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 149-A-05

Physiopathologie de l’endométriose
A. Dumont, P. Collinet, B. Merlot, A. Abergel, C. Rubod, G. Robin

Depuis les premières descriptions cliniques de l’endométriose, beaucoup d’études ont permis
l’approfondissement de nos connaissances et la compréhension de cette pathologie. L’endométriose
concernerait près de 10 % des femmes en âge de procréer et se définit par la présence ectopique de tissu
endométrial, en dehors de la cavité utérine. Bien qu’aucune théorie pathogénique ne permette d’expliquer
l’ensemble des manifestations cliniques, la théorie dite du reflux est la plus communément admise. À
ces diverses théories s’ajoutent de nombreux facteurs, qui contribuent de manière interdépendante au
développement de l’endométriose. Les chefs d’orchestre sembleraient être les facteurs inflammatoires et
hormonaux, mais d’autres mécanismes sont impliqués et représentent aujourd’hui de nouvelles cibles
thérapeutiques (facteurs immunitaires, proangiogéniques, environnementaux, génétiques, etc.).
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Mots-clés : Endométriose ; Reflux menstruel ; Métaplasie ; Inflammation ; Hormonodépendance

Plan comprise. La théorie pathogénique la plus communément admise


pour expliquer le mécanisme de l’endométriose est la théorie
■ Introduction 1 du reflux menstruel, décrite dans les années 1920 par Samp-
son [1] . Cependant, cette théorie ne permet pas d’expliquer à
■ Définition 1 elle seule les différentes atteintes possibles de l’endométriose
■ Épidémiologie 2 et plusieurs théories « alternatives » ont vu le jour et conti-
■ Clinique 2 nuent de se développer. En effet, de par sa symptomatologie

complexe et diverse, il n’existerait pas une endométriose mais
Facteurs de risque 2
plutôt des endométrioses, qui auraient une physiopathologie et
■ Théories pathogéniques 3 une symptomatologie propres. À ces diverses théories pathogé-
Théorie du reflux menstruel (ou théorie de l’implantation) 3 niques s’ajoutent des mécanismes pathologiques moléculaires
Théorie des métaplasies 5 non spécifiques tels que l’inflammation, l’hormonodépendance,
Théorie des résidus embryonnaires 5 des facteurs immunologiques, le stress oxydatif ainsi que des fac-
Théorie des métastases bénignes 5 teurs génétiques et environnementaux. L’endométriose ne serait
Cellules souches endométriales médullaires 5 donc pas une maladie mais un syndrome, regroupant différentes
■ Mécanismes physiopathologiques 5 entités mais surtout différents mécanismes physiopathologiques.
Facteurs inflammatoires 5
Facteurs hormonaux 6
Facteurs oxydatifs
Facteurs immunitaires
6
6
 Définition
Facteurs proangiogéniques 7
Facteurs de croissance 7
Les premiers écrits suggérant l’endométriose remonteraient à
Facteurs environnementaux 7
1690 [2] . La première description histologique a été faite en 1860
Facteurs génétiques 7
par Rokitansky [3] , mais c’est Sampson [1] qui lui donna la première
appellation en 1921.
■ Endométriose et cancer 8 L’endométriose se définit par la présence de foyer de tissu
Transformation maligne 8 endométrial en situation ectopique, c’est-à-dire en dehors de la
Tumeurs primitives 8 cavité utérine. C’est une maladie hormonodépendante, et plus
■ Conclusion 8 précisément estrogénodépendante, inflammatoire, chronique et
évolutive.
L’atteinte la plus fréquente est pelvienne, mais des lésions
peuvent être retrouvées au niveau du rectum, de la vessie et plus
 Introduction rarement dans le péricarde, la plèvre ou le cerveau [4] .
L’endométriose pelvienne, la plus fréquente, s’organise en
L’endométriose est l’une des maladies chroniques gynécolo- endométriose interne (intramyométriale, ou adénomyose) et en
giques les plus courantes et aussi l’une des plus passionnantes. endométriose externe. L’endométriose externe peut être super-
À ce jour, plus de 20 000 articles ont été publiés sur le sujet, ficielle (endométriose pelvienne superficielle [EPS]), ovarienne
mais la physiopathologie de l’endométriose demeure encore mal (endométriome) ou profonde sous-péritonéale (endométriose

EMC - Gynécologie 1
Volume 12 > n◦ 4 > octobre 2017
http://dx.doi.org/10.1016/S0246-1064(17)65070-9

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149-A-05  Physiopathologie de l’endométriose

pelvienne profonde [EPP]). L’EPP est précisément définie par Tableau 1.


une infiltration supérieure ou égale à 5 mm de l’espace sous- Facteurs de risque d’endométriose (d’après [28] ).
péritonéal et touche le plus souvent les culs-de-sac vaginaux et Facteurs de risque Facteurs Facteurs non
de Douglas, la cloison rectovaginale, les ligaments larges et utéro- protecteurs influents
sacrés, ainsi que le tissu cicatriciel (post-laparotomie, épisiotomie,
cicatrice utérine de césarienne) [5] . - Sexe (féminin > masculin) - Prise actuelle de - Ethnies
Le cycle évolutif des lésions d’endométriose est bien docu- - Âge (période d’activité CO - Âge de la
menté. Les jeunes lésions sont d’abord rouges, vésiculaires et génitale) - Tabagisme 1re grossesse
- Classe socioéconomique important - Antécédent
actives. Ensuite les lésions s’infiltrent et deviennent noires. Le
- Nulliparité - Activité sportive personnel de fausse
dernier stade évolutif de l’endométriose représente les lésions
- Facteurs menstruels importante couche
blanches, fibreuses et cicatricielles. Cette évolution temporelle
(ménarche précoce, cycles - Surpoids
des lésions péritonéales a été supportée par une vaste étude pros- courts, règles abondantes) - Parité
pective de constatations chirurgicales qui retrouvait les lésions - Antécédents familiaux
rouges majoritairement chez les patientes jeunes (20–25 ans) et les (jumelle monozygote
plaques blanches chez les patientes plus âgées (41–45 ans) [5] . La > mère > sœur)
réaction péritonéale inflammatoire engendrée par l’endométriose - Arrêt de CO ≥ 2 ans
pourrait aussi être à l’origine de defects péritonéaux, responsables - Alcool
du syndrome de Allen et Masters, fréquemment rencontré chez - Repas riche en graisse
les patientes atteintes d’endométriose [6] . saturées
- Facteurs gestationnels
(petit poids de naissance,

