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GUILLOT Maud

HAY Emilie
JEGOU Fiona
MERIAU Claire

TD Acteurs de la politique internationale :

Les firmes transnationales dans le système international.


Introduction

Depuis le début des années 1990, la question des rapports entre les acteurs transnationaux et
les Etats, a donné lieu à de nombreux débats et publications. La plupart de ces auteurs, soutiennent
l'idée que depuis vingt ans, un nouvel équilibre des pouvoirs se serait instauré entre les Etats et les
acteurs internationaux constitués des ONG (organisations non gouvernementales), des FTN (firmes
transnationales), des opérateurs financiers, des migrants, des formes de terrorismes, des trafiquants,
des mafias, et beaucoup d'autres nouveaux acteurs privées. Cette montée en puissance des acteurs
transnationaux à considérablement transformée les relations internationales en modifiant fortement
la position de monopole des Etats sur la scène internationale. Un auteur, James Rosenau, développe
l'idée « qu'avec la mondialisation et la transtionalisation, nous sommes entrés dans une ère de
turbulences mondiales. » Pour lui, l'Etat ne disparaît pas, mais ses compétences sont contrôlées,
voir érodées par les nouveaux acteurs que sont les groupes transnationaux. Cette vision, on l'as
retrouve chez une économiste britannique, Susan Strange, qui s’intéresse à la monté en puissance
des grandes firmes transnationales, et des marchés financiers libre. Pour elle, « alors que les Etats
étaient avant les maîtres du marché, ce sont maintenant les marchés qui, sur ces questions cruciales,
sont les maîtres des gouvernements et des Etats. » Les acteurs historiques, apparaissent moins
décisifs de nos jours, que le secteur financier, les firmes transnationales, ou encore les médias. Enfin,
un auteur français, Bertrand Badie, apparaît optimisme dans son mode de pensé, et se réjouit
presque de ce renversement de gouvernance. Pour lui, il s'agit d'une « revanche de la société
civile sur l'Etat, qui, apparaissait comme de plus en plus défié par les acteurs transnationaux ».
Bertrand Badie reprend alors l'idée selon laquelle « le monde multi-centré marque le triomphe du
principe d'autonomie ».
Dans ce monde multi-centré, où les acteurs transnationaux sont désormais de plus en plus
nombreux, nous avons choisie de faire un focus sur les firmes transnationales. Définir le terme de
firmes transnationales est difficile, car en raison de la perception très différente du rôle exercé par
les FTN, il n'existe pas de définition unique. Tout d'abord, il convient de dire que le terme
« multinationale » à céder sa place au terme « transnationale » car il correspond mieux à la réalité.
L'ancien terme faisait plus référence aux entreprises présentes dans plusieurs Etats, mais étant
donné l'attachement qui reste quand même fort à leur pays d'origine, c'est le terme de
« transnationale » qui exprime mieux le fait que ces entreprises représentent un Etat, mais son
extrêmement présente sur la scène internationale. Juridiquement, Bernard Jacquier, définie les FTN
comme « une société dont le siège social se trouve dans un pays déterminé, mais qui exerce une
certaine activité en dehors de ce pays par le relais de filiales ou de succursales que contrôle et
coordonne la société centrale ». Mais dans cette définition, des limites apparaissent immédiatement :
les FTN sont soumises à la législation de leur pays d'accueil, mais, et c'est ce qui en fait d'ailleurs
leur puissances, elles peuvent se jouer des disparités de législation dans les autres pays.
Economiquement, René Sandretto, définie les FTN comme « des firmes généralement de grande
taille, dont l'organisation et la gestion sont de plus en plus souvent centralisées, développant leur
activité productive grâce à des filiales implantées dans plusieurs pays. » Cette définition ne permet
néanmoins pas d'aborder les relations informelles unissant les maisons mères aux Etats.
Pour mieux comprendre le phénomène de multiplication, et la part non négligeable
qu'occupe les FTN dans le système international, il convient d'utiliser des données chiffrées. Jean
Jacques Roches, dans la 7e édition de son manuel « Relations Internationales », dénombre 80 000
FTN en 2014 contre 64 000 en 2002 (données de la CNUCED : conférence des nations unies sur le
commerce). Ce chiffre, en constante augmentation, convient d'être analysé. En effet, les actuelles 80
000 FTN contrôleraient plus de 800 000 filiales, et emploieraient donc plus de 75 millions de
personnes. Pour prendre un exemple plus concret, nous pouvons nous appuyer sur le groupe
Sismens. Ce groupe, d'origine Allemand, s'est implanté dans tous les continents du monde ; et il
suffit de prendre les données salariales pour mieux comprendre l'étendue de cette FTN. Il regroupe
en totalité 368 000 salariés, dont 119 000 en Allemagne, 102 000 en Europe et Moyen-Orient, 84
000 en Amérique, et 63 000 en Asie et Australie. Au delà de ces chiffres, qui nous montrent la
rayonnance internationale du groupe, une analyse plus poussée nous permet de mettre en avant le
poids dominant de l'Allemagne et de l'Europe. On peut donc dire qu'au delà de la rayonnance
internationale que Sismens tente de développer, ce groupe reste tout de même très européen. Et c'est
avec cet exemple que l'on voit que le degré de transtionalisation reste très variable d'une firme à
l'autre. On se trouve donc face à deux définitions juridiques et économiques qui ne peuvent pas
s'appliquer à la globalité des firmes. Chacune ayant des traits communs tout en étant dans des
situations très diversifiées.
Trois caractéristiques peuvent alors être identifiées pour mieux appréhender le concept de
firmes transnationales :
– La première est que les firmes constituent l'un des vecteurs de la globalisation économique
et financière. Leurs activités se déploient géographiquement sur des territoires multiples et dans des
secteurs différents.
– La seconde est que celles-ci sont caractérisées par leur flexibilité organisationnelle. Leur
prospection concerne des marchés nationaux, et leur implantation ou délocalisation exploitent les
disparités de législation sociale.

