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IVème PARTIE : REGULATIONS HORMONALE ET NERVEUSE.

Dans l’organisme la régulation de l’activité des organes se fait par deux voies :

- la voie nerveuse rapide et brève, les messages transitant par les neurones.
- La voie hormonale, plus lente assurée par les hormones qui circulent à travers le sang ;
cependant, les effets des hormones sont plus durables que ceux des neurones.

Les systèmes nerveux et hormonal sont complémentaires et assurent le fonctionnement coordonné des
différents organes.

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CHAP 11 : LA REGULATION DU TAUX DES HORMONES SEXUELLES CHEZ L’HOMME
ET CHEZ LA FEMME.

OBJECTIFS :

- dégager que les mécanismes de développement de la réaction sexuel à la puberté dépendent d’une
production de testostérone chez l’homme ;
- expliquer le mécanisme de la régulation de la testostérone chez l’homme ;
- représenter par un schéma fonctionnel la relation testicule complexe hypotalamo-hypophysaire
- définir la notion de rétrocontrôle
- comparer les courbes de variation du taux des hormones ovariennes hypophysaires chez une femme
normale non gestante  ;
- en déduire la notion synchronisme de l’activité hormonal ;
- déterminer le rôle des hormones ovariennes et des hormones hypophysaires ;
- conclure à l’aide d’un schéma fonctionnel de la régulation ;
-énumérer les différents types de pilules contraceptives et donner leur rôle ;
- expliquer comment la connaissance de la régulation hormonale des cycles sexuels permet d’assurer
le mérite de la reproduction humaine
- rappeler les autres méthodes de contraception chez l’homme

INTRODUCTION

La fonction de reproduction dépend de l’activité des gonades, de l’hypophyse et de l’hypothalamus. Il


existe une corrélation fonctionnelle entre ces différentes structures assurant un maintien des taux
plasmatiques d’hormone indispensable à la transmission de la vie.

1- La régulation du taux des hormones sexuelles chez l’homme.

1.1- Activité endocrine du testicule.

1.1.1- Sécrétion de la testostérone et son rôle.

a - Sécrétion.

Chez le mammifère adulte, la production de l’hormone male ou testostérone est effectuée par les amas
de cellules interstitielles (ou cellule Leydig) logés entre les tubes seminifers : c’est la fonction
endocrine du testicule.

Très peu secrétée durant l’enfance, le taux plasmatique de testostérone ou testostéronénémie


augmentant considérablement à la puberté.

Chez l’homme adulte, la sécrétion de la testostérone et sa dégradation sont globalement stables


pendant toute la vie, sans variation saisonnière au cours de l’année.

b- Rôle.

1- Expérience de castration de fœtus très jeune de mammifère : l’appareil génital acquiert une
conformation femelle même si le fœtus est génétiquement mâle. Une greffe de testicule fœtal dans un
territoire bien vascularisé corrige les effets de l’ablation au niveau des voies génitales. Si la greffe est
réalisée chez un fœtus femelle, l’appareil génital est masculinisé.
Interprétation et conclusion : la testostérone permet le développement des caractères sexuels primaires
(organes génitaux). Elle agit par voie sanguine.

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2- Expérience de castration bilatérale d’un jeune mâle : Elle perturbe sa puberté ; l’appareil génital
reste infantile et les caractères sexuels secondaires n’apparaissent pas. Les troubles liés à la castration
peuvent être évités par une greffe de testicule ou par une simple injection d’extraits testiculaires.

Interprétation et conclusion : la testostérone permet le maintient des caractères primaires et le


développement des caractères secondaires.

3- Expérience de castration bilatérale d’un mâle adulte : Elle entraîne la stérilité, une régression (ou
atrophie) des glandes annexes (vésicule séminale, prostate), une baisse de la libido (attirance sexuelle)
et de l’agressivité. Les fonctions peuvent être restaurées par une greffe testiculaire ou des injections
d’extraits testiculaires. Si l’individu ingère ces extraits testiculaires, la fonction n’est pas restaurée.
Interprétation et conclusion : La testostérone assure le maintien des caractères sexuels secondaires
chez l’adulte. De plus elle exerce une régulation sur l’activité des cellules de Sertoli (stimulation de la
synthèse des facteurs de croissance) qui elle-même stimule la spermatogenèse.

1.1.2- Sécrétion de l’inhibine et son rôle.

Les cellules Sertoli de la paroi des tubes séminifères, en plus de leur rôle nourricier, protecteur et
régulateur, ont un rôle endocrine : elle sécrète l’inhibine. Cette hormone inhibe par l’intermédiaire de
l’hypophyse, la spermatogenèse.

