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Lamine Hamai
Center for Research in Astronomy and Astrophysics Geophysics
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MEMOIRE
En : SCIENCES DE LA TERRE
Spécialité : GEOPHYSIQUE
THEME
Au terme de ce travail, je tiens à exprimer toute ma reconnaissance à toutes les personnes qui ont
de quelque façon que ce soit, contribué à le mener à bien.
Mes respects vont aux Pr Djelloul BELHAI, Dr Mouloud IDRES et Dr Zahia BENAISSA qui
m’ont fait l’honneur de juger ce travail.
Mes vifs remerciements vont au Dr. Abdelkrim YELLES CHAOUCHE, Directeur du CRAAG,
pour avoir mis à ma disposition tous les moyens nécessaires pour mener à bien ce travail.
Je remercie particulièrement, le Dr. Hassina BOUKERBOUT qui m'a offert sa précieuse aide
durant la période de réalisation de ce travail.
Je tiens à exprimer ma profonde gratitude au Dr. Azzedine BOUDIAF pour son aide, ses
remarques et discussions très instructives.
Mes remerciements les plus sincères s’adressent au Dr. Hamou DJELLIT pour les longues
discussions que nous avons eu, qui m’ont montré qu’il y avait aussi d’autres manières de voir les
choses.
Mes remerciements vont également à tous mes collègues pour leur support moral et leurs
encouragements.
Enfin, je ne saurai omettre ma famille qui a fait preuve de patience et m’a encouragé et soutenu
tout le long de mes études ; et bien sur mes amis de toujours (qu'ils me pardonnent d'avoir fait le
choix de ne pas les citer nommément car la liste serait bien longue) ils ont été chaleureux,
encourageants, embêtants parfois (ils se reconnaîtront) mais toujours présents. Je les associe tous
dans la même pensée reconnaissante.
Etude gravimétrique de la Mitidja Occidentale
Sommaire
a. Correction de la latitude.................................................................................... 26
2|Page
Etude gravimétrique de la Mitidja Occidentale
Bibliographie ................................................................................................................ 52
Figure 9. Histogramme des fréquences cumulées de l‟écart type des réitérations. ...... 16
3|Page
Etude gravimétrique de la Mitidja Occidentale
4|Page
Etude gravimétrique de la Mitidja Occidentale
Figure 45. Carte de la sismicité de la région d‟étude sur fond topographique. ............ 46
Figure 46. Carte des répliques du séisme d‟Ain El Bénian 1996 ................................. 47
5|Page
Etude gravimétrique de la Mitidja Occidentale
Située dans la zone d'Alger, la plaine de la Mitidja se présente comme une vaste
dépression recouverte par des dépôts alluvionnaires d'âge Quaternaire. Elle correspond à un
bassin allongé Est-Ouest de 100 km environ de long et de 20 km de large (Figure 1). La
bordure méridionale orientée E-W puis NE-SW, est représentée par l'Atlas Blidéen dont le
relief est de 1500 m environ. Sa bordure nord est formée par l'anticlinal du Sahel dont
l'altitude maximale n'excède pas les 200 m. Cette plaine est légèrement inclinée du Sud vers le
Nord. L'altitude moyenne dans la bordure Sud est de 200 m environ alors que dans la cluse du
Mazafran, celle-ci est de 14 m. Cette pente est soulignée par le réseau hydrographique qui est
dominé par les affluents qui s'écoulent de la bordure septentrionale de l'Atlas Blidéen en
direction du Sahel vers la cluse de l'oued Mazafran (Boudiaf, 1996).
Les oueds de la Chiffa et de Bou Roumi, de direction N-S, se rejoignent pour former
l'oued Mazafran qui traverse l'anticlinal du Sahel, au niveau de la cluse du Mazafran pour se
jeter ensuite dans la mer Méditerranée.
Le but de cette étude est de fournir des éléments d‟appréciation sur la nature,
l‟organisation, la structuration des ensembles géologiques qui constituent les terrains sur la
partie occidentale de la Mitidja.
Notre intérêt sera focalisé sur les zones qui montrent une activité sismique et qui ont
fait l'objet de plusieurs travaux géologiques. Il s'agit de la bordure septentrionale qui
correspond à l'anticlinal du Sahel ainsi que la jonction de celui-ci avec le massif de bouzareah.
6|Page
Etude gravimétrique de la Mitidja Occidentale
Pour cela nous avons choisi la méthode gravimétrique pour définir les axes structuraux
et les limites des structures ainsi que leurs dimensions.
2. Cadre géographique
D‟un point de vue administratif, La zone d‟étude est située dans les wilayas d‟Alger,
Blida et Tipaza. Elle englobe les cartes topographiques 1/50000 de Chéraga et de Koléa, avec
une extension vers les piedmonts de Blida. Les deux cartes concernées par cette étude
géophysique ont au total une superficie de 800 Km².
D‟une manière générale, la région d‟étude est traversée par des routes principales à
grande circulation (RN) et secondaires (CW), des pistes et des chemins carrossables ainsi que
des sentiers. Cependant, l‟accès à certaines zones et à certains endroits peut s‟avérer difficile
de part la nature de la zone (terrain privé, terrain gouvernemental, oueds, terrains
cultivés,...etc). Dans ces zones, les mesures ont été faites à pied ou bien avec des
d‟autorisations.
