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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE

UNIVERSITE MENTOURI – FACULTE DE MEDECINE DE


CONSTANTINE

CLINIQUE RENALE DE DAKSI - CONSTANTINE


RAPPORT DE STAGE D’INTERNAT
SERVICE D’UROLOGIE



MEDECIN CHEFDU SERVICE: MEDECIN ENCADREUR :

Pr. DAHDOUH Dr. SAADI

PRESENTE PAR LES INTERNES :


CHEKIRED RABAB
HAMIDI IMEN

PERIODE : DU 29/04/2011 AU 28/07/2011


Au terme d’un stage très enrichissant au sein du service
d’urologie nous tenons à présenter nos remerciements les plus vifs
à tous ceux qui ont contribué au bout du compte à une alchimie
harmonieuse alliant la soif d’apprendre, l’amitié et les
retrouvailles.
En commençant par nos maîtres :
 Le médecin chef du service : Pr. DAHDOUH
 Les maître assistants : Dr. SAADI , Dr. SAYOUD, Dr.
BOUSSOUF, Dr. DJALOUATE
 Les assistants : Dr. AMOKRANE, Dr. MINACER
 Les résidents : Dr. CHOUCHANE et les autres résidents du
service
 Les médecins généralistes.

Pour leur aide, leur encadrement et leur dévouement tout au long


de notre stage.
Sans oublier l’équipe paramédicale avec laquelle ce fut un plaisir
de travailler.
MERCI.

PARTIE THEORIQUE

I- INTRODUCTION
II- DEFINITION
III- RAPPEL ANATOMO-PHYSIOLOGIQUE
1) Anatomie
2) Physiologie
IV- ETIOLOGIES ET MECANISMES
V- ANATOMIE PATHOLOGIQUE
VI- CLINIQUE
VII- EXAMENS COMPLEMENTAIRES
VIII- CLASSIFICATION DES TRAUMATISMES TESTICULAIRES
IX- CONDUITE A TENIR
1) Indications chirurgicales
2) Techniques chirurgicales
X- COMPLICATIONS
XI- CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
PARTIE PRATIQUE
« Observation médicale »
LES TRAUMATISMES TESTICULAIRES

I- INTRODUCTION :
Les traumatismes du testicule sont peu fréquents et touchent le plus
souvent l’adulte jeune et l’adolescent.
La situation anatomique du testicule (en dessous de la symphyse
pubienne), ainsi que sa mobilité (appendu au cordon spermatique) lui
apporte une certaine protection en cas de choc. De plus la solidité et la
résistance de l’albuginée rendent les ruptures testiculaires assez rares. Seuls
les traumatismes orientés de bas en haut au niveau de l’entre jambe peuvent
entraîner des lésions plus ou moins graves du testicule.
Ces traumatismes peuvent poser au praticien des difficultés
diagnostiques pour la réalisation d’un bilan lésionnel précis et complet,
ainsi que des difficultés thérapeutiques : choix entre un traitement médical,
attentiste et un traitement chirurgical selon la gravité des lésions. Peuvent
s’y ajouter des problèmes d’ordre médico-légaux.
L’importance des complications et des séquelles justifie une prise en
charge spécifique et rapide en milieu urologique.
A l’heure actuelle, si l’indication de l’exploration chirurgicale pour les
traumatismes graves du testicule est admise par tous, celle d’un traitement
conservateur pour certains traumatismes plus bénins est discutée.
En effet, le risque de méconnaître une lésion grave du testicule pouvant
conduire à une orchidectomie secondaire ou à des séquelles à distance
incite certains auteurs à proposer une exploration systématique dans les
délais les plus courts (moins de trois jours).

II- DEFINITION :
Les traumatismes fermés des bourses sont de plus en plus fréquents.
Leur cause principale est les accidents de la voie publique avec
notamment les traumatismes directs sur un réservoir de moto ou la chute à
califourchon sur un cadre de bicyclette. Un traumatisme de l’urètre
postérieur peut être associé dans ce dernier cas. Moins fréquemment le
traumatisme est dû à un accident sportif (ballon de football, sports de
combat), un accident du travail ou à une agression par coup de pied.