1.2- Régulation de la sécrétion de la testostérone.

La régulation est le mécanisme physiologique par lequel une variable du milieu intérieur est
maintenue à une valeur définie ou valeur normale, consigne ou point de consigne.

1.2.1- L’hypophyse commande le testicule.

a- Rôle de l’hypophyse ou glande pituitaire.

i- Observation

Un déficit d’origine hypophysaire entraîne un développement testiculaire insuffisant : c’est


l’hypogonadisme. Ces troubles sont corrigés par des injections d’extraits hypophysaires.
Hypothèse : l’hypophyse agit par voie hormonale sur le testicule.

ii- Expérience

Expérience Ablation de l’hypophyse Injection d’extraits hypophysaires


convenablement dosés à un animal
hypophysectomisé.
Résultats Arrêt complet du Reprise de la spermatogénèse et de la
fonctionnement des testicules sécrétion de testostérone.

iii- interprétation et conclusion.

Les observations médicales et les expériences montrent que l’hypophyse contrôle les deux activités
testiculaires : la production des spermatozoïdes et la production d’hormones (testostérone et inhibe).
Ces deux activités sont contrôlées par des hormones hypophysaire ou hormones gonadotropes ou
gonadostimulines

Il existe deux gonadostimulines dont les rôles sont les suivants

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Gonadostimuline Cellules cibles Rôle
FSH ou folliculo stimuline Cellules de Stimule la sécrétion d’inhibine.
(follicle stimulating Sertoli Stimule la sécrétion du facteur de
hormon) croissance ou de facteur mitogène vers les
spermatogonies.
stimule la synthèse de récepteurs à la
testostérone qui migreront vers les cellules
germinales
LH ou hormone luteinisante Cellules de Stimule la sécrétion de testostérone
(luteinizing hormon) Leydig

b- Sécrétion des gonadostimulines.

La FSH et la LH sont de glycoprotéines secrétées par les lobes antérieurs de l’hyp-


ophyse ou adéno(ou anté)hypophyse (différent de neuro(ou post)hypophyse).

Les taux sanguins de F.S.H et de LH varient périodiquement chez l’homme, leur sécrétion se
faisant de façon pulsatile.
La sécrétion pulsatile est un mode de sécrétion se faisant par épisodes brefs de libération intense
séparés par de longs intervalles de non libération.

1.2.2- La commande de l’antéhypophyse par les neurones de l’hypothalamus.

Expériences Résultats
Destruction de certains amas cellulaires Arrêt de la libération de FSH et de LH par
(neurones) de l’hypothalamus l’antépophyse
Stimulation électrique de ces mêmes amas de Augmentation brutale de la libération de FSH
neurones et LH par hypophyse
Déconnection de l’hypophyse de Arrêt de la libération de FSH et LH par
l’hypothalamus par insertion transversale l’hypophyse
d’une lame de téflon dans la tige
hypophysaire.
Prélèvement à l’aide d’une canule très fine Possibilité d’isoler une substance très active :
de sang dans le système porte hypophysaire la GnRH(gonadotropin releassing hormon ),
déclenchant la libération des
gonadostimulines : c’est un décapeptide
commun à tous les mammifères
Interpréter chaque résultat obtenu.

Conclusion
La sécrétion des gonadostimulines est elle-même contrôlé par la neurohormone GnRH ou hormone de
libération des gonadotrophines.
Une neurohormone est une hormone secrétée par l’arborisation terminale de l’axone d’un neurone
spécialisé appelé cellule neurosécretive
La sécrétion de la neurohormone se fait grâce à l’exocytose du contenu de vésicule de sécrétion
stocké dans l’arborisation terminale et mobilisé à l’arrivé des potentiels d’action.
La GnRH est sécrétée (synthétisée) par les cellules neurosécrétrice de l’hypothalamus et est libérée
de manière pulsatile dans la circulation sanguine au niveau des capillaires primaires de la tige
hypophysaire.
Grâce au système porte, la neurohormone (GnRH) atteint l’hypophyse avant d’être diluée dans la
circulation générale. Elle stimule la sécrétion de F.S.H et de L.H.

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1.3- Un rétrocontrôle (ou rétroaction ou feed-back) exercé par la testostérone.

1.3.1- Définition.

Un rétrocontrôle définit l’action d’une hormone qui modifie l’activité des organes à l’origine de
la sécrétion. La rétroaction peut être positive ou négative.
La rétroaction négative est celle dans laquelle l’augmentation de la valeur de la variable à réguler
provoque la diminution de la valeur du facteur qui la déclenche. Ceci a pour effet de stabiliser la
valeur du paramètre contrôlé.
La rétroaction positive est celle dans laquelle l’augmentation de la valeur de la variable à réguler
provoque plutôt l’augmentation de la valeur du facteur qui la déclenche. Ceci a pour effet d’augmenter
graduellement la valeur du paramètre contrôlé.

