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MASTER
Filière : ECOLOGIE ET ENVIRONNEMENT
Thème
Par
MERABET Boumedienne
Au terme de ce travail,
Nous remercions tout d'abord Allah qui nous a donné le courage et la patience pour terminer
ce travail.
Je tiens à exprimer ma profonde reconnaissance et mon respect sans limite pour mon
encadreur Madame Gaouar Benyelles Nassira, Professeur à l’Université de Tlemcen, pour
son soutien, ses encouragements, ses conseils et surtout son humilité, merci bien Madame.
Mes vifs remerciements vont également à Melle Taleb Amina, Professeur à la Faculté
des Sciences de la Vie et de la Nature et des Sciences de la Terre et de l’Univers, Département
d’Ecologie et Environnement pour avoir accepté de présider le jury.
Je tiens à remercier Madame Belaidi Nouria, Professeur à l’Université de Tlemcen,
pour l’intérêt qu’elle a porté à ma recherche en acceptant d’examiner notre travail.
Les louanges sont à Allah seigneur des mondes qui m’a comblé de grâce en me permettant
d’achever en bonne santé ce modeste travail que je dédie :
A ceux que j’aime du fond de mon cœur, à qui je dois la vie et qui n’ont cessé, à aucun
moment, de me soutenir et de m’encourager par leurs prières et leurs sacrifices : Mes chers
parents ;
A mes frères que Dieu m’a donnés sur le chemin de l’aventure ;
A tous les membres de ma famille, petite et grande,
A mes camarades et amis ;
A tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à ce travail.
Liste des tableaux
INTRODUCTION…………………………………………………………………………….1
1. Définition……………………………………………………………………………….….16
2. Propriétés physiques……………………………………………………………………….16
3. Etude botanique de deux plantes sélectionnées…………………………………………...16
3.1. Achillea compacta ……………………………………………………………………….17
3.1.1. Description botanique et classification………………………………………………...17
3.1.2. Classification…………………………………………………………………………...17
3.1.3. Utilisation médicinale………………………………………………………………….18
3.2. Chrysanthemum coronarium ……………………………………………………………18
3.2.1. Description botanique et classification………………………………………………...18
3.1.3. Classification…………………………………………………………………………...19
3.2.2. Utilisation médicinale………………………………………………………………….19
CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES
1. Objectif……………………………………………………………………………………..20
2. Situation géographique…………………………………………………………………….20
3. Etude climatique de la station……………………………………………………………...21
3.1. Précipitations……………………………………………………………………………..21
3.2. Températures……………………………………………………………………………..21
3.3. Diagramme ombrothermique de BAGNOULS et GAUSSEN (1953)…………………...22
3.4. Climagramme d’EMBERGER (1955)…………………………………………………...23
1. Matériel fongique…………………………………………………………………………..27
2. Tests de confirmation des souches fongiques……………………………………………...27
2.1. Isolement des moisissures à partir de la tomate………………………………………….27
2.2. Identification des espèces fongiques……………………………………………………..27
2.3. Conservation des souches fongiques……………………………………………………..27
Partie III : Etude phytochimique
Partie v : activités biologiques des huiles essentielles et hydrolats des plantes étudiées
Resultats………………………………………………………………………………………33
1. Etude entomologique ……………………………………………………………………...33
1.1. Biologie des populations de Tuta absoluta à partir des élevages ……………………….33
1.2. Longévité des stades adultes …………………………………………………………….34
1.3 Sex-ratio………………………………………………………………………………..…35
2. Activité insecticide…………………………………………………………………………36
2.1. Effet des huiles essentielles sur les adultes, stade larvaire L3 et pupes………….………36
2.1.1. Chrysanthemum coronarium……………………………………………………….....36
2.1.2. Achillea compacta………………………………………………………….…………37
2.2. Comparaison entre les pourcentages de mortalité des deux huiles essentielles sur les
populations étudiées………………………………………………………………..…………38
3. Etude microbiologique ……………………………………………………….……………39
3.1. Identification des moisissures pathogènes de la tomate.…………………………………39
3.2. Activité antifongique des huiles essentielles……………………………….……………39
3.3. Activité antifongique des hydrolats de Chrysanthemum coronarium et Achillea compacta.
Discussion ……………………...…………………………………………………………….42
Conclusion…………………...……………………………………………………………….43
Références bibliographiques
INTRODUCTION
La tomate, Solanum esculentum Miller, est cultivée sous presque toutes les latitudes, sur une
superficie d’environ 3 millions d’hectares, soit environ un tiers des surfaces mondiales
cultivées consacrées aux légumes (Laterrot et Philouze, 2003).
Les serres présentent des avantages non négligeables par rapport aux cultures de plein champ.
Elles permettent en premier lieu de pallier aux difficultés liées aux fluctuations de
température, de lumière et des conditions d’humidité de plein champ, ce qui a pour avantage
d’étendre considérablement la période de production (près de 11 mois de cycle). D’autres
avantages moins significatifs sont l’exclusion des ravageurs hors de la zone contrôlée
(Pilkington et al., 2009).
La tomate est une culture particulièrement sujette aux attaques de ravageurs et de maladies.
Les aleurodes, pucerons, mineuses, acariens, thrips, noctuelles et punaises constituent ses
principaux ravageurs en serres (Trottin-Caudal et al., 1995).
Tuta absoluta, (Lepidoptera : Gelechiidae) est le ravageur clé de la tomate dans son aire
d’origine en Amérique latine. Il a été observé pour la première fois en Espagne en 2006 et de
là s’est propagé vers la plupart des pays méditerranéens dont l’Algérie en 2008 (Lebdi Grissa
et al., 2011).
Les pesticides chimiques synthétiques pour contrôler ce ravageur, produisent des effets
néfastes sur tous les organismes, ils augmentent le taux de risque pour la santé publique et
l'environnement.
En lutte biotechnologique, il est utile d’identifier essentiellement la résistance des plantes
hôtes, la lutte biologique, les phéromones, les pratiques culturales et enfin, les plantes
biocides et répulsives d'insectes ravageurs (Iannacone et Lamas, 2003).
