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2010telb0139 Drissi PDF
2010telb0139 Drissi PDF
THÈSE
Présentée à
par
Noomane DRISSI
Composition du Jury
Mes premiers remerciements iront à mes deux directeurs de thèse, Messieurs Jean-Marc Bou-
cher et Thierry Chonavel, Professeurs à Télécom Bretagne qui m’ont encadré tout au long de cette
thèse. Je les remercie pour tous leurs efforts pour diriger cette thèse et pour leurs conseils et leur soutien.
Mes remerciements à tout le département signal et communication et à tout les amis à Brest et
à CGGVeritas : Fadoua, Imen, Andrzej, Goulven, Asma, Hmaied, Samar, Mohammed, Monique,
Martine, Abdessalem, Mounir, Abdelhamid et toute la famille Zemirline, Youssouf, Stéphanie,
Rodrigue, Massinissa, Patricia, Houmem, Wael, Anass, l’équipe de foot, Robert, Faouzi, Karim,
Salim, Atto, Safa, Humberto, Nicolas
Un grand merci enfin à Sana, mon épouse, pour son soutien et son encouragement.
1
Dedicace
A mes parents,
A ma femme,
A ma fille,
A toute ma famille
Je dédie ce travail.
3
Table des matières
Introduction
5
6 TABLE DES MATI ÈRES
9
10 LISTE DES FIGURES
2.16 Discontinuité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
2.18 Variation des attributs sismiques le long d’un horizon. De haut en bas : Amplitude
sismique, phase instantanée, fréquence instantanée et cohérence . . . . . . . . . . . . 64
3.1 10 tracés de IS (α) (haut) et IC (α) (bas) en fonction de α. Trait pointillé : moyenne des
200 réalisations. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74
3.9 Observation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83
3.10 Y en utilisant HS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83
3.20 Calcul de l’IC et de N RM S2D en deux dimensions (l’échelle verticale est le temps et
l’horizontale est le numéro de la trace) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88
4.1 Analyse non supervisée basée sur les nuées dynamiques. Figure extraite de [51]. . . . . 93
4.2 Meta-attribut. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94
4.3 Fonction de masse consonante . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98
4.4 Comparaison des deux énergies pour une même trace sismique . . . . . . . . . . . . . 101
4.5 Données réelles. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103
4.6 Décision pour l’amplitude absolue intégrée, Rouge : {HA}, Bleue : {LA}. Blanc :
{HA, LA}. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 104
4.7 Décision pour l’énergie moyenne de vibration, Rouge : {HA}, Bleue : {LA}. Blanc :
{HA, LA}. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 104
4.8 Fusion des deux attributs. Rouge : {HA}, Bleue : {LA}, Blanc : {HA, LA}. . . . . . 105
4.9 Décision pour l’amplitude absolue integrée. Rouge : {HA}, Bleue : {LA}, Blanc :
{HA, LA}. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106
4.10 Décision pour l’énergie moyenne de vibration. Rouge : {HA}, Bleue : {LA}, Blanc :
{HA, LA}. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106
4.11 Fusion des deux images. Rouge : {HA}, Bleue : {LA}, Blanc : {HA, LA}. . . . . . . 107
4.12 Données réelles. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108
4.13 Section 2D migrée en profondeur (d’après H. Nouzé,IFREMER) . . . . . . . . . . . . 108
4.14 Coherence. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109
4.15 Similarité. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109
4.16 Energie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110
4.17 Méta-attribut F aille. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110
Liste des tableaux
13
Introduction
La géophysique est une branche des sciences de la terre qui s’intéresse à l’étude des pro-
priétés physiques de la terre. Elle comprend plusieurs méthodes telles que la sismologie, la
sismique réflexion et la sismique réfraction, le géomagnétisme, la prospection électrique et
la méthode des anomalies gravimétriques. Parmi les méthodes qui ont eu le plus de succès
surtout en prospection pétrolière notons en particulier la méthode de sismique réflexion.
La sismique réflexion a fait ses débuts pendant les années 1920 et est depuis restée la méthode
la plus utilisée pour la recherche des hydrocarbures à cause de sa simplicité et de son coût très
réduit en comparaison aux méthodes de prospection classiques telles que les forages et les
carrottages. La sismique réflexion est basée sur le principe de propagation des ondes acous-
tiques. En effet, des ondes acoustiques sont créées à la surface de la terre. Elles se propagent
le long du sous-sol et se réflechissent sur les différentes interfaces entre les strates du sous-
sol. L’étude de l’énergie réfléchie permet de recalculer les vitesses de l’onde et la structure
(géométrie) des milieux traversés qui permettent par la suite de retrouver les caractéristiques
physiques de chaque couche géologique traversée.
Les principes de base de la propagation des ondes et la géométrie des raies restent valables
quelque soit le type de l’acquisition, terrestre ou marine. Cependant, des différences aux ni-
veaux de la géométrie de l’acquisition existent entre ces deux milieux d’acquisition. L’acqui-
sition marine est généralement de type Of f − End (flûte tirée par un bateau) contrairement à
l’acquisition terrestre où on peut avoir plusieurs types (zig-zag, double zig-zag,...). D’autres
différences au niveau du traitement existent, à cause de la nature des données marines qui su-
bissent le problème des multiples (réflexions multiples) et les données terrestres qui souffrent
d’un SNR faible et de différences d’élévation entre les sources et les récépteurs (statiques).
Les signaux enregistrés à l’acquisition sismique sont ensuite traités. Il est important de noter
que les données sismiques ne sont pas utilisables sans les données géométriques et topogra-
phiques. Le traitement comporte trois étapes essentielles qui sont :
⋄ la déconvolution,
⋄ la sommation,
⋄ la migration.
Plusieurs autres étapes existent, qui ont pour but l’amélioration du rapport signal sur bruit.
On peut citer par exemple le filtrage, le filtrage FK et les corrections dynamiques, etc. L’ana-
lyse des vitesses est aussi une étape très importante dans le traitement puisqu’elle permet de
15
16 INTRODUCTION
Mais, malgré cette évolution, l’avis du spécialiste (géologue et géophysicien) est toujours
nécessaire. L’interprétation est basée sur l’identification des horizons sismiques et des dis-
continuités ainsi que d’autres structures géologiques particulières.
Au cours de l’interprétation et de l’étude du réservoir les spécialistes ont besoin de plusieurs
étapes intermédiaires pour bien accomplir leur mission :
⋄ détecter les horizons principaux de l’image sismique ;
⋄ générer, créer et simuler des attributs sismiques ;
⋄ réaliser les études de plusieurs sismiques 3D à travers le temps (4D) ;
⋄ fusionner les attributs et toutes les données non sismiques.
La détection des horizons sismiques est confrontée à plusieurs difficultés tel que le rapport
signal sur bruit faible, l’effet directionnel de la détection,...
Dans le chapitre 2, nous introduisons une nouvelle méthode de suivi automatique des
réflecteurs. Elle est fondée sur la méthode des contours actifs. Notre nouvelle méthode pro-
fite des avancées des méthodes de détection de bord en traitement d’image pour l’appliquer
à la détection des horizons et des discontinuités, sur les images sismiques en particulier. Cette
approche repose sur l’optimisation d’une fonction d’énergie liée à l’image sismique.
Après la détermination des horizons principaux dans l’image, on s’intéresse à la génération
des attributs sismiques. Les attributs sont une mesure quantitative d’une caractéristique
sismique d’intérêt. Ils sont apparus depuis les années 1930 et continuent à étre utilisées
avec succès jusqu’à maintenant. Actuellement, de nouveaux attributs sont en train d’ap-
paraı̂tre. Les attributs sismiques aident énormément les spécialistes pour la prédiction et la
caractérisation des réservoirs. Avant les années 1990, l’utilisation des attributs était basée
presque exclusivement sur les attributs d’amplitudes instantanées. Après cette date, d’autres
attributs sont apparus. Ils sont basés sur des calculs mono et multi-traces. Actuellement, les
attributs de texture émergent. Des informations comme l’entropie, l’inertie, l’énergie et l’ho-
mogéneité de l’image nous renseignent beaucoup sur les caractéristiques sismiques.
Dans le chapitre 3, nous nous intéressons à la mesure de l’entropie. Nous introduisons une
nouvelle mesure de l’entropie nommée Entropie Cumulative Résiduelle Généralisée. Nous
étudions les propriétés de cette nouvelle mesure de l’information afin de pouvoir l’utiliser
comme un attribut sismique et comme un outil de détection des objets saillants dans une
image sismique. Nous montrons également son utilité pour la caractérisation des réservoirs
et les études 4D.
La multitude des attributs sismiques et le besoin urgent des ingénieurs réservoirs en matière
de nouvelles méthodes d’intégration de toutes ces informations et d’autres types de données
non sismiques nous poussent à aborder le thème de la fusion et de l’intégration des informa-
tions sismiques et non sismiques afin d’obtenir une meilleure compréhension de la structure
et de l’évolution du réservoir.
Dans le chapitre 4, nous introduisons la théorie de Dempster-Shafer (ou théorie de l’évidence)
qui est le cadre conceptuel de notre méthode d’intégration et de fusion des attributs. Cette
méthode permet de fusionner plusieurs types de données à travers des fonctions de croyance.
Elle permet d’éviter la nécessité d’avoir une base de données pour laquelle on aura souvent
18 INTRODUCTION
besoin d’un grand nombre d’échantillons statistiquement indépendants, comme c’est le cas
pour les réseaux de neurones, et surtout de dépasser la construction de mesures probabilistes
de plusieurs types de données qui n’ont pas un caractère aléatoire simple.
Enfin, notre dernier chapitre est réservé aux conclusions sur ce travail et aux perspectives
pour de prochains travaux.
1
CHAPITRE
Le traitement du signal
sismique
1.1 Introduction
La géophysique est une branche des sciences de la Terre qui a pour but l’étude des pro-
priétés du globe terrestre [33]. La géophysique comprend plusieurs disciplines tel que la gra-
vimétrie, la sismologie, le géomagnétisme et la sismique.
La sismique se divise essentiellement en deux branches : la sismique réflexion et la sismique
réfraction. Elles se basent toutes les deux sur la propagation des ondes acoustiques dans le
sous-sol. La sismique réfraction est plus coûteuse et plus difficile à mettre en oeuvre que
la sismique réflexion qui est largement utilisée, vues son efficacité et son prix relativement
réduit. Dans ce chapitre, nous présenterons différents aspects de la sismique réflexion. Nous
commencerons par la présentation de l’acquisition des données. Ensuite, nous détaillerons
les différentes étapes du traitement des données. Nous expliquerons plus particulièrement le
phénomène de migration. Nous introduisons ensuite la théorie de la trace complexe et nous
présentons les attributs sismiques qui en découlent. Enfin, nous donnerons un aperçu du
profil sismique vertical.
La sismique réflexion est une méthode de prospection géophysique qui se base sur l’emis-
sion d’une onde sonore qui pénètre et se propage dans le sol et se réfléchit sur les interfaces
qui séparent les couches géologiques de caractéristiques différentes [33].
Soit une interface séparant un milieu 1 de densité ρ1 (ou masse volumique) et dont la
vitesse de propagation de l’onde est V1 et un milieu 2 de densité ρ2 et dont la vitesse de
propagation de l’onde est V2 et i, r et t les angles de l’onde incidente, de l’onde réfléchie et
celle de l’onde transmise, respectivement, mesurés par rapport à la normale à la surface. Les
19
20 CHAPITRE 1 : L E TRAITEMENT DU SIGNAL SISMIQUE
relations qui relient ces angles avec les vitesses sont appelées lois de Snell-Descartes :
i = r, (1.1)
sin i sin t
= . (1.2)
V1 V2
On définit aussi l’impédance acoustique, notée Z, qui est le produit de la vitesse de propaga-
tion de l’onde sismique par la masse volumique :
Z = ρV. (1.3)
Onde réfléchie
Onde incidente
Z1
milieu 1
milieu 2
Z2
Onde transmise
Les ondes de hautes fréquences (de courte longueur d’onde) ne pénètrent dans le sous-
sol que sur une faible distance alors que les ondes de basses fréquences (de longueur d’onde
élevée) pénètrent sur de grandes profondeurs dans le sous sol. Contrairement à la profon-
deur de pénétration dans le sous-sol, la possibilité de distinguer deux couches proches est
Section 1.3 : Acquisition des signaux sismiques 21
plus grandes pour les ondes de hautes fréquences que pour les ondes de basses fréquences.
Cette capacité à distinguer les couches proches est appelée résolution. Pour différencier deux
couches séparées d’une distance d, la longueur d’onde doit être inférieure à 2d [33, 52].
On distingue 3 classes de sismique réflexion selon la profondeur du milieu à étudier
1. La sismique réflexion profonde : les fréquences varient entre 5 et 80 Hz, d’où une
pénétration de quelques kilomètres avec une résolution de l’ordre d’une centaine de
mètres.
2. La sismique réflexion à profondeur moyenne : les fréquences sont entre 50 et 400 Hz. La
pénétration peut dépasser 1 km et la résolution est de l’ordre d’une dizaine de mètres.
3. La sismique réflexion peu profonde : c’est la sismique à très haute résolution (THR). La
pénétration peut atteindre les 100 mètres et la résolution est de l’ordre du mètre. Les
fréquences varient entre 300 et 1000 Hz.
L’acquisition des signaux sismiques se base sur le principe de la propagation des ondes
sonores. En effet, des ondes sonores créées par une source se propagent dans le sous-sol
et elles se réflchissent en rencontrant les interfaces entre les différentes couches de la terre.