Le Sahel localisé à l'Ouest d'Alger, est situé entre les massifs internes du Chenoua et
d'Alger. Ses reliefs peu imposants persistent jusqu'à son extrémité occidentale dans la région
de Nador. Il forme la bordure nord de la plaine de la Mitidja. Il s'agit d'une structure
anticlinale pliocène (Plaisancien) allongée sur plus de 70 km le long de la côte. Le flanc nord
présente un système de terrasses marines d'âge Pléistocène, disposées en gradins dont
l'altitude varie de 18m pour la plus récente à 160 m pour la plus ancienne. La carte géologique
au 1/50 000 (Aymé, 1962) et les travaux de Saoudi (1989) montrent l'existence de trois paliers
7|Page
Etude gravimétrique de la Mitidja Occidentale
Saoudi (1989) note que dans la région nord, située à 4 km à l'Est de Tipasa, les marnes
plaisanciennes de pendage régulier de 7°N, supportent une terrasse marine sicilienne
complètement démantelée alors que plus à l'Est, cette dernière est inclinée normalement de
l'altitude 30 m jusque 120 m.
Glangeaud et al. (1952) avait déjà reconnu l'existence d'une importante déformation
dans la région de Mahelma (Figure 3) où les terrasses marines qui forment un palier régulier à
l'Est de cette région, sont complètement déformées et redressées à la verticale. Il montre
l'existence de plusieurs anticlinaux post-astiens notamment l'existence d'un pli anticlinal dans
l'axe Mahelma-Ouled Fayet selon une direction N40° et un autre entre Mahelma et Birtouta à
El Harrach selon une direction WSW-ENE. Glangeaud démontre ainsi l'existence d'une phase
tectonique post-astienne compressive. Ces mouvements ont continué pendant le Quaternaire
(Boudiaf, 1996).
Figure 3. Carte structurale de la région d'Alger (modifiée d'après Yelles et al., soumis,
Kieken, 1962, Wildi, 1983, et Boudiaf, 1996). SA : anticlinal du Sahel, BF: faille de Blida,
ThF: faille de Thénia, MF: faille de Mahelma, X: socle métamorphique kabyle, zones
internes, F: Flyschs, omk: Oligo-Miocène Kabyle, c: Crétacé, m: Miocène, q:
Quaternaire, p: Pliocène, v: volcanisme. (Domzig, 2006)
Dans ce travail, nous présentons une synthèse stratigraphique des dépôts du bassin de
la Mitidja basée sur les travaux antérieurs réalisés dans cette région. Une carte géologique
synthétique est ainsi présentée (figure 4).
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Etude gravimétrique de la Mitidja Occidentale
Le massif de Blida fait partie des zones externes de la chaîne alpine tellienne en
Algérie. Il se situe au Sud des massifs internes (Chenoua, Alger et Kabylie) dont il est séparé
par la dépression de la Mitidja.
Les massifs d'Alger et du Chenoua forment les affleurements du socle primaire. Les
niveaux autochtones à parautochtones d'âge crétacé forment des anticlinaux orientés NE-SW
(massif de Blida) dont la déformation est liée aux différentes phases tectoniques post nappes.
Dans la bordure sud de la plaine les niveaux autochtones chevauchent le Miocène post-nappe,
le Pliocène supérieur marin et le Villafranchien. L'anticlinal du Sahel d'Alger présente les
principaux affleurements du Pliocène supérieur marin. Les niveaux villafranchiens et
alluvionnaires du Quaternaire récent forment la plaine de la Mitidja.
- Le Socle interne
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Etude gravimétrique de la Mitidja Occidentale
- Le Mésozoïque
On peut distinguer
- les calcaires de l'oued Sidi El Kebir : calcaire massif, cristallins d'âge jurassique
- calcaires et grès de la Chiffa d'âge néocomien à aptien
- flyschs argilo-gréseux de Takitoun d'âge albien.
- flysch (marnes et calcaires) d'âge albien supérieur à sénonien.
- Le Miocène post-nappe
Dans la région de Blida, le Miocène est bien développé dans le secteur de Hammam
Melouane. Il s'agit principalement des séries post-nappes suivantes:
- des conglomérats rouges azoïques de 200 m d'épaisseur. Il a été attribué avec doute au
Miocène continental d'âge Burdigalien supérieur (Lepvrier et Magné,1975).
- une série marine qui débute par des calcaires massifs très riches en faune dont
l'épaisseur varie de 50 à 200 m. Ce niveau est surmonté par des marnes grises riches
en huîtres dont l'épaisseur est de 100 m environ. Ces niveaux marins sont parfois
entrecoupés par des niveaux éruptifs calco-alcalins datés de -15,9 M.a. (Burdigalien
sup) et -8,9 M.a. (Tortonien) (Bellon, 1976).
- Le Pliocène
Après maintes controverses quant à l'âge de ce niveau, Dalloni (1940) a établi l'âge
plaisancien des marnes grises du Sahel d'Alger. Les travaux de Glangeaud et al. (1952)
montrent que le faciès astien argilo-sableux termine l'épisode pliocène. Selon Bonneton
(1979), dans la Mitidja, le Pliocène repose en discordance sur le Miocène post-nappes plus
plissé.
a/ Le Plaisancien
Il est formé par d'importants affleurements de marnes grises qui sont parfois
entrecoupés par quelques bancs de grès glauconieux. Son épaisseur a été estimée à 1000 m
environ (Glangeaud et al., 1952). Au plan morphologique, ce niveau forme la morphologie
très vallonnées des "collines d'Alger" situées à l'Ouest d'Alger.
b/ L'Astien
Dans la bordure sud du bassin, entre Bouinan et Soumâa, les affleurements de ces
niveaux sont très peu développés. Le seul affleurement de Pliocène dans la région de Soumâa,
montre des niveaux sableux à pendage 45°N (Bonneton, 1979). Plus à l'Est, il est présent dans
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Etude gravimétrique de la Mitidja Occidentale
la région de Meftah où ces niveaux ont des pendages de 75°N et sont parfois fortement
redressés presque à la verticale.
