Vous êtes sur la page 1sur 111

N° d'Ordre: 04/2019-D/G.

REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE


MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

Université des Sciences et de la Technologie Houari Boumediene


Faculté de Génie Civil

THESE

Présentée pour l’obtention du grade de Docteur en Sciences

En : GENIE CIVIL

Spécialité : Construction

Par : AYAS HILLAL

SUJET :

Interaction multiple de fissures et leurs effets sur les facteurs d’intensités de


contraintes: Modélisation numérique et analyse théorique.

Soutenu publiquement le : 13/06/2019 devant le jury composé de :

Président M. D. BENOUAR Professeur U.S.T.H.B.


Directeur de Thèse M. M. CHABAAT Professeur U.S.T.H.B.
Examinateur M. Y. MEHANI Directeur de recherche CGS
Examinateur M. A. KIBBOUA Directeur de recherche CGS
Examinateur M. M. TOUATI Maître de Conférences U.S.T.H.B.
Examinateur M. A. BERREKSI Maître de Conférences Université de Bejaia
Invité M. A. BOURZAM Maître de Conférences U.S.T.H.B.
Remerciements

Arrivé au terme de ce travail de Thèse de très longue halène, manuscrit enfin achevé, au-delà
de la période de son élaboration, il est l’aboutissement d’un cheminement débuté il y a fort
longtemps, et si j’en tire aujourd’hui seul les honneurs, le mérite en revient en réalité à
beaucoup d’autres. En préambule, je tenais donc à adresser mes remerciements sincères en ces
lignes, à tous ceux, qui de prêt ou de loin, y ont contribué.

Au début, c’est en réalité par la miséricorde de Dieu que j’ai pu parvenir au bout de mes
espérances tant sur le plan académique que personnel en me donnant puissance, confiance et
courage.

Sans conteste, c’est avec leur amour, appui, leur encouragement et soutien incessant que je me
retrouve là. En conséquence, et en deuxième lieu, je remercie ma Mère et mon Père pour leur
soutien, de m’avoir épaulé et prêté conseils durant toute ma vie. Je ne saurai évidement les
remercier autant, mais ces quelques mots sauront trouver échos dans leur cœur.

Je tiens là aussi à exprimer ici ma profonde gratitude et reconnaissance à ma Femme et à mes


deux filles Nada et Amani. Je vous remercie toutes pour tout et je vous prie de m’excuser si ce
travail m’a arraché, à contre cœur, de vos bras pour se voir achevé.

Je tiens à présenter toute ma gratitude et ma reconnaissance très particulière au


Pr. CHABAAT Mohamed, Professeur à la Faculté de Génie Civil de l’U.S.T.H.B qui a dirigé
cette Thèse et l’ensemble de mes travaux académiques depuis l’embryon à leur maturation. Je
ne ferai ici d’éloges à sa personne quant à ses mérites à mon égard car je mettrai à mal sa
modestie. Cependant, ses qualités personnelles et ses compétences scientifiques sont aussi
évidentes à toutes les personnes qui eurent la chance de le côtoyer, de près ou de loin, pour
qu’ils sachent mesurer facilement sa taille et sa cote. Que ses compétences et connaissances
dans la direction de ce travail trouvent ici l’assurance de ma reconnaissance la plus sincère.
Je remercie Pr. Djillali BENOUAR pour l’honneur qu’il me fait en présidant le jury de la
présente Thèse.

Mes plus sincères remerciements vont de même au Dr. Ali BERREKSI, Dr . Youcef
MEHANI, Dr. Abderrahmane KIBBOUA et Mokhtar TOUATI pour avoir accepté la lourde
tâche d’examiner le travail et faire part de leurs critiques constructives. J’adresse également
mes remerciements au Dr. Abdelkrim BOURZAM de m’avoir fait l’honneur de sa présence.

Il m’est aussi nécessaire et de devoir ici d’exprimer mes chaleureux remerciements pour mes
collègues et amis enseignants du département de Génie civil Hydraulique de l’Université de
Jiel, spécialement Lyes AMARA. Aussi je n’oublierai pas l’ensemble de mes amis,
Abdelouaheb ABDELLAH, Hamza BERRAZOUANE et Farid ALIOUANE.
Table des matières

