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UNIVERSITE ABOU BAKER BELKAID DE TLEMCEN

FACULTE DES SCIENCES DE LA NATURE ET DE LA VIE ET


SCIENCES DE LA TERRE ET DE L'UNIVERS

Département d'Ecologie et Environnement


Laboratoire de Recherche

Ecologie et Gestion des Ecosystèmes Naturels

Mémoire présenté en vue de l’obtention du diplôme de

MASTER
Filière : ECOLOGIE ET ENVIRONNEMENT

Spécialité : PATHOLOGIE DES ECOSYSTEMES

Thème

Activités insecticides et antifongiques des huiles essentielles et


hydrolats de Chrysanthemum coronarium et Achillea compacta sur
les pathogènes de la tomate Solanum esculentum

Par

MERABET Boumedienne

Devant le jury composé de : Soutenu le 14 / 06 / 2016

Melle TALEB Amina Pr. Présidente Université de Tlemcen

Mme GAOUAR BENYELLES Nassira Pr. encadreur Université de Tlemcen

Mme BELAIDI Nouria Pr. Examinateur Université de Tlemcen


Remerciements

Au terme de ce travail,
Nous remercions tout d'abord Allah qui nous a donné le courage et la patience pour terminer
ce travail.
Je tiens à exprimer ma profonde reconnaissance et mon respect sans limite pour mon
encadreur Madame Gaouar Benyelles Nassira, Professeur à l’Université de Tlemcen, pour
son soutien, ses encouragements, ses conseils et surtout son humilité, merci bien Madame.
Mes vifs remerciements vont également à Melle Taleb Amina, Professeur à la Faculté
des Sciences de la Vie et de la Nature et des Sciences de la Terre et de l’Univers, Département
d’Ecologie et Environnement pour avoir accepté de présider le jury.
Je tiens à remercier Madame Belaidi Nouria, Professeur à l’Université de Tlemcen,
pour l’intérêt qu’elle a porté à ma recherche en acceptant d’examiner notre travail.

Je remercie également Mr Dib M.A., Maître de Conférences à l’Université de Tlemcen, pour


m’avoir accueilli au sein de son laboratoire pour effectuer l’hydrodistillation des huiles
essentielles.
J’adresse aussi mes vifs remerciements à Mme Meriem M’Saad, Responsable du laboratoire
de l'Insecte Stérile. Direction de la Recherche sur l'Environnement et le Vivant(DREV)
Centre National des Sciences et Technologies Nucléaires (CNSTN). Technopole de Sidi
Thabet, Tunisie, de nous avoir permis de réaliser nos tests de toxicité au sein de son
institution.

Je reste également redevable à monsieur Belyaghoubi L., enseignant à l’Université de


Tlemcen, pour sa contribution et son aide efficace concernant l’identification des
moisissures.
Dédicaces

Les louanges sont à Allah seigneur des mondes qui m’a comblé de grâce en me permettant
d’achever en bonne santé ce modeste travail que je dédie :
A ceux que j’aime du fond de mon cœur, à qui je dois la vie et qui n’ont cessé, à aucun
moment, de me soutenir et de m’encourager par leurs prières et leurs sacrifices : Mes chers
parents ;
A mes frères que Dieu m’a donnés sur le chemin de l’aventure ;
A tous les membres de ma famille, petite et grande,
A mes camarades et amis ;
A tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à ce travail.
Liste des tableaux

Tableau 01 : Culture maraichère et industrielle de la tomate en Algérie……………………..6

Tableau 02: Valeurs de la superficie et la production de la tomate dans la wilaya de Tlemcen.


Réalisé à partir des données (D.S.A., 2013)…………………………………………….…….7

Tableau 03 : Les principaux ravageurs de la tomate…………………..…………………….10

Tableau 04: Corrélation entre les différents stades de développement de l’insecte et la


température……………………………………………………………………………………14
Tableau 05: Températures moyennes mensuelles à la station de Maghnia de 2004 à 2015…22
Tableau 06 : Caractéristiques mésoclimatiques pour la station météorologique de Zenata....24
Tableau 07 : Résultats des élevages durant la période d’étude……………………………....33

Liste des photos

Photo 1 : La plante de la tomate sous serre……………………………………………………4


Photo 2 : Attaques de T. absoluta sur feuillage de tomate…………………………………...14

Photo 3 : Achillea compacta ……...…………………………………………………………17


Photo 4 : Chrysanthemum coronarium………………………………………………............18
Photo 5 : Dispositif d’élevage au laboratoire………………………………………………...26

Photo 6 : Montage d’hydrodistillation…………………………………………………….…28

Photo 7 : bocaux expérimentaux…………………………………………………………..…29


Photo 8 : étalement de souche fongique sur le milieu de PDA………………………………30
Photo 9 : Activité antifongique de l’hydrolat de Chrysanthemum coronarium……………...32
Photos 10: 1.Aspergillus sp.2; Fusarium sp 3; Penicillium sp.4; Fusarium sp……………...39
Photo 11: Activité inhibitrice de l’huile essentielle de C. coronarium sur Aspergillus sp (D)
et Fusarium sp1 (G) au cours du temps……………………………………………………...40
Photo 12: Activité inhibitrice de l’huile essentielle de A. compacta sur Aspergillus sp (G) et
Penicillium sp (D) au cours du temps………………………………………………………...41
Liste des figures

Figure 1 : Production mondiale de la tomate 1962-2010. Réalisé à partir des données


FAOSTAT, Avril 201………………………………………………………………………….6
Figure 2: distribution géographique de Tuta absoluta. Source EPPO……………………….11
Figure 3: Les différents stades et le cycle de développement de Tuta absoluta……………..13
Figure 4 : Carte de la zone d’étude Maghnia (P.D.A.U, 2006)……………………………...20
Figure 5 : Valeurs moyennes mensuelles de la pluviométrie sur 11 cycles de la station de
Maghnia………………………………………………………………………………………21
Figure 6: Variations des températures mensuelles moyennes pour la période 2004-2015…..22
Figure 7 : Diagramme ombrothermique de la période (2004-2015) de la station de
Maghnia………………………………………………………………………………………23
Figure 8: Climagramme d’Emberger pour notre région d’étude (2004-2015)………………24

Figure 9 : Durées(en jours) du cycle biologique de Tuta absoluta……………………….….34


Figure 10 : Longévité des adultes de Tuta absoluta (jours)………………………………….35
Figure 11 : Sex-ratio de Tuta absoluta à partir des élevages………………………………...35
Figure 12 : Effet de l’huile essentielle de Chrysanthemum coronarium sur les adultes, stade
larvaire L3 et pupes de Tuta absoluta………………………………………………………...36
Figure 13 : Effet de l’huile essentielle de Achillea compacta sur le stade de larve L3 et pupe
de Tuta Absoluta……………………………………………………………………………...37
Figure 14 : Comparaison des toxicités de C. coronarium et A. compacta sur les populations
étudiées………………………………………………………………………………………..38
Figure 15 : Activités antifongiques de l’huile essentielle de C. coronarium sur les souches
étudiées………………………………………………………………………………………..40
Figure 16 : Activités antifongiques de l’huile essentielle de A. compacta sur les souches
étudiées………………………………………………………………………………………..41
Figure 17: La diffusion des champignons sur la tomate en présence de l’hydrolat de
C. coronarium………………………………………………………………………………...42
SOMMAIRE

INTRODUCTION…………………………………………………………………………….1

CHAPITRE I : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE

Partie I : Etude de la plante hôte

1. Histoire et origine de la tomate………………………………………...……………………3


2. Nomenclature et classification………………………………………………………………3
3. Cycle biologique…………………………………………………………………………….4
3.1. Mise en place de la plante…………………………………………………...…………….4
3.2. Croissance végétative………………………………………………………….………….4
3.3. Cycle des cultures : la floraison et la nouaison…………………………………………....4
3.4. Développement du fruit…………………………………………………………………...5
3.5. Maturité physiologique et la récolte……………………………………………….………5
4. Importance médicinal de la tomate………………………………………………………….5
5. Intérêt économique de la tomate………………………………………………………….…5
5.1. Superficie et production de la tomate en Algérie………………………………………….6
5.2. Superficie et production de la tomate à Tlemcen………………………………………….7
6. Contraintes de la culture de la tomate……………………………………………………….8
6.1. Contraintes abiotiques…………………………………………………………………..…8
6.2. Contraintes biotiques……………………………………………………………………....8
6.2.1. Maladies cryptogamiques……………………………………………………………….9
6.2.2. Maladies bactériennes…………………………………………………………………...9
6.2.3 Principaux ravageurs de la tomate……………………………………………………….9

Parie II : Le ravageur de la tomate (Tuta absoluta)

1 Origine et distribution géographique de Tuta absoluta…………………………………….11


2. Position systématique………………………………………………………………………12
3. Description des stades de développement de Tuta absoluta……………………………….12
3.1. Œuf……………………………………………………………………………………….12
3.2. Stades larvaires…………………………………………………………………………..12
3.3. Nymphe…………………………………………………………………………………..13
3.4. Adulte…………………………………………………………………………………….13
4. Nature des dégâts ………………………………………………………………………….14
5. Méthodes de protection…………………………………………………………………….15
5.1. Méthodes prophylactiques……………………………………………………………….15
5.2. Méthodes de lutte en cours de culture…………………………………………………....15
Partie III. Les huiles essentielles et les extraits de plantes étudiées

1. Définition……………………………………………………………………………….….16
2. Propriétés physiques……………………………………………………………………….16
3. Etude botanique de deux plantes sélectionnées…………………………………………...16
3.1. Achillea compacta ……………………………………………………………………….17
3.1.1. Description botanique et classification………………………………………………...17
3.1.2. Classification…………………………………………………………………………...17
3.1.3. Utilisation médicinale………………………………………………………………….18
3.2. Chrysanthemum coronarium ……………………………………………………………18
3.2.1. Description botanique et classification………………………………………………...18
3.1.3. Classification…………………………………………………………………………...19
3.2.2. Utilisation médicinale………………………………………………………………….19
CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES

Partie I. Présentation de la zone d’étude

1. Objectif……………………………………………………………………………………..20
2. Situation géographique…………………………………………………………………….20
3. Etude climatique de la station……………………………………………………………...21
3.1. Précipitations……………………………………………………………………………..21
3.2. Températures……………………………………………………………………………..21
3.3. Diagramme ombrothermique de BAGNOULS et GAUSSEN (1953)…………………...22
3.4. Climagramme d’EMBERGER (1955)…………………………………………………...23

Partie II. Etude entomologie

1. Matériel végétal et dispositif expérimental…………………………..…………………….25


1.1. Echantillonnage sur le terrain ………………………………………...…………………25
1.2. Elevage de l’insecte et cycle de développement…………………………………………25
2.2.1. Matériel d’élevage…………………………………………………………..………….25
1.2.2. Méthode d’élevage……………………………………………………………………..25

Partie III : Etude microbiologique

1. Matériel fongique…………………………………………………………………………..27
2. Tests de confirmation des souches fongiques……………………………………………...27
2.1. Isolement des moisissures à partir de la tomate………………………………………….27
2.2. Identification des espèces fongiques……………………………………………………..27
2.3. Conservation des souches fongiques……………………………………………………..27
Partie III : Etude phytochimique

1. Extraction des huiles essentielles…………………………………………………………..28

Partie v : activités biologiques des huiles essentielles et hydrolats des plantes étudiées

1. Etude de l’activité insecticide des plantes étudiées...……………………………………....29


2. Etude de l’activité antifongique……………………………………………………………30
2.1. Tests « in vitro » : activités antifongiques des huiles et des extraits du Achillea compacta
et Chrysanthemum coronarium……………………...………………………………………..30
2.1.1. Protocole expérimental………………………………………………………………...30
2.1.2. Appréciation de l’activité antifongique et détermination de la concentration minimale
inhibitrice……………………………………………………………………………………..31
2.1.3. Lecture…………………………………………………………………………………31
2.2. Tests « in vivo » Activité antifongique des hydrolats de Chrysanthemum indicum et
Chrysanthemum coronarium………………………………………………………………….31
2.2.1. Protocole expérimental..……………………………………………………………….32

CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSION

Resultats………………………………………………………………………………………33
1. Etude entomologique ……………………………………………………………………...33
1.1. Biologie des populations de Tuta absoluta à partir des élevages ……………………….33
1.2. Longévité des stades adultes …………………………………………………………….34
1.3 Sex-ratio………………………………………………………………………………..…35
2. Activité insecticide…………………………………………………………………………36
2.1. Effet des huiles essentielles sur les adultes, stade larvaire L3 et pupes………….………36
2.1.1. Chrysanthemum coronarium……………………………………………………….....36
2.1.2. Achillea compacta………………………………………………………….…………37
2.2. Comparaison entre les pourcentages de mortalité des deux huiles essentielles sur les
populations étudiées………………………………………………………………..…………38
3. Etude microbiologique ……………………………………………………….……………39
3.1. Identification des moisissures pathogènes de la tomate.…………………………………39
3.2. Activité antifongique des huiles essentielles……………………………….……………39
3.3. Activité antifongique des hydrolats de Chrysanthemum coronarium et Achillea compacta.
Discussion ……………………...…………………………………………………………….42

Conclusion…………………...……………………………………………………………….43

Références bibliographiques
INTRODUCTION

La tomate, Solanum esculentum Miller, est cultivée sous presque toutes les latitudes, sur une
superficie d’environ 3 millions d’hectares, soit environ un tiers des surfaces mondiales
cultivées consacrées aux légumes (Laterrot et Philouze, 2003).

Les serres présentent des avantages non négligeables par rapport aux cultures de plein champ.
Elles permettent en premier lieu de pallier aux difficultés liées aux fluctuations de
température, de lumière et des conditions d’humidité de plein champ, ce qui a pour avantage
d’étendre considérablement la période de production (près de 11 mois de cycle). D’autres
avantages moins significatifs sont l’exclusion des ravageurs hors de la zone contrôlée
(Pilkington et al., 2009).

La tomate est une culture particulièrement sujette aux attaques de ravageurs et de maladies.
Les aleurodes, pucerons, mineuses, acariens, thrips, noctuelles et punaises constituent ses
principaux ravageurs en serres (Trottin-Caudal et al., 1995).

Tuta absoluta, (Lepidoptera : Gelechiidae) est le ravageur clé de la tomate dans son aire
d’origine en Amérique latine. Il a été observé pour la première fois en Espagne en 2006 et de
là s’est propagé vers la plupart des pays méditerranéens dont l’Algérie en 2008 (Lebdi Grissa
et al., 2011).

Les pesticides chimiques synthétiques pour contrôler ce ravageur, produisent des effets
néfastes sur tous les organismes, ils augmentent le taux de risque pour la santé publique et
l'environnement.
En lutte biotechnologique, il est utile d’identifier essentiellement la résistance des plantes
hôtes, la lutte biologique, les phéromones, les pratiques culturales et enfin, les plantes
biocides et répulsives d'insectes ravageurs (Iannacone et Lamas, 2003).

Récemment, de nombreux travaux ont étudié le pouvoir biocide des plantes, notamment
aromatiques, à travers leurs huiles essentielles et hydrolats. Les résultats sont très
encourageants, ce qui nous a incités à effectuer cette étude dans l’objectif de savoir si les
plantes choisies ont un pouvoir insecticide et fongicide contre les bioagresseurs de la tomate.

1
INTRODUCTION

En Algérie, les études menées sur l’activité insecticide des extraits végétaux vis-à-vis des
larves de lépidoptères sont très limitées. Une seule étude a été publiée sur l’effet des extraits
aqueux sur les larves de Tuta absoluta (Allal-Benfekih, 2011). En revanche, seule une étude a
été publiée jusqu’à présent en Algérie sur l’effet des huiles essentielles, des hydrolats et des
extraits sur les différents stades larvaires de la mineuse, les moisissures et les bactéries qui
attaquent les tomates (Bouayad Alam, 2015).

Les travaux effectués dans le cadre de ce master ont pour objectif de vérifier si les Huiles
Essentielles et hydrolats des plantes choisies Chrysanthemum coronarium et Achillea
compacta ont des pouvoirs insecticides et fongicides contre les bioagresseurs de la tomate
Solanum esculentum tels que la mineuse Tuta absoluta et les champignons qui
l’accompagnent.
Le mémoire est structuré d’une manière classique :
-Le premier chapitre est consacré à une synthèse bibliographique du ravageur, de la plante
hôte et des plantes étudiées ;
-Le deuxième chapitre présent les différents matériels et méthodes utilisées au cours de cette
étude ;
-Les résultats et leur discussion sont exposés au troisième chapitre ;
-une conclusion générale clôture le travail en présentant les principaux résultats obtenus et
leurs perspectives.

2
CHAPITRE I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

PARTIE I: ETUDE DE LA PLANTE HOTE

1. Histoire et origine de la tomate

La tomate est originaire d'Amérique du Sud, entre les régions du Chili, de l'Equateur et de la
Colombie, mais sa domestication s’est effectuée dans le sud du Mexique et au nord
Guatemala, formes sauvages de la "tomate cerise"(Jaramillo et al., 2007).

Le Mot aztèque "tomate" signifiait simplement «fruit dodu» et les conquérants espagnols l’ont
appelé "tomate". La tomate avec le maïs, les pommes de terre, le piment et la patate douce ont
été introduits en Espagne au début du XVIe siècle avec les voyages de Colomb (Nestlé,
1995).
Sa culture s’est ensuite propagée en Asie du sud et de l’est, en Afrique et au Moyen Orient.
En Algérie, elle fut introduite pour la première fois par les Espagnols en 1905 dans la région
oranaise (Rey et Coste, 1965).

2. Nomenclature et classification

Les botanistes modifièrent à plusieurs reprises les noms de genre et d’espèce attribués à la
tomate. Elle a été classée par Linné en 1753, comme Solanum lycopersicon, d’autres
botanistes lui ont attribué différents noms : Solanum lycopersicon, Solanum esculentum,
Lycopersicon licopersicum ; c’est finalement Solanum esculentum attribué par Philipe Mille
en 1754 qui a été retenu (Munroe et Small, 1998).
Gaussen et al. (1982) proposèrent la classification de la tomate qui est largement suivie :

Règne……………………………………………… Plantae
Sous règne……………………………………… …Trachenobionta
Embranchement………………………………… ..Magnoliophyta
Classe……………………………………………… Magnoliopsida
Sous-classe………………………………………….Asteridae
Ordre………………………………………………..Solanales
Genre ……………………………………………….Solanum ou lycopersicum
Espèce ……………………………………………… Solanum esculentum Mill.

3
CHAPITRE I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

Photo 1 : plante de la tomate sous serre

3. Cycle biologique de la tomate


3.1. Mise en place de la plante:

La tomate est une culture qui peut être annuelle ou vivace. Elle germe quatre à sept jours
après la semence. La racine commence à se développer en même temps que la partie aérienne.

3.2. Croissance végétative:

Au cours de cette période, la plante pousse, florissant rapidement et développe des fruits.
Passé 70 jours, le développement végétatif est minime et l'accumulation de matière sèche se
fait dans les feuilles et les tiges.

3.3. Cycle des cultures : la floraison et la nouaison:

Floraison et nouaison débutent environ 20-40 jours après la transplantation (selon la variété,
les conditions environnementales et la gestion des cultures) et continuent pour le reste du
cycle de croissance.

Afin de réaliser la production de fruits, La pollinisation est effectuée par les abeilles, le vent et
application d'hormones (auxines).

4
CHAPITRE I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

3.4. Développement du fruit:

Le fruit commence à se développer, grandir et accumuler dans cette période autant de matière
sèche à un taux relativement stable.

3.5. Maturité physiologique et récolte:

La maturité des fruits est réalisée entre 80 et 120 jours après la transplantation. La récolte est
permanente mais elle peut être limitée par des facteurs climatiques (gel).