- le Quaternaire
Mis à part les dépôts alluviaux de la plaine de la Mitidja dont on ne connait pas
l'épaisseur, le Quaternaire est également représenté par des terrasses marines en gradins
localisées sur le flanc nord du Sahel.
Ces terrasses sont représentées par des dalles calcaires à calcaro-gréseuses riches en
faune. Ces terrasses ont été très bien décrites par Saoudi (1989). Leur disposition en gradins
(dalle tyrrhénienne à 10 m environ; dalle sicilienne à 60 m environ et la dalle calabrienne à
185 m) correspond vraisemblablement à des soulèvements tectoniques du Sahel (Saoudi,
1989).
le Villafranchien
Ce niveau repose en discordance sur les niveaux gréseux de l'Astien et représentent les
premiers remblaiements Villafranchiens dans la plaine de la Mitidja (Glangeaud et al.,1952).
Il est présent dans la bordure sud dans la région de Bouinan où il est fortement plissé avec des
pendages de 60 à 80°N. Il est formé par une succession de niveaux décimétriques de
conglomérats et sables non consolidés.
Les mesures ont été acquises au cours de cinq campagnes de mesures entre 2006 et
2010. Les mesures gravimétriques et topographiques ont été effectuées en même temps en
chaque station (figure5). Cette longue période s‟explique par la difficulté de faire une
campagne sans interruption, essentiellement à cause des moyens humains et matériels.
Les instruments utilisés pour l‟acquisition des mesures gravimétriques sont deux
gravimètres Scintrex de type CG-3 (figure 6) ; l‟un de l‟USTHB un micro-gravimètre noté
Mig et l‟autre du CRAAG noté Crag.
12 | P a g e
Etude gravimétrique de la Mitidja Occidentale
Ces gravimètres ont été étalonnés une première fois avant la première campagne à
partir des bases d‟étalonnage gravimétriques de Bouzaréah. Ensuite un étalonnage a été
effectué avant chaque campagne de mesures.
Nous remarquons, d‟une part, que cette constante est proche de 1 et, d‟autre part, que
ce coefficient n‟a pas varié au cours des différents étalonnages.
13 | P a g e
Etude gravimétrique de la Mitidja Occidentale
X
bases Y(lambert) φ λ G0
(lambert)
Bouzaréah 529689 388378 36,79628 3,03274 979900,517
Chéraga 523250 385211 36,76791 2,96048 979925,960
Zéralda 512930 378536 36,70794 2,84475 979921,350
Koléa 506839 371430 36,64394 2,77650 979872,250
Douéra 521768 374023 36,66710 2,94356 979863,190
Baba Ali 531718 373184 36,65926 3,05486 979881,390
Boufarik 518842 363654 36,57369 2,91057 979856,310
Tableau 1. Positionnement et G0 des bases gravimétriques.
Les mesures gravimétriques sont réalisées à l‟aide d‟un gravimètre Scintrex de type
CG-3, cité précédemment. Après le nivellement de l‟appareil par les niveaux
galvanométriques et digitaux, les mesures sont faites automatiquement. Les petites erreurs
d‟horizontalité sont corrigées automatiquement. Pour chaque mesure, un contrôle statistique
est effectué. Les valeurs jugées en dehors d‟une certaine limite de sensibilité sont
automatiquement éliminées. La dérive instrumentale est directement compensée par
14 | P a g e
Etude gravimétrique de la Mitidja Occidentale
l‟introduction d‟un coefficient de dérive préalablement évalué lors des tests de réglage du
gravimètre.
- une têtière sur laquelle sont données les informations spécifiques sur les différentes
constantes de calibration du gravimètre, les coordonnées géographiques moyennes de
la région d‟étude, les numéros de série du gravimètre, de l‟opérateur ainsi que de la
campagne.
- les données proprement dites des stations gravimétriques effectuées.
Ainsi, pour chaque station, nous avons :
- le numéro de la station
- la mesure relative gravimétrique
- la déviation standard de la mesure
- les valeurs du contrôle de l‟horizontalité (« Tilt » X et tilt Y) liées au nivellement
- le coefficient de température
- la valeur de la correction luni-solaire
- le nombre de mesures rejetées
- la durée de la mesure
- l‟heure locale d‟enregistrement de la mesure
Les stations de mesures ont été choisies à l‟aide d‟un GPS de navigation en fonction
des accès sur terrain, en respectant les limites des distances entre stations fixées, à savoir 1000
m ± 200 m. Aussi, il a été tenu compte des inégalités topographiques afin de minimiser les
corrections de relief, surtout, des zones proches. A cet effet, l‟opérateur a estimé sur terrain à
l‟aide d‟un inclinomètre les dénivelées moyennes des zones proches de Hammer (Hammer,
1939) (A et B de 0 à 53 m).
Le premier contrôle de la précision des mesures est lié à la répétitivité des valeurs lors
de l‟acquisition. Pour cela, l‟opérateur réalise en une seule station deux séries de mesures de
30 secondes, de façon que l‟écart, entre les mesures, ne dépasse pas les 10 microgals.
Cependant, si celui-ci est supérieur à cette valeur l‟opérateur effectue une troisième, voire
même plus de mesures. Par ailleurs, l‟opérateur est tenu de veiller au bon déroulement de
l‟acquisition par le choix de l‟environnement de la station. Dans certains cas, les opérateurs
ont dû changer d‟emplacement à cause de la proximité de sources de bruit.
