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et la Question Juive
Août et Octobre 1940 : Lois d’exclusion des Juifs promulguée par l’État français.
Question apparaissant à l’époque des Lumières en Allemagne : interrogation sur la place des
Juifs au sein des nations européennes.
France : Napoléon Ier reconnaît les israélites comme partie intégrante de la nation française
et leur ouvre l’accès aux responsabilités civiques et militaires.
Le rejet des Juifs comme éléments étrangers à la nation française concerne plutôt les
courants monarchistes et anti-républicains : idée d’une « race » et d’une identité française
liées au christianisme.
La République se caractérise au contraire comme un régime politique intégrateur refusant
les distinctions de « race », de religion ou d’origine ethnique : caractère universaliste de la
République et égalité des citoyens/citoyennes. La nationalité française s’acquière par le droit
du sol (opposé au droit du sang).
• Accusations de « cosmopolitisme » par les milieux réactionnaires et nationalistes.
1894 : le Capitaine Alfred Dreyfus (juif alsacien) est condamné pour avoir livré des
documents secrets à l’Empire allemand.
Condamnation au bagne à perpétuité (déporté sur l’Île du Diable).
Affaire qui bouleverse la société française pendant 12 ans, de 1894 à 1906.
1899 : Dreyfus est de nouveau jugé et condamné de nouveau, avec des circonstances
atténuantes (10 ans de réclusion).
Le Président Émile Loubet lui accorde la grâce.
1906 : nouveau procès. L’innocence de Dreyfus est reconnue. Il réintègre l’armée française
avec le grade de Commandant (participera à la Première Guerre Mondiale).
Conséquences de l’Affaire :
- La République, après avoir été menacée, triomphe : Affaire = mythe fondateur.
- Le nationalisme est également renforcé et évolue vers des positions plus radicales.
- Radicalisation de l’antisémitisme en France.
- L’Affaire renforce les dissensions entre église catholique et République.
- Rôle nouveau de la Presse et des « Intellectuels » (terme inventé pendant l’Affaire).
- Impact international sur le mouvement sioniste (Theodore Herzl).
Loi portant sur le statut des Juifs : octobre 1940 et juin 1941.
Exclusion de la fonction publique et des fonctions commerciales et industrielles, et de la
Presse → épuration administrative.
Ex. : 244 universitaires perdront leur emploi.
Immatriculation des entreprises juives et exclusion de toutes les professions commerciales
et industrielles (1941).
Dénaturalisation des Juifs : 15 000 personnes sont déchues de leur nationalité, sont 6 000
juifs, et deviennent apatrides.
Dissolution de toutes les organisations juives.
Numerus clausus pour les professions libérales à partir de 1941 : 2 %.
3 % à l’Université pour les professeurs et les étudiants.
Recensement systématique des Juifs à partir de 1941.
+ Loi sur les ressortissants étrangers de race juive (octobre 1940) : autorise l’internement
immédiat de tous les Juifs étrangers.
22 juillet 1941 : loi « d’Aryanisation » des biens juifs : confiscation de tous les biens ayant
appartenu à des Juifs absents ou disparus.
Députés et sénateurs juifs sont déchus de leur mandat.
11 juin 1942 : décret interdisant aux Juifs les professions artistiques.
11 décembre 1942 : Loi imposant le mention « Juif » sur les cartes d’identité.
Règlementation différente en zone libre (Lois de Vichy) et en zone occupée (même lois qu’en
Allemagne) mais leur application ne diffère pas fortement.
12 juillet 1942 : ordre par le Service allemand des Affaires juives d’arrêter tous les Juifs en
zone occupée.
Élargissement aux femmes et aux enfants.
Juifs d’abord regroupés dans des camps de concentration ou de regroupement français (ex. :
Gurs dans le Sud-Ouest du pays et Drancy au Nord de Paris) avant d’être déportés dans les
camps allemands (Allemagne et Pologne).
La police et la gendarmerie organisent les arrestations.
Les trains de la SNCF sont utilisés pour les transports en France.
1940 :
• 300/330 000 Juifs en France métropolitaine (200 000 sont français, 130 000 sont de
nationalité étrangère).
• 370 000 en Afrique du Nord.
3/4 des Juifs français ont survécu (90 % pour les Juifs de nationalité française).
Belgique : 55 %.
Pays-Bas : 20 %.