“ Point important tabagisme, prématurité,


prééclampsie)

CO : contraception orale.
L’endométriose est une maladie chronique, évolutive,
estrogénodépendante qui touche principalement les Les atteintes digestives et urinaires sont plus rares et peuvent
organes pelviens. se traduire par une symptomatologie douloureuse, le plus sou-
vent cyclique lors des menstruations : trouble du transit, épreinte,
ténesmes, rectorragies, brûlures mictionnelles, mictions impé-
rieuses, dysurie, hématurie, infections urinaires à répétition,
etc. [17–20] .
 Épidémiologie D’autres localisations atypiques ont été décrites, responsables
de tableaux cliniques exceptionnels : scapulalgies cataméniales
L’incidence de l’endométriose est évaluée à 10–15 % dans la lors de lésions diaphragmatiques [21] , hémopneumothorax et/ou
population féminine générale [7] . Elle serait encore plus impor- hémoptysies cataméniaux en cas de localisations thoraciques et
tante chez les femmes infertiles et celles présentant des douleurs pleurales [22–24] , hémorragies méningées cataméniales [25] , saigne-
pelviennes puisque l’incidence de l’endométriose y est estimée à ment nasolacrymal [26, 27] .
30–50 % et 24 %, respectivement [8, 9] . La prévalence des formes
profondes (EPP) est évaluée à 20 % chez les femmes endométrio-
siques [10] .
L’endométriose est plus fréquemment rencontrée chez les  Facteurs de risque
femmes en âge de procréer [11] , mais peut apparaître dès la puberté
puisqu’elle serait présente chez 45 % des adolescentes souffrant Plusieurs facteurs de risque ont été identifiés, notamment par
de douleurs pelviennes chroniques acycliques [12] et chez 70 % Vigano et al. [28] , et sont récapitulés dans le Tableau 1 :
des adolescentes présentant des dysménorrhées rebelles aux trai- • sexe : même s’il existe quelques exceptionnels cas
tements médicaux (anti-inflammatoires non stéroïdiens et/ou d’endométriose masculine [29–32] , il s’agit d’une pathologie
contraception estroprogestative discontinue) [13] . essentiellement féminine ;
L’endométriose est la première cause de dysménorrhées et de • âge : l’endométriose touche essentiellement les femmes en
douleurs pelviennes chroniques, mais la diversité des symptômes période d’activité génitale. Elle est rare avant l’apparition des
est responsable d’un retard au diagnostic important (environ 6 à premières règles et diminue après la ménopause [11, 33] . Il n’existe
8 ans) [14] . pas de relation entre l’âge au moment du diagnostic et le degré
de sévérité de la maladie [34] ;
• poids : plusieurs études ont décrit que le surpoids diminuait

“ Point important l’incidence de l’endométriose [35–37] . Cependant, un biais ne


peut être exclu, étant donné que les femmes en surpoids sont
plus susceptibles de présenter une oligo-anovulation, voire
une aménorrhée. Une autre étude suggère qu’un surpoids à
L’endométriose est l’une des pathologies gynécologiques
l’adolescence serait associé à un plus grand risque de développe-
les plus fréquentes (10–15 % de la population générale ment de lésions d’endométriose [38] . Cette constatation pourrait
féminine). s’expliquer par un climat d’hyperestrogénie secondaire à un
C’est aussi l’une des premières causes de dysménorrhées excès d’aromatase adipocytaire ;
et de douleurs pelviennes chez la femme. • ethnies : les études épidémiologiques n’ont pas permis de
retrouver une différence entre les différentes ethnies lorsque
les populations étaient appariées sur l’indication opératoire et
la classe socioéconomique [39] ;
 Clinique • classe socioéconomique : la prévalence de l’endométriose serait
plus élevée chez les femmes à haut statut socioéconomique [35] ,
La symptomatologie des lésions d’endométriose varie consi- mais les problématiques d’accès aux soins des populations
dérablement d’une femme à l’autre. La présence de douleurs socioéconomiquement défavorisées laissent supposer qu’un
pelviennes, de dysménorrhées invalidantes et de dyspareunie pro- biais de recrutement ne peut être écarté ;
fonde est souvent corrélée à la localisation des lésions d’EPP [15] . • facteurs menstruels : il existerait une augmentation du risque
Cependant, le diagnostic d’endométriose pourrait être posé de d’endométriose chez les femmes ayant eu une ménarche
façon fortuite en laparoscopie dans 2 à 50 % des cas de ligature précoce et présentant des cycles courts et des règles abon-
tubaire, selon les séries [16] . dantes [40, 41] ;

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Théories Pathogéniques Mécanismes Physiopathologiques Figure 1. Physiopathologie de l’endométriose


(d’après [52] ).

Théorie du
reflux Inflammation
menstruel

Su
rv
ie
-a
dh
Hormones

és
io
Théorie des

n-
im
métastases

pl
Voi
bénignes

an
e hém

ta
Voi ato Immunité

tio
e lym gèn

n
pha e
tiqu
e
Théorie de la
métaplasie Endométriose Oxydation
cœlomique Par induction