Aussi, un autre contrôle de la qualité des mesures est donné par la dérive instrumentale
journalière, définie pour chaque gravimètre. Celle-ci est inférieure à 30 micros gals/heure. Par
ailleurs, la dérive de la fermeture à la base permet de vérifier la précision des mesures. Dans
notre cas, le plus souvent, deux fermetures sont réalisées : une à la mi-journée et l‟autre en fin
de journée. L‟exception pour une seule fermeture est faite, lorsque les mesures sont effectuées
à pied et où la station base se situe loin de la zone de travail. Enfin, le dernier contrôle est lié
aux réitérations des mesures. Celles-ci, qui ne doivent pas être inférieures à 5%, sont
exécutées le lendemain des mesures. L‟écart entre deux points réitérés est toujours inférieur à
0.03 mgals. Aussi, pour les mesures réitérées, la précision des mesures est telle que l‟écart
quadratique est égale à 0.02 mgals pour les 63 points réoccupés. Un histogramme des
fréquences cumulées de l‟écart type des réitérations est donné en figure 9.
30
20
10
0 Déviation standard
0-20 20-40 40-60 >60
Ecart type
6. Acquisition topographique
Le GPS est un système de localisation par satellite mis en place par le département
américain de la défense dans les années 1970. Il permet de déterminer les coordonnées
géographiques d'un point (latitude, longitude et altitude). Les coordonnées d'un point sont
obtenues en mesurant, à l'aide de signaux radar, sa distance par rapport à un certain nombre de
satellites et en appliquant le principe de triangulation. Le système est composé d'une
constellation de satellites suffisamment nombreux (24 satellites orbitant à 20000 Km
d'altitude, répartis sur 6 plans orbitaux (figure 10)). Quatre satellites au moins sont nécessaires
pour établir les coordonnées x, y et z de ce point. Pour des raisons de sécurité, le département
américain de la défense a jusqu'à maintenant brouillé les signaux des satellites. Du fait de ce
brouillage, la position d'un point déterminée à l'aide d'un appareil de terrain ne pouvait être
connue qu'à 20 m près.
17 | P a g e
Etude gravimétrique de la Mitidja Occidentale
Figure 11. Station GPS de référence. Figure 12. Récepteur GPS mobile.
La technique GPS utilisée est le système GPS différentiel où deux récepteurs sont
exploités, l‟un est immobile servant de base de référence et l‟autre mobile se déplace sur les
stations. Les coordonnées des stations sont calculées relativement aux coordonnées de la
station du récepteur immobile (Base). Les différentes bases GPS ont été rattachées au réseau
GPS mondial via la station permanente d‟El Marsa (figure 13).
Pour ce faire, un réseau de base GPS (tableau 2) a été réalisé avant le début de la
campagne des mesures gravimétriques. Par commodité, les bases GPS ont été installées sur
les toits des édifices publics tels que Daira, APC et protection civile. Les bases ont été
construites en béton armé avec une référence en bronze (figure 14-21). Les lignes de base des
références GPS sont de l‟ordre de dix Kilomètres maximum. Le GPS était stationné en
18 | P a g e
Etude gravimétrique de la Mitidja Occidentale
continu pendant toute la durée de l‟acquisition au niveau de la base, la cadence des mesures
était 5 secondes.
Ce réseau de base a été utilisé en partie et enrichi avec d‟autres bases pour l‟étude de
la déformation au niveau du bassin de la Mitidja (Bacha, 2007).
Figure 13. Positionnement des différentes bases GPS sur carte topographique 1/200 000.
19 | P a g e
Etude gravimétrique de la Mitidja Occidentale
Figure 14. Base GPS de Club des Pins. Figure 15. Base GPS de Boufarik.
Figure 16. Base GPS de Chebli. Figure 17. Base GPS d’Oued El Alleug.
Figure 20. Base GPS de Khrecia. Figure 21. Base GPS de Bousmail.
20 | P a g e
Etude gravimétrique de la Mitidja Occidentale
Le récepteur mobile est transporté de station en station. A chaque station, après avoir
centré le récepteur sur le gravimètre, il est nivelé. Ensuite, la hauteur du trépied est mesurée à
l‟aide d‟un mètre ruban. L‟observation dure au minimum 10 minutes avec un pas
d‟échantillonnage de 5 secondes et ceci dans les meilleures conditions, c‟est à dire un
maximum de satellite, un bon GDOP (indicateur de la géométrie de la constellation des
satellites) et une petite distance entre les deux récepteurs. Dans le cas défavorable la durée
d‟observation peut atteindre une demi-heure.
Le logiciel (figure 22) nous fournit la précision des mesures basée sur la statistique des
observations. Cette précision est inférieure à la dizaine de millimètres. Nous ne nous sommes
pas contentés de cette précision interne, mais nous avons recherché aussi la répétitivité de nos
mesures en une même station à des époques différentes, de cet échantillon représentatif de la
population de nos mesures, nous obtenons un histogramme régi par une loi gaussienne.
Les deux tiers des mesures présentent un écart type inférieur à 10 cm. Un histogramme
des fréquences cumulées de l‟écart type des réitérations est donné (figure 23).
21 | P a g e
Etude gravimétrique de la Mitidja Occidentale
Figure 23. Histogramme des fréquences cumulées de l’écart type des réitérations GPS.
Cette densité représente la densité moyenne des roches de la zone d‟étude. Elle est
choisie de façon à ce que l‟anomalie de Bouguer reflète l‟effet gravimétrique des éventuelles
structures présentant des contrastes de densité en profondeur et non la topographie du terrain.
Lorsque la densité de correction est bien choisie, la carte d‟anomalie de Bouguer n‟est
plus corrélée à la topographie et reflète les variations de densité dans le sous sol (H.
