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LABORATOIRE DE SYNTHESE ORGANIQUE APPLIQUEE (LSOA)

Mémoire
Pour l’obtention du diplôme de

MAGISTER
Option : Chimie Organique (Environnement)

Par

AYAD – MOKHTARI Nahida

Sujet :

Identification et dosage des Pesticides dans l’Agriculture


et les problèmes d’Environnement liés.

Présentée le 15 octobre 2012

Devant la commission d’examen :

Présidente Aïcha DERDOUR Pr Université d’Oran

Examinateurs Okacha YEBDRI Pr Université d’Oran


Abdelkader TAYEB MC Université d’Oran

Rapporteur Boumédiène MERAH Pr Université d’Oran

1
DEDICACES

Je dédie ce mémoire à :

A la mémoire de mon cher grand père

A mon père pour ses encouragements

A ma mère que j’aime tant

A mon mari qui a su me soutenir tout au long de mon parcours

A mon adorable fille et mon petit fils cheri

A ma chère et adorée Amel

A ma belle mère

A mes deux belles sœurs Hajira et Raja

A mes chères sœurs et mon cher frère

A Narimene

A tous ceux qui me sont chers

2
REMERCIEMENTS
Avant tout, je remercie Dieu le tout puissant qui m’a donné l’envie et la force pour mener à
terme ce travail.

Je tiens à témoigner ma profonde reconnaissance à Madame la Professeure A.DERDOUR


Directrice du Laboratoire de Synthèse Organique Appliquée (LSOA) pour avoir bien voulu
m’accepter au sein de son équipe de Recherches. Qu’elle trouve ici, l’expression de mon
profond respect et de ma profonde gratitude, pour son orientation, sa disponibilité, ses
encouragements, ses précieux conseils qui ont été indispensables.

Mes remerciements vont aussi à Mesdames MARIA DEL MAR VICIENA et MARIA
DOLORES URENA Professeures au LCI, Laboratoire de Chimie Inorganique de l’Université
d’Almeria (Espagne) pour m’avoir accueillie au sein de leur laboratoire ainsi que pour leur
aide, leur disponibilité et leurs conseils.
Je n’oublierais pas les membres de ce Laboratoire et tout particulièrement Naoufal.

J’apprécie l’honneur que me font Messieurs les Professeurs O.YEBDRI et A. TAYEB qui ont
bien voulu juger ce travail.

Je remercie également Monsieur le Professeur B. MERAH pour sa disponibilité, ses conseils


et la confiance qu’il m’a accordée tout au long de ce travail.

Je n’oublierais pas de remercier Madame la Professeure K.M. MOUSSAOUI du Laboratoire


des Sciences et Techniques de l’Environnement du Département de Génie de
l’Environnement de l’Ecole Nationale Polytechnique (ENP) pour sa disponibilité et ses
conseils.

Je remercie vivement tout les Laboratoires Nationaux et les Organismes qui ont bien voulu
mettre à ma disposition des informations concernant les Pesticides en Algérie :
- Institut National de la Protection des Végétaux dirigé par Monsieur TANJAOUI,
Directeur Général ainsi que Karima Ingénieur Agronome.
- Les services statistiques des Douanes Algériennes (Monsieur ZAOUI).
- Le Laboratoire de la Police Scientifique (Amine, Soumia)
- La Chambre d’Agriculture de Misserghin (Mr ROUAZ)
- Les Agriculteurs qui ont collaboré et qui ont bien voulu répondre à nos questions.
- ALPHYT (annexe de MOUBYDAL)
- L’ANRH (Mr MAHI)

Enfin, je remercie tous ceux qui de près ou de loin ont contribué à l’élaboration de ce travail.

3
AFNOR: Association Française de Normalisation.
AE : acidité d’échange
C : carbonate
CEC : capacité d’échange cationique
CPG : chromatographie en phase gazeuse
CPL : chromatographie en phase liquide
DDT : 1,1,1-trichloro-2,2-di(4-chlorophenyl)ethane
DDE : 1,1-bis-(4-chlorophenyl)-2,2-dichloroethene
DDD : 1-chloro-4-[2,2-dichloro-1-(4-chlorophenyl)ethyl]benzene
DL50 : dose létale 50
DJA : dose journalière acceptable
DES : dose sans effet
ECD : détecteur à capture d’électron
ELL : extraction liquide-liquide
EPA : agence de protection de l’environnement des Etats Unies d’Amérique
FID : détecteur à ionisation de flamme
HPLC : chromatographie liquide a haute performance
INPV : institut national de la protection des végétaux
Koc : coefficient de partage de carbone organique / eau
Kow : coefficient de partage octanol / eau
LMR : limite maximale de résidu
MAE : extraction aux micro-ondes
MO : matière organique
OMS : organisation mondiale da la santé
SH : substance humique
SPME : micro extraction en phase solide
SXE : extraction au Soxhlet
Sw : solubilité dans l’eau
USDA : département de l’agriculture des Etats Unies d’Amérique

4
SOMMAIRE

5
Dédicaces
Remerciements
Abréviations
Sommaire
Liste des tableaux et figures

Introduction générale….……………………………………………………….……………....1

Chapitre I : Généralités sur les pesticides

I. 1. Introduction….………………………………………………………………..…………..3
I. 2. Définition des Pesticides….…………………………………………...……..…………...3
I. 3. Classification des Pesticides….……………………………………………..…………....4
I. 3.1. Premier système de classification….………………………………………..….……..4
I. 3.2. Deuxième système de classification….………………………………………………..5
I. 4. Modes d’action des pesticides….…………………………………………………..….….7
I. 5. Conception des pesticides….……………………………………………………………...8
I. 6. Intérêt de l’utilisation des pesticides….……………………………………….…….….....8
I. 7. Persistances des Pesticides….………………………………………………………..…...9
I. 8. Le Marché des Pesticides ….………………………………………………………….…..9
I. 8.1. Dans le Monde….……………………………………………………………...…....9
I. 8.2. En Algérie….…………………………………………………………………...…..10
I. 9. Effets des pesticides sur la santé et réglementation….……………………………....…..11
I.10. Toxicité des pesticides ….……………………………………………………………....13
I.11. Réglementation ….………………………………………………………………….…..14

Chapitre II : Les Pesticides dans le Sol

II.1. Introduction….…………………………………..…………………………………..…..15
II.1.1. Le sol ….……………………………………………………………………….…..15
II.1.2. La texture ….…………………………………………………………..…………..15
II.1.3. La structure ….……………………………………………………………………..16
II.1.4. La porosité….……………………………………………………………..………..16
II.1.5. Le régime hydrique ….……………………………………………………………..16
II.1.6. Le complexe argilo-humique….………………………..…………………………..16
II.1.7. pH du sol ….………………………………………………………………………..17
II.1.8. Les constituants minéraux….………………………………..……………………..17
II.1.9. Les constituants organiques….……………………………………………………..17
II.2. Dispersion des pesticides dans l’environnement ….…………………………………….18
II.3. Comportement des pesticides dans les sols et leurs limites……………….…………….19
II.3.1.Facteurs liés aux propriétés du sol….………………………………………..….…..21
II.3.1.1. La matière organique….……………………………………………………....21
II.3.1.2. Les argiles….………………………………………………………………….21

6
II.3.1.3. Le pH….…………………………………………………………………...….22
II.3.1.4. Autres facteurs….………………………………………………………….….22
II.3.2. Facteurs liés aux propriétés des pesticides….……………..……………………….22

Chapitre III : Analyse des pesticides

III.1. Introduction…………………………………………………………………….……….24
III.2. Echantillonnage………………………………………………………………....………24
III.3. Stockage…………………………………………………………………….……..……24
III.4. L’extraction….………………………..……………………………………….….…….25
III.4.1. Extraction des pesticides à partir des sols….……………………….………….….25
III.4.1.1. L’extraction aux micro-ondes (MAE) ….……………………..………….….26
III.4.1.2. L’extraction au Soxhlet (SXE) ….…………………………………….……..26
III.4.2. Extraction de pesticides à partir de l’eau….…………………………..………..…27
III.4.2.1. Extraction liquide-liquide….…………… ……………………………...……27
III.4.2.2. La micro extraction en phase solide (SPME)….…………… ….………..…..27
III.5. Détermination des pesticides….…………………………………………………….….28
III.5.1. Chromatographie en phase gazeuse….……………………………...……..….…..28
III.5.2. Chromatographie Liquide Haute Performance (HPLC) ……………………….….29

Chapitre IV : Produits, matériels et méthodes

IV.1. Introduction….………………………………………………………………………….31
IV.2. Matériels et produits….……………………………………………………………...…31
IV.3. L’échantillonnage….………………………………………………………………...…31
IV.3.1. Méthode de prélèvement du sol….…………………………………….…….……31
IV.3.2. Méthode de prélèvement de l’eau de puits ….……………………………………32
IV.4. La Caractérisation de sols….……………………………………………………...……32
IV.4.1. Détermination de la Granulométrie
par la Méthode du densimètre de Bouyoucos. ….………………………………………..32
IV.4.2. Détermination des Carbonates
par la Méthode du Calcimètre de BERNARD. ….…………………………….…………33
IV.4.3. Détermination de la Capacité d’échange
Cationique du Sol par la Méthode de Mehlich. ….………………………………………….34
IV.4.4. Détermination de l'Acidité d’Echange d’un sol….…………………………………35
IV.4.5. Détermination du pH……………………………………………………………….36
IV.4.6. détermination de la Matière organique
par la methode Walkley-Black….……………………………………………………..……36
IV.4.7. détermination du taux d’humidité ……………………………………….…………37
IV.5. Méthode d’extraction….…………………………………………………….….………38
IV.5.1. Extraction de pesticides à partir de sol….……………………………….….…….38
IV.5.2. Extraction de pesticides à partir de l’eau ….………………………………………39

Chapitre V : Résultats et discussions


V.1. Enquête….……………………………………………………………………………….40
V.1.1. Introduction….……………………………………………………….…………….40
V.1.2. Enquête proprement dite. ….………………………………………………………….40
V.2.1.Résultats de l’Enquête. ….………………………………………………………..……41
V.2. Choix de la zone d’études ….…………………………………………….……….…….43
V.3. Choix des pesticides à étudier….……………………………………….……………….44

7
V.3.1.La Deltaméthrine ….………………………………………………….…………….45
V.3.2. Le Méthyl Parathion….…………………………………………………………….….46
V.4. Etudes des sols et des phénomènes d’adsorption des pesticides sur eux………………..48
V.4.1. Zone de prélèvement des échantillons….…………..………………………………48
V.4.2. Prélèvements….……………………………………………………….……………49
V.4.3. Caractérisation de sol ….………………………………………….…………….….50
V.4.5. Extraction ….……………………………………………………………...…………..53
Conclusion ….……………………………………………………………….……………….54
Références bibliographiques……………………………………..………………………...…55
Annexes…………………………………………………………..……………………….…..59
Annexe I : fiche de renseignement des agriculteurs………..………………………...……..60
Annexe II : fiche technique de l’échantillonnage……….………..…………………….…..70

8
LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES

TABLEAUX

Tableau 1. Historique de l’évolution des trois plus grandes


classes des Pesticides de 1900 à 2000. ………………………..………………….……………5
Tableau 2 : Quelques structures chimiques caractéristiques
de certaines familles de pesticides…………………………………………..…………...……6
Tableau 3 : Utilisation des Pesticides et principaux
rendements de certains pays. …………………………………………………………………8
Tableau 4 : Persistance de quelques pesticides dans
les eaux de rivière………………………………………………………………………...……9
Tableau 5 : Matières actives suspectes dans le cancer
du sein, par Mariel Watts…………………………………………………………….....……12
Tableau 6 : Intoxication par les pesticides en Algérie………………………………….……13
Tableau 7 : Les principaux paramètres qui contrôlent
la toxicité des résidus de pesticides…………………………………………………..….……14
Tableau 8 : exemple de conservation des échantillons………………………………………24
Tableau 9 : Pesticides utilisés en cultures dans la région d’Oran…………………...……….41
Tableau 10 : Caractéristiques physico-chimiques
de la Deltaméthrine et du méthyl parathion…………………………………..………...……44
Tableau 11 : Deltaméthrine adsorbée en colonne de sol………………………………..……46
Tableau 12 : caractérisation des différents sols E1, E2 et E3……………………..…………50

9
FIGURES

Figure 1. Utilisation des pesticides dans le monde …………………………………….……10


Figure 2. Quantité des pesticides importés en Algérie en tonnes de 1975 à 2007………..…10
Figure 3. Triangle des textures du Département de l’Agriculture
des Etats Unies d’Amérique………………………………………………………………….15
Figure 4. La dispersion des pesticides dans l’environnement…………………….………....18
Figure 5. Comportement des pesticides dans le sol……………………………….…………19
Figure 6. Schéma d’un appareil Soxhlet…………………………………………………….27
Figure 7. Protocole expérimentale de la méthode officielle
d’extraction liquide- liquide…………………………………………………………………39
Figure 8. Fiche de renseignement de l’agriculteur……………………………….……….…40
Figure 9. Répartition des cultures dans la région d’Oran………………………….…………41
Figure 10. Schéma de la Dégradation de la Deltaméthrine………………………….…....…45
Figure 11. Schéma de la synthèse du méthyl parathion……………………………………..47
Figure 12. Schéma de la dégradation du méthyl parathion……………….………………….47
Figure 13. Sites de prélèvements des différents échantillons de sol : E1, E2 et E3………..49
Figure 14. Triangle des textures de sol………………………………………………….…..51
Figure 15. Représentation schématique de l’adsorption
de molécules hydrophiles à l’état dissous sur une surface hydrophile………………………52

10
INTRODUCTION GENERALE

La propagation de l’industrialisation, la naissance de nouvelles technologies, l’accroissement


de la population, le développement de l’agriculture et l’obligation de l’Algérie à améliorer
ses productions agricoles dans le but de résoudre les problèmes de nutrition, sont tous liés à la
consommation de quantités énormes de pesticides.

D’après l’Institut Nationale de Protection des Végétaux, plus de 480 pesticides est enregistrés
en Algérie, dans le domaine de l’agriculture les autorités algériennes emploient l’expression
d’usage « produits phytosanitaires à usage agricole».
Les pesticides sont parmi les polluants les plus dangereux de l’environnement en raison de
leurs stabilités, leurs mobilités, et les effets à longue terme sur les organismes vivants. Le
devenir des pesticides concerne tout le milieu naturel dans son ensemble (sol, eau et air) mais
le sol reste un compartiment clé car une grande proportion des pesticides appliqués lors du
traitement des cultures arrive au sol, par application directe et/ou par lessivage du feuillage
[10]. Leur comportement dans les sols conditionne donc leurs impacts sur d'autres
compartiments de l'environnement. C’est pourquoi il est crucial d’étudier les sols et le devenir
des pesticides sur ces différents sols en vue de comprendre, ou mieux de prédire leur
répartition ultérieure dans l’environnement et les risques de contamination des eaux [16].