Récemment, de nombreux travaux ont étudié le pouvoir biocide des plantes, notamment
aromatiques, à travers leurs huiles essentielles et hydrolats. Les résultats sont très
encourageants, ce qui nous a incités à effectuer cette étude dans l’objectif de savoir si les
plantes choisies ont un pouvoir insecticide et fongicide contre les bioagresseurs de la tomate.
1
INTRODUCTION
En Algérie, les études menées sur l’activité insecticide des extraits végétaux vis-à-vis des
larves de lépidoptères sont très limitées. Une seule étude a été publiée sur l’effet des extraits
aqueux sur les larves de Tuta absoluta (Allal-Benfekih, 2011). En revanche, seule une étude a
été publiée jusqu’à présent en Algérie sur l’effet des huiles essentielles, des hydrolats et des
extraits sur les différents stades larvaires de la mineuse, les moisissures et les bactéries qui
attaquent les tomates (Bouayad Alam, 2015).
Les travaux effectués dans le cadre de ce master ont pour objectif de vérifier si les Huiles
Essentielles et hydrolats des plantes choisies Chrysanthemum coronarium et Achillea
compacta ont des pouvoirs insecticides et fongicides contre les bioagresseurs de la tomate
Solanum esculentum tels que la mineuse Tuta absoluta et les champignons qui
l’accompagnent.
Le mémoire est structuré d’une manière classique :
-Le premier chapitre est consacré à une synthèse bibliographique du ravageur, de la plante
hôte et des plantes étudiées ;
-Le deuxième chapitre présent les différents matériels et méthodes utilisées au cours de cette
étude ;
-Les résultats et leur discussion sont exposés au troisième chapitre ;
-une conclusion générale clôture le travail en présentant les principaux résultats obtenus et
leurs perspectives.
2
CHAPITRE I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
La tomate est originaire d'Amérique du Sud, entre les régions du Chili, de l'Equateur et de la
Colombie, mais sa domestication s’est effectuée dans le sud du Mexique et au nord
Guatemala, formes sauvages de la "tomate cerise"(Jaramillo et al., 2007).
Le Mot aztèque "tomate" signifiait simplement «fruit dodu» et les conquérants espagnols l’ont
appelé "tomate". La tomate avec le maïs, les pommes de terre, le piment et la patate douce ont
été introduits en Espagne au début du XVIe siècle avec les voyages de Colomb (Nestlé,
1995).
Sa culture s’est ensuite propagée en Asie du sud et de l’est, en Afrique et au Moyen Orient.
En Algérie, elle fut introduite pour la première fois par les Espagnols en 1905 dans la région
oranaise (Rey et Coste, 1965).
2. Nomenclature et classification
Les botanistes modifièrent à plusieurs reprises les noms de genre et d’espèce attribués à la
tomate. Elle a été classée par Linné en 1753, comme Solanum lycopersicon, d’autres
botanistes lui ont attribué différents noms : Solanum lycopersicon, Solanum esculentum,
Lycopersicon licopersicum ; c’est finalement Solanum esculentum attribué par Philipe Mille
en 1754 qui a été retenu (Munroe et Small, 1998).
Gaussen et al. (1982) proposèrent la classification de la tomate qui est largement suivie :
Règne……………………………………………… Plantae
Sous règne……………………………………… …Trachenobionta
Embranchement………………………………… ..Magnoliophyta
Classe……………………………………………… Magnoliopsida
Sous-classe………………………………………….Asteridae
Ordre………………………………………………..Solanales
Genre ……………………………………………….Solanum ou lycopersicum
Espèce ……………………………………………… Solanum esculentum Mill.
3
CHAPITRE I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
La tomate est une culture qui peut être annuelle ou vivace. Elle germe quatre à sept jours
après la semence. La racine commence à se développer en même temps que la partie aérienne.
Au cours de cette période, la plante pousse, florissant rapidement et développe des fruits.
Passé 70 jours, le développement végétatif est minime et l'accumulation de matière sèche se
fait dans les feuilles et les tiges.
Floraison et nouaison débutent environ 20-40 jours après la transplantation (selon la variété,
les conditions environnementales et la gestion des cultures) et continuent pour le reste du
cycle de croissance.
Afin de réaliser la production de fruits, La pollinisation est effectuée par les abeilles, le vent et
application d'hormones (auxines).
4
CHAPITRE I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
Le fruit commence à se développer, grandir et accumuler dans cette période autant de matière
sèche à un taux relativement stable.
La maturité des fruits est réalisée entre 80 et 120 jours après la transplantation. La récolte est
permanente mais elle peut être limitée par des facteurs climatiques (gel).
Selon Naika et al. (2005), la consommation des fruits de la tomate contribue à un régime sain
et équilibré. Les fruits sont riches en minéraux, en vitamines, en acides aminés essentiels, en
sucres ainsi qu’en fibres alimentaires. La tomate contient beaucoup de vitamines B et C, de
fer et de phosphore. Les tomates se consomment fraîches en salade ou cuites dans des sauces,
des soupes ou des plats de viande ou de poisson. Il est possible de les transformer en purée, en
jus et en ketchup. Les fruits séchés et les fruits mis en conserve sont des produits transformés
qui ont également une importance économique.
La tomate (Solanum esculentum Mill.) est devenue un des légumes les plus importants du
monde. En 2001, la production mondiale de tomates était d’environ 105 millions de tonnes de
fruits frais sur une superficie évaluée à 3,9 millions d’hectares. Comme c’est une culture à
cycle assez court qui donne un haut rendement, elle a de bonnes perspectives économiques et
la superficie cultivée s’agrandit de jour en jour (Naika et al., 2005).
La production mondiale de tomates est de 120 Mt, dont un tiers en Asie, un tiers en Europe,
un tiers en Amérique du Nord. Il existe à présent plus de 500 variétés de tomates.
