêt et de change d’autre part.

Les éléments figurant à l’actif du bilan sont pondérés en fonction de plusieurs critères dont
principalement :

 la nature de l’élément : avoirs en caisse, créances, titres, immobilisations


etc. ….
 La qualité du débiteur : Etats, banques centrales, banques entreprises,
collectivités locales.
40
 Le risque souverain selon l’appartenance ou non du débiteur aux pays de
l’OCDE et assimilés.
 La durée de certains engagements.

Les risques pondérés sont calculés selon la formule suivante :

Eléments de l’actif x Quotité de contrepartie = Risque pondéré

Au Maroc, les 5 coefficients de pondérations ont été retenus, sont (0% ; 4% ; 20% ; 50% et 100%)1.

Le ratio Cooke a toutefois rapidement été jugé insuffisant pour les raisons suivantes :

 La conception des risques bancaires était jugée trop étroite puisque limitée
au seul risque de crédit. Or deux risques prenaient une importance
croissante à savoir le risque de marché, du fait de la restructuration des
bilans bancaires à la suite de l’évolution des métiers et le risque
opérationnel du fait des progrès technologiques et de l’innovation
financière.
 La mesure du risque n’est pas suffisamment développée, en effet la grille
des pondérations est simplificatrice et parfois inadéquate. Ce qui a conduit
à des « arbitrages réglementaires ».

Par exemple, les financements accordés aux entreprises sont uniformément pondérés à 100% même
si elles sont dotées de toutes les garanties et bien notées, alors que certains Etats de l’OCDE, pourtant
pondérés à 0%, ont pu se révéler risqués. Le système de pondération entraîne par conséquent des
biais dans l’attribution du crédit afin de réduire les contraintes de fonds propres, écartant le système
de financement de l’économie de ses conditions optimales théoriques.

 De plus, la grille de pondération a paru rigide car les techniques de


réduction des risques ne sont pas prises en compte.

1
Pour plus de détail voir BERRADA. M . A (2007), op. cit, p324-330.
Stocks d'actifs liquides de haute qualité Ressources longues et stables
≥ 100% ≥ 100%
Flux nets de cash sur 30 jours Emplois stables
41
 Le critère discriminant les pays selon leur appartenance à l’OCDE ou non,
défavorisent les Etats OCDE. Trois conséquences pour les Etats hors
OCDE, dont le Maroc sont à souligner.
 Le coût élevé des ressources auxquelles ils peuvent accéder sur marchés
internationaux.
 L’accès aux crédits extérieurs pour ces pays est très difficile.
 Et enfin, les engagements entre pays hors OCDE sont très réduits, ce qui
entraîne une diminution des flux sud/sud. Ces lacunes ont conduit de
nouvelles propositions.

II- BALE II ou le nouveau ratio de solvabilité.


On s’accorde à dire, et l’expérience le prouve, que l’accord Bâle I ne permet plus de garantir une
bonne adéquation en fonds propres des banques. Le développement de certaines techniques comme
la titrisation des crédits par les banques, à permis à celles-ci de réduire l’exigence de fonds propres,
fixé à 8%, comme il a été souligné plus haute, sans qu’il y ait une réduction correspondante des
risques encourus.

A- Contenu du nouveau dispositif prudentiel Bâle II.


L’accord Bâle II a introduit un changement fondamental dans le paysage réglementaire. Les
contraintes sont renforcées vis-à-vis des banques car elles reposent non seulement sur une approche
quantitative mais aussi qualitative des risques mettant l’accent sur de nombreuses exigences minimale
à respecter.

Le nouveau dispositif Bâle II se base sur 3 piliers.

 Le pilier 1 concerne les exigences minimales en fonds propres.


 Le piler 2 est relatif au processus de surveillance prudentielle.
 Le pilier 3 est centré sur la discipline du marché.

a- le pilier 1.
Le « premier pilier » de la réglementation Bâle II impose toujours aux banques un rapport minimum
de 8% entre leurs fonds propres et le niveau des risques encourus. Mais, par rapport au ratio de
solvabilité de Bâle I, celui de Bâle II, dit ratio « Mc Donough » apporte modifications :

 Il élargit l’éventail des risques couverts, puisqu’il prend en compte les


risques de crédits, de marché et opérationnel.
42
 Il instaure différents niveaux de calcul des exigences en fonds propres.
 Il est censé améliorer la prise en compte des techniques de réduction des
risques.