4. importance médicinale de la tomate

Selon Naika et al. (2005), la consommation des fruits de la tomate contribue à un régime sain
et équilibré. Les fruits sont riches en minéraux, en vitamines, en acides aminés essentiels, en
sucres ainsi qu’en fibres alimentaires. La tomate contient beaucoup de vitamines B et C, de
fer et de phosphore. Les tomates se consomment fraîches en salade ou cuites dans des sauces,
des soupes ou des plats de viande ou de poisson. Il est possible de les transformer en purée, en
jus et en ketchup. Les fruits séchés et les fruits mis en conserve sont des produits transformés
qui ont également une importance économique.

5. intérêt économique de la tomate

La tomate (Solanum esculentum Mill.) est devenue un des légumes les plus importants du
monde. En 2001, la production mondiale de tomates était d’environ 105 millions de tonnes de
fruits frais sur une superficie évaluée à 3,9 millions d’hectares. Comme c’est une culture à
cycle assez court qui donne un haut rendement, elle a de bonnes perspectives économiques et
la superficie cultivée s’agrandit de jour en jour (Naika et al., 2005).
La production mondiale de tomates est de 120 Mt, dont un tiers en Asie, un tiers en Europe,
un tiers en Amérique du Nord. Il existe à présent plus de 500 variétés de tomates.
La production mondiale de tomate progresse régulièrement passant de 64 millions de tonnes
en 1988 à plus de 100 millions aujourd'hui, dont 30 millions sont destinés à la transformation.

5
CHAPITRE I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

La production mondiale a augmenté de 35% au cours des dix dernières années et se


répartit comme suit : l’Asie 45%, l’Europe 22%, l’Afrique 12%, l’Amérique du Nord
11%, l’Amérique du Sud et Centrale 8% (Leclerc et Raynal, 2014)

Production mondiale de la tomate


1962-2010
200

150

100
Valeur des Y

50

0
1 950 1 960 1 970 1 980 1 990 2 000 2 010 2 020

Figure 1 : Production mondiale de la tomate 1962-2010. Réalisé à partir des données


FAOSTAT, Avril 2012

5.1. Superficie et production de la tomate en Algérie

En Algérie, la tomate occupe une place importante dans le secteur maraicher, et est considérée
comme une espèce prioritaire comme la pomme de terre et l'oignon.

Tableau 01 : Cultures maraichère et industrielle de la tomate en Algérie

Espèce Superficies (hectare) Ha Production (quintaux) Qx


Tomate industrielle 12173 36.93% 3822731 4.97%
Tomate maraichère 20789 63.06% 6410343 8.33%

Selon le tableau 01, nous remarquons que la tomate est cultivée selon deux modes de
production, La superficie totale réservée est de 32962 ha représentée par 63.06% pour la
tomate maraichère et 36.93% pour la tomate industrielle.

6
CHAPITRE I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

La production de tomate maraichère, représente 08.33% par rapport à la production totale des
cultures maraichères et industrielles, Par contre pour la tomate industrielle, le taux de
représentativité est de 4.97% par rapport à la production des cultures maraichères et
industrielles. En ce qui concerne les rendements, on peut dire qu'ils sont presque similaires
avec une légère hausse pour la tomate industrielle (Hireche, 2013).

5.2. Superficie et production de la tomate à Tlemcen


D’après les données de la Direction des Services Agricoles de la Wilaya de Tlemcen (D.S.A,
2013), la production totale des tomates en plein champs dans la wilaya de Tlemcen est de
1446640 Qx sur une superficie de 7809 ha, pour la période 2003-2013, avec un rendement de
185.25Qx/ha (Tab.02).

Tableau 02: Valeurs de la superficie et la production de la tomate dans la wilaya de Tlemcen.


Réalisé à partir des données (D.S.A, 2013).

Surface(Ha) Production(QX)
2003-2004 816 106300
2004-2005 812 113540
2005-2006 782 146000
2006-2007 699 98000
2007-2008 718 95800
2008-2009 727 123200
2009-2010 899 171000
2010-2011 725 171500
2011-2012 791 199300
2012-2013 840 222000
Total 7809 1446640
Moyenne 780,9 3243,75
Rendement (Qx\Ha) 185,25 144664

7
CHAPITRE I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

6. Contraintes de la culture de la tomate


6.1 Contraintes abiotiques
La gestion rationnelle des facteurs climatiques est essentielle pour le bon fonctionnement de
la culture.

•Luminosité ou radiations
Les valeurs de luminosité réduite peuvent avoir un effet négatif sur le processus de floraison,
fécondation et du développement végétatif de la plante ; leurs besoins varient entre 8 et 16
heures de lumière par jour.

•Température
Les températures optimales de développement des cultures de tomates sont de 28 à 30° C
pendant le jour et 15 à 18° C pendant la nuit. Des températures de plus de 35° C et inférieures
à 10°C pendant la floraison entraînent une chute de la fleur et limitent la nouaison.

•Humidité relative
L'humidité relative optimale pour la culture de tomate est comprise entre 65-70%; favorisant
le développement normal et la pollinisation, ce qui garantit une bonne production.

• Sols, pH
Le plant de tomate n’est pas très exigeant en matière de sol, sauf en matière de drainage, mais
préfère un sol meuble argilo-siliceux, riche en matière organique et de bonne texture.
Toutefois, il est bien développé dans les sols argilo-sableux. Le pH du sol doit se situer dans
une fourchette de 5,9 - 6,5 pour avoir une meilleure utilisation des engrais appliqués.

6.2. Contraintes biotiques


Il y a deux sources de problèmes sanitaires: les maladies et les ravageurs.
Les maladies sont dues à des organismes tels que les bactéries, les virus et les champignons,
qui sont normalement présents dans leur environnement et qui se développent à la faveur d'un
stress, d'une blessure ou d'une piqûre d'insecte provoquant ainsi des pertes considérables
(Ben Hassena, 2009).

8
CHAPITRE I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

6.2.1. Maladies cryptogamiques


Sur la tomate, les tâches foliaires à Hyphomycètes sont prédominantes. Les infections sont
entretenues par la forte humidité des bas–fonds et les adventices poussant à proximité.
Parmi les maladies cryptogamiques, on peut distinguer les pourritures de feuilles. Ces
nécroses sont causées par la Choanephora cucurbitarum, moisissure des feuilles de
l’aubergine dont les dégâts sont à redouter sur les fruits.

6.2.2. Maladies bactériennes


Le problème bactérien le plus grave est le flétrissement des plants de tomate. Les pieds
atteints présentent de petites verrues sur la tige, une coloration de la moelle et une pourriture
des racines.
L’agent causal est Pseudomonas solanacearum ayant pour hôtes plusieurs cultures, la gravité
de la maladie est liée à l’état de contamination du sol, sa forte teneur en eau (sol
insuffisamment drainé) et à la saison.

6.2.3. Principaux ravageurs de la tomate


La tomate est une culture particulièrement sujette aux attaques des ravageurs. Les aleurodes,
pucerons, mineuses, acariens, thrips, noctuelles et punaises constituent ses principaux
ravageurs en serres. Ces dernières années, plusieurs ravageurs ont provoqué des dégâts
importants en serres de tomate, dont Tetranychus evansi, mais également la mineuse Tuta
absoluta, ravageur de quarantaine apparu en 2008 en Europe, qui peut provoquer 100 % de
pertes dans les serres touchées (Ferrero, 2009).

9
CHAPITRE I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

Tableau 03. Les principaux ravageurs de la tomate (Ferrero, 2009).

Ravageurs Dégâts Moyens de lutte


-Installation des filets insectpoof
-Mines sur feuille cause par la sur les ouvrants des multi chapelles,
larve, pouvant évoluer jusqu'à entre les bâches plastiques des
Mineuse de feuille de une destruction complète du tunnels.
tomate (Tuta absoluta) limbe. -Détruire les mauvaises herbes, les
-Attaque les jeunes fruits verts. broussailles.
-Utilisation des insectes
auxiliaires.
-Décaler les dates de semis par
La mouche blanche -Transmission des virus rapport à la période d'activité de
(Bemisia tabaci) l'insecte.
-Arracher les mauvaises herbes qui
peuvent héberger les insectes et les
virus.
- -
Nématodes Formation de galles sur racines -Désinfecter le sol
(Meloïdogyne incognita) et perturbation de l'absorption - Utiliser des variétés
racinaire. résistantes.

10
CHAPITRE I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

Partie II : Le ravageur de la tomate (Tuta absoluta Meyrick)

1. Origine et distribution géographique de Tuta absoluta.


T. absoluta est originaire de l’Amérique du sud. Première déclaration en 1964 en Argentine
et propagation par la suite vers d’autres pays de l’Amérique latine. Récemment apparue dans
le Bassin méditerranéen, en Espagne en 2006.
La mineuse de la tomate Tuta absoluta (Meyrick) (Lepidoptera : Gelechiidae) a été
découverte en Algérie, dans des serres de tomates de la région de Mostaganem, en mars 2008
(Guenaoui, 2008).

Figure 02: distribution géographique de Tuta absoluta. Source EPPO

11
CHAPITRE I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

2. Position systématique

Selon Gonzalez (1989), la classification de la mineuse de la tomate est la suivante :


Règne ……………………………………Animalia
Embranchement…………………………Arthropoda
Classe ………………………………..….. .Insecta
Ordre……………………………… ….... Lepidoptera
Sous ordre ………………………… …. Macrolepidoptera
Famille………………………………. … Gelechiidae
Genre ...................................……………. Tuta
Espèce………………………………….. Tuta absoluta

3. Description des stades de développement de Tuta absoluta


Tuta absoluta a un potentiel de reproduction élevé et un cycle de vie qui dure entre 24 et 76
jours en fonction des conditions environnementales.
Le cycle de développement de T. absoluta comporte quatre stades : un stade œuf, un stade
larvaire lui-même divisé en 4 phases (L1, L2, L3 et L4), un stade nymphe et un stade adulte
(Salama et al., 2014).

3.1. Œuf
Les œufs sont de forme ovale, de couleur blanc crème juste après la ponte et deviennent
orange marron juste avant éclosion. Ils sont déposés de façon isolée sur la face supérieure ou
inférieure des feuilles, sur le tiers supérieur des plantes.

