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13 mai 2014
Conférence organisée par les cabinets Racine et Microeconomix
Sidy Diop
Docteur en Sciences Economiques de l’Ecole des Mines de Paris
Vice-Président, Microeconomix
Avertissement : les opinions exprimées dans cette présentation sont les opinions personnelles de l’auteur et
n’engagent en rien la responsabilité du cabinet Microeconomix, ni a fortiori celle de ses clients
Partie 1
Agri-business en Afrique : de nouvelles pistes
de coopération public/privé
Eléments de contexte
Importance de l’agriculture dans l’économie africaine
– 313 milliards de dollars en 2012 ; 1000 milliards de dollars en 2030 (estimations banque mondiale, 2012).
De l’agriculture à l’agri-business
– Année 1970 : cacao = 50 % de la valeur d’une barre de chocolat (prix mondiaux élevés)
Disponibilité des ressources : l’Afrique possède plus de la moitié des réserves de terres cultivables
mondiales
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Eléments de contexte
– Flux : les ventes annuelles passent de 4 millions d'hectares par an entre 1998 et 2008 à 45 millions
en 2009
De multiples causes
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Eléments de contexte
Amatheon : “I’m always asked: ‘What about the risks to invest in Africa?’ Even countries that have been stable
for years, such as Ukraine for example, can fall into a time of turmoil. Hence, why not focus on the
opportunities and manage the risk? I don’t think you have a region in the world with a bigger opportunity than
Africa.” (Entreprise Allemande cotée au NYSE – Euronext basée Ghana, Mozambique, Ouganda, Tanzanie,
Ethopie)
– Entre 2010 et 2012: Nestlé a investi près de 850 millions € pour ouvrir ou agrandir de nouvelles usines et des
centres de distribution (Angola, Égypte, Mozambique, Nigeria, Afrique du Sud...).
– Le Singapourien Olam : Côte d’ivoire 150 millions dans l’huile, 26 millions dans la transformation du noix de
cajou à Boauké, 340 millions d’euros dans l’agroalimentaire au Ghana
– Patisen a détrône Maggi avec ses produits Mami : aujourd'hui présent dans toute l'Afrique de l'Ouest (pâtes à
tartiner chocolatées, bouillons en cube) et a agrandi ses chaînes de production en 2011
INSTITUTIONS FACILITATRICES:
Policy, lois, informations sur les marchés, Technologies, innovations, droits de
propriété
Pre-Production
Processing Distribution &
Etudes de Production Post Poduction
Industriel Marketing
faisabilité et Input
SERVICES FACILITATEURS:
Transport, Stockage, Packaging, communications, etc.
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Etudes de Faisabilité
Point de départ
– Peut s’avérer coûteux : freins à l’investissement quand l’environnement est perçu comme risqué
– Implication forte des bailleurs de fonds : constituer une réserve de projets prêts pour investissements,
notamment privés
Exemples
Contraintes
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Les acquisitions de terre
Une démarche double complexe
‒ Au niveau central
• Démarches pour obtenir les documents légaux au niveau centralisé (souvent peu
maîtrisées et parfois remises en question)
• La multiplicité des services en charge de la gestion foncière rend difficile le suivi
de l’action publique
• Durée des procédures varient d'un pays à l'autre : 29 jours au Mali vs. 124 jours
au Sénégal; moyenne de 81 jours (ASS
• Tendance à la décentralisation dans plusieurs pays
‒ Au niveau local
• Collectivités locales, communautés villageoises ou producteurs isolés
• Assentiment local/reconnaissance des droits locaux (détenteur d’un bail et
légitimité local sont nécessaires)
• Peut être positif du fait de contreparties promises (infrastructures, emplois,
services d’appui, etc.), peut permettre d'accélérer les processus
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Les acquisitions de terre
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Le financement des Inputs : les subventions des Etats
– Crée en février 2013 pour une période initiale de 4 ans, le programme est ciblé sur les banque locales
africaines et les PME dans des agriculture/agro-industrie
– Le GTFP offre aux banques de confirmation internationales des garanties partielles ou complètes couvrant le
risque de paiement pour les banques émettrices dans les marchés émergents (partage des risques)
– Depuis le lancement du GTFP (sept. 2005), le volume cumulé des garanties octroyées a atteint 3,9 milliards
d’USD, dont 1,6 milliard d’USD en Afrique (41 %)
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Le financement de projets : la difficulté de base
L’accès au financement
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Le financement de projets : les institutions de
développement
Multitudes de bilatéraux et multilatéraux.