Angiogenèse
Théorie des
cellules
souches de la
moelle osseuse
Environnement

Théorie des
résidus Génétique
embryonnaires

• facteurs reproductifs : le risque d’endométriose diminuerait


avec le nombre d’enfants [42] , mais aucune association n’a
été retrouvée avec l’âge de la première grossesse, ni avec 1895 Résidus mésonéphrotiques (von Recklinghausen)
l’antécédent de fausse couche [43] ;
• contraception orale hormonale : la prise actuelle ou récente de 1898 Métaplasie cœlomique (lwanoff)
contraception orale serait un facteur protecteur d’endométriose 1899 Résidus mülleriens (Russel)
(risque relatif [RR] = 0,4 ; intervalle de confiance à 95 % [IC 95 %]
[0,2–0,7]), mais l’arrêt depuis au moins deux ans serait un fac- 1925 Métastase lymphatique (Halban)
teur de risque (RR = 1,8 ; IC 95 % [1,0–3,1]) [44] . Si ces résultats 1927 Métastase hématogène (Sampson)
ont été confirmés par d’autres études, ils restent cependant à
considérer avec précaution étant donné qu’il existe un biais de 1927 Théorie du reflux menstruel rétrograde (Sampson)
prescription certain, la contraception hormonale pouvant être
1955 Métaplasie par induction (Levander et Norman)
prescrite en traitement de dysménorrhées ;
• facteur familial : Simpson et al. [45] , ainsi que Moen et al. [46]
ont étudié le risque d’endométriose lorsqu’un membre de la
famille au premier degré était atteint (mère ou sœur). Simpson Figure 2. Chronologie des différentes théories pathogéniques de
et al. [45] ont ainsi retrouvé un risque six fois plus important l’endométriose [53] .
de développer de l’endométriose lorsque la sœur était atteinte,
et huit fois plus important lorsqu’il s’agissait de la mère. Moen grossesse et l’allaitement artificiel seraient aussi des facteurs de
et al. [46] confirmaient ces résultats (risque multiplié par cinq et risque. Mais ces données sont encore controversées [51] .
quatre, respectivement) et ajoutaient même un risque de 75 %
si la jumelle monozygote était atteinte d’endométriose [47] . Ces
résultats restent cependant à considérer avec précaution étant  Théories pathogéniques
donné qu’un biais d’information ne peut être exclu ; les femmes
issues d’une famille où le diagnostic d’endométriose a été posé Plusieurs grandes théories s’opposent pour expliquer le déve-
chez la mère ou la sœur sont plus susceptibles de reconnaître loppement ectopique de tissu endométrial (Fig. 1, 2) [52, 53] . Ces
les symptômes et de consulter leur médecin ; théories s’affrontent et se complètent tout à la fois puisque
• mode de vie : plusieurs études ont rapporté que le tabagisme l’endométriose ne semble pas être une unique maladie. En effet,
important et l’activité sportive intense (≥ 4 heures par semaine) les lésions d’EPS, d’EPP, les endométriomes et les lésions extra-
diminueraient le risque d’endométriose, via un effet antiestro- pelviennes seraient des maladies différentes avec chacune une
génique [35, 40, 48] . Les études restent cependant controversées, physiopathologie propre [54] (Fig. 3).
notamment sur l’effet du tabagisme [35] . Par un mécanisme
inverse, l’alcool et les repas riches en graisses saturées aug- Théorie du reflux menstruel
mentent les taux circulants d’estradiol et favoriseraient le risque
d’endométriose [49] ; (ou théorie de l’implantation)
• facteurs gestationnels : la prématurité, la prééclampsie et le petit La théorie du reflux a été élaborée par Sampson dans les
poids de naissance ont récemment été associés au développe- années 1920 et est actuellement la plus communément admise [1] .
ment de l’endométriose [50] . Le tabagisme maternel pendant la Cette théorie se base sur le phénomène physiologique de reflux

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Figure 3. Intrication des différentes théories pathogéniques


de l’endométriose. CRV : endométriose de la cloison rec-
Endométriose et anomalies tovaginale ; EPP : endométriose pelvienne profonde ; EO :
mülleriennes endométriose ovarienne ; EPS : endométriose pelvienne
superficielle.

Théorie des Théorie des


résidus cellules
embryonnaires souches

Endométriose et
ose Rokitansky
CRV étri
dom ine
En ascul
m
EPP

Théorie du reflux EO
Théorie des métaplasies
e
ple étrios

Endométriose
le

EPS
ura

pré-pubertaire
om
End

Théorie des métastases

Endométriose extrapéritonéale

rétrograde des menstruations vers les trompes et le péritoine. Ce chez la patiente endométriosique. Tout d’abord, il existerait une
reflux rétrograde est un processus courant puisqu’il a été constaté augmentation de la prolifération des cellules endométriales [62] .
en laparoscopie chez 90 % des patientes ayant une perméabilité Ensuite, des études ont rapporté une diminution des phéno-
tubaire normale [55] . mènes d’apoptose des cellules endométriales en fin de cycle [63–66] ,
Les arguments qui soutiennent cette théorie sont nombreux. secondaire à l’augmentation de l’expression endométriale du gène
Tout d’abord, ce mécanisme pathogénique expliquerait la dis- anti-apoptotique Bcl-2 [67–69] . Enfin, il y aurait une augmentation
tribution anatomique des lésions d’endométriose dans la cavité de la fréquence des mutations génomiques activatrices dans les
abdominopelvienne (zones déclives et hémipelvis gauche) [56] . cellules endométriales eutopiques des femmes endométriosiques,
L’atteinte asymétrique prédominante à gauche serait secondaire et ces altérations procureraient un avantage de survie (PI3K/AKT,
à la position du côlon sigmoïde qui ferait obstacle à la circula- PTEN) [70] .
tion du flux péritonéal, empêchant ainsi l’évacuation des cellules
endométriales refluées [57] . La prédominance en partie déclive Adhésion
s’explique quant à elle par l’accumulation des saignements mens-
Il existerait par ailleurs une prédisposition (acquise ou hérédi-
truels rétrograde, sous l’influence de la gravité. L’endométriose
taire) du péritoine à l’adhésion et à l’invasion transmésothéliale
serait d’ailleurs – selon certains auteurs – un peu plus fréquente
des cellules endométriales refluées. En effet, un mésothélium
chez les femmes ayant un utérus rétroversé [58] . Ensuite, cette
intact est censé agir comme barrière protectrice contre l’adhésion
théorie s’appuie sur la constatation que les femmes présentant
du tissu endométrial reflué. Des études in vitro ont montré
une malformation cervico-utérine semblent plus à risque de déve-
que les fragments d’endomètres adhéraient au péritoine seule-
lopper des lésions d’endométriose [59, 60] . Enfin, les expériences
ment sur des localisations où la membrane basale et/ou la
animales ont montré que la majoration du reflux menstruel (grâce
matrice extracellulaire (MEC) étaient endommagées [71] . Le reflux
à une fistule utéropelvienne ou un blocage du flux antérograde)
rétrograde menstruel aurait cet effet néfaste en fragilisant le méso-
favorisait l’apparition de lésions d’endométriose [61] .
thélium et serait responsable de lésions locales qui permettraient
Les cellules endométriales (stromales et épithéliales) encore
l’implantation de cellules endométriales. Les facteurs exacts impli-
vivantes et ayant reflué peuvent disséminer dans la cavité abdo-
qués dans le dommage mésothélial ne sont pas encore connus,
minopelvienne. Les fragments d’endomètre se fixent alors dans le
mais pourraient impliquer Nectin-4 [72] , entre autres.
péritoine en trois phases immuables : survie des cellules endomé-
triales refluées, adhésion à la surface péritonéale, puis invasion du
mésothélium. Invasion
Une surexpression des métalloprotéases (MMP) favoriserait le
phénomène d’invasion. En effet, les MMP sont responsables de
Survie des cellules endométriales la dégradation des composants de la MEC et du remodelage
Plusieurs mécanismes expliqueraient la plus grande survie des du tissu endométrial. La régulation des MMP et de leurs inhi-
cellules endométriales refluées en dehors de la cavité utérine, biteurs (inhibiteurs tissulaires des métalloprotéases [TIMP]) se