La réglementation de Bâle II impose que le montant des fonds propres effectifs soit au moins égal à
8% de la somme des actifs pondérées en fonction des risques.

La formule de Bâle II devient

Fonds propres
≥ 8%
Actifs ponderés des risques:
¿ risque de crédit
(¿ risque de marché
¿ risque proportionnel
)
Le comité de Bâle a prévu des approches pour évaluer chacun de ces risques.

 Pour l’évaluation du risque de crédit, il y a deux approches :


 Une approche dite « standard », avec des pondérations forfaitaires
graduées en fonction de la qualité des contreparties. L’échelle des pondérations est
plus développée qu’auparavant. Les actifs sont répartis en onze catégories, chaque
catégorie est affectée par un coefficient de pondération en fonction de la notation
attribuée par les agences de notation. La banque ne fait qu’appliquer les coefficients
de pondération réglementaire. On voit donc que ce procédé accorde une importance
capitale aux agences de notation.
 « L’approche par les modèles internes » doit être validée par les
autorités de contrôle (commission bancaire, en France). Elle repose sur l’estimation de
plusieurs paramètres, tels que l’exposition en cas de défaut, la probabilité de défaut
et le taux de perte en cas de défaut. Cette approche est soit « une approche de base »
lorsque la banque ne calcule que les probabilités de défaut, la valeur des autres
paramètres étant imposée par la réglementation, soit « une approche avancée » si la
banque estime et évalue elle-même tous les paramètres.
 L’évaluation du risque du marché se fait selon deux approches : une mesure
standard normative, ou l’utilisation de modèles internes fondés sur la notion de « value
at risk » (VAR)1. La méthode VAR consiste à déterminer la perte de valeur d’un actif

1
Pour plus de détails voir HULL. J (2007) : Gestion des risques et institutions financières. Pearson-éducation.
43
résultant d’une évolution défavorable du marché financier. Cette perte éventuelle doit
être couverte par les fonds propres de la banque.
 L’évaluation du risque opérationnel se fait également à partir de trois
approches : approche de base, approche standard et approche avancée. La banque
évalue ce risque soit de façon forfaitaire pour l’ensemble de ses activités, soit à partir
d’indicateurs forfaitaires pour chacune de ses activités, soit de façon plus élaborée à
partir de modèles internes.

Au Maroc, d’un commun accord entre les établissements de crédit et BANK AL MAGHRIB, les règles de
Bâle II ont été mises en application depuis Juin 2007, au niveau des seules approches standard pour
les trois catégories de risques.

b- Le pilier 2.
Le « deuxième pilier» de Bâle II est consacré au processus de surveillance prudentielle. Il incite les
banques à améliorer leur expertise (processus interne d’évaluation de l’adéquation du capital), tout en
permettant aux autorités prudentielles d’augmenter les exigences en fonds propres, par rapport au
minimum requis, lorsque c’est nécessaire, en fonction des caractéristiques propres à la banque. C’est
le processus de revue et d’évaluation par le superviseur.

Le rôle du superviseur est désormais décisif, dans un contexte où les établissements de crédit
conservent toutefois de réelles latitudes pour déterminer le niveau des fonds propres qui leur est
nécessaire, à partir de leurs propres systèmes de mesure des risques. En pratique, les approches
retenues peuvent varier d’une banque à l’autre.

c- Le pilier 3.
Ce « troisième pilier » vise à favoriser la discipline de marché dans le sens de la transparence
financière. Il exige des banques la communication des informations de façon périodique, sur la
structure et l’allocation de leurs fonds propres, la nature de leurs expositions et les méthodes de
mesure utilisées, afin de permettre à leurs partenaires (actionnaires, prêteurs, investisseurs…) d’avoir
une image réelle de l’adéquation de leur fonds propres.

Au Maroc, la circulaire de BANK AL MAGHRIB n°6/G/2001 du 19 février 2001 a instauré l’obligation


pour les banques d’avoir un contrôle interne dans le but de mieux gérer les risques auquel elles sont
exposées dans un premier temps et de pouvoir intégrer les méthodes de contrôle interne prévues
dans le cadre de Bâle II à l’horizon 2010-2011.

B- Appréciation du dispositif Bâle II.