– La troisième est que les firmes ont tendance à se concentrer, ce qui multiplie les opérations
de fusion, et donc les filiales. Ces opérations permettent aux firmes d'accroître leur influence sur
leur marché d'origine et de gagner des parts de marchés dans les pays où elles ne sont pas présentes.
On est donc face dans ce cas à une réduction des FTN, mais à une augmentation de la puissance du
groupe.

L'activité des FTN est tel, qu'elles ont de plus en plus tendance à échapper au contrôle des
Etats. Constat simple : leur puissance économique et financière a donc nécessairement une
dimension politique, et c'est pour cela qu'elle entre dans le champ des acteurs transnationaux. Cette
dimension politique reste néanmoins à nuancer, et doit toujours être envisagé par rapport à l'Etat
d'origine, et par rapport à l'Etat d'accueil. Ces relations sont essentiellement fondées sur
l'interdépendance. Tous les Etats ont en effet intérêt au développement des entreprises et à
l'encouragement sur l'ouverture à l'étranger, comme toutes entreprises à intérêt à trouver comme
allié l'Etat pour permettre son développement. Enfin, la variation du nombre de FTN par Etat est
ainsi considérée comme un facteur de puissance. Ainsi, nous pouvons prendre l'exemple des Etats-
Unis qui possède 4 entreprises dans le top 10 (Exxon Mobil, Wal-mart store, Chevron et
ConocoPhilips) et de la Chine qui elle en possède 3 (Sinopec, China National Petroleum, State
Grid). Ainsi nous pouvons dire que l'influence des transnationales se mesure en terme économique,
territoriale et politique.
C'est dans ce contexte que nous avons choisie de vous exposer notre sujet, en se posant la
question de peut-on considérer les FTN comme des acteurs légitimes et reconnus au sein du
système internationale ? (comment légitimer l'impact politique, économique et territoriale des firmes
transnationales dans le système international ? )

I. Une stratégie internationale puissante

La dynamique des FTN est au cœur de la mondialisation contemporaine. Elle est le fruit d’un
processus économique multiséculaire : l’extension de l’économie capitaliste à l’ensemble de
l’espace mondial. Elle constitue ainsi un acteur de premier plan grâce à sa stratégie de mise en
réseau internationale et de fait a une place maintenant acquise dans les relations économiques
internationales.

A) Un acteur de premier plan : une stratégie de mise en réseau internationale

Comme le dit Jean Jaques Roches, « La stratégie des firmes multinationales est en constante
évolution pour s’adapter aux marchés ». En effet, avant, les entreprises mères rassemblaient leur
production dans un pays et organisaient simplement des filiales relais pour vendre à l’étranger.
Maintenant les filiales ateliers sont reliées entre elles et à l’entreprise mère par une multitude de
réseaux.

Ainsi, les stratégies des FTN se déploient à très petite échelle et sont de divers ordres. Selon
François Bost, on peut dénombrer 3 types de stratégies.
• Stratégie primaire, d’accès aux ressources naturelles. Les FTN vont rechercher à moindre
coût dans les pays, ce qu’ils n’ont pas chez eux.
• Stratégie horizontale de marchés. Stratégie qui vise à produire une gamme identique à ce
qu’on fait mais avec des stratégies financières qui permettent de gagner un marché. Manière
d’acquérir des concurrents et de générer un oligopole sur le secteur.
• Stratégie verticale ou de minimisation des coûts. Investissements Nord Sud le plus souvent,
en essayant d’utiliser des mains d’œuvres à des coûts intéressants. Stratégie utilisée dans des
secteurs au faible contenu technologique.