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fait par l’intermédiaire de cytokines (tumor necrosis factor alpha Théorie des métastases bénignes
[TNF-␣]), facteurs de croissance et hormones stéroïdiennes. La
balance entre MMP et TIMP est donc très importante pour le La théorie des métastases bénignes s’appuie sur une dissé-
renouvellement cellulaire. L’expression endométriale des MMP mination par voie lymphatique et/ou hématogène de cellules
est normalement inhibée en phase lutéale sous l’influence de endométriales et expliquerait les lésions extrapéritonéales
progestérone, mais il existe une résistance à la progestérone d’endométriose.
chez les femmes endométriosiques, ce qui altère la cyclicité de
l’expression des MMP (MMP-3, MMP-7, MMP-11) [73] . Au niveau Métastases par voie lymphatique
des implants ectopiques d’endométriose ou de l’endomètre euto-
Introduite par Halban en 1924, cette théorie se base sur
pique, l’expression de MMP-1 et MMP-9 serait augmentée [74, 75]
la constatation d’une communication lymphatique entre les
et celle de TIMP-3 serait diminuée [76] . Il a aussi été constaté
organes du pelvis [88] . En accord avec cette observation, des
une diminution en concentration de TIMP dans le liquide
fragments d’endométriose ont été retrouvés dans des ganglions
péritonéal des femmes endométriosiques [77] . CIC-3 (chloride
lymphatiques [89] . Cette théorie pourrait expliquer les atteintes de
channel-3) serait aussi impliqué dans le processus d’invasion des
l’ombilic, espace rétropéritonéal, racines de membres inférieurs,
cellules stromales endométriales refluées, en régulant l’expression
vagin, col utérin ; mais aussi probablement des atteintes encore
de MMP-9 [78] .
plus lointaines puisque l’on sait que les vaisseaux lymphatiques
Cependant, si la majorité des femmes présentent une régurgi-
pelviens se drainent dans le canal thoracique qui lui-même se
tation rétrograde de sang menstruel, seules 10 à 15 % d’entre elles
jette dans la veine sous-clavière gauche (la lymphe et son contenu
développent une endométriose [79] . Ainsi, d’autres facteurs locaux
rejoignent alors la circulation sanguine).
interviennent nécessairement dans le développement de la patho-
logie et seront discutés ultérieurement (favorisation de la survie
Métastases par voie hématogène
cellulaire et de l’implantation péritonéale, angiogenèse, etc.). De
même, la théorie du reflux ne permet pas d’expliquer les atteintes En 1927, Sampson constata la présence de tissu endomé-
extrapéritonéales rencontrées dans l’endométriose. trial dans les veines utérines, ce qui pourrait expliquer les cas
d’endométriose de localisation lointaine (osseuses, cérébrales,
pulmonaires, etc.) [90] .
Théorie des métaplasies
La métaplasie est le processus de transformation d’un tissu dif- Cellules souches endométriales médullaires
férencié en un autre tissu différencié qui se retrouve alors dans
une situation ectopique. Des études plus récentes ont proposé l’implication des cel-
lules souches (progénitrices) extra-utérines, provenant de la
moelle osseuse, et qui pourraient se différencier en tissu endo-
Métaplasie cœlomique métrial [91–94] . Les lignées cellulaires concernées seraient les
Le concept de métaplasie cœlomique a été introduit par Iwa- cellules souches mésenchymateuses et endothéliales. Cette théo-
noff en 1898 et Meyer en 1919 [80, 81] . Cette théorie confère à rie suggère donc une origine non endométriale de certaines
l’épithélium de la cavité cœlomique le potentiel de se transformer formes d’endométriose et s’appuie sur des preuves cliniques
en tissu endométrial. Cette hypothèse est basée sur l’observation d’endométriose chez des femmes qui n’ont pas d’endomètre
que les canaux mülleriens, le péritoine pelvien et l’épithélium ger- (syndrome de Mayer-Rokitansky-Kuster-Hauser) ou chez les
minal ovarien dérivent tous du même épithélium indifférencié hommes [95, 96] .
(paroi des cœlomes embryonnaires). Le péritoine pourrait donc
contenir des cellules indifférenciées (ou des cellules différenciées
mais ayant conservé une capacité de dédifférenciation) capables
de se différencier en cellules endométriales. Cette théorie per-
mettrait d’expliquer les rares cas d’endométriose masculine (dont
“ Point important
l’origine proviendrait de l’utricule prostatique), ainsi que les cas La théorie du reflux n’explique pas à elle seule la genèse
d’endométriose chez les femmes non réglées (prépubères ou en
de l’endométriose. D’autres mécanismes interviennent, et
aménorrhée) et les cas d’endométriose extrapéritonéale, notam-
ment pleurale mais cette localisation pourrait aussi s’expliquer expliquent les différents tableaux de l’endométriose.
par un passage trans-péritonéo-diaphragmatique du reflux
rétrograde.