III- RAPPEL ANATOMO-PHYSIOLOGIQUE :


1) Anatomie :
Enveloppes du testicule (bourses) :
7 enveloppes superposées, de la superficie à la profondeur:
-Peau ou scrotum
-Dartos
-Tunique celluleuse sous cutanée
-Tunique fibreuse superficielle
-Cremaster(faisceau interne et externe)
-Tunique fibreuse profonde (fascia transversalis)
-Tunique vaginale (feuillet pariétal et viscéral)
-Albuginée
Testicules et scrotum :  

Les testicules sont deux glandes ovales, mesurant environ 5 cm de


longueur et 2,5 cm de diamètre et pesant de10 g à 15 g chacune. Les
testicules sont enveloppés d'une capsule fibreuse, la tunique albuginée.
Cette tunique forme des cloisons qui délimitent les lobules. Chacun des
200 à 300 lobules contient de un à quatre tubes étroitement enroulés, les
tubes séminifères contournés. C'est le lieu de la spermatogenèse, la
formation des spermatozoïdes. Les testicules ont aussi une fonction de
glande endocrine. Les cellules de Leydig (ou cellules interstitielles)
produisent la testostérone, la principale hormone androgène.

 
Le scrotum est la structure de soutien des testicules. Il est divisé en
deux sacs par une cloison, le septum ; chacun de ces sacs contient un
testicule. Le scrotum permet de maintenir les testicules à une température
compatible avec la production de spermatozoïdes (33-34 °C) :
- Sa cloison comprend du tissu contractile, appelé dartos qui est
responsable du plissement de la peau du scrotum. Le muscle
crémaster peut élever les testicules en se contractant. A l'exposition
au froid, le dartos et le crémaster se contractent, ce qui, d'une part,
limite les pertes de chaleur en réduisant la surface externe et, d'autre
part, augmente l'absorption de la chaleur corporelle en rapprochant
les testicules de la cavité pelvienne. L'exposition à la chaleur
entraîne le processus inverse.
- Le sang artériel est refroidi avant d'irriguer le testicule grâce au
plexus pampiniforme, un réseau veineux qui entoure l'artère
testiculaire.

2) Physiologie :
La spermatogenèse est la production des gamètes mâles, les
spermatozoïdes. Elle est localisée dans les tubes séminifères contournés
des testicules et se produit de la puberté jusqu'à la mort.
Une coupe transversale pratiquée dans un tube séminifère révèle que ce
dernier est tapissé de cellules germinales parvenues à différents stades de
développement (spermatogonies à spermatozoïdes). Ces cellules sont
entourées par des cellules de Sertoli, qui jouent un rôle de soutien pour la
spermatogenèse.
La spermatogenèse se caractérise par :
- la méiose : la réduction de moitié du nombre de chromosomes
(diploïde > haploïde). Les spermatogonies, les cellules souches des
spermatozoïdes, sont situées près de la membrane basale et se
multiplient par mitose. En subissant la méiose, elles deviennent des
spermatocytes puis des spermatides, qui migrent vers la lumière du
tube.
- la spermiogenèse ou profilage : l'acquisition des caractéristiques
morphologiques du spermatozoïde.

IV- ÉTIOLOGIES ET MECANISMES :


En cas de traumatisme les bourses sont rarement touchées. Elles sont
protégées en haut par la symphyse pubienne et latéralement par les deux
cuisses. La mobilité des testicules se trouvant appendus au cordon
spermatique leur donne une certaine protection en cas de choc. De plus, la
résistance et la solidité de l’albuginée rendent les ruptures testiculaires
assez rares.
Dans de nombreuses études, on trouve que l’étiologie la plus
fréquente est l’accident de la voie publique avec une prédominance pour les
accidents en deux-roues ; en second viennent les agressions, les accidents
sportifs et de travail, et les chutes à califourchon.
Pour les traumatismes fermés des bourses, le mécanisme lésionnel
est un choc direct des bourses, orienté de bas en haut au niveau de
l’entrejambe. La violence du choc peut entraîner parfois une luxation intra-
abdominale du testicule. Pour les traumatismes ouverts, ils sont liés à des
plaies par un objet tranchant, ou par arme blanche et à feu.