Les signaux qui reviennent ainsi à la surface sont récoltés par des capteurs sismiques. On
distingue deux types d’acquisition sismique en fonction du milieu d’acquisition
L’acquisition terrestre se déroule sur terre. Les sources sismiques sont essentiellement de
deux types : les explosifs et les camions vibrants. Les explosifs génèrent des impulsions très
courtes dans le temps mais très énergétiques et qui sont très bien approximées par des on-
delettes à phase minimale. Les camions vibrants génèrent des signaux à phase nulle appelés
sweep dont on peut régler plusieurs paramètres comme la durée, le domaine fréquentiel, la
réponse fréquentielle, etc...
Les capteurs sismiques sur terre sont appelés géophones et contiennent un circuit avec un ai-
mant et une bobine. Le déplacement des particules du sous-sol va générer un déplacement re-
latif entre la bobine et l’aimant et, par suite, un courant qui est proportionnel au déplacement.
Selon la direction verticale, longitudinale ou transversale le géophone capte les ondes P de
compression, S1 de cisaillement longitudinal ou S2 de cisaillement transversal.
Récemment, un autre type de capteur sismique a été introduit. Il s’agit des accéléromètres.
Ces capteurs sont basés sur les M EM S. Ils permettent une réduction de la distorsion du
signal ainsi qu’une augmentation de la bande passante, comparée à celle des géophones [41].
22 CHAPITRE 1 : L E TRAITEMENT DU SIGNAL SISMIQUE
L’acquisition marine se déroule en milieu marin. Les sources sismiques sont des canons
à eau, des canons à air ou bien des explosifs. Les explosifs ne sont plus utilisés à cause du
risque environnemental pour la faune marine. Les canons à air ou à eau génèrent des bulles
dans l’eau, la fluctuation de la taille de la bulle engendre une fluctuation de la pression et par
la suite la création d’une onde sonore qui va se propager dans le fond marin et le sous sol.
Après réflexion, les signaux seront enregistrés par les capteurs sismiques qui sont appelés
dans ce cas des hydrophones.
Les hydrophones sont constitués d’un élément piézo-éléctrique qui génère un courant suite à
une déformation causée par une différence de pression. Comme les ondes de cisaillement ne
se propagent pas dans l’eau, les hydrophones ne captent que les ondes P de compression. Le
principe de cette méthode est montré par la figure 1.2.
direction de
offset la navigation
surface
Streamer bateau
eau
Source
sous sol
1.4.1 Formatage
Les signaux récoltés à l’issue d’une compagne sismique ont subi plusieurs opérations de
multiplexage, de numérisation et d’amplification avant d’être enregistrés sur des cassettes
Section 1.4 : Traitement des signaux sismiques 23
(Tapes) sous un format standard SEG-D de la Society of Exploration Geophysics (SEG). Pour
être lues localement dans une chaı̂ne de traitement, ces cassettes doivent être formatées et par
la suite vérifiées.
L’acquisition est souvent faite avec un pas d’échantillonnage de 2ms alors que le traitement
est généralement fait à une cadence de 4ms. Un réechantillonage est alors effectué et l’appli-
cation d’un filtre anti-repliement est alors nécessaire.
1.4.2 Filtrage F − K
Une des étapes fondamentales est l’atténuation du bruit linéaire. Cette étape se fait dans
le domaine F − K : fréquence F - nombre d’onde K. Les évènements avec un pendage (in-
clinaison par rapport à l’horizontale) apparent dans le domaine du tir apparaissent comme
des lignes droites qui passent par l’origine dans le domaine F − K. En conséquence, deux
évènements avec le même contenu fréquentiel mais deux pendages différents seront séparés
dans ce domaine et ainsi filtrés, d’où son utilité. Le passage à ce domaine se fait à l’aide de la
transformée de Fourier 2D.
La figure 1.3 montre le plan F − K et comment le signal et le bruit sont séparés.
Signal
Bruit
Bruit
- Pendage +
L’amplitude du signal sismique subit une atténuation qui doit être corrigée. L’atténuation
est causée par trois facteurs [52] :
Ce terme est le plus important parmi les différents types d’atténuation. L’énergie de la
source sismique est répartie sur une sphère dont le rayon r augmente avec le temps. Aussi,
l’amplitude décroit en fonction de 1r . Pour illustrer l’importance de l’atténuation, prenons
un exemple d’un milieu homogène de vitesse constante v = 3000 m/s avec des chemins
24 CHAPITRE 1 : L E TRAITEMENT DU SIGNAL SISMIQUE
d’ondes rectilignes et d’une source d’amplitude 1. Après seulement 1s, l’amplitude du signal
est seulement de 0.00033 !
1.4.3.2 La transmission
1.4.3.3 L’absorption
πf t
A(t) = A(0) exp(− ) (1.8)
Q
Un multiple est une contribution au signal sismique générée par un rayon qui s’est
réfléchi plus d’une fois. Les multiples peuvent être classés en multiples courts et mul-
tiples longs. Leur reconnaissance est souvent difficile. Il existe plusieurs techniques pour les
atténuer comme la déconvolution prédictive qui permet de prédire les multiples à partir du
signal, la déconvolution prédictive associée à la transformation τ − p (dans ce domaine les
multiples sont exactement périodiques) ou même la correction NMO (les multiples auront
une vitesse plus faible et donc ils ne seront pas parfaitement horizontaux).
La figures 1.4 explique le phénomène de multiple. L’amplitude d’un multiple peut être com-
parable et parfois plus grande que celle d’un primaire. La figure 1.5 présente quelques types
de multiples
S R
Primaire
Multiple
sous sol
Temps
1.4.5 Déconvolution
Ce type de déconvolution est basé sur le filtrage inverse. En effet, si on suppose que l’on-
delette w est connue, il suffit qu’on filtre la trace par un filtre de réponse impulsionnelle w−1
pour avoir la séquence de réflectivité en sortie [72]. Parmi les inconvénients de cette méthode,
notons l’ignorance que l’on a souvent de l’ondelette w et aussi la nécessité d’avoir une onde-
lette à phase minimale ce qui est parfois contraignant. De plus cette méthode de filtrage est
souvent peu satisfaisante en présence de bruit.
Déconvolution bayésienne
Cette méthode est basée sur la maximisation d’une probabilité a posteriori. On introduit
l’information a priori et l’optimisation s’effectue à l’aide des méthodes de Monte Carlo [53,
75, 76, 65, 62]
Dans un milieu élastique, la vitesse de l’onde acoustique est exprimée par la formule
suivante : s
ME
V = (1.9)
ρ
où M est le module d’élasiticité, E est le module d’Young et ρ est la densité. Le module
d’élasticité dépend de plusieurs paramètres géologiques tels que :
⋄ la lithologie
⋄ l’âge de la roche
⋄ la profondeur
⋄ la pression
⋄ la porosité
⋄ le fluide interstitiel.
Pour les ondes P de compression, la vitesse dans les solides est
s
K + 43 µ
VP = (1.10)
ρ
et dans un liquide
s
K
VP = (1.11)
ρ
µ
r
VP = (1.12)
ρ
Section 1.4 : Traitement des signaux sismiques 27
Il existe plusieurs types de vitesse. On peut citer la vitesse d’intervalle qui est la vitesse
dans les couches géologiques, la vitesse quadratique moyenne, la vitesse NMO utilisée pour
la sommation (stacking) et aussi la vitesse apparente. L’estimation de la vitesse se fait à l’aide
de la fonction de semblance que nous allons développer ultérieurement.
La couche superficielle (Weathering layer, Near surface layer, Unconsolidated layer ) in-
troduit des anomalies de temps dans les traces. Ces anomalies sont causées principalement
par :
1. la différence d’élévation des sources et des récepteurs,
2. la variation de la profondeur de la couche superficielle,
3. la variation de la vitesse dans cette couche.
Les corrections statiques consistent à corriger ces anomalies en introduisant une translation
dans le temps des échantillons de la trace qui est constante le long d’une même trace sis-
mique. On ramène les traces à un plan fixe de référence appelée Datum plane. C’est comme
si les sources et les géophones étaient situés sur ce même plan.
On peut déterminer les vitesses dans la couche de surface par les arrivées directes de l’onde
ou par une étude des temps des puits (uphole times). Les problèmes de corrections statiques
sont plus difficile en onshore qu’en of f shore puisqu’en mer la première couche est l’eau où
la vitesse est relativement connue 1500 m/s.
Les rayons qui se sont réfléchis sur le même point commun multiple (CDP) ont la même in-
formation sismique pour différentes distances source-récepteur (offset). La correction dyna-
mique (Normal Move Out) consiste à ramener ces différentes traces au même plan horizontal
comme s’ils avaient le même offset. Cette correction est différente d’une trace à une autre se-
lon l’offset et nécessite la connaissance d’un champ de vitesse . L’équation à deux termes de
la NMO est la suivante :
X2
Tx2 = T02 + 2 (1.14)
V
28 CHAPITRE 1 : L E TRAITEMENT DU SIGNAL SISMIQUE
où Tx est le temps à un offset X et T0 est le temps à un offset nul et V est la vitesse.
Après l’application de la NMO dans le domaine du point milieu de reflexion (CMP), on
somme les traces (stack). Les maxima d’énergie seront ajoutés constructivement alors que le
bruit aléatoire sera sommé destructivement, d’où l’intéret de la sommation pour la réduction
du bruit aléatoire.
La figure 1.6 montre la correction NMO et la forme hyperbolique des réflexions. Après cor-
rection, les échantillons seront sommés (stack) selon l’horizontale (droite en trait pointillés).
Offset
0
T
0
temps
1.4.9 Migration
La plupart des traitements sismiques supposent une stratification horizontale, ce qui im-
plique que le point de réflexion est exactement au point milieu entre la source et le récepteur.
En réalité, cette hypothèse n’est que rarement vraie. La stratification est inclinée et le point de
réflexion est différent du point milieu. L’opération de migration permet de replacer les points
de réflexion dans la bonne position par rapport au point milieu [33, 107].
Section 1.4 : Traitement des signaux sismiques 29
S1 S2 R2
R1
Point milieu
Profondeur
Réflecteur incliné
L’interprétation sismique est l’analyse de données pour générer des modèles et des
prévisions raisonnables sur les propriétés et les structures du sous-sol [81]. La référence
[61] présente une bonne introduction à l’interprétation sismique. Cette discipline se divise
en deux grandes catégories :
- 0 +
Intérieur
Parallèle Divergent
Base
Toit
1960
Bright-spot technology
1970
Seismic data in color Seismic attributes offered in color commercially
Response attributes
Response attributes introduced
Proliferation of attributes
Interval attributes
3D seismic emerges
1990
Comeback of attribute analysis
Crossplotting of attributes
Attributes classified
Pattern recognition/neural network Coherence attribute introduced
analysis on attributes
Dans [87, 89], T. Taner a introduit la notion de trace complexe à partir de laquelle on peut
extraire une multitude d’attributs instantanés.
Soit f (t) une trace réelle. On appelle signal analytique ou trace complexe la quantité
La figure 1.12 montre la construction de la trace complexe selon Taner et. al. [87].
SEISMIC DATA
Reflection width
GROSS SELECTION DISTRIBUTION Average inst. freq.
Energy half-time RMS inst. freq.
Total absolute amp.
Maximum amplitude Slope refl. strenght No. Zero crossinggs
Total energy
Largest negative amplitude Slope at half energy Peak spectral freq.
Average energy
Max absolute amp. Ratio pos to neg 1st dominant freq.
Av. refl. strength
Peak-trough diff. 2nd dominant freq.
RMS amplitude
3rd dominant freq.
Average peak amp.
Spectral bandwidth
Variance of amplitude
Percent greater than
Trace en quadrature
(imaginaire)
Temps
Trace réelle
Trace complexe
Les attributs instantanés sont calculés sur une fenêtre de temps. Ils dérivent généralement
des attributs de base : amplitude, phase et fréquence instantanées, introduits par Taner et
Sheriff [89].
Elle est appelée force de réflexion (reflection strength). L’amplitude instantanée représente la
racine de l’énergie instantanée totale du signal. Elle permet la détection des zones de forte
énergie et de grande amplitude. Elle est aussi sensible aux changements de l’impédance
acoustique, à la lithologie et à la porosité [22, 87, 51]. C’est pourquoi [87] propose d’utiliser
cet attribut pour la détection des bright spots, dim spots et flat spots qui sont des anoma-
lies d’amplitude qui peuvent indiquer la présence d’hydrocarbures. Un changement latéral
de l’amplitude instantanée indique aussi une variation latérale de l’épaisseur des couches
géologiques. Cependant, l’amplitude instantanée a une résolution plus faible que l’ampli-
tude du signal d’origine, définie par la trace sismique.
Section 1.6 : Attributs sismiques 35
Le cosinus de la phase instantanée cos(φ(t)) , appelé aussi amplitude normalisée est une
grandeur équivalente à l’amplitude, sans l’effet de l’amplitude instantanée [87, 51, 20]
(e ) 2 ′
La dérivée e = de(t)
′
dt = 2e(t) de l’amplitude instantanée est utilisée pour la description des
variations verticales de l’amplitude et aussi la caractérisation des séquences stratigraphiques
verticales [20].
Comme les hydrocarbures et les zones saturées en eau provoquent des atténuations, cet at-
tribut peut indiquer les limites des fluides. L’accélération instantanée est aussi utilisée pour
indiquer le taux d’atténuation et d’absorption [20].