3.2. Stades larvaires


Après éclosion, la larve passe par quatre stades larvaires : la larve du premier stade est de
couleur blanchâtre, les larves du deuxième et troisième stade larvaire sont vertes et celle du
quatrième stade est rouge. La pupe est de couleur marron. La nymphose peut avoir lieu au sol,
sur les feuilles ou à l’intérieur des mines. Le nombre de générations est de 10 à 12 générations
par an selon les régions.

12
CHAPITRE I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

3.3. Nymphe
C’est le stade pendant lequel la larve cesse de s’alimenter. Elle est de forme cylindrique de
4,3 mm de large et 1,1 mm de diamètre. La nymphose peut avoir lieu au sol, sur les feuilles ou
à l’intérieur des mines. Elle est couverte généralement par un cocon blanc et soyeux.

3.4. Adulte
C’est un petit papillon qui mesure 6-7 mm de long et environ 10mm d'envergure. Il est gris
argenté avec des tâches noires sur les ailes antérieures. Les antennes sont filiformes. Il
s’active tôt le matin et au crépuscule. La ponte se fait généralement au niveau des jeunes
bourgeons et des jeunes feuilles. Une femelle peut pondre jusqu’à 260 œufs durant sa vie.

Adulte

Pupe oeuf

L4 L1

L3 L2

Figure 03: Les différents stades et le cycle de développement de Tuta absoluta (originale)

Selon Salama et al. (2014), la température affecte considérablement le cycle biologique de


l’insecte. La durée du cycle est comprise entre 29 et 89 jours en fonction des conditions
climatiques (Tab. 04).

13
CHAPITRE I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

Tableau 04: Corrélation entre les différents stades de développement de l’insecte et la


température (Salama et al., 2014)

Œuf stades larvaires nymphe Adulte

30°C 4j 11 j 5j 9j 29j
15°C 10 j 36 j 20 j 23 j 89j

4. Nature des dégâts


Les fortes attaques de Tuta absoluta provoquent la mort de l’ensemble du feuillage ainsi
que des déformations de la plante causées par le minage des tiges, elles peuvent aller
jusqu’à la perte totale de la culture. Les dégâts constatés en Espagne et en Amérique
atteignent entre 30 et 100 % si les cultures ne sont pas traitées. Les mesures
phytosanitaires intensives mises en œuvre ont permis de les réduire à 2 à 15 % (Peter,
2009).

Photo 2 : Attaques de T. absoluta sur feuillage de tomate

Les chenilles préfèrent les feuilles et les tiges mais peuvent également se trouver sous la
couronne du fruit ou même à l’intérieur de celui-ci. Les chenilles ne s’en prennent qu’aux
fruits verts.

14
CHAPITRE I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

Les symptômes caractéristiques sont les galeries en forme de taches sur les feuilles (photo 2).
Dans ces galeries, on trouve les chenilles et leurs excrétions sombres.

En cas d’infestation sérieuse, les feuilles meurent complètement.

Les dégâts causés par les galeries sur la plante provoquent des malformations. Les dégâts sur
les fruits permettent par exemple à des pathogènes cryptogamiques de pénétrer dans le fruit,
provoquant la pourriture du fruit avant ou après la récolte.

5. Méthodes de protection
5.1. Méthodes prophylactiques :
 S'assurer qu'aucun fruit, plante ou adventice ne se trouve dans la serre ou dans les
environs proches de la culture, afin d'éviter la contamination par le ravageur à partir
d'anciennes cultures ;
 Utiliser des plants sains sans présence de Tuta absoluta ;
 Prévoir l'installation de filets insectproof de 6 à 9 fils/m 2 pour empêcher les papillons
de rentrer dans la serre, installer une double porte à l'entrée ;
 Respecter un délai de vide sanitaire d'environ 6 semaines entre l'arrachage de
l'ancienne culture attaquée et la nouvelle plantation.

5.2. Méthodes de lutte en cours de culture :


Installer des pièges à phéromones qui ont pour but d'attirer les mâles qui vont se noyer (pour
les pièges à eau), ou se coller sur une plaque engluée (pour les pièges de type delta). Les
mâles ainsi capturés ne peuvent pas féconder les femelles et on assiste à une réduction de la
population.
En début d'attaque, sortir les feuilles et fruits infestés par les chenilles, les brûler ou les
mettre dans un sac fermé hermétiquement.
Les insectes auxiliaires tels que Macrolophus caliginosus et Nesidiocoris tenuis ont une
efficacité contre les œufs et jeunes larves de Tuta absoluta. Une implantation en tout début de
culture offre une protection optimale.

15
CHAPITRE I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

Partie III. Huiles essentielles et hydrolats des plantes étudiées

Depuis des milliers d'années, l'humanité a utilisé diverses plantes, trouvées dans son
environnement, afin de traiter et soigner toutes sortes de maladies; des millions de plantes
existent sur notre planète et environ 4000 différentes huiles essentielles en sont extraites.
L’utilisation des extraits de plantes comme insecticides est connue depuis longtemps, en effet
le pyrèthre, la nicotine et la roténone sont déjà connus comme agents de lutte contre les
insectes (Crosby, 1966).

1. Définition
Les huiles essentielles sont les composés volatils formés par diverses substances organiques,
qui peuvent être des alcools, des cétones, des éthers ou des aldéhydes. Elles sont généralement
liquides à température ambiante, et grâce à leur volatilité, peuvent être extraites par
distillation en courant de vapeur d'eau. En général, elles sont responsables de l'odeur des
plantes (Pengelly, 1996).

2. Propriétés physiques
Les huiles essentielles ont des propriétés organoleptiques (caractéristiques d'une substance qui
sont perceptibles par les organes des sens : saveur, odeur, aspect et consistance de l'objet)
communes comme le fait d’être liquides à température ambiante, d’être volatiles et
entrainables à la vapeur d’eau, elles sont sensibles à l’oxydation et changent de couleur, elles
ont une conservation limitée à la lumière et à la chaleur. Il convient de les conserver à l'abri
de la lumière et de l'air (Ternynck et Marseille, 2012).

3. Etude botanique des deux plantes sélectionnées


Les plantes aromatiques sont un ensemble de plantes utilisées en cuisine et en phytothérapie
pour les arômes qu'elles dégagent et leurs huiles essentielles que l'on peut extraire.
La flore algérienne est caractérisée par sa diversité florale : méditerranéenne, saharienne et
une flore paléo tropicale, estimée à plus de 3000 espèces appartenant à plusieurs familles
botaniques, dont 15% sont endémiques (Gaussen et al., 1982). Parmi celles-ci,
Chrysanthemum coronarium et Achillea compacta, sujets de ce travail ; elles ont été choisies
pour leurs vertus thérapeutiques et dans le but d’évaluer in vitro leur puissance inhibitrice vis-
à-vis de quatre souches de moisissures pathogènes et de la mineuse de la tomate.

16
CHAPITRE I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

3.1. Achillea compacta.


3.1.1. Description botanique
Achillea (Asteracae) comprend 115 espèces, communément appelées achillée, indigène en
Europe, en Asie et en Afrique du Nord et introduite dans des régions du Nouveau Monde
(Mohamed-Elamir et al., 2008). Achillea compacta est une vivace, facile à vivre, avec une
bonne résistance à la sécheresse. Elle se sent bien en rocaille ou en bordure de massif, sauf
pour les espèces plus hautes. Son feuillage dense, découpé et souvent grisâtre contraste bien
avec ses fleurs en ombelles aux couleurs chatoyantes.

Photo 3 : Achillea compacta

3.1.2. Classification :
Règne……………….....Plantae
Sous-Règne…………....Angiosperms
Division……………......Eudicots
Classe …………………Asteridae
Ordre…………………..Asterales
Famille…………………Asteraceae
Genre… ……………….Achillea
Espèce …………………...Achillea compacta

17
CHAPITRE I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

3.1.3. Utilisation médicinale.


Les espèces Achillea Sp. appartiennent aux plus anciennes plantes médicinales, qui sont
utilisées à la fois pour des fins pharmaceutiques et en médecine populaire. Ces plantes
contiennent un complexe de différents composés pharmacologiques, par exemple, des
terpènes, flavonoïdes, alcaloïdes, tanins, lignanes, etc…
Elles sont diurétiques, des agents emménagogues, utilisés pour la guérison des plaies, les
maux d'estomac, la diarrhée et sont antispasmodiques, antiseptiques et également utilisées
pour réduire la transpiration et pour arrêter le saignement (Alireza et al., 2013).

3.2. Chrysanthemum coronarium


3.2.1. Description botanique

Le chrysanthème est distribué dans deux centres principaux, l'un dans la région
méditerranéenne, l'autre en Chine et Japon. En Algérie, le genre comprend 20 espèces dont 8
endémiques. Chrysanthemum coronarium est une mauvaise herbe herbacée annuelle,
largement distribuée dans la région méditerranéenne, le Japon, la Chine et les Philippines, il a
de grands capitules, généralement bicolores blanc et jaune. L'espèce est une plante
ornementale (Takia et al., 2013).

Photo 4 : Chrysanthemum coronarium

18
CHAPITRE I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

3.2.3. Classification

Règne………….....Plantae
Sous-Règne………Trachebionta
Division………….Magnoliophyta
Classe …………...Asteridae
Ordre………….…Asterales
Famille ………….Asteraceae.
Genre …………....Chrysanthemum
Espèce …………. Chrysanthemum coronarium

3.2.2. Utilisation médicinale


Selon Takia et al., (2013), Chrysanthemum coronarium a des propriétés médicinales; les
feuilles sont expectorantes et stomachiques, tandis que les fleurs sont stomachiques, il est
utilisé contre la constipation, efficace dans la lutte contre les nématodes et protège les plantes
contre les chenilles.
Chrysanthemum coronarium a été appliqué au sol comme engrais vert pour contrôler les
nématodes à galles Meloidogyne incognita. Chrysanthemum coronarium a significativement
réduit l'infection par les nématodes des racines de tomate et amélioré la conservation des
fruits à la fois en serre et en microparcelles (Meira et al., 2006).