V- ANATOMIE PATHOLOGIQUE :
Cinq types de lésions sont à distinguer :
- L’hématome scrotal : Il est quasi constant dans tous les traumatismes
testiculaires, il diffuse dans les parois scrotales et peut remonter dans
le pli de l’aine et la verge.
- L’hématocèle : Elle se définit par la présence d’un épanchement
hématique intra-vaginal. Elle peut être isolée ou associée à une
lésion testiculaire.
- Les lésions des annexes testiculaires : On distingue les lésions
épididymaires et du cordon.
- La luxation du testicule : Elle est rare et se fait dans le canal
inguinal, rarement au niveau abdominal ou périnéal.
- Les lésions testiculaires : On distingue trois entités lésionnelles :
 la contusion testiculaire : il s’agit de microhémorragies
interstitielles sans rupture de l’albuginée. La restitution ad
integrum est la règle ;
 l’hématome intratesticulaire : il s’agit d’un hématome compressif
sans rupture de l’albuginée, la réversibilité des lésions est
fonction du volume de cet hématome ;
 la rupture testiculaire : l’albuginée est dans ce cas rompue,
entraînant une extériorisation de la pulpe qui peut se nécroser.
VI- CLINIQUE :

HEMATOCELE = EXPLORATION CHIRURGICALE

L’examen clinique est un temps fondamental de la prise en charge


d’un patient qui présente un traumatisme fermé des bourses. Les
constatations cliniques dépendent de la violence du traumatisme mais aussi
du temps écoulé entre le traumatisme et l’examen clinique.
 Si le patient est vu précocement, le diagnostic est aisé ;
 La douleur post-traumatique est en général très vive, parfois
syncopale. Cette douleur gêne la marche.
 A l’inspection, la bourse est généralement augmentée de volume.
 Si l’hématome est limité à la vaginale, la bourse est de couleur
normale.
 S’il existe un hématome associé de la paroi du scrotum, la
bourse traumatisée est de couleur rouge foncé (Figures ci-
dessous).
 Secondairement l’hématome peut diffuser vers le pli inguinal
et prendre une couleur bleu foncée.
 A la palpation, il existe une douleur très vive.
 En cas d’hématocèle, le testicule n’est pas palpable.
 En l’absence d’hématocèle, le testicule et l’épididyme sont
palpables et peuvent être exquisément douloureux à la
palpation.
 Le tableau le plus fréquent est celui d’une grosse bourse
douloureuse non trans-illuminable. La seule constatation de
l’hématocèle doit conduire à une exploration chirurgicale pour
faire un bilan lésionnel.
 Le reste de l’examen clinique doit rechercher des lésions
associées notamment uréthrales.

Corrélation anatomoclinique d’une rupture de l’albuginée testiculaire. La pulpe


s’extériorise par la brèche de l’albuginée.

Photographie per-opératoire d’une rupture de l’albuginée testiculaire avec issue de


pulpe justifiant une intervention chirurgicale rapide pour réaliser une suture.

VII- EXAMEN COMPLEMENTAIRE 


« PLACE DE L’ECHOGRAPHIE » :
La place de l’échographie reste controversée dans la prise en charge
en urgence des traumatismes fermés des bourses. Cet examen doit être
réalisé par un opérateur entraîné et à l’aide de sondes de haute fréquence
(7,5 à 10 MHz) de bonne qualité. L’échographie permet de faire un bilan
lésionnel à la recherche notamment d’une rupture de l’albuginée
testiculaire qui confortera l’indication opératoire. Cette rupture se traduit
par une hétérogénéité des contours du testicule avec par endroit des lésions
hyper ou hypoéchogènes. Il faut connaître les limites de cet examen car il
existe aussi bien des faux positifs que des faux négatifs en matière de
diagnostic des ruptures de l’albuginée. En cas d’hématocèle importante, la
rupture de l’albuginée est difficile à mettre en évidence à cause de la
présence de nombreux échos parasites et de la douleur du patient. Dans ce
cas, la sensibilité diagnostique varie de 56 à 100%. 5 ruptures de
l’albuginée sur 12 n’ont pas été diagnostiquées dans la série de
KLEINCLAUSS et 3 sur 6 dans la série de MULHAULL. CASS se pose la
question de l’intérêt de l’échographie dans les traumatismes sévères des
bourses avec hématocèle car selon lui ces patients devront être opérés. Pour
les radiologues comme LEWIS, cet examen doit être réalisé avec de larges
indications car il est non invasif et rapidement réalisable. Les hématomes
intra-testiculaires et les hématocèles sont bien visibles en échographie.
C’est donc paradoxalement, dans les traumatismes minimes sans
hématocèle que l’échographie apporte le plus de renseignements
Rupture de l’albuginée Hématome intra-testiculaire