1.6.4 Pendage
Le pendage définit l’orientation des horizons sismiques. Dans le cas d’une sismique 2D il
s’agit du pendage apparent. Il existe plusieurs méthodes de calcul du pendage.
Barnes, a introduit dans [10] une formulation possible à l’aide des attributs instantanés.
La dérivée de la phase instantanée se décompose en deux termes : la fréquence instantanée
temporelle wt et la fréquence instantanée horizontale wx . Le pendage est alors donné par
wx
γ = −arctan( ). (1.23)
wt
En trois dimensions, on aura une autre composante de fréquence wy et par la suite le pendage
γ et l’azimuth ζ sont donnés par
q
wx2 + wy2
γ = arctan( ), (1.24)
|wt |
wx
ζ = arctan( ) + π. (1.25)
wy
Section 1.6 : Attributs sismiques 37
On calcule la corrélation entre une trace et les versions décalées de la trace voisine pour un
ensemble de valeurs du décalage. Le décalage donnant la corrélation maximale correspond
au pendage des horizons sismiques.
La courbure est une mesure qui quantifie localement l’éloignement d’une courbe à la ligne
droite. Il existe plusieurs mesures de la courbure telles que la courbure maximale, la cour-
bure minimale, la courbure moyenne et la courbure gaussienne. Les évènements linéaires et
cohérents vont donner une courbure nulle. La variation de la courbure constitue un bon in-
dicateur des failles et des fractures [88].
La courbure peut être calculée en utilisant l’inverse du rayon du cercle osculateur aux hori-
zons K = 1/R. L’interprétation géométrique de la courbure est donnée sur la figure 1.13
Cercle osculateur
K=1/R
Courbe
Cet attribut a été utilisé dans plusieurs travaux dans la litérature [71, 84, 21, 26]. Ceux-ci
montrent que les attributs de courbure sont adaptés à la détection des failles et aussi à la
prédiction de l’intensité de fracturation d’une section à partir des données calibrées.
38 CHAPITRE 1 : L E TRAITEMENT DU SIGNAL SISMIQUE
Ces attributs calculent la ressemblance entre les traces voisines dans un même cube sis-
mique. Les discontinuités sont facilement mises en valeur à l’aide des attributs de similarité.
On peut distinguer les attributs suivants
1.6.6.1 Semblance
1.6.6.2 Cohérence
Bahorich et Farmer [6] ont introduit l’attribut de cohérence en 1995. Cet attribut est donné
par l’équation
s
Cf 1 f 2 Cf 1 f 3
c1 = p p (1.27)
Cf 1 f 1 Cf 2 f 2 Cf 1 f 1 Cf 3 f 3
où f 1 et f 2 sont deux traces consécutives selon la direction inline et f 1 et f 3 selon la direction
crossline et Cf 1 f 2 est le maximum de corrélation entre f 1 et f 2 .
Pour tenir compte du pendage, l’attribut c1 est calculé pour plusieurs valeurs du pendage, la
valeur maximale de c1 correspond à la bonne valeur du pendage des réflecteurs. Pour faire
intervenir un nombre de traces plus grand, Marfurt et al., [59, 36] ont introduit la matrice de
covariance des traces suivante
fj1 f fj1 f ... fj1 fjq
j=n 2 1
fj fj fj2 fj2 ... fj2 fjq
X
C=
:
(1.28)
j=−n
: : :
fjq fj1 fjq fj2 ... fjq fjq
où f 0 , f 1 , ...f q sont des traces connues sur une fenêtre verticale de taille 2n + 1.
Le nouvel attribut de cohérence est alors donné par :
P
i,j Cij
c2 = P . (1.29)
i Cii
Section 1.7 : Cas particulier d’acquisition : la sismique des puits 39
Pour réduire le niveau du bruit introduit par le calcul de la matrice de covariance des traces,
on peut utiliser seulement la composante dominante, ce qui nous donne l’attribut c3 introduit
dans [36] :
λ1
c3 = P (1.30)
i λi
λ1
cgst = . (1.31)
tr(T )
Le profil sismique vertical (VSP) est un cas particulier de la sismique. C’est une méthode
sismique à haute résolution. Il permet
⋄ l’amélioration de la résolution verticale et latérale de la sismique en surface
⋄ la corrélation directe entre la sismique en surface et la formation en profondeur
⋄ la discrimination directe des primaires et des multiples
⋄ la calibration de la sismique en surface
On place verticalement les capteurs dans un puit. La source sismique émet des ondes acous-
tiques qui se propagent dans le sous-sol. Les réflexions sur les différentes surfaces seront
enregistrées à des profondeurs variables contrairement aux signaux de la sismique normale
qui sont enregistrés à la surface. La figure 1.14 représente le dispositif d’acquisition dans une
campagne VSP.
1.8 Conclusion
Capteurs
Source
Surface
Couche 1
Couche 2
Couche 3
2.1 Introduction
Un horizon sismique est défini comme une limite entre deux couches du sous-sol de ca-
ractéristiques physiques et chimiques différentes. Cette limite peut être représentée par un
alignement de signaux de réflexion. La détection des horizons est une étape nécessaire pour
la construction des images sismiques et leur interprétation géologique, qui se base sur une
bonne détection et caractérisation des réflecteurs.
Dans ce chapitre, nous considérons le problème de la détection automatique des réflecteurs
dans les images sismiques. Nous commençons par énumérer les différentes méthodes ac-
tuellement existantes pour le pointé automatique des horizons. Ensuite, nous présenterons
la méthode des contours actifs sur laquelle se base notre méthode de détection. Puis, nous
détaillerons l’application de cette méthode à la fois sur des données synthétiques et sur des
données réelles. Les discontinuités d’horizons peuvent aussi être mises en évidence par cette
méthode et cela sera appliqué aussi sur les données synthétiques et réelles. Une évaluation
des performances obtenues termine le chapitre.
Il y a plusieurs méthodes actuellement utilisées de pointé d’horizons sur les images sis-
miques. Les principales méthodes comprennent le pointé manuel, le pointé basé sur l’inter-
polation, celui basé sur la corrélation, le pointé basé sur la recherche de voxel multiattributs
et le pointé basé sur les coupes temps [28, 85].
C’est la méthode la plus longue et la plus précise, qui nécessite la présence d’un expert.
Cependant, elle reste le seul recours en cas de données très bruitées, où les autres méthodes
41
42 CHAPITRE 2 : D ÉTECTION DES HORIZONS SISMIQUES À L’ AIDE DES CONTOURS ACTIFS
ne peuvent pas être appliquées, Comme dans le cas où le signal n’est pas cohérent.
2.2.2 Interpolation
C’est une méthode un peu plus élaborée que la précédente. On utilise une interpolation
entre les points de contrôle. Cette méthode suppose que les horizons sont localement lisses.
Si cette hypothèse n’est pas vraie, le résultat de la méthode n’est pas satisfaisant.
2.2.3 Corrélation
La méthode consiste à positionner des points de contrôle sur la section. On prend la por-
tion du signal centrée sur le point et on calcule la corrélation avec la trace suivante selon
un ensemble de pendages défini à l’avance. Si la corrélation maximale est acceptable alors
on introduit le nouveau point de cette trace et on passe à la trace suivante. Cette méthode
est coûteuse en terme de temps de calcul mais elle donne des résultats qui sont robustes par
rapport au bruit. La figure 2.1 résume cette méthode.
Fenêtre de recherche
Direction du pointé
Graine
Points détectés
On caractérise chaque point du cube sismique par les valeurs d’un ensemble d’attributs
préalablement choisi par l’interpréteur ce qui définit un voxel multiattribut. On choisit l’in-
Section 2.2 : Les méthodes existantes 43
terval de valeurs de chaque attribut et on selectionne un voxel graine. L’horizon est alors
extrait en cherchant les voxels connectés au voxel graine. Cette méthode est présentée sur la
figure 2.2.
Connectivité 6 (face-face)
Voxel détecté
Connectivité 26 (face-face,
arête-arête, sommet-sommet)
Figure 2.2: Méthode basée sur la connectivité des voxels (d’après [28]).
C’est une méthode innovante qui vise à détecter les horizons sur les coupes temps.
Toutes les coupes temps qui traversent l’anticlinal étudié sont placées côte à côte. Ensuite,
on sélectionne les lignes de chaque coupe qui correspondent au même évènement. Les
différentes lignes apparaissent comme des anneaux qui s’ajustent l’un dans l’autre. Le grand
avantage de cette méthode est qu’elle est très rapide. En effet, par la sélection de quelques
lignes, l’interpréteur détecte la totalité de l’horizon. La figure 2.3 illustre cette méthode plus
en détail.
44 CHAPITRE 2 : D ÉTECTION DES HORIZONS SISMIQUES À L’ AIDE DES CONTOURS ACTIFS
Vue en perspective
Structure découpée
Segments pointés
Figure 2.3: Méthode basée sur les coupes en temps (d’après [28]).
Il existe aussi d’autres méthodes moins conventionnelles : des méthodes basées sur la re-
connaissance du faciès horizon en utilisant les réseaux de neurones et les attributs sismiques
[48, 1, 63], des méthodes basées sur la classification [16], des méthodes basées sur la squeletti-
sation [16, 57], des méthodes basées sur l’association probabiliste de données [104] ainsi que
des algorithmes basés sur la décomposition multi-échelle [19].
Les méthodes de détection et le suivi automatique des horizons utilisent des hypothèses
communes. Il s’agit essentiellement de la continuité locale des horizons, la connectivité des
données et la consistance de la phase à interpréter. L’interpréteur peut même faire des er-
reurs d’interprétation s’il ne connait pas la méthode exacte utilisée et si ces hypothèses sont
largement violées [28, 40, 51]. Il existe plusieurs inconvénients du pointé automatique des
horizons. On peut citer :
⋄ A l’intérieur d’une même couche, les réflecteurs sont parallèles, similaires et proche. Le
pointé automatique peut sauter d’un horizon à un autre comme le montre la figure 2.4.
⋄ le rapport signal sur bruit doit être suffisamment élevé pour que le pointé suive bien
l’horizon.
⋄ les évènements à détecter ne sont pas toujours cohérents, par exemple à la limite d’une
zone de montée de gaz ou d’un dôme de sel (figure 2.5).
⋄ l’arrêt de l’horizon face à une discontinuité (figure 2.5).
⋄ l’effet directionnel de la détection. Clairement la détection sur la figure 2.6 est plus aisée
en partant de droite vers la gauche que de gauche à droite.
Horizon 1
Horizon 2
Discontinuité
Horizon
Horizon 1
Horizon 2
Horizon 3
Afin de répondre en partie à ces inconvénients et surtout d’exploiter la forme particulière des
horizons sismiques, constitués surtout de structures linéiques, nous avons pensé à utiliser la
méthode des contours actifs, qui a fait ses preuves en détection de contour et segmentation
d’images et qui permet théoriquement d’associer automatiquement une courbe à un contour
dans une image. En effet, le but de la méthode des contours actifs est de détecter des formes
géométriques dans une image en tenant compte d’un a priori sur les formes attendues. La
nature élastique du contour lui permet de s’adapter à des configurations prédéterminées.
Dans le paragraphe qui suit, nous présentons les principes théoriques sur lesquels se basent
la méthode des contours actifs.
Les contours actifs sont une méthode de segmentation introduite par Kass, Wtikin et Ter-
zopolous pendant les années 80 [47]. Depuis, cette méthode ne cesse de se développer et
plusieurs variantes sont apparues qui permettent chacune de surmonter quelques difficultés
rencontrées dans la forme originale. Les contours actifs ont eu plusieurs domaines d’applica-
tion qui regroupent l’imagerie médicale, le suivi d’objets en mouvement, le sonar, la détection
Section 2.4 : Généralités sur les contours actifs 47
est l’opérateur gradient. Pour les images binaires (noir et blanc), les énergies ci-dessous sont
utilisées :
(3)
Eext (x, y) = I(x, y) (2.5)
(4)
Eext (x, y) = Gσ (x, y) ∗ I(x, y) (2.6)
La longueur du contour est définie comme l’intégrale de la dérivée première le long de celui-
′ 2
R1
ci. La minimisation de la quantité 0 21 [α(s) C (s) ds cause donc une diminution de la lon-
gueur totale du contour. Le paramètre α intervient donc pour régler l’élasticité du contour.
Plus α est grand, plus le contour se contracte.
′′ 2
R1
L’intégrale de la dérivée seconde 0 β(s) C (s) le long du contour est liée à la courbure du
contour. Le paramètre β est donc un coefficient de rigidité. Si le paramètre β augmente, il
évite la discontinuité de la dérivé première et les points anguleux.
Un contour qui minimise l’énergie E doit satisfaire l’équation dite d’Euler. Dans le cas où α
et β sont constants, celle ci s’écrit :
d2 ∂L
∂L d ∂L
− + 2 = 0 (2.7)
∂C ds ∂C ′ ds ∂C ′′
′′ ′′′′
αC (s) − βC (s) − ∇Eext = 0. (2.8)
On cherche donc une courbe de longueur et courbure minimale qui s’ajuste sur les contours
de l’image. On peut aussi voir cette équation comme un bilan de forces :
′′ ′′′′
où Fint = αC (s) − βC (s) et Fext = −∇Eext .
Pour résoudre l’équation d’Euler (2.8), nous pouvons considérer C comme une fonction du
temps C(t, s) et appliquer une méthode de gradient pour trouver itérativement ce minimum.