Firmes se développement ainsi en réseau sur la SI. Il y a dès lors une certaine segmentation
du travail, chaque espace se spécialise dans une fonction qui génère une division stratégique du
travail. Chaque pays devient mono spécifique même si les firmes ont souvent des stratégies de
diversification géographique pour éviter les crises locales, diversifier approvisionnement et
desservir tous les continents.
L’impact territorial intéresse assez peu les firmes, même si elles restent attachés à un
territoire national, celui de la maison mère. De par leur développement en réseau, elles prennent des
décisions en fonction d’un contexte international et non national.

Certains, comme Robert Reich, y voient une dégénérescence du nationalisme économique


« Les firmes et les investisseurs parcourent désormais le monde à la recherche des meilleures
opportunités de profit. Ils se sont déconnectés de leur propre nation » mais on ne peut gommer
l’appartenance de la maison mère à une nation, malgré ce que B. Gerbier appelle le nomadisme des
activités. Plusieurs analystes relativisent ainsi les propos de Reich, selon lesquels les entreprises
sont déconnectées des Nations (« dégénérescence du nationalisme économique »). On ne peut parler
de « déconnection totale », puisque les firmes conservent un ancrage avec leur pays d’origine, et
ainsi conservent leur nationalité. Elles agissent localement, ce qui peut causer des rivalités et
situations de tension avec d’autres acteurs et représente donc aussi un acteur national, territorial
important. Il n’y a donc pas de firmes aspatiales ni apatride.

Les FTN ont la capacité de mettre en concurrence les espaces. Elles n’hésitent pas à faire du
chantage à l’Etat et joue sur hétérogénéité de l’espace, ou bien joue de cette hétérogénéité pour
diffuser leurs investissements, diversifier. Leur existence et leur activité s’inscrivent dans un cadre
façonné par les Etats, ces derniers ont donc un rôle primordial dans leur développement autant que
les FTN en ont un dans le leur et ce historiquement : le rôle décisif joué par les Etats dans la
création des conditions politiques et économiques a amené l’économie mondiale à
s’internationaliser.

Ces économies d’échelle, le contrôle du marché international et leur inscription nationale


permettent la conquête d’un marché mondial et font des FTN un acteur important, selon P Braillard
et MR Djallili. Les FTN ont ainsi acquis progressivement leur place dans les relations économiques
internationales.

B) Une place acquise dans les relations économiques internationales

Ces entreprises déploient leur action sur l'ensemble de la planète, par le biais des investissements
directs internationaux (IDI) en vue d’exercer un « contrôle ». La notion de contrôle est notamment
définie comme un investissement direct étranger (IDE) impliquant le contrôle direct d’au moins 10%
des actions ordinaires ou avec droit de vote. Dans Le monde contemporain, le directeur de l’IRIS
Pascal Boniface insiste sur le fait que contrairement aux ONG, les FTN sont des entreprises à but
lucratif avec la nationalité d’un Etat et des filiales dans d’autres Etats. La multi localisation permet
d’utiliser au mieux les avantages particuliers à chaque territoire pour produire et/ou bien être
présents sur différents marchés. Les FTN s’affirment comme de véritables acteurs économiques,
dont la stratégie, désormais dite mondiale, est en constante évolution et rend dépassé le label «
made in » des produits et conduit à parler de « Firmes Transnationales ».
Leur poids économique est énorme, selon la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le
Développement (CNUCED), sur les 100 grandes entités économiques mondiales, 51 sont des firmes
et 49 des Etats. De plus, les firmes détiennent le tiers de la production mondiale, ainsi que les deux-
tiers des IDE.
Selon Samy COHEN, « 150 FTN réalisent plus du tiers des exportations mondiales ». Ces
firmes sont devenues de grandes puissances à part entières, et plus seulement les bras armés des
Etats. Par ex, Shell déclare plus de profits en 2010 que la valeur commerciale générée par l’activité
économique de l’Afrique du Sud, de l’Argentine et de l’Autriche réunies. En outre, la valeur en
Bourse d’ExxonMobil le classait entre les PIB de l'Autriche et de la Belgique. De grandes FTN
dégagent des chiffres d'affaires plus élevés que le PIB de quasiment la moitié des États de la planète,
et notamment celles spécialisées dans les secteurs du gaz ou du pétrole. Ces constats amènent
certains analystes à confirmer que les FTN constituent des acteurs influents sur la scène
internationale.

Les 20 premières FTN du monde sont influentes dans des secteurs stratégiques : l’énergie (Exxon
mobil, Total, Shell), le commerce et l’agroalimentaire (Wall Mart), l’automobile ou l’aviation
(Toyota, General Motors), le secteur pharmaceutique ou des communications, et enfin le secteur de
l’armement.