La production mondiale de tomate progresse régulièrement passant de 64 millions de tonnes
en 1988 à plus de 100 millions aujourd'hui, dont 30 millions sont destinés à la transformation.
5
CHAPITRE I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
150
100
Valeur des Y
50
0
1 950 1 960 1 970 1 980 1 990 2 000 2 010 2 020
En Algérie, la tomate occupe une place importante dans le secteur maraicher, et est considérée
comme une espèce prioritaire comme la pomme de terre et l'oignon.
Selon le tableau 01, nous remarquons que la tomate est cultivée selon deux modes de
production, La superficie totale réservée est de 32962 ha représentée par 63.06% pour la
tomate maraichère et 36.93% pour la tomate industrielle.
6
CHAPITRE I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
La production de tomate maraichère, représente 08.33% par rapport à la production totale des
cultures maraichères et industrielles, Par contre pour la tomate industrielle, le taux de
représentativité est de 4.97% par rapport à la production des cultures maraichères et
industrielles. En ce qui concerne les rendements, on peut dire qu'ils sont presque similaires
avec une légère hausse pour la tomate industrielle (Hireche, 2013).
Surface(Ha) Production(QX)
2003-2004 816 106300
2004-2005 812 113540
2005-2006 782 146000
2006-2007 699 98000
2007-2008 718 95800
2008-2009 727 123200
2009-2010 899 171000
2010-2011 725 171500
2011-2012 791 199300
2012-2013 840 222000
Total 7809 1446640
Moyenne 780,9 3243,75
Rendement (Qx\Ha) 185,25 144664
7
CHAPITRE I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
•Luminosité ou radiations
Les valeurs de luminosité réduite peuvent avoir un effet négatif sur le processus de floraison,
fécondation et du développement végétatif de la plante ; leurs besoins varient entre 8 et 16
heures de lumière par jour.
•Température
Les températures optimales de développement des cultures de tomates sont de 28 à 30° C
pendant le jour et 15 à 18° C pendant la nuit. Des températures de plus de 35° C et inférieures
à 10°C pendant la floraison entraînent une chute de la fleur et limitent la nouaison.
•Humidité relative
L'humidité relative optimale pour la culture de tomate est comprise entre 65-70%; favorisant
le développement normal et la pollinisation, ce qui garantit une bonne production.
• Sols, pH
Le plant de tomate n’est pas très exigeant en matière de sol, sauf en matière de drainage, mais
préfère un sol meuble argilo-siliceux, riche en matière organique et de bonne texture.
Toutefois, il est bien développé dans les sols argilo-sableux. Le pH du sol doit se situer dans
une fourchette de 5,9 - 6,5 pour avoir une meilleure utilisation des engrais appliqués.
8
CHAPITRE I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
9
CHAPITRE I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
10
CHAPITRE I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
11
CHAPITRE I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
2. Position systématique
3.1. Œuf
Les œufs sont de forme ovale, de couleur blanc crème juste après la ponte et deviennent
orange marron juste avant éclosion. Ils sont déposés de façon isolée sur la face supérieure ou
inférieure des feuilles, sur le tiers supérieur des plantes.
12
CHAPITRE I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
3.3. Nymphe
C’est le stade pendant lequel la larve cesse de s’alimenter. Elle est de forme cylindrique de
4,3 mm de large et 1,1 mm de diamètre. La nymphose peut avoir lieu au sol, sur les feuilles ou
à l’intérieur des mines. Elle est couverte généralement par un cocon blanc et soyeux.
3.4. Adulte
C’est un petit papillon qui mesure 6-7 mm de long et environ 10mm d'envergure. Il est gris
argenté avec des tâches noires sur les ailes antérieures. Les antennes sont filiformes. Il
s’active tôt le matin et au crépuscule. La ponte se fait généralement au niveau des jeunes
bourgeons et des jeunes feuilles. Une femelle peut pondre jusqu’à 260 œufs durant sa vie.
Adulte
Pupe oeuf
L4 L1
L3 L2
Figure 03: Les différents stades et le cycle de développement de Tuta absoluta (originale)
13
CHAPITRE I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
30°C 4j 11 j 5j 9j 29j
15°C 10 j 36 j 20 j 23 j 89j
Les chenilles préfèrent les feuilles et les tiges mais peuvent également se trouver sous la
couronne du fruit ou même à l’intérieur de celui-ci. Les chenilles ne s’en prennent qu’aux
fruits verts.
14
CHAPITRE I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
Les symptômes caractéristiques sont les galeries en forme de taches sur les feuilles (photo 2).
Dans ces galeries, on trouve les chenilles et leurs excrétions sombres.
Les dégâts causés par les galeries sur la plante provoquent des malformations. Les dégâts sur
les fruits permettent par exemple à des pathogènes cryptogamiques de pénétrer dans le fruit,
provoquant la pourriture du fruit avant ou après la récolte.
5. Méthodes de protection
5.1. Méthodes prophylactiques :
S'assurer qu'aucun fruit, plante ou adventice ne se trouve dans la serre ou dans les
environs proches de la culture, afin d'éviter la contamination par le ravageur à partir
d'anciennes cultures ;
Utiliser des plants sains sans présence de Tuta absoluta ;
Prévoir l'installation de filets insectproof de 6 à 9 fils/m 2 pour empêcher les papillons
de rentrer dans la serre, installer une double porte à l'entrée ;
Respecter un délai de vide sanitaire d'environ 6 semaines entre l'arrachage de
l'ancienne culture attaquée et la nouvelle plantation.
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CHAPITRE I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
Depuis des milliers d'années, l'humanité a utilisé diverses plantes, trouvées dans son
environnement, afin de traiter et soigner toutes sortes de maladies; des millions de plantes
existent sur notre planète et environ 4000 différentes huiles essentielles en sont extraites.
L’utilisation des extraits de plantes comme insecticides est connue depuis longtemps, en effet
le pyrèthre, la nicotine et la roténone sont déjà connus comme agents de lutte contre les
insectes (Crosby, 1966).