Avec Ct (s, t) la dérivée par rapport à t, on a :
′′ ′′′′
Ct (s, t) = αC (s, t) − βC (s, t) − ∇Eext (2.10)
Quand on atteint le régime stationnaire, Ct (s, t) s’annule et on aura la solution [47, 105, 106].
Les contours actifs définis en [47] sont très sensibles à l’initialisation, au champ de capture
des forces et ne permettent pas la détection des concavités. C. Xu et J. L. Prince ont donc
introduit [105, 106] les contours GVF à l’aide d’un champ de force F extérieure différent du
cas classique pour améliorer ces problèmes.
Soient f (x, y) une image et V (x, y) = (u(x, y), v(x, y)) un champ de vecteurs. On cherche Fext
tel que
F = arg max ǫ(V ) (2.11)
V
Z Z
ǫ(V ) = µ(u2x + u2y + vx2 + vy2 ) + |∇f |2 |V − ∇f |2 dxdy (2.12)
où ux = ∂u ∂u ∂v ∂v
∂x , uy = ∂y , vx = ∂x , vy = ∂y et µ est un paramètre de pondération à régler par
l’utilisateur selon le niveau du bruit. Qualitativement, V va s’approcher de ∇f au voisinage
des bords à détecter lorsque |∇f | sera très grand, et sera non nul et lissé quand |∇f | est petit
loin des frontières à détecter. Trouver la solution revient à résoudre les équations d’Euler
indépendante en u et v suivantes :
d ∂L d ∂L ∂L
+ − =0 (2.13)
dx ∂ux dy ∂uy ∂u
d ∂L d ∂L ∂L
+ − =0 (2.14)
dx ∂vx dy ∂vy ∂v
c’est à dire
µ∇2 u − (u − fx )(fx2 + fy2 ) = 0 (2.15)
µ∇2 v(x, y, t) − (v(x, y, t) − fy (x, y))(fx2 (x, y) + fy2 (x, y)) = vt (x, y, t) (2.18)
Section 2.5 : Adaptation de l’algorithme aux données stratifiées 49
Notons :
Discrétisons les équations à l’aide d’une méthode de différence finie avec i, j et t les in-
dices correspondant à x , y et le temps respectivement. Les différents pas sont ∆x, ∆y et
∆t selon l’axe des abscisses, l’axe des ordonnées et le temps respectivement. Le schéma de
discrétisation est le suivant :
1 n+1
ut = (u − uni,j ) (2.22)
∆t i,j
1 n+1 n
vt = (v − vi,j ) (2.23)
∆t i,j
1
∇2 u = (ui+1,j + ui,j+1 + ui−1,j + ui,j−1 − 4ui,j ) (2.24)
∆x∆y
1
∇2 v = (vi+1,j + vi,j+1 + vi−1,j + vi,j−1 − 4vi,j ) (2.25)
∆x∆y
(2.26)
on aura donc :
1
un+1 n n n n n n
i,j = (1 − bi,j ∆t)ui,j + r(ui+1,j + ui,j+1 + ui−1,j + ui,j−1 − 4ui,j ) + ci,j ∆t (2.27)
n+1
vi,j n
= (1 − bi,j ∆t)vi,j n
+ r(vi+1,j n
+ vi,j+1 n
+ vi−1,j n
+ vi,j−1 n
− 4vi,j ) + c2i,j ∆t (2.28)
avec
µ∆t
r= . (2.29)
∆x∆y
Pour que l’algorithme itératif converge, r doit satisfaire la condition suivante : r ≤ 41 . Comme
les pas spatiaux et µ sont fixés, alors :
∆x∆y
∆t ≤ . (2.30)
4µ
Lorsque l’équation se stabilise (t → ∞) on obtient alors la force F [106]. F est la force
extérieure qui va relier le contour aux données et qui va influencer le mouvement de celui-ci.
Les horizons sismiques présentent une structure linéique stratifiée qui n’est pas parfaite-
ment reproduite par les contours actifs. En particulier certaines zones d’un contour peuvent
correspondre à des transitions entre plusieurs strates différentes vers lesquelles convergent
différentes parties de ce contour. Pour améliorer la détection, notre nouvelle méthode consiste
à imposer une contrainte de parallélisme à la stratification sur les contours pour les adapter
à la structure stratifée de l’image sismique [31, 29].
50 CHAPITRE 2 : D ÉTECTION DES HORIZONS SISMIQUES À L’ AIDE DES CONTOURS ACTIFS
" #
1 Iy
t= q (2.31)
Ix2 + Iy2 −Ix
où < ., . > est le produit scalaire. Considérons maintenant le cas du contour (C). Suppo-
sons que ce contour soit constitué de N points (ou noeuds). Dans le cas où (C) est collé au
réflecteur H, la condition que doit satisfaire chaque point de contrôle Vi ,i = 1, ..N , du contour
est :
où ti est le vecteur tangent au contour au point i. Pour définir la tangente, nous nous référons
à [55]. Pour cela, on commence par définir un vecteur direction pour chaque noeud Vi :
pi − pi−1
di−1 = (2.34)
kpi − pi−1 k
pour i = 2, .., N où pi est la position du point Vi et dN = dN −1 . Les vecteurs tangents sont
alors définis par :
di + di−1
ti = , i = 2, ..N (2.35)
kdi + di−1 k
avec t1 = t2 .
La figure (2.7) illustre cette méthode. La construction de ces vecteurs n’aura pas une influence
sur les équations de l’évolution du contour. Ces vecteurs seront utilisés pour la sauvegarde
ou la supression d’un point du contour après son évolution.
En pratique nous commençons par calculer le gradient qui va par la suite pousser les contours
à évoluer. Lorsque ceux-ci se stabilisent, après un nombre donné d’itérations, on parcourt le
contour afin d’en éliminer les portions qui ne vérifient pas la condition (2.33). Nous laissons
une marge de liberté pour la direction du contour telle que : < g, ti >= cos(θ + π2 ) où |θ| ≤
θmax , et θmax est fixé par l’utilisateur et représente grossièrement la direction de stratification.
Section 2.6 : Modèle synthétique 51
gi
ti
Vi
Vi−1 di
Vi+1
di−1
ρ0 = 1, v0 = 1500m/s, ∆T = 400ms
ρ1 = 1.9, v1 = 2000, ∆T = 400ms
ρ2 = 2, v2 = 2500, ∆T = 400ms
ρ3 = 2.5, v3 = 2700, ∆T = 400ms
ρ4 = 3, v4 = 3000, ∆T = ∞.
(2.36)
Surface
600
R1
3480 R4
Profondeur (m)
50
100
150
200
250
300
350
400
450
500
50 100 150 200 250 300 350 400 450 500
On ajoute ensuite du bruit blanc gaussien de variance σb2 . La figure 2.9 montre la section
sismique résultante ainsi que le résultat de la détection des horizons à l’aide des contours
actifs.
Nous avons appliqué la détection en utilsant les contours actifs sur d’autres motifs
géologiques plus complexes. Le résultat est montré sur la figure 2.10. Les contours sont par-
faitement alignés sur les réflecteurs.
50 50
100 100
150 150
200 200
250 250
300 300
350 350
400 400
450 450
500 500
50 100 150 200 250 300 350 400 450 500 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500
50 50
100 100
150 150
200 200
250 250
300 300
350 350
400 400
450 450
500 500
50 100 150 200 250 300 350 400 450 500 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500
L’existence de concavité dans les structures géologiques comme par exemple l’inconfor-
mité ou l’anticlinal justifient l’utilisation des contours actifs GVF puisque ceux-ci permettent
une bonne détection des zones concaves.
54 CHAPITRE 2 : D ÉTECTION DES HORIZONS SISMIQUES À L’ AIDE DES CONTOURS ACTIFS
Nous simulons ici un tir SP quelconque dans une configuration Off-end marine dont la
distance entre les hydrophones est de 20 m. Nous supposons aussi que la vitesse dans le
sous-sol est constante et est de 1500 m/s. La figure 2.11 montre que le contour actif s’aligne
sur l’hyperbole de la réflexion.
50
100
150
200
250
300
350
400
450
500
50 100 150 200 250 300 350 400 450 500
Ce résultat est aussi valable pour une collection de CDP à cause de la même forme hyper-
bolique de la réflection sauf que la collection CDP présente moins de traces et une distance
entre traces égale à la moitié de celle d’un tir.
6
µ=0,08
µ=0,12
µ=0,16
Erreur3
0
−18 −16 −14 −12 −10 −8 −6 −4 −2
ln(σ2)
b
Figure 2.12: Erreur moyenne en fonction de ln(σb2 ) pour µ = 0.08, µ = 0.12 et µ = 0.16.
Les données réelles que nous allons utiliser sont extraites de la campagne marine très
hautes résolution HYDRATECH fournies par l’IFREMER [42, 64].
2.7.1 Initialisation
En pratique, les horizons sismiques sont en général horizontaux ou bien légèrement in-
clinés. Nous pouvons donc utiliser cette information a priori pour initialiser les contours par
une ligne horizontale. Comme dans l’image il peut y avoir plusieurs réflecteurs, nous utili-
sons plusieurs lignes initiales parallèles et horizontales séparées par un pas ∆ selon l’axe des
temps.
Nous avons utilisé les programmes de [105] pour l’implémentation des contours GVF. Les
valeurs des paramètres sont : α = 0.05, β = 0, γ = 1 et θmax = π6 . Ces valeurs ont été fixées en
se basant sur différentes simulations. les valeurs de µ et ∆ sont variables.
Les figures qui suivent montrent les résultats. Nous remarquons l’existence de plusieurs ho-
rizons sismiques principaux. Pour obtenir d’autres réflecteurs secondaires, il nous suffit de
diminuer le pas ∆ ainsi que le paramètre de régularisation µ de l’équation (2.12).
56 CHAPITRE 2 : D ÉTECTION DES HORIZONS SISMIQUES À L’ AIDE DES CONTOURS ACTIFS
Si le nombre d’itérations du gradient est suffisament grand, alors ∆ n’a pas d’influence sur
la détection alors que si le nombre d’itérations est petit, un pas ∆ plus grand va donner moins
de réflecteurs. Ceci est expliqué par le fait que dans ce cas, les contours initiaux s’accrochent
localement aux réflecteurs même si ceux-ci n’ont que de faibles amplitudes.
Nous allons maintenant considérer une image plus complexe qui présente plusieurs zones
de cassure et de discontinuité. Appliquons les contours actifs sur l’image avec les paramètres
suivant : µ = 0.1 et ∆ = 10ms. La figure (2.15) montre les résultats de notre simulation. Les
extrémités des réflecteurs sont détectées sans connaissance sur les parties qui appartiennent
aux mêmes réflecteurs de part et d’autres des discontinuités. Cela permet donc de bien mettre
en évidence des zones de fracture dans l’image sismique.
Pour le suivi des horizons, l’interprétation apportée par le gradient de l’image est sou-
vent insuffisante, car bruitée ou trop faible. Pour améliorer la détection, l’utilisation d’autres
attributs sismiques permet de favoriser l’attraction du contour et l’élimination des parties qui
ne correspondent pas réellement à un réflecteur. En effet, la condition d’orthogonalité paraı̂t
dans certains cas insuffisante à la détection à cause de la discontinuité. Pour résoudre ce type
de problème, l’attribut de cohérence c2 peut être employé avec pour condition en chaque
point du contour
c2 > λ (2.38)
50 50
100 100
150 150
200 200
250 250
300 300
350 350
400 400
450 450
500 500
50 100 150 200 250 300 350 400 450 500 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500
50 50
100 100
150 150
200 200
250 250
300 300
350 350
400 400
450 450
500 500
50 100 150 200 250 300 350 400 450 500 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500
50 50
100 100
150 150
200 200
250 250
300 300
350 350
400 400
450 450
500 500
50 100 150 200 250 300 350 400 450 500 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500
50 50
100 100
150 150
200 200
250 250
300 300
350 350
400 400
450 450
500 500
50 100 150 200 250 300 350 400 450 500 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500
50
100
150
200
250
300
350
400
450
500
50 100 150 200 250 300 350 400 450 500
Comme cela a été signalé au paragraphe 2.7.5, l’utilisation des contours actifs dans le suivi
des horizons sismiques montre aussi les endroits de rupture, ce qui conduit à envisager leur
utilisation pour suivre la discontinuité selon l’axe des profondeurs.
Nous simulons une discontinuité qui traverse une succession d’évènements cohérents
comme il est montré sur la figure 2.16(a). Comme on l’a vu au chapitre précédent, il existe
plusieurs attributs sismiques capables de mettre en valeur les discontinuités telles que les
failles, les chenaux,...etc. La figure 2.16(b) montre l’attribut de cohérence correspondant. Nous
allons utiliser la matrice de cohérence comme terme d’attache aux données qui permettra de
déplacer le contour vers les zones d’incohérence. Nous supposons ici que les discontinuités
sont verticales (hypothèse réaliste pour les zones de montée de gaz mais qui peut être lar-
gement violée pour les chenaux ou les failles). Aussi, nous admettons que les discontinuités
elles-mêmes sont continues.
60 CHAPITRE 2 : D ÉTECTION DES HORIZONS SISMIQUES À L’ AIDE DES CONTOURS ACTIFS
Nous avons initialisé deux contours verticalement sur des données réelles issuent de
la campagne HYDRATECH. La cohérence permet de définir le gradient qui va attirer les
contours vers les discontinuités. La figure 2.17 montre la détection sur la section et l’attribut
de cohérence respectivement. Notons que malgré une allure parfois discontinue les limites
de la zone de discontinuité sont très bien repérées par la technique de contour actif.