L’application du dispositif Bâle II a suscité un certain nombre de critiques notamment :

Stocks d'actifs liquides de haute qualité Ressources longues et stables


≥ 100% ≥ 100%
Flux nets de cash sur 30 jours Emplois stables
44
 On s’accorde pour dire que l’accord Bâle II a réservé une place importante aux
agences de notation. Ce système de notation pénalise les pays émergents qui ont
des notations plus faibles, que celles accordées aux pays développés. Les exigences
en fonds propres deviennent plus lourdes. De plus, ces notations entraînent parfois
une désaffection des investisseurs vers les pays en développement et le
renchérissement des sources dont ils disposent à travers les marchés des capitaux
internationaux.
 Les répercussions des règles de Bâle II imposent aux banques une gestion plus
rigoureuse de leurs risques et une certaine couverture en fonds propres de leurs
différents métiers. Ces exigences vont les pousser à s’orienter vers les activités qui
nécessitent de faibles apports en capitaux propres et à faire payer les activités à
risque qui sont consommatrices des fonds propres. Cela ne manquera pas d’influer
sur les entreprises fragiles, sous-capitalisées et ne présentant pas suffisamment de
transparence quant aux documents compilables et financiers présentés.
 Le phénomène de procyclité provient des comportements des banques et leurs
notations qui peuvent devenir de plus en plus favorables en période de croissance et
contribuent à accentuer cette croissance à travers l’essor du crédit ou au contraire,
en période de récession, devenir de plus, en plus négatives accentuant la crise par
une diminution des crédits bancaires.

III- Eléments techniques de la régulation financière au Maroc.


Pour établir l’équilibre financier des banques, la loi prévoit quatre mesures principales.

 Le capital minimum des banques est fixé depuis 1989 à 100 millions de dirhams.
 Le coefficient de solvabilité déjà évoqué plus haut est fixé à 8%.
 Le coefficient de liquidité ; rapport minimum quotidien que les banques doivent
garder entre leurs actifs disponibles ou réalisables et leur dettes à court terme est
fixé à 60%.
 Le coefficient de division des risques : rapport maximum que les établissements de
crédit sont tenus de respecter entre le total des crédits accordés à un même client et
leurs fonds propres est fixé à 10%.

Pour ce qui concerne la régulation et la surveillance du marché boursier, un ensemble de règles a été
établi tenant compte des aspects informationnels prudentiels relatifs à l’investigation et aux pouvoirs
de sanction.

 L’information des actionnaires doit se faire 15 jours au moins avant la tenue de


l’assemblée générale ordinaire contenant l’ordre du jour, les projets de résolution du

45
conseil, les comptes de l’exercice écoulé accompagnés du rapport des commissaires
aux comptes.
 Les sociétés faisant appel public à l’épargne sont tenues de publier dans un journal
d’annonces légales et dans 20 jours qui suivent la tenue de leur assemblée générale
ordinaire, le bilan, le compte de produits et charges, l’état des soldes de gestion, le
tableau de financement….
 Les sociétés cotées en bourse doivent publier dans un journal d’annonces légales,
dans les trois mois qui suivent chaque semestre de l’exercice au plus tard :
 Le montant du chiffre d’affaires comparé à celui du semestre écoulé.
 Une situation provisoire du bilan arrêté au terme de semestre écoulé.

 Pour assurer le bon fonctionnement du marché et dans le but de


prévenir des situations de crises le conseil de déontologie des valeurs mobilisés
(CDVM) a défini des mesures prudentielles telles que :
 Le capital minimum des sociétés de bourse et des
établissements de gestion de fonds communs de placement a été fixé à un
million de dirhams.
 Le coefficient de division des risques des sociétés de bourse
(la valeur totale des positions nettes prises par la société de bourse dans le
cadre de la contrepartie sur les différentes relevant d’un même émetteur) doit
être inférieur à 40% des fonds propres nets de la société en question.
 Le CDVM est habilité à demander aux commissaires
aux comptes qui ont servi de base de certification des comptes.
 Le CDVM est aussi habilité à prendre des mesures
disciplinaires qu’il juge nécessaire et qui peuvent aller jusqu’au retrait d’agrément
d’exercice sur le plan des sanctions pénales, le CDVM peut saisir le procureur du Roi
compétent des infractions qu’il a relevées relatives aux délits d’initiés ou la diffusion
d’informations fausses ou trompeuses susceptibles de manipuler le cour d’une
valeur mobilière ou d’entraver le fonctionnement des marchés.