Le travail que nous avons abordé se situe dans le cadre général de la chimie verte et de la
préservation de l’Environnement. Pour cela nous nous sommes proposés de faire une étude
sur les pesticides les plus couramment utilisés dans l’Agriculture du Ouest Algérien et
d’évaluer leurs répercutions sur les sols, sur l’eau des nappes phréatiques, et par conséquent
les effets de la pollution par les pesticides sur l’environnement.
La première partie de notre travail est une synthèse bibliographique. Elle est divisée en trois
chapitres :
- Généralités sur les pesticides;
- Les pesticides dans le sol ;
- Analyse des pesticides.
-
La deuxième partie est consacrée à l’étude expérimentale et est divisée en deux chapitres :

- Le premier porte sur la description du matériel et produits utilisés ainsi que les
procédures d’échantillonnage et la caractérisation de sol;
- Le deuxième est consacré à la présentation des différents résultats expérimentaux
obtenus de la caractérisation des différents sols échantillonnés.

11
Chapitre I

GENERALITES SUR LES PESTICIDES

12
INTRODUCTION GENERALE

La propagation de l’industrialisation, la naissance de nouvelles technologies, l’accroissement


de la population, le développement de l’agriculture et l’obligation de l’Algérie à améliorer
ses productions agricoles dans le but de résoudre les problèmes de nutrition, sont tous liés à la
consommation de quantités énormes de pesticides.

D’après l’Institut Nationale de Protection des Végétaux, plus de 480 pesticides sont
enregistrés en Algérie, dans le domaine de l’agriculture les autorités algériennes emploient
l’expression d’usage « produits phytosanitaires à usage agricole».
Les pesticides sont parmi les polluants les plus dangereux de l’environnement en raison de
leurs stabilités, leurs mobilités, et les effets à long terme sur les organismes vivants. Le
devenir des pesticides concerne tout le milieu naturel dans son ensemble (sol, eau et air) mais
le sol reste un compartiment clé car une grande proportion des pesticides appliqués lors du
traitement des cultures arrive au sol, par application directe et/ou par lessivage du feuillage
[10].
La pollution par les pesticides est généralement chronique et se manifeste à la suite
d’évènements pluvieux qui génèrent sur les terres agricoles des processus d’infiltration et de
ruissellement, responsables du transfert des produits phytosanitaires vers les eaux souterraines
et superficielles [16].Leur comportement dans les sols conditionne donc leurs impacts sur
d'autres compartiments de l'environnement. C’est pourquoi il est crucial d’étudier les sols et le
devenir des pesticides sur ces différents sols en vue de comprendre, ou mieux de prédire leur
répartition ultérieure dans l’environnement et les risques de contamination des eaux.

Le travail que nous avons abordé se situe dans le cadre général de l’étude de la préservation
de l’Environnement. Pour cela nous nous sommes proposés de faire une étude sur les
pesticides les plus couramment utilisés dans l’Agriculture de l’Ouest d’Oran et d’évaluer
leurs répercutions sur les sols, sur l’eau des nappes phréatiques, et par conséquent les effets de
la pollution par les pesticides sur l’environnement.

13
La première partie de notre travail est une synthèse bibliographique. Elle est divisée en trois
chapitres :
- Généralités sur les pesticides;
- Les pesticides dans le sol ;
- Analyse des pesticides.

La deuxième partie est consacrée à l’étude expérimentale et est divisée en deux chapitres :
- Le premier porte sur la description du matériel et produits utilisés ainsi que les
procédures d’échantillonnage et la caractérisation de sol;
- Le deuxième est consacré à la présentation des différents résultats expérimentaux
obtenus de la caractérisation des différents sols échantillonnés.

14
I. 1. Introduction

Les pesticides ont été appliqués de manière préventive afin de repousser ou d’atténuer les
effets des organismes nuisibles.
Bien que la plupart d’entre eux aient été interdits dans de nombreux pays en raison d'effets
mutagènes et cancérigènes, les pesticides et leurs métabolites sont toujours présents dans
l'environnement, en particulier dans les sols et les sédiments, en raison de leur persistance et
leurs propriétés lipophiles [1].
La quantité de pesticides en contact direct avec les microorganismes ciblés est extrêmement
faible par apport à la quantité appliquée.
Des effets secondaires indésirables peuvent alors se produire sur certaines espèces, sur les
communautés ou sur l’écosystème [2].
Le lessivage des pesticides dans le sol et le transport des matières actives par le vent dans les
zones parfois même inaccessibles en sont des exemples concrets et très inquiétants (présence
de DDT au Pôle Nord).
Leur degré de concentration reste fonction des conditions physico-chimiques et
topographiques du terrain, ainsi que d’autres considérations telles que la nature et la
composition du sol et le climat [3].
Dans une étude portant sur l’évaluation du degré de pollution de 23 échantillons des eaux
superficielles et souterraines, on soulignait que 50 % des eaux analysées contenaient de
l’atrazine et indiquait la présence d’autres pesticides (lindane, alachlore, dinoterbe…) à des
fréquences moins importantes [4].

I. 2. Définition des Pesticides


Un pesticide est une substance sensée prévenir, détruire, repousser ou contrôler :
- tout ravageur animal
- toute maladie causée par des microorganismes
- les mauvaises herbes.
Leur action peut se faire par :
- le contact
- Ingestion
- Autres sortes d’expositions effectives pendant les phases de croissance [8].

15
I. 3. Classification des Pesticides
En général les substances actives sont classées [10,11] en fonction de :
- la nature de l’espèce à combattre (premier système de classification),
- la nature chimique de la principale substance active (deuxième système de
classification).

I. 3.1. Premier système de classification


Il repose sur le type de parasites à contrôler. Il existe principalement trois grandes familles
d’activités [9] :
 Les Herbicides :
Ce sont les plus utilisés dans le monde en tonnage et en surface ; ils permettent d’éliminer les
mauvaises herbes des cultures.
 Les Insecticides :
Ce sont les premiers pesticides utilisés et les plus utilisés en Algérie. Ils sont destinés à
détruire les insectes nuisibles.
 Les Fongicides :
Ils permettent de lutter contre les maladies cryptogamiques qui causent de graves dommages
aux végétaux cultivés. Ils combattent la prolifération des champignons pathogènes [12].
Outre, ces trois grandes familles, d’autres peuvent être citées en exemple :
 les taupicides contre les taupes
 les acaricides contre les acariens
 les rodenticides contre les rongeurs
 les nématicides contre les nématodes et les vers
 les molluscicides contre les mollusques, limaces et escargots
 les corvicides contre les corbeaux et tous les oiseaux ravageurs de
cultures.

16
HERBICIDES FONGICIDES INSECTICIDES

Avant 1900 Sulfate de cuivre Soufre Nicotine


Sulfate de fer Sels de cuivre
1900 - 1920 Acide sulfurique Sels d’arsenic
1920 - 1940 Colorants nitrés
1940 - 1950 Phytohormones… Organochlorés
Organophosphorés
Triazines, Dithiocarbamates carbamates
1950 - 1960 urées substituées phtalimides
carbamates

1960 - 1970 Dipyridyles, benzimidazoles


toluidines…
Amino-phophonates Triazoles Pyréthrinoïdes
Propionates… Dicarboximides Benzoyl-urées
1970 - 1980 Amides, (régulateurs de
phosphites croissance)
morholines
1980 - 1990 Sulfonyl urées…

1990 - 2000 Phenylpyrroles


strobilurines

Tableau 1. Historique de l’évolution des trois plus grandes classes des Pesticides de 1900 à 2000. [9]

I. 3.2. Deuxième système de classification


Le classement se fait en fonction de la nature chimique de la substance active.
On distingue :
 Les Pesticides Organiques
 organochlorés
 organophosphorés
 carbamates
 triazines
 urées substituées
 pyréthrénoides

17
Les structures chimiques caractéristiques de certaines familles sont présentées dans le tableau
ci-dessous :
Famille chimique Exemple de pesticides
Cl Cl
atrazine terbutylazine
N N N N
Triazines
NH N NH NH N NH

Cl
Cl Cl

Organochlorés
DDT

Cl Cl

Urées substituées NH N Cl
Cl NHCON(CH3)OCH3
linuron chlorotoluron
O
Cl

NH
SO2 Cl OCH 2CO2 H
Acides et amines bentazone
N Acide 2,4-dichloro
CH(CH 3 ) 2 Cl
phénoxyacétique
Amino- HO
P NH CO2H glyphosate
phosphanates HO
O

Bipyridinium Br +
- -
Br -
Ammoniums + -
N N Cl Cl
diquat + +
quaternaires M eN N Me paraquat

O
NO2
N
phosalon S Mathyl
S
Organophosphorés Cl
P parathion
P Oet
Oet M eO O
Cl S OM e

Pyréthrenoide
Br
O deltaméthrine
Br O
O
N

F F O
H
C N
C O
F C C CH 3 C
Cl C
H
H H lambdacyhalothrine
CH 3 O

Tableau 2. Quelques structures chimiques caractéristiques de certaines familles de pesticides

18
 Les Pesticides Inorganiques :
En général ce sont des éléments chimiques qui ne se dégradent pas. Leur utilisation entraine
souvent de graves effets toxicologiques sur l’environnement par accumulation dans les sols.
Le plomb, l’arsenic et le mercure sont fort toxiques [8].

 Les Biopesticides :
Ce sont des substances dérivées de plantes ou d’animaux.
Elles peuvent être constituées d’organismes tels que les :
- moisissures
- bactéries
- virus
- nématodes
- composés chimiques dérivés de plantes
- phéromones d’insectes.
La présence de certains groupements fonctionnels et/ou atomes confère aux pesticides
certaines propriétés physico-chimiques (ionisabilité, hydrophobie, solubilité, persistance).
Par exemple :
- le groupement donneur ou accepteur de proton d’un pesticide est susceptible de
s’ioniser.
- Un pesticide comprenant des atomes de chlore est généralement récalcitrant à la
dégradation.
Toutefois, il est important de souligner que la connaissance de la famille chimique à
laquelle un pesticide appartient ne suffit pas à elle seule à la définition de ses propriétés ni
à la prédiction de son comportement dans l’environnement [13].

I. 4. Modes d’action des pesticides [13]


- Les Herbicides peuvent agir sur les adventices se trouvant en concurrence avec une
culture donnée en inhibant la photosynthèse ou les réactions enzymatiques impliquées
dans la synthèse des lipides et des acides aminés chez les mauvaises herbes.
- Les Insecticides, leurs effets toxiques s’exercent sur les fonctions vitales de l’insecte
telles que la transmission de l’influx nerveux et la respiration. Les insecticides agissent
par contact, par inhalation ou par ingestion des molécules par l’insecte.
- Les Fongicides peuvent contrôler les champignons en affectant leur respiration ou leur
division cellulaire ou en inhibant la biosynthèse des acides aminés et des stérols.
19
I. 5. Conception des pesticides
Un pesticide est composé d’un ensemble de molécules comprenant :
- une ou plusieurs matières actives à laquelle est dû tout ou en partie l'effet
toxique.
- un diluant qui est une matière solide ou liquide (solvant) incorporé à une
préparation et destiné à en abaisser la concentration en matière active. Ce sont
le plus souvent des huiles végétales dans le cas des liquides, de l'argile ou
du talc dans le cas des solides.
- des adjuvants qui sont des substances dépourvues d'activité biologique, mais
susceptibles de modifier les qualités du pesticide et d'en faciliter l'utilisation.

I. 6. Intérêt de l’utilisation des pesticides


- dans l’Agriculture : les pesticides sont utilisés pour lutter contre les insectes,
les parasites, les champignons et les herbes estimés nuisibles à la production et
à la conservation de cultures et produits agricoles ainsi que pour le traitement
des locaux.
- dans l’Industrie en vue de la conservation de produits en cours de fabrication
(textiles, papiers), vis-à-vis des moisissures dans les circuits de
refroidissement, vis-à-vis des algues et pour la désinfection des locaux.
- dans les Constructions, pour protéger le bois et les matériaux.
- en Médecine : Paludisme, malaria, typhus, et autres épidémies.
Les statistiques montrent qu’il existe une corrélation entre les rendements agricoles et les
quantités de pesticides utilisés [5].

Dose d’emploi Rang mondial Rendement Rang mondial


Pays ou Région
(kg/ha) d’utilisation (tonne/ha) Production
Japon 10,08 1 5,5 1
Europe 1,90 2 3,4 2
USA 1,50 3 2,6 3
Amérique latine 0,22 4 2 4
Océanie 0,20 5 1,6 5
Afrique 0,13 6 1,2 6
Tableau 3. Utilisation des Pesticides et principaux rendements de certains pays [17].

20
I. 7. Persistances des Pesticides
La persistance est la durée nécessaire à la dégradation de 50% du produit. Elle est estimée
dans les eaux, à une dizaine d’années pour le dichlorodiphenyltrichloroéthane (DDT) et plus
de vingt ans pour la Dieldrine. Le Tableau 4 rassemble la Persistance de quelques pesticides
dans les eaux de rivières [5].

Composé Semaine1 Semaine1 Semaine1 Semaine 4 Semaine 5


(%) (%) (%) (%) (%)
Lindane 100 100 100 100 100
Heptachlor 100 25 0 0 0
Aldrine 100 100 80 40 20
Endosuilfan 100 30 5 0 0
Dieldrine 100 100 100 100 100
DDT 100 100 100 100 100
DDE 100 100 100 100 100
Chlordane 100 86 86 86 86

Tableau 4. Persistance de quelques pesticides dans les eaux de rivière [5].

I. 8. Le Marché des Pesticides


I. 8.1. Dans le Monde
Il existe dans le Monde près de 100 000 spécialités commerciales autorisées à la vente. Elles
sont composées à partir de 900 matières actives différentes. On enregistre 15 à 20 nouvelles
matières actives qui s'y rajoutent chaque année.
Le marché mondial (environ 40 milliards de dollars) est globalement stable depuis quelques
années (2000).
Il faut noter que certains évènements climatiques récents (chaleur et sécheresse en Europe,
pluie en Océanie) influencent fortement ces chiffres, en Europe et en Amérique du Nord. Les
herbicides représentent 70 à 80% des produits utilisés (notamment à cause de la forte
augmentation des cultures de maïs) tandis que sous les Tropiques, 50% des produits appliqués
sont des insecticides.
La diversification des cultures, avec l’amélioration du niveau de vie dans certains pays,
modifie également cet équilibre. Ainsi la Chine a converti l’équivalent de la surface de
l’Angleterre de rizières en cultures maraîchères, entraînant une diversification des produits
mis en œuvre [18].
L’utilisation des pesticides dans le monde par région et par catégorie est montrée dans la
figure1.

21
Par Région du Monde Par Catégorie du Produit

Asie

Amérique du fongicides
22% Nord 26%
26%
insecticides
4% Europe 46%
divers

27% 21% Afrique 25% herbicides


3%

Amérique
Latine

Figure 1.
1 Utilisation des pesticides dans le monde [18].