Les FTN doivent s’adapter aux marchés par le biais d’un « réseau mondial », selon Jean-Jacques
ROCHE. Dans cette optique de concurrence internationale, le Professeur en économie Wladimir
ANDREFF insiste notamment sur les opérations de fusions acquisitions transnationales (FAT), qui
conduiraient les firmes à être « apatrides ». Les opérations de FAT dans le secteur des techniques
d’informations et de communication (TIC) sont particulièrement visibles (ex l’acquisition par E-
bay de Skype, ou par AMD de ATI Technologies…).

Néanmoins, si les FTN ont une place acquise sur la scène internationale, cette place ne signifie pour
autant pas la mondialité des FTN c’est-à-dire l’existence de firmes globales. En effet, la
mondialisation des grands groupes a nourri l’idée de l’avènement de firmes globales de world
compagnie entièrement détachées de leur ancrage national raisonnant au niveau mondial suivant les
seules logiques de la rentabilité financière et des écarts de dotations factorielles entre les Etats.

Pourtant les vraies entreprises globales sont une exception, le degré de transnationalisation des
firmes demeure en effet très variable, Il s’accroit avec le niveau de développement du pays
d’origine, avec la taille des entreprises. Il dépend aussi du marché d’origine : plus le pays est petit,
plus les firmes sont transnationales. Ainsi, les deux groupes les plus ouverts sur l’international sont
suisses (Nestlé et ABB).La base nationale reste donc importante pour la plupart des grandes
entreprises et constitue un soutien de leurs puissance sur la SI, sans lequel elles ne seraient pas
d’aussi importants acteurs.

Ainsi, les FTN ont une place maintenant acquise et solide sur la scène internationale,
notamment grâce à leur mise en réseau transnationale. Néanmoins, les FTN conservent une attache
au territoire et ne sont pas de firmes globales totalement détachées : au contraire elles investissent le
territoire et organisant de fait une géographie inégale et une géographie des inégalités, sur lesquelles
elles font reposer leur puissance internationale, ce dont va vous parler maintenant Maud.
II. Un inégal investissement territorial choisi.

Les IDE sont des vecteurs du progrès techniques et de la connaissance par la recherche, ils
accentuent la concurrence entre les pays d’accueil, car le nombre de FMNs dans les pays sont
considéré comme des indicateurs significatifs de puissance. Ils permettent des opportunités
d’exportations et la création d’emplois entre autre. Ils sont aussi sources d’effets négatifs, de
dysfonctionnements comme la délocalisation la dépendance, ou encore la faillite des producteurs
locaux…Cependant les IDE des FTN voit leur stock de capital multiplié par 30 entre 1980 et
aujourd’hui du à leur changement de stratégie d’implantation dans les pays et à la libéralisation de
l’espace mondiaux. Il faut toutefois noté que les entreprises du Nord représentent encore 64% du
stock mondial d’IDE, et les Firmes du Sud en contrôlent 36% du fait de leur forte
internationalisation dans la décennie 2000. Mais l’intégration est territorialement très inégale à
toutes les échelles géographiques entre pôles survalorisés et marges évitées : 8 Etats polarisent la
moitié du stock mondial d’IDE et 40 Etats 90%. Alors comment faire pour attirer les FTN ?

A) Les FTN participent à la mise en place d'une diplomatie de persuasion de la


part des Etats.

Dans les années 1960, la vive implication des FTNs au sein de gouvernements - en renversant
des régimes qui leur étaient défavorables, en exploitent de manière excessive les ressources
naturelles ou encore en exportant des activités les plus polluantes dans les pays les plus pauvre -
ont déplu. Elles ont véhiculé une image très péjorative d’exploitant et d’imposant. Ainsi, pour se
protéger les pays se replièrent sur le principe de nationalisation instauré par l’assemblé général des
Nations Unies en 1952 « Aux pays insuffisamment développé le droit de disposer de leurs richesses
naturelles ». Puis dans les années 1975 les relations entre Firmes et pays hôtes se sont modifiées,
elles ont changé leur image de marque et leur stratégie. Les investissements des Firmes sont à
présent considérés comme favorables au développement du pays par la création d’emplois, les
formations, les sous-traitances locales… C’est avec l’idée de l’apport positif des investissements
des FNMs, que les pays pratiquent alors une politique d’attraction de celles-ci.