En dépit de ces larges prérogatives dont dispose le CDVM, et pour plus d’efficacité, ce dernier doit être
transformé en un organe indépendant avec un statut précis, un orange fort qui dispose des pouvoirs
les plus étendus, pour mener à bien sa tâche et pour assurer « la stabilité financière nécessaire à un
moment de l’ouverture du Maroc sur les marchés internationaux dans le cadre de l’Organisation
Mondiale du Commerce (OMC), de zones de libre échange (avec l’union européenne et les Etats-Unis)
et l’implantation des zone offshore sur le territoire nationale »1.

1
JARI. H (2007) op cit, p 404.
46
§2- La réforme de la régulation financière.
La crise financière a mis en évidence les lacunes et l’existence d’effets négatifs attachés à la
réglementation prudentielle. Comme le note MOHAN, « les rapports (relatifs à l’analyse des
répercussions et origines de la crise) mettent en exergue clairement l’existence de graves défaillances
de la régulation et de la supervision »1. Une réforme en profondeur apparaît nécessaire dans le but
d’établir la confiance dans les mécanismes de régulation de l’économie mondiale.

Les thèmes les plus discutés tiennent à la prévention du risque systémique, aux mécanismes de
résolution des faillites bancaires, aux nouvelles exigences prudentielles rassemblées dans le régime
Bâle III, à la règle VOLKER (proposée par Paul VOLKER conseiller de Barak OBAMA) qui consiste à
limiter les implications des banques dans le financement des opérations spéculatives à hauts risques, à
la gestion d’actifs tels que hedge fonds et aux agences de notation.

L’objectif visé à travers les débats sur la réforme de la régulation financière est de mettre en place des
règles et mécanismes susceptibles d’encadrer le système financier international et de prévoir
d’éventuelles crises à l’avenir.

A- En Europe.
Trois domaines ont fait l’objet d’un accord en 2010.

 Le premier est la création d’agences européennes de supervision des banques, des


assurances et des marchés financiers et la création aussi d’un conseil européen du
risque systémique (CERS).

Jusqu'à présent, il n’existe aucune entité européenne qui a la possibilité d’imposer ses vues en cas de
désaccord entre deux superviseurs nationaux, comme l’autorité des marchés en France ou la Financial
services authority au Royaume-Uni, et de les obliger à agir dans le même sens. Depuis le premier
Janvier 2011, c’est le cas grâce à ces entités créées à l’échelle européenne.

Quant au conseil européen du risque systémique, il aura la possibilité d’alerter les Etats sur la
constitution de bulles sur les marchés d’actifs financiers ou immobiliers.

 Le deuxième domaine est relatif à la rémunération des traders et des dirigeants des
banques. Depuis le premier Janvier 2011, un trader ne pourra toucher que 30% de
son bonus à court terme et en cash. Pour toucher le reste, il devra attendre entre

Stocks d'actifs liquides de haute qualité Ressources longues et stables


≥ 100% ≥ 100%
Flux nets de cash sur 30 jours Emplois stables
1
MOHAN. R (2009) : Emergence d’une ébauche de régulation financière : défis et dynamique. Revue de la
stabilité financière n° 13 septembre, P 109.
Stocks d'actifs liquides de haute qualité Ressources longues et stables
≥ 100% ≥ 100%
Flux nets de cash sur 30 jours Emplois stables
47
trois et cinq ans. Il pourra voir son bonus réduit si des pertes apparaissent sur ses
prises de position, et il devra se faire verser au moins 50% de son bonus en actions
de la banque et non en liquide.
 Le troisième domaine porte sur les fonds spéculatifs les hedge fonds. L’Europe est
dotée de règles qui obligent ces fonds à s’enregistrer auprès des régulateurs
nationaux et à leur transmettre des informations permettant à ces derniers d’évaluer
les risques pris.

B- Aux Etats-Unis
L’avantage de la réforme américaine est que toutes les nouvelles régulations sont intégrées dans une
loi unique, la loi Dodd-Frank votée et promulguée en Juillet 2010. Cette loi a consacré la fragmentation
en institution rivales et soucieuses de leurs prérogatives.

 La Securities and exchange commission (SEC) s’occupe des marchés au comptant.


 La Commodity Futures Trading Commission (CFTC) est chargée de superviser les
marchés dérivés.
 Le Financial stability Oversight Council est le conseil du risque systémique.
 Et l’agence de protection financière des consommateurs appelée consumer Financial
Protection agency : cette agence a pour rôle, entre autres, d’interdire le démarchage
des ménages par des officines.

