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Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière, né à Paris, baptisé le 15 janvier 1622 en l'église Saint-Eustache, et

mort le 17 février 1673 à l'âge de 51 ans dans la même ville, est un dramaturge, comédien et poète,
considéré comme l'un des plus grands écrivains de la culture française et occidentale1. Chef de troupe de
théâtre français, aujourd'hui la Comédie-Française, qui s'est illustré, à Paris et en province, sous la régence
d'Anne d'Autriche et dans les douze premières années du règne personnel de Louis XIV.

Issu d'une famille de marchands parisiens (son père tient une boutique de tapissier qui vend mobilier, tissus
et tapisseries à la haute bourgeoisie et à la riche aristocratie et il détient depuis 1631 la charge prestigieuse
de « tapissier valet de chambre du Roi »), Jean-Baptiste Poquelin se consacre au théâtre à 21 ans après la
rencontre de Madeleine, Joseph et Geneviève Béjart avec qui il fonde « l'Illustre Théâtre » ; il prend alors le
pseudonyme de "Molière". Après la faillite de la troupe, il quitte Paris avec les Béjart et parcourt les
provinces de l'ouest puis du sud de la France de 1646 à 1658 en écrivant ses premières petites comédies (La
Jalousie du Barbouillé, Le Médecin volant), puis ses premières comédies en cinq actes et en vers (L'Étourdi,
créée à Lyon en 1655, et Le Dépit amoureux à Béziers à la fin de 1656).

De retour à Paris en 1658, il obtient la protection de Philippe d'Orléans, frère de Louis XIV : sa troupe prend
le nom de « Troupe de Monsieur » et représente ses deux premières comédies, des comédies de Scarron et
de Thomas Corneille et des tragédies de Pierre Corneille (en particulier Nicomède et Cinna), de Rotrou et de
Tristan L'Hermiten 1. Sa carrière d'auteur dramatique commence vraiment avec Les Précieuses ridicules, pièce
qui remporte un grand succès en novembre 1659. Soutenu par le roi Louis XIV, marié avec la comédienne
Armande Béjart et jouissant d'une solide santé malgré sa fin brutalen 2, Molière affronte les cabales et
continue à jouer et à diriger sa troupe — devenue « Troupe du Roy » en juin 1665 — tout en écrivant des
comédies de genres variés : certaines proches de la farce comme Le Médecin malgré lui (1666) ou Les
Fourberies de Scapin (1671), d'autres plus psychologiques comme L'École des femmes (1662) ou L'Avare
(1668), ainsi que des comédies-ballets comme Le Bourgeois gentilhomme en 1670 (avec Lully) ou Le Malade
imaginaire (avec Marc-Antoine Charpentier) en 1673, et des pièces plus élaborées approfondissant caractère
et étude sociale, en vers comme Le Misanthrope (1665), Tartuffe (1664-1669), Les Femmes savantes (1672),
ou en prose comme Dom Juan (1665).

Peintre des mœurs de son temps, surtout de la bourgeoisie dont il dénonce les travers (prétention nobiliaire,
place des femmes, mariage d'intérêt…), Molière a créé en même temps des personnages individualisés
emblématiques et approfondis dont la liste est longue : Monsieur Jourdain, Harpagon, Alceste et Célimène,
Tartuffe et Orgon, Argan le malade imaginaire… .

Contrairement à la plupart des auteurs de comédie de son temps, l'invention dramatique de Molière s'appuie
peu sur l'imitation de modèles antiques ou étrangers (italiens et espagnols) : après avoir commencé à
adapter les Italiens (L'Étourdi, Le Dépit amoureux et Dom Garcie de Navarre), auxquels il reviendra de loin en
loin (Le Festin de pierre en 1665, publié après sa mort sous le titre de Dom Juan, puis Les Fourberies de Scapin
en 1671), il se tournera seulement à deux reprises la même année (1668) vers le théâtre de Plaute (L'Avare
et Amphitryon). Pour le reste, il construit des intrigues originales en combinant divers schémas narratifs
puisés ici et là, notamment dans le Décaméron de Boccace, les nouvelles de Straparole ou de Scarron et les
fabliauxn 3… .

Cette conception originale de la création dramatique (seulement pratiquée jusqu'alors par les comédiens
italiens dell'arte) explique que, dans un mémoire secret destiné à Colbert afin de dresser la première liste de
gratifications aux gens de lettres du règne de Louis XIV, Jean Chapelain, qui fut le plus influent des critiques
du temps (avant Boileau), ait pu présenter Molière de la manière suivante : « MOLIÈRE. Il a connu le
caractère du comique et l’exécute naturellement. L’invention de ses meilleures pièces est inventée [sic], mais
judicieusement. Sa morale est bonne et il n’a qu’à se garder de la scurrilité [bouffonnerie]. »2. De ce fait, son
œuvre écrite sur près de vingt années (1655-1673) se révèle d'une très grande variété et se montre en
même temps sous-tendue par une maîtrise efficace du jeu scénique et du texte de théâtre révélant l'homme
de scène qu'il était avant tout et qui a continué à jouer malgré la maladie jusqu'à son dernier jour survenu à
l'âge de 51 ans, le 17 février 1673.

Molière demeure depuis le XVIIe siècle le plus joué et le plus lu des auteurs de comédies de la littérature
française, chaque époque trouvant en lui des thématiques modernes. Il constitue aussi un des piliers de
l'enseignement littéraire en France. Signe de sa place emblématique dans la langue française, celle-ci est
parfois désignée « la langue de Molière », tout comme l'anglais est « la langue de Shakespeare ».

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