1.3.2- mise en évidence d’un rétrocontrôle.

a- Expérience 1

On enregistre les variations du taux sanguin de L.H chez un bélier :

- 3jours avant castration ;


- 7 jours après castration ;
- castré avec implant sous cutané délivrant en continu de fortes doses de testostérone.

Les résultats obtenus sont consignés dans les graphes suivants :

b- Expérience 2.

Chez un bélier, on met en place une canule permettant de prélever le sang au niveau du système porte
hypophysaire. Après une injection d’une forte dose de testostérone, on observe un arrêt des pulses de
GnRH.

Analyser et interpréter les résultats obtenus.

Expérience 1 : La production de LH est très supérieure chez un animal castré : ceci suggère une action
freinatrice exercée par le testicule sur l’hypophyse.
Le résultat C confirme cette influence et précise le mécanisme de freinage : c’est la testostérone elle-
même qui modère la production de LH.

Expérience 2 : Les résultats obtenus montre que le freinage est exercé au niveau du système de
commande hypothalamique. Les pulses de GnRH sont effectivement indispensables à la libération de
FSH et de LH.

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c- Conclusion.

L’hypophyse stimule l’activité du testicule par les gonadostimulines. Réciproquement, le testicule


exerce en retour une inhibition du fonctionnement hypophysaire d’où l’expression rétrocontrôle
négatif.
L’existence des récepteurs à la testostérone au niveau de l’hypothalamus suggère que c’est au niveau
de l’hypothalamus que l’action de la testostérone s’exerce.

D’autres expériences permettent de constater que l’inhibine exerce également une rétroaction négative
sur le complexe hypothalamo-hypophysaire.

1.3- Notion de système de régulation.

La testostéronémie (système réglé) est régulée par un système réglant, formé du complexe
hypothalamo-hypophysaire, qui module la sécrétion de la testostérone et des cellules cibles qui
l’utilisent. La testostérone exerce à son tour une rétroaction sur les cellules du complexe (capteurs). Un
tel ensemble, avec ses caractéristiques fonctionnelles, constitue un système de régulation.

Schéma récapitulatif du contrôle des activités testiculaires chez les Primates.

Principe du système de régulation de la testostéronémie par boucle de rétroaction.

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2- La régulation du taux des hormones sexuelles chez la femme.

2.1- Fonctionnement cyclique de l’appareil génital féminin.

Chez les Mammifères, la femelle présente une activité sexuelle cyclique caractérisée par une répétition
d’évènement physiologique remarquable :
- règle ou menstruation chez la femme ;
- chaleur ou œstrus chez les femelles des mammifères sauvage et domestique.
On définit alors deux types de cycles sexuels :
- le cycle menstruel : c’est le temps écoulé entre deux menstruations chez les primates (singes,
homme) ; les menstruations étant les pertes de sang et de tissu issu de la muqueuse utérine ;
elles ont lieu environ tous les 28 jours chez la femme ;
- le cycle œstrien : c’est le temps écoulé entre deux œstrus chez les autres mammifères ; l’œstrus
ou chaleur ou rut est la période pendant laquelle la femme accepte le mâle ;
D’autres manifestations cycliques du fonctionnement de l’appareil génital peuvent exister : variation
de la température, comportement de reproduction.

2.1.1- Le cycle ovarien.

Chez la femme, le fonctionnement cyclique de l’ovaire débute à la puberté et s’achève à la


ménopause ; les règles marquant le début de chaque cycle. Les observations microscopiques de
l’ovaire faites à différents moments permettent de distinguer les grandes phases de ce cycle :

a- La phase folliculaire (durée variable : 12 à 17 jours).

Un follicule est une structure sphérique entourant chaque ovocyte I. il est composé de cellules
ovariennes ou cellules folliculaires qui se multiplient activement par mitoses, entraînant sa croissance.
L’évolution structurale d’un follicule (folliculogenèse) présente les stades caractéristiques suivants :