1. Définition
Les huiles essentielles sont les composés volatils formés par diverses substances organiques,
qui peuvent être des alcools, des cétones, des éthers ou des aldéhydes. Elles sont généralement
liquides à température ambiante, et grâce à leur volatilité, peuvent être extraites par
distillation en courant de vapeur d'eau. En général, elles sont responsables de l'odeur des
plantes (Pengelly, 1996).
2. Propriétés physiques
Les huiles essentielles ont des propriétés organoleptiques (caractéristiques d'une substance qui
sont perceptibles par les organes des sens : saveur, odeur, aspect et consistance de l'objet)
communes comme le fait d’être liquides à température ambiante, d’être volatiles et
entrainables à la vapeur d’eau, elles sont sensibles à l’oxydation et changent de couleur, elles
ont une conservation limitée à la lumière et à la chaleur. Il convient de les conserver à l'abri
de la lumière et de l'air (Ternynck et Marseille, 2012).
16
CHAPITRE I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
3.1.2. Classification :
Règne……………….....Plantae
Sous-Règne…………....Angiosperms
Division……………......Eudicots
Classe …………………Asteridae
Ordre…………………..Asterales
Famille…………………Asteraceae
Genre… ……………….Achillea
Espèce …………………...Achillea compacta
17
CHAPITRE I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
Le chrysanthème est distribué dans deux centres principaux, l'un dans la région
méditerranéenne, l'autre en Chine et Japon. En Algérie, le genre comprend 20 espèces dont 8
endémiques. Chrysanthemum coronarium est une mauvaise herbe herbacée annuelle,
largement distribuée dans la région méditerranéenne, le Japon, la Chine et les Philippines, il a
de grands capitules, généralement bicolores blanc et jaune. L'espèce est une plante
ornementale (Takia et al., 2013).
18
CHAPITRE I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
3.2.3. Classification
Règne………….....Plantae
Sous-Règne………Trachebionta
Division………….Magnoliophyta
Classe …………...Asteridae
Ordre………….…Asterales
Famille ………….Asteraceae.
Genre …………....Chrysanthemum
Espèce …………. Chrysanthemum coronarium
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CHAPITRE II : MATÉRIEL ET MÉTHODES
1. Objectifs :
Notre étude porte sur une espèce de Gelechiidae, Tuta absoluta, communément appelée la
mineuse de la tomate. L’objectif de notre étude est de suivre la bioécologie de cet insecte dans
la région de Tlemcen, d’en estimer les dégâts et surtout de proposer un moyen de lutte
naturelle, comme alternative aux pesticides très nocifs pour la santé et l’environnement, à
savoir l’utilisation des Huiles Essentielles et hydrolats de deux plantes Astéracées en guise de
biocides.
2. Situation géographique :
Notre travail a été réalisé sous les conditions de serre dans la région de Maghnia, située au
nord-ouest de la wilaya de Tlemcen.
La commune de Maghnia s’étend sur une superficie de 294,00 km2, à une altitude minimale
de 310 m et maximale de 680 m. Cette région est limitée :
Au nord par la commune de Hammam Boughrara ;
À l’ouest par la frontière marocaine ;
À l’est par les communes de Bouhlou et Sidi Medjahed ;
Au sud par la commune de Béni Boussaid.
20
CHAPITRE II : MATÉRIEL ET MÉTHODES
3.1. Précipitations
-On mesure les précipitations atmosphériques (pluie et neige) afin d’obtenir des moyennes
annuelles et des détails mensuels.
-D’après la figure 5, on remarque que la période pluvieuse s’étale de septembre à mai, avec
un maximum qui se situe en novembre ; il est de 56.58 mm.
-La saison sèche coïncide avec la saison la plus chaude, elle s’étale de juin à août. Le mois le
moins pluvieux est juillet, avec seulement 0.17 mm.
p(mm)
60
50
40
30
20 p(mm)
10
0
3.2. Températures
On mesure les températures afin d’établir les lignes isothermes, cependant il faut tenir
compte, en plus des moyennes, des maximums et des minimums ainsi que de la répartition
dans le temps.
Le tableau 5 représente les valeurs des températures mensuelles calculées sur la période
allant de 2004 à 2015.
21
CHAPITRE II : MATÉRIEL ET MÉTHODES
Mois Jan Fév Mars Avr Mai Juin Juil Aou Sep Oct Nov Déc
T (°C) 9.7 10.75 13.01 15.75 19.4 23.67 24.56 27.8 23.18 19.3 14.16 10.69
Le mois le plus chaud correspond au mois d’Août, avec une température moyenne mensuelle
de 27.37°C et le mois de janvier est le mois le plus froid, avec une température moyenne
mensuelle de 11.66°C (Figure 6).
T(°C)
30
25
20
15
T(°C)
10
0
Jan Fev Mars Avr Mai Juin Juil Aou Sep Oct Vov Dec
22
CHAPITRE II : MATÉRIEL ET MÉTHODES
L’intersection des deux courbes divergentes des températures et des précipitations fait
ressortir la période sèche qui s’étend sur cinq mois et demi allant de Mai jusqu’en
Septembre (Fig. 7).
Emberger (1955) a défini des sous-classes dans le bioclimat méditerranéen sur la base de
l’humidité globale du climat et sa rigueur hivernale. Cela est caractérisé par le quotient
pluviothermique Q2 :
23
CHAPITRE II : MATÉRIEL ET MÉTHODES
Maghnia
(2004-2015) 317.77 34.77 3.59 34.96
Tenant compte de ces valeurs et du m, notre aire d’étude se situe dans l’étage bioclimatique
semi-aride à hiver tempéré sur le Climagramme d’Emberger (Fig. 8).
24
CHAPITRE II : MATÉRIEL ET MÉTHODES
25
CHAPITRE II : MATÉRIEL ET MÉTHODES
Tous les deux jours, les larves sont dénombrées par un tamisage du sable pendant la période
d’étude. Les élevages permettent également de connaitre la durée du développement nymphal
de l’insecte.