Dans le cadre de cette nouvelle loi, l’autorité de la SEC sur les agences est accrue. Il s’agit de banaliser
les agences auprès des investisseurs en abolissant toute mention faisant référence statutaire aux
agences dans les exigences d’évaluation des produits financiers, l’objectif est ainsi de forcer les
investisseurs à faire leur propre évaluation des risques incorporés dans les produits qui leur sont
proposés1.

C- A L’échelle mondiale.
La réunion du G20 du 2 Avril 2009 a confirmé le renforcement du rôle du Fonds monétaire
international FMI. Celui-ci est chargé de jouer le rôle de coordonnateur de la régulation mondiale ». Le
FMI est également chargé d’analyser le rôle des politiques macroéconomiques dans le déclenchement
de la crise et de surveiller la mise en œuvre de nouvelles régulations financières selon les orientations
arrêtées par le forum de stabilité financière (FSF) qui, institutionnalisé et élargi à l’ensemble des pays
du G20, devient le conseil de la stabilité financière (CSF)

1
AGLIETA. M (2011) : « La régulation des marchés des capitaux ». Alternatives Economiques, n° 87.
Stocks d'actifs liquides de haute qualité Ressources longues et stables
≥ 100% ≥ 100%
Flux nets de cash sur 30 jours Emplois stables
48
De plus, les règles de fonds propres et de liquidités adoptées par les dirigeants du G20 en novembre
2010 se sont durcies et se déclinent notamment en :

 Une augmentation et une amélioration de la qualité des fonds propres qui


permettraient d’absorber des pertes plus élevées en cas de crise.
 Une meilleure prise en compte des risques de marché et de contrepartie.
 Un ratio d’endettement pour éviter un endettement excessif, en plus des exigences
de fonds propres.
 Un durcissement des normes de liquidité, avec notamment un matelas d’actifs
liquides pour les problèmes de liquidités à court terme et une meilleure symétrie
entre les échéances des actifs et des passifs1.

La France a également réformé sa régulation financière en fonction des contraintes et exigences de


l’heure imposée par la crise financière, en créant l’autorité de contrôle prudentiel (ACP) et en
élargissant les prérogatives de l’autorité des marchés financiers.

Au Maroc, l’arsenal réglementaire obéit à un modèle à plusieurs vitesses avec des statuts
hétérogènes. Le contrôle bancaire relève de la compétence de BANK AL MLAGHEB, le contrôle et
supervision des marchés financiers dépendent du Conseil déontologiques des valeurs mobilières, alors
que les assurances sont sous la tutelle de l’Etat via le ministère des finances, d’où la nécessité de
mettre en place un cadre de surveillance macro et micro prudentiel à même d’assurer la stabilité
financière tout en atténuant la pro-cyclicité du secteur financier.

1
Liquidité à court terme : Liquidty coverage rato :
Stocks d'actifs liquides de haute qualité
≥ 100%
Flux nets de cash sur 30 jours
Liquidité à long terme (1 an) : Net Stable funding ratio :
Ressources longues et stables
≥ 100%
Emplois stables
49
Conclusion générale.
Tout au long de ce travail, nous avons essayé de mettre en relief le rôle et l’importance du système
financier dans la réalisation du développement économique et social.

Au niveau du premier chapitre, nous nous sommes attardés la dynamique des systèmes financiers
depuis les années 80 jusqu’à nos jours. Ce qui nous a permis d’évaluer l’expérience marocaine en
matière de libéralisation et développement du système financier marocain. Celui-ci a subi des
mutations profondes qui lui ont permis de s’ériger au rang des systèmes financiers développés efficace
dans le domaine de la mobilisation de l’épargne et son affectation dans des emplois plus productifs.

Au niveau chapitre, nous nous sommes arrêtés sur les risques générés par cette dynamique financière.
La typologie de ces risques a été analysée de façon synthétique tout en mettant en exergue le risque
systémique. Ce risque, parce qu’il n’a pas été pris en considération durant ces dernières décennies a
débouché sur la crise financière qui a éclaté aux Etats-Unis et qui en si peu de temps a envahi la
planète tout entière et dont les conséquences ont été catastrophiques à tous les niveaux.

Comment éviter l’avènement du risque systémique ? Et comment gérer les risques financiers ? Sont
des interrogations qui interpellent l’Etat dans son rôle de régulateur de la finance.

Après avoir rappelé les fondements de la régulation bancaire et financière, nous nous sommes arrêtés
sur certaines expériences nationales dont celle du Maroc.