Stade Critère de reconnaissance Localisation dans le temps Fonction


folliculaire
Follicule Quelques cellules folliculaires - La folliculogenèse jusqu’au
primordial non jointives autour de follicule tertiaire se déroule de Pas de production d’hormone durant cette phase.
(30 µm) l’ovocyte I. la vie embryonnaire à la
Follicule Une couche de cellules ménopause.
primaire folliculaires, cubiques et - A partir de la puberté :
(50 µm) jointives autour de l’ovocyte I. . Plusieurs centaines de
Follicule Plusieurs couches de cellules follicules primordiaux débutent
secondair folliculaires jointives formant leur évolution simultanément
e (100 la granulosa. Autour de la tous les 28 jours ;
µm) granulosa, les cellules . La maturation du follicule
ovariennes s’organisent en primordial en follicule mûr dure
deux couches : thèque interne 330 jours chez la femme.
granuleuse et thèque externe . A tous les stades, de
fibreuse. nombreux follicules en
Follicule La granulosa se creuse en évolution dégénèrent : c’est
tertiaire cavités remplies de liquide l’atrésie folliculaire.
(300 µm) folliculaire. Les cellules de la . Une dizaine de follicules
granulosa les thèques seulement parvient au stade
continuent à se multiplier. folliculaire tertiaire.

Follicule Fusion des cavités en une - L’évolution d’un des follicules Synthèse
mûr ou seule cavité centrale (antrum). tertiaires en follicule mûr n’a des

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de De Le follicule mûr fait saillie à la lieu que de la puberté à la œstrogè
Graaf (16 surface de l’ovaire. ménopause nes par
à 22 mm) - Au début de chaque cycle, les
quelques follicules tertiaires cellules
débutent leur maturation, mais de la
un sel d’entre eux (le follicule granulos
dominant) l’achèvera et a de la
fournira un ovocyte II. Les thèque
autres dégénèreront. interne.

La phase folliculaire se termine par l’ovulation ou ponte ovulaire.

Chez les Mammifères, le gamète femelle correspond à un ovocyte II bloqué en métaphase II.
L’ovulation correspond donc plus précisément à l’ovocytation (expulsion de l’ovocyte II).

b- La phase lutéale (durée plus stable : 13 à 14 jours)

L’ovocytation consiste en une expulsion de l’ovocyte et du liquide de l’antrum. Le follicule rompu


s’affaisse et l’antrum se rempli de sang qui finit par se résorber. Les cellules granuleuses augmentent
de volume : c’est la formation du corps jaune. Le corps jaune est à son développement maximum au
21ème jour du cycle. S’il n’y a pas fécondation, il dégénère progressivement en 7 jours. Il n’en reste
qu’une masse cicatricielle (corps blanc). Cette régression marque la fin de la phase lutéale.

2.1.2 – Le cycle utérin.

La paroi de l’utérus est constituée de deux couches superposées :


- une paroi musculaire externe ou myomètre ;
- une couche muqueuse interne ou endomètre dont l’évolution est cyclique.
L’endomètre est presque totalement détruit et éliminé lors de la menstruation en 4 jours. Elle se
reconstitue ensuite et s’épaissit ; les glandes en tubes sécrétrices de glycogène et de
muccopolysaccharides apparaissent et se ramifient de plus en plus ; la vascularisation de l’endomètre
se développent également. Le développement de l’ensemble de la structure est maximal au 21ème
jour ; les coupes de la muqueuse à cette période montre un aspect de la muqueuse appelée dentelle
endométrale. C’est à cette période, qu’après une fécondation, se produit la nidation (implantation de
l’œuf dans l’endomètre).
En l’absence de nidation, la structure de l’endomètre se délabre : c’est la menstruation et le début d’un
nouveau cycle utérin.

2.1.3 – Le cycle de la glaire cervicale

La glaire cervicale est un mucus secrété par le col de l’utérus et bouchant l’orifice du col. Elle subit
une évolution cyclique nette :
- le maillage des fibres protéiques constituant la glaire est lâche (peu serré ou peu dense) en
période féconde (qui se situe autour de la période ovulatoire) ; favorisant ainsi le passage des
spermatozoïdes du vagin vers la cavité utérine ;
- le maillage est très serré en dehors de la période ovulatoire.

2.1.4 – Le cycle de la muqueuse vaginale.

La muqueuse vaginale est aussi le siège des variations périodiques particulièrement nettes chez les
rongeurs (souris, rat, …). Un frottis de muqueuse vaginale permet de distinguer plusieurs types
cellulaires qui se succèdent en fonction du temps :
- des cellules épithéliales petites et nucléées durant le pré-œstrus ;

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- cellules aplaties et kératinisées souvent anucléées provenant des cellules précédentes lorsque
l’épithélium s’épaissit durant l’œstrus ;
- des cellules phagocytaires abondantes et quelques cellules kératinisées durant le post-œstrus.

Conclusion.

L’ensemble des transformations que subissent l’ovaire et les voies génitales aboutit à un résultat
biologique important : au moment de l’ovulation, l’organisme de la femme est prêt pour la fécondation
et une gestation ultérieure. Cette préparation de l’organisme se renouvelle à chaque cycle.