26
CHAPITRE II : MATÉRIEL ET MÉTHODES
1. Matériel fongique
Les différents champignons utilisés dans ce travail sont des espèces fongiques responsables
des pourritures, ils ont été isolés directement des plants de tomate prélevées du champ étudié.
Les différentes souches fongiques sont régulièrement entretenues par repiquage sur le milieu
nutritif PDA (Potato Dextrose Agar).
27
CHAPITRE II : MATÉRIEL ET MÉTHODES
L’huile essentielle est récupérée du haut de l’essencier à l’aide d’une pipette Pasteur, puis
stockée à 4°C dans des piluliers en verre opaque, fermées hermétiquement pour les préserver
de l’air, de la lumière et des variations de température, qui sont les principaux agents de
dégradation. Une huile altérée perd son activité biologique.
Durant la distillation, la vapeur d’eau s’imprègne de toutes les propriétés de la plante. Cette
vapeur retourne ensuite à l’état liquide et donne l’hydrolat. Il s’agit donc d’un sous-produit de
l’extraction de l’huile essentielle. Et tout comme cette dernière, l’hydrolat cumule toutes les
vertus de la plante dont elle est extraite.
28
CHAPITRE II : MATÉRIEL ET MÉTHODES
Le contrôle de mortalité s'est fait par dénombrement d'insectes morts (adultes ou larves) à
partir du premier jour de traitement.
Les essais sont répétés trois fois pour chaque dose, des lots témoins sont réalisés en parallèle
sans être exposés à l’huile essentielle.
Les expériences menées sur l’activité insecticide des huiles essentielles et hydrolats des
plantes étudiées Achillea compacta et Chrysanthemum coronarium ont été effectuées dans le
Laboratoire de l'Insecte Stérile Direction de la Recherche sur l'Environnement et le Vivant
(DREV) Centre National des Sciences et Technologies Nucléaires (CNSTN) Technopole de
Sidi Thabet de Tunis en Tunisie sous la direction de Mme Meriem M’Saad.
29
CHAPITRE II : MATÉRIEL ET MÉTHODES
2.1. Tests « in vitro » : activités antifongiques des huiles et des hydrolats des plantes
Achillea compacta et Chrysanthemum coronarium
Dans le but de déterminer l’activité antifongique, plusieurs méthodes sont employées, parmi
lesquelles nous avons utilisé la méthode de diffusion sur milieu gélosé.
Pour cette technique, une boite de pétri (90 mm) contenant 30 ml de milieu de PDA est
d’abord ensemencée par inondation par une suspension contenant des colonies prélevées
d’une pousse fongique âgée de 48 heures.
Ensuite un disque de papier Whatman (6 mm) préalablement imbibé d’une quantité d’huile
essentielle dilué (10μl) incubé immédiatement, est déposé au centre de la gélose.
La culture est ensuite incubée à 37°C, à l’obscurité, couvercle en bas, pendant deux semaines.
Un témoin dépourvu d’huile essentielle, est préparé dans les mêmes conditions.
30
CHAPITRE II : MATÉRIEL ET MÉTHODES
Le DMSO : diméthylsulfoxyde molécule organique très polaire qui forme un liquide peu
volatil. Fortement hygroscopique, est soluble à la fois dans l’eau et dans la plupart des
solvants. Nous l’avons choisi car il solubilise de nombreux composés organiques
2.1.3. Lecture
La lecture se fait par la mesure, à l’aide d’une règle, du diamètre de la zone de diffusion
autour de chaque disque. Les résultats sont exprimés par le calcul de l’indice antifongique
(Pourcentage d’inhibition) déterminé par la formule d’Albuquerque et al. (2006) :
Indice fongique (Pourcentage d’inhibition) = (Dc - Dt) / Dc x100
Dc : Diamètre des mycéliums du contrôle ;
Dt : Diamètre des mycéliums traités.
31
CHAPITRE II : MATÉRIEL ET MÉTHODES
- Immerger les fruits dans l’hydrolat pendant 5 min; 500 ml pour l’hydrolat du
Chrysanthemum coronarium et 500 ml pour celui du Achillea compacta;
- laisser sécher dans un endroit sec et stérile ;
- inoculer la suspension fongique (50μl) dans le trou.
- mettre dans des boites en mettant un bécher rempli d’eau distillée stérile pour garder un taux
d’humidité ;
- incuber ;
- mesurer le diamètre des moisissures.
32
CHAPITRE III RESULTATS ET DISCUSSION
I. RESULTATS :
Le but de ce travail est de proposer l’utilisation des Huiles essentielles et hydrolats de deux
plantes aromatiques Chrysanthemum coronarium et Achillea compacta en tant qu’insecticides
et fongicides contre les bioagresseurs pathogènes de la tomate Solanum esculentum comme
moyens de lutte biologique et naturelle en remplacement des pesticides dont la nocivité contre
l’environnement et la santé n’est plus à démontrer.
1. Etude entomologique :
Dans cette partie, nous avons étudié la bioécologie de la mineuse de la tomate Tuta absoluta
et commenté les résultats obtenus à partir des élevages de cet insecte ravageur (durées de
développement des différents stades). En effet, on ne peut pas préconiser un schéma de lutte
contre un ravageur sans en connaitre le mode de vie.
1 1 6 3 5 13 1 1 1Male(M)
2 3 8 5 12 10 6 5 3Femelles/2M
3 2 5 6 6 12 8 12 7Femelles/5M
33
CHAPITRE III RESULTATS ET DISCUSSION
Cette étude a permis de mettre en évidence l’impact de la température sur le cycle biologique
du ravageur. Deux gammes de températures ont permis d’enregistrer différentes durées de
développement (Fig. 9) :
30 29
30
25 22
20
15 Température (°C)
15
Durée(jours)
10
0
1 2
Nous remarquons que plus la température est élevée, plus la durée de développement est
courte.
A la température de 30°C, nous enregistrons la durée du développement de Tuta absoluta la
plus courte, avec 15 jours. Par contre, la durée la plus longue est de 29 jours à une
température ambiante de 22°C.