La réforme de la régulation financière s’impose dans ses aspects macro et micro prudentiels. Bâle III, a
durci les règles de contrôle des banques. A l’échelle internationale le FMI s’est confié le rôle d’analyse
du risque systémique en coordination avec le conseil de stabilité financière qui a remplacé le forum de
stabilité financier depuis la réunion du G20 en 2009. Des autorités de contrôle prudentiel ont été
créées aux USA et en Europe et dont le rôle est d’analyse le risque systémique. Au Maroc, le système
de régulation est fragmentaire et nécessite d’être reformé pour se mettre au diapason des standards
internationaux dans le but est d’assurer la stabilité financière.

50
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53
TABLES DES MATIÈRES

SOMMAIRE...............................................................................................................1
Remerciements............................................................................................................2
Introduction générale...................................................................................................3
Chapitre I : Le système financier mis en place : architecture et fonctionnement........5
Introduction..........................................................................................................5
Section I : Les mutations financières des années 80 et leurs implications..........6
§ I : Les tendances de la finance internationale depuis les années 80.................................................................6
I- La séquence : déréglementation – innovation -nouvelle réglementation.................................................7
II- La mobilierisation du financement de l’économie..................................................................................9
III- La globalisation financière..................................................................................................................10
§2 : Les implications de ces mutations financières...........................................................................................11

Section II : Les mutations du système financier marocain................................13


§1- Le dirigisme financier et ses conséquences................................................................................................14
§2- La libéralisation du système financier........................................................................................................16
I- Les principaux axes de la libéralisation du système financier...............................................................17
II- Les réformes financiers et leur impact : le cas du Maroc.....................................................................18
A- Les principales réformes du système financier.................................................................................18
B- Les résultats de l’expérience marocaine............................................................................................21

Conclusion du premeir chapitre.........................................................................24


Chapitre II- les risques inhérents au fonctionnement du nouveau système
financier.....................................................................................................................26
Section I- Analyse des principaux risques : cadre conceptuel...........................28
§1- Le risque dans la théorie financière............................................................................................................28
§2- les risques conçus dans le cadre de BALE I et BALE II............................................................................31
I- Le risque de crédit..................................................................................................................................32
II- Le risque de marché..............................................................................................................................34
1- Le risque de taux d’intérêt..................................................................................................................34
2- Le risque de change............................................................................................................................35
3- Le risque de position sur titres de propriété.......................................................................................35
4- Le risque sur produit de base.............................................................................................................35
5- Le risque de règlement-livraison........................................................................................................35
III- Le risque opérationnel.........................................................................................................................36

Section II- la crise financière de 2007 : le risque systémique et ses


répercussions......................................................................................................37

54
§I- origines et manifestations de la crise...........................................................................................................37
§II- les retombés de la crise sur l’économie et plans de relance......................................................................41
1- L’ampleur de la crise.............................................................................................................................41
2- Les plans de relance : seront-ils à la mesure de la gravité de la crise................................................44

Conclusion du deuxième chapitre......................................................................47


Chapitre III- la régularisation du système financier : le rôle de la surveillance
prudentielle................................................................................................................48
Section I- Les principes et organes de la supervision prudentielle....................49
§1- Les principes fondamentaux de la supervision prudentielle.......................................................................49
§2- les autorités de supervision : Etats Unis, la France et le Maroc.................................................................52

Section II- le contenu de la supervision prudentielle, les modalités de son


organisation et ses limites..................................................................................55
§1- Les accords de Bâle I, Bâle II et éléments de la régulation des marchés financiers au Maroc..................56
I- Fondements et structure du ratio Cooke.................................................................................................56
II- BALE II ou le nouveau ratio de solvabilité..........................................................................................60
A- Contenu du nouveau dispositif prudentiel Bâle II.............................................................................60
a- le pilier 1......................................................................................................................60
b- Le pilier 2.....................................................................................................................62
c- Le pilier 3.....................................................................................................................63
B- Appréciation du dispositif Bâle II.....................................................................................................63
III- Eléments techniques de la régulation financière au Maroc.................................................................64
§2- La réforme de la régulation financière........................................................................................................67
A- En Europe.............................................................................................................................................67
B- Aux Etats-Unis......................................................................................................................................68
C- A L’échelle mondiale............................................................................................................................69

Conclusion générale..................................................................................................72
Bibliographie.............................................................................................................74
Tables des matières...................................................................................................79

55

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