19
CHAPITRE II : MATÉRIEL ET MÉTHODES

PARTIE I. PRÉSENTATION DE LA ZONE D’ÉTUDE

1. Objectifs :
Notre étude porte sur une espèce de Gelechiidae, Tuta absoluta, communément appelée la
mineuse de la tomate. L’objectif de notre étude est de suivre la bioécologie de cet insecte dans
la région de Tlemcen, d’en estimer les dégâts et surtout de proposer un moyen de lutte
naturelle, comme alternative aux pesticides très nocifs pour la santé et l’environnement, à
savoir l’utilisation des Huiles Essentielles et hydrolats de deux plantes Astéracées en guise de
biocides.

2. Situation géographique :
Notre travail a été réalisé sous les conditions de serre dans la région de Maghnia, située au
nord-ouest de la wilaya de Tlemcen.
La commune de Maghnia s’étend sur une superficie de 294,00 km2, à une altitude minimale
de 310 m et maximale de 680 m. Cette région est limitée :
 Au nord par la commune de Hammam Boughrara ;
 À l’ouest par la frontière marocaine ;
 À l’est par les communes de Bouhlou et Sidi Medjahed ;
 Au sud par la commune de Béni Boussaid.

Figure 4 : Carte de la zone d’étude Maghnia (P.D.A.U, 2006).

20
CHAPITRE II : MATÉRIEL ET MÉTHODES

3. Etude climatique de la station


L’étude climatique est basée sur deux points essentiels :
- l’étage bioclimatique de la zone d’étude à partir du diagramme pluviothermique
d’Emberger (1963).
- la période sèche en utilisant le diagramme ombrothermique de Bagnouls et Gaussen (1953).

3.1. Précipitations
-On mesure les précipitations atmosphériques (pluie et neige) afin d’obtenir des moyennes
annuelles et des détails mensuels.
-D’après la figure 5, on remarque que la période pluvieuse s’étale de septembre à mai, avec
un maximum qui se situe en novembre ; il est de 56.58 mm.
-La saison sèche coïncide avec la saison la plus chaude, elle s’étale de juin à août. Le mois le
moins pluvieux est juillet, avec seulement 0.17 mm.

p(mm)
60
50
40
30
20 p(mm)
10
0

Figure 5 : Valeurs moyennes mensuelles de la pluviométrie sur 11 cycles de la station de


Maghnia pour la période 2004-2015

3.2. Températures
On mesure les températures afin d’établir les lignes isothermes, cependant il faut tenir
compte, en plus des moyennes, des maximums et des minimums ainsi que de la répartition
dans le temps.
Le tableau 5 représente les valeurs des températures mensuelles calculées sur la période
allant de 2004 à 2015.

21
CHAPITRE II : MATÉRIEL ET MÉTHODES

Tableau 05: Températures moyennes mensuelles à la station de Maghnia de 2004 à 2015.

Mois Jan Fév Mars Avr Mai Juin Juil Aou Sep Oct Nov Déc
T (°C) 9.7 10.75 13.01 15.75 19.4 23.67 24.56 27.8 23.18 19.3 14.16 10.69

Le mois le plus chaud correspond au mois d’Août, avec une température moyenne mensuelle
de 27.37°C et le mois de janvier est le mois le plus froid, avec une température moyenne
mensuelle de 11.66°C (Figure 6).

T(°C)
30

25

20

15
T(°C)
10

0
Jan Fev Mars Avr Mai Juin Juil Aou Sep Oct Vov Dec

Figure 6 : Variations des températures mensuelles moyennes pour la période 2004-2015

3.3. Diagramme ombrothermique de Bagnouls et Gaussen (1953)


Selon Bagnouls et Gaussen, (1953), un mois est dit biologiquement sec si, "le total mensuel
des précipitations exprimées en millimètres est égal ou inférieur au double de la température
moyenne, exprimée en degrés centigrades"; cette formule (P inférieur ou égal à 2T) permet de
construire des diagrammes ombrothermiques, traduisant la durée de la saison sèche d'après les
intersections des deux courbes.

22
CHAPITRE II : MATÉRIEL ET MÉTHODES

Figure 7 : Diagramme ombrothermique de la période 2004-2015 de la station de


Maghnia.

L’intersection des deux courbes divergentes des températures et des précipitations fait
ressortir la période sèche qui s’étend sur cinq mois et demi allant de Mai jusqu’en
Septembre (Fig. 7).

3.4. Climagramme d’Emberger (1955)

Emberger (1955) a défini des sous-classes dans le bioclimat méditerranéen sur la base de
l’humidité globale du climat et sa rigueur hivernale. Cela est caractérisé par le quotient
pluviothermique Q2 :

Q2: Quotient pluviothermique.


P : Précipitations moyennes annuelles en mm.
M : Moyenne des maximums thermiques du mois le plus chaud en degré Kelvin.
m : Moyenne des minimums thermiques du mois le plus froid en degré Kelvin.
En fonction de la valeur du coefficient, on distingue les ambiances bioclimatiques suivantes:
Q2>100: climat humide.
100> Q2>50: climat subhumide ou tempéré.
50> Q2>25 : climat semi-aride.
25> Q2>10 : climat aride.
Q2<10 : climat saharien ou désertique.

23
CHAPITRE II : MATÉRIEL ET MÉTHODES

Tableau 06 : Caractéristiques mésoclimatiques pour la station météorologique de Zenata

P (mm) M (°C) m (°C) Q2

Maghnia
(2004-2015) 317.77 34.77 3.59 34.96

Tenant compte de ces valeurs et du m, notre aire d’étude se situe dans l’étage bioclimatique
semi-aride à hiver tempéré sur le Climagramme d’Emberger (Fig. 8).

Figure 8 : Climagramme d’Emberger pour notre région d’étude Maghnia (2004-2015).

24
CHAPITRE II : MATÉRIEL ET MÉTHODES

PARTIE II. ÉTUDE ENTOMOLOGIQUE

1. Matériel végétal et dispositif expérimental


1.1. Échantillonnage sur le terrain
L’échantillonnage a débuté dès l’apparition des premières mines (attaques) sur les feuilles de
la tomate.
La méthode d’échantillonnage utilisée consiste à prélever des feuilles de façon aléatoire ;
chaque échantillon récolté est placé dans un sachet en plastique, sur lequel sont mentionnées
ses caractéristiques, ensuite les prélèvements sont acheminés directement au laboratoire.

1.2. Elevage de l’insecte et cycle de développement


1.2.1. Matériel d’élevage
Pour réaliser l’élevage de l’insecte Tuta absoluta, nous avons disposé au laboratoire de
quelques matériels : cuvettes en plastiques ; tulle ; substance sucrée ; éponges mouillées ;
boites de pétri ; pinces ; alcool ; loupe binoculaire.

1.2.2. Méthode d’élevage


La méthode est simple, elle consiste à mettre les feuilles échantillonnées dans des cuvettes
contenant du sable pour permettre l’enfouissement des nymphes et des larves issues de ces
feuilles ; une éponge mouillée assure l’hygrométrie nécessaire au développement des
différents stades de l’insecte.
Chaque cuvette est recouverte de tulle pour éviter toute perturbation externe et empêcher les
futurs imagos de s’envoler (Photo 5). L’émergence de ces derniers est contrôlée
quotidiennement pour les dénombrer et les nourrir par une substance sucrée (miel industriel +
eau). Nous essayons de les maintenir en vie dans des bocaux un maximum de temps afin
d’estimer leur longévité aux conditions de laboratoire.

25
CHAPITRE II : MATÉRIEL ET MÉTHODES

Photo 5 : Dispositif d’élevage au laboratoire

Tous les deux jours, les larves sont dénombrées par un tamisage du sable pendant la période
d’étude. Les élevages permettent également de connaitre la durée du développement nymphal
de l’insecte.

26
CHAPITRE II : MATÉRIEL ET MÉTHODES

PARTIE III : ETUDE MICROBIOLOGIQUE

1. Matériel fongique
Les différents champignons utilisés dans ce travail sont des espèces fongiques responsables
des pourritures, ils ont été isolés directement des plants de tomate prélevées du champ étudié.
Les différentes souches fongiques sont régulièrement entretenues par repiquage sur le milieu
nutritif PDA (Potato Dextrose Agar).

2. Tests de confirmation des souches fongiques


2.1. Isolement des moisissures à partir de la tomate
Pour isoler la mycoflore des échantillons de tomate, nous avons utilisé la méthode d’Ulster.
On dépose des petits morceaux de feuille de 1cm/1cm par boite. L’observation des
moisissures est réalisée après 5 à 7j à 28 ± 4°C. Les souches isolées subissent des repiquages
successifs sur milieu PDA afin de les purifier.

2.2. Identification des espèces fongiques


L’identification est une étude corrélative entre les caractères macroscopiques qui comportent les
critères suivants :
-texture et couleur du thalle,
- couleur du revers de la boite de pétri,
-présence de pigment diffusible et l’odeur.
Les genres sont déterminés par les caractères macroscopiques et microscopiques en se référant
au manuel de Barnett et Hunter (1972) et Breton in Larpent (1990).
L’identification des moisissures a été faite avec l’aide de monsieur Larbi Belyagoubi,
enseignant à l’Université Abou Bekr Belkaid (Tlemcen).

2.3. Conservation des souches fongiques


A partir des souches identifiées, faire des repiquages dans des tubes de PDA de conservation
puis incuber à 28°C pendant 7 jours. Les tubes sont conservés dans le réfrigérateur à 6°C et
les repiquages sont réalisés tous les 15 jours. Un deuxième repiquage est réalisé dans des
boites de Pétri contenant le PDA, puis incubés à 28°C pendant 7 jours.

27
CHAPITRE II : MATÉRIEL ET MÉTHODES

PARTIE III : ETUDE PHYTOCHIMIQUE

1. Extraction des huiles essentielles


L’extraction des huiles essentielles est réalisée par hydrodistillation à l’aide d’un appareil de
type Clevenger.
400g de matière végétale sont introduits dans un ballon rempli d’eau distillée, l’ensemble est
porté à ébullition pendant 4 heures. Les vapeurs chargées de substances volatiles traversent le
réfrigérant, se condensent puis elles sont récupérées dans une ampoule à décanter. L’eau
aromatique et l’huile essentielle se séparent par différence de densité (Photo 6).