Il faut souligner l’intérêt du doppler du cordon qui peut montrer une


atteinte de la vascularisation du testicule et donc justifier une indication
opératoire urgente même en l’absence d’hématocèle. L’échographie a un
intérêt pour la surveillance à distance des lésions testiculaires.
La sensibilité de l’IRM paraît meilleure pour le diagnostic des petites
déchirures de l’albuginée non visibles en échographie.
L’IRM est un examen intéressant cependant rarement accessible dans
le contexte de l’urgence et il faut retenir qu’à l’heure actuelle,
l’échographie est véritablement l’examen para-clinique principal en matière
de traumatismes des bourses.

VIII- CLASSIFICATION DES TRAUMATISMES


TESTICULAIRES DE L’AMERICAN ASSOCIATION
FOR THE SURGERY OF TRAUMA (AAST).

Stade I : Contusion/hématome

Stade II : Rupture de l’albuginée subclinique

Stade III : Rupture de l’albuginée avec perte de moins de 50 % du


parenchyme testiculaire
Stade IV : Rupture importante de l’albuginée avec perte de 50 % ou plus du
parenchyme testiculaire

Stade V : Destruction ou avulsion testiculaire totale

IX- CONDUITE A TENIR :


BUT :
- Préservation de la fonction,
- Rechercher et traiter des lésions associées.
- Prévenir le testicule contro-latéral.
MOYENS :

Arbre décisionnel. Prise en charge des traumatismes des


Bourses.
- Abstention et surveillance.
- Hospitalisation.
- Mise en conditions,
- Bilan d’urgence
- Traitement médical :
Le repos ;
Les antalgiques (paracétamol ; vessie de glace) ;
Les anti-inflammatoires et la contention des bourses.
Antiobiothérapie
Surveillance des constantes hémodynamiques : pouls, TA, FC, FR
- Psychothérapie expliquant le risque de l’orchidectomie pour avoir le
consentement éclairé du patient
- Traitement chirurgical :
Doit être le plus conservateur possible
Traumatismes fermés :
Le traitement chirurgical consiste en une scrototomie exploratrice.
Après préparation du champ opératoire (rasage et toilette locale avec un
antiseptique), le patient est installé en décubitus dorsal sous anesthésie
générale. On réalise une scrototomie transverse sur le scrotum traumatique.
On ouvre les différents plans jusqu’à la vaginale testiculaire.
Puis on ouvre la vaginale, on énuclée le testicule et on fait le bilan des
lésions.
S’il s’agit d’une hématocèle isolée : on évacue l’hématocèle, on réalise une
toilette testiculaire au sérum physiologique puis on réintègre le testicule
dans la vaginale. Fermeture de la vaginale par un surjet de fil résorbable
(type Vicrylt) 3-0. On replace le testicule dans le scrotum puis on ferme les
tuniques testiculaires par un surjet de fil résorbable 3-0.
On ferme ensuite la peau par des points séparés ou un surjet de fil à
résorption rapide 3-0.
S’il s’agit d’un hématome intratesticulaire : pour la plupart des auteurs,
l’abstention est de règle. Certains préconisent l’évacuation de l’hématome:
pour cela, on ouvre l’albuginée en regard de l’hématome, on évacue
l’hématome et la pulpe testiculaire nécrosée puis on referme l’albuginée
par des points séparés de fil à résorption lente (type PDSt) 4 ou 5-0.
S’il s’agit d’une rupture testiculaire : on pratique l’exérèse de la pulpe
testiculaire extériorisée et nécrosée, puis on répare l’albuginée au moyen de
points séparés de PDSt 4 ou 5-0. En cas de rupture importante ou de suture
sous tension de l’albuginée, il est possible, pour fermer l’albuginée,
d’effectuer un patch au moyen de la vaginale. Si les lésions sont trop
importantes, il ne faut pas hésiter à réaliser une orchidectomie partielle,
voire totale.
S’il s’agit d’une lésion épididymaire : la chirurgie réparatrice s’effectue
selon les mêmes principes.
La précocité de la prise en charge de ces lésions est indispensable pour
éviter au maximum une orchidectomie, d’autant que l’orchidectomie a
probablement une incidence sur la fertilité ultérieure de ces patients.