Table des Matières

Introduction générale ………………………………………………………………………….1

Chapitre 1 : Problématique & Revue de littérature

1.1. Introduction ……………………………………………………………………………...4


1.2. Problématique ………………………………………….………………………………...4
1.2.1. Modélisation 2D et 3D de la poutre fissurée………………....……………………...4
1.2.2 Modélisation de la section fissurée par un modèle unidimensionnel (1D) ……..……5
1.2.2.1 Modèle à réduction locale de la rigidité (RLR) …………………………………5
1.2.2.2 Modèle discret à ressort : Flexibilité locale…………………………….………..6
1.2.2.2.1 Ressort à rigidité axiale…………………………………………..…………8
1.3. Interaction multiple de fissures et leurs effets sur le facteur d’intensité des contraintes…9
1.4. Etat de l’art du problème dynamique des poutres fissurées ………………………….…..9
1.4.1. Approche vibratoire………………………………………………….………..……10
1.4.1. 1. Vibration transversale des poutres fissurées…………………………….…....10
1.4.1.2. Vibrations longitudinales des poutres fissurées ……………...…………….….11
1.4.2. Approche ondulatoire (par propagation des ondes)…….…………………………..12
1.4.2.1. Méthode des éléments spectraux…………………………………………….….13
1.5. Principes des méthodes de détection des fissures ……………………………………….13
1.5.1 Détection des fissures basée sur les mesures vibratoires……………………………13
1.5.2 Méthodes basées sur le changement des paramètres modaux principaux………......14
1.5.2.1. Changement de fréquence……………………………………………...……… 14
1.5.2.2. Changement de déformées propres………………………...………...…………16
1.5.3. La technique ultrasonique……...…………………………………………………....18
Table des matières

Chapitre 2 : Concept du facteur d’intensité des contraintes et interaction


multiple de fissures

2.1. Introduction ……………………………………………………………………………..20


2.2. Théorie de Griffith……………………………………………………………………….22
2.3. Modification de la Théorie de Griffith par Irwin et Arowan…………………………….23
2.4. Modes de ruptures ……………………………………………………………………….23
2.5. Etude de la zone fissurée ………………………………………………………………...25
2.5.1. Analyse des champs de contraintes………………………………………………….25
2.5.1.1. Approche de Westergaad ……………………………………………………….25
2.5.1.2. Approche de Williams……………………………………………………..........26
2.5.2. Analyse des facteurs d’intensités de contraintes……………………………………28
2.5.2.1. Introduction……………………………………………………………………..28
2.5.2.2. Concept de facteur d’intensité de contrainte en présence d’une fissure………..29
2.5.2.3. Facteur d’intensité de contrainte pour l’interaction multiple de fissures……….33
2.5.2.3.1. Modélisation numérique …………………………………………………..33
2.5.2.3.1.1. Calcul du FIC par L’intégrale de contour J…………………...……….33
2.6. Conclusion………………………………………………….……………………………35

Chapitre 3 : Application de la méthode des caractéristiques à l’analyse


dynamique d’une poutre fissurée

3.1. Introduction ……………………………………………………………………………..36


3.2. Equation du mouvement longitudinal …………………………………………………...36
3.3. Méthode des caractéristiques ……………………………………………………………40
3.3.1. Théorie des caractéristiques ………………………………………………………...40
3.3.1. 1. Avantages de la méthode des caractéristiques ………………………………...41
3.3.1. 2. Solution pour une équation aux dérivées partielles unique…………………….41
3.3.1. 3. Solution pour un système d’équations du premier ordre………………………44
3.3.1.4. Solution pour une équation aux dérivées partielles de second ordre….………..47
3.3.2. Application de la théorie des caractéristiques aux équations du mouvement……….49
Table des matières

3.3.2.1 Approche matricielle générale ………………………………………………….49


3.3.2.2 Approche par multiplicateur de Lagrange ……………...………………………52
3.3.3. Interprétation physique de la méthode des caractéristiques …………...……………55
3.3.4. Intégration numérique du système différentiel ……………………………………..57
3.3.5. Conditions aux limites ……………………………………………………………...61
3.4. Conclusion ……………………………………………………………………………....62

Chapitre 4 : Applications et analyse

4.1. Introduction ……………………………………………………………………………..63


4.2. Analyse statique………………………………………………………………………....63
4. 2.1. Introduction ……………………….………………………………………….…... 63
4.2.2. Poutre avec fissure …………………………………………………………….……64
4.2.2.1 Influence de la profondeur de la fissure sur le facteur d’intensité de contrainte.64
4.2.2.2 Effet de la position de la fissure sur le facteur d’intensité de contrainte….…...67
4.2.3 Analyse des FIC dans le cas d’interaction multiple de fissures ……….…………….69
4.2.3.1 Analyse des champs des contraintes en présence de deux fissures……………...73
4.3. Analyse dynamique…………………..…………………………………………………..77
4.3.1. Barre avec une fissure au voisinage de l’encastrement ………………...…………..78
4.3.2. Interaction multiple des fissures sous chargement dynamique impulsionnel……….86
4.4. Conclusion……………………………………………………………………………….87
Conclusion générale…………………………………………………………………………..89
Perspectives futures…………………………………….…….…………………………….…90
Références bibliographiques………………………………………………………………….91
Notations