50 50
100 100
150 150
200 200
250 250
300 300
350 350
400 400
450 450
500
50 100 150 200 250 300 350 400 450 500 50 100 150 200 250 300 350 400 450
50
50 0.9
100
100
0.8
150
150
0.7
200
200
0.6
250
250
0.5
300
300
0.4
350
350
0.3
400
400
0.2
450
450
500 0.1
50 100 150 200 250 300 350 400 50 100 150 200 250 300 350
Une fois l’horizon sismique estimé par le contour actif, nous évaluons le pointé extrait. On
peut extraire les valeurs de quelques attributs et étudier leurs variations le long du contour.
La figure 2.18 montre les attributs de l’amplitude, de la phase instantanée, de la fréquence
instantanée et de la cohérence respectivement.
2.11 Conclusion
Dans ce chapitre, nous avons introduit une nouvelle méthode de suivi des horizons sis-
miques et de détection des discontinuités basée sur la méthode des contours actifs. Cette
nouvelle méthode utilise comme attributs l’amplitude sismique et la cohérence. L’utilisation
d’autres attributs sismiques est aussi envisageable pour améliorer la continuité et la corres-
pondance des horizons détectés au travers des discontinuités. L’initialisation des contours
peut être améliorée à l’aide d’une méthode de détection que nous allons introduire dans le
chapitre suivant.
Nous avons développé cette méthode dans le cadre d’une sismique 2D. Néanmoins, une ex-
tension à la sismique 3D peut être faite grâce aux surfaces déformables qui sont l’extension
des contours actifs à une dimension supérieure.
62 CHAPITRE 2 : D ÉTECTION DES HORIZONS SISMIQUES À L’ AIDE DES CONTOURS ACTIFS
0.4
0.2
0
0 10 20 30 40 50 60
1
0.5
−0.5
0 10 20 30 40 50 60
100
50
0
0 10 20 30 40 50 60
1
0.5
0
0 10 20 30 40 50 60
Figure 2.18: Variation des attributs sismiques le long d’un horizon. De haut en bas : Ampli-
tude sismique, phase instantanée, fréquence instantanée et cohérence
3
CHAPITRE
Entropie Cumulative
Résiduelle Généralisée et
Applications
3.1 Introduction
La détection de faciès, d’objets ou de traits remarquables dans les images sismiques est
une étape primordiale pour une bonne compréhension de la structure du sous-sol et une
étape clef pour l’étude du réservoir. Les attributs sismiques présentent un outil puissant pour
aider les utilisateurs (géophysiciens, ingénieurs réservoir, géologues) à prendre des décisions
concernant la nature de la roche, les caractéristiques physiques et acoustiques du sous sol,
etc...
En 1984, les attributs de texture sont apparus dans [56]. L’utilisation de l’image sismique
était alors limitée par la nature de la sismique 2D (couverture faible, pas de voisinage latéral,
azimuth fixe,...) . Avec le développement de la sismique 3D, plusieurs mesures statistiques
sont apparues qui ont pour but essentiellement la classification de l’image sismique. Des
mesures comme l’énergie, le contraste, l’homogénité ou l’entropie sont très utiles pour la ca-
ractérisation du signal sismique [97, 98, 100, 101, 34, 35]. L’entropie constitue l’attribut le plus
important, avec l’énergie, pour l’étude du désordre de l’image et la prédictibilité du signal
[22].
Dans ce chapitre nous commençons par rappeler les limites de l’entropie de Shannon. En-
suite, nous introduisons une nouvelle mesure d’incertitude baptisée Entropie Cumulative
Résiduelle Généralisée (Generalized Cumulative Residual Entropy : GCRE). Cette nouvelle
mesure est une extension de la CRE introduite dans [70]. Nous présentons une étude détaillée
des propriétés de cette nouvelle entropie et une comparaison de ses propriétés avec celles de
l’entropie de Shannon. Nous étudions ensuite les applications de la GCRE : nous montrons
que la GCRE peut être utilisée comme un attribut sismique capable de détecter des anomalies.
Nous utilisons aussi la GCRE comme un critère de détection dans un algorithme introduit
dans [44]. Enfin, nous montrerons l’utilité de l’information mutuelle pour des applications en
reservoir et en comparaison de sections sismiques.
63
64 CHAPITRE 3 : E NTROPIE C UMULATIVE R ÉSIDUELLE G ÉN ÉRALIS ÉE ET A PPLICATIONS
Cette définition est une extension au cas continu de l’entropie de Shannon initialement définie
dans le cas discret. Néanmoins, l’entropie différentielle souffre de quelques limites [99, 69].
Nous pouvons ici énumérer les plus significatives :
1. elle n’est définie que pour les distributions qui ont une densité de probabilité (absence
de définition pour les distributions mixtes discrètes-absolument continues)
2. elle n’a pas un signe constant. Contrairement au cas discret, l’entropie différentielle peut
être négative
3. l’approximation de l’entropie différentielle en utilisant l’entropie de distributions empi-
riques est difficile
4. elle est indépendante des valeurs prises par la variable aléatoire ce qui est, dans quelques
cas, contraignant. Les valeurs de la variable sont aussi une information.
Pour palier à ces limites, nous introduisons ici une nouvelle mesure d’entropie. Il s’agit
de l’entropie cumulative résiduelle généralisée (Generalized Cumulative Residual Entropy
GCRE). En plus de surmonter ces problèmes, cette nouvelle mesure d’information possède
plusieurs propriétés semblables à celles de l’entropie de Shannon. Notons que cette nouvelle
entropie généralise la CRE (Cumulative Residual Entropy) introduite dans [70] et visant à
répondre aux limitations évoquées précédemment. A la différence de la définition proposée
dans [70], notre approche n’impose pas la positivité du support de la loi de probabilité.
Dans ce qui suit, nous détaillerons la définition, les propriétés et les applications de la GCRE.
L’existence de la GCRE de X est prouvée sans plus d’hypothèses que pour la CRE de X dans
[70]. En effet, en supposant que pour tout i, ∃ p > n tel que E(|Xi |p ) < ∞, on a le théorème
suivant
e−1
−P (X > t) log P (X > t) ≤ P (X > t)α 1[0,∞] (t) + (1 − P (X > t))1]−∞,0[ (t).
1−α
(3.5)
Or,
α
1
P (X > t)α 1[0,∞] (t) ≤ 1[0,1] (t) + E[|X|p
] 1]1,∞[ (t)].
tp
Ainsi, en notant u = −t, on aura
1
0 ≤ −G(t) log G(t) ≤ 1|t|≤1 (t) + E[|X|p ]1|t|>1 (t), (3.7)
|t|p
La GCRE est une fonction positive. C’est aussi une fonction concave de la distribution :
où α ∈ [0, 1]. La GCRE possède également d’autres propriétés, semblables aux propriétés de
l’entropie de Shannon.
∀a ∈ Rn , HC (X + a) = HC (X). (3.9)
Pour le cas où a < 0, l’égalité n’est pas forcément vérifiée. Néanmoins, pour les distributions
symétriques l’équation (3.10) sera satisfaite pour tout réel a.
On dira qu’une distribution est symétrique si elle vérifie la relation suivante :
Théorème : 2 Pour une variable aléatoire qui satisfait l’equation de symétrie (3.11), on a
Démonstration Compte tenu de la relation (3.10), il suffit de vérifier que HC (−X) = HC (X)
Z
c c
−HC (−X) = F−X (x) log F−X (x)dx
R
Z
c c
= F−X (x − µ) log F−X (x − µ)dx
ZR
= FX (−x + µ) log FX (−x + µ)dx
ZR
= (1 − FX (x + µ)) log((1 − FX (x + µ))dx
ZR
c c
= FX (x + µ) log(FX (x + µ)dx
ZR
c c
= FX (x) log(FX (x)dx
R
= −HC (X). (3.13)
3.2.3.3 Indépendance
Cette définition découle de celle donnée par Rao et. al., [70]. L’entropie cumulative
résiduelle généralisée de X sachant que Y = y est définie par
Z
HC (X|Y = y) = −P (X > x|Y = y) log P (X > x|Y = y)dx. (3.17)
Rn
Dans [70], les auteurs ont montré que le conditionnement réduit l’entropie. En effet, cette
affirmation est le résultat du théorème suivant
Démonstration
Dans [70], le problème d’entropie maximale a été abordé indirectement pour caractériser
la distribution exponentielle qui est la distribution d’entropie CRE maximale sur le support
positif et sous contrainte de moyenne. Dans [69], l’auteur développe l’analyse des distribu-
tions d’entropie maximale sur un support positif et montre que la famille de distributions de
Weibull est celle de CRE maximale.
Dans cette partie, nous utilisons une méthode de calcul variationnel pour chercher la distri-
bution pour laquelle l’entropie cumulative résiduelle généralisée est maximale sous certaines
contraintes. Les cas de support positif et des distributions exponentielles représentent des cas
particuliers de notre approche [32].
Théorème : 6 Quand la relation de symétrie (3.11) est vérifiée, la solution du problème (3.25), quand
elle peut être atteinte, est de la forme
1
F c (x) = Pm ′ (x ≥ µ). (3.26)
1 + exp[ 1 λi ri (x − µ)]
Démonstration
Z µ Z ∞
−HC (X) = F c (x) log(F c (x))dx + F c (x) log(F c (x))dx (3.27)
−∞ µ
Z Z
= F c (x + µ) log(F c (x + µ))dx + F c (x + µ) log(F c (x + µ))dx (3.28)
R− R+
Z Z
= (1 − F c (µ − x)) log(1 − F c (µ − x))dx + F c (x + µ) log(F c (x + µ))dx(3.29)
R− R+
Z
= [(1 − F c (µ + x)) log(1 − F c (µ + x)) +F c (µ + x) log(F c (µ + x))] dx. (3.30)
R+
Notons que (F c (x))′ = −p(x). La référence [91] donne la solution d’un problème sous contraintes
intégrales, montre que la solution F c du problème (3.25) est la solution de l’équation
d ˜
f−p (x) = f˜F c (x), (3.32)
dx
où la notation gu représente la dérivée partielle de la fonction g selon sa composante u. L’équation
(3.31) nous donne
m
d ˜ X ′
f−p (x) = λi ri (x) (3.33)
dx 1
et
f˜F c (x) = log(1 − F c (µ + x)) − log F c (µ + x). (3.34)
Alors,
m
1 − F c (µ + x) X ′
log c
= λi ri (x) (3.35)
F (µ + x) 1
et
1
F c (x) = Pm ′ , (3.36)
1 + exp( 1 λi ri (x − µ))
pour x ∈ [µ, ∞[.
3.3.3.2 Exemple
1
FXc (x) = , (3.37)
1 + exp(λ1 + 2λ2 x)
70 CHAPITRE 3 : E NTROPIE C UMULATIVE R ÉSIDUELLE G ÉN ÉRALIS ÉE ET A PPLICATIONS
pour x > 0.
C’est la fonction de répartion de la distribution logistique. Les contraintes sur les moments
donnent λ1 = − √µπ3σ
et λ2 = 2√π3σ . La densité de probabilité correspondante est définie sur R
par :
π
π exp(− σ√ 3
(x − µ))
pX (x) = √ π . (3.38)
σ 3 (1 + exp(− σ√3 (x − µ)))2
La distribution logistique a plusieurs applications dans le domaine de la fiabilité, biologie,
marketing ou de l’analyse de données [8].
En utilisant la même démarche pour des lois a support positif, nous pouvons démontrer
que la solution du problème (3.25) obtenue en intégrant cette contrainte de positivité du sup-
port est de la forme :
i=m
X
c ′
F (x) = exp(− λi ri (x)), (3.39)
i=1
pour x ∈ [0, ∞[. Ce résultat a été démontré initialement par Rao dans [69] en utilisant
l’inégalité Log-somme rappelée par le théorème suivant :
Théorème : 7 Pour des nombres non négatifs a1 ,a2 ,..an et b1 ,b2 ,..bn
n n Pn
X ai X ai
ai ≥ ( ai ) log Pin (3.40)
bi i bi
i=1 i
ai
avec égalité si et seulement si bi est constant.
Sur un support positif et avec des contraintes sur les moments d’ordre un et deux, la dis-
tribution qui maximise l’entropie est de la forme F c (x) = exp(−λ1 − 2λ2 x) pour x > 0.
Cette solution, si elle existe, est une distribution exponentielle. Les moments doivent vérifier
l’égalité suivante :
E[X 2 ] = 2(E[X])2 , (3.41)
Yn = Xn − aXn−1 + Nn . (3.42)
Section 3.3 : Entropie conditionnelle, information et entropie maximale 71
n o
aS = arg max IS (Ŷnα , Yn ) (3.43)
α
n o
= arg max HS (Ŷnα ) − HS (Ŷnα |Yn ) (3.44)
α
n o
aC = arg max IC (Ŷnα , Y ) (3.45)
α
n o
= arg max HC (Ŷnα ) − HC (Ŷnα |Yn ) (3.46)
α
λ
pN (x) = exp(−λ|x|). (3.47)
2
La valeur de a est prise égale à 0.5, la variance du bruit est égale à 0.2 et la taille des observa-
tions est de 400 échantillons.
Nous avons réalisé 200 simulations. L’estimation de aS a donné un biais de 0.032 est une va-
riance de 0.18 tandis que celle de aC a donné un biais de 0.004 et une variance de 0.06.