I. 8.2. En Algérie
Une enquête réalisée par nos soins auprès des fellahs de la Chambre d’Agriculture d’Oran et
de l’Institut de Protection des Végétaux de la Wilaya d’Oran nous a montrée que les
pyréthrinoïdes, les organophosphorés et les carbamates sont les pesticides les pplus utilisés en
Algérie. Selon l’Institut Nationale de Protection des Végétaux, laa plus grande quantité
d’insecticides est utilisée contre la lutte antiacridienne.
Le marché algérien en pesticides ne cesse d’augmenter ; en 2009 l’Algérie a importé
67millions
ons USD de pesticides et en 2008 ,77
77 million USD contre 49,4 millions USD en 2007
[14,19].

30000
25000
20000
15000
quantités pesticides en
10000
tonne
5000
0

Figure 2. Quantité des pesticides importés en Algérie en tonnes de 1975 à 2007 [19,17].

22
I. 9. Effets des pesticides sur la santé
La contamination de l’homme par les pesticides peut se faire par différentes voies. Il peut les
absorber via les aliments et l’eau ou par contact avec la peau ou encore par inhalation.
Certains produits qui présentent une toxicité aiguë importante peuvent être éliminés
facilement par l’organisme.
A l’inverse, d’autres substances de toxicité moindre sont susceptibles de s’accumuler dans
l’organisme et d’induire des effets à plus long terme qui sont difficilement quantifiables.
Par ailleurs ces produits sont transformés parallèlement en différents métabolites susceptibles
d’engendrer d’autres répercutions sur l’organisme humain [8].
En 2007, Meriel Watts, Scientifique installée en Nouvelle Zélande, a publié un livre sur les
pesticides et le cancer du sein.

Les pesticides peuvent avoir une action multiple dans l’étiologie du cancer du sein. Ce sont :
- des cancérigènes pour les glandes mammaires (induisent des mutations)
- des promoteurs de tumeurs (induisent la prolifération cellulaire)
- des sensibilisateurs des glandes mammaires (rendent les glandes plus sensibles
aux effets des cancérigènes)
- des immuno-modulateurs
- des perturbateurs de la communication intercellulaire
- des perturbateurs endocriniens.

23
En se référant à ces différents mécanismes, Meriel Watts a établi une liste des pesticides
suspectés d’agir sur l’un, l’autre ou plusieurs de ces mécanismes :

Organochlorés aldrin, chlordane, chlordecone, DDT/DDE, dicofol, dieldrin, endosulfan,


endrin, HCB, heptachlor, lindane, methoxychlor, mirex, toxaphene
Triazines Atrazine*, cyanazine, propazine, simazine, terbumeton, terbuthylazine,
terbutryn
Pyréthroides allethrin, cyfluthrin, cyhalothrine*, cypermethrine*, deltamethrine*,
synthétiques fenvalerate, flucythrinate, permethrin, pyrethrins, sumithrin
Organophosphates bromophos (éthyle et méthyle), butamifos, chlorpyrifos*,
cyanofenphos, dichiofenthion, diazinon, dichlorvos, ethion, isotenphos,
isoxathion, leptophos, malathion, methyl parathion*, monocrotophos,
omethoate, parathion*, phenthoate, phosmet, primiphos-methyl,
prothiophos, quinalphos, tolclofos-methyl
Carbamates aldicarb, methiocarb, primicarb, propamocarb
Autres herbicides alachlor, chlornitrofen, 2,4-D*, diclofob-methyl, diuron, ethalfluraline,
fluazifop-butyl, oryzalin, paraquat, pendimethalin, prosulfuron, silvex,
sulfallate, thenychlor, tribenuron methyl, triclopyr, trifluralin
Fongicides biphenyl, captan*, captafol, dodemorph, fenarimol, folpet, mancozeb*,
maneb*, triademefon, triadimenol*, triphenyltin, vinclozolin
Autres pesticides bromopropylate, chlorobenzilate, chloropropylate, clonitralid, DBCP,
(incl. les agents de ethylene dibromide, ethylene dichloride, ethylene oxide, PFOS,
formulation)
propylene dichloride
* : pesticides utilisés en Algérie.

Tableau 5. Matières actives suspectes dans le cancer du sein, par Mariel Watts

24
I.10. Toxicité des pesticides
Elle peut être aiguë ou chronique.
- Toxicité aiguë (ou à court terme) : elle se manifeste généralement immédiatement ou
peu de temps (quelques minutes, heures ou jours) après une exposition unique ou de
courte durée à un pesticide.
Les cas d’intoxication aiguë par les pesticides représentent une morbidité et une
mortalité conséquentes dans l’ensemble du monde. Les pays en développement sont
particulièrement vulnérables en raison d’un manque de réglementation, de systèmes de
surveillance, d’application des règles et de formation et d’une insuffisance de l’accès
aux systèmes d’information. Des études antérieures ont mis en évidence une grande
variabilité des taux d’incidence de ces intoxications aiguës [7].
- La toxicité chronique, survient normalement suite à l'absorption répétée de faibles
doses de pesticides. Le délai avant l'apparition de symptômes ou d'une maladie peut
être très long. Dans certains cas, il peut être de plusieurs années. Les effets chroniques
des pesticides sur la santé sont typiquement le cancer. D'autres effets ont été observés
chez les mammifères tels que la perturbation du développement du fœtus et le
dérèglement des systèmes reproducteurs, endocriniens, immunitaires et/ou nerveux
central.
Des études épidémiologiques ont aussi soulevé la possibilité de problèmes hépatiques, rénaux,
immunologiques, cardio-vasculaires, endocriniens, respiratoires, hématologiques, oculaires,
gastro-intestinaux ainsi que des modifications du comportement. Ces effets sont normalement
observés après plusieurs mois ou plusieurs années d’exposition. Certaines études ont associé
l’apparition de certaines formes de cancers (leucémie, lymphomes non-hodgkiniens et cancer
des poumons) à l’utilisation des organophosphorés [50].
Le nombre d'empoisonnements par les pesticides est estimé à trois millions de cas tous les ans
avec environ 220000 décès. 95% d'empoisonnements mortels par les pesticides se produisent
dans les pays en voie de développement [48].
En Algérie, le profil des intoxications par les pesticides reste le même depuis plus de dix ans
(14%) [15].

Année 2005 2006 2007 2008

Nbre de cas 519 - 685 715

Tableau 6. Intoxication par les pesticides en Algérie [15]

25
Paramètre Définition
Teneur à ne pas dépasser dans un produit
LMR (Limite Maximale de Résidu)
alimentaire (en mg.kg-1 de produit ou en ppm)
Quantité de substance nécessaire pour tuer 50 %
DL 50 (Dose Létale 50)
des animaux d'un lot expérimental
(en mg.kg-1 p. c.).
Dose d’un produit qui peut être ingérée
DJA (Dose Journalière Acceptable)
quotidiennement par un individu pendant sa vie
entière (en mg.kg-1 p. c.)
DES (Dose sans effet) Dose la plus élevée d'un produit qui ne provoque
aucun effet décelable chez les animaux à
expérimentation (en mg.kg-1 p. c.)
Indication sur l’aptitude de la molécule à
KOC (Coefficient de Partage
être adsorbée ou désorbée sur la matière
Carbone Organique/Eau)
organique. Il représente le potentiel de rétention
de cette substance active sur la matière organique

Tableau 7 : Les principaux paramètres qui contrôlent la toxicité des résidus de pesticides [16].

I.11. Réglementation
Le contrôle des produits phytosanitaires s’est établi peu à peu en fonction de la politique de
développement prôné par le pays et par la disponibilité des moyens.
En Algérie, ce contrôle a connu une évolution dans le temps. La promulgation de la loi n° 87-
17 du 01.08.1987 relative à la protection phytosanitaire a permis d’édicter les mesures
relatives à la fabrication, l’étiquetage, l’entreposage, la distribution, la commercialisation et
l’utilisation des produits phytosanitaires à usage agricole. Au terme de la loi, aucun produit
phytosanitaire ne peut être commercialisé, importé ou fabriqué s’il n’a pas fait l’objet d’une
homologation.
L’homologation des produits phytosanitaires a été instituée en Algérie par les décrets
exécutifs suivant qui fixent les mesures applicables lors de l’importation et l’exportation des
produits phytosanitaires à usage agricole:
- n° 95-405 du 02 décembre 1995 [49].
- n° 10-69 du 31 janvier 2010 [49].

26
Chapitre II

LES PESTICIDES DANS LE SOL

27
II.1. Introduction

II.1.1. Le sol
Le sol est un milieu hétérogène, complexe, variable dans ses constituants physiques,
chimiques et biologiques. Il est composé de trois phases [10]:
- La phase solide : Assemblages ne sont pas compacts ménagent un espace poral
contenant les deux autre phases.
- Phase liquide ou solution de sol : est une solution généralement peu concentrée
contenant des ions inorganiques ainsi que des molécules organiques non ionisées.
- La phase gazeuse ou atmosphère du sol :a une composition voisine de celle de l’air
mais la teneur en dioxygène tend à diminuer en profondeur et celle en dioxyde de
carbone à augmenter.
II.1.2. La texture
La texture reflète la part respective des constituants triés selon leur taille. La texture minérale
est la proportion des sables, limons et argiles mesurés par l’analyse granulométrique.
Elle s’exprime par un terme simple (ex. sableuse, argileuse) ou composé (ex. limono-sableux,
limono-argileux) [16], repéré dans un triangle des textures minérales, représenté sur la fig.3

Figure 3 : Triangle des textures du Département de l’Agriculture


des Etats Unies d’Amérique (USDA). [10]

28
II.1.3. La structure
La structure est un état du sol, variant à court terme, par exemple selon les saisons. Elle
dépend directement de la texture, du taux d’humidité ou de matière organique et de l’activité
de la faune.
II.1.4. La porosité
Selon le degré d’humectation, les vides du sol sont occupés en majeure partie soit par l’eau,
soit par l’air. Leur ensemble représente la porosité. Elle donne une bonne idée de l’état
structural [16].
La porosité renseigne sur les capacités hydriques ou d’air d’un sol, en volume ou en flux.
Elle varie de 30 % dans des sols à texture très fine à 80 % dans les tourbes [76].
II.1.5. Le régime hydrique
Le régime hydrique du sol dépend directement des trois propriétés :
 la texture détermine les forces de rétention de l’eau,
 la structure influence la circulation de l’eau,
 la porosité définit le volume du réservoir hydrique du sol.
Le taux d’humidité est extrêmement sensible aux précipitations récentes, au drainage ou au
couvert végétal [76].
L'eau se répartie en eau de ruissellement qui circule au sein des horizons supérieurs,
parallèlement à la surface, eau gravitaire entraînée par la pesanteur et qui circule le plus
souvent verticalement dans les pores grossiers du sol (supérieurs à 10 μm) et une eau retenue
par les sols au cours de l'infiltration, et qui occupe les pores moyens et fins (inférieurs à 10
μm environ) [16].
II.1.6. Le complexe argilo-humique
Un cation, généralement le calcium ou le fer, assure la liaison des argiles et des polymères
organiques, en formant un pont entre les deux. Le calcium donne des liaisons solides, très
stables, qui empêchent une minéralisation trop rapide de la matière organique humifiée et qui
s’opposent à la dispersion des argiles. Le complexe humus-calcium-argile confère au sol une
teinte noire, bien visible dans les sols carbonatés. Le fer remplace peu ou prou le calcium
dans les sols décalcifiés ou dans des sols calciques riches en fer. La liaison y est plus fragile, à
cause de l’eau d’hydratation qui entoure les cations. Le complexe humus fer- argile colore le
sol en brun [76].

29
II.1.7. pH du sol
L’acidité d’échange est évaluée par la mesure du pH. On détermine le pHeau par analyse d’un
échantillon de sol placé dans de l’eau distillée. Dans ce cas, l’électrode ne mesure que les
protons de la solution du sol, puisque aucun échange n’est effectué ; on parle alors d’acidité
actuelle ou active. Le pHeau est un peu plus élevé que le pHKCl de 0,2 à 1,5 unité selon les cas.
Le pHKCl est le vrai pH du sol, puisqu’il intègre dans une certaine mesure les caractères
physico- chimiques des solides du sol [76].

II.1.8. Les constituants minéraux


La fraction qui détermine d’une manière décisive le comportement physique du sol est l’argile
puisqu’elle exhibe la surface spécifique la plus grande et est, par conséquent, la plus active
dans les processus physico-chimiques. Le terme argile ne désigne pas seulement une gamme
de dimension de particules mais un grand groupe de minéraux ; certains d’entre eux sont
amorphes mais beaucoup se présentent sous la forme de microcristaux hautement structurés
de taille colloïdale [16].

II.1.9. Les constituants organiques


Les sols contiennent des matières organiques (MO) qui proviennent de la dégradation des
débris végétaux et animaux à la surface par les microorganismes. Les sols cultivés présentent
cependant une gamme de richesse en MO plus limitée, de 0 à 20 % en masse, et beaucoup ont
une teneur comprise entre 1 et 10 %. Les MO ne sont pas réparties uniformément dans le sol
leur teneur est toujours plus grande en surface et décroît en profondeur.
Les constituants organiques les plus importants pour les propriétés des sols sont les
substances humiques (SH) [16].
Le facteur principal contrôlant la composition de la MO est la végétation en place, ce qui
confère aux SH une composition variable d'un sol à l'autre. Les SH sont composées de divers
groupements : aliphatiques, aromatiques, acides carboxyliques, phénoliques et leurs dérivés
Selon leur solubilité dans l'eau, les SH sont classées en trois fractions distinctes [16] :
- Les acides humiques : solubles en milieu alcalin et insolubles en milieu fortement
acide ;
- Les acides fulviques : solubles dans toute la gamme de pH ;
- Les humines : insolubles à tous les pH.

30
II.2. Dispersion des pesticides dans l’environnement
Lors de l’application des pesticides, les pertes en direction des différents compartiments de
l’environnement varient suivant :
- l’état de développement des cultures
- le réglage du pulvérisateur
- la composition de la bouillie pulvérisée
- et les conditions météorologiques.
Les possibilités d’amélioration sont multiples, mais elles seront toujours difficiles à mettre en
œuvre car leur résultat ne sera jamais facile à visualiser.
Compte tenu de la géométrie de la végétation, et des difficultés de traitement qui en résultent,
les gains seront plus importants en cultures pérennes (plantes qui durent plusieurs années
‘arbre, arbuste) qu’en cultures annuelles basses (cultures de saison (culture maraichère ou
céréale ….) [27].
Impactes sur sol sans culture Impactes sur sol avec culture

Herbicides Fongicides
Insecticides
10% 10%

10% 80%

90%

Fongicides Fongicides
Insecticides Insecticides

10% 20%
60%
40%

30% 40%

Impactes sur gros arbre Impactes sur petit arbre

Proportion du produit qui atteint la cible Transferts


Proportion du produit qui n’atteint pas la cible ultérieurs
Marges d’amélioration

Figure 4. Perte lors de l’application Pesticides [27].

