Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
La diffusion de ces comptes-rendus est libre sous réserve d’en mentionner l’auteur
et de n’y apporter aucune modification.
« L’effort de rationalisation du Parlement dans le cadre de la loi de finances pour 2020 en matière
de patrimoine et de création artistique » - Jacques Fingerhut
Par Adrien Béat
La seconde intervention de Me Fingerhut portait toujours sur la fiscalité, mais du point de vue politique
cette fois, avec les débats sur le budget de l’année qui s’ouvre à peine. L’avocat revient tout d’abord sur
l’abolition prévue d’un des deux dispositifs d’acquisition de trésors nationaux par des entreprises, celui
de l’achat pour leur propre compte, et explicite ensuite la récente « querelle » des deux chambres
législatives sur la taxation du Loto du patrimoine.
C’est uniquement cette dernière option qu’abroge la loi n° 2019-1479 du 28 décembre 2019 de finances
pour 2020, art. 29. N’ayant en effet jamais été utilisée, le législateur en tire les conséquences attendues
et la supprime pour clarifier le paysage fiscal. Désormais, seule la conservation muséale est possible.
Notons que ce même article de la loi de finances prévoit l’extinction, à partir du 31 décembre 2022, d’un
autre dispositif fiscal qui permet quant à lui de soutenir la création contemporaine, visé à l’art. 238 bis
AB du CGI. En vertu de celui-ci, les entreprises acquérant « des œuvres originales d'artistes vivants (...)
peuvent déduire du résultat de l'exercice d'acquisition et des quatre années suivantes, par fractions
égales, une somme égale au prix d'acquisition » à condition de les exposer « dans un lieu accessible au
public ou aux salariés, à l'exception de leurs bureaux » pendant ces cinq exercices.
L’Assemblée y a coupé court, soutenue par le gouvernement qui préfère abonder en crédits la Fondation
pour compenser cette lourde fiscalité sans grever le budget de ces autres missions « d’intérêt général »
que sont le sport et la solidarité nationale. Il avait ainsi versé 21 millions d’euros à cette fin en 2018.
L’avantage de cette solution, pour M e Fingerhut, est au moins de maintenir la possibilité d’un contrôle
parlementaire sur l’action du gouvernement, ce que n’aurait plus permis l’exonération de taxation.