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SOLUTIONS DU TP1
THOMAS DAVIGNON
(b) S’il faut deux nuits pour réparer une machine outils, quel espace d’états
peut-on considérer ? Quelle en serait la matrice de transition ?
Solution. (a) Considérons ce qui se passe dans tous les cas de figure possible.
Si n est le nombre total de machines, Ni le nombre de machines qui
cassent pendant la journée i et que Xi est le nombre de machines qui
fonctionnent au début de la journée i, alors Xi+1 = Xi −Ni + 1{Xi <nouNi >0}
– autrement dit, si, une machine a cassé aujourd’hui ou il y en avait déjà
de cassées au début de la journée, on réparera une machine la nuit (d’où
le +1{Xi <nouNi >0} s. Le nombre total de machines fonctionnelles sera donc
le nombre de machines qui fonctionnaient ce matin, moins le nombre de
machines qui ont cassé aujourd’hui (binômiale avec n = Xi , p = 1/10),
plus 1 si au moins une machine est cassée à la fin de la journée.
Dans le cas particulier où on n’a que deux machines, on peut écrire la
machine de transition plus simplement : Si on commence la journée avec 0
machines fonctionnelles, alors avec probabilité 1 il y en aura une qui fonc-
tionnera le lendemain matin, puisqu’on l’aura réparée. Si on commence
la journée avec 1 machine fonctionnelle, alors avec probabilité 1/10, elle
brisera, et on ne pourra réparer qu’une machine. Il n’y aura donc qu’une
seule machine fonctionnelle le lendemain. Avec probabilité 9/10, elle ne
cassera pas, et on pourra réparer l’autre. On aura donc deux matrices
fonctionnelles le lendemain. Si on commence la journée avec 2 machines
fonctionnelles, alors avec probabilité 81/100, aucune machine ne brise. On
en a donc toujours deux le lendemain. Avec probabilité 18/100, l’une des
deux machines brise, mais comme on la réparera la nuit même, on aura
toujours deux machines disponibles le lendemain. Mais avec probabilité
1/100, les deux machines casseront. Et à ce moment, il n’y aura qu’une
machine disponible le lendemain.
On peut résumer les probabilités suivantes dans la matrice de transition
que voici
0 1 0
P = 0 1/10 9/10
0 1/100 99/100
(b) Si on a besoin de deux nuits pour réparer une machine, on peut considérer
les états suivants :
(1) : Aucune machine n’est fonctionnelle et il reste une nuit avant de
compléter une réparation ;
(2) : Une machine est fonctionnelle et il reste deux nuits avant de compléter
une réparation ;
(3) : Une machine est fonctionnelle et il reste une nuit avant de compléter
la réparation ;
MAT2717 – PROCESSUS STOCHASTIQUES SOLUTIONS DU TP1 3
2.0
1.5
1.0
0.5
5 10 15 20
E [Tk ] = E [E [Tk | D1 ]]
MAT2717 – PROCESSUS STOCHASTIQUES SOLUTIONS DU TP1 5
20
15
10
20 40 60 80 100
Problème 6 (Exercice 1.7). Une espèce de fleurs peut se trouver dans trois
états :
(1) : viable ;
(2) : en voie de disparition ;
(3) : éteinte ;
Les transitions pour de l’année i − 1 à l’année i sont données par les matrices
suivantes
0, 85 0, 15 0 0, 9 0, 1 0
Q1 = 0 0, 7 0, 3 Q2 = 0, 1 0, 7 0, 2
0 0 1 0 0 1
0, 95 0, 05 0 0, 95 0, 05 0
Q3 = 0, 2 0, 7 0, 1 Qi = 0, 5 0, 5 0
0 0 1 0 0 1
avec i ≥ 4. Calculer la probabilité que l’espèce de fleurs s’éteigne ultimement
étant donné qu’elle est initialement en voie de disparition.
Solution. On fait d’abord le constat qu’après la 3e année, l’espèce de fleurs
ne peut plus s’éteindre. On écrit Ai l’événement : l’espèce s’est éteinte la ième
8 THOMAS DAVIGNON
P3
année, i = 1, 2, 3. Alors, on cherche i=1 P {Ai }.
P {A1 } = 0, 3
P {A2 } = 0, 7 × 0, 2
P {A3 } = 0, 72 × 0, 1
Et
3
X
P {Ai } = 0, 3 + 0, 7 × 0, 2 + 0, 72 × 0, 1 = 0, 489
i=1
Problème 7. Soient Y1 , Y2 , . . P
. des variables aléatoires Bernoulli(p) à valeurs
dans {−1, 1}. On pose Xn = ni=1 Yi avec la convention X0 = 0. Trouver s
tel que
E sXn+1 | Xn = sXn
Solution. Il suffit de constater que sXn+1 = sYn+1 sXn . À partir d’ici, on a que
Yn+1 est indépendant de Xn , donc
E sYn+1 sXn | Xn = sXn E sY1
Ce qu’on veut, donc, c’est E sY1 = 1. Pour ça, on va tout simplement poser
q = 1 − p et résoudre
E sY1 = ps + q/s = 1
Bien sûr, s = 1 est une solution triviale – cependant, on se rend compte que
ce n’est pas une solution intéressante – tout ce que ça nous dit, c’est que le
processus stochastique identiquement égal à 1 est... identiquement égal à 1 !
Par contre, on remarque que s = q/p =: β −1 est aussi une solution !
Remarque 2. En considérant le processus β −Xn plutôt que Xn directement,
on se donne un avantage non-négligeable : l’espérance de β −Xn est constante !
n
En effet, E β −Xn = E β −Y1 = 1 pour tout n.
Un processus ayant la propriété démontrée est (sous réserve de montrer
aussi d’autres détails techniques) une martingale. Les martingales sont des
processus stochastiques extrêmement importants.