2.2- Sécrétion et rôle des hormones ovariennes.

2.2.1 – Sécrétion des hormones ovariennes.

a- Observations cliniques.
Si pour des raisons médicales, une femme subit une ovariectomie bilatérale (ablation des deux
ovaires), les cycles menstruels cessent (aménorrhée définitive).
Hypothèse : Il faut croire que l’activité des ovaires et l’activité des voies génitales sont liées.

b- Expérience

Conditions expérimentales Résultats fournis par l’observation de


l’utérus
Souris témoin : ovaires intactes Développement cyclique de
l’endomètre
1- Ovariectomie bilatérale Pas de développement cyclique de
l’endomètre
2- Ovariectomie bilatérale + greffe des Développement cyclique de
ovaires sous la peau l’endomètre
3- Ovariectomie bilatérale + injection Développement de l’endomètre sans
quotidienne d’extraits ovariens variations cycliques.
4- Mise en parabiose de deux souris : Développement cyclique de
l’une normale et l’autre ovariectomisée l’endomètre de manière synchronisée
chez les deux souris.

c- Interpréter chaque résultat obtenu.

1- Le non développement cyclique de l’endomètre en cas d’ovariectomie bilatérale montre que les
ovaires sont responsables de l’activité de l’utérus.
2- La restauration du cycle de l’utérus par les greffes sous la peau montre que l’ovaire agit par
voie sanguine (voie humorale).
3- Le résultat de l’expérience 3 montre l’importance des doses des hormones ovariennes pour
l’activité cyclique de l’utérus.
4- La parabiose est l’établissement par des sutures d’une circulation sanguine commune entre
deux animaux. Les résultats confirment ceux obtenus en 2. Les ovaires de la souris normale
agissent sur les deux utérus par voie sanguine.

d- Conclusion.

L’évolution cyclique des voies génitales en générale est sous le contrôle d’une activité endocrine
cyclique des ovaires.

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2.2.2- Nature, sécrétion et rôle des hormones ovariennes.

Les hormones ovariennes (tout comme la testostérone) sont des hormones stéroïdes synthétisées à
partir du cholestérol. Elles appartiennent à deux groupes :
- les œstrogènes forment un groupe d’hormones (œstradiol, l’œstriol et l’œstrone) ayant des actions
similaires sur leurs cellules cibles. Elles sont sécrétées par les cellules des follicules (cellules de la
thèque interne et de la granulosa) et du corps jaune. La sécrétion culmine 24 à 36 heures avant
l’ovulation. (Voir courbe).
- la progestérone qui est synthétisée et sécrétée par les cellules du corps jaune.

Le tableau suivant présente les principales actions biologiques des hormones ovariennes :
Œstrogènes Progestérone
A la - croissance et développement de - non sécrétée pendant toute la
puberté l’utérus, du vagin et des glandes phase pré pubertaire ;
(mise en annexes ; - apparaît après la première
place des - développement de la pilosité ovulation (vers 13 ans).
équilibres
hormonaux
pubienne ;
, ovariens - acquisition de la morphologie
et féminine (croissance des glandes
hypophysai mammaires, …)
res)
A chaque - prolifération de la muqueuse - action sur la dentelle
cycle, de utérine et vaginale ; endométrale ;
la - sécrétion des glandes du col - stimulation des sécrétions ses
puberté utérin ; glandes du col utérin
à la - action sur le métabolisme (des - prolifération des acini des
ménopau glucides, des lipides, de l’eau) glandes mammaires ;
se - élévation de la température
corporelle.
NB : L’action de la progestérone sur les cellules cibles (cellules de l’utérus, des seins, …) n’est
possible que si ces cellules ont été au préalable imprégnées par les œstrogènes. En effet, les
œstrogènes induisent la synthèse des récepteurs à la progestérone par les cellules cibles. Les deux
hormones ont une action synergique.

En fin de cycle, s’il n y a pas fécondation, le corps jaune régresse entraînant un effondrement des taux
hormonaux dans le sang. La menstruation est la conséquence de l’effondrement des taux hormonaux.

2.3- Régulation des sécrétions ovariennes.

2.3.1- Rôle de l’hypophyse.

a- Observation clinique.

Une affection de l’hypophyse chez une femelle de mammifère adulte entraîne une atrophie de l’ovaire
et des effecteurs : il y a arrêt du cycle ovarien.
Hypothèse : L’hypophyse contrôlerait l’activité de l’ovaire.

b- Expérience.

1- Une hypophysectomie pratiquée chez un animal adulte entraîne une atrophie de l’ovaire et un arrêt
de leur activité cyclique
2- Une greffe en place d’un fragment de l’hypophyse ou une injection des extraits hypophysaires
convenablement dosés permettent de corriger les troubles.
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c- Interprétation.