La figure 3.1 montre l’avantage de l’utilisation de l’entropie cumulative résiduelle comparé à
l’utilisation de l’entropie de Shannon. On note
Les courbes de IC sont plus régulières à cause de l’utilisation des fonctions de répartitions
dans l’expression de l’entropie (intégrales des densités contre les densités pour le calcul de
IS ), ce qui entraı̂ne la plus grande régularité des fonctions èstimées.
72 CHAPITRE 3 : E NTROPIE C UMULATIVE R ÉSIDUELLE G ÉN ÉRALIS ÉE ET A PPLICATIONS
(a)
1.1
1
I
S
0.9
0.8 α
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
(b)
1.1
1
IC
0.9
0.8 α
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
Figure 3.1: 10 tracés de IS (α) (haut) et IC (α) (bas) en fonction de α. Trait pointillé : moyenne
des 200 réalisations.
L’entropie extraite de la texture de l’image sismique est un attribut très important pour
l’analyse de l’image. En effet, l’entropie décrit l’organisation des pixels de l’image. Une
grande valeur de l’entropie est obtenue quand les différentes valeurs possibles des pixels
sont équiprobables cela peut correspondre géologiquement à des structures chaotiques, des
discontinuités ou bien du bruit dans l’image sismique. Quand une valeur ou un pixel est plus
probable que les autres pixels du voisinage la valeur de l’entropie diminue. Ce qui peut être
traduit par un horizon sismique. Les attributs de texture en général et l’entropie en particulier
constituent encore un sujet de recherche très important. Aussi, un intérêt croissant est accordé
à l’utilisation et l’amélioration du calcul de l’entropie comme attribut sismique [100]. L’entro-
pie d’une image est calculée de deux façons différentes. Une première méthode consiste à cal-
culer l’entropie directement à partir de l’histogramme de l’image et une deuxième méthode
consiste à extraire l’entropie des matrices de cooccurences.
Soit une image quelconque I. On peut voir I comme la représentation des réalisations
d’une variable aléatoire X. L’histogramme de l’image est une méthode rapide pour l’es-
timation de la densité de X. A partir de cette estimation, on calcule facilement l’entropie
de la variable X. L’utilisation de l’histogramme pour l’estimation de la GCRE est justifiée
théoriquement dans [70, 99]. L’amélioration de cette estimation pourra se faire en estimant
Section 3.4 : La GCRE : un nouvel attribut sismique 73
plus précisement la densité à l’aide d’autres méthodes telles que des méthodes à noyau [46].
Notons cependant que cela n’est pas très critique, car dans les calculs d’entropie l’estimation
de la loi de probabilité se trouve être intégrée.
La figure 3.3 présente l’attribut de la phase instantanée de l’image initiale 3.2 et la figure 3.4
montre la GCRE correspondant à l’attribut de phase, calculée sur des fenêtres de taille 11×11.
Le choix de l’attribut de phase est justifié par sa bonne capacité à mettre en évidence les di-
continuités. Ainsi, l’estimation de la loi est réalisée localement sur 121 points. Cette taille est
conseillée par Larbunye [51]. A partir de ces deux figures, nous pouvons conclure que les
régions dont la valeur de la GCRE est forte correspondent aux régions d’anomalie de phase
instantanée et qui peuvent être associées à des phénomènes structurels précis.
Contrairement à la GCRE qui présente un aspect linéique ressemblant à celui de la phase ins-
tantanée, l’entropie de Shannon HS , représentée sur la figure 3.5, montre un caractère plus
aléatoire et ne permet pas une bonne localisation des anomalies.
Les matrices de cooccurences GLCM (cf. annexe A) présentent une autre méthode de
calcul de l’attribut entropie. La version normalisée de la GLCM nous donne une mesure
probabiliste dont on peut extraire les attributs d’homogénité, l’inertie, l’énergie et l’entro-
pie. Nous utiliserons la matrice de cooccurence pour le calcul de la GCRE. Des exemples de
matrices de cooccurence sont présentés sur la figure 3.6. Les valeurs correspondantes de la
GCRE et de l’entropie de Shannon HS sont données dans les tableaux 3.1 et 3.2. Ces résultats
montrent que la valeur de l’entropie est minimale pour l’angle qui correspond au pendage
des réflecteurs. C’est la direction d’ordre maximum. Cela est en conformité avec le principe
général de l’augmentation de l’entropie avec le désordre. Une application directe est la re-
cherche de l’angle du pendage des données sismiques. En effet, le pendage est l’angle cor-
respondant à l’entropie minimale. Une autre application envisageable est l’utilisation de la
GCRE pour la classification des faciès comme dans [100].
0.25
10
0.2
20
0.15
30
0.1
40
0.05
50
0
60
70 −0.05
80 −0.1
90 −0.15
100
10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
data
10 150
20
100
30
50
40
50 0
60
−50
70
−100
80
90
−150
100
10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
GCRE
1
10
0.95
20
0.9
30
0.85
40
50 0.8
60
0.75
70
0.7
80
0.65
90
10 20 30 40 50 60 70 80 90
H
1
10
0.98
20
30
0.96
40
50 0.94
60
0.92
70
80
0.9
90
10 20 30 40 50 60 70 80 90
Tableau 3.1: Les valeurs de la GCRE correspondants aux images de la figure 3.6.
Une méthode récente de détection des objets saillants dans les images basée sur l’entropie
a été introduite par Kadir [44, 45]. Le principe de cette méthode repose sur la rareté des objets
à détecter. En effet tout ce qui est rare dans une image est saillant et il est important de le
détecter. La rareté signifie à la fois une rareté dans l’espace de l’image (exemple : d’un pixel
de l’image à un autre) et aussi la rareté selon l’échelle ( dans ce cas le rayon variable d’un
voisinage circulaire).
On utilise l’entropie pour l’évaluation de la rareté dans l’espace de l’image. Cependant,
76 CHAPITRE 3 : E NTROPIE C UMULATIVE R ÉSIDUELLE G ÉN ÉRALIS ÉE ET A PPLICATIONS
cette mesure, à elle seule, n’est pas suffisante. Pour mettre en évidence cette insuffisance, on
considère une image formée de bruit blanc Gaussien. L’entropie (de Shannon) dans n’importe
quelle fenêtre de l’image est maximale (elle est constante) mais cette fenêtre ne comprend au-
cun objet saillant. Pour pallier à cette insuffisance, on ajoute une grandeur qui mesure la
rareté entre échelles (pour le même pixel une fenêtre de rayon r1 et une fenêtre de rayon r2 ).
Dans ce cas, un objet est considéré saillant s’il est rare dans l’espace de l’image et en même
temps est rare selon l’échelle. Si l’image n’est constituée que de bruit, toutes les échelles ont
la même valeur de rareté et par suite aucun objet n’est saillant. La méthode développée par
Kadir [44, 45] repose sur deux mesures : une mesure dans l’espace (l’entropie) et une mesure
inter-échelle basée sur le voisinage.
Soient X1 et X2 deux variables aléatoires qui représentent les valeurs des pixels qui se
trouvent à l’intérieur d’une fenêtre de rayon rx1 et les valeurs des pixels qui se trouvent à
l’intérieur d’une fenêtre de rayon rx2 centrée sur le même pixel respectivement. Une me-
sure entre échelles W est une mesure qui compare deux distributions de probabilités. W doit
donner une faible valeur quand les distributions X1 et X2 sont similaires et une grande va-
leur quand les deux distributions sont très différentes. Deux mesures ont été proposées : la
différence des modules W1 et la divergence de Kullback-Leibler W2 :
X
W1 = |pX1 (x) − pX2 (x)|, (3.48)
x
X pX1 (x)
W2 = pX1 (x) log . (3.49)
x
pX2 (x)
En particulier, on a la propriété évidente W1 ≤ 2 et la valeur maximale est atteinte lorsque X1
et X2 ont des supports disjoints.
La mesure de remarquabilité en chaque pixel x de l’image est donnée par l’équation sui-
vante :
Y (s, x) = H(s, x) × W (s, x), (3.50)
où s est l’échelle (cercle de rayon s) et H(s, x) est une mesure de l’entropie locale calculée
dans le voisinage de rayon s et W est une mesure inter-échelles. L’entropie H sera maximale
dans le cas d’un objet rare dans l’image et W sera maximale dans le cas d’un objet rare en
échelle (un objet présent uniquement pour quelques échelles). Par exemple, dans le cas d’un
bruit blanc, l’entropie est maximale mais à travers l’échelle (dans notre cas des cercles de
rayons différents) W est nulle d’où l’absence d’objets saillants dans l’image.
On cherche ensuite l’échelle s pour laquelle H(s, x) est maximale. D’après [44], cette approche
est meilleure que de chercher l’échelle pour laquelle Y ou bien W est extrémale.
sp = {s, H(s, X) > H(s − 1, X)} ∩ {s, H(s, X) > H(s + 1, X)} (3.51)
Section 3.4 : La GCRE : un nouvel attribut sismique 77
3.4.3.3 Détection
On calcule Y en chaque pixel de l’image, puis on retient les pixels pour lesquels cette
mesure est supérieure à un certain seuil. [30] présente les étapes de cette détection. On calcule
la droite des moindres carrés qui passe par les points détectés. On utilise ensuite cette droite
pour l’initialisation d’un algorithme de contour actif (GVF) pour améliorer la localisation des
horizons. Le contour actif est utilisé parce que les horizons peuvent être curvilignes [106].
L’utilisation des deux mesures d’entropie de Shannon et cumulative résiduelle, a révélé trois
points essentiels :
3. Latéralement, les horizons sont plus uniformes en utilisant l’entropie de Shannon qu’en
utilisant la GCRE.
Le premier point montre que les deux mesures d’entropie sont valables pour la détection
des réflecteurs forts alors que les deux autres remarques résultent de la propriété (3.12). En
effet, la GCRE d’une variable multipliée par une constante dépend de l’amplitude de la
constante d’une façon multiplicative alors que pour l’entropie de Shannon l’entropie dépend
additivement du logarithme de la constante. Ces remarques sont mises en évidence sur les
figures 3.7 et 3.8.
Shannon
100
1
0.8
80
0.6
0.4 60
0.2
0 40
100
90
80 20
70
60
50
40
30
20 0
10
0
GCRE
1
100
0.8
0.6 80
0.4
60
0.2
0 40
100
90
80
70 20
60
50
40
30
20
10 0
0
TY = mY + k ∗ σY (3.52)
où mY et σY sont respectivement la moyenne et l’écart type de Y . La valeur de k est fixée par
l’utilisateur. Pour cette simulation, nous avons fixé k à une valeur de 0.85 pour le calcul de Y
en utilisant l’entropie de Shannon et k fixé à 1.87 pour Y calculée en utilisant la GCRE.
Ensuite, on va approcher les points détectés par une droite des moindres carrées. L’équation
de la droite des moindres carrés est y = ax + b. Le tableau (3.3) donne les valeurs des coeffi-
cients a et b pour les deux mesures d’entropie.
Section 3.5 : Application à la comparaison des images sismiques 79
HS GCRE
â b̂ â b̂
-0.1586 36.3139 -0.1404 35.6162
Ce tableau montre que les valeurs des coefficients a et b sont comparables en utilisant les
deux mesures d’entropie. Les figures 3.10 et 3.11 montrent les pixels détectés qui vont être
utilisés pour l’estimation de la droite des moindres carrés en utilisant l’entropie de Shannon
et la GCRE respectivement, pour les données réelles de la figure 3.9. Nous remarquons que
les pixels détectés à l’aide de l’entropie de Shannon sont plus dispersés que dans le cas de la
détection en utilisant la GCRE. La droite des moindres carrés peut être utilisée par la suite
comme initialisation d’un algorithme de suivi. La figure 3.12 montre la position finale de la
droite après application d’un contour actif de type GVF [106].
La surveillance et le monitoring des reservoirs est une tâche très importante et coûteuse
pour les compagnies pétrolières en termes de moyens humains et financiers. Au cours de la
production et l’extraction du pétrole, la couche d’hydrocarbures diminue petit à petit jusqu’à
l’impossibilité de l’extraction. Les coefficients de réflexion changent en fonction des positions
des différentes interfaces gaz-pétrole et pétrole-eau qui varient au cours du temps. On est
amené souvent à faire plusieurs campagnes d’acquisition sismique pour détecter les chan-
gements dans la sismique. Cependant, il faut seulement trouver les changements dus à la
géologie (au réservoir) et minimiser l’influence de la variabilité de l’acquisition. On est donc
amené à introduire des mesures qui permettent la comparaison entre deux sections sismiques
acquises à des temps différents T0 et T0 + ∆T pour mesurer la répétabilité de la sismique. Il
s’agit de la sismique 4D (3D en fonction du temps). On considère souvent la première acqui-
sition, au temps T0 , comme la base et la sismique d’un temps ultérieur T0 + ∆T comme le
moniteur.
On s’intéresse dans cette partie à montrer l’utilité des information mutuelles (IS et IC ) pour
la mesure de répétabilité de la sismique et la comparaison entre deux sections.