Les FTN sont incitées à investir dans des pays disposants de bonnes infrastructures, bénéficiant
d’institutions sociopolitiques stables ainsi qu’un climat social apaisé et d’exonérations fiscales
intéressantes, la qualité́ et le coût de la main-d’œuvre intervient également. Ces facteurs contribuent
à l’attractivité́ des territoires. À l’inverse, un climat sociopolitique tendu se traduisant par des
conflits sociaux fréquents, ou une législation sociale forte est, de nature à ne pas inciter les FTN à
accroitre leurs IDE dans les pays connaissant une telle situation.
Ainsi une « diplomatie triangulaire » (Susan Strange) s’est installée, c’est à dire que l’entreprise est
dépendante du bon vouloir de l’Etat pour pouvoir exploiter le marché national. Et qu’à l’inverse, la
compétition internationale pousse les Etats à se battre pour des parts du marché mondial. Pour cela
ils doivent négocier avec les entreprises pour qu’elles établissent leurs opérations sur le territoire
national. Car ce sont les entreprises qui créent la valeur ajoutée, que les Etats voudraient voir
produite sur leur territoire national. Ce sont là les enjeux de la diplomatie entre Etats et
multinationales. On assiste ainsi à de véritables partenariats entre Etats et entreprises, comme on
pouvait en voir entre Etats. (Etat, Etat, Firme).
Par conséquent, les stratégies des pays hôtes pour attirer les IDE, c’est à dire pour qu’une FMN
s’implante dans le pays, sont basées sur une diplomatie de persuasion, ils mettent en place un
marketing territorial qui met en œuvre une politique d’attractivité. Quitte parfois à passer des
accords avantageux entre pays et firmes en matière fiscale.

De ce fait, les FTN - en sélectionnant seulement dans des espaces attractifs ou compétitif pour
s’implanter - participe à une hyper sélection des espaces.

B) Une hyper sélection des espaces.

Elles soutiennent un système de sur-inclusion et de sur-exclusion et de ce fait peuvent être


considérées comme mettant un frein à certaines ambitions étatiques de monter sur la scène
internationale. Tout d’abord, la plupart des FTN gardent toute leur fonction de commandements
dans les pays du Nord. Ainsi, c’est le Nord, les pays de la Triade plus particulièrement, qui sont
en tête. Il y a en outre une hyper sélection des espaces, ce sont les espaces proches et sûrs qui sont
choisis dans le réseau financier. Les stratégies d’implantation ou de délocalisation des industries
exploitent les disparités de législation sociale, dépendent de la qualité des infrastructures et du
dynamisme des marchés régionaux.
Mais c’est ce que Michel Lussault (LUSSO) appelle la proximité topologique qui va aussi
jouer. Les effets d’agglomérations sont importants, les FTN cherchent des espaces qui cumulent ces
effets. Ces espaces attirent les IDE et par effet cumulatif, ce sont les seuls à accueillir ses IDE. De
fait ces espaces attirent les investissements et donc les autres ont tendance à rejoindre.
Investissements appellent autres investissements. Processus de sur-intégration par ce tropisme et
donc de sur exclusion. Les FTN vont ainsi préférer des espaces où les activités économiques, les
services sont concentrés, où les réseaux sont développés, donnant alors naissance à des espaces très
attractifs, sur inclus. Ces effets cumulatifs sont concentrés dans les espaces les plus centraux qui ne
cessent pas d’accumuler les investissements. Les autres pays ne rentrent pas dans la boucle des
investissements et consacrent ces effets de sur-exclusion.
C’est donc une mise en réseau partielle et relative qui se fait, hyper sélective et utilisant des
proximités particulières qu’organisent les FTN. Il n’ y a donc pas de FTN globales, d’économie
totalement intégrées à échelle mondiale mais plutôt des systèmes emboités d’économie nationale.
Firmes sont plutôt transnationales que globales.

Les FTNS sont des acteurs économiques de premier plan. Elles ont leurs rôles propres,
marqué par l’influence politique qu’elles ont sur les gouvernements et sur la politique des pays dans
lesquels sont établies en plus de leur rôle instrumental au service de la politique étrangère du pays
dans lequel elle a son siège.

Considérant leur poids financier, certaines FTN sont désormais des acteurs géopolitiques
fondamentaux. En effet, les acteurs économiques du système international actuel deviendraient des
acteurs politiques. Les Etats peuvent apparaître impuissants à exercer une activité de contrôle sur
leurs décisions stratégiques. Ainsi, on peut se demander si, dans une certaine mesure, certaines
firmes transnationales ne s’affirment-elles pas comme des acteurs concurrents des États ?
III- Un acteur concurrent de l'Etat ?

A) Les FTN s'introduisent dans le champ de la politique.