1- l’atrophie des ovaires et l’arrêt de leur activité cyclique montre que l’hypophyse agit sur les
ovaires.
2- Les résultats de l’expérience 2 montrent que cette action est hormonale et précise l’importance
du contact de l’hypophyse avec certaines régions du cerveau et l’importance du taux des hormones
hypophysaires dans la régulation de l’activité des ovaires.

d- Conclusion.

Le déroulement du cycle ovarien et par conséquent les sécrétions hormonales de cet organe dépendent
d’hormones hypophysaires, les gonadotropines ou gonadotrophines ou hormones gonadotropes.

2.3.2- Le synchronisme des sécrétions ovariennes et hypophysaires.

Les gonadostimulines hypophysaires sont les mêmes molécules chez l’homme que chez la femme ;
mais leur sécrétion est très variable au cours du cycle sexuel :
- la FSH, hormone de stimulation folliculaire, stimule la croissance des follicules et par
conséquent la sécrétion d’œstradiol ;
- la LH, hormone de lutéinisation, dont l’accroissement brutal de la concentration, vers le 13 ème
jour du cycle, déclenche la rupture du follicule mûr, puis l’ovulation. Elle stimule aussi la
croissance du corps jaune et par conséquent la sécrétion de progestérone.
Comme chez le mâle, les sécrétions hypophysaires sont pulsatiles mais la fréquence et l’amplitude des
pulses ne sont pas constants au cours du cycle. (Voir graphe page 238, Tle S)
Les dosages sanguins des hormones hypophysaires d’une part et ovariennes d’autre part montrent que
leurs sécrétions sont synchronisées. Il révèle aussi un aspect remarquable de l’activité de
l’antéhypophyse : chaque cycle sexuel est marqué par un pic simultané de FSH et de LH.
2.3.2- Rôle de l’hypothalamus.

a- Expérience.

Le graphe suivant montre l’évolution du taux plasmatique de LH en fonction du temps chez deux
brebis : l’une normale et l’autre présentant une lésion hypothalamique localisée. (2 p 239 SVT Tle S).

b- Interprétation.

La production de LH est très faible chez un animal ayant subit une lésion localisée de l’hypothalamus.
La différence constatée s’explique par le fait que l’hypothalamus stimule l’hypophyse.

c- Conclusion.

La production de gonadostimuline par l’antéhypophyse est stimulée par la neurohormone GnRH


sécrétée par les cellules neurosécrétrices de l’hypothalamus. Comme chez le mâle, la sécrétion de
GnRH est pulsatile ; mais chez la femelle, la quantité de GnRH est variable au cours du cycle
menstruel, tant pour la fréquence que pour l’amplitude des pulses.

2.3.3- Rétrocontrôles et influence des facteurs de l’environnement.

a- Mise en évidence des rétrocontrôles.

a1- Rétrocontrôle négatif.

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i- Expérience.

1- L’ovariectomie bilatérale entraîne l’augmentation des taux plasmatiques de FSH et de LH. La


même observation est faite chez une femme ménopausée.
2- L’injection d’œstradiol en début de la phase folliculaire est suivie de la baisse du taux de
gonadostimulines (LH et FSH) et de gonadolibérine (GnRH).

ii- Interprétation.

1- l’activité de l’ovaire agit en retour sur le complexe hypothalamo-hypophysaire.


2- L’expérience 2 précise que la rétroaction se fait par les hormones ovariennes, un fort taux
d’œstradiol inhibe le complexe hypothalamo-hypophysaire.

iii- Conclusion

Les hormones ovariennes exercent un rétrocontrôle négatif sur le complexe hypothalamo-


hypophysaire. Ce rétrocontrôle explique :
- la baisse du taux de gonadostimulines lorsque la production hormonale du corps jaune est
importante, bloquant ainsi tout nouveau cycle ;
- la hausse de ces taux après régression du corps jaune en fin de cycle.

a2- Rétrocontrôle positif.

i- Expérience.

Chez une guenon ovariectomisée, des injections d’œstradiol sont réalisées suivant le protocole
suivant :
- depuis le temps t0 et jusqu’à la fin de l’expérience, perfusion continue d’œstradiol qui
maintient le taux plasmatique à une valeur d’environ 60 pg/ml ;
- au temps t1, injection supplémentaire d’une forte dose d’œstradiol.
Le graphe suivant présente les résultats obtenus. (4 page 241).

ii- Interprétation.