Gunawan, 2005). Les roches affleurantes ne sont pas forcément représentatives de l‟ensemble des
roches d‟une zone d‟étude donnée. Par conséquent, la moyenne des mesures de densité effectuées
en laboratoire ne peut pas être utilisée comme densité de correction.
22 | P a g e
Etude gravimétrique de la Mitidja Occidentale
trouver la bonne densité revient à déterminer la valeur de densité telle que l‟anomalie de
Bouguer soit statistiquement nulle (Mikhailov, V., 2004) :
gobs – gth + 0,3086 h= ρ (0,0419 h – Ct) tel que Ct est la correction de terrain.
Le résultat de cette équation linéaire de pente ρ (densité) est donné sur la figure 24 :
La pente de la droite qui reflète la densité moyenne des terrains prospectés est ρ =
2.45. Nous remarquons que les points ne sont pas tout à fait alignés sur une même droite. Ceci
est lié à un terrain non homogène. En effet, la zone d‟étude est constituée de deux domaines :
l‟un dense (massif de Bouzaréah) de densité 2.6 et l‟autre moins dense (bassin de la Mitidja)
de densité 2.2 environ.
Aussi, la méthode des triplets (Figure 25) qui consiste à chercher des groupements de
trois points de mesure alignés et à peu près équidistants, tel que le point central présente une
dénivelée importante par rapport aux points extrêmes, donnera des valeurs distinctes entre la
densité du bassin et celle du massif selon le choix de la position du triplet.
La méthode de Nettleton, (1976) qui n‟a pas été appliquée renseignera exclusivement
sur la densité du massif vu que les courbes de comparaisons seront effectuées sur le massif de
Bouzaréah essentiellement. En effet, cette méthode demande une importante dénivelée entre
les points de mesures. Le bassin de la Mitidja présente un relief topographique assez calme.
23 | P a g e
Etude gravimétrique de la Mitidja Occidentale
De ce fait, nous estimons que la densité trouvée avec la méthode de Parasnis (Figure
24) est une densité moyenne acceptable à adopter pour ce genre d‟étude régionale où la
densité n‟est pas homogène sur toute la superficie de la zone d‟étude. Choisir une densité
spécifique pour chaque zone serait de privilégier une zone sur une autre.
Pour la suite de l‟étude, une densité de 2.4 g/cm3 est appliquée pour la correction de
terrain ainsi qu‟au calcul des anomalies de Bouguer.
Rc = R * K ou,
b. Correction luni-solaire
24 | P a g e
Etude gravimétrique de la Mitidja Occidentale
où,
Gt = correction luni-solaire,
p = angle zénithal de la lune,
q = angle zénithal du soleil,
M = masse de la lune,
S = masse du soleil,
dtl = distance entre la Terre et la Lune,
Dts = distance entre la Terre et le Soleil.
c. Hauteur de l’instrument
Rh = Rt + 0.308596 * h
où,
d. Correction de dérive
La correction de dérive est calculée à partir de l‟écart de fermeture entre deux bases
absolues connues :
où,
D dérive en milligals/heure,
Rb1 lecture corrigée de la luni-solaire et de la constante de calibration au niveau de
la base 1,
Tb1 temps de lecture de la base 1,
Gb1 valeur absolue de la base 1,
Rb2 lecture corrigée de la luni-solaire et de la constante de calibration au niveau de
la base 2,
Tb2 temps de lecture de la base 2,
Gb2 valeur absolue de la base 2.
25 | P a g e
Etude gravimétrique de la Mitidja Occidentale
a. Correction de la latitude
Formule de 1930 :
Gl = 978049 * [ 1 + 0.0052884 sin2φ - 0.0000059 * sin2(2φ)] (Blakely Richard, 1995).
Formule de 1967:
Gl = 978031.846 * [ 1 + 0.005278895 sin2φ + 0.000023462 * sin4φ] (Sheriff, 1984).
Formule de 1984 :
GI = 978032.67714 * [1+0.00193185138639*sin2φ/sqrt(1-0.00669437999013*sin2φ]
(Blakely Richard, 1995).
Gf = Ga - Gl + 0.308596 * Hs
Gf = Ga - Gl + 0.3086 * Hs (Sheriff, 1991).
Gf = Ga - Gl + (0.308767763-0.000439834*(sin2φ)-0.000000072124602*Hs)*Hs
(Heiskanen and Moritz, 1967)
26 | P a g e
Etude gravimétrique de la Mitidja Occidentale
Cette dernière formule est utilisée pour corriger l‟effet non linéaire de l‟anomalie à
l‟air libre qui est une fonction de la latitude et de la hauteur par rapport au géoïde.
Avec,
Gf anomalie air libre en milligals,
Ga la valeur de la pesanteur absolue,
Gl correction de latitude,
Hs hauteur de la station en mètres,
φ la latitude de la station.
c. Anomalie de Bouguer
D‟une façon générale, l‟anomalie de Bouguer corrige l‟anomalie à l‟air libre des effets
de masses des roches situées entre le niveau de la station de mesure et le niveau du sphéroïde
de référence :
avec,
Gb l‟anomalie de Bouguer,
Gf anomalie a l‟air libre,
ρ densité du sol en g/cm3,
ρw densité de l‟eau en g/cm3,
ρi densité de la glace,
Hs hauteur de la station de mesure en mètres,
Hw profondeur de l‟eau en mètres,
Hi épaisseur de la glace en mètres,
Gc correction de courbure (Bullard B),
Gcb = Gb + Gt ou,
Gcb anomalie de Bouguer complète,
Gb anomalie de Bouguer,
Gt correction de terrain en milligals.