Métaplasie par induction


La théorie de l’induction a été proposée par Levander et Nor-  Mécanismes
mann en 1955 [82] . C’est en fait une extension de la théorie physiopathologiques
des métaplasies cœlomiques, où la transformation métaplasique
des cellules péritonéales serait initiée par l’endomètre eutopique, En dehors des grandes théories pathogéniques expliquant la
qui sécréterait des facteurs endogènes (biochimiques, immunolo- présence de fragments endométriaux ectopiques, il est mainte-
giques, inflammatoires, hormonaux, etc.) [83] . nant admis que des facteurs non spécifiques interviennent de
façon locale pour pérenniser et favoriser le développement des
lésions.
Théorie des résidus embryonnaires
Cette théorie a été développée par von Recklinghausen en 1895 Facteurs inflammatoires
et Russel en 1899 [84, 85] . Elle suggère que les cellules embryonnaires
d’origine mésonéphrotique (von Recklinghausen) ou müllerienne Qu’importe le mécanisme pathogénique, lorsque les implants
(Russel) migreraient sous l’action de certains stimuli (notamment endométriosiques sont formés, ils sécrètent des molécules pro-
sous l’influence d’estrogènes sécrétés à la puberté). Cette théorie inflammatoires qui autoentretiennent et pérennisent les lésions.
expliquerait les lésions d’endométriose de la cloison rectovagi- En effet, le liquide péritonéal des patientes endométriosiques est
nale, les cas d’endométriose masculine et l’association fréquente riche en macrophages activés, facteurs de croissance, facteurs
entre endométriose et anomalies mülleriennes [86] . En 2012, une angiogéniques et présente une perturbation du profil chémo-
étude a appuyé ce concept en démontrant qu’il existait du tissu kines/cytokines [97] .
endométrial ectopique sur les trajets des canaux mülleriens chez Au niveau des cellules endométriales eutopiques et ectopiques,
10 % des fœtus étudiés [87] . il a été mis en évidence une augmentation de la production