Les graphes peuvent être subdivisés en 3 parties :


- avant t0 (de -4 à 0) : avant perfusion continue d’œstradiol ;
- entre t0 et t1 (de 0 à 16) : pendant la perfusion continue d’œstradiol ;
- après t1 (après le 16ème jour) : après injection supplémentaire d’une forte dose d’œstradiol.
Interprétation
- Un taux d’œstradiol bas (inférieur à 20 pg/ml) stimule l’hypophyse qui maintient un taux de
LH élevé (environ 20 ng/ml) ; c’est une rétroaction négative exercée par l’ovaire sur
l’hypophyse
- Un taux d’œstradiol élevé (60 pg/ml environ), inhibe l’hypophyse qui baisse sa production de
LH ; il s’agit encore d’une rétroaction négative
- Un taux très élevé d’œstradiol, stimule l’hypophyse d’où l’augmentation du taux de LH ;
c’est une rétroaction positive exercée par l’ovaire sur l’hypophyse.

iii- Conclusion.

Lorsque le taux des œstrogènes dans le sang dépasse un certain seuil, la rétroaction devient positive.
Les cellules hypophysaires sont stimulées par des doses élevées d’œstradiol, et en présence de GnRH,
la sécrétion de gonadostimulines flambe.

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C’est donc le pic d’œstradiol qui déclenche environ 12 heures plus tard le pic de LH ou décharge
ovulante.

b- Influence des facteurs de l’environnement.

De nombreux neurotransmetteurs cérébraux agissent sur les neurones hypothalamiques. Les


principaux sont : l’adrénaline et la noradrénaline qui stimule la production de GnRH et la dopamine
qui l’inhibe.
Or de fortes émotions peuvent déclencher la libération de ces neurotransmetteurs entraînant une
perturbation des cycles sexuels et même leur arrêt. C’est ainsi que l’on explique les grossesses
nerveuses chez la femme avec les signes cliniques (aménorrhée, nausées, développement des seins),
suite à de fortes émotions.
De plus la photopériode (durée relative du jour et de la nuit) joue un rôle important dans la reprise des
activités sexuelles chez les mammifères sauvages.

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2.4- Application des connaissances sur la régulation des hormones à la maîtrise de la reproduction.

Les connaissances acquises sur la régulation des hormones sexuelles permettent de mettre au point des
méthodes permettant :
- soit de contrôler les naissances grâce aux méthodes de contraception et de contragestion ;
- soit de remédier à la stérilité éventuelle par les méthodes de PMA (procréation médicalement
assistée).

2.4.1- Les méthodes contraceptives et contragestives.

a- La contraception.

C’est une méthode utilisée pour éviter qu’un rapport sexuel n’aboutisse à une fécondation. Les
différentes méthodes de contraception font alors appel :

- aux barrières physiques pour prévenir la rencontre des gamètes (préservatifs masculin et
féminin, diaphragme) ;
- aux substances chimiques (spermicides)
- aux méthodes hormonales (pilules) pour empêcher l’ovulation : on parle de contraception
orale.

La contraception orale consiste à absorber sous forme de pilules, des hormones stéroïdes de synthèse e
vue de modifier l’équilibre hormonal contrôlant les cycles sexuels féminins. On distingue plusieurs
types de pilules :

i- La pilule oestroprogestative ou combinée.

Pilule contraceptive contenant à la fois les oestrogènes et la progestérone. Elle se prend pendant 21 j et
un arrêt de 7 jours permet le retour des règles. Le traitement est basé sur le fait qu’un taux élevé
d’oestrogènes freine par rétroaction négative la libération des gonadostimulines. Par ailleurs, la pilule
rend la glaire cervicale hostile aux spermatozoïdes.
La pilule peut être soit minidosée (minipilule), soit normodosée.

ii- La pilule microdosée ou micropilule.

Pilule contraceptive contenant de très faibles doses de progestérone d’où le terme microdosée. La
pilule est prise pendant 21 j, avant un arrêt de 7 j qui permet le retour des règles. Elle ne bloque pas
l’ovulation, mais rend l’endomètre impropre à une nidation. Elle rend aussi la glaire cervicale
infranchissable aux spermatozoïdes.

iii- La pilule séquentielle.

Ensemble de 21 comprimés contenant pour les 7 ou 15 premiers des oestrogènes, puis les oestrogènes
et la progestérone pour les suivants. Ces comprimés maintiennent des taux hormonaux élevés dans le
sang, ce qui empêche l’apparition du pic de LH ou décharge ovulante.

iv- La pilule du lendemain.

Comprimé contenant de fortes doses d’oestrogènes et d’un progestatif de synthèse destiné à empêcher
une éventuelle nidation. Elle se prend après un rapport sexuel fécondant. Elle agit sur les sécrétions et
les contractions des oviductes (nécessaires au déplacement de l’œuf vers l’utérus) et sur les
caractéristiques de la muqueuse utérine.