En 2000, le secrétaire général à l’ONU Kofi Annan, rassemble les patrons de 50 FMN. Il s’agit
d’élaborer un partenariat visant à lutter contre les dérives de la mondialisation. Ainsi, il reconnait
que l’ONU tient compte de l’existence de ces firmes sur la scène internationale et donc légitime leur
statut d’acteur dans les relations internationales.
Cohen ne croit pas à la théorie selon laquelle le pouvoir des FTN nous prédit « la fin de l’Etat-
nation ». Toutefois, il constate que grâce aux alliances des FTN en réseau international, « le rôle de
régulateur économique des Etats n’aurait cessé de s’éroder au profit de ces entreprises ». Comme le
rappelle le journaliste Christian CHAVAGNEUX, dans un article critique extrait de La résistance
des Etats en 2003, bien qu’il s’accorde avec Cohen sur un point : rappeler que les Etats restent
des acteurs d'importance face au défi de la mondialisation, selon lui « dire que le monde ne
change pas et que les Etats le dominent, partout et toujours, est illusoire ».
L’indépendance économique des Etats est bien atteinte d’après le spécialiste des RI Bertrand
BADIE. Les firmes privent les États des moyens d’intervenir dans leur évolution économique, dans
le niveau de l’emploi, le niveau de vie ou la protection sociale de leur population. Ce processus de
« retrait de l’Etat », pour reprendre l’expression de Susan STRANGE, profite aux FTN puisque ces
acteurs privés assurent désormais certaines fonctions régaliennes dans des domaines diverses, tels
que les douanes, la fiscalité, l’éducation, la défense, etc. De fait, certaines FTN contrôlent les prix,
forment la main d’œuvre, ou encore contournent la politique fiscale et monétaire….
Dans cette logique, les sociétés militaires privées sont représentatives du fait que l’État soit atteint
dans son « pré carré »...En effet, dans Nouvelles guerres, Alain DENEAULT constate que les
armées nationales cèdent parfois le pas devant les firmes de mercenaires dans des opérations de
contrôle territorial. Or l’armée nationale constitue la manifestation traditionnelle de la souveraineté
étatique. Par exemple, United Fruits (rebaptisée Chiquita Brands International) aurait eu les
moyens de s’imposer auprès des pouvoirs publics de façon autonome au Guatemala et dans les pays
d’Amérique du Sud. Elle dispose de moyen comparable à ceux des Etats pour louer les services de
firmes de sécurité majeures, telles que Blackwater, pour consolider ses positions et mener des
enquêtes.

Pascal BONIFACE et Jean-Jacques ROCHE confirment que les firmes peuvent jouer un rôle
politique important, et que dans ce sens elles peuvent concurrencer les Etats puisqu’elles peuvent
aller jusqu’à renverser un régime. Ils prennent l’exemple de la multinationale ITT, qui participe au
renversement du régime de Salvador Allende au Chili en 1973, puisqu’il lui était défavorable.

L’exemple de l’entreprise United fruits : compagnies américaines possédant de vastes exploitations


agricoles en Amérique centrale. Elles jouaient un tel rôle dans la vie politique de ces Etats qu’on les
appelait « les républiques bananières ». Même si était forte de ses accointances politiques bien avant
l’administration Eisenhower, c’est avec son aide et celui de la CIA, que l’entreprise atteint l'apogée
de sa puissance. United Fruit soutient l'opposition à la réforme agraire promise par Jacobo Arbenz
au Guatemala. Pressé par l'armée, celui-ci doit céder la place au colonel Castillo en 1954.
En 1961, United Fruit soutient l'intervention américaine pour chasser Fidel Castro du pouvoir dans
la baie des Cochons. Les républiques bananières d'United Fruit agissent à leur guise lorsque leurs
intérêts sont menacés, avec le un soutien de la nouvelle puissance américaine. Elles ont fortement
contribué à l'impopularité des États-Unis dans de nombreuses régions du monde.

Si Samy COHEN parle d’une prise d’otages réciproque entre les FTN et les dirigeants
politiques, il confirme que « dans les relations économiques internationales, les Etats et leur
politique étrangère se trouveraient inféodés à ces entreprises ». Ceci vient valider la théorie de
certains travaux qui se sont penchés sur la « dictature de la finance internationale ». Ce constat
conduit le journaliste Christian Chavagneux à se demander s’il n’existe pas aujourd’hui une sorte de
« souveraineté juridique du capital ». Des études récentes semblent néanmoins démontrer que la
tendance des législations actuelles est plus restrictive à leur égard.

B) Rapport de force Etat-FTN permanent

Plusieurs instruments internationaux permettent de règlementer le commerce sur la scène in-


ternationale : on peut citer les Principes directeurs de l’OCDE destinés aux entreprises multinatio-
nales et l’Ensemble de principes et de règles équitables convenus au niveau multilatéral pour le con-
trôle des pratiques commerciales restrictives de la CNUCED. En outre, le rôle de l’OMC est de
promouvoir les accords de libre-échange et donc le jeu de la concurrence. Cet arbitre doit dévelop-
per des règles commerciales multilatérales (dont les principaux architectes sont les États-Unis et les
pays industrialisés). Mais le respect des instruments internationaux dits de « droit mou » (soft law)
reposent sur la bonne volonté des des FMN, comme des États.