31
II.3. Comportement des pesticides dans les sols et leurs limites

PESTICIDES

volatilisation

eaux de pluies

PLANTES

Adsorption RACINES rétention


dégradation ruissellement

lixiviation
RIVIERE

Drainage
NAPPE

Figure 5. Comportement des pesticides dans le sol

La démarche d’évaluation des risques environnementaux repose largement sur la


connaissance du comportement des pesticides dans les compartiments sol, eau, air et en
particulier le comportement dans le sol.
Il faut souligner le rôle capital des processus d’adsorption et de dégradation dans le sol qui va
conditionner les processus de dispersion, en particulier le ruissèlement et la lixiviation.
La prise en compte de ces phénomènes pour l’estimation des risques se trouve confrontée à
certains verrous [28].

Deux types d’adsorption sont distingués : l’adsorption physique et chimique.


- L’adsorption physique est due à des interactions électrostatiques de faible énergie
régies par des forces de Van der Waals. Ces dernières sont impliquées dans la
rétention d’un grand nombre de molécules organiques. L’adsorption physique est
assurée par des interactions polaires et hydrophobes. Les interactions polaires mettent
en jeu les régions polaires des surfaces minérales et organiques et les groupements
fonctionnels polaires des pesticides. Les interactions hydrophobes, quant à elles,
impliquent des interactions de type dipôle induit/ dipôle induit (forces de London).

32
Ce type d’interaction est impliqué dans la rétention des pesticides peu ou pas polaires à
caractère hydrophobe tels que les insecticides organochlorés. La liaison hydrogène joue
un rôle important dans la rétention de nombreux pesticides polaires non ioniques comme
les urées substituées et les phénylcarbamates [29, 10,65].

- L’adsorption chimique est due à la formation de liaisons chimiques entre un pesticide


et les surfaces adsorbantes. Cette dernière, contrairement à l’adsorption physique, met
en jeu des énergies de liaison importantes. Parmi ces liaisons, citons la liaison ionique
et la liaison de coordination. La liaison de coordination peut par exemple avoir lieu
avec les argiles quand le cation compensateur à la surface des minéraux argileux est
un cation métallique. Ce dernier peut interagir avec les pesticides pour former des
complexes de surface. La liaison ionique concerne les pesticides chargés (cationiques
et anioniques) qui s’adsorbent sur les surfaces du sol chargées négativement ou
positivement [29,10].
Concernant la dégradation, les substances introduites dans le sol sont dégradées par des
processus biologiques ou chimiques conduisant à la formation de métabolites.
Le stade ultime de la dégradation est la minéralisation avec transformation des structures
carbonées en CO2
Au cours des processus de transformations, la formation d’une fraction non extractible par des
solvants ne dénaturant pas les composés est généralement observée ; cette fraction est
appelée « résidu liés ». Dans certains cas, les métabolites peuvent être plus toxiques et/ou
persistants que le pesticide lui-même. Dans la plupart des cas, la nature de ces métabolites est
inconnue.
Les principaux facteurs qui déterminent la dégradation sont :
- la structure chimique de la substance active d’une part
- la nature du sol d’autre part.
Le sol conditionne la disponibilité des substances et donc indirectement la vitesse de
dégradation. Un paramètre capital est certainement l’activité microbiologique du sol. La
température et l’humidité du sol influencent directement l’activité microbienne, et donc la
vitesse de dégradation.

33
La lixiviation est l’entrainement des solutés par l’eau qui s’infiltre dans le sol c’est
essentiellement un phénomène de convection (entraînement avec le mouvement du l’eau)
ralenti par l’adsorption.
Elle dépend :
- des propriétés du sol (adsorption et persistance dans le sol)
- des caractéristiques du sol (texture et structure, matières organiques et pH qui
conditionne l’adsorption)
- des conditions climatiques. Le risque de contamination des eaux souterraines est plus
élevé pour les substances peu adsorbées (très mobile).
Le ruissellement est l’un des processus majeurs des transferts de surface. Les écoulements
latéraux sous la surface du sol, du fait d'une rupture de perméabilité à faible profondeur ou du
fait d'un drainage agricole, peuvent être considérés comme des transferts de surface. Les
pertes par ruissellement peuvent atteindre 20 % [11].

II.3.1.Facteurs liés aux propriétés du sol

II.3.1.1. La matière organique


La matière organique est souvent décrite comme le constituant majoritairement responsable
de la rétention des pesticides par les sols. Ce rôle prépondérant est surtout observé dans le cas
des pesticides non ionisés [30, 66,67].
Par ailleurs, un sol ayant subi une destruction partielle de sa matière organique, voit sa
capacité de rétention décroître par rapport à celle du même sol ayant conservé sa teneur
initiale en carbone organique [31, 68,69].

II.3.1.2. Les argiles


Dans le cas des pesticides polaires et ionisés et dans les sols à faible teneur en MO, le rôle des
argiles peut devenir important, voire dominer le processus d’adsorption [32,71].
En revanche, pour les pesticides non polaires, la contribution des argiles est moins importante.
Ceci est dû à la présence de molécules d’eau beaucoup plus polaires, qui ont donc une grande
affinité pour les sites d’adsorption des surfaces argileuses.

34
II.3.1.3. Le pH
D’une manière générale, une diminution des quantités retenues de pesticides ionisables est
observée quand le pH augmente. Ainsi, pour les pesticides à caractère acide, leur dissociation
en anions avec l’augmentation du pH résulte en une réduction de leur rétention par les sols
[33, 70,43].

II.3.1.4. Autres facteurs


Les Oxydes de fer et d’aluminium qui retiennent de façon significative les pesticides polaires
et ionisés, mais très faiblement les molécules non ionisées [34, 31,43].
Les cations métalliques dans le sol peuvent influencer la rétention des pesticides [35].
D’autres facteurs pédoclimatiques, comme l’état d’humidité du sol, peuvent influencer de
différentes manières l’adsorption des produits phytosanitaires [36,46].
La température : lorsque la température augmente, le pesticide devient plus soluble et il est
par conséquent moins retenu par le sol [36,43].

II.3.2. Facteurs liés aux propriétés des pesticides


La structure moléculaire du pesticide joue un rôle important dans la détermination de sa
réactivité chimique et de ses interactions avec les surfaces adsorbantes du sol.
La présence de groupements chimiques fonctionnels donnés se traduit par des propriétés
comme l’ionisabilité, la polarité ou encore la solubilité. Le caractère hydrophobe, lui, est
conditionné par la présence de groupements aliphatiques et aromatiques [10].
L’ionisation des pesticides est un facteur important car elle détermine la charge portée par les
molécules.
De façon générale, la plupart des sols présentent une affinité plus grande pour les pesticides
cationiques que pour les pesticides anioniques, étant donné que les surfaces adsorbantes
(argiles et MO) sont généralement chargées négativement [10,37].
En plus du caractère ionique, deux caractéristiques d’un pesticide sont généralement corrélées
à son adsorption par le sol :
- la solubilité dans l’eau (Sw)
- le coefficient de partage octanol/eau (Kow) qui traduit le caractère hydrophobe ou
hydrophile de la molécule.

35
De nombreuses études visent, à des fins prédictives, à établir des relations entre la capacité de
rétention du sol et ces deux caractéristiques. Il a été montré que l’adsorption des pesticides
non polaires est une fonction croissante de Kow et décroissante de Sw ; autrement dit, plus le
pesticide est hydrophobe plus il est retenu par le sol, et plus il est soluble moins il est adsorbé
[38, 39 ,40].

36
Chapitre III

ANALYSE DES PESTICIDES

37
III.1. Introduction
La description du devenir des pesticides et de leurs produits de dégradation dans
l’environnement nécessite leur identification et leur dosage dans les sols et les eaux. A cette
fin, il faut mettre tout un ensemble de techniques qui permettent d’obtenir les informations
recherchées à partir d’échantillons prélevés dans les divers milieux où les pesticides peuvent
être présents [10].
L’analyse des pesticides comprend quatre étapes :
 L’échantillonnage
 Le stockage
 L’extraction
 Le dosage
III.2. l’échantillonnage
Cette opération est d’une importance capitale étant donné les variabilités spatiale et
temporelle des milieux naturels, tant que pour les eaux que pour les sols. La signification des
résultats des analyses chimiques et leur utilisation dépendent beaucoup au point que des
dosages corrects effectués à la suite d’un mauvais échantillonnage sont dénués de tout intérêt.
Les concentrations des pesticides dans les sols et les eaux sont en général très petites, la
conséquence est qu’il faut apporter un soin particulier au prélèvement des échantillons pour
éviter des pertes de pesticides et leurs contaminations par d’autres composés [10].

III.3. Le stockage
- les échantillons doivent être stockés à une température donnée le plus tôt possible
après le prélèvement afin d’évité tut évolution chimique ou biochimique.
- Le stockage doit être réalisé dans des récipients inertes, le verre et le téflon sont
souvent utilisés.
- Les échantillons doivent être conservés a l’abri de la lumière.
- La durée du stockage doit être la plus courte possible.
Catégories de pesticides Durée maximum de conservation
7jours avant extraction
Organochlorés
40 jours après extraction
14 jours avant extraction
Organophosphorés
28 jours après extraction
Pesticides polaires 28 jours

38
Tableau 8 : exemple de conservation des échantillons [10]
III.4. L’extraction
L'extraction d'un composé d’un échantillon se compose de plusieurs étapes :
- la solvatation du composé par le solvant d'extraction
- la désorption de la surface de la matrice
- et, enfin, le transport du composé dans le liquide d’extraction.
Chacune de ces étapes est d'une grande importance lorsque l'analyste cherche à la
conception d'un protocole expérimental pour l'extraction de pesticides du sol [20].
Il est nécessaire de tenir compte des éléments suivants :
 les molécules doivent être extraites de leur matrice.
 les pesticides sont à l’état de traces : il faut donc les concentrer.
 un grand nombre de pesticides ont un caractère hydrophobe et sont capables de
s’accumuler sur des supports organiques, ou sur des oxydes minéraux métalliques,
ce qui soustrait une partie des produits à analyser [9].
 les produits de dégradation des pesticides sont innombrables ; il est donc
extrêmement difficile de les évaluer.

III.4.1. Extraction des pesticides à partir des sols


L’extraction consiste à extraire les pesticides du sol par un solvant approprié. Le choix du
solvant dépend de la polarité des molécules à extraire.
Pour les pesticides organochlorés on utilise le plus souvent l’hexane, le benzène ou ses
dérivés. Le méthanol et l’acétate d’éthyle peuvent être utilisés pour les composés polaires.
Des dispositifs d’extraction des pesticides des sols sont déjà connus :
 Agüera et al. 2003 décrivaient une méthode d’extraction du triclosan et du biphénylol
à partir des sédiments marins en vue de leur analyse chromatographique grâce un
dispositif connu [4].
OH
 Cl
OH

Cl
Cl
Biphenylol
Triclosan

39
 L’appareil de Soxhlet est très utilisé pour les extractions des sols surtout leur nouvelle
génération. L’agitation mécanique et la sonication (ultra sons) sont des techniques
d’extraction d’usage courant.
 Gatidou et al., (2004) extraient le diuron et ses métabolites dont la 3,4 dichloroaniline
des sédiments marins par le méthanol aux ultrasons [4].
 NH2

H
Cl N N

Cl O
Cl Diuron
Cl 3,4dichloroaniline

Le dosage des pesticides dans les sols dépend de la sélectivité de la méthode d’extraction mise
en œuvre.
III.4.1.1. L’extraction aux micro-ondes (MAE)
La MAE utilise l'énergie micro-ondes, qui est un rayonnement non-ionisant qui provoque le
mouvement moléculaire par la migration des ions et la rotation des dipôles, mais n'induit pas
de modifications de la structure moléculaire.
La première utilisation du MAE a été initiée en utilisant un four micro-ondes domestique [21].
L'échantillon du sol est introduit dans un réacteur en polytétrafluoroéthylène (PTFE).On
ajoute les solvants d’extraction puis on ferme et on irradie pendant quelques minutes à une
énergie donnée [22].
Dean et collaborateurs ont comparé l’extraction au Soxhlet avec l’extraction au MAE pour 16
hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) dans des sols hautement contaminés. Il a été
constaté que l’extraction MAE donne des résultats plus efficaces [22].

III.4.1.2. L’extraction au Soxhlet (SXE)


Le Soxhlet permet le traitement des solides de toutes tailles avec des solvants en phase
liquide. Cette technique permet des rendements satisfaisants.
La matrice solide est introduite dans une cartouche de cellulose fixée sur un réservoir de
solvant qui est surmonté d’un réfrigérant. Le solvant chauffé est vaporisé puis condensé au
niveau du réservoir et reste en contact avec le solide, quand le volume du solvant condensé
du réservoir atteint un certain niveau, le solvant repart dans le chauffe ballon par phénomène
de siphon pour être à nouveau décondensé tout en entrainant les composés d’intérêt dans le
ballon où ils seront concentrés après plusieurs cycles d’extraction.

40
Dans une étude, Saim et Collaborateurs ont comparé l'extraction au Soxhlet avec MAE pour
l'extraction des pesticides à partir d'échantillons de sols contaminés.
Les résultats ont montré que les
le plus hauts recouvrements de pesticides individuels ont été
obtenus par extraction au Soxhlet [23].
Ce résultat nous conforte dans l’utilisation du Soxhlet pour notre travail.

1 Agitateur magnétique
2 Ballon à col rodé
3 Retour de distillation (tube
d'adduction)
4 Corps en verre
5 Filtre
6 Haut du siphon
7 Sortie du siphon
8 Adaptateur d'expansion
9 Condenseur
10 Entrée de l'eau de
refroidissement
11 Sortie de l'eau de
refroidissement

Figure 6. : Schéma d’un appareil Soxhlet

III.4.2. Extraction de pesticides à partir de l’eau


III-4.2.1. Extraction liquide – liquide
La méthode consiste à extraire les pesticides hydrophobes se trouvant dans l’eau par un
solvant approprié et non miscible à l’eau. L’extraction est effectuée sur un volume important
de l’échantillon dans une ampoule à décanter puis le solvant est évaporé et
et le résidu est repris
dans le milieu adéquat pour être analysé. L’utilisation du dichlorométhane comme solvant
d’extraction et souligne que cette méthode est déjà homologuée et normalisée pour le dosage
de 15 pesticides organochlorés et 21 organophosphorés.
organophosphor Extraction du méthyl parathion avec
d’autres pesticides par le dichlorométhane en vue de leur analyse et estimaient que la
température optimale d’extraction était déterminante dans cette extraction. L’éthanol était
utilisé dans les méthodes d’extraction
d’extractio du méthyl parathion. Cependant l’hexane reste d’usage
courant pour extraire une grande partie de produits phytosanitaires [4].

III.4.2.2. La micro extraction en phase solide (SPME)


La micro extraction en phase solide est une nouvelle technique analytique, qui a l’avantage de
la simplicité, des limites plus faible de détection et une bonne reproductibilité. Cette méthode

41
est maintenant largement acceptée comme une technique fiable pour la détermination
quantitative de composés organiques volatils, des hydrocarbures aromatiques
polycycliques (HAP) et certains composés organométalliques dans des échantillons d'eau.