Traumatismes ouverts
En cas de plaie du scrotum : l’exploration chirurgicale permet de faire le
bilan précis des lésions. Tous les tissus nécrotiques seront excisés : on peut
être amené à réaliser une orchidectomie partielle. La fermeture se fera plan
par plan comme décrit précédemment, souvent sur un drain (type lame de
Delbet) laissé dans la vaginale testiculaire.
En cas d’avulsion cutanée scrotale : dans un premier temps, il faut réaliser
un parage soigneux avec une excision large de tous les tissus nécrotiques
afin d’éviter toute surinfection. Si les téguments restants sont insuffisants
pour permettre de recouvrir les testicules, ceux-ci sont placés dans des
champs stériles humidifiés pour permettre la granulation. Dans un second
temps, dès que le cap de l’infection est passé (au sixième-septième jour), il
faut procéder à la reconstruction du scrotum. La greffe cutanée est peu
conseillée. La technique de reconstruction la plus sûre et la plus éprouvée
utilise des lambeaux cutanés pédiculés de cuisse : les testicules sont
d’abord placés en nourrice dans des bourses sous-cutanées au niveau de la
face interne de chaque cuisse durant 4 à 6 semaines. Puis le scrotum est
construit au moyen de deux lambeaux cutanés pédiculés prélevés à la face
interne des cuisses et réunis sur la ligne médiane. Un drain type Penrose est
laissé en place dans le néoscrotum pendant 4 à 5 jours. Des soins cutanés
locaux attentifs seront effectués jusqu’à la cicatrisation.

INDICATION :
 Stade I :
 surveillance:
 traitement antalgique,
 AINS,
 glace,
 suspensoir
 Stade II, III, IV et V : chirurgie: voie scrotale ou inguinale,
drainage de volumineux hématocèle ou hématome, exérèse de
pulpe nécrosée, suture albuginée ou désinsertion épididymaire,
orchidopexie si luxation
Peut aller jusqu’à une orchdectomie totale (traitement radical)
au stade VI et V.

Aspect de torsion du testicule post-traumatique au stade de nécrose.


X- COMPLICATIONS :
A long-terme, il y a un risque d’atrophie testiculaire et de troubles de
la fertilité. Les patients ayant eu un traumatisme des bourses doivent être
surveillés régulièrement par échographie à 3 mois et à 6 mois puis tous les
ans pendant 3 ans pour surveiller la bonne cicatrisation des lésions. Le
risque d’atrophie testiculaire varie de 13 à 50% selon les études. Il s’agit
d’une atrophie d’origine ischémique secondaire à des lésions post-
traumatiques de la Micro-vascularisation du testicule. Il s’en suit une
dégénérescence des tubes séminifères avec arrêt de la spermatogenèse et
prolifération des cellules interstitielles.
Les troubles de la fertilité, dont l’incidence est estimée par
KUKADIA à 6%, sont liés en partie à l’apparition d’anticorps anti-
spermatozoïdes secondaires à l’effraction de l’albuginée et la mise en
contact des cellules germinales avec le système immunitaire. En fait, la
positivité de ces anticorps est rare avec une fréquence estimée à 13%. La
modification du ratio CD 8+/CD 4 + dans le testicule controlatéral au
traumatisme est le témoin indirect de la mise en jeu du système
immunitaire après le traumatisme. LIN souligne que la réalisation d’une
orchidectomie entraînait une baisse de la densité et de la mobilité des
spermatozoïdes ainsi qu’une élévation des taux de base de la LH et de la
FSH. SRINIVAS a montré chez le rat qu’après un traumatisme testiculaire
les taux de testostérone plasmatique et de FSH étaient abaissés alors que le
taux d’estradiol était augmenté. Sur le plan expérimental, la spectroscopie
IRM et les analyses histologiques montre un défaut de maturation du
testicule traumatisé mais aussi du testicule controlatéral. Enfin, sur le plan
carcinologique, le traumatisme du testicule ne semble pas favoriser le
développement d’un cancer.