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Etude gravimétrique de la Mitidja Occidentale
Nous avons utilisé pour la correction topographique le SRTM 90m (figure 26) pour le
MNT régionale et le ASTER 30m pour la correction proche et intermédiaire. Au niveau de la
mer, nous avons utilisé les données bathymétriques de la campagne MARADJA (2003) avec
une résolution horizontale de 25m (figure 27).
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Etude gravimétrique de la Mitidja Occidentale
Figure 27. MNT utilisé pour la correction de terrain en rouge les point de mesures de la
zone d’étude.
Pour la zone proche l‟algorithme de calcul somme les effets de quatre sections
triangulaires inclinées, qui décrivent une surface entre la station de mesure et l‟élévation à
chaque point diagonale (figure 28).
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Etude gravimétrique de la Mitidja Occidentale
Pour la zone intermédiaire, l‟algorithme calcul l‟effet d‟un prisme (figure 29) décrit
par –Nagy, 1966).
Pour la zone lointaine, l‟effet de terrain est calculé par l'approximation du segment
annulaire à un prisme carré (Kane, 1962) (figure 30).
Le système de projection adopté pour cette étude est l‟UTM. Cette projection est dite
global en comparaison à d‟autres projections du type local Lambert. La projection Lambert
est par exemple précise que dans une zone d‟environ 150Km de part et d‟autre du parallèle
d‟origine. Plus loin que cette zone, il y a des corrections à apporter à la valeur (constante de
correction).
Nous avons donc pour nos calculs, employée la projection UTM associée au
référentiel géodésique WGS84.
7.6. La Précision :
Comme les altitudes sont connues à 10 cm prés, le g est déterminé à 20 µgal. Les
valeurs de l‟anomalie de Bouguer sont donc déterminées à 30 µgals.
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Etude gravimétrique de la Mitidja Occidentale
Une meilleure représentation des données gravimétriques repose sur les cartes
composites dans lesquelles, sont superposées l‟image couleur qui reflète la distribution
spatiale des anomalies et l‟image en relief ombré, souvent en grisé, qui accentue la signature
des structures gravimétriques perpendiculaires à la direction de l‟ombrage. Cette technique
d‟imagerie permet ainsi d‟obtenir une interprétation qualitative visuelle, à la fois lithologique
et structurale (Hamai, 2009).
La carte ainsi obtenue (figure 31) montre une progression du champ de gravité du Sud
vers le Nord avec une variation de 8 à 103 mGals. Ces valeurs sont positifs car la zone est
proche de la mer. Par ailleurs, elle montre une grande anomalie négative au Sud. Celle-ci est
attribuée au bassin de la Mitidja.
L'anomalie de Bouguer ainsi calculée est dite "intégrante" car elle englobe tous les
effets superficiels, semi profonds et profonds. D'où la nécessité de traiter les valeurs de
l'anomalie de Bouguer afin de séparer les différentes anomalies.
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Etude gravimétrique de la Mitidja Occidentale
Figure 32. Carte de l’anomalie résiduelle d’ordre 1 (densité 2,4, + : points de mesures).
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Etude gravimétrique de la Mitidja Occidentale
La zone négative semble être constituée de deux lobes. Le plus important se situe au
NW de Boufarik. Un axe structural semble se dessiner entre Khrecia et Mahelma pour séparer
les deux anomalies.
Aussi nous remarquons un axe de direction E-W entre Bouzaréah et club des pins.
Dans sa partie occidentale, le massif de Bouzaréah semble être affecté par un axe
structural important de direction NW-SE.
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Etude gravimétrique de la Mitidja Occidentale
Sur cette carte, le massif de Bouzaréah est bien représenté par l‟anomalie positive au
nord, avec les différents axes définis précédemment. L‟axe de l‟Oued Béni Messous semble
s‟atténuer en surface. Cependant, celui de direction NW-SE semble se confirmer même en
surface ce qui confirme sa nature profonde.
Aussi, l‟axe au niveau de l‟Oued Mazafran de direction NW-SE sépare, d‟une part, le
massif de Bouzaréah et, d‟autre part, le pli du Sahel et le bassin de la Mitidja.
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Etude gravimétrique de la Mitidja Occidentale
Afin de filtrer les hautes fréquences (courtes longueurs d'onde), nous avons appliqué le
prolongement vers le haut et ce, dans le but de s'éloigner des sources causatives des anomalies
et d'éliminer le bruit.
Prolonger les cartes à différentes altitudes permet d'estomper les anomalies d'origine
locale ou superficielle et mettre ainsi en évidence les sources profondes. Nous avons calculé
plusieurs prolongées à différentes altitudes. Nous nous contentons de publier dans ce travail
les prolongées à 200m, 500m et 3000m, qui montrent respectivement une atténuation des
petites anomalies pour obtenir une variation régulière à partir de 3000m.
Sur la carte de la prolongée à 200m (figure 35), nous remarquons la persistance des
différentes anomalies déjà discutées sur la carte résiduelle d‟ordre 2, à savoir : l‟anomalie
positive au nord qui représente le massif de la Bouzaréah traversée par des contacts et des
axes gravimétriques au niveau de Ain El Benian et de l‟Oued Beni Messous.
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Une anomalie positive, représentant le pli du sahel, qui s‟allonge de Douaouda jusqu'à
Bousmail, est séparée de l‟anomalie du massif du Bouzaréah par le contact anormal de l‟Oued
Mazafran.
La carte de l‟anomalie prolongée à 500m (figure 36), montre les mêmes anomalies que
la carte prolongée à 200m (figure 35). Cependant les différentes anomalies semblent plus
lissées et plus atténuées.
Les différents contacts anormaux sont bien visibles sur la carte ce qui dénote de leur
grande profondeur et de leur importance struturale.