C’est une technique qui consiste en l’immersion d’une fibre de silice fondue imprégnée de la
phase solide dans l’échantillon liquide. Les analytes sont adsorbés sur la fibre, puis se
désorbent dans l’injecteur par voie thermique pour la chromatographie en phase gazeuse ou
par entraînement liquide pour la chromatographie liquide [5].
En outre, la SPME est d'un intérêt croissant dans le domaine de l'analyse des résidus de
pesticides. Elle a été appliquée à la détermination d’organophosphorés et
plusieurs organochlorés et triazines dans des solutions aqueuses [24].
Une méthode a été mise au point pour l’analyse des résidus de pesticides dans l’eau par
SPME/GC. C’est une comparaison entre différentes méthodes d’extraction : SPME, extraction
liquide - liquide, extraction en phase solide. les limites de détection obtenues pour une série
de pesticides par SPME étaient supérieures à celles obtenues par la méthode conventionnelle
d’extraction liquide-liquide (ELL) avec de l’hexane et par extraction en phase solide (SPE)
[5].

III.5. Détermination des pesticides


Selon la nature des pesticides étudiés, deux techniques analytiques de séparation sont
généralement employées pour leur identification et leur quantification, la chromatographie en
phase gazeuse (CPG) et la chromatographie en phase liquide (CPL).
Ces techniques peuvent être couplées à des détecteurs spécifiques ou universels. Ainsi tout en
apportant de la spécificité, le spectromètre de masse a pour intérêt d’être un outil de détection
quasi-universel [9].

III.5.1. Chromatographie en phase gazeuse


Ces dernières décennies, l’utilisation de la chromatographie en phase gazeuse (CPG) a été
prédominante en raison de la puissance de séparation des colonnes capillaires et du choix
possible de différents détecteurs de grande sensibilité [5].
La CPG s’applique aux composés gazeux ou susceptibles d’être vaporisés par chauffage sans
décomposition. Le développement des colonnes capillaires a fortement contribué à
l’augmentation significative du pouvoir de séparation. Cette technique est en général

42
employée pour l’analyse de molécules thermostables, volatiles ou semi-volatiles non ou
moyennement polaire [9].
La substance à analyser est vaporisée après chauffage (jusqu’à 300°C) et ses composants sont
détectés à la sortie de la colonne (L= 20cm, Ø = 0,25 mm). Son principal intérêt est qu’elle
permet de détecter des substances à l’état de traces [25].
Elle est compatible avec de nombreux détecteurs :
- le détecteur à ionisation de flammes (FID) considéré comme le détecteur le moins
sélectif.
- le détecteur thermoïonique (TID) employé pour la détection de pesticides triazine et
organophosphorés.
- Ou encore le détecteur à capture d’électron (ECD) adapté à l’analyse de composés
électronégatifs dont de nombreux pesticides halogénés [9]. La détermination de 26
pesticides a été développée par GC-ECD [26].
Le couplage de la spectrométrie de masse CPG a permis un gain en sensibilité et une grande
spécificité du signal par rapport aux couplages précédemment développés avec d’autre
système de détection.
La CPG/MASS a été utilisé pour la détermination de pesticides organophosphorés et la GC-
ECD pour la détermination des pyréthrénoides et les imidazoles [41].
Hou et al (2004) ont analysé les résidus de pesticides dans le sol par la CPG-SM [42].
Filho et al., en 2010, ont mis au point une méthode d’extraction en phase solide SPME suivi
de GC/mass pour la détermination de résidus de 16 pesticides (organophosphorés, imidazoles,
pyréthrénoides, carbamates, triazoles et tétrazines) dans l’eau [43].
Fur et al ont mis au point une méthode pour la détermination de neuf pyréthrénoïdes par
GC/ECD et GC/MASS. Ils ont obtenu une bonne linéarité entre 0,1 et 2 μg.L-1 et des
coefficients de variation inférieurs à 20% [5].
La GC-ECD a été utilisée pour la détermination de pesticides (organochlorés et
pyréthrénoïdes) dans les fruits et légumes [44].

III.5.2. Chromatographie Liquide Haute Performance (HPLC)


Elle permet le dosage des composés thermolabiles et ioniques. La colonne la plus utilisée est
celle qui contient une phase stationnaire greffée en C18. Ainsi la séparation des composés
repose sur les différences d’affinité et d’interaction d’un composé pour la phase mobile et la
phase stationnaire [9]. Le détecteur UV est très sollicité dans les dosages de routine cependant
le Détecteur à barrette Diode (DAD) offre de grandes possibilités d’identification des

43
composés grâce à sa banque de spectres de référence. De nombreux pesticides de polarité
variée peuvent être efficacement analysés par HCPL à polarité inverse [45].

une méthode d’analyse a été mise en place pour l’analyse de 14 pesticides de la famille des
carbamates avec une HPLC/UV-DAD. Le couplage de HPLC avec la SM reste le plus
performant des détecteurs [46].
Le couplage de la HPLC et la SM permet le dosage d’un éventail de produits et surtout
d’éliminer les interférences de la matrice. Beaucoup de travaux sont de plus en plus cités qui
utilisent ce couplage [47].
La chromatographie liquide est utilisée aussi pour le dosage des pesticides Ainsi l’analyse du
propanil et ses métabolites dans les rejets de la riziculture par la chromatographie en phase
liquide précédée d’une extraction solide [4].

Cl
O

Cl N

Propanil H

44
Chapitre IV

PRODUITS, MATERIELS ET
METHODES

IV.1. Introduction

45
Notre travail consistera à faire une caractérisation physico-chimique suivie d’une extraction
solide-liquide de pesticides à partir de trois différents sols agricoles, et d’une extraction
liquide-liquide d’eau de puits de ces mêmes sols.
Pour cela les caractéristiques des matériels et des produits utilisés tout au long de nos
manipulations sont décrits ci-dessous.

IV.2. Matériels et produits


Un appareil Soxhlet, un évaporateur rotatif, du gaz stérile, des agitateurs magnétiques, de
l’acétate d’éthyle, hexane, dichlorométhane, sulfate de sodium anhydre, eau distillée, papier
filtre et verrerie courante de laboratoire.

IV.3. L’échantillonnage
Nous avons procédé, selon un protocole décrit dans la littérature [62], à un échantillonnage
des sols des communes de (annexe 2):
- Bouyakour (Boutlélis)
- Misserghine
- Ain-Beida
Des échantillons d’eau ont été prélevés aux mêmes endroits que les sols échantillonnés.
L’eau est prélevée à partir de puits suivant un protocole décrit [61].

IV.3.1. Méthode de prélèvement du sol


- A une profondeur de 30 cm, on procède à 20 prélèvements (un
prélèvement=200grs) dans un périmètre d’une superficie de 100 m² (100 x 100).
- On mélange soigneusement les prélèvements et on prend une quantité de 1 kg qui
va servir d’échantillon de sol.
- séchage à l’air de ce prélèvement pendant 24 heures.
- broyage grossier pour réduire les agrégats.
- Tamisage du sol à 2 mm.
- conservation à une température de 4°C dans des flacons en verre teintés.

IV.3.2. Méthode de prélèvement de l’eau de puits


46
- Laisser l’eau coulé pendant 5 minutes pour éliminer toutes les impuretés de la
tuyauterie
- Faire un prélèvement de 2 litres d’eau dans des flacons en verre teinté.
- Conserver à une température de 4°C (l’extraction ne doit pas dépasser 48 h après
l’échantillonnage).

IV.4. La Caractérisation de sols

IV.4.1. Détermination de la Granulométrie par la Méthode du densimètre de


Bouyoucos.
Cette méthode de séparation par sédimentation est souvent utilisée pour séparer les particules
dont les dimensions sont comprises entre 2 µm et 50 µm.
Le principe consiste à laisser sédimenter les particules dans un récipient, sachant qu’à
température donnée, la vitesse de sédimentation des particules dépend de leur masse.
La concentration de la suspension à une profondeur donnée dans le recipient permet de
déterminer la quantité de particules [10].

a. Mode opératoire [48]:


- Ajouter 10 ml de solution dispersante (hexamétaphosphate de sodium + soude) à 50 g
de sol tamisé à 2 mm et dissous dans 100 ml d’eau.
- Agiter pendant 5 minutes.
- Diluer avec de l’eau distillée jusqu'à 1 litre.
- Agiter pendant 1 minute pour homogénéiser.
- Après 40 secondes, introduire le densimètre et noter la hauteur et la température.
- Après 120 minutes d’attente refaire une mesure identique.

47
b. Mode de calcul des pourcentages des différents constituants des sols [1]:
On utilise pour cela les formules suivantes :

c' + (t'-20).0,36
x = . 100 = % Limon + % Argile
50

c + (t-20).0,36
y = . 100 = % Argile
50

x - y = % Limon
100 - x = % Sable

c = hauteur du densimètre
c' = hauteur du densimètre après 120 mn

t = température de la Solution après 40 s


t' = température de la Solution après 120 mn

IV.4.2. Détermination des Carbonates par la Méthode du Calcimètre de


BERNARD.
Le calcimètre permet de mesurer le volume de CO2 dégagé par l’action d’une solution
d’acide chlorhydrique commerciale concentrée sur le carbonate de calcium (CaCO3) de
l’échantillon de sol.[48]
Le taux de calcaire total est déterminé par attaque du sol à l’acide chlorhydrique. La réaction
provoquée entraine un dégagement de dioxyde de carbone (CO2) provenant de la dissolution
des carbonates de calcium (CaCO3). Une masse connue de carbonate de calcium pur est
traitée de la même manière. Le taux de calcaire du sol est calculé en comparant les volumes
de CO2 dégagés par le carbonate de calcium pur et par l’échantillon de sol.
a. Mode opératoire [48] :
 Mettre 2 g de sol dans un erlen meyer.
 Introduire, dans l’erlen, un petit tube à essai contenant 10 ml de HCl, sans
renverser le liquide.
 Boucher le ballon et verser l'acide sur l’échantillon.
 Mesurer le volume de CO2 dégagé.

b. Mode de Calcul des Pourcentages des Carbonates [48]:


On utilse pour cela la formule suivante :

48
V1 x P2
C = . 100
V2 x P1

P1 = Poids du Sol

P2 = Poids du Carbonate de Calcium (blanc)

V1 = Volume de CO2 dégagé par l'échantillon

V2 = Volume de CO2 dégagé par le Carbonate de Calcium

IV.4.3. Détermination de la Capacité d’échange Cationique du Sol par la


Méthode de Mehlich.
Le principe de cette méthode est l’échange des cations par le chlorure de baryum tamponné à
pH 8.1 par la triéthanolamine [48].
Après avoir été saturé par du baryum et de la triéthanolamine N(CH2CH2OH))3 (solution
d’échange A), l’échantillon est traité par une quantité connue de sulfate de magnésium
(solution d’échange B). La totalité du baryum adsorbé ou en solution précipite et les sites
échangeables sont occupés par Mg++. L’excès de magnésium est alors mesuré. [49]
a. Mode opératoire [48] :
 Mettre 2 g de sol dans un tube à centrifuger de 50 ml
 Ajouter 25 ml de solution d’échange A (BaCl2 0,5 N, triéthanolamine 0,2 N).
 Centrifuger à 3000 tr/mn pendant 5 minutes.
 Récupérer le surnageant pour la détermination de l'acidité d’échange.
 Ajouter au résidu solide 25 ml de solution d’échange B (MgSO4 0,1 N).
 Centrifuger à 3000 tr/mn pendant 5 minutes.
 Verser 10 ml de surnageant dans un erlen meyer de 250 ml puis diluer avec de
l’eau distillée jusqu’à 100 ml.
 Prélever 10 ml de solution d’échange B et la placer dans un autre erlen meyer de
250 ml et diluer avec de l’eau distillée jusqu’à 100 ml (blanc).
 Ajouter dans chaque erlen meyer 10 ml de solution tampon et 6 gouttes de Noir
Erichrome T (NET = Indicateur Coloré).
 Doser les deux solutions avec une solution d’acide éthylène diamine tétra-acétique
(EDTA) 0.05 N. Il y aapparition d’une coloration bleue.

49
b. Mode de calcul de la Capacité d’Echange Cationique
en milliéquivalents pour 100 g de sol.

On utilse pour cela la formule suivante [48] :

(M-N) 0,05 .2,5 100


C=
P

M = volume d’EDTA utilisé dans l'évaluation de


solution d’échange B
N = volume d’EDTA utilisé dans l'évaluation du
surnageant.
P = poids en grammes de l'échantillon.
0.05= normalité de l’EDTA
2.5= facteur de dilution

IV.4.4. Détermination de l'Acidité d’Echange d’un sol


Le calcul de l'acidité d'échange d'un sol est généralement effectué par la Méthode de
Mehlich qui repose sur l'extraction de l’acidité (H+) du sol par un traitement avec une solution
de chlorure de baryum et de triéthanolamine. Le surnageant est ensuite après centrifugation
avec une solution d’acide chlorydrique HCl 0,1 N. [48]
a. Mode opératoire [48] :
 Après centrifugation du sol avec la solution d’échange A (détermination de la
capacité d’échange cationique), prendre 10 ml du surnageant dans un Erlen meyer
de 250 ml.
 Ajouter 4 gouttes de Vert de Bromocrésol et 6 gouttes de Rouge de Méthyl.
 Doser avec du HCl 0.1N jusqu'à l’apparition d’une couleur rose.
 Répéter le processus avec 10 ml de solution d’échange A (blanc).

b. Mode de Calcul de l‘Acide d’Echange en méq pour 100 g de sol:

On utilse pour cela la formule suivante : [48]

(Q-R) 0,1 .2,5 xf


H= 100
P

Q = Volume de HCl utilisé dans l'évaluation de solution


d’échange A
R = Volume du HCL utilisés dans l'évaluation du
surnageant.
P = Poids en grammes de l'échantillon.
f = Facteur de dissolution du HCl 0.1N
0 ,1= Normalité de HCl
2 ,5= Facteur de dilution

50
IV.4.5. Détermination du pH
Les mesures de pH des échantillons ont été faites à la fois dans l'eau et dans une solution de
KCl 1N dans le rapport de 1 / 2.5. [48]

a. Mode opératoire [48] :


Détermination du pH du sol par la relation sol/eau= 1/2,5.
 Diluer dans un bécher de 100 ml, 20 g de sol avec 50 ml d’eau distillée.
 Agiter pendant 10 minutes.
 Introduire l’électrode du pH-mètre dans la solution.
 Après stabilisation du pH, le noter.