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b- La contragestion.

Méthode utilisée pour éviter la nidation ou bien pour interrompre la grossesse.

i- La pilule contragestive RU 486.

Molécule contragestive fabriquée par Russel-Uclaf d’où le nom et commercialisée sous le nom
Mefépristone. Le RU 486 est une antihormone qui, par sa structure très proche de celle de la
progestérone, se fixe sur les mêmes récepteurs que la progestérone mais ne provoque pas son effet
c'est-à-dire maintenir la grossesse.
Tout se passe comme si la progestéronémie chutait : les contractions de l’utérus reprennent ; la
muqueuse utérine se délabre et l’embryon est expulsé 3 jours après la prise.

ii- Autre méthode contragestive.

Il s’agit de l’interruption chirurgicale de grossesse par aspiration de l’embryon. La méthode est


traumatisante et doit être justifiée par des raisons médicales après la 10 ème semaine de grossesse (12ème
semaine d’aménorrhée).

2.4.2- Les techniques de procréation médicalement assistée.

Ensemble des techniques médicales mises en œuvre pour palier la stérilité d’un couple. En fonction
des causes de stérilité, les moyens utilisés ne sont pas les mêmes.

a- Quelques causes de stérilité.

La stérilité est l’incapacité pour un couple d’avoir un enfant malgré 4 à 5 mois d’une vie conjugale
normale.
Dans 20 % de cas, l’origine de la stérilité est masculine : obstruction des canaux déférents,
oligospermie (pauvreté du sperme en spermatozoïdes), asthénospermie (production de spermatozoïdes
peu mobiles), azoospermie (absence de spermatozoïdes), tératospermie (production de spermatozoïdes
mal formés), cryptorchidie, …
Dans 1/3 de cas, l’origine est féminine : trouble de l’ovulation, obstruction des trompes, endométriose
(développement anormal de l’endomètre), …
Dans 1/3 de cas, l’origine est mixte.
Enfin, il arrive fréquemment qu’aucune cause ne soit diagnostiquée.

b- Quelques techniques de PMA.

i- L’insémination artificielle.

C’est la mise en place de façon naturelle de sperme dans le vagin. Le sperme peut provenir du conjoint
(IAC) ou d’un donneur anonyme (IAD). Elle permet de palier la stérilité due au mari.

ii- La fécondation in vitro et transfert d’embryon (FIVETE).

Elle s’emploie dans les cas de stérilité due à des trompes de Fallope bouchées, un sperme pauvre en
spermatozoïdes mobiles et normaux ou dans toute situation où la fécondation par voies naturelles est
impossible. La FIVETE peut utiliser du sperme ou des ovocytes de donneur.
Les principales étapes de la FIVETE sont :
- réalisation d’un cycle hormonal artificiel chez la femme de manière à provoquer une super
ovulation ;

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- prélèvement et traitement des spermatozoïdes de manière à les rendre fécondant (capacitation)
hors des voies génitales féminines ;
- mise ensemble des ovocytes et des spermatozoïdes dans un tube à essai pour permettre les
fécondations et culture des œufs obtenus ;
- réimplantation de un ou plusieurs embryons dans l’utérus de la mère ou d’une mère porteuse
préparée par un traitement hormonal ; les autres embryons sont conservés à froid.

D’autres techniques de PMA comprennent :


- la GIFT (Gamète Intrafallopian Transfer) : technique de transfert des gamètes dans la trompe
de Fallope ;
- la ZIFT (Zygote Intrafallopian Transfer) : transfert dans la trompe de Fallope de l’œuf fécondé
24 h après une FIV
- la SUZI (Subzonal Insémination) : introduction des spermatozoïdes sous la zone pellucide
(risques de polyspermie) ;
- ICSI (Intracytoplasmic Sperm Injection) : injection d’un seul spermatozoïde dans le
cytoplasme de l’ovocyte, pour éviter la polyspermie.

c- Les problèmes éthiques.

Les progrès des techniques de PMA posent des problèmes d’ordre moral ou éthique :
- choix du sexe ou du nombre d’embryon à implanter ;
- transplantation d’embryon chez une mère porteuse n’ayant aucun lien génétique avec le futur
enfant ;
- conduction d’une grossesse par une femme ménopausée ;
- de devenir des embryons non transplantés et qui sont considéré comme abandonnés.

Des lois régissant la bioéthique s’avèrent donc nécessaires, même si elles s’appliquent à un domaine
qui relève beaucoup plus de la conscience des couples que de l’intervention de l’Etat.

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