En outre, il est essentiel de noter que si les États ont perdu de leur autonomie, la globalisation
des entreprises n’aurait pu connaître un tel essor sans leur concours. Avec le retour du néolibéra-
lisme dans les années 1970-80, le politique se serait mis au service de l’économie. Les relations
entre les FTN et les Etats sont désormais davantage complémentaires que conflictuelles. Ainsi
Charles Wilson, PDG de General Motors, déclarait en 1953 : « ce qui est bon pour les EUA est bon
pour General Motors ». Plusieurs analystes constatent donc une interdépendance des intérêts poli-
tiques et privés entre les Etats et les FTN, qui peut aller jusqu’à une complicité étroite.
Par exemple, bien que les géants tels que Samsung ou Hyundai ait été loués pour leur contribution
au spectaculaire développement de la Corée du Sud, ils sont accusés en 2012 de « neutraliser la vie
économique sud-coréenne ». Wladimir ANDREFF considère quant à lui, je cite, que « les firmes
américaines exercent un contrôle incontesté sur le système politique des EUA, à un degré inimagi-
nable en Europe ».

Ainsi, Cohen explique que les ONG accusent les Etats d’être « inféodés » au pouvoir de
l’argent. Par exemple, par le biais de la COFACE (Compagnie française du commerce extérieur),
l’Etat accordent des garanties aux entreprises qui conquièrent des marchés dans des pays dits « à
risque ». Les FTN peuvent également s’appuyer sur le soutien d’associations professionnelles trans-
frontalières. Pour reprendre l’exemple de Christian CHAVAGNEUX, au plan européen, « Business
Europe exerce du lobbying pour éviter l’accumulation des contraintes législatives européennes,
environnementales ou sociales ». Ainsi, le nombre de mesures nationales et d’accords de coopéra-
tion internationale favorables aux mouvements de capitaux dépasse le nombre de mesures visant à
les contrôler. Les FTN les plus puissantes peuvent donc tromper le politique et influencer les
normes et règlements. DENEAULT explique que : « les firmes peuvent contribuer à la rédaction de
règles grâce à des investissements massifs dans des stratégies de lobbying ». Le lobbying des ac-
teurs bancaires serait particulièrement prégnant aux EUA. Ainsi, les firmes peuvent aller jusqu’à
influencer la législation internationale. Cette capacité à « inscrire dans le droit international public
les règles destinées à servir leurs intérêts » est considérée comme une des formes les plus extrêmes
d’influences des FTN.

Exemple : l’échec des négociations d’un Accord Multilatéral sur l’Investissement, à l’OCDE à la
fin des années 1990, dont l’objectif était d’affirmer l’égalité de traitement entre investisseurs natio-
naux et étrangers opérant sur un même territoire d’après le journaliste Chavagneux, dans sa lutte
contre la fraude et l’évasion fiscale des FTN, l’OCDE doit faire face au refus du Bureau des stan-
dards internationaux (IASB), le régulateur comptable privé créé par les cabinets. La proposition
d’une mise en application au niveau mondial d’une comptabilité par pays « gênerait les grandes
entreprises clientes »…

Autre exemple : L'épineux problème des systèmes d'arbitrage : ce mécanisme était, à l'origine,
destiné à éviter que les investisseurs soient lésés par certaines décisions des Etats. «Mais ces der-
nières années, on a constaté que les tribunaux privés condamnent désormais à coups de milliards les
Etats.» Ex : la plainte de l'entreprise suédoise Vattenfall contre l'Allemagne quand ce pays a décidé
de sortir du nucléaire. Selon Matthias Fekl (secrétaire d'État au Commerce extérieur) : «On assiste
à un dévoiement complet de ce dispositif. C'est une attaque frontale contre des choix démo-
cratiques.»

Exemple très actuel du TAFTA : Les FTN dans la fixation des règles internationales : le TAFTA,
l'accord commercial trans-atlantique (négocié depuis juillet 2013) = un projet d'accord
commercial entre l'Union européenne et les États-Unis, qui concerne des domaines variés (accès
aux médicaments, la sécurité alimentaire ou le règlement des différends privés-publics). Les
négociations sont menées par un petit groupe de fonctionnaires non élus. Malgré les mises en garde
de la société civile, les membres du Parlement européen se sont exprimés en faveur du renforcement
de la protection des droits d'auteur, des brevets et des marques dans le mandat autorisant la
Commission européenne à négocier TAFTA. En outre, ils ne se sont pas opposés à la tenue de ces
négociations dans l'opacité, et n'ont pas exigé leur suspension en réaction à l'espionnage par la NSA
des négociateurs européens  Dimanche dernier (18/10/15), à la veille de la reprise des
négociations sur TAFTA à Miami, Matthias Fekl (secrétaire d'État au Commerce extérieur) a de
nouveau averti dans une interview au Parisien que la France n'excluait "absolument pas un arrêt pur
et simple des négociations", dénonçant un "blocage" de la part des États-Unis, notamment en
matière de transparence. «C'est un véritable parcours du combattant pour exporter certains produits
ou services aujourd'hui aux États-Unis ».