– IFC est la plus importante institution d’aide au développement dédié le secteur privé.
• Investissement de $4,5 milliards dans l'agri-business en 2013 dont 1 milliard en Afrique
– Type de financements
• Prêts à court et long terme; Garanties de crédit; Fourniture de capitaux propres
– Exemple au Sénégal
• Projet d'expansion de 900 hectares pour la culture de fruits et légumes avec système d'irrigation et
construction d'une route de 6 km reliée à la route principale
• Coût total du projet €11 millions; Prêt de €4 millions pour financer une partie du projet
Lourdeur procédures, est plus approprié pour les grands projets et les projets d’extension (garanties)
– Exemple "African Agriculture Fund" (BAD, AFD, coopération espagnole, BOAD, FIDA , etc.)
• Créé en 2010 avec un capital 250 millions de dollars
• Projets de production, transformation de produits uniquement dans l’alimentaire et sous forme de concession (pas
d’acquisition foncier)
• Taille des projets 15 à 20 millions de dollars
• Exemple : Sierra Leone (huile de palme), Zambie et Cameroun (aviculture)
Plus flexibles, mais encore peu nombreux et constructions d’expérience (avenir prometteur)
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Le financement de projets: les fonds de Garantie
Remplace la garantie que les banques réclament pour accorder un crédit inexistence de marché
secondaire de biens d’équipements
– La banque soumet le dossier de prêt de l’entreprise après en avoir fait une étude de viabilité et l’institution de
garantie décider d’accorder ou pas la garantie
– L’institution de garantie aide l’entrepreneur à monter son projet et la soumet à une banque qui décide
– Le Fonds Africain de Garantie (2001) fondé par la BAD en partenariat avec les gouvernements du Danemark et de
l’Espagne cible les PME africaines (multi-secteur)
– Le Fonds Africain de Garantie et de Coopération Économique Etablissement public créé par 8 Etats africains (1978) :
bonification d’intérêts, allongement de la durée des crédits, garantie des emprunts. Cible : multisectoriel, privés et
publics
– Le Fonds de garantie des investissements Privés en Afrique de l’Ouest (GARI) constitué à l'initiative des banques
commerciales et des établissements financiers de la CEDEAO (1994)
Les agences multilatérales de garantie des investissements, l’exemple de MIGA De la Banque mondiale :
– A émis depuis sa création plus de 27 milliards de dollars de garanties (assurance contre les risques politiques) à
l’appui de plus de 700 projets d’investissement dans une centaine de pays en développement.
– Garantit contre les risques politiques: sur l’inconvertibilité des monnaies et de restriction aux transferts ;
l’expropriation, de guerre, le terrorisme et les troubles civils ; sur les ruptures de contrat ; et le non-respect des
obligations financières souveraine
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Le financement de projet: le partenariat public privé
(PPP)
Projet Organisation Organisation Autres Objectif Fonctionnement Bénéfices
Publique Privée
Caoutchouc Financement: Augmentation du
au Ghana Banque de Ghana Rubber Agence française Cultiver 50 000 ha de AFD – €23 Million revenu pour les
développement Estates Ltd du développement caoutchouc d’ici 2020 Kfw– €6 Million agriculteurs, création
Programme agricole (ADB) (AFD) . d’emploi.
Rubber Améliorer L’ ADB offre une Développement de
1995-2020
Ministery of food Outgrowers and Kreditanstalt für l’infrastructure ligne de crédit à 5 l’infrastructure
and agriculture Agents Association. Wiederaufbau routière ans pour chaque
Phase 4 : (MOFA) (KfW) agriculteur (2750 Augmentation des
Août 2010 agriculteurs) exportations.
Améliorer la situation Amélioration de
socio-économique l'infrastructure pour
Cacao au des cultivateurs de Investissement par l’ éducation, la santé
Ghana Ghana Cocoa Cadbury Cultivateur de cacao pour Cadbury: $73M en et l accès a l’eau
Board (Kraft Food) cacao augmenter la Indonésie, Ghana , le potable.
(COCOBOD) productivité. Caraïbes et Inde.