Photo 6 : Montage d’hydrodistillation

L’huile essentielle est récupérée du haut de l’essencier à l’aide d’une pipette Pasteur, puis
stockée à 4°C dans des piluliers en verre opaque, fermées hermétiquement pour les préserver
de l’air, de la lumière et des variations de température, qui sont les principaux agents de
dégradation. Une huile altérée perd son activité biologique.
Durant la distillation, la vapeur d’eau s’imprègne de toutes les propriétés de la plante. Cette
vapeur retourne ensuite à l’état liquide et donne l’hydrolat. Il s’agit donc d’un sous-produit de
l’extraction de l’huile essentielle. Et tout comme cette dernière, l’hydrolat cumule toutes les
vertus de la plante dont elle est extraite.

28
CHAPITRE II : MATÉRIEL ET MÉTHODES

PARTIE IV : ACTIVITES BIOLOGIQUES DES HUILES


ESSENTIELLES ET HYDROLATS DES PLANTES ETUDIEES

1. Etude de l’activité insecticide des plantes étudiées.


Ce test est réalisé par inhalation, on a mis dans des bocaux du coton imbibé des huiles
essentielles des plantes étudiées Chrysanthemum coronarium et Achillea compacta à
différentes doses (0,5μl, 2μl, et 5μl), dix insectes de même génération sont introduits dans
chaque bocal qui fermé hermétiquement dans des conditions favorables (miel industriel + eau
pour la nourriture, dans un endroit à température moyenne).
La même méthode est utilisée pour tester les larves L3 et les pupes avec l’addition de l’huile
essentielle aux différentes concentrations (0,5μl, 2μl, et 5μl).

Photo 7 : bocaux expérimentaux

Le contrôle de mortalité s'est fait par dénombrement d'insectes morts (adultes ou larves) à
partir du premier jour de traitement.
Les essais sont répétés trois fois pour chaque dose, des lots témoins sont réalisés en parallèle
sans être exposés à l’huile essentielle.
Les expériences menées sur l’activité insecticide des huiles essentielles et hydrolats des
plantes étudiées Achillea compacta et Chrysanthemum coronarium ont été effectuées dans le
Laboratoire de l'Insecte Stérile Direction de la Recherche sur l'Environnement et le Vivant
(DREV) Centre National des Sciences et Technologies Nucléaires (CNSTN) Technopole de
Sidi Thabet de Tunis en Tunisie sous la direction de Mme Meriem M’Saad.

29
CHAPITRE II : MATÉRIEL ET MÉTHODES

2. Etude de l’activité antifongique

2.1. Tests « in vitro » : activités antifongiques des huiles et des hydrolats des plantes
Achillea compacta et Chrysanthemum coronarium
Dans le but de déterminer l’activité antifongique, plusieurs méthodes sont employées, parmi
lesquelles nous avons utilisé la méthode de diffusion sur milieu gélosé.

2.1.1. Protocole expérimental

Pour cette technique, une boite de pétri (90 mm) contenant 30 ml de milieu de PDA est
d’abord ensemencée par inondation par une suspension contenant des colonies prélevées
d’une pousse fongique âgée de 48 heures.

Photo 8 : étalement de souche fongique sur le milieu de PDA

Ensuite un disque de papier Whatman (6 mm) préalablement imbibé d’une quantité d’huile
essentielle dilué (10μl) incubé immédiatement, est déposé au centre de la gélose.
La culture est ensuite incubée à 37°C, à l’obscurité, couvercle en bas, pendant deux semaines.
Un témoin dépourvu d’huile essentielle, est préparé dans les mêmes conditions.

30
CHAPITRE II : MATÉRIEL ET MÉTHODES

2.1.2. Appréciation de l’activité antifongique et détermination de la concentration


minimale inhibitrice :
La concentration minimale inhibitrice (CMI) des huiles essentielles est définie comme étant la
concentration minimale de l’extrait qui inhibe totalement la croissance des champignons
testés. Les CMI ont été déterminées selon la méthode rapportée par Remmal et al. (1993) et
Satrani et al. (2001). Du fait de la non-miscibilité des huiles essentielles à l’eau et donc au
milieu de culture, une mise en émulsion a été réalisée grâce à une solution de
diméthylsulfoxyde (DMSO) à 10 %. Elle permet d’obtenir une répartition homogène des
huiles essentielles dans le milieu et d’augmenter au maximum le contact.
Les huiles essentielles des plantes aromatiques médicinales ont été dilués dans le DMSO à
10 %, Ensuite les disques du papier Whatman ont été imprégnés par (10μl) de chaque
dilution avant de les déposer sur les milieux de cultures préalablement ensemencés par 50 μl
des suspensions de champignons aux boites de pétri.

Le DMSO : diméthylsulfoxyde molécule organique très polaire qui forme un liquide peu
volatil. Fortement hygroscopique, est soluble à la fois dans l’eau et dans la plupart des
solvants. Nous l’avons choisi car il solubilise de nombreux composés organiques

2.1.3. Lecture
La lecture se fait par la mesure, à l’aide d’une règle, du diamètre de la zone de diffusion
autour de chaque disque. Les résultats sont exprimés par le calcul de l’indice antifongique
(Pourcentage d’inhibition) déterminé par la formule d’Albuquerque et al. (2006) :
Indice fongique (Pourcentage d’inhibition) = (Dc - Dt) / Dc x100
Dc : Diamètre des mycéliums du contrôle ;
Dt : Diamètre des mycéliums traités.

2.2. Tests « in vivo » de l’activité antifongique de l’hydrolat de Chrysanthemum


coronarium
Nous avons réalisé des tests de l’activité antifongique directement sur les tomates, à partir de
l’hydrolat de Chrysanthemum coronarium, l’hydrolat de Achillea compacta n’étant pas
disponible

31
CHAPITRE II : MATÉRIEL ET MÉTHODES

2.2.1. Protocole expérimental :


- Choisir les fruits de la même taille autant que possible ;
- désinfecter leurs surfaces par une immersion pendant 1 min dans une solution éthanolique à
70% ;
- rincer 2 fois par une immersion à l’eau distillée stérile pendant 10 minutes ; laisser sécher 3
minutes dans un endroit sec (entre 2 becs benzène) ;

- Immerger les fruits dans l’hydrolat pendant 5 min; 500 ml pour l’hydrolat du
Chrysanthemum coronarium et 500 ml pour celui du Achillea compacta;
- laisser sécher dans un endroit sec et stérile ;
- inoculer la suspension fongique (50μl) dans le trou.
- mettre dans des boites en mettant un bécher rempli d’eau distillée stérile pour garder un taux
d’humidité ;
- incuber ;
- mesurer le diamètre des moisissures.

Photo 9 : Activité antifongique de l’hydrolat de Chrysanthemum coronarium.

32
CHAPITRE III RESULTATS ET DISCUSSION

CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSION

I. RESULTATS :
Le but de ce travail est de proposer l’utilisation des Huiles essentielles et hydrolats de deux
plantes aromatiques Chrysanthemum coronarium et Achillea compacta en tant qu’insecticides
et fongicides contre les bioagresseurs pathogènes de la tomate Solanum esculentum comme
moyens de lutte biologique et naturelle en remplacement des pesticides dont la nocivité contre
l’environnement et la santé n’est plus à démontrer.

1. Etude entomologique :
Dans cette partie, nous avons étudié la bioécologie de la mineuse de la tomate Tuta absoluta
et commenté les résultats obtenus à partir des élevages de cet insecte ravageur (durées de
développement des différents stades). En effet, on ne peut pas préconiser un schéma de lutte
contre un ravageur sans en connaitre le mode de vie.

1.1. Biologie des populations de Tuta absoluta à partir des élevages :


Les élevages effectués au laboratoire durant la période d’étude nous ont permis de connaitre
la date d’émergence des adultes et les durées de développement des différents stades de
l’insecte. Les résultats de ces élevages sont présentés dans le tableau 7.
Le cycle biologique de Tuta absoluta, insecte holométabole, se distingue par quatre phases de
développement : l’œuf, les quatre stades larvaires (L1, L2, L3 et L4), le stade nymphal
(Chrysalide) et enfin le stade imaginal (Adulte).

Tableau 07 : Résultats des élevages durant la période d’étude.


Sortie Œuf L1 L2 L3 L4 Chrysalide Adulte Sex-Ratio

1 1 6 3 5 13 1 1 1Male(M)

2 3 8 5 12 10 6 5 3Femelles/2M

3 2 5 6 6 12 8 12 7Femelles/5M

33
CHAPITRE III RESULTATS ET DISCUSSION

Cette étude a permis de mettre en évidence l’impact de la température sur le cycle biologique
du ravageur. Deux gammes de températures ont permis d’enregistrer différentes durées de
développement (Fig. 9) :

30 29
30

25 22

20
15 Température (°C)
15
Durée(jours)
10

0
1 2

Figure 9 : Durées(en jours) du cycle biologique de Tuta absoluta.

Nous remarquons que plus la température est élevée, plus la durée de développement est
courte.
A la température de 30°C, nous enregistrons la durée du développement de Tuta absoluta la
plus courte, avec 15 jours. Par contre, la durée la plus longue est de 29 jours à une
température ambiante de 22°C.

1.2. Longévité des stades adultes :

La longévité des stades adultes est un paramètre important à prendre en considération dans
l’étude du cycle biologique ainsi que pour un programme de lutte contre le ravageur. Les
adultes femelles présentent une longévité de 8 à 16 jours, avec une moyenne de 12 jours et de
6 à 13 jours pour les adultes mâles avec une moyenne de 9,5 jours (Fig.10).

34
CHAPITRE III RESULTATS ET DISCUSSION

Longévité
12

Longévité par jours


12
10 8
8
6 Longevite

4
2
0
Males Femelles

Figure 10 : Longévité des adultes de Tuta absoluta (jours).

La figure précédente montre que les femelles ont une durée de vie plus importante que les
mâles (comme pour la majorité des Arthropodes).

1.3 Sex-ratio.
La sex-ratio permet de connaitre le nombre de mâles et de femelles émergés ainsi que le
rapport femelles/mâles obtenu (Fig. 11), pour nos élevages il est de 1.43.
Le taux de femelles est important à estimer car ce sont elles qui pondent les œufs dans les
plantes, donc les traitements proposés tiendront compte de leur nombre.