La longévité des stades adultes est un paramètre important à prendre en considération dans
l’étude du cycle biologique ainsi que pour un programme de lutte contre le ravageur. Les
adultes femelles présentent une longévité de 8 à 16 jours, avec une moyenne de 12 jours et de
6 à 13 jours pour les adultes mâles avec une moyenne de 9,5 jours (Fig.10).
34
CHAPITRE III RESULTATS ET DISCUSSION
Longévité
12
4
2
0
Males Femelles
La figure précédente montre que les femelles ont une durée de vie plus importante que les
mâles (comme pour la majorité des Arthropodes).
1.3 Sex-ratio.
La sex-ratio permet de connaitre le nombre de mâles et de femelles émergés ainsi que le
rapport femelles/mâles obtenu (Fig. 11), pour nos élevages il est de 1.43.
Le taux de femelles est important à estimer car ce sont elles qui pondent les œufs dans les
plantes, donc les traitements proposés tiendront compte de leur nombre.
Sax - ratio
42%
Femelles
58% males
35
CHAPITRE III RESULTATS ET DISCUSSION
2. Activité insecticide.
Nous avons testé l’efficacité insecticide des Huiles essentielles et hydrolats de nos plantes
étudiées afin de les proposer éventuellement aux agriculteurs comme alternatives biologiques
aux traitements chimiques.
2.1. Effet des huiles essentielles sur les adultes, stade larvaire L3 et pupes.
Dans cette partie, plusieurs facteurs sont pris en considération comme les huiles, le temps
d’exposition après traitement et les différentes doses appliquées.
35%
30%
Mortalité (%)
25%
20% L3
15% PUPE
10% Adulte
5%
0%
Dose 1 Dose 2 Dose 3
5 μL/ml 2 μL/ml 0,5 μL/ml
Figure 12 : Effet de l’huile essentielle de Chrysanthemum coronarium sur les adultes, stade
larvaire L3 et pupes de Tuta absoluta.
Les résultats montrent clairement que les pourcentages de mortalité sont inférieurs à 35%
pour les adultes, stade larvaire L3 et les pupes à une concentration de 5μL/ml. Pour une
concentration de 0,5μL/ml, ils présentent une mortalité très faible, de moins de 10%.
Les concentrations 0,5μL/ml et 2μL/ml ont une action nulle pour les adultes, le taux de
mortalité est de 0%.
Le taux de mortalité atteint les 25% pour les adultes et 17% pour les populations larvaires de
stade L3 à une concentration de 5μL/ml, allant jusqu'à 3% de mortalité pour les pupes.
36
CHAPITRE III RESULTATS ET DISCUSSION
Nous pouvons déduire de ces résultats que l’huile essentielle (HE) de Chrysanthemum
coronarium est moyennement efficace en tant qu’insecticide contre la mineuse de la tomate
Tuta absoluta.
100%
90%
80%
Mortalité (%)
70%
60%
L3
50%
40% PUPE
30% Adulte
20%
10%
0%
Dose 1 Dose 2 Dose 3
5 μL/ml 2 μL/ml 0,5 μL/ml
Figure 13 : Effet de l’huile essentielle de Achillea compacta sur adultes, larves L3 et pupes
de Tuta Absoluta.
Le taux de mortalité est au maximum pour les adultes à une concentration de 5μL/ml puisqu’il
atteint les 100%. Les stades larvaires présentent un pourcentage de mortalité de 40% et les
pupes à 50%.
L’action de Achillea compacta sur les adules, stade larvaire L3 et pupes ne dépasse pas les
10% de mortalité à une concentration de 0,5μL/ml.
Les résultats obtenus sont excellents, notamment pour les adultes qui sont les plus
destructeurs, nous pouvons donc en déduire que ces huiles essentielles doivent être proposées
aux agriculteurs puisqu’elles sont efficaces même à de faibles doses de 5µl/ml.
37
CHAPITRE III RESULTATS ET DISCUSSION
2.2. Comparaison entre les pourcentages de mortalité des deux huiles essentielles sur les
populations étudiées.
Dans cette étude, le principe des tests est le même avec une comparaison entre les
pourcentages de mortalité provoquée par les Huiles Essentielles de Chrysanthemum
coronarium et Achillea compacta sur les populations de Tuta absoluta (Fig. 14).
40%
35%
30%
Mortalité (%)
25% Chrysanthemum
coronarium
20%
Achillea compacta
15%
10%
5%
0%
Adulte L3 Pupe
Nous remarquons dans la figure 14 précédente que Achillea compacta a une action
insecticide nettement plus importante sur les adultes de Tuta absoluta par rapport à celle de
Chrysanthemum coronarium.
Pour le stade larvaire L3 et pupes, les deux huiles essentielles possèdent des effets presque
similaires avec un avantage de toxicité pour Achillea compacta.
En tout état de cause, Achillea compacta constitue un meilleur traitement biologique que
Chrysanthemum coronarium puisque ce sont les stades adultes qui causent les plus grands
dégâts.
38
CHAPITRE III RESULTATS ET DISCUSSION
3. Etude microbiologique :
1 2
3 4
39
CHAPITRE III RESULTATS ET DISCUSSION
Mortalité (%)
80%
70%
60%
50% Dose 1
40% Dose 2
30% Dose 3
20%
10%
0%
Aspergillus sp Fusarium sp1 Penicillium sp Fusarium sp2
Les résultats de la figure 15 montrent clairement que toutes les concentrations ont un effet
létal sur les différentes souches étudiées puisqu’elles sont inhibées à une concentration de
0,25μL/ml de 25% à 52%, sauf pour Penicillium sp qui a un pourcentage d’inhibition faible
par rapport aux autres souches étudiées, le pourcentage d’inhibition devient de plus en plus
important en élevant la concentration (photo 11).
Remarque : la souche témoin (sans H.E.) est celle placée en haut de la photo
Photo 11: Activité inhibitrice de l’huile essentielle de C. coronarium sur Aspergillus sp (D)
et Fusarium sp1 (G) au cours du temps.