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de cytokines (notamment interleukines 1 [IL-1], IL-6 et IL-8), et [LH]), mais ils sont capables d’atrophier efficacement les cellules
une diminution du taux de TNF-␣ [98–100] . TNF-␣ est augmenté endométriales eutopiques et ectopiques et donc de prévenir les
dans le liquide péritonéal et serait corrélé aux stades évolutifs poussées inflammatoires d’endométriose [117–119] . Par leur action
de l’endométriose. TNF-␣ est une cytokine importante dans le endométriale, les modulateurs sélectifs des récepteurs de la pro-
développement de l’endométriose puisqu’elle induit in vitro la gestérone constituent une voie thérapeutique potentiellement
prolifération des cellules endométriales, favorise l’adhésion et prometteuse dans l’avenir [4, 120] .
l’invasion de ces cellules au niveau du mésothélium (via les métal- Localement, il a été prouvé qu’il existait une surproduction d’E2
loprotéases matricielles), et stimule l’angiogenèse locale (via IL-8). au niveau des implants endométriosiques. En effet, l’expression
De même, il existerait une hyperactivation des macrophages de l’aromatase (enzyme permettant la conversion des androgènes
péritonéaux, qui sécréteraient plus de prostaglandines et cyclo- en estrogènes) est augmentée dans les lésions endométriosiques
oxygénase 2 (COX2), mais avec une capacité de phagocytose (surtout dans les endométriomes) et dans l’endomètre eutopique
diminuée [101, 102] . Le facteur inhibiteur de la migration des macro- des femmes atteintes [121] , alors que le tissu endométrial nor-
phages (MIF) serait, quant à lui, augmenté [103] . Le MIF est l’une mal n’exprime pas cette enzyme. De plus, la 17␤-hydroxystéroïde
des principales molécules bioactives impliquées dans la proli- déshydrogénase (17␤-HSD) de type 2 est déficiente dans le
fération des cellules endothéliales (différenciation, remodelage, tissu endométriosique et ne peut donc pas inactiver l’E2 en E1
angiogenèse, cicatrisation) [104] . L’expression endométriale de MIF (estrone) [122] .
chez les femmes endométriosiques serait d’autant plus importante Par rapport aux cellules endométriales eutopiques, les lésions
chez les femmes infertiles et symptomatiques et serait corrélée à d’endométriose présentent une perturbation du ratio entre les
l’extension de la maladie [105] . Certains auteurs ont d’ailleurs sug- récepteurs aux estrogènes ␣ (ER␣) et ␤ (ER␤). ER␤ joue un rôle
géré l’utilisation de MIF comme marqueur évolutif de la maladie antiprolifératif en inhibant ER␣, mais son expression est para-
endométriosique. doxalement augmentée dans les lésions endométriosiques. C’est
Certaines isoformes des MAP-kinases jouent un rôle cru- en modulant ses fonctions et en accentuant les mécanismes
cial dans les mécanismes intracellulaires de transduction du inflammatoires et anti-apoptotiques que ER␤ semble participer au
signal au cours des processus inflammatoires au sein des lésions développement de l’endométriose [123] .
d’endométriose [106] . Dans l’avenir, l’utilisation d‘inhibiteurs Par ailleurs, il existe un phénomène de résistance à la progesté-
sélectifs de ces isoformes des MAP-kinases pourrait constituer un rone, au sein des cellules endométriales ectopiques et eutopiques
intérêt thérapeutique théorique dans la prise en charge médicale des patientes endométriosiques. En effet, il existe une dysrégula-
de l’endométriose. tion génique de l’expression des deux isoformes du récepteur à la
Par ailleurs, une approche protéomique a permis d’identifier progestérone, avec une disparition de l’expression des isoformes B
une protéine uniquement présente dans le liquide péritonéal (activateurs) et une expression constante des isoformes A (inhibi-
des patientes endométriosiques (Endo-1). Endo-1 est similaire à teurs des isoformes B) [124, 125] . Cette perte de régulation cyclique
l’haptoglobine et se lie aux macrophages pour diminuer leur acti- serait responsable d’une transition incomplète de l’endomètre
vité de phagocytose et augmenter la production d’IL-6 [107, 108] . prolifératif en endomètre sécrétoire lors de la phase lutéale, et
L’IL-6 régulerait le taux d’Endo-1 et stimulerait l’expression de expliquerait le phénomène de résistance à la progestérone [126] ,
l’aromatase, et par conséquent augmenterait les concentrations avec pour conséquences, une hyperexpression de MMP et absence
en estradiol (E2) [109] . de régulation sur l’E2.
De plus, le microenvironnement péritonéal des patientes endo- L’ensemble de ces constatations met en évidence l’interaction et
métriosiques est riche en prostaglandines, qui jouent un rôle clé l’interdépendance des facteurs inflammatoires (prostaglandines,
dans l’infertilité et la symptomatologie douloureuse de la mala- TNF-␣, interleukines) et hormonaux (E2, progestérone) dans la
die. La synthèse de prostaglandines (PG) par les macrophages physiopathologie de l’endométriose (Fig. 4).
péritonéaux serait stimulée par le TNF-␣ et l’IL-1 (notamment
PGF2␣ et PGE2) [110] . La PGE2 activerait la protéine StAR (steroi-
dogenic acute regulatory protein) et l’aromatase, et stimulerait donc Facteurs oxydatifs
la synthèse d’E2 [111–113] . L’E2 stimulerait à son tour la synthèse
Chez les femmes endométriosiques, il existe une augmentation
de prostaglandines, achevant une boucle de rétrocontrôle positif.
des phénomènes oxydatifs, ce qui stimule la croissance des cel-
La up-regulation de PGE2 serait donc à l’origine d’un mécanisme
lules endométriales [127, 128] . Il est constaté non seulement une
d’autoentretien permettant une augmentation de la biodisponi-
diminution des systèmes antioxydants (diminution des taux de
bilité locale d’E2.
vitamine E), mais aussi une augmentation de la production des
dérivés actifs de l’oxygène (augmentation de radicaux libres par
les macrophages, augmentation des low density lipoprotein [LDL]
Facteurs hormonaux oxydés, etc.) [129] .
L’endométriose est une pathologie estrogénodépendante. Il est
maintenant admis que les poussées inflammatoires des lésions Facteurs immunitaires
d’endométriose sont étroitement liées surtout aux fluctuations
hormonales cycliques d’estradiol (et donc de progestérone). Cela L’endométriose serait aussi favorisée par un échappement à la
explique l’efficacité des traitements hormonaux antigonado- clairance auto-immune, par un défaut de surveillance immuni-
tropes (contraception estroprogestative en continu, analogues de taire adéquate [130] . En effet, l’activité des lymphocytes natural
la gonadotropin releasing hormone [GnRH], macroprogestatifs) qui killer ([NK], qui permettent la reconnaissance et la lyse des cellules
vont « lisser » ces fluctuations hormonales, et ce même si certains délétères) serait diminuée dans le liquide péritonéal des femmes
d’entre eux contiennent des estrogènes exogènes (contraception endométriosiques [131] . De plus, les cellules endométriosiques
estroprogestative en continu, add-back therapy en association aux ont la capacité de up-réguler la sécrétion de l’antigène circulant
analogues de la GnRH) [114–116] . L’autre approche thérapeutique intercellular adhesion molecule 1 (ICAM1) (qui perturbe la recon-
consiste à atrophier les cellules endométriales ectopiques (et donc naissance par les cellules immunitaires), de transforming growth
eutopiques) grâce à l’utilisation de progestatifs (qui vont inhi- factor bêta [TGF-␤], de PGE (qui inhibe les fonctions lymphocy-
ber la synthèse des récepteurs aux estrogènes et donc bloquer taires) et l’expression du ligand FAS (qui stimule l’apoptose des
la croissance endométriale estrogénodépendante) : c’est ce que cellules immunitaires) [132–134] . Une méta-analyse récente a même
font déjà également certains traitements antigonadotropes cités rapporté que certains polymorphismes génétiques de ICAM1
précédemment (macroprogestatifs, contraceptifs estroprogesta- (G241R et K469E) étaient plus à risque d’endométriose [135] .
tifs en continu, analogues de la GnRH sans ou avec add-back Devant ces anomalies fonctionnelles des lymphocytes et les
therapy) [115, 116] . Les systèmes intra-utérins au lévonorgestrel ou concentrations élevées d’immunoglobulines A (IgA), IgM et
l’utilisation de diénogest en continu (2 mg/j) ne sont pas des IgG, certains auteurs ont suggéré une hypothèse auto-immune
thérapeutiques antigonadotropes (le diénogest est seulement anti- à l’endométriose [136] . Ainsi, des anticorps anti-endomètre ont
ovulatoire car il inhibe le pic ovulatoire de luteinizing hormone même été mis en évidence chez les femmes endométriosiques.