Sax - ratio

42%
Femelles
58% males

Figure 11 : Sex-ratio de Tuta absoluta à partir des élevages.

35
CHAPITRE III RESULTATS ET DISCUSSION

2. Activité insecticide.
Nous avons testé l’efficacité insecticide des Huiles essentielles et hydrolats de nos plantes
étudiées afin de les proposer éventuellement aux agriculteurs comme alternatives biologiques
aux traitements chimiques.

2.1. Effet des huiles essentielles sur les adultes, stade larvaire L3 et pupes.
Dans cette partie, plusieurs facteurs sont pris en considération comme les huiles, le temps
d’exposition après traitement et les différentes doses appliquées.

2.1.1. Chrysanthemum Coronarium


La figure 12 illustre les pourcentages de mortalité des adultes et des populations larvaires des
stades L3 et pupes après l’application de l’huile essentielle à différentes doses.

35%
30%
Mortalité (%)

25%
20% L3
15% PUPE
10% Adulte

5%
0%
Dose 1 Dose 2 Dose 3
5 μL/ml 2 μL/ml 0,5 μL/ml

Figure 12 : Effet de l’huile essentielle de Chrysanthemum coronarium sur les adultes, stade
larvaire L3 et pupes de Tuta absoluta.

Les résultats montrent clairement que les pourcentages de mortalité sont inférieurs à 35%
pour les adultes, stade larvaire L3 et les pupes à une concentration de 5μL/ml. Pour une
concentration de 0,5μL/ml, ils présentent une mortalité très faible, de moins de 10%.
Les concentrations 0,5μL/ml et 2μL/ml ont une action nulle pour les adultes, le taux de
mortalité est de 0%.
Le taux de mortalité atteint les 25% pour les adultes et 17% pour les populations larvaires de
stade L3 à une concentration de 5μL/ml, allant jusqu'à 3% de mortalité pour les pupes.

36
CHAPITRE III RESULTATS ET DISCUSSION

Nous pouvons déduire de ces résultats que l’huile essentielle (HE) de Chrysanthemum
coronarium est moyennement efficace en tant qu’insecticide contre la mineuse de la tomate
Tuta absoluta.

2.1.2. Achillea compacta.


La figure 13 illustre les pourcentages de mortalité des populations d’adules, larvaires de stade
L3 et pupes après l’application de l’huile essentielle de Achillea compacta à différentes
doses.

100%
90%
80%
Mortalité (%)

70%
60%
L3
50%
40% PUPE
30% Adulte
20%
10%
0%
Dose 1 Dose 2 Dose 3
5 μL/ml 2 μL/ml 0,5 μL/ml

Figure 13 : Effet de l’huile essentielle de Achillea compacta sur adultes, larves L3 et pupes
de Tuta Absoluta.

Le taux de mortalité est au maximum pour les adultes à une concentration de 5μL/ml puisqu’il
atteint les 100%. Les stades larvaires présentent un pourcentage de mortalité de 40% et les
pupes à 50%.
L’action de Achillea compacta sur les adules, stade larvaire L3 et pupes ne dépasse pas les
10% de mortalité à une concentration de 0,5μL/ml.

Les résultats obtenus sont excellents, notamment pour les adultes qui sont les plus
destructeurs, nous pouvons donc en déduire que ces huiles essentielles doivent être proposées
aux agriculteurs puisqu’elles sont efficaces même à de faibles doses de 5µl/ml.

37
CHAPITRE III RESULTATS ET DISCUSSION

2.2. Comparaison entre les pourcentages de mortalité des deux huiles essentielles sur les
populations étudiées.

Dans cette étude, le principe des tests est le même avec une comparaison entre les
pourcentages de mortalité provoquée par les Huiles Essentielles de Chrysanthemum
coronarium et Achillea compacta sur les populations de Tuta absoluta (Fig. 14).

40%
35%
30%
Mortalité (%)

25% Chrysanthemum
coronarium
20%
Achillea compacta
15%
10%
5%
0%
Adulte L3 Pupe

Figure 14 : Comparaison des toxicités de C. coronarium et A. compacta sur les populations


de Tuta absoluta.

Nous remarquons dans la figure 14 précédente que Achillea compacta a une action
insecticide nettement plus importante sur les adultes de Tuta absoluta par rapport à celle de
Chrysanthemum coronarium.
Pour le stade larvaire L3 et pupes, les deux huiles essentielles possèdent des effets presque
similaires avec un avantage de toxicité pour Achillea compacta.
En tout état de cause, Achillea compacta constitue un meilleur traitement biologique que
Chrysanthemum coronarium puisque ce sont les stades adultes qui causent les plus grands
dégâts.

38
CHAPITRE III RESULTATS ET DISCUSSION

3. Etude microbiologique :

3.1. Identification des moisissures pathogènes de la tomate :


La Photo 10 montre les aspects macroscopiques des différentes souches isolées à partir des
tomates infectées, prélevées du verger étudié:

1 2

3 4

Photos 10: 1.Aspergillus sp.2; Fusarium sp 3; Penicillium sp.4; Fusarium sp.

3.2. Activité antifongique des huiles essentielles.


Nous avons testé la toxicité des huiles essentielles des plantes étudiées sur les souches, avec
trois concentrations différentes (1μl/ml, 0,5μl/ml, 0,25μl/ml).
Les résultats présentés dans les figures 15 et 16 montrent les activités antifongiques des
huiles essentielles des deux plantes étudiées Chrysanthemum coronarium et Achillea
compacta, contre le développement de champignons isolés des feuilles de tomate du verger
étudié.

39
CHAPITRE III RESULTATS ET DISCUSSION

Mortalité (%)
80%

70%

60%

50% Dose 1
40% Dose 2
30% Dose 3

20%

10%

0%
Aspergillus sp Fusarium sp1 Penicillium sp Fusarium sp2

Figure 15 : Activités antifongiques de l’huile essentielle de C. coronarium sur les souches


étudiées.

Les résultats de la figure 15 montrent clairement que toutes les concentrations ont un effet
létal sur les différentes souches étudiées puisqu’elles sont inhibées à une concentration de
0,25μL/ml de 25% à 52%, sauf pour Penicillium sp qui a un pourcentage d’inhibition faible
par rapport aux autres souches étudiées, le pourcentage d’inhibition devient de plus en plus
important en élevant la concentration (photo 11).
Remarque : la souche témoin (sans H.E.) est celle placée en haut de la photo

Photo 11: Activité inhibitrice de l’huile essentielle de C. coronarium sur Aspergillus sp (D)
et Fusarium sp1 (G) au cours du temps.

40
CHAPITRE III RESULTATS ET DISCUSSION

Mortalité (%)
100%
90%
80%
70%
60% Dose 1
50%
Dose 2
40%
30% Dose 3
20%
10%
0%
Aspergillus Fusarium Penicillium Fusarium
sp sp1 sp sp2

Figure 16 : Activités antifongiques de l’huile essentielle de A. compacta sur les souches


étudiées.

D’après la figure 16, on remarque que le pourcentage d’inhibition de la croissance est très
élevé que pour les deux souches (Fusarium sp1, Penicillium sp) (photo 12) même avec une
concentration faible de 0,25μl/ml.
Aspergillus sp marque une inhibition de moins de 20% avec la concentration la plus élevée
(1μl) allant jusqu'à 3% pour le Fusarium sp2 à une concentration de 0,25μl/ml.

Photo 12: Activité inhibitrice de l’huile essentielle de A. compacta sur Aspergillus sp (G) et
Penicillium sp (D) au cours du temps.(Le témoin est la boite placée en haut de la photo)

41
CHAPITRE III RESULTATS ET DISCUSSION

2.3. Activité antifongique des hydrolats de Chrysanthemum coronarium et Achillea


compacta.
Les résultats in vivo du traitement de Fusarium sp1, Aspergillus sp, Penicillium sp, et
Fusarium sp2, responsables de la pourriture des tomates, par les hydrolats des plantes
aromatiques et médicinales étudiées sont présentés dans la figure 17.
Chrysanthemum coronarium

Fusarium sp1

Témoin

Aspergillus sp

Témoin

Penicillium sp

Témoin

Fusarium sp2

Témoin

Figure 17: La diffusion des champignons sur la tomate en présence de l’hydrolat de


C. coronarium.

42
CHAPITRE III RESULTATS ET DISCUSSION

Selon les résultats de la Figure 17, l’hydrolat de C. coronarium est plus actif sur les souches
de Penicillium sp et Aspergillus sp, il a provoqué une inhibition de la croissance de plus de
90%.
La zone d’inhibition de la croissance pour le Fusarium sp1 provoquée par cet hydrolat est de
33% alors qu’il marque une zone d’inhibition de la croissance nulle pour Fusarium sp2.
Nous n’avons pas testé l’efficacité fongicide de l’hydrolat de Achillea compacta car il n’était
pas disponible.

II. DISCUSSION :
Le travail effectué porte sur la bioécologie du ravageur de la tomate Tuta absoluta dans notre
région et les différents moyens « naturels » pour lutter contre ce phytophage et la microflore
pathogène qui l’accompagne. A cet effet, nous avons utilisé deux plantes aromatiques
Achillea compacta et Chrysanthemum coronarium dont nous avons extrait et testé les huiles
essentielles et hydrolats pour en connaître les activités biologiques (insecticide et fongicide).

Concernant la bioécologie de l’insecte, à une température de 30°C, nous enregistrons la


durée la plus courte du développement de Tuta absoluta, elle est de 15 jours. Par contre, la
durée la plus longue est de 29 jours à la température de 22°C. Ces résultats corroborent
parfaitement ceux de Bouayed Alam (2015).

Salama et al. (2014), ont signalent que la durée du cycle est de 29 à 89 jours pour une
température qui varie entre 15°C à 30°C.
Nos résultats concordent avec ceux de Yannie (2011), qui montre que le cycle de l’œuf à
l’adulte est d’environ 30 jours à 25 °C et environ 21 jours à 30 °C.
Lorsque la température est plus faible, la durée de développement est nettement plus longue.
À 15 °C, elle est supérieure à 60 jours.