XI- DISCUSSION :
Les traumatismes du testicule représentent une pathologie peu
fréquente de l’adulte jeune.
Le délai entre le traumatisme et la consultation est souvent important. Le
délai moyen est de 4 jours (0-70). McDERMOTT estime que la sédation
assez rapide de la douleur après le choc peut être responsable de ce retard
de consultation. Ce délai pourrait aussi s’expliquer par le nombre élevé de
traumatisme d’origine criminel et par le jeune âge de la population souvent
peu compliante et peu enclin à consulter spontanément.
Chez les patients consultant pour un scrotum douloureux, il est donc
indispensable d’orienter l’interrogatoire vers la recherche d’un traumatisme
scrotal ancien.
L’étiologie la plus fréquente est l’accident de la voie publique (AVP)
avec une prédominance importante pour les accidents de deux roues (90%).
L’écrasement du scrotum sur le réservoir d’essence semble être le
mécanisme expliquant les lésions.
Les rixes et agressions, principales étiologies décrites dans la littérature, ne
viennent qu’en troisième position dans notre étude après les AVP et les
accidents de sports. Cette différence est probablement liée au caractère
semi urbain de notre population, les agressions étant plus volontiers
l’apanage des zones fortement urbanisées.
Le tableau clinique est en règle marqué par une douleur quasi
constante (94%) et par une augmentation de volume du scrotum (46%), ce
qui peut rendre l’examen clinique difficile voir impossible. Ainsi
l’hématocèle, facteur de gravité, n’a pu être retrouvée à l’examen clinique
que dans 9% des cas dans notre série. La sensibilité très médiocre (11%) de
ce signe clinique rend le diagnostic de traumatisme grave du testicule
difficile à poser cliniquement.
Il paraît même illusoire d’établir un bilan lésionnel précis et complet
par le seul examen clinique, ce qui incite de nombreux auteurs à proposer
une exploration chirurgicale devant un tableau comportant une douleur et
une augmentation de volume de la bourse. Cette attitude a été quelque peu
modifiée par les progrès de l’échographie testiculaire. Certains auteurs
comme FOURNIER annonce une fiabilité de 94%, sans faux négatif. Ces
chiffres sont contestés par CASS et CORRALES qui, en comparant les
résultats de l’échographie et de l’exploration chirurgicale, retrouvent une
sensibilité et une spécificité de 28% et 78% respectivement pour le
diagnostic de rupture testiculaire.
L’échographie permet la réalisation d’un bilan lésionnel plus ou
moins précis. Si l’hématocèle et l’hématome intra-testiculaire sont bien vus
par cet examen, la rupture de l’albuginée est beaucoup plus difficile à
mettre en évidence. De plus la douleur souvent importante et l’hématome
scrotal peuvent gêner la réalisation de l’examen. Il apparaît que
l’échographie peut aider le clinicien dans le bilan lésionnel mais elle ne
doit pas dispenser d’une exploration chirurgicale en cas de doute clinique
sur une lésion grave du testicule. En cas d’examen clinique normal,
l’échographie nous a permis de vérifier l’intégrité du testicule et
d’envisager pour ces traumatismes considérés comme bénins un traitement
médical.
Plusieurs auteurs retrouvent une morbidité accrue et en particulier un
taux d’orchidectomie augmenté en cas de traitement médical ou chirurgical
retardé. CASS montre que le taux d’orchidectomie passe de 6% en cas
d’exploration chirurgicale réalisée dans les trois premiers jours, à 45,5% en
cas de chirurgie différée.
L’origine de l’atrophie testiculaire semble être l’apparition de micro lésions
vasculaires suite à une compression de la pulpe testiculaire contre
l’albuginée entraînant une nécrose secondaire.
Cette complication est présente dans 13% des cas dans notre série. Son
incidence varie dans la littérature de 10 à 50 %.
La physiopathologie des douleurs testiculaires résiduelles ou
testicule irritable est mal connue et leur incidence difficile à évaluer. CASS
suppose que l’exploration chirurgicale permet de diminuer les douleurs par
l’évacuation de l’hématome scrotal.
Ces troubles ont été rapportés dans la littérature à l’apparition
d’anticorps anti spermatozoïdes secondaires à l’effraction de l’albuginée.
Ces anticorps ne sont probablement pas le seul facteur expliquant
l’infertilité. En effet, KUNADIA, dans une série de 8 patients infertiles
suite à un traumatisme testiculaire, retrouve des anticorps sériques chez un
seul patient. LIN montre, dans une étude de 10 traumatismes testiculaires,
que le spermogramme des patients ayant eu un traitement chirurgical
conservateur (résection de la pulpe extériorisée et suture de l‘albuginée)
n’est pas différent d’un groupe témoin, et que seule l’orchidectomie
modifie la densité du sperme.
SHAUL démontre chez le rat que la rupture d l’albuginée ne constitue pas
un facteur de risque d’infertilité.
Il ne peut expliquer ces troubles de la fertilité d’autant que l’analyse
histologique du testicule controlatéral montre un parenchyme testiculaire
indemne de toute lésion.