Il s’agit de nuancer les analyses comme celle du sociologue Ulrich BECK, qui va jusqu’à
dire que « les firmes mettent en place un droit privé ». Les Etats conservent des moyens d'action,
on ne peut pas conclure à la disparition de toute règle et de toute intervention publique.
Article oct 2015 sur l’optimisation fiscale abusive (Courrier international, n° 1301) « La fin d’une
époque » : « Il y aura un avant et un après 5 octobre 2015 », assure Le Temps, à Genève, après les
mesures présentées par l’OCDE à Paris, pour enrayer l’optimisation fiscale abusive des grandes
sociétés. Ce plan vise à contraindre les multinationales de payer leurs impôts là où elles ont une
réelle activité. Il s’attaque à une « pandémie » : des groupes comme Google, Apple ou Amazon
réussiraient à économiser chaque année de 90 à 215 milliards d’euros en impôts divers. Le
programme signé par 60 pays devrait être adopté par les chefs d’Etat et de gouvernement en
novembre. »

Autres exemple de lutte contre la fraude fiscale (journal de France Culture, 6h30 ce matin) : « La
commission européenne se fâchent contre les multinationales, qui veulent échapper à l’impôt ».
Bruxelles estime que l’italien Fiat et l’américain Starbucks doivent rembourser des aides reçues
illégalement. La commission estime que le Luxembourg et les pays ont accordé des avantages
fiscaux illégaux. Cette décision fait suite au scandale LUX-LEAKS, il avait mise en lumière une
évasion fiscale à grand échelle concernant les bénéficiaires de ce taxe ruling : Apple en Irlande,
Amazon également au Luxembourg, Mc donald sont concernés les Pays-Bas ce dit surpris et Fiat
affirme n’avoir reçu aucune aide de l’Etat  20 à 30 millions d’euros à rembourser par la filiale de
Fiat implanté au Pays Bas et Starbucks au Luxembourg. Les deux entreprises ont passé des accords
avantagés en matière fiscale (TAXE RULING) qui permet au grand groupes d’aller payer leurs
impôts là où c’est le moins cher, la commission considère que ce sont des aides d’Etat déguisées
elles donnent deux mois aux pays pour calculer le montant des impôts à récupérer.
 Cette décision pourrait être la suite d’une longue série européenne, via l’instauration
d’échanges informatiques d’informations. Au cœur même de l’Europe, on choisit de
faire la transparence sur ces avantages fiscaux douteux…

Conclusion

Aujourd’hui les FTN réalisent 20% du PIB mondial et 1/3 du commerce mondial. Les trois
quarts des FTN appartiennent aux pays développés, seules quelques puissances régionales et pays
émergents du Sud se dotent de FTN. Au-delà de leurs caractéristiques communes, les FTN sont
d’une très grande diversité structurelle. Selon leurs nationalités d’origine et leurs branches d’activité,
elles développent des stratégies territoriales très diversifiées. Leur organisation doit sans cesse
s'adapter aux des différentes échelles géographiques, et doivent tenir compte des territoires comme
bases productives et marchés de consommation. Les FTN gardent néanmoins une forte
appartenance nationale de nature économique, industrielle, technologique, culturelle et géopolitique.
Elles sont des acteurs unies en réseau mais en constante concurrence. Leur stratégies s'adaptent aux
lieux dont elles tirent avantages que ça soit en matière de législation sociale, politiques salariales,
main d'œuvre, ou encore matière première. Cette adaptabilité indispensable dans l’espace mondial,
en fait découler une mobilité qui devient alors l'une des caractéristiques majeures des FTN. Les
FTN rencontrent aussi de multiples limites et résistances au déploiement de leurs logiques
hégémoniques. La résistance des différents territoires à la mondialisation oblige les FTN à s’adapter
aux valeurs culturelles et à la représentation géopolitique des populations.

Yann Richard, un docteur en géographie, reprend ces principales idées: « Les FTN
développent leurs actions à différentes échelles. Elles sont concurrentes sur des marchés de toutes
tailles. Elles déploient leurs activités selon des logiques qui ne sont pas toujours cohérentes et
compatibles avec celles des États territoriaux. Certaines sont globales ou se déploient sur de vastes
espaces, contribuant à la régionalisation des échanges. Elles se caractérisent souvent par leur
extrême mobilité (déplacement de facteurs de production et relocalisation, mouvement de capitaux).
Parfois, elles peuvent être le bras agissant d’une diplomatie économique, au service des intérêts de
tel ou tel pays. Enfin, elles agissent localement, ce qui peut causer des rivalités et situations de
tension avec d’autres acteurs. Ces observations montrent qu’une réflexion épistémologique est
essentielle pour mieux appréhender le rôle des firmes comme acteurs du territoire et des enjeux
géopolitiques. »

Pour conclure, il reste à préciser que les préoccupations sociétales sont un nouveau frein
dans le déploiement et l’accroissement des FTN. Celles-ci sont de plus en plus interpelées sur des
sujets d’ordre éthique comme les nouvelles formes de pollution, les licenciements, la rigueur
salariale, le travail des enfants.

Bibliographie

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