L’étude des activités biologiques des hydrolats et huiles essentielles des deux plantes étudiées
a donné des résultats que nous comparons à ceux qui sont cités dans la littérature.
Les huiles essentielles de A. compacta et C. coronarium sont testés sur le stade larvaire L3,
pupes et les adultes de T. absoluta. L’ensemble des résultats obtenus dans nos conditions
expérimentales montre que, après traitement par les huiles, nous notons des taux de mortalité
moyens est faibles, pouvant varier de 20 à 35% en fonction de l’H.E utilisée et de sa

43
CHAPITRE III RESULTATS ET DISCUSSION

concentration, sauf les adultes qui, traités par l’huile essentielle de Achillea compacta ont un
taux de mortalité de 100%.

En Algérie, à Tlemcen précisément, Bouayed Alam (2015) a signalé une bonne activité
larvicide des extraits de Thymus capitatus, Daucus crinitus et Tetraclinis articulata sur la
mineuse Tuta absoluta avec un taux de mortalité entre 70% et 90%.
Les résultats de Ammad (2016) de Blida montre que l’huile essentielle de l’origan utilisée a
présenté une gradation de l’activité insecticide vis-à-vis les larves de la mineuse de la tomate
en fonction des doses et du temps d’exposition.

La lutte naturelle contre Tuta absoluta est étudiée partout dans le monde. Au Maroc,
Benchouikh et al. (2016) ont rapporté que la plus forte dose de l’huile essentielle des clous
de Syzygium aromaticum L. qui occasionne une mortalité totale (100%) est de 0.0111μl/cm²
sur les larves de Tuta absoluta. Toujours au Maroc, Nazha et al. (2011) montrent qu’une
bonne activité des extraits testés des feuilles de Thymus vulgaris constitue un larvicide
prometteur pour la lutte contre les larves de Tuta absoluta.

Au Chili, Cajias (2013) signale que l’huile essentielle de Lonchocarpus guaricensis a une
forte activité larvicide avec un pourcentage élevé sur les stades larvaires de Tuta absoluta.

Dans le domaine phytosanitaire et agroalimentaire, les huiles essentielles ou leurs composés


actifs pourraient également être employés comme agents de protection contre les
champignons phytopathogènes et les microorganismes envahissant les denrées alimentaires
(Balchin, 2002).

Nous avons identifié quatre souches de champignons isolés de nos tomates : Fusarium sp1,
Aspergillus sp, Penicillium sp et Fusarium sp2. Les huiles essentielles de Chrysanthemum
coronarium et Achillea compacta ont été utilisées sur ces souches pour connaitre leur activité
antifongique dans le but d’utiliser ces extraits dans la lutte biologique contre ces pathogènes.

L’huile essentielle de Achillea compacta vis-à-vis des quatre champignons isolés a provoqué
une inhibition totale de la croissance exceptionnelle pour Fusarium sp1, Penicillium sp., ce
qui prouve son pouvoir antifongique. Par contre, l’huile essentielle de Chrysanthemum
coronarium a un effet biocide sur toutes les souches étudiées, variant entre 20 et 80%.

44
CHAPITRE III RESULTATS ET DISCUSSION

L’huile essentielle de Lavandula officinalis a donné des taux d’inhibition supérieurs à 50%
pour des concentrations d’huile essentielle allant de 1000µg/ml sur Aspergillus sp (Laib,
2011).
Selon le même auteur, Fusarium sp. se révèle particulier: les essais ont donné des taux
d’inhibition négatifs. Tout se passe comme si l’huile essentielle stimulait la croissance de la
souche. Les croissances les plus remarquables par rapport au témoin sans huile essentielle
sont obtenues avec des concentrations de 250, 500 et 1000µg/ml. C’est à partir de 1500 µg/ml
que l’huile essentielle s’est révélée efficace pour l’inhibition de cette souche.

Tabti (2015) a montré que L’huile essentielle de Thymus capitatus a complètement inhibé
toutes les souches étudiées. L'activité la plus élevée est observée contre Penicillium sp avec
une valeur de concentration minimale provoquant 100% d’inhibition de la croissance
mycélienne à 0,1 μg/mL. La deuxième activité la plus élevée est observée contre Aspergillus
sp. et Fusarumi sp. avec une valeur de concentration minimale causant 100% d’inhibition de
la croissance mycélienne à 0,2 μg/mL.
Elle a démontré également que l’huile essentielle de Tetraclinis articulata est efficace contre
le développement des sept moisissures Penicillium sp., A. niger, Alternaria sp., Cladosporium
sp., Fusarium sp., A. oryzae, A. flavus avec des pourcentages de réduction du mycélium de
62.22% ; 55.55% ; 68.75% et 75.71% respectivement.

« In vivo », dans la présente étude, les réductions de la croissance de colonies en présence


d’hydrolats de C. coronarium ont montré que ce produit a une efficacité généralement
importante sur les souches étudiées.

Conclusion
Ce travail, a été réalisé dans le cadre de la recherche des produits naturels qui peuvent
substituer les produits chimiques utilisés dans le traitement de la tomate, dénoncés à cause de
leurs effets néfastes sur l’environnement et la santé de l’homme.
Après avoir testé les huiles essentielles et les hydrolats des plantes étudiées, Chrysanthemum
coronarium et Achillea compacta, ces produits se sont avérés efficaces vis-à-vis des différents
stades de développement de Tuta absoluta ainsi que de la microflore qui l'accompagne que ce
soit avant ou post-récolte.

45
CONCLUSION

Le secteur des tomates revêt une importance stratégique dans l’agriculture algérienne vu son
rôle dans la satisfaction de la consommation locale en tomates fraîches en plus du
renforcement de son industrie alimentaire. Depuis 2008, cette culture est attaquée par la
mineuse Tuta absoluta (Lepidoptera, Gelechiidae), le ravageur clé de la tomate dans son aire
d’origine en Amérique latine. Les dégâts qu’occasionne ce phytophage à la culture de la
tomate Solanum esculentum peuvent atteindre les 100 %. La larve qui vit en mineuse dans le
fruit, la feuille et/ou la tige creuse des galeries et attaque le plant de tomate depuis le stade
jeune plantation jusqu’au stade de maturité.

Utilisées depuis toujours par les civilisations, les plantes ont apporté aide et réconfort aux
maux les plus divers. Les huiles essentielles HE extraites de certaines plantes aromatiques ont
prouvé, à ce titre, leur valeur inestimable pour la santé. Il faut garder à l’esprit que les huiles
essentielles, comme l’ensemble des plantes médicinales, ont un rôle de médicament, leurs
actions thérapeutiques sont souvent puissantes et nécessitent qu’elles soient utilisées de
manière appropriée.

L’apparition des souches fongiques résistantes aux traitements chimiques à base de fongicides
synthétiques pousse à la recherche d’alternatives plus efficaces et plus sures, et surtout moins
nocives pour la santé et l’environnement. Dans ce cadre, notre travail a été consacré à l’étude
de l’activité insecticide et fongicide des huiles essentielles et hydrolats de deux plantes
aromatiques Chrysanthemum coronarium et Achillea compacta. Pour cela, une bonne
connaissance sur la bio-écologie et le développement de Tuta absoluta est indispensable, ainsi
que celle de la mycoflore dont l’installation est favorisée par les attaques de la mineuse.

Les résultats obtenus lors des élevages de l’insecte montrent que la longévité des adultes varie
de 8 à 16 jours pour les femelles et de 6 à 13 pour les mâles, selon les dates d’élevages et les
températures s’y rapportant. Le sex-ratio est de 1,43 ; il nous renseigne sur le taux des
femelles pour optimiser nos traitements car ce sont elles qui contaminent les plants par les
œufs qu’elles y déposent.

L’étude de la mycoflore de la tomate nous a permis d’isoler quatre genres de champignons :


Fusarium sp1, Aspergillus sp, Penicillium sp et Fusarium sp2.

46
CONCLUSION

L’étude du pouvoir insecticide de Chrysanthemum coronarium a montré des pourcentages de


mortalité inferieurs à 35% pour les adultes, stade larvaire L3 et les pupes à une concentration
de 5μL, et une mortalité très faible de moins de 10% pour une concentration de 0,5μL.

D’autre part, nous avons enregistré un taux de mortalité pour les adultes qui atteint les 100%
à une concentration de 5μL par l’effet de Achillea compacta. Il est de 42% et 54% pour le
stade larvaire L3 et les pupes, respectivement ; il est de moins de 10% pour une
concentration de 0,5 μL.
Le pourcentage de mortalité des larves traitées est supérieur à celui des larves témoins pour
les différents stades larvaires, ce qui explique que l’huile de Chrysanthemum coronarium et
Achillea compacta possèdent une bonne activité insecticide.

Par ailleurs, le pouvoir antifongique de huile essentielle de Achillea compacta vis-à-vis des
quatre champignons isolés a provoqué une inhibition totale de la croissance, exceptionnelle
pour Fusarium sp.1, Penicillium sp. ; alors que le pouvoir antifongique de Chrysanthemum
coronarium est efficace sur toutes les souches étudiées, il varie entre 20 et 80%.

Les résultats in vivo du traitement de Fusarium sp1, Aspergillus sp, Penicillium sp, et
Fusarium sp2, par les hydrolats de Chrysanthemum coronarium montrent une inhibition de la
croissance de plus de 90% pour le Penicillium sp. et Aspergillus sp., les deux Fusarium sp1
et sp2 montrent une certaine résistance au traitement par hydrolat marquée par 33%
d’inhibition de la croissance.

Au terme de cette étude et en fonction des résultats obtenus, les huiles essentielles et hydrolats
des plantes étudiées ont un effet antifongique et insecticide importants, ils peuvent donc être
exploités comme traitements biologiques et naturels efficaces et inoffensifs contre les
pathogènes de la tomate, pouvant être utilisés par les agriculteurs en toute quiétude.

Nous espérons poursuivre ce travail en testant nos extraits de plantes : huiles essentielles et
hydrolats au niveau des vergers de tomate, pour en estimer l’efficacité in situ, ce qui nous
permettra de proposer un schéma de lutte biologique efficace.

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