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+ Figure 4. Boucle d’interaction entre les facteurs hormonaux


androstendione et les facteurs inflammatoires intervenant dans l’endométriose
Facteurs de Adhésion (d’après [52] ). E1 : estrone ; E2 : estradiol ; NGF : nerve growth
aromatase 17βHSD-1 croissance Prolifération factor ; PG : prostaglandine ; 17␤-HSD : 17␤-hydroxystéroïde
E1 E2 PGE2 Anti-apoptotique déshydrogénase.
− PGF2 Invasion
17βHSD-1 NGF Angiogenèse
Neurogenèse
+ Bourgeonnement
neuronal
Inflammation

Douleur

Une étude américaine a également montré que la fréquence des Tableau 2.


maladies auto-immunes (lupus érythémateux systémique, polyar- Exemples de gènes candidats impliqués dans la susceptibilité à
thrite rhumatoïde, Gougerot-Sjögren, thyroïdite auto-immune), l’endométriose (d’après [4] ).
de la fibromyalgie et des maladies allergiques atopiques (asthme, Gènes de susceptibilité à l’endométriose
eczéma, etc.) était plus importante chez les femmes endométrio-
siques [137, 138] . Cytochrome P450 1A1
N-acétyltransférase 2
Glutathion-S-transférase M1 T1
Galactose-1-phosphate uridyltransférase
Facteurs proangiogéniques Récepteur des estrogènes
Récepteur de la progestérone
Les phénomènes de néovascularisation sont fortement déve-
Récepteur des androgènes
loppés dans l’endométriose et jouent un rôle important dans PTEN
l’installation et la progression des lésions. En effet, dans le P53
liquide péritonéal des patientes endométriosiques, les facteurs PPAR␥-2
proangiogéniques sont augmentés, notamment TNF-␣, IL-8 et
VEGF [139, 140] . In vitro, la synthèse de vascular endothelial growth PTEN : phosphatase and tensin homolog ; PPAR␥-2 : peroxisome proliferator-activated
factor (VEGF) serait stimulée par l’E2, l’hypoxie, IL-1␤, TGF-␤, receptor 2.
epidermal growth factor (EGF), et PGE2. Les taux de VEGF et IL-8
seraient corrélés à la sévérité de la maladie. Des études chez le singe rhésus ont retrouvé une augmentation
En plus de l’angiogenèse locale, de nouvelles études ont démon- de la prévalence de l’endométriose après irradiation (53 versus
tré que de nouveaux vaisseaux sanguins pourraient se développer 26 %) [148] .
à partir de cellules endothéliales progénitrices incorporées au site La dioxine a aussi été fortement incriminée après une étude
de néovascularisation [141, 142] . En effet, sur des modèles murins, réalisée en Belgique, où le taux de pollution à la dioxine est le
Becker et al. [143] ont constaté que jusque 37 % des cellules endo- plus important au monde et où la fréquence de l’endométriose
théliales dans les lésions d’endométrioses étaient issues de la (et endométriose sévère) est l’une des plus élevées [149] . Des études
moelle osseuse, une semaine après l’implantation des fragments chez le singe rhésus corroboraient cette hypothèse [150] . Mais
d’endomètre dans la cavité péritonéale. d’autres études prospectives réalisées en Belgique et en Italie n’ont
pas confirmé ces résultats [151, 152] .
®
L’exposition in utero au Distilbène , au bisphénol A et aux E2
(de synthèse ou dérivés du soja) favoriserait aussi le développe-
Facteurs de croissance ment de l’endométriose [153, 154] .
Les facteurs de croissance jouent un rôle primordial dans Enfin, devant l’association entre cancer cutané (mélanome)
la stimulation de la prolifération et la différenciation du tissu et endométriose, certains auteurs ont suggéré l’implication des
endométrial ectopique (rôle mitogène et proangiogénique). Plu- rayons ultraviolets (UV) [155] .
sieurs d’entre eux sont augmentés dans l’endomètre ectopique
mais aussi eutopique des patientes endométriosiques : hepatocyte Facteurs génétiques
growth factor (HGF), epidermal growth factor (EGF), platelet-derived
growth factor (PDGF), et basic fibroblast growth factor (bFGF) [144, 145] . Des analyses cytogénétiques moléculaires, puis des études pan-
L’inhibiteur du bFGF (FGF-AS) serait quant à lui diminué dans génomiques chez des patientes endométriosiques ont permis
l’endomètre eutopique des patientes endométriosiques [146] . de mettre en évidence une fréquence anormalement élevée de
Les mécanismes par lesquels ces facteurs de croissance peuvent microremaniements sur un certain nombre de chromosomes.
par une action locale paracrine pérenniser et favoriser le déve- Ces résultats suggèrent donc l’existence de « loci de suscepti-
loppement des lésions d’endométriose commencent à être de bilité » et des « gènes candidats » dans le développement de
mieux en mieux compris. Ainsi, l’EGF pourrait de son côté ampli- l’endométriose (Tableau 2). Rahmioglu et al. [156] ont synthétisé
fier l’action locale des E2 (Fig. 4) et serait donc potentiellement ces résultats.
impliqué dans l’estrogénodépendance de la pathologie. Le PDGF La plus grande étude réunissait plus de 1000 familles au sein des-
jouerait quant à lui un rôle dans l’angiogenèse des endométriomes quelles au moins deux sœurs de la même fratrie étaient atteintes
ovariens [147] . d’endométriose. Cela a permis d’identifier spécifiquement des loci
de susceptibilité au niveau des régions 10q26 et 20p13 [157] . Une
autre étude sur plus de 3000 patientes endométriosiques retrou-
Facteurs environnementaux vait une forte association avec la région 7p15 [158] .
Chez les patientes endométriosiques, il existerait également
Si plusieurs études ont rapporté un lien épidémiologique entre des anomalies épigénétiques qui induiraient des anomalies
certains agents environnementaux et la présence d’endométriose, d’expression de certains gènes non mutés, notamment au niveau
aucune n’a prouvé leur causalité dans le développement de la du tissu endométrial. Certains d’entre eux sont rapportés pour
maladie. information dans le Tableau 3 [159] .