2008
Augmentation du CA
(400kg /ha en 2008 en US$350 million
1000kg/ha en 2018) par an.
INSTITUTIONS FACILITATRICES:
Policy, lois, informations sur les marchés, Technologies, innovations, droits de
propriété
Pre-Production
Processing Distribution &
Etudes de Production Post Poduction
Industriel Marketing
faisabilité et Input
SERVICES FACILITATEURS:
Transport, Stockage, Packaging, communications, etc.
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Les actions des Etats – les incitations fiscales
‒ Exonération des droits et taxes à l’importation si les biens d’équipement ne sont pas produits
localement (pour toutes les industries)
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Conclusion
La Sierra Leone
Superficie 71,740 km2
Habitants 6,3 millions d'habitants
Guerre civile 1991-2002
Saison pluie Mai - novembre
L’huile de palme
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Objectif du projet
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L’accord tripartite
– Gouvernement Malaisien fournit : formation experts et graines pré-germées (ainsi que les financements associés)
– La BID fournit : le financement et supervise la mise en œuvre du projet (recrutement des consultants, passation de marchés,
décaissements)
– Le gouvernement Sierra Léonais prend en charge 10 % du coût du projet et assure la coordination locale (UGP et agence
d’exécution)
– L'entreprise contrôle un peu plus de 400 000 hectares de plantations de palmiers à huile (3ième acteur du à l'échelle mondiale)
– Fondée en 1956 comme entreprise d'État, elle a été introduite en bourse en juin 2012 avec un grand succès (plus de 3 milliards
de dollars)
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Composantes du projet
Développement des terres
administratif , secrétaires,
chauffeur
1 Audit annuel et rapports
d’avancement biannuel
Les difficultés
– Cela a conduit à une hausse des dépenses (exemples : véhicules, UGP, préparation des
terres par les malaisiens plus long que prévus)
– Les co-contractants engagés pour préparer la terre n’avaient pas assez d’équipements et
de matériels, le site du projet était difficilement accessible (piste rurale en mauvais état)
– Les véhicules ont été achetés 1 an et demi après le début du projet ce qui a retardé le
transport des jeunes pousses de la nurserie aux champs
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Les difficultés
Problèmes fonciers
– Séances de travail avec les chefs de communauté : certains fermiers locaux n’ont pas
reçu les engrais et matériels agricoles
– Objectif de développer la recherche locale et multiplier les jeunes pousses pour les
distribuer aux agriculteurs locaux (pas de budget en phase 1, corrigé en phase 2 )
– La mise en place de l’usine de traitement a été reportée en phase 2 (et l’argent utilisé
pour la préparation des terres)
– Mai-Sept 2007 : des milliers de plantes pré-germées sont inutilisables : rongeurs, retard
dans la plantation des jeunes pousses (septembre : proche saison sèche), engrais et
pesticides non systématiquement utilisés
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Les résultats
Pré-Production
– Régime foncier : terres louées au gouvernement par les agriculteurs (rapidité car
directement impliqués dans le projet)
– Jeunes pousses pré-germées ont été fournies par le Gouvernement Malaisien, dans le
pays n’existaient que de très veilles plantations (rendements faibles)
– Ces jeunes pousses ont été conservées et traitées dans des “pré-nurseries” de façon
efficace
Production
– Environ ¾ des jeune pousses ont été plantées en 2007 et le rendement des plantes a
significativement augmenté
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Les résultats
Formation
– Plusieurs agents dans chaque région ont assuré la supervision et le suivi du transfert des technologies
– Les engrais, jeunes pousses et outils agricoles ont été livrés dans des sites de démonstration
– Experts malaisiens sur le terrain pendant 2 ans : supervision, préparation des terres et mise en culture des
plants d’huile de palme
– Formations de plusieurs agents en Sierra Leone qui ont formé plusieurs centaines de familles de
producteurs, allocations distribuées pour encourager la participation : formation couvrant la mise en place et
récolte de l’huile de palme, la gestion d’associations locales
Externalités
– Création d’emplois saisonniers : jeunes et femmes ont été embauchés pour travaillé la terre
– Construction d’infrastructures rurales utilisables par les locaux (renforcement des associations locales)
Rentabilité
– Important de planifier environ 10 % d’imprévus dans la modélisation financières (sur les couts)
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