XII- CONCLUSION :
C’est une affection fréquente chez le sujet jeune met en jeu le
pronostic fonctionnel → la fertilité.
Le diagnostic doit être fait le plus rapidement possible pour une prise
en charge précoce.
En cas de doute une exploration chirurgicale est nécessaire.
Le traitement chirurgical doit être le plus conservateur possible.
BIBLIOGRAPHIE

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l’échographie dans les contusions des bourses. Ann Urol 1987 ; 25 :
327-330.
OBSERVATION MÉDICALE :

Il s’agit du patient B.M âgé de 18 ans originaire et demeurant à


CHELGHOUM EL-AIDE – Wilaya de MILA, célibataire, issu d’un
mariage non consanguin, sans profession et Sans antécédents particuliers.
Admis dans notre service pour prise en charge d’un traumatisme
testiculaire gauche suite à un accident sportif (choc direct).

MOTIF DE L’HOSPITALISATION :
Prise en charge d’un traumatisme testiculaire

HDM : le début de la symptomatologie semble remonté à 24heures


auparavant suite à un choc externe.

ANTECEDANTS :

PERSONNELS :

MEDICAUX : rien à signalé

CHIRURGICAUX : rien à signalé

FAMILLIAUX :

MEDICAUX : rien à signalé

CHIRURGICAUX : rien à signalé

INERROGATOIR : retrouve ;
- Mécanisme : traumatisme testiculaire gauche suite à un accident
sportif (choc direct).
- Date : le 24/02/2010
- Heure de l’accident; remonte à 6h
- Signes cliniques associés
- Miction après le traumatisme est normale
L’EXAMEN CLINIQUE : retrouve ;
STATUT GENERAL :

- Patient consciente et bien orienté dans l’espace et le temps


- Etat général conservé
- Pas d’anorexie
- Pas de pâleur cutanéomuqueuse
- Patiente asthénique
- Bonne coloration cutanéo-muqueuse
- bonne Hydratation de la peau et des muqueuses
- Pas de syndrome hémorragique
- Pas d’Œdémes des membres inférieurs
- Pad de Cyanose ni d’Hippocratisme digital
- TA : 13 / 07 Pouls : 56
- Coopéré

Examen uro-génital:
- Les OGE ;
Grosse bourse gauche douloureuse non trans-illuminable
Testicule gauche très douloureux à la palpation, surface difficile à
apprécier vue que le testicule était noyé dans un hématocèle.
Bourse droite est sans particularité
Absence d’uretrorragie et absence du globe vésical

