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Le Crystal Palace
Le Crystal Palace
Le crystal palace
I- Contexte historique
Le XIXe siècle est un siècle de rupture. Il est caractérisé par une avidité, une soif de
connaissances. Le XIXe siècle anglais est également celui d’un règne, celui de la reine
Victoria qui après un début de règne balbutiant, bouleversé par une difficile
stabilisation politique et sociale, une série de crises sérieuses, mais aussi des réformes
majeures, va se lancer dans une véritable conquête d’un âge d’or. C’est le temps d’une
société européenne en mutation. Le Royaume-Uni est à la tête d’un empire colonial
sans pareil, l’Empire des Indes, sa puissance économique s’affirme. Le pays, grâce à
une politique de libre-échange, conquiert mes marchés extérieurs et devient l’ « atelier
» du monde. Le pays s’engage ainsi dans une période de prospérité. Les conditions de
vie de la société évoluent, avec la création de nouvelles lois en faveur des femmes et
des enfants notamment.
Exemples :
1842 : Loi interdisant le travail au fond des mines des femmes et des enfants
1847 : Loi de 10h au bénéfice des femmes et des enfants en usine
Hyde Park est choisi pour accueillir l’édifice, car il se trouve au coeur de la ville et
jouxte le fleuve ce qui facilite le transport des matériaux. Mais le choix de ce site,
implique que le bâtiment sera éphémère, car on imagine mal supprimé un lieu tel que
Hyde Park. Pour le choix de l’architecte, le comité lance un concours international qui
débute le 13 mars 1850, en laissant aux participants un mois pour envoyer leurs
propositions. Le comité reçoit ensuite les projets de 245 concurrents. Parmi ces
propositions, deux projets reçoivent une mention spéciale, l’irlandais Turner et le
français Horeau qui avaient tous deux optés pour une architecture de métal et de verre.
Cependant, les deux projets seront abandonnés, car le comité considère qu’ils sont
irréalisables. Le comité va donc proposer son propre projet, il sera en briques,
comportera trois nefs, un transept et une coupole de croisée. Owen Jones, le
décorateur, revoit le projet, et il est publié le 22 juin dans The Illustrated London
News.
Pendant ce temps, Paxton élabore son propre projet, et le présente au comité le 20 juin.
Le comité ne répond pas tout de suite et Paxton décide alors de publier le plan dans le
même The Illustrated London News. Le projet est favorablement accueilli par le
public. Paxton décide donc d’entrer en contact avec la société Fox and Henderson qui
sont les entrepreneurs. Ils lui assurent la faisabilité du projet et calcule les coûts, qui
reviendrait à 1 penny et 1/12 le pied cube. C’est donc le projet le moins cher.
Cependant, le comité est lié car il a présenté son propre projet, il décide donc, d’offrir
la possibilité à d’autres architectes de présenter à Fox et Henderson des projets qui
serait en réalité des modifications de leur propre projet. Paxton saute ainsi sur
l’occasion, et propose les plans du Crystal Palace comme une appropriation du projet
élaboré par le comité. Le 26 juillet, le comité et Paxton tombent d’accord, et
l’architecte s’associe avec les deux ingénieurs.
Les travaux dureront 36 semaines, on dispose près de 18930 panneaux de verre par
semaine. Paxton finit dans les temps. Mais au début de la construction un problème se
pose, en effet, sur le terrain, il y a deux grands arbres que l’on se refuse à abattre.
Paxton évite le problème, en ajoutant au plan original un haut transept en plein-cintre
qui permettra d’abriter les deux ormes. La construction est un véritable succès, grâce
au système de montage notamment qui fera l’objet d’un dépôt de brevet le 22 juillet
1850. En effet, Paxton utilise uniquement des éléments préfabriqués reposant sur la
standardisation des éléments de la construction métallique avec un système de
numérotation des pièces par des chiffres simples et ronds.
La construction s’achève sans encombre et le 1er mai 1851, l’inauguration de la
première exposition universelle est un triomphe.
III- Description
a) Implantation de l’édifice dans le tissu urbain
Le Crystal Palace se trouve dans Hyde Park qui se situe au nord-est de Westminster,
en plein centre-ville de Londres. C’est un lieu facile d’accès, et proche de la Tamise,
ce qui a permis de décharger le matériel plus facilement durant la construction. Le
Crystal Palace borde Kensington Road, qui est un des accès principaux du centre-ville.
Il est nécessaire de préciser, que le Crystal Palace aura deux vies, pendant et après
l’Exposition Universelle. En effet, à la fin de l’exposition, le comité prend la décision
de détruire l’édifice, contre l’avis de nombre d’habitants. Une compagnie de chemin
de fer va alors, acheter un terrain à Sydenham, où le Crystal Palace sera remonté.
Sydenham est une colline située au sud de Londres. C’est un lieu favorisé, pour la
population ouvrière de Londres, qui peut s’y rendre aisément lors des sorties du
dimanche, sans perturbé le cadre privilégié de Hyde Park qui est un lieu de loisir très
apprécié de la noblesse londonienne.
Même si le Crystal Palace est une réussite absolue, il existe des avis divergent, sur ce «
monstre de cristal » comme le nommera Ruskin est des plus fervents détracteurs du
Crystal Palace. En effet, le Crystal Palace, s’impose comme une oeuvre éblouissante et
novatrice, qui peut aller à l’encontre du goût académique qui favorise le style néo-
classique et néo-gothique. Horeau dira même du Crystal Palace que c’est « un bloc de
verre aussi monotone que disgracieux », mais peut-on considéré cet avis comme
neutre, alors qu’il s’agit du rival évincé par Paxton. Mise à part, ces quelques réserves,
le Crystal Palace ne suscite qu’admiration. Le Times écrit « Un ordre architectural
entièrement nouveau, qui produit les effets les plus merveilleux et les plus admirables,
par des moyens d’une inégalable habileté technique, est venu nous apporter un édifice
». L’édifice paraît à ses contemporains incommensurable, il exerce sur eux une
fascination. Barrault et Bridel diront dans Le Palais de l’Industrie et ses annexes, que
« tout provisoire qu’il était, il présentait un aspect imposant ; un cachet d’élégance
industrielle qui fût admiré par le monde entier ». Enfin le Crystal Palace éblouissait,
par sa lumière comme nous l’explique l’Illustrated London News du 1er mai 1851 : «
Lorsqu’on lève les yeux vers la nef et vers ses interminables rangées de colonnes, on
passe de la luminosité la plus vive à cette sorte de nébulosité vaporeuse que Turner est
le seul à avoir su rendre ». L’édifice se fait art, il apparaît comme la première victoire
des constructeurs sur les « artistes » (Gieidon). Quand à Paxton, l’inauguration est un
triomphe et il est anobli.
V- Conclusion