200 × RM S(at − bt )
N RM S = (3.53)
RM S(at ) + RM S(bt )
80 CHAPITRE 3 : E NTROPIE C UMULATIVE R ÉSIDUELLE G ÉN ÉRALIS ÉE ET A PPLICATIONS
avec
s
Pt2 2
t1 (xt )
RM S(xt ) = (3.54)
N
P
Φab (τ ) × Φab (τ )
P RED = P (3.55)
Φaa (τ ) × Φbb (τ )
t2
X
Φab (τ ) = at (m)bt (m + τ ) (3.56)
m=t1
D’après [50], la N RM S est très sensible aux moindres changements des données. La
prédictabilité P RED n’est pas sensible aux différences de statiques, aux différences de phases
et aux différences d’amplitudes. Elle est sensible seulement au bruit et aux changements de
la réflectivité. La N RM S est plus utilisée et a une grande importance pour les campagnes
4D. Plusieurs études ont détaillé la réponse de la N RM S et sa sensibilité par rapport au
bruit, aux translations et aux différences d’amplitude [37]. Nous étudions ici la sensibilité de
la N RM S à la translation (dans le temps), à la rotation de phase et au bruit additif et nous
allons comparer la réponse obtenue à celle de l’information mutuelle.
Nous allons comparer le comportement des différentes mesures de répétitivité et les in-
formations mutuelles sur des traces synthétiques. Soit at une trace considérée comme la base
et la trace bt = T (at ) considérée comme le moniteur, où T (.) est une transformation appliquée
à a.
Translation
Dans ce cas, bt = at+t0 est une version translatée de a et T (.) est l’opérateur de trans-
lation. La figure 3.13 montre l’image synthétique I correspondante : I = [at , at+1 , ..., at+n ].
L’échelle verticale étant le temps et l’horizontale est le numéro de la trace. La trace 1 est
la trace base (translation de 0 échantillons), la trace 2 est la trace de base translatée de 1
échantillon,..., la trace j est la trace de base translatée de j échantillons. On introduit des
échantillons nuls au début de la trace translatée et on coupe la trace à la fin pour avoir une
longeur 315 échantillons.
Section 3.5 : Application à la comparaison des images sismiques 81
10
15
20
25
30
35
40
45
50
10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
10
15
20
25
30
35
40
45
50
10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
10
15
20
25
30
35
40
45
50
10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
10
15
20
25
30
35
40
45
50
10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
50
100
150
200
250
300
Figure 3.13: Section synthétique : translation de la trace de base dans la première colonne.
0.5
0
0 50 100 150 200 250 300
1
0.5
0
0 50 100 150 200 250 300
200
100
0
0 50 100 150 200 250 300
300
200
100
0
0 16 31 50 100 150 200 250 300
Au niveau de la trace 31, les différentes mesures présentent un extremum. En effet, cette
valeur correspond à deux traces en opposition de phase. Par contre au niveau de la trace 16
les quantités IS et IC marquent bien un minimum qui correspond à une trace en quadrature
retard de phase avec la trace de base. La mesure N RM S est insensible à cet effet.
Changement de phase
50
100
150
200
250
300
10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
0.5
0
0 20 40 60 80 100 120
1
0.5
0
0 20 40 60 80 100 120
200
100
0
0 20 40 60 80 100 120
10
0
0 20 26 40 60 80 100 120
Bruitage
Dans ce cas, bt = at + nt où nt est un bruit gaussien. La trace moniteur est une version
bruitée de la trace de base par un bruit gaussien de variance σn2 . La figure 3.17 montre la suite
des traces bruitées et la figure 3.18 montre la valeur des mesures de matching correspondants.
50
100
150
200
250
300
10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
0.5
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
1
0.5
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
15
10
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
1
0.5
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Nous générons une image simple A considérée comme base en utilisant une trace sis-
mique réelle pour les abscisses de 1 à 40. De 41 à 60, la même trace est multipliée par un coeffi-
cient égale à 0.6. De 61 à 80, seulement du bruit gaussien de variance 10−4 et de 81 à 100 seule-
ment du bruit gaussien de variance 10−6 . L’image moniteur B est telle que : B = 0.9A + N
avec N est une image de bruit blanc gaussien de variance 510−4 . Cette simulation est sem-
Section 3.5 : Application à la comparaison des images sismiques 85
blable à celle proposée dans [50]. La figure 3.19 montre le résultat du calcul des différentes
mesures de prédictibilité et de répétitivité entre les deux images A et B. Notons que le calcul
est fait trace par trace. Les nouvelles mesures IS et IC reproduisent la même allure que celles
de N RM S et de P RED inversées, les deux informations mutuelles peuvent donc être uti-
lisées comme mesures alternatives à P RED et N RM S. Cependant, les mesures IS et P RED
sont nettement moins performantes que IC et N RM S. En effet, ces dernières détectent avec
une grande précision les ruptures dans la suite des séquences enregistrées aux abscisses 40,
60 et 80.
20 20
40 40
60 60
80 80
100 100
120 120
140 140
160 160
180 180
200 200
10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
100
20
50
40
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
100
60
50
80
0
100 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
150
120 100
50
140
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
160 150
180 100
200 50
10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Ces différentes mesures de ressemblance entre les images sont efficaces mais elles ne pro-
fitent pas de l’information du voisinage puisqu’elles sont calculées trace par trace. Nous in-
troduisons la mesure N RM S2D que nous définissons comme suit :
kA − Bk
N RM S2D = 200 ∗ (3.57)
kAk + kBk
où A et B sont deux voisinages (carrés) des deux images à comparer et k.k est la norme eucli-
dienne d’une matrice.
Nous générons l’image de base donnée par la figure 3.20(a). L’image moniteur de la figure
3.20(b) est égale à l’image de base plus du bruit blanc gaussien de variance 0.001 partout
sauf entre la ligne 41 et la ligne 70 où l’image moniteur est égale à l’image de base multi-
pliée par 0.8 en ajoutant un bruit blanc gaussien de même variance 0.001. Nous utilisons ici
un voisinage carré de coté 21. Cela revient à dire que nous considérons en chaque point de
l’image les 10 traces d’avant et les 10 traces d’après et les 10 échantillons avant et les 10 après.
Cette simulation s’interprète comme un changement dans les caractéristiques d’un réservoir
après exploitation. Les figures 3.20(c) et 3.20(d) montrent que IC et N RM S2D permettent de
détecter ces changements. Cependant, les transitions sont plus nettes avec IC qui apparaı̂t
donc comme un attribut particulièrement intéressant pour le monitoring de réservoirs.
10 10
20 20
30 30
40 40
50 50
60 60
70 70
80 80
90 90
100 100
10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
1 0.6
10 10
0.9
0.5
20 20
0.8
30 30
0.7
0.4
40 0.6 40
50 0.5 50 0.3
60 0.4 60
0.2
70 0.3 70
80 0.2 80
0.1
90 0.1 90
100 0 100 0
10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Figure 3.20: Calcul de l’IC et de N RM S2D en deux dimensions (l’échelle verticale est le temps
et l’horizontale est le numéro de la trace)
Section 3.6 : Conclusion 87
3.6 Conclusion
Dans ce chapitre, nous avons introduit une nouvelle mesure de l’entropie appelée Entro-
pie Cumulative Résiduelle Généralisée GCRE. Nous avons détaillé les différentes propriétés
de cette nouvelle mesure d’informations. A l’aide de quelques exemples nous avons montré
le champ vaste des applications de cette mesure. A la fin du chapitre, nous avons traité le cas
qui nous intéresse plus particulièrement dans le cadre de cette thèse qui est l’application de
la GCRE à la sismique 3D et 4D.
4
CHAPITRE
4.1 Introduction
89
90 CHAPITRE 4 : F USION DES ATTRIBUTS SISMIQUES À L’ AIDE DE LA TH ÉORIE DE L’ ÉVIDENCE
K-moyennes
La méthode des K-moyennes est une méthode de classification qui vise à partitionner
un champ de points de dimension n en sous ensembles disjoints [108, 13, 60]. La séparation
s’effectue à l’aide d’une métrique qui est souvent la distance Euclidienne ou de Minkowski.
Cette méthode est largement utilisée à cause de sa simplicité et de sa rapidité. La connaissance
a priori du nombre de classes K est nécessaire. Il est à noter que cette méthode est sensible
au bruit mais qu’elle donne de bons résultats pour la détection de certains types d’anomalies
telles que les anomalies d’AVO (Amplitude Versus Offset) [23]. Le principe de l’algorithme
est le suivant :
1. Un ensemble de K points est choisi aléatoirement comme centre des classes : c1 , c2 , .., cK .
2. Une partition est créée telle que chaque point est assigné à la classe dont le centre est le
plus proche.
3. Actualisation des centres par le recalcul des barycentres des classes.
4. Répétition des étapes précédentes jusqu’à la convergence
On peut ainsi classer chaque point définitivement dans une classe donnée (décision) ou bien
construire une probabilité d’appartenance du point à chaque classe c1 , c2 , .., cK qui sera in-
versement proportionnelle à la distance entre le point et le centre de la classe considérée [51].
Section 4.2 : Etat de l’art de la classification des faciès sismiques 91
Cette méthode n’est pas exactement une méthode de classification, mais elle est utilisée
pour réduire la dimension des données avant d’appliquer la classification. Etant donné un
espace d’observation initial de dimension n, l’ACP cherche à représenter ce nuage de points
dans un espace de dimension q inférieure (souvent q = 1, 2, 3). Elle constitue une approche
très utile, vu l’augmentation considérable du nombre d’attributs sismiques. Une limitation
de cette méthode est que les composantes principales retenues après application de l’ACP ne
représentent plus la même signification physique que les données initiales et qu’il est souvent
difficile de trouver la signification géologique [23, 51]. Après réduction, on peut cependant
reconstruire une approximation des données.
Un exemple de méthode basée sur l’ACP est la méthode introduite dans [66] qui a été reprise
par Labrunye dans [51]. Le principe de cette méthode est résumé par la figure 4.1. Selon
[51], d’abord, un ensemble d’attributs est sélectionné. L’ACP permet ensuite de synthétiser
l’information qu’il contient. Une segmentation est appliquée après pour donner une carte de
faciès sismiques qui sera calibrée avec la carte de faciès gélogiques au niveau des puits. Le
résultat est une carte de faciès géologiques.
Figure 4.1: Analyse non supervisée basée sur les nuées dynamiques. Figure extraite de [51].
92 CHAPITRE 4 : F USION DES ATTRIBUTS SISMIQUES À L’ AIDE DE LA TH ÉORIE DE L’ ÉVIDENCE
...
X1 X2 Xi Xi+1
m1 m2 mi mi+1 mL
+
m
Décision
Réseaux de neurones
Les réseaux de neurones sont largement utilisés pour la construction de nouveaux attri-
buts, la fusion et la classification [3, 96, 100, 39, 58]. Dans [3], les réseaux de neurones sont
utilisés pour construire plusieurs types de méta-attributs. Cet article présente aussi une com-
paraison entre un méta-attribut de faille et un simple attribut de similarité. Les résultats de la
comparaison montrent que le méta-attribut donne des failles plus continues que celles obte-
nues par un seul attribut.
Deux types de réseaux de neurones sont essentiellement utilisés en sismique : la quantifi-
cation vectorielle (VQ) et les cartes auto-organisées (Self organizing Maps ou SOM) [23]. La
première est une méthode de segmentation proche de la méthode des K-moyennes . Les SOM
sont très utilisées dans le monde industriel [49]. Elles constituent une méthode moins sen-
sible au bruit et donnent des résultats comparables aux résultats donnés par la méthode des
K-moyennes [51, 23, 12]
Fusion floue
Valet [93] et Valet et., al., [94, 95] ont introduit une méthode de classification basée sur les
ensembles flous et sur les fonctions d’appartenance. Ils utilisent un raisonnement IF-THEN et
ils décrivent les attributs linguistiquement. Ils comparent les résultats avec ceux d’un expert.
La différence entre les deux résultats peut être minimisée grâce à un choix plus judicieux des
attributs initiaux.
Dans ce paragraphe, nous introduisons une méthode de fusion. Elle permet de surmonter
plusieurs difficultés et surtout la nature différente des données initiales. Elle est décrite dans
94 CHAPITRE 4 : F USION DES ATTRIBUTS SISMIQUES À L’ AIDE DE LA TH ÉORIE DE L’ ÉVIDENCE
La théorie de l’évidence, nommée aussi théorie de Dempster Shafer, est une théorie
mathématique basée sur des fonctions de croyance et de plausibilité (ces termes seront définis
dans les paragraphes suivants) et qui permet la combinaison de différentes sources d’infor-
mation [83]. La grande diversité des sources d’information en géophysique en général et
en sismique en particulier fait de la théorie de l’évidence un bon outil de manipulation de
l’incertitude des données sismiques et un cadre mathématique rigoureux pour la fusion de
différentes sources d’information. Nous présentons dans ce qui suit quelques notions fonda-
mentales de la théorie de Dempster Shafer.
m(∅) = 0 (4.1)
2θ −1
X
m(Aj ) = 1. (4.2)
j=0
où Aj ∈ 2θ .
Les éléments Aj de 2θ de masse m(Aj ) non nulle sont alors appelés les éléments focaux de m.
Il est important de noter que lorsque les éléments focaux de m se réduisent aux seuls single-
tons, la notion de masse élémentaire correspond alors à une mesure de probabilité.