Détermination du pH du sol par la relation sol/KCl 1N= 1/2,5


 Diluer dans un bécher de 100 ml, 20 g de sol avec 50 ml de solution de KCl 1N.
 Agiter pendant une demi-heure.
 Introduire l’électrode du pH-mètre dans la solution.
 Après stabilisation du pH, le noter.
IV.4.6. détermination de la Matière organique par la methode Walkley-Black
La méthode Walkley-Black repose sur le principe que le bichromate de potassium oxyde le
carbone contenu dans le sol.
Le bichromate de potassium change de couleur selon la quantité de produits réduits et ce
changement de couleur peut être comparé à la quantité de carbone organique présent dans le
sol. [48].
Le carbone organique est dosé après traitement du sol par un oxydant puissant, le bichromate
de potassium en milieu sulfurique. Les ions bichromates (Cr6+) de couleur orange au départ,
deviennent vert-bleu (Cr3+) suite à l’oxydation de la fraction organique [13].

a. Mode opératoire [48] :


 Mettre 2 g de sol dans un erlen meyer avec 10 ml de bichromate de potassium 1N.
 Agiter, puis ajouter 20 ml d’acide sulfurique concentré, agiter de nouveau et laisser
reposer pendant 30 minutes.
 Entre temps, verser 10 ml de bichromate de potassium 1N dans un erlen meyer et 20
ml d’acide sulfurique concentré.

51
 Agiter pendant 30 secondes et laisser reposer pendant 30 minutes.
 Ajouter au deux solutions 200 ml d’eau distillée et 10 ml d’acide phosphorique à 85%,
refroidir en agitant sous un jet d’eau.
 Ajouter 1 ml de diphénylamine au deux solutions.
 Doser les deux solutions par du sulfate d’ammonium ferreux 0,5 N jusqu’à
l’apparition d’une couleur verte.

b. Mode de Calcul du Pourcentage de la Matière Organique :

On utilse pour cela la formule suivante :

0.003x100
c=[(V1N1)-(V2 x Ns x F)]x
P

V1 = Volume du dichromate.
N1 = Normalité du dichromate.
V2 = Volume du sulfate d’ammonium ferreux.
NS = Normalité du sulfate d’ammonium ferreux.
F = Facteur de la solution du sulfate d’ammonium ferreux
P = Poids de l’échantillon de sol.
0.003 est le poids du carbone en milliéquivalents.

Calcul du pourcentage de la matière organique facilement oxydable MOf et de la matière


organique totale MOt [48] :

MOf = C x 1.72

MOt = MOf x 1/0.77

IV.4.7. Détermination du taux d’humidité


L’humidité résiduelle W est définie comme la masse perdue après séchage à 103°c d’un
échantillon dont la masse est constante à 40°c. Sa mesure permet de déterminer la masse
seche d’un echantillon de sol. La méthode de détermination est normalisée par AFNOR(X31-
102).
a. Mode opératoire

Le principe de la mesure est le séchage à l’étuve a 103°C d’une masse donnée de l’échantillon
de sol préparé pour l’analyse, jusqu’à masse constante. L’humidité résiduelle W est exprimée
en pourcentage massique.

52
Mode de Calcul du taux d’humidité
On utilse pour cela la formule suivante :

W= [(EH-ES)/EH]*100

EH : poids d’échantillon humide


ES : poids d’échantillon sec

IV.5. Méthode d’extraction


IV.5.1. Extraction de pesticides à partir de sol
L'extraction se fait dans un Soxhlet [22] :

 peser 10 grammes de sol dans un papier filtre (fermer de sorte que le sol ne déborde
pas). On place de la gaze stérilisée sur le dessus du Soxhlet.
 ajouter au ballon 150 ml d’acetone (pour extraire la deltamethrine) ou le
dichlorométhane( pour extraire le méthyl Parathion).
 laisser au reflux pendant 6 à 10 heures
 évaporer à sec dans un évaporateur rotatif.
 ajouter 1 ml d'acétate d'éthyle pour analyse GC/MASS de pesticides ou MeOH 1ml
pour analyser les pesticides par HPLC.
Chaque expérience a été effectuée deux fois.

53
IV.5.2. Extraction de pesticides à partir de l’eau
Nous nous sommes proposé d’appliquer le protocole expérimental ci dessous, méthode
officielle d’extraction liquide-liquide utilisée dans l’Union Européenne [5] :

Echantillon de 500 ml d'eau à analyser

50 ml de Solvant

Agitation pendant 20 mn

Dégazage et récupération de la phase organique

25 ml de Solvant

Agitation pendant 20 mn

Dégazage et récupération de la phase organique

25 ml de Solvant

Agitation pendant 20 mn

Dégazage et récupération de la phase organique

Déshydratation par Na2SO4 anhydre

Agitation pendant 20 mn

Evaporation à 28°C sous un faible courant


d'air jusqu'à moins de 0,5 ml

Ajustement du Volume final


à 0,5 ml par l'Hexane

Dosage par CPG ou HPLC

Figure 7. Protocole expérimentale de la méthode


Officielle d’extraction liquide- liquide [5]

54
Chapitre V

RESULTATS ET DISCUSSIONS

55
V.1. Enquête
V.1.1. Introduction
Dans le but de faire un choix sur les molécules de pesticides à étudier, nous avons dans un
premier temps décidé de mener une enquête auprès des utilisateurs à savoir les agriculteurs,
les importateurs et les services étatiques de protection des végétaux.

V.1.2. Enquête proprement dite.


Elle a été menée auprès de 10 agriculteurs de la région ouest (Oran, Mostaganem, Tlemcen).
Le questionnaire, dont le modèle suit, a été adopté pour finaliser ce travail. Les données
recueillies sont annexées à la fin du Chapitre V.

Figure 8. Fiche de renseignement de l’agriculteur

56
V.1.3. Résultats de l’Enquête.

Notre étude montre que les cultures les plus importantes dans la Région Ouest, sont les
céréales, l’arboriculture et les cultures maraichères. On note une augmentation des volumes
de cultures d’année en année.

cultures pepins culture rustique oliviers viticultures


et noyauxagrumes et figuiers 4% 3%
7% 2% 1%

cultures
maraichères
17% cereales et
jachére
60%

legumes sec et
cultures
fourragéres
6%

Figure 9.. Répartition des cultures dans la région d’Oran.

D’après des informations recueillies auprès des services de l’Institut National de la Protection
des Végétaux (INPV),
INPV), les pesticides les plus utilisés au niveau de la wilaya d’Oran sont
représentés dans le tableau ci-dessous
dessous :

CULTURE PESTICIDES
Arboriculture Sulfate de cuivre, Lambdacyhalothrine,
ambdacyhalothrine, Deltamethrine,
(oliviers, agrumes, arbres Moncozeb, Cypermethrine, Alphacypermethrine,
fruitiers à pépins et à noyaux) Methidathion, Méthyl Parathion, Pyrimicarbe
yrimicarbe,
Pymetrozine, Methomyl,Thiamethoxam.
Cultures maraichères Deltamethrine, Lambdacyhalothrine, Mé
Méthyl Parathion,
Abamectine, Cymoxanil-Moncozebe,
oncozebe, Famoxate,
Indoxacarb, Methomyl,Soufre,, Cyfluthrine, Pyrimicrabe,
Cypermethrine.
Culture céréaliers Triadimenol,Propiconazole, Bentazone,
entazone, Pyraflufen
Ethyl.
viticulture Omite,Methidathion,Soufre,Penconazole,
enconazole,Thiamethoxam.

Tableau 9.. Pesticides utilisés en cultures dans la région d’Oran.

57
Les formulaires remplis auprès de nos dix agriculteurs nous permettent d’affirmer que :
1. La durée de l’épandage ainsi que la quantité du pesticide dépendent de la surface de la
zone à traiter. En général, l’épandage est réalisé à l’aide de pulvérisateurs
manuellement pour les superficies allant jusqu’à 10 hectare et mécaniquement pour les
superficies supérieures.

2. L’ensemble des agriculteurs prennent l’avis d’agronomes pour le traitement des


maladies de leurs cultures.

3. Les pesticides sont achetés chez des revendeurs particuliers. La Deltaméthrine et le


Lambdacyhalothrine est fournie gratuitement par l’INPV.

4. Le stockage des produits chez les agriculteurs se fait sans observer des règles de
sécurité particulières, dans des hangars à la portée de tout le monde.

5. 9/10 ne prennent pas de douche après l’épandage, 6/10 ne se lavent pas les mains et
8/10 ne mettent pas de gang lors de la préparation et l’épandage du pesticides et la
totalité ne mettent pas de tenue adéquate.

6. D’une manière générale, les pesticides utilisés sont très souvent périmés et leurs
emballages ne sont pas détruits. Ils sont souvent délaissés dans un coin ou jetés avec
les déchets ménagers.

- Missions de l’Institut National de Protection des Végétaux (INPV)

C’est un établissement public à caractère administratif, sous tutelle du Ministère de


l’Agriculture. Il a été créé en février 1975. Ses statuts ont fait l’objet de réaménagements en
1993 et en 2000. Son siège est situé à Hacen Badi, El-Harrach (Alger). La station régionale
d’Oran est située à Misserghine et s’occupe des deux Wilayas d’Oran et d’Aïn Témouchent.

La mission de L’INPV est de conseiller et assister les agriculteurs dans la conduite


phytosanitaire de leurs exploitations agricoles par :
- La mise en place et le fonctionnement du dispositif de surveillance phytosanitaire qui
s’étend sur l’ensemble du territoire national pour la collecte des données notamment
les observations biologiques du bio agresseur et les données météorologiques.
58
- L’élaboration et la diffusion de l’information préventive en direction des agriculteurs
sous forme de bulletins d’avertissement agricole pour une intervention efficace et
raisonnée (annexe) ;
- L’assistance technique des agriculteurs par des campagnes agricoles pour les informer,
les former et les sensibiliser dans le domaine de la protection des végétaux.
- La préparation et la participation aux manifestations scientifiques et agricoles.
- La Conception et la diffusion des supports écrits et audiovisuels de vulgarisation en
direction des agriculteurs et cadres du secteur pour leur faciliter la reconnaissance des
bio agresseurs d’importance économique et les moyens de lutte qui leurs sont
préconisés.
- L’INPV est perçue comme un élément nécessaire pour diagnostiquer et traiter les
différentes maladies et ravageurs.
- En 2004, l’INPV a importé une quantité de 4 millions de litres d’un pyréthrinoïde
(lambdacyhalotrine), dont une importante quantité a été utilisée pour la lutte contre le
criquet pèlerin. Une partie a été distribuée gratuitement aux agriculteurs et une autre
partie a été cédée aux Pays du Sahel pour aider à la lutte anti acridienne.

Remarque :
Il arrive souvent que personnes privées (ingénieurs agronomes ou autres) conseillent certains
agriculteurs sur les traitements ; ceci entrainent que des données statistiques échappent à
l’INPV.

V.2. Choix de la zone d’études


Notre étude a porté sur trois sites qui se trouvent sur les territoires géographiques des
communes de Misserghin, Boutlélis et Ain Beïda.
Sur le plan météorologique, on note que ces sites présentent les caractéristiques suivantes :
- faible pluviométrie (10 - 70 mm/an)
- climat méditerranéen avec des températures moyennes de l’ordre de 22°C qui sont
généralement élevées en été.
- les vents sont de directions et de vitesses différentes selon les saisons de l’année
- une humidité variante entre 57% et 87% par an.

59
Les deux communes de Boutlélis et Misserghin sont connues pour les cultures des :
- oliviers
- agrumes
- cultures maraichères en hiver (choux fleur, fèves, tomates, pomme de terre, poivrons ainsi
que le melon en été.

Il faut signaler que toutes ces cultures


culture consomment de grandes quantités d’
d’insecticides et de
fongicides.

V.3. Choix des pesticides à étudier


A l’issue de cette enquête,
enquête notre choix d’étude s’est porté sur deux pesticides, la
Deltamethrine et le Méthyl Parathion qui sont utilisés en grandes quantitéss pour leur efficacité
et souvent parce qu’ils sont distribués gratuitement par l’INPV, exemple de la Deltamé
Deltaméthrine.

Deltaméthrine Méthyle Parathion

Structure

Nom UIPAC (1R,3R)-3-(2,2-dibromovinyl)-2,2- O,O-diméthyl O-4-nitrophényl


nitrophényl
diméthyl-cyclopropanecarboxylate de phosphorothiate
(S)-α-cyano-3-phénoxybenzyle .
Nom Commercial DECIS, alphythrine, deltacal Methyl paratox
Type de pesticide Insecticide Insecticide
Famille Chimique Pyréthrinoïde Organophosphoré
Apparence Solide blanc inodore solide blanc, odeur
caractéristique
Formule brute C22H19Br2NO3 C8H10NO5PS [Isomères]
Masse molaire 505.2 g∙mol-1 mol-1
263,207 ± 0,014 g·mol
T° fusion 100-102 °c 35 à 38 °C1
T° ebullition décomposition à partir de 270°c 154 °C à 1,3 mbar.
>120 °C explosion
densité 0,5 g/cm³ 1,358 g/cm3 à 20°c/40°c
Tension de vapeur à 1,24 10-8 à 2.10-6 Pa 1.3 10-3 Pa
25°C
Hydrolyse à pH 7 stable, stable
Solubilité dans l’eau 0.25 µg/l, 0,055 g·l-11
Solubilité dans solvant 500 g/l Ethanol, chloroforme, solvant
organique aliphatique
Koc 15700 cm³/g.
Durée de demi-vie 30 jours 175 jours
Kow (LogP) 5.43
CL50 sur poissons 5E-04 mg/l, 6-25 mg/l
Dégradation dans le sol 21-25aerobic
(jours) 31-36 anaerobic
DT50(typique)
DJA 0.05mg.kg-1.j-1 0.02mg.kg-1.j-1

Tableau 10 : Caractéristiques physico-chimiques


physico de la Deltaméthrine et du méthyl parathion [72,73]

60
V.3.1.La Deltaméthrine [73]

a. La Deltaméthrine est un pyréthrinoïde de synthèse mis au point en 1974 et est


utilisée principalement comme insecticide et répulsif pour les insectes ou en raison de
ses propriétés neurotoxiques. La Deltaméthrine est un insecticide non systémique à
action rapide par contact et ingestion.
b. Toxicité de la Deltaméthrine :
Elle est répertoriée en classe II par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et par
l’Agence de Protection de l’Environnement (EPA, USA) et dans la liste noire par la
Convention de Stockolm (Green Peace).
Elle est très toxique pour les poissons et pour les abeilles.
c. Dégradation de la Deltaméthrine dans le sol.

Elle est facilement et rapidement dégradée dans le sol.


La demi-vie du composé dépend de la nature du sol ainsi que de la température.