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Tableau 3. et pertes de l’hétérozygotie du gène PTEN (gène suppresseur de


Gènes dont les produits sont exprimés de manière aberrante dans tumeur) et de l’anti-oncogène p53 [171, 173] .
l’endomètre des femmes présentant une endométriose (d’après [4, 159] ).
Gènes dont les produits sont Mode d’action
exprimés de manière aberrante
Tumeurs primitives
PI3K/AKT, PTEN, Bcl-2 Survie des cellules endométriales Plusieurs études ont rapporté un risque majoré de certains can-
cers chez les patientes endométriosiques [174, 175] . La plus grande
MMP, TIMP Invasion des cellules
endométriales
étude a suivi plus de 20 000 femmes suédoises endométriosiques
pendant 11 ans [176] . La présence d’endométriose serait un facteur
IL-1, 6, 8, MIF, PGE2, TNF-␣ Facteurs inflammatoires
de risque pour le développement des cancers endométriaux, des
Aromatase, FKBP4, PRL, 17␤-HSD Facteurs hormonaux lymphomes non hodgkiniens et des cancers cutanés, tels que le
Isoformes du récepteur à la mélanome [165, 177] . Il existerait également un surrisque de cancer
progestérone du sein, mais cette donnée est actuellement controversée [165, 178] .
TGF-␤, PAEP Facteurs immunitaires L’interprétation de ces différents résultats reste cependant déli-
VEGF Facteurs proangiogéniques cate, étant donné la présence de nombreux facteurs confondants
EGF, FGF, HFG, IGFBP1, SRC Facteurs de croissance (nulliparité, infertilité, hyperestradiolémie, traitement hormo-
naux, etc.).

Toutes ces données renforcent ainsi l’hypothèse d’un endo-


mètre intrinsèquement différent chez les patientes endométrio-
 Conclusion
siques [160] , mais aussi l’hypothèse d’une maladie polygénique L’endométriose est une entité plurielle, multifactorielle, poly-
impliquant différentes voies de signalisation biologiques. génique, hormonodépendante et complexe. Plusieurs théories
pathogéniques expliquent les différents tableaux d’endométriose.
Les mécanismes moléculaires impliqués sont nombreux et
interdépendants : hormonaux, inflammatoires, immunitaires,
 Endométriose et cancer oxydatifs, proangiogéniques, génétiques et environnementaux. Il
ne semble pas exister une endométriose mais plusieurs endomé-
Transformation maligne trioses, formant alors un syndrome et offrant ainsi de nouvelles
perspectives thérapeutiques (« thérapie ciblée » antiproliféra-
La transformation maligne des lésions endométriosiques est tive, anti-inflammatoire, antiangiogénique, antiaromatase, etc.)
un phénomène extrêmement rare (0,3 à 1,6 %), et concerne et diagnostiques (méthodes moléculaires non invasives de diag-
principalement les lésions ovariennes [161, 162] . Ces transforma- nostic).
tions malignes sont regroupées sous le terme EAOC (endometriosis
associated ovarian cancer). Selon certaines études, 2 à 5 % de
cancers ovariens se formeraient à partir d’une lésion endométrio- Déclaration de liens d’intérêts : les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
sique [163, 164] . Le risque de développer un cancer de l’ovaire en cas d’intérêts en relation avec cet article.
d’endométriose serait ainsi augmenté de 30 % (soit RR = 1,34 ;
IC 95 % [1,16–1,55]) [165, 166] . Histologiquement, il s’agit le plus
souvent d’adénocarcinomes endométrioïdes, ou de carcinomes à  Références
cellules claires [167] . Bien que l’incidence des EAOC soit très faible,
Chene et al. [168] préconisent une surveillance clinique et radio- [1] Sampson JA. Peritoneal endometriosis due to menstrual dissemination
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Il est important de différencier la dégénérescence d’un foyer [5] Koninckx PR. Suggestive evidence that pelvic endometriosis is a
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Par ailleurs, le haut degré d’aneuploïdie retrouvé dans les lésions Philadelphia: Lippincott /Raven; 1998.
endométriosiques est témoin d’une instabilité génomique [172] . De [13] Laufer MR. Prevalence of endometriosis in adolescent girls with chro-
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Téléchargé pour moncef alawi (alawimoncef@gmail.com) à University of Tunis El Manar Faculty of Medicine of Tunis à partir de ClinicalKey.fr par Elsevier sur juin 02, 2020.
Pour un usage personnel seulement. Aucune autre utilisation n´est autorisée. Copyright ©2020. Elsevier Inc. Tous droits réservés.
149-A-05  Physiopathologie de l’endométriose

A. Dumont.
Service de gynécologie endocrinienne et médecine de la reproduction, Hôpital Jeanne-de-Flandre, CHRU de Lille, avenue Eugène-Avinée, 59037 Lille cedex,
France.
Service de gynécologie médicale, orthogénie et médecine du couple, Hôpital Jeanne-de-Flandre, CHRU de Lille, avenue Eugène-Avinée, 59037 Lille cedex,
France.
P. Collinet.
Service de chirurgie gynécologique, Hôpital Jeanne-de-Flandre, CHRU de Lille, avenue Eugène-Avinée, 59037 Lille cedex, France.
B. Merlot.
Service de chirurgie gynécologique et médecine de la reproduction, Maternité Aliénor d’Aquitaine, Groupe hospitalier Pellegrin, place Amélie-Raba-Léon,
33076 Bordeaux cedex, France.
Clinique Tivooli, 220, rue Mandron, 33000 Bordeaux, France.
A. Abergel.
Polyclinique Jean-Villar, avenue Maryse-Bastie, 33520 Bruges, France.
C. Rubod.
Service de chirurgie gynécologique, Hôpital Jeanne-de-Flandre, CHRU de Lille, avenue Eugène-Avinée, 59037 Lille cedex, France.
G. Robin (geoffroy.robin@chru-lille.fr).
Service de gynécologie endocrinienne et médecine de la reproduction, Hôpital Jeanne-de-Flandre, CHRU de Lille, avenue Eugène-Avinée, 59037 Lille cedex,
France.
Service de gynécologie médicale, orthogénie et médecine du couple, Hôpital Jeanne-de-Flandre, CHRU de Lille, avenue Eugène-Avinée, 59037 Lille cedex,
France.
EA 4308 Gamétogenèse et qualité du gamète, Institut de biologie de la reproduction-spermiologie-CECOS, Hôpital Albert-Calmette, CHRU de Lille, 59000
Lille, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Dumont A, Collinet P, Merlot B, Abergel A, Rubod C, Robin G. Physiopathologie de l’endométriose.
EMC - Gynécologie 2017;12(4):1-12 [Article 149-A-05].

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