Aussi, la limite entre le massif de Bouzaréah et le bassin de la Mitidja est bien définie
sur la carte. Elle est marquée par un fort gradient au niveau de Douaouda et de Bousmail. Elle
est à un niveau moindre entre Khrecia et Mahelma.
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Etude gravimétrique de la Mitidja Occidentale
La carte de la prolongée à 3000m (figure 37) montre une très forte atténuation des
différentes anomalies et des discontinuités gravimétriques ou contacts anormaux. Elle reflète
l‟allure régionale de l‟anomalie de Bouguer.
Cette carte nous montre les différentes anomalies créées par les sources superficielles
dans la zone d‟étude. On remarque que les limites entre le massif de Bouzaréah, le pli du
Sahel et le bassin sédimentaire de la Mitidja sont marqués par plusieurs contacts anomaux.
Certains contacts affectent même les différentes structures.
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Etude gravimétrique de la Mitidja Occidentale
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Etude gravimétrique de la Mitidja Occidentale
Afin de mieux délimiter les sources génératrices des anomalies gravimétriques, nous
avons appliqué le filtre de la dérivée verticale d‟ordre 1 à la carte de l‟anomalie de Bouguer.
Les courtes longueurs d‟onde sur cette carte du gradient vertical (figure 39) sont dues au bruit
initial accentué par le filtre de dérivée verticale.
Nous pouvons remarquer sur la carte (figure 39) les différents axes gravimétriques qui
délimitent les différentes anomalies positives du massif de la Bouzaréah. L‟axe de direction
N-S à l‟aplomb de la ville de Bouzaréah, l‟axe de direction N-S au niveau d‟Ain El Benian
ainsi que l‟axe de direction E-W au niveau de l‟Oued Béni Messous. Aussi un axe de
direction NW-SE qui traverse Ain El Benian jusqu‟à Khrecia et qui coupe le massif de
Bouzaréah dans sa partie occidentale. Aussi, l‟axe de direction E-W entre Khrecia et
Mahelma apparait clairement comme étant un axe positif dense au milieu d‟un encaissant
moins dense.
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Etude gravimétrique de la Mitidja Occidentale
La carte de la dérivée seconde (figure 40), montre trois ensembles bien distincts.
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Etude gravimétrique de la Mitidja Occidentale
La carte du gradient horizontal suivant X (figure 41) met en évidence ou accentue les
anomalies orientées dans la direction perpendiculaire Y.
Cette carte montre surtout les différents axes dans la direction N-S tels que les axes de
Bouzaréah, d‟Ain El Bénian et de l‟oued Mazafran.
La carte du gradient horizontal selon Y (figure 42) permet de distinguer les contacts
dans la direction E-W. Sur cette carte, les axes structuraux bien visibles sont ceux de l‟Oued
Béni Messous et de Mahelma- Khrecia. Aussi, un axe semble se dessiner au niveau de la
localité de Koléa.
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Etude gravimétrique de la Mitidja Occidentale
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Etude gravimétrique de la Mitidja Occidentale
Afin de mieux schématiser les résultats obtenus par les différents traitements
numériques, nous résumons toutes les observations sur une carte interprétative des corps et
linéaments gravimétriques (figure 43). Cette carte montre différentes zones du point de vue
gravimétrique.
Les axes gravimétriques en trait plein sur cette carte sont les axes confirmés par
plusieurs cartes (résiduelles, prolongées et gradients). Ceux en trait pointillé sont des axes
observés sur une seule carte.
Figure 43. Carte des axes gravimétriques (fond : Résiduelle d’ordre 2 densité 2,4).
Afin de mieux caractériser les anomalies et les accidents tectoniques de la région, nous
avons appliqué la déconvolution d‟Euler (Thomson 1982 ; Reid et al., 1990) aux données
gravimétriques. La méthode d‟Euler permet l‟estimation de la profondeur des sources
automatiquement, à partir des données de champs de potentiel. Cette méthode est basée sur
l‟équation d‟homogénéité d‟Euler, elle utilise les gradients horizontaux et verticaux mesurés
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Etude gravimétrique de la Mitidja Occidentale
Figure 44. Solution d’Euler (fond : gradient vertical densité 2,4). Structural Index : 0,
Windows Size : 10, Tolérance: 5%.
Nous pouvons citer l‟axe d‟Ain El Benian qui donne des solutions de profondeurs
superficielles variant entre 200 m au Nord à 600 m au Sud. Aussi, l‟axe entre Khrecia et
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Etude gravimétrique de la Mitidja Occidentale
Mahelma est bien défini à une profondeur variant entre 600 m et 2000 m. Cet axe semble
continuer au niveau de l‟axe de Kolea de direction NE-SW d‟une profondeur allant de 800 m
à 2000 m. De plus, l‟axe de Douaouda semble se séparer de l‟axe de Bousmail. Il est
relativement superficiel avec une profondeur d‟environ 600 m.
La sismicité de la région (figure 45) montre une sismicité diffuse, et ne donne pas un
axe privilégié de sismicité qui pourrait indiquer une direction claire des axes sismiques.
Cette tendance diffuse peut s‟expliquer par de nombreux facteurs dont nous citons :
46 | P a g e
Etude gravimétrique de la Mitidja Occidentale
Le pendage possible des failles actives qui pourrait donner une sismicité étalée
lors de la projection en surface.
L‟imprécision sur la localisation des évènements sismiques
Pour mieux correspondre la sismicité de la région aux axes gravimétriques, nous nous
sommes penchés sur l‟étude des répliques d‟un séisme survenu dans la région le 04 septembre
1996 à Ain el Bénian (Sebaï, 1997).
La carte de la répartition des répliques (figure 46) montre un axe de direction NW-SE
passant par Ain Bénian. Cet axe coïncide avec la discontinuité gravimétrique, de même
direction, passant par Khrecia et Ain El Bénian.