40
CHAPITRE III RESULTATS ET DISCUSSION
Mortalité (%)
100%
90%
80%
70%
60% Dose 1
50%
Dose 2
40%
30% Dose 3
20%
10%
0%
Aspergillus Fusarium Penicillium Fusarium
sp sp1 sp sp2
D’après la figure 16, on remarque que le pourcentage d’inhibition de la croissance est très
élevé que pour les deux souches (Fusarium sp1, Penicillium sp) (photo 12) même avec une
concentration faible de 0,25μl/ml.
Aspergillus sp marque une inhibition de moins de 20% avec la concentration la plus élevée
(1μl) allant jusqu'à 3% pour le Fusarium sp2 à une concentration de 0,25μl/ml.
Photo 12: Activité inhibitrice de l’huile essentielle de A. compacta sur Aspergillus sp (G) et
Penicillium sp (D) au cours du temps.(Le témoin est la boite placée en haut de la photo)
41
CHAPITRE III RESULTATS ET DISCUSSION
Fusarium sp1
Témoin
Aspergillus sp
Témoin
Penicillium sp
Témoin
Fusarium sp2
Témoin
42
CHAPITRE III RESULTATS ET DISCUSSION
Selon les résultats de la Figure 17, l’hydrolat de C. coronarium est plus actif sur les souches
de Penicillium sp et Aspergillus sp, il a provoqué une inhibition de la croissance de plus de
90%.
La zone d’inhibition de la croissance pour le Fusarium sp1 provoquée par cet hydrolat est de
33% alors qu’il marque une zone d’inhibition de la croissance nulle pour Fusarium sp2.
Nous n’avons pas testé l’efficacité fongicide de l’hydrolat de Achillea compacta car il n’était
pas disponible.
II. DISCUSSION :
Le travail effectué porte sur la bioécologie du ravageur de la tomate Tuta absoluta dans notre
région et les différents moyens « naturels » pour lutter contre ce phytophage et la microflore
pathogène qui l’accompagne. A cet effet, nous avons utilisé deux plantes aromatiques
Achillea compacta et Chrysanthemum coronarium dont nous avons extrait et testé les huiles
essentielles et hydrolats pour en connaître les activités biologiques (insecticide et fongicide).
Salama et al. (2014), ont signalent que la durée du cycle est de 29 à 89 jours pour une
température qui varie entre 15°C à 30°C.
Nos résultats concordent avec ceux de Yannie (2011), qui montre que le cycle de l’œuf à
l’adulte est d’environ 30 jours à 25 °C et environ 21 jours à 30 °C.
Lorsque la température est plus faible, la durée de développement est nettement plus longue.
À 15 °C, elle est supérieure à 60 jours.
L’étude des activités biologiques des hydrolats et huiles essentielles des deux plantes étudiées
a donné des résultats que nous comparons à ceux qui sont cités dans la littérature.
Les huiles essentielles de A. compacta et C. coronarium sont testés sur le stade larvaire L3,
pupes et les adultes de T. absoluta. L’ensemble des résultats obtenus dans nos conditions
expérimentales montre que, après traitement par les huiles, nous notons des taux de mortalité
moyens est faibles, pouvant varier de 20 à 35% en fonction de l’H.E utilisée et de sa
43
CHAPITRE III RESULTATS ET DISCUSSION
concentration, sauf les adultes qui, traités par l’huile essentielle de Achillea compacta ont un
taux de mortalité de 100%.
En Algérie, à Tlemcen précisément, Bouayed Alam (2015) a signalé une bonne activité
larvicide des extraits de Thymus capitatus, Daucus crinitus et Tetraclinis articulata sur la
mineuse Tuta absoluta avec un taux de mortalité entre 70% et 90%.
Les résultats de Ammad (2016) de Blida montre que l’huile essentielle de l’origan utilisée a
présenté une gradation de l’activité insecticide vis-à-vis les larves de la mineuse de la tomate
en fonction des doses et du temps d’exposition.
La lutte naturelle contre Tuta absoluta est étudiée partout dans le monde. Au Maroc,
Benchouikh et al. (2016) ont rapporté que la plus forte dose de l’huile essentielle des clous
de Syzygium aromaticum L. qui occasionne une mortalité totale (100%) est de 0.0111μl/cm²
sur les larves de Tuta absoluta. Toujours au Maroc, Nazha et al. (2011) montrent qu’une
bonne activité des extraits testés des feuilles de Thymus vulgaris constitue un larvicide
prometteur pour la lutte contre les larves de Tuta absoluta.
Au Chili, Cajias (2013) signale que l’huile essentielle de Lonchocarpus guaricensis a une
forte activité larvicide avec un pourcentage élevé sur les stades larvaires de Tuta absoluta.
Nous avons identifié quatre souches de champignons isolés de nos tomates : Fusarium sp1,
Aspergillus sp, Penicillium sp et Fusarium sp2. Les huiles essentielles de Chrysanthemum
coronarium et Achillea compacta ont été utilisées sur ces souches pour connaitre leur activité
antifongique dans le but d’utiliser ces extraits dans la lutte biologique contre ces pathogènes.
L’huile essentielle de Achillea compacta vis-à-vis des quatre champignons isolés a provoqué
une inhibition totale de la croissance exceptionnelle pour Fusarium sp1, Penicillium sp., ce
qui prouve son pouvoir antifongique. Par contre, l’huile essentielle de Chrysanthemum
coronarium a un effet biocide sur toutes les souches étudiées, variant entre 20 et 80%.
44
CHAPITRE III RESULTATS ET DISCUSSION
L’huile essentielle de Lavandula officinalis a donné des taux d’inhibition supérieurs à 50%
pour des concentrations d’huile essentielle allant de 1000µg/ml sur Aspergillus sp (Laib,
2011).