Br
O
Br O HO2 C O
O CN Deltaméthrine

Br
O
Br O OHC O
O CONH 2

Br
O
Br O HOH 2 C O

O COOH

OH

Br
HO2 C O
Br CO2 H

HO2 C O
OH

Figure 10 : Schéma de la Dégradation de la Deltaméthrine

61
La dégradation de la Deltaméthrine se fait par deux voies principales: l'hydrolyse
de la liaison ester pour donner l'acide cis-3-(2,2-dibromo-vinyl)-2,2-dimethylcyclo-
propanecarboxylic (Br2CA) et 3-phénoxybenzoïque(PBacid); et l'hydrolyse du groupe cyano
pour donner le premier amide, et par la suite de l'acide carboxylique (DCOOH).
L'acide 3-phénoxybenzoïque (PBacid) a été identifié comme étant le principal produit de
dégradation résultant de hydrolyse de la liaison ester.
Ce produit a en outre été dégradés à la fois acide 3 - (2-hydroxyphénoxy)-benzoïque (2-OH-
PBacid) et acide 3 - (4hydroxyphénoxy)benzoique (4-OH-PBAcid).[72]

d. Mobilité de la Deltaméthrine dans le sol.


Utilisant trois différentes textures de sol (argile limoneuse, limon argileux, sable limoneux),
Kaufman et al. ont montré que la Deltaméthrine est pratiquement immobile dans les colonnes
de sol [72].
Zone (couche) de Pourcentage
présence du produit %
0 – 2.5 cm 96 - 97
2.5 – 5.1 cm 1.3

Tableau 11 : Deltaméthrine adsorbée en colonne de sol

La chromatographie sur couche mince des sols (CCM du sol) a également été utilisée pour
évaluer la mobilité de la Deltaméthrine. Selon le système de classification des pesticides de
mobilité développés par Helling & Turner [73], la deltaméthrine est classée comme composé
à faible mobilité à immobile dans les sols.

V.3.2. Le Méthyl Parathion[75]


a. Le méthyl parathion est un insecticide organophosphoré très utilisé aussi bien dans la
lutte anti-acridienne que dans les cultures maraichères. Le méthyl parathion a été à
l’origine, développé par la compagnie allemande de pesticide Bayer. C’est un
pesticide non systématique qui tue des parasites en agissant en tant que poison
d’estomac. Le méthyle parathion est généralement appliqué en pulvérisation,
principalement comme formulation émulsifiable de concentré. Les taux recommandés
d’application sont 15- 25 g de substance active par 100 litres. Le méthyl parathion fait
partie de la dirty dozen (sale douzaine), douzaine de polluants majeurs à l'échelle
mondiale, selon la Convention de Rotterdam.

62
Figure 11 : Synthèse du Méthyl Parathion

b. Toxicité du méthyle parathion


L’organisation mondiale de la santé (OMS) classifie le methyl parathion comme pesticide
extrêmement dangereux. il est fortement toxique par inhalation et ingestion, et modérément
toxique par adsorption cutanée (il est également aisément absorbé par la peau) il se repend
rapidement dans les tissus de l’organisme, les concentrations maximales dans les divers
organes ont été observé une à deux heures après le traitement.
Comme bien d’autres organophosphorés, le méthyl parathion est inhibiteur du cholinestérase.
Suite à une intoxication la mort peut être provoquée par l’échec respiratoire ou un arrêt
cardiaque [75].
Le méthyl parathion a une demi-vie dans l’eau de 175 jours et de 10 à 60 jours dans un sol. Le
taux de dégradation augmente avec la température et l’exposition à la lumière du soleil.
Cependant on pense que si de grandes concentrations atteignent le sol, la dégradation se
produira seulement après quelques années. L’agence de protection de l’environnement (EPA)
américaine a pu détecter du paranitrophénol, un métabolite du MP dans les eaux de puits à des
profondeurs importantes.

Figure 12: dégradation du Méthyl Parathion

63
V.4. Etudes des sols et des phénomènes d’adsorption des pesticides sur eux.

V.4.1. Zone de prélèvement des échantillons. (AnnexeII)

 Site de Bouyakour (E1) :

Le sol étudié est à 2 km de la route nationale (Oran-Tlemcen), côté Sud en direction de la


grande Sebkha.
La culture principale de ce site est l’artichaut. Elle reçoit une irrigation au goute à goute à
partir de puits.
Les pesticides les plus utilisés sont la deltaméthrine et le méthyl parathion, insecticides
utilisés contre le puceron qui est le principal ravageur.
Les fongicides tel que le sulfate de cuivre utilisé contre le mildiou et l’oïdium sont
relativement moins utilisés.

 Site de Misserghin (E2) :


Le sol étudié est à 500 m de la route nationale (Oran –Tlemcen), côté nord.
On produit principalement des cultures maraichères (tomate, poivrons, pomme de terre, etc).
On note la présence d’amandiers centenaires.
Les insecticides les plus utilisés sont la deltamethrine et le methyl parathion. comme
fongicides, on utilise le moncozebe ainsi que le cuivre ou le soufre à 98%. L’irrigation se fait
également au goute à goute.

 Site Aïn Beïda (E3) :


Le sol concerné se situe à 2km de l’hôpital militaire d’Oran, côté Ouest.
L’exploitation agricole produit différentes cultures maraichères et arboricoles.
Différents pesticides sont utilisés : delthamétrine, lambdacyhalothrin, cuivre, abamectine,
chlorpyriphos, méthyl parathion, soufre, moncozebe, probinebe.
Les plus utilisés sont la deltaméthrine, l’abamectine, le méthyl parathion et le cuivre.
L’irrigation se fait également au goute à goute.

64
Figure 13 : sites de prélèvements des différents échantillons de sol : E1, E2 et E3.

V.4.2. Prélèvements
Tous les échantillons ont été prélevés dans des flacons en verre teinté de 2.5 litres aussi bien
pour les sols que pour les eaux de puits.
Ils ont été conservés dans l’obscurité à 4°C.
L’eau de puits est aspirée à la surface à l’aide de pompes ; les échantillons sont recueillis à
partir des conduites alimentées par ces pompes.

65
V.4.3. Caractérisation de sol

Les travaux sur la caractérisation des sols nous ont permis d’élaborer le tableau suivant où
sont les différents paramètres des sols étudiés.

Echantillon E1 (Bouyakour) E2 (Misserghin) E3 (Aïn Beïda)

% Limon 36,26 16,00 24,27

% Sable 33,12 65,12 55,12

% Argile 30,52 18,88 20,16

Texture Limono-argileux Limono-sableux Limono-argilo-sableux

% MOT* 2,28 2,18 1,38

pH sol/eau 8,27 8,73 8,17

pH sol/KCl 7,83 7,95 7,17

CEC** - - 22,06
(meq/100g de
sol)

AE*** - - 3,99
(meq/100g de
sol)

% C**** 0,35 0,28 0,00

Taux 1.95 2.40 3.70


d’humidité

*
: MOT : matière organique totale
**
: CEC : capacité d’échange cationique
***
: AE : acidité d’échange
****
: C : carbonate

Tableau 12 : caractérisation des différents sols E1, E2 et E3.

66
Calvet et al. (2005) [10], ont montré que les fractions de matière organique et d'argile sont les
constituants principaux qui affectent le comportement des pesticides.
En effet, les pesticides cationiques sont mieux adsorbés par les sols riches en minéraux
argileux et défavorisée par la présence de sable en quantité élevée.
Par conséquent, les résultats que nous avons obtenus montrent que le sol E1 (Bouyakour)
comparé aux 2 autres sols, présente une forte concentration en argile avec 30.52% et un
pourcentage en matière organique (2.28 %) ce qui laisse prédire que dans cet endroit les
pesticides seront beaucoup adsorbés et par conséquent nous assisterons à une importante
bioaccumulation dans les produits agricoles.
Dans la suite de notre travail nous nous attèleront à vérifier cela.
On note également que le pourcentage de sable est relativement élevé pour E2 (Misserghin)
et E3 (Aïn Beïda) ce qui laisse supposer qu’il y aura moins d’adsorption sur ces sols et le
passage d’un pourcentage de pesticides plus élevé dans les eaux sous terraines.

85

O 80

35
La position du point O est repérée par trois
coordonnées correspondant au % de sables,
limons et argiles granulométrique.

Figure 14. Triangle des textures de sol

Sur un sol plus ou moins humide, il y a échange entre les molécules d’eau et les molécules de
pesticides sur les sites d’adsorption. Par contre à des taux d’humidité élevés ou à des pH
acides, le pesticide est mieux retenue par le sol. Ce qui pourrait minimiser son infiltration. En
effet, plus le sol est sec, plus cela facilite l’adsorption du pesticides [10].

67
Figure 15.Représentation schématique de l’adsorption de molécules hydrophiles à l’état
dissous sur une surface hydrophile [10].

On note que E3 (Aïn Beïda) possède un taux d’humidité de 3.70 % et un pHsol/eau de 8.17, ce
qui nous laisse prédire que dans ce sol, les pesticides s’adsorbent beaucoup moins, comparé
aux deux autres.
Nos trois sols présentent des pH compris entre 8.17 et 8,27 ; ce sont donc des sols alcalins; ce
qui nous amène à dire que ces trois sols favorisent la rétention des pesticides cationiques et les
empêchent de s’infiltrer en profondeur. Ils resteront en surface et seront retenu par la matière
organique et les carbonates [77].
La capacité d’échange cationique (CEC) de E3 est de 22,06 méq.100g-1alors qu’elle est
négligeable pour les deux autres sols. Ceci veut dire que nous sommes en présence d’un sol
avec un taux de saturation élevée et par conséquent, il sera susceptible de voir les pesticides
entrainés par lixiviation dans les eaux souterraine [78].
D’un autre côté, on peut classer les trois dans la catégorie des sols très peu calcaires, compte
tenu de leur pourcentage de CaCO3 qui varie de 0 à 0.35 [77].

68
V.4.5. Extraction

Dans le but d’identifier et de doser les pesticides présents dans les sols choisis et l’eau des
puits environnants, nous avons réalisé deux types de manipulations sur les échantillons
prélevés :

 Extraction de pesticides à partir des sols : extraction solide-liquide au moyen d’un appareil
Soxhlet. Les solvants utilisés sont respectivement l’acétone pour la Deltaméthrine et le
Dichlorométhane pour le Méthyl Parathion. L’acétate d’éthyle a également été utilisé pour
les deux composés. [22]
 Extraction de pesticides à partir de l’eau : nous avons utilisé une extraction liquide-liquide
utilisée dans l’Union Européenne et reprise par Sebih et al [3]. L’hexane et le
Dichlorométhane ont été utilisés.

Les résultats de cette partie n’ont malheureusement pas encore été obtenus étant donné le
manque de matériels et de standards.

Les travaux seront prochainement finalisés avec l’installation des différents appareils acquis
par notre laboratoire.

69
CONCLUSION

On conclusion, nous pouvons dire que les Pesticides qui représentent un véritable problème
de santé publique dans le Monde et en Algérie.

Il est peut être temps, chez nous, que la population ainsi que les autorités responsables des
différents secteurs utilisateurs, prennent conscience du problème pour le gérer dans le sens
d’une diminution des quantités par l’utilisation d’une agriculture biologique ou semi-
biologique et par le développement durable.

A travers le travail que nous avons abordé, et qu’il faut finir, nous avons montré par les
résultats de l’enquête auprès des utilisateurs qu’aucune précaution n’est prise pour protéger
les hommes et l’environnement. On note même des produits comme le DDT qui est interdit
par l’OMS depuis 1972, le Malathion sont toujours utilisés chez nous avec tous les dangers
que cela représente.

Il faut noter que la multiplication des cancers, des maladies endocriniennes et des maladies
neurologiques (Parkinson, Alzheimer) n’est peut être pas étrangère à cela.

L’adsorption des pesticides, dans les sols agricoles, étant fonction de leurs structures et de la
nature des sols utilisés, il sera nécessaire pour la suite de nos travaux de mettre au point
l’identification et le dosage des produits utilisés par des techniques modernes tel que la
HPLC.

Il faudra aussi faire des études sur le devenir des pesticides dans le sol, c’est la formation des
métabolites mais aussi leurs migrations après lessivage, lixiviation vers les nappes phréatiques
et les eaux de ruissellement.

Ainsi plusieurs perspectives s’ouvrent à nous :

 Phénomènes de bioaccumulation dans les fruits et les légumes


 Dosages des restes de pesticides dans le lait de vache, lait maternel, les viandes, …
 Réaliser des études épidémiologiques en collaboration avec les médecins pour tenter
de chiffrer certaines maladies.

70
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[78] : DENIS BAIZE, Guide des analyses en pédologie: choix, expression, présentation,
interprétation.

74
ANNEXES

75
Annexe I

FICHE DE RENSEIGNEMENT 1.

Date : 14-01-2010 Nom: //


Domaine: // Type de Culture : en plein champs
Commune :Hassi Mameche Culture : précoce (fin novembre)
Wilaya : Mostaganem
Surface traitée : 28 Hectares

PESTICIDES UTILISES
Période
Concentration de la Nom Type de
Culture d’utilisa-tion
Matière active commercial Pesticide
du pesticide

80% Moncozeb Caiman Fongicide Pomme de Fin janvier


4.2%Cymoxanil Curzat.R Fongicide terre
iprovalicarb Melody Duo Fongicide
250g/l.cypermethrine cyperthrine Insecticide Fin fevrier
25g/l.deltamethrine decis Insecticide
22.5 % Famoxate equation pro fongicide
( Famoxadone)
30 % Cymoxanil

1- Depuis quand utilisez-vous ces Pesticides ?


Depuis 10 ans.

2- Quelle quantité de pesticides utilisez-vous ?


Cela dépend de la surface à traiter.

3- Quelle est la durée entre le Traitement et la récolte ?


La récolte est faite de 5 à 15 jours.

4- Comment procédez-vous à l’utilisation du pesticide ?


Par pulvérisateur de 1000 litres c’est un atomiseur tracté.

5- Pensez-vous que les pesticides que vous avez utilisés sont efficaces ?
Les insecticides sont efficace mais les fongicides dépendent de la réapparition des
champignons et cela dépend du changement climatique qui est assez fréquent (montée de T°).

6- Que faites-vous des emballages et des pesticides périmés ?


Les emballage sont conservés ou jeté en poubelle.

7- Comment procédez-vous à votre désinfestation ?


Par une douche. (Utilisations de gangs lors de l’épandage)

76
FICHE DE RENSEIGNEMENT 2.

Date : 20/01/2011 Nom : Fouad


Domaine :BOUAMAMA Type de Culture : En plein champs
Commune :Misserghin Culture : Saison
Wilaya : Oran
Surface traitée : 07 Hectares

PESTICIDES UTILISES
Période
Concentration de la Type de
Nom commercial Culture d’utilisation
Matière active Pesticide
du pesticide

76% sulfate Bouillie fongicide Oliviers Mars- Avril


tetracuivrique Bordelaise/Comac Culture
tricalcique maraichères Octobre-
25g/l.deltamethrine Decis insecticide novembre
Methyl parathion methylparatox insecticide
250g/lcypermethrine cyperthrine insecticide
4 .2% Cymoxanil Curzat.R fongicide
39.75%Oxychlorure
de cuivre.

1- Depuis quand utilisez-vous ces Pesticides ?


Depuis 08 ans.

2- Quelle quantité de pesticides utilisez-vous ?


Cela dépend de la surface à traiter.

3- Quelle est la durée entre le Traitement et la récolte ?


A partir de 10 jours.