LE RESTE DE L’EXAMEN CLINIQUE EST SANS PARTICULARITES

EXAMENS COMPLEMENTAIRES :
- Chez ce patient un bilan biologique d’urgence (le 24/02/2010) a été
demandé montre un
GrpRh : AB+
Gly : 0.89
TP : 75%
Créat : 05
Ht : 45%
Na+ : 142 K+ : 4.8 fonction rénale correcte
- L’échographie scrotale a été demandée chez ce patient montre :
Testicule droit : de taille normale, contours réguliers, d’échostructure
échogène.
Testicule gauche : de taille augmentée, contours réguliers,
d’échostructure hétérogène par la présence de petites images
hypoéchogène polaires inférieures, sous capsulaires de talle variable,
avec solution de continuité parenchymateuse polaire inférieure.
En conclusion l’examen échographique est faveur de :
De petites images de Contusions parenchymateuses avec
fracture polaire inférieure du testicule gauche associée à un
hématocèle homolatérale de faible abondance

AU TOTAL :
Il s’agit du patient BOUABLOU Med Mehdi âgé de 18 ans originaire et
demeurant à CHELGHOUM EL-AIDE. Admis dans notre service pour
prise en charge d’un traumatisme testiculaire gauche suite à un accident
sportif (coup de pied). Le patient est sans antécédents particuliers.
JUSTIFIANT :
- L’hospitalisation
- Bilan opératoire : GrpRh, TP et échographie scrotale.
- Psychothérapie : éventuel risque d’orchidectomie, il doit être préparé
psychologiquement et doit signer une décharge.

CONDUITE A TENIR :
- Surveillance des constantes hémodynamiques, TA, pouls, FR, T° (à
08h et 20h), diurèse et les urines de 24h (d’entrée et de sortie).
- Oxygénothérapie par sonde nasale (03 l/min)
Antibiothérapie à type de céphalosporine 3eme génération :Céfacidal
1g en IVD
Antalgique : Perfelgan 1flc
Anxiolytique : Tamgésic 1amp en s/c
Anti-inflammatoire type corticoïde :Votrex inj 75 mg 1 inj en IM
Perfusion : 1000 cc de SSI à 9% +2g Nacl
Perfusion : 1000 cc de SGI à 5% + 1g Kcl + 0.5g cacl + 1g Mg++
Débit 28 gttes/min
Alimentation orale autorisée à partir de 20h en absence de nausées et
vomissements.

TRAITEMENT CHIRURGICAL :
Patient classé au stade III de la classification des traumatismes testiculaires
entrepris le 24/02/2010 au bloc opératoire sous rachianesthésie en
décubitus dorsal l’incision scrotomie transversale gauche
Au bloc opératoire :
Rasage et toilette locale avec un antiseptique, le patient est installé en
décubitus dorsal
Sous rachis anesthésie.
- Incision : scrotomie transverse gauche
- L’exploration retrouve une hématocèle de faible abondance avec
fracture de l’albuginée polaire inférieure de 05mm.
- On procède à une excision de la pulpe extériorisée, suture de
l’albuginée par des 03 points séparés 3/0
- Vérification de l’hémostase
- Suture du dartos par des points séparés 3/0
- Fermeture du scrotum par des points de suture séparés
- Pansement aseptique
- Pièce Ana-path :
Deux fragments de 0.5cm et 0.3 cm, inclus en totalité et examinés
sur coupes sériées révèlent un parenchyme testiculaire fait de
nombreuses sections de tubes séminifères parfois infarcis.
L’intersticium est largement remanié par l’œdème et l’infiltrat
inflammatoire polymorphe.
Par ailleurs on note des tubes séminifères présentent tous les stades
de la spermatogénèse.
En conclusion : remaniements ischémiques modérés du testicule.
SUITE OPERATOIRE :
Ont été bonne : patient apyrétique
Le traitement en post-opératoire :
Le patient a été mit sortant sous traitement :
- Céfacet 1g
- Paracétamol 500mg
Avec un rendez-vous après 21 jours (+ ECBU et échographie scrotale)
- Diclofénac Lp75
A j 12 : patient apyrétique, lésion propre
A j 21 : ECBU stéril apyrétique et échographie scrotale normale.
ETAT SE SORTIE :
Opéré le 24/02/2010 ; exploration chirurgicale + excision de pulpe + suture
de l’albuginée.

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