La notion d’incertitude dans la théorie de l’évidence est une généralisation de la théorie
de probabilité. La notion de probabilité ne permet pas de distinguer entre l’incertitude et
l’imprécision. Elle mesure l’incertitude et elle suppose que l’imprécision sur cette valeur est
Section 4.3 : Classification par la théorie de l’évidence 95
Inversement, la fonction de masse peut être introduite à partir de la fonction de croyance par
X
m(Aj ) = (−1)Card(Aj −Ai ) Bel(Ai ) (4.7)
Ai ⊆Aj
Croyance triviale
m(θ) = 1 (4.8)
m(wi ) = 0, (4.9)
C’est une fonction de croyance focalisée sur un singleton wi . Elle est définie par
m(wi ) = 1 (4.10)
m(A) = 0, (4.11)
m(A) = s, (4.12)
m(θ) = 1 − s, (4.13)
m(B) = 0, ∀B ∈ 2θ − {A, θ} (4.14)
Croyance bayésienne
Dans ce cas, les éléments focaux sont réduits aux singletons du cadre de discernement.
Les notions de croyance, de plausibilité, de masse et de probabilité sont alors identiques :
Croyance consonante
Bel(∅) = 0 (4.16)
Bel(θ) = 1 (4.17)
Bel(A ∪ B) = min(Bel(A), Bel(B)) (4.18)
Les éléments focaux dans ce cas sont tous emboı̂tés les uns dans les autres comme le montre
la figure 4.3.
La référence [4] met en valeur l’équivalence entre les croyances et plausibilités consonantes
avec les notions de nécessité et de possibilité de la théorie des possibilités.
Section 4.3 : Classification par la théorie de l’évidence 97
m(.) = ⊕M
i=1 mi (.) (4.20)
M
1 X Y
m(A) = × mj (Aj ) , (4.21)
(1 − K)
A1 ∩A2 ...∩AM =A6=∅ j=1
La loi de combinaison a des propriétés mathématiques intéressantes. En effet, elle est com-
mutative et associative. Elle a un élément neutre qui est la croyance triviale (où toute la masse
est assignée à tout l’ensemble) et un élément absorbant qui est la croyance certaine. La com-
binaison d’une masse quelconque avec une fonction de masse bayésienne est une fonction de
masse bayésienne [4].
4.3.1.4 Conditionnement
4.3.1.5 Affaiblissement
L’affaiblissement par un facteur a ∈ [0, 1] est une opération qui consiste à diminuer le
degré de certitude assigné à la source d’information
pour tout A 6= E. Ceci est équivalent à la transformation suivante sur la fonction de masse
pour tout A 6= E [4]. Cette opération est très utile. En effet, elle permet d’affaiblir l’infor-
mation apportée par des attributs par rapport à d’autres selon le types de faciès qu’on veut
détecter (faille, cheminée de gaz, horizon, dôme de sel,...) ou aussi affaiblir l’information d’un
jeune utilisateur par rapport à un interpréteur expert. Une autre possibilité est de partir de
données probabilistes et ensuite les affaiblir.
où Eint est l’amplitude absolue intégrée (integrated absolute amplitude) et Evib (average vi-
bration energy) est l’énergie moyenne de vibration.
L’amplitude absolue intégrée est utilisée pour caractériser les séquences et indiquer les ano-
malies d’amplitude dues à un changement de lithologie ou à une accumulation d’hydrocar-
bure. L’énergie moyenne de vibration est utilisée pour l’analyse des amplitudes des zones
Section 4.3 : Classification par la théorie de l’évidence 99
d’intérêt et elle sert à la détection des anomalies d’amplitudes (bright and dim spots) [20].
La figure 4.4 montre une comparaison des deux attributs pour une même trace et pour une
valeur de n = 5.
1
Trace
0.5
Amplitude
−0.5
−1
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200
Temps
1
E
int
0.8 E
vib
Amplitude
0.6
0.4
0.2
0
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200
Temps
Figure 4.4: Comparaison des deux énergies pour une même trace sismique
Il est clair que les courbes des deux énergies présentent la même allure. Cependant, il y a
des différences. Par exemple au niveau du temps du maximum ou aussi des valeurs relatives
des maxima. La combinaison des informations données par les deux énergies permet de nous
aider à caractériser le signal sismique.
Nous allons par la suite fusionner ces deux attributs afin de décider sur la nature grande ou
faible de l’amplitude sismique en adoptant des approches différentes basées sur les outils de
la théorie de l’évidence rappelés précédemment.
On désigne par HA une grande amplitude et LA une faible amplitude. On a alors le cadre
de discernement suivant :
Pour construire les fonctions de masses m1 et m2 respectivement aux énergies Eint et Evib
nous allons partitionner les données de chaque énergie en deux sous ensembles, mettre en
évidence les fonctions d’appartenance, fixer un seuil S et poser m comme suit :
100 CHAPITRE 4 : F USION DES ATTRIBUTS SISMIQUES À L’ AIDE DE LA TH ÉORIE DE L’ ÉVIDENCE
m ({HA}) = 1 − |amax − a| ,
i
|amax − S| (4.32)
mi ({HA, LA}) = 1 − m({HA}).
Sinon,
m ({LA}) = 1 − |amin − a| ,
i
|amin − S| (4.33)
mi ({HA, LA}) = 1 − m({LA}).
Les valeurs de amax et amin sont introduites par l’utilisateur. Dans notre cas nous les avons
choisies égales à l’amplitude maximale et à l’amplitude minimale de la trace. Ce choix donne
une idée sur les amplitudes fortes relativement aux amplitudes faibles.
Choix du seuil
Soient c1i et c2i les centres des deux sous ensembles pour chaque type d’énergie Ei , i ∈
{int, vib} . µ1i et µ2i sont les degrés d’appartenance d’un échantillon (temps,trace) au sous
ensemble de centre c1i et c2i respectivement. Le seuil Si est alors donné par
Λ1i c1i + Λ2i c2i
Si = (4.34)
Λ1i + Λ2i
où
X
Λ1i = µ1i (x) (4.35)
x
X
Λ2i = µ2i (x) (4.36)
x
Généralisation
Résultats
Le tableau 4.1 montre le processus de combinaison des deux fonctions de masse mvib et
mint . La figure 4.5 montre la section de données réelles pour laquelle nous avons testé notre
approche. Nous avons utilisé le critère de masse maximale pour la décision. La figure 4.6
montre la décision en utilisant seulement l’attribut amplitude absolue intégrée et la figure
4.7 montre le résultat de la décision en utilisant seulement l’attribut d’énergie moyenne de
Section 4.3 : Classification par la théorie de l’évidence 101
vibration. L’attribut d’amplitude absolue intégrée présente une classe {HA, LA} plus grande
que celle obtenue en utilisant l’énergie de vibration. En même temps, la classe {HA} présente
une meilleure continuité latérale. Le résultat de la fusion de ces deux attributs est donné par
la figure 4.8. Il montre que la fusion a amélioré la décision par rapport à chacun des deux
attributs pris à part en diminuant la classe {HA, LA} et en améliorant la continuité latérale
de la classe {HA}.
20
40
60
80
100
120
140
160
180
200
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Figure 4.6: Décision pour l’amplitude absolue intégrée, Rouge : {HA}, Bleue : {LA}. Blanc :
{HA, LA}.
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Figure 4.7: Décision pour l’énergie moyenne de vibration, Rouge : {HA}, Bleue : {LA}. Blanc :
{HA, LA}.
Section 4.3 : Classification par la théorie de l’évidence 103
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Figure 4.8: Fusion des deux attributs. Rouge : {HA}, Bleue : {LA}, Blanc : {HA, LA}.
Dans ce paragraphe, une fonction de masse non consonante est introduite en utilisant la
méthode proposée par Boudraa et. al. dans [17].
Soient
β = maxi=1,2 µi , (4.37)
α = β − mini=1,2 µi . (4.38)
Si |µk − µl | ≤ ξ, alors
m(θ) = α, (4.39)
m(Wi ) = (1 − α) × µi . (4.40)
Sinon,
m(θ) = 0, (4.41)
m(W1 ) = µ1 × (µ2 − µ1 ), (4.42)
m(W2 ) = 1 − m(W1 ). (4.43)
et Evib respectivement. Le résultat de la fusion sur la figure 4.11 montre alors une amélioration
par rapport à l’utilisation d’un seul attribut.
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Figure 4.9: Décision pour l’amplitude absolue integrée. Rouge : {HA}, Bleue : {LA}, Blanc :
{HA, LA}.
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Figure 4.10: Décision pour l’énergie moyenne de vibration. Rouge : {HA}, Bleue : {LA},
Blanc : {HA, LA}.
Section 4.3 : Classification par la théorie de l’évidence 105
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Figure 4.11: Fusion des deux images. Rouge : {HA}, Bleue : {LA}, Blanc : {HA, LA}.
Il existe plusieurs attributs proposés pour la détection des failles mais ils fournissent
des types de réponse assez différentes. La référence [74] par exemple, met en évidence les
différences des réponses des différents attributs de courbure, de variance du pendage et de
similarité. Un exemple d’application pour la détection de discontinuité est la fusion des at-
tributs basés sur la cohérence, les attributs basés sur le vecteur de gradient, la variance du
pendage, la courbure et l’énergie. La fusion de ces attributs pour construire un méta-attribut
F aille est une opération très utile qui va permettre une interprétation plus facile des données
et plus indépendante des performances de la station d’interprétation et de chaque attribut
pris à part. Dans notre cas, nous allons utiliser la cohérence, la similarité et l’énergie comme
attributs initiaux. Nous avons utilisé des fonctions de masses consonantes (voir paragraphe
4.3.2.1).
Les données sismiques sont montrées sur la figure 4.12. Cette zone de données est extraite de
la zone marquée par des failles polygonales d’après l’interprétation d’H. Nouzé montrée sur
la figure 4.13. Les figures 4.14, 4.15 et 4.16 montrent les attributs de cohérence, de similarité
et d’énergie respectivement. La figure 4.17 montre le méta-attribut résultant de la fusion. Elle
permet de mettre en évidence les failles d’avantage qu’avec chaque attribut pris séparément.
106 CHAPITRE 4 : F USION DES ATTRIBUTS SISMIQUES À L’ AIDE DE LA TH ÉORIE DE L’ ÉVIDENCE
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4.4 Conclusion
Conclusion et perspectives
Conclusion
Au cours de ce travail, nous avons introduit une nouvelle méthode de détection des
horizons sismiques basée sur les contours actifs. Nous avons montré sur des données
synthétiques et sur des données réelles l’efficacité de la méthode. Nous avons utilisé l’at-
tribut de continuité et le gradient pour assurer que la coupure du contour actif soit faite au
niveau des discontinuités. La continuité nous a aussi aidé pour la détection des disconti-
nuités. La détection est mise en évidence sur des données synthétiques et sur des données
réelles. L’utilisation du Gradient Vector Flow comme version des contours actifs nous a per-
mis une meilleure liberté au niveau de l’initialisation.
Nous avons introduit par la suite une nouvelle mesure de l’information : la GCRE. Il s’agit
d’une mesure qui n’est pas restreinte sur les variables aléatoires à valeur réelle positive et
généralise ainsi la CRE développée dans la littérature. Nous avons établi plusieurs propriétés
de la GCRE en mettant en valeur les différences avec celles de l’entropie de Shannon. Nous
avons introduit des applications de la GCRE à l’identification de systèmes et à la détection
des objets saillants dans l’image. Par la suite, à travers les méthodes de calcul de la GCRE,
nous avons montré que cette entropie peut servir comme un attribut sismique à part entière.
L’introduction de la GCRE a servi en partie à l’automatisation de l’initialisation des contours.
Enfin, nous avons mis en évidence l’utilité de la GCRE pour le calcul de répétabilité et pour la
quantification de la ressemblance entre deux sections sismiques et aussi l’intérêt pour l’étude
des réservoirs.
Dans le dernier chapitre, nous avons introduit la théorie de l’évidence que nous avons uti-
lisé comme cadre conceptuel pour les applications de fusion de données sismiques et non-
sismiques pour la caractérisation du réservoir. Nous avons testé deux méthodes consonante
et non-consonante pour assigner les fonctions de masses. La dernière application présentée a
porté sur un réseau de failles extrait des données hydratech d’IFREMER.
111
112 CHAPITRE 5 : C ONCLUSION ET PERSPECTIVES
Perspectives
Applications industrielles
Cependant, la réponse fréquentielle des capteurs 3C est différente de celle des geophones ce
qui entraine une différence au niveau de l’image sismique obtenue. Une comparaison des
images sismiques données par les deux types de capteurs est nécessaire le long de toute la
chaı̂ne de traitement. La GCRE présente un outil important pour faire la comparaison des
données issues de chaque type de capteur.
113
Matrices de cooccurence
Définition
Une matrice de cooccurence notée C est une matrice définie à partir d’une image I de
taille n × m comme suit :
n X n
(
X 1, si : I(p, q) = i, I(p + x, q + y) = j
Cx,y (i, j) = (A.1)
p=1 q=1
0, sinon
Quand l’image est une image en niveau de gris de 0 à 255 , C est aussi notée GLCM (Gray
Level Cooccurence M atrix) et elle est de taille 256 × 256.
115
B
ANNEXE
Paramètres d’acquisition
des données réelles
Les données réelles de ce manuscrit sont fournis par l’IFREMER et sont extraites des
données 3D de la compagne HYDRATECH. Les paramètres d’acquisition d’HYDRATECH
(2002) sont :
SOURCES
⋄ Nombre : 2 (flip-flop)
⋄ Distance Inline : 6.25 m
⋄ Distance cross − line : 12.5 m
CABLES
⋄ Nombre : 2
⋄ Distance cross − line : 25 m
⋄ Nombre de traces par cable : 48
⋄ Distance intertraces : 6.25 m
⋄ Longueur : 300 m
⋄ Profondeur : 3m
117
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