4- Comment procédez-vous à l’utilisation du pesticide ?


Par un pulvérisateur manuel de 10litres.

5- Pensez-vous que les pesticides que vous avez utilisés sont efficaces ?
Les insecticides sont efficace mais les fongicides dépendent du changement climatique.

6- Que faites-vous des emballages et des pesticides périmés ?


Les emballages sont conservés dans un hangar.

7- Comment procédez-vous à votre désinfestation ?


En me lavant les mains.

77
FICHE DE RENSEIGNEMENT 3.

Date : 07/06/2010 Nom:Touahria


Domaine : MRAH AEK Type de Culture : en plein champs
Commune : Misserghin Culture : saison
Wilaya : Oran
Surface traitée : 05 Hectares

PESTICIDES UTILISES
Période
Concentration de la Type de
Nom commercial Culture d’utilisa-tion
Matière active Pesticide
du pesticide
76% sulfate Bouillie fongicide Orangers Mars- Avril
tetracuivrique Bordelaise/Comac
tricalcique
25g/l.deltamethrine Decis insecticide juin
Méthyl parathion methylparatox insecticide
250g/lCypermethrine cyperthrine insecticide

1- Depuis quand utilisez-vous ces Pesticides ?


Nous utilisons les pesticides depuis 25 ans mais nous avons arrêté il y’a de cela trois ans,
nous utilisons en ce moment des prédateurs.

2- Quelle quantité de pesticides utilisez-vous ?


Cela dépendait de la surface à traiter.

3- Quelle est la durée entre le Traitement et la récolte ?


A partir de 30 à 90 jours.

4- Comment procédez-vous à l’utilisation du pesticide ?


Par pulvérisateur manuel de 10 litres.

5- Pensez-vous que les pesticides que vous avez utilisés sont efficaces ?
Les fongicides sont mis plusieurs fois.

6- Que faites-vous des emballages et des pesticides périmés ?


Les emballages sont conservés dans un hangar, ou jetés.

7- Comment procédez-vous à votre désinfestation ?


Aucune désinfestation.

78
FICHE DE RENSEIGNEMENT 4.

Date : 08/06/2010 Nom : Sardi


Domaine : KOUDIA BOUDIA Type de Culture : en plein champs
Commune :Boutlélis Culture : saison
Wilaya : Oran
Surface traitée : 04 Hectares

PESTICIDES UTILISES
Période
Concentration de la Matière Type de
Nom commercial Culture d’utilisa-tion du
active Pesticide
pesticide
76% sulfate Bouillie fongicide oliviers Fevrier-mai
tetracuivrique tricalcique bordelaise
25g/l.Deltamethrine Decis insecticide juin
400g/l.Methidathion Ultracid 40 insecticide
250g/l.Cypermethrine Cyperthrine insecticide
50g/l.lambdacyhalothrine karate insecticide

1- Depuis quand utilisez-vous ces Pesticides ?


Nous utilisons les pesticides depuis 30 ans.

2- Quelle quantité de pesticides utilisez-vous ?


Cela dépend de la surface à traiter.

3- Quelle est la durée entre le Traitement et la récolte ?


A partir de 20 à 30 jours.

4- Comment procédez-vous à l’utilisation du pesticide ?


Par pulvérisateur manuelle de 10litres.

5- Pensez-vous que les pesticides que vous avez utilisés sont efficaces ?
Tous les pesticides utilisés sont efficaces.

6- Que faites-vous des emballages et des pesticides périmés ?


Les emballages sont jetés.

7- Comment procédez-vous à votre désinfestation ?


Aucune désinfestation.

79
FICHE DE RENSEIGNEMENT 5.

Date : 05/06/2010 Nom : Mohammed


Domaine : BOUAMAMA Type de Culture : en plein champs
Commune : Misserghin Culture : saison
Wilaya : Oran
Surface traitée : 04 Hectares

PESTICIDES UTILISES
Période
Concentration de la Matière Type de
Nom commercial Culture d’utilisa-tion
active Pesticide
du pesticide
76% sulfate Bouillie fongicide Choux Mars- Avril
tetracuivrique tricalcique Bordelaise/Comac fleurs
25g/l.Deltamethrine Decis insecticide fèves
Methyl Parathion methylparatox insecticide juin
250g/lCypermethrine cyperthrine insecticide
50g/lLambdacyhalothrine kung fu insecticide

1- Depuis quand utilisez-vous ces Pesticides ?


Nous utilisons depuis 15 ans mais depuis deux ans la terre est en jachère.

2- Quelle quantité de pesticides utilisez-vous ?


Cela dépend de la surface à traiter.

3- Quelle est la durée entre le Traitement et la récolte ?


A partir de 3 à 10 jours.

4- Comment procédez-vous à l’utilisation du pesticide ?


Par pulvérisateur manuelle de 10litre.

5- Pensez-vous que les pesticides que vous avez utilisés sont efficaces ?
Tous les pesticides utilisés sont efficaces.

6- Que faites-vous des emballages et des pesticides périmés ?


Les emballages sont jetés.

7- Comment procédez-vous à votre désinfestation ?


Aucune désinfestation.

80
FICHE DE RENSEIGNEMENT 6.

Date : 11/06/2010 Nom://


Domaine : ZIDANE BENAOUDA Type de Culture : En plein champs
Commune :Bousfer Culture : Saison
Wilaya : Oran
Surface traitée : 15 Hectares

PESTICIDES UTILISES
Période
Concentration de la Matière Type de
Nom commercial Culture d’utilisa-tion
active Pesticide
du pesticide
Methyl parathion Methylparatox insecticide Tomate fevrier-Mars-
250g/lTriadimenol Bayfidan insecticide aubergine Avril
200g/l Methomyl Agrinat insecticide
150g/l Indoxacarb Avunt insecticide
98%Soufre Soufre fongicide
50g/l.Lambdacyhalothrine karate insecticide

1- Depuis quand utilisez-vous ces Pesticides ?


Nous utilisons les pesticides depuis 09 ans.

2- Quelle quantité de pesticides utilisez-vous ?


Cela dépend de la surface à traiter.

3- Quelle est la durée entre le Traitement et la récolte ?


A partir de 3 à 15 jours.

4- Comment procédez-vous à l’utilisation du pesticide ?


Par pulvérisateur manuelle de 10litre.

5- Pensez-vous que les pesticides que vous avez utilisés sont efficaces ?
Les fongicides sont efficaces mais concernant la tomate les insecticides sont utilisés plusieurs
fois a cause d’un puceron très résistant.

6- Que faites-vous des emballages et des pesticides périmés ?


Les emballages sont gardés dans un hangar.

7- Comment procédez-vous à votre désinfestation ?


Des fois en me lavant les mains.

81
FICHE DE RENSEIGNEMENT 7.

Date : 05/06/2010 Nom://


Domaine : BOUAMAMA Type de Culture : en plein champs
Commune : Boutlélis Culture : saison
Wilaya : Oran
Surface traitée : 10 Hectares

PESTICIDES UTILISES
Période
Concentration de la Matière Type de
Nom commercial Culture d’utilisa-tion
active Pesticide
du pesticide
Methylparatox Methyl parathion insecticide oliviers
caiman 80%Moncozeb fongicide amandiers Mars- Avril
Decis 25g/l.Deltamethrine insecticide cultures Juin-juillet
Ultracid 40 400g/l.Methidathion insecticide maraichères
Vertimec 18g/l.Abamectine insecticide
karate 25g/l.Lambdacyhalothrine insecticide
soufre 98% soufre fongicide

1- Depuis quand utilisez-vous ces Pesticides ?


Nous utilisons les pesticides depuis 08 ans.

2- Quelle quantité de pesticides utilisez-vous ?


Cela dépend de la surface à traiter.

3- Quelle est la durée entre le Traitement et la récolte ?


A partir de 5 à 15 jours.

4- Comment procédez-vous à l’utilisation du pesticide ?


Par pulvérisateur manuelle de 10 litres.

5- Pensez-vous que les pesticides que vous avez utilisés sont efficaces ?
Tous les pesticides utilisés sont efficaces.

6- Que faites-vous des emballages et des pesticides périmés ?


Les emballages sont jetés.

7- Comment procédez-vous à votre désinfestation ?


Aucune désinfestation.
82
FICHE DE RENSEIGNEMENT 8.

Date : 05/03/2011 Nom : Samir


Domaine : BOUAMAMA Type de Culture : en plein champs
Commune : Misserghin Culture : saison
Wilaya : Oran
Surface traitée : 05 Hectares

PESTICIDES UTILISES
Période
Concentration de la Type de
Nom commercial Culture d’utilisa-tion
Matière active Pesticide
du pesticide
Methyl parathion Methylparatox insecticide amandiers Mars- Avril
80%Moncozeb Caiman fongicide cultures Juillet-aout
iprovalicarb Melody duo insecticide maraichères
25g/lDeltamethrine Decis insecticide
400g/lMethidation Ultracid 40 insecticide
18g/l Abamectine Vertimec insecticide
25g/llambdacyhalothrine karate insecticide
98%soufre soufre fongicide

1- Depuis quand utilisez-vous ces Pesticides ?


Nous utilisons les pesticides depuis 10 ans.

2- Quelle quantité de pesticides utilisez-vous ?


Cela dépend de la surface à traiter.

3- Quelle est la durée entre le Traitement et la récolte ?


A partir de 3 à 15 jours.

4- Comment procédez-vous à l’utilisation du pesticide ?


Par pulvérisateur manuel de 10 litres.

5- Pensez-vous que les pesticides que vous avez utilisés sont efficaces ?
Tous les pesticides utilisés sont efficaces.

6- Que faites-vous des emballages et des pesticides périmés ?


Les emballages sont jetés.

7- Comment procédez-vous à votre désinfestation ?


Aucune désinfestation.
83
FICHE DE RENSEIGNEMENT 9.

Date : 05/03/2011 Nom://


Domaine : BOUMDAL SLIMANE Type de Culture : en plein champs
Commune : Es-Senia Culture : saison –
Wilaya : Oran
Surface traitée : 02 Hectares

PESTICIDES UTILISES
Concentration de la Période d’utilisa-
Nom commercial Type de Pesticide Culture
Matière active tion du pesticide
80%Moncozeb Caiman fongicide oliviers Mars- Avril
25g/l.Deltamethrine Decis insecticide Octobre-
98%Soufre Soufre fongicide novembre

1- Depuis quand utilisez-vous ces Pesticides ?


Nous utilisons depuis 08 ans.

2- Quelle quantité de pesticides utilisez-vous ?


Cela dépend de la surface à traiter.

3- Quelle est la durée entre le Traitement et la récolte ?


A partir de 15 à 20 jours.

4- Comment procédez-vous à l’utilisation du pesticide ?


Par pulvérisateur manuel de 10 litres.

5- Pensez-vous que les pesticides que vous avez utilisés sont efficaces ?
Les insecticides sont efficaces mais étant donnée qu’il y’a un fort taux d’humidité nous
utilisons régulièrement les fongicides jusqu’à deux a trois fois par an.

6- Que faites-vous des emballages et des pesticides périmés ?


Les emballages sont jetés ou gardés quelque part dans la ferme.

7- Comment procédez-vous à votre désinfestation ?


En me lavant les mains.

84
FICHE DE RENSEIGNEMENT 10.

Date : 12/03/2011 Nom : Meziane


Domaine : ABDELHADI Type de Culture : en plein champs
Commune :Ain Beïda Culture : saison
Wilaya : Oran
Surface traitée : 30 Hectares

PESTICIDES UTILISES
Période
Concentration de la Matière Type de
Nom commercial Culture d’utilisa-tion
active Pesticide
du pesticide
Methyl parathion Methylparatox insecticide agrumes Mars-
80%Moncozeb Caiman fongicide oliviers Avril
650g/kg.Iprodione Melody duo fongicide cultures Juillet-aout
25g/l.Deltamethrine Decis insecticide maraichères
400g/l.Methidation Ultracid 40 insecticide
18g/l.Abamectine Vertimec insecticide
25g/l.lambdacyhalothrine karate insecticide
250g/l cypermethrine cyperthine insecticide
98%soufre soufre fongicide
22.5 % Famoxate Equation Pro fongicide
( Famoxadone)
30 % Cymoxanil

1- Depuis quand utilisez-vous ces Pesticides ?


Nous utilisons les pesticides depuis 10 ans.

2- Quelle quantité de pesticides utilisez-vous ?


Cela dépend de la surface à traiter.

3- Quelle est la durée entre le Traitement et la récolte ?


A partir de 3 à 15 jours.

4- Comment procédez-vous à l’utilisation du pesticide ?


Par pulvérisateur manuel de 10 litres.

5- Pensez-vous que les pesticides que vous avez utilisés sont efficaces ?
Tous les pesticides utilisés sont efficaces sauf pour la culture de tomate l’utilisation de
l’insecticide peut se répété.

6- Que faites-vous des emballages et des pesticides périmés ?


Les emballages sont jetés.

7- Comment procédez-vous à votre désinfestation ?


En se lavant les mains. (Utilisation de gangs lors de l’épandage).
85
ANNEXE II

Fiche technique de l’échantillonnage

Echantillon E1 (Bouyakour) E2 (Misserghin) E3 (Aïn Beïda)

Date de
Prélèvement 26/09/2011 27/09/2011
26/09/2011

Arbres fruitiers
Arbres Fruitiers,
Culture Cultures maraîchères
Artichaut poivron
existante
,tomate, oignons.

Profondeur 30
30 30
du sol en cm

35° 35° 35°


Coord. N*
35’00.07’’ 36’45.33’’ 39’35.50’’

0° 0° 0°
Coord. O**
47’04.52’’ 44’43.90’’ 40’16.23’’

aire (ha) 1
1
1

Nbr de
prélèvements
20
20 20

* : coordonnées GPS Nord


** : coordonnées GPS Ouest

86
Résumé

Le Travail que nous avons abordé se situe dans le cadre général de l’étude de la
préservation de l’Environnement. Pour cela nous nous sommes proposés de faire une étude
sur les deux pesticides les plus couramment utilisés dans l’Agriculture dans l’ouest d’Oran et
d’évaluer leurs répercutions sur les sols, sur l’eau des nappes phréatiques, et par conséquent
les effets de la pollution par les pesticides sur l’environnement.

Notre choix c’est porté sur deux matières actives a savoir le Methyl Parathion un
insecticide de la famille des organophosphorés et la Deltamethrine un insecticides de la
famille des périthrénoides .Nous avons fait une étude de caractérisation des trois différents
sol de trois sites différents (Boutlélis, Miserghine et Ain Beida) suivi d’une extraction solide-
liquide des deux matières actives choisie, et aussi d’une extraction liquide-liquide d’eau des
puits de terres agricoles ciblés. Notre but de cette étude été de comprendre le comportement
des deux matières actives ciblés dans le sol.

Mots-clés :
Pesticides; Méthyl parathion; Deltamethrine; Sol; Extraction solide-liquide; Environnement;
Périthrénoides organophosphorés; Insecticide; Extraction liquide-liquide.

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