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L’avare

Molière
La scène est un monologue. Ce n’est pas un vrai monologue parce qu’il
parle a son argent et au public.

Cette scène est le coup de théâtre de la pièce. Le monologue arrive après


le vol de la cassette. Ce monologue nous permet de voir le personnage
sans masque, plus authentique, plus vrai. Ce vol a été bien préparé a
l’avance par quelques allusions de La Fleche concernant l’avarice
d’Harpagon. Ce coup de théâtre est un changement soudain et inattendu
dans la situation des personnages de la pièce. Cela va permettre de
dénouer l’intrigue et de faire progresser la pièce vers son dénouement car
il donne a Cléante un moyen de chantage sur son père.

Première partie
La découverte du vol
Harpagon arrive du jardin sans chapeau, en criant. Cela montre qu’il est
bouleversé et affole. Il hurle son désespoir cause par le fait qu’on lui a
vole sa cassette. Sa cassette est l’objet qui symbolise son avarice.

La panique d’Harpagon se manifeste par une série de points


d’exclamation. Après ces exclamations il y a une série de 10 questions qui
montrent l’affolement du personnage. Cette partie se termine par un acte
de folie : il se prend lui-même le bras.

L’expression des sentiments d’Harpagon


Le désespoir d’Harpagon est mis en évidence par des procédés
syntaxiques et lexicaux.

1. Constructions interrogatives et exclamatives : « Au voleur ! Au


voleur ! »

2. Métaphore : « On m’a coupe la gorge »

3. Gradations a valeur dramatique : « Au voleur A l’assassin » « je


suis perdu, je suis assassine »

4. Interjection : « Ah ! »

5. Reprises syntaxiques (Questions inversées) : « ou courir, ou ne pas


courir ? »
Toutes ces manifestations de folie nous amènent a cet acte de
démence de se prendre lui-même le bras. Il est coupe de la réalité.

Deuxième partie
Harpagon pleure son argent.
Harpagon a un bref instant de lucidité. « Mon esprit est trouble ». Mais la
folie lui revient, et il parle de son argent comme a une personne : »Mon
pauvre argent, mon cher ami, on m’a prive de toi » Il personnalise son
argent et s’adresse a lui dans un discours qui rappelle le discours
amoureux.

Il souffre de la disparition de son argent comme de la perte d’un ami. Il


emploie le pronom « on « pour parler du voleur car le coupable lui est
inconnu. L’argent représente tout pout lui. Il est toute sa vie. C’est son
soutien, sa consolation, sa joie, sa raison de vivre. Sans son argent, il ne
veut plus vivre, il désire la mort. Il y a une progression, un crescendo dans
les verbes qui expriment l’idée de la mort. : « Je me meurs, je suis mort,
je suis enterre ».

Mais il ne veut pas mourir puisqu’il demande si personne ne veut le


ressusciter. Il appelle au secours parce ce qu’il veut plus que mourir c’est
retrouver son argent.

Troisième partie
Harpagon veut trouver le coupable.
Après sa crise de folie, Harpagon redevient lucide et commence a
raisonner. Il essaie de reconstituer les circonstances du vol en se posant
des questions.

• Qui a vole la cassette : »Qui que ce soit… »

• Quand le vol a eu lieu : »…qu’avec beaucoup de soin on ait épié


l’heure…. »

La première question reste sans réponse mais il découvre la réponse a la


seconde question : » … et l’on a choisi justement le moment ou je parlais
a mon traitre de fils »

Nous voyons les relations qu’il y a entre le père et le fils car il qualifie son
fils de traitre. Harpagon passe a l’action ; il dit « sortons ». C’est un
impératif qui montre sa décision a trouver le coupable. Il est persuade que
le coupable se trouve parmi les gens de sa maison, c’est pourquoi, il veut
aller chercher la justice et faire donner la question ( torturer) a tous ceux
qui vivent dans sa maison. Il y a crescendo (une progression) dans l’ordre
des personnes qu’il veut torturer. Il va du moins important au plus
important, et il termine par lui-même.

Cette énumération se termine par un nouvel excès de folie puisqu’il veut


se faire torturer parce qu’il se soupçonne lui-même d’être le coupable du
vol.

Quatrième partie
Harpagon soupçonne les spectateurs.
Harpagon découvre soudain le public : »que de gens assembles » et
s’adresse à lui. Il soupçonne le public de :

1. De savoir qui est le coupable

2. De le cacher parmi lui.

3. D’être complice du vol.

Il est totalement paranoïaque. Il soupçonne tout le monde et l’absurde


est qu’il soupçonne aussi le public. Il est repris par sa folie. Il emploie
plusieurs techniques pour tenter d’obtenir des informations du public :

• Il pose des questions.

• Il emploie des expressions de politesse et des suppliques : »De


grâce » « je supplie »

• Des expressions de certitude : « sans doute «

Enfin, harpagon parle en « aparté » lorsqu’il dit « vous verrez » Vous est
une personne qui n’est pas présente et « ils « est le public. Il fait une
différence entre « vous » qui est innocent et « ils « qui est coupable.

Dernière partie
La punition
Harpagon dit » allons «, il emploie l’impératif et cela montre qu’il a
retrouve sa lucidité et il reprend la situation en main. Il s’adresse à tous
les représentants de la loi et de la justice. Il y a une énumération des
représentants de la justice. Il y a gradation. D’abord, il nomme les gens de
la police : » des commissaires, des archers », ensuite, les hommes de la
loi « des prévôts, des juges ». Ensuite il passe aux instruments de torture
« des gênes, des potences » et enfin aux exécuteurs des condamnes a
mort « des bourreaux ». S’il ne retrouve pas son argent, il veut pendre
tout le monde puis se pendre lui-même. C’est un acte d’autodestruction,
un genre de suicide.

Résumé
Tout le monologue est un crescendo qui exprime la panique, la folie et la
paranoïa. Harpagon est panique, il est fou, il est paranoïaque.

Dans cette scène Molière fait une caricature de l’avare. Pour cela Molière
utilise les procédés comiques à sa disposition. Grace a ces procédés,
Molière pousse a l’extrême le caractère de l’avare.

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