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Cour de cassation
chambre sociale
Audience publique du mercredi 21 mai 2014
N° de pourvoi: 13-18539
Non publié au bulletin Cassation partielle
Texte intégral
REPUBLIQUE FRANCAISE
Attendu, selon l'arrêt attaqué, que M. X... a été engagé à compter du 2 avril 2002 en qualité d'agent de
surveillance par la société Orion 84 pour son magasin de bricolage de Bollène exploité sous l'enseigne
Tridome ; que le 28 mai 2008, la société Orion 84 a signé un contrat de prestation de service avec la société
ASM sécurité ayant pour objet la surveillance et le gardiennage par cette dernière du magasin Tridome ; que
le 20 septembre 2008, M. X... a été informé du transfert de son contrat de travail à la société ASM sécurité à
compter du 1er octobre 2008 ; que le 30 septembre 2009, à la suite de la résiliation du contrat liant les
sociétés pour la surveillance du magasin Tridome, M. X... a été informé par la société ASM sécurité de son
affectation à compter du 1er octobre 2009 sur un autre magasin ; que s'opposant à ce changement
d'affectation, il a saisi la juridiction prud'homale d'une demande de résiliation judiciaire de son contrat de
travail aux torts de l'employeur, de paiement de salaire et d'indemnités de rupture ainsi que des dommages-
intérêts pour discrimination syndicale, appelant en la cause les deux sociétés ;
Attendu que pour dire le contrat de travail régulièrement transféré le 1er octobre 2008 de la société Orion 84
à la société ASM sécurité et débouter en conséquence l'intéressé de ses demandes formulées à l'encontre de
la société Orion 84, l'arrêt retient que le salarié, depuis la date du transfert et jusqu'à son appel en cause de
la société Orion 84 le 7 décembre 2009 dans le cadre de la seconde instance initiée par lui et ayant conduit
au jugement déféré, n'a jamais contesté auparavant la régularité du transfert ainsi intervenu, celui-ci doit
bien s'analyser comme un transfert total d'activité par l'externalisation faite de l'ensemble de l'activité
accessoire de gardiennage exercée auparavant en interne par la société Orion 84 et se traduisant par le
transfert des contrats de travail des trois salariés représentant l'ensemble des salariés de la société affectés
en son sein à cette activité de gardiennage ; qu'il constitue bien à ce titre le transfert d'une entité
économique autonome, ainsi que précisé dans le courrier du 31 juillet 2008 de l'inspection du travail venant
répondre à l'interrogation de la société lui demandant de lui accorder l'autorisation de transfert du seul salarié
alors protégé, le courrier en réponse précisant, après enquête faite et déplacement dans l'établissement, qu'il
s'agissait bien d'un transfert total d'entité autonome ;
Qu'en statuant ainsi, sans caractériser l'existence au sein de la société Orion 84 d'une entité économique
autonome de surveillance constituée par un ensemble organisé de personnes et d'éléments d'exploitation
poursuivant un objectif propre et sans constater que l'attribution de l'activité de surveillance et de
gardiennage du magasin Tridome à la société ASM securité s'était accompagnée du transfert d'éléments
d'exploitation corporels ou incorporels significatifs, la cour d'appel a violé le texte susvisé ;
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Cour de cassation, civile, Chambre sociale, 21 m... https://www.legifrance.gouv.fr/affichJuriJudi.do?...
Vu l'article 700 du code de procédure civile et l'article 37 de la loi du 10 juillet 1991, condamne la société
Orion 84 à payer à Me Copper-Royer la somme de 3 000 euros ;
Dit que sur les diligences du procureur général près la Cour de cassation, le présent arrêt sera transmis pour
être transcrit en marge ou à la suite de l'arrêt partiellement cassé ;
Ainsi fait et jugé par la Cour de cassation, chambre sociale, et prononcé par le président en son audience
publique du vingt et un mai deux mille quatorze.
Le même courrier rappelle d'ailleurs à la société que l'embauche par elle en 2002 des salariés messieurs Y...
et X..., alors employés d'une autre société de surveillance, venait déjà sur un transfert total et non partiel de
contrat de travail ;
Il ne peut par ailleurs être tiré argument, ni de la constatation faite dans ce courrier de l'inspection du travail
de l'absence, résultant du transfert, de toute représentativité syndicale dans l'entreprise, étant pointé le cas
du seul salarié protégé Monsieur Y... ni, la régularité du transfert devant s'apprécier à la date sa réalisation,
soit au plus tard à la date de sa prise d'effet le 1er octobre 2008, d'évènements ultérieurs tels que la
dénonciation quatre mois plus tard par courrier du 24 février 2009 de la SARL ORION 84 à la SARI, ASM
SECURITE du non respect par Monsieur X... du règlement et des consignes de sécurité, ayant entraîné à son
encontre la sanction disciplinaire ensuite annulée; le transfert du contrat de travail de Monsieur X... de la
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première à la seconde société doit donc être considéré comme régulier » (arrêt p. 11 et p. 12 alinéas 1 à 4).
ALORS QUE l'entité économique autonome dont le transfert entraîne la poursuite de plein droit avec le
cessionnaire des contrats de travail des salariés qui y sont affectés s'entend d'un ensemble organisé de
personnes et d'éléments corporels ou incorporels permettant l'exercice d'une activité économique qui
poursuit un objectif propre ; que pour considérer que le contrat de Monsieur X... conclu avec la Société ORION
84 avait été transféré le 28 mai 2008 à la Société ASM SECURITE et qu'il y avait bien eu transfert d'activité
autonome, la Cour d'appel s'est fondée sur un courrier de l'inspection du travail du 31 juillet 2008 répondant à
l'interrogation de la Société ORION 84 lui demandant de lui accorder l'autorisation de transfert du seul salarié
alors salarié protégé, Monsieur Y..., délégué syndical du syndicat CGT de l'établissement et considérant qu'il «
analyse ce transfert comme un transfert total d'activité autonome » ; qu'en se fondant ainsi sur les seules
affirmations de l'inspection du travail saisie à propos de Monsieur Y..., pour en déduire que le transfert de
Monsieur X... constituait un transfert total d'entité autonome, sans caractériser en quoi ce transfert de
l'activité sécurité constituait le transfert d'une entité économique disposant d'un personnel propre, de moyens
corporels et incorporels et poursuivant un objectif propre, la Cour d'appel a privé sa décision de base légale
au regard de l'article L. 1224-1 du code du travail
ECLI:FR:CCASS:2014:SO01035
Analyse
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