Selon le même auteur, Fusarium sp. se révèle particulier: les essais ont donné des taux
d’inhibition négatifs. Tout se passe comme si l’huile essentielle stimulait la croissance de la
souche. Les croissances les plus remarquables par rapport au témoin sans huile essentielle
sont obtenues avec des concentrations de 250, 500 et 1000µg/ml. C’est à partir de 1500 µg/ml
que l’huile essentielle s’est révélée efficace pour l’inhibition de cette souche.
Tabti (2015) a montré que L’huile essentielle de Thymus capitatus a complètement inhibé
toutes les souches étudiées. L'activité la plus élevée est observée contre Penicillium sp avec
une valeur de concentration minimale provoquant 100% d’inhibition de la croissance
mycélienne à 0,1 μg/mL. La deuxième activité la plus élevée est observée contre Aspergillus
sp. et Fusarumi sp. avec une valeur de concentration minimale causant 100% d’inhibition de
la croissance mycélienne à 0,2 μg/mL.
Elle a démontré également que l’huile essentielle de Tetraclinis articulata est efficace contre
le développement des sept moisissures Penicillium sp., A. niger, Alternaria sp., Cladosporium
sp., Fusarium sp., A. oryzae, A. flavus avec des pourcentages de réduction du mycélium de
62.22% ; 55.55% ; 68.75% et 75.71% respectivement.
Conclusion
Ce travail, a été réalisé dans le cadre de la recherche des produits naturels qui peuvent
substituer les produits chimiques utilisés dans le traitement de la tomate, dénoncés à cause de
leurs effets néfastes sur l’environnement et la santé de l’homme.
Après avoir testé les huiles essentielles et les hydrolats des plantes étudiées, Chrysanthemum
coronarium et Achillea compacta, ces produits se sont avérés efficaces vis-à-vis des différents
stades de développement de Tuta absoluta ainsi que de la microflore qui l'accompagne que ce
soit avant ou post-récolte.
45
CONCLUSION
Le secteur des tomates revêt une importance stratégique dans l’agriculture algérienne vu son
rôle dans la satisfaction de la consommation locale en tomates fraîches en plus du
renforcement de son industrie alimentaire. Depuis 2008, cette culture est attaquée par la
mineuse Tuta absoluta (Lepidoptera, Gelechiidae), le ravageur clé de la tomate dans son aire
d’origine en Amérique latine. Les dégâts qu’occasionne ce phytophage à la culture de la
tomate Solanum esculentum peuvent atteindre les 100 %. La larve qui vit en mineuse dans le
fruit, la feuille et/ou la tige creuse des galeries et attaque le plant de tomate depuis le stade
jeune plantation jusqu’au stade de maturité.
Utilisées depuis toujours par les civilisations, les plantes ont apporté aide et réconfort aux
maux les plus divers. Les huiles essentielles HE extraites de certaines plantes aromatiques ont
prouvé, à ce titre, leur valeur inestimable pour la santé. Il faut garder à l’esprit que les huiles
essentielles, comme l’ensemble des plantes médicinales, ont un rôle de médicament, leurs
actions thérapeutiques sont souvent puissantes et nécessitent qu’elles soient utilisées de
manière appropriée.
L’apparition des souches fongiques résistantes aux traitements chimiques à base de fongicides
synthétiques pousse à la recherche d’alternatives plus efficaces et plus sures, et surtout moins
nocives pour la santé et l’environnement. Dans ce cadre, notre travail a été consacré à l’étude
de l’activité insecticide et fongicide des huiles essentielles et hydrolats de deux plantes
aromatiques Chrysanthemum coronarium et Achillea compacta. Pour cela, une bonne
connaissance sur la bio-écologie et le développement de Tuta absoluta est indispensable, ainsi
que celle de la mycoflore dont l’installation est favorisée par les attaques de la mineuse.
Les résultats obtenus lors des élevages de l’insecte montrent que la longévité des adultes varie
de 8 à 16 jours pour les femelles et de 6 à 13 pour les mâles, selon les dates d’élevages et les
températures s’y rapportant. Le sex-ratio est de 1,43 ; il nous renseigne sur le taux des
femelles pour optimiser nos traitements car ce sont elles qui contaminent les plants par les
œufs qu’elles y déposent.
46
CONCLUSION
D’autre part, nous avons enregistré un taux de mortalité pour les adultes qui atteint les 100%
à une concentration de 5μL par l’effet de Achillea compacta. Il est de 42% et 54% pour le
stade larvaire L3 et les pupes, respectivement ; il est de moins de 10% pour une
concentration de 0,5 μL.
Le pourcentage de mortalité des larves traitées est supérieur à celui des larves témoins pour
les différents stades larvaires, ce qui explique que l’huile de Chrysanthemum coronarium et
Achillea compacta possèdent une bonne activité insecticide.
Par ailleurs, le pouvoir antifongique de huile essentielle de Achillea compacta vis-à-vis des
quatre champignons isolés a provoqué une inhibition totale de la croissance, exceptionnelle
pour Fusarium sp.1, Penicillium sp. ; alors que le pouvoir antifongique de Chrysanthemum
coronarium est efficace sur toutes les souches étudiées, il varie entre 20 et 80%.
Les résultats in vivo du traitement de Fusarium sp1, Aspergillus sp, Penicillium sp, et
Fusarium sp2, par les hydrolats de Chrysanthemum coronarium montrent une inhibition de la
croissance de plus de 90% pour le Penicillium sp. et Aspergillus sp., les deux Fusarium sp1
et sp2 montrent une certaine résistance au traitement par hydrolat marquée par 33%
d’inhibition de la croissance.
Au terme de cette étude et en fonction des résultats obtenus, les huiles essentielles et hydrolats
des plantes étudiées ont un effet antifongique et insecticide importants, ils peuvent donc être
exploités comme traitements biologiques et naturels efficaces et inoffensifs contre les
pathogènes de la tomate, pouvant être utilisés par les agriculteurs en toute quiétude.
Nous espérons poursuivre ce travail en testant nos extraits de plantes : huiles essentielles et
hydrolats au niveau des vergers de tomate, pour en estimer l’efficacité in situ, ce qui nous
permettra de proposer un schéma de lutte biologique efficace.
47
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