Figure 46. Carte des répliques du séisme d’Ain El Bénian 1996 (Sebaï 1997).
Il semble se prolonger en mer. Cet axe est probablement celui qui a généré le séisme
d‟Ain El Bénian du 04 septembre 1996.
Aussi, nous avons comparé nos résultats avec la carte obtenue par interférométrie
radar de précision, technique des réflecteurs persistants, (figure 47). Cette carte montre une
zone de subsidence au niveau de la faille du Sahel au Sud.
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Etude gravimétrique de la Mitidja Occidentale
Figure 47. Carte synthétique des mouvements subverticaux obtenue par interférométrie
radar satellitaire de précision (technique des réflecteurs persistants) satellite ERS1 et
ERS2, période 1992-2001 (Burgéap, Me2i, hydro-environnement, 2006).
Cette subsidence indique que la faille du Sahel est de plongement nord. Ainsi, le
compartiment sud plonge sous celui de la partie nord vu la convergence des plaques
eurasiatique-africaine. Cette élévation de la zone nord et caractérisée par les points
d‟élévation en bleu sur la figure 47 ; au niveau Est de Oued Mazafran et au niveau d‟Alger
centre au sud de Bouzaréah.
Aussi le manque de zones sur la carte est dû au nombre de points permanents utilisés
lors du traitement (Burgéap, Me2i, hydro-environnement, 2006).
La méthode utilisée pour le calcul du modèle gravimétrique est basée sur le principe
de Talwani et al., 1959 et Talwani et Heirtzler, 1964 et sur l‟algorithme décrit par Won et
Bevis, 1987. La modélisation 2.5D est basée sur la méthode Rasmussen et Pedersen, 1979.
Quant à la méthode d‟inversion, elle utilise l‟algorithme de Marqardt, 1963 pour linéariser et
inverser les calculs (Hamai, 2009).
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Etude gravimétrique de la Mitidja Occidentale
de densité et de forme des corps causatifs de ces anomalies, nous avons inversé les données
pour ajuster au mieux le modèle (figure 49).
Le résultat obtenu, figure 49, met en évidence le contact anormal qui sépare le bassin
sédimentaire de la plaine de la Mitidja (densité 2.2) de la zone du Sahel (densité 2.4). Aussi,
ce passage se traduit par un plissement au niveau du Sahel.
Afin de mieux schématiser les résultats trouvés par les différentes méthodes, nous
avons essayé de modéliser et d‟inverser ensuite les données gravimétriques au niveau du pli
du sahel au sud de Koléa, au niveau de l‟anomalie de Douaouda ainsi qu‟au sud de Mahelma
et de Khrecia (figure 50). Les résultats trouvés sont donnés sur la carte du gradient vertical
(figure 51).
Pour mieux isoler l‟anomalie qu‟on veut modéliser, nous avons délimité la zone sur la
carte du gradient vertical. Le résultat de notre modélisation et inversion montre un prisme
rectangulaire d‟azimuth 42° d‟une longueur de 11 km à une profondeur de 1.8 km. Cette
profondeur colle parfaitement avec les résultats trouvés avec la méthode d‟Euler 3D au
environ de 2000 m.
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Etude gravimétrique de la Mitidja Occidentale
les comparer aux résultats trouvés par l‟interprétation 2D classique. Ainsi, on constate que les
résultats de l‟ensemble des méthodes utilisées sont assez concordants.
Figure 51. Carte de positionnement des différents modèles inversés (fond : gradient
vertical densité 2,4).
Dans ce travail, nous avons acquit et collecté des données gravimétriques sur
l‟ensemble des deux cartes topographiques 1/50000 de Chéraga et Koléa. Le total des points
de mesures est de 1289 stations gravimétriques. Il couvre toute la région du pli du sahel
jusqu‟à Bousmail à l‟Ouest, le massif de Bouzaréah et une partie de la plaine occidentale de la
Mitidja. La campagne d‟acquisition nous a permis de réaliser un réseau semi permanant de
stations GPS ainsi que de nouvelles bases gravimétriques. Les données réalisées peuvent
contribuer à différentes études ultérieures au niveau du bassin de la Mitidja.
Les différentes méthodes de traitements appliquées sur ces données ont permis de faire
ressortir les traits structuraux au niveau de chaque zone, que ce soit au niveau du massif de
Bouzaréah, du pli du Sahel et/ou du bassin de la Mitidja.
51 | P a g e
Etude gravimétrique de la Mitidja Occidentale
Du coté Ouest de l‟Oued Mazafran, nous avons mis en évidence plusieurs axes
tectoniques dont les principaux sont : la faille du Sahel où les différents traitements donnent
une profondeur de plus de 1800 m et une direction NE-SW et l‟axe de la localité de Douaouda
de même direction et d‟une profondeur de 300 m environ.
Le bassin de la Mitidja semble être formé de plusieurs lobes séparés par des accidents
de direction NW-SE. Aussi, le passage du bassin vers le massif de Bouzaréah et le pli du
Sahel est marqué par une série de contacts anormaux de NE-SW voire E-W.
Nous avons réussi dans ce travail à faire une cartographie détaillée de la zone
occidentale de la Mitidja. Ce travail contribuera à mieux comprendre la structure complexe du
bassin de la Mitidja ainsi qu‟à localiser les zones susceptibles d‟êtres actives et à
cartographier les microzones sismogènes.
Ce travail peut s‟insérer dans une étude globale de la plaine de la Mitidja où des
traitements complémentaires tels que les traitements par ondelettes pourraient donner mieux
en détail sur les paramètres des différents axes gravimétriques.
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