Notations
a : longueur de la fissure principale.
A : Section tr ansversale de la poutre
Surface de la rupture
b : Largeur de la poutre
B : Impédance de la poutre
B : Matrice jacobienne du flux des contrainte s
c : Célérité des ondes (m/s)

: Opérateur différentiel.
E : Module de Young

F : Force quelconque (N)


g : Accélération de la pesanteur (m/s²)
G : Module de cisaillement.
h : Hauteur de la poutre
i : Indice des points de discrétisation suivant la direction y
j : Indice des points de discrétisation dans les niveaux temporels du calcul

J : Intégrale de contour
k = (1 − ν)/(1 + 2ν) Pour un état de contrainte plane.
k=3−4ν pour un état de déformation plane.
L : Longueur de la poutre
r : La distance radiale de la fissure
t : Vecteur de traction.
u : Vecteur de déplacement

Déplacement longitudinal
U : Fonction d’Airy.
U : Vecteur des variables inconnues
V : L’énergie restituée au cours de la formation de la fissure
Vitesse longitudinale suivant l’axe x (m/s)
W : L’énergie consommée pour la formation de la fissure.
z : Nombre complexe.
C  : Caractéristique négative

C  : Caractéristique positive
f a h  : Facteur géométrique adimensionnel
Notations

FA : Force au point (i - 1) au temps (j)

FB : Force au point (i + 1) au temps (j)

Fi : Force d' excitation (N)

FP : Force au point (i) au temps (j + 1)


Im Z: Partie Imaginaire du nombre z.
J a  : Taux de restitutio n de l' énergie
KI : Facteur d’intensité de contraintes en mode I
K x : Rigidité axiale de la section fissurée
Partie Imaginaire du nombre z.
ui : Déplacement additionne l dû à la présence de la fissure

V : Vitesse axiale normalisée


V A : Vitesse au point (i - 1) au temps (j)

VB : Vitesse au point (i + 1) au temps (j)

VP : Vitesse au point (i1) au temps (j+1)


u : Déplacement axial normalisé
Z (z) : Fonction Analytique de Westergaard.
̅: Conjuguée du nombre z.
t : Pas de temps de discrétisation temporelle (s)

x : Pas de discrétisation spatiale dans la direction x (m)


y : Pas de discrétisation spatiale dans la direction y (m)
 : Fonction de conrainte
Fonction scalaire quelconque

 : Angle d' entaille (défaut )


Fonction scalaire quelconque

α : Direction de la caractéristique positive


 : Direction de la caractéris tique négative
 : Valeur propre, multiplicateur de Lagrange
: Déformation suivant la direction Xij.
: Contraintes normal dans le sens XX.
Contraintes tangentielles.
Contraintes normal dans le sens YY.
σij : Contrainte.
Notations

: Coefficient de poisson.
: L’énergie de surface du matériau par unité de la fissure.
 : Densité du matériau
Rayon d' entaille

 : Contrainte axiale normalisée


 : Poids spécifique (N/m3)
 : Relation fonctionne lle
Liste des Figures

Liste des Figures

Figure 1.1 Modèle bidimensionnel d’une poutre fissurée…………………………………..…5


Figure 1.2 Modèle de réduction locale de la rigidité flexionnelle (EI) ……………….………6
Figure 1.3 Modèle discret à ressort………………………………………………………...…7
Figure 2.1. Zones d’application de MMC autour d’une fissure………………………………22
Figure 2.2. Modes de Rupture (Mode I, II et III)…………………………………………….24
Figure 2.3. Distribution des champs de contraintes au voisinage de la fissure en coordonnées
Cartésiennes………………………………………………………………………………….26
Figure 2.4. Champs des contraintes au voisinage de la fissure coordonnées polaires…...….28
Figure 2.5. Schéma d’une fissure dans le plan……………………………………………….29
Figure 2.6. Diagramme bi-logarithmique de la distribution des contraintes au fond d’une
fissure…………………………………………………………………………………………30
Figure 2.7. Schéma d’une entaille en V aigue dans le modèle de Williams…………………31
Figure 2.8. Contour d'évaluation de J………………………………………………………..34
Figure 2.9. Maille typique focalisée pour l'évaluation de J-intégrale…….............................35
Figure 3.1. Barre console avec section variable…………………………….……..………....37
Figure 3.2. Barre console avec une fissure…………………………………………………..38
Figure 3.3. Modèle d’une barre avec une fissure à l’encastrement…………………………..38
Figure 3.4. Géométrie de la section fissurée…………………………………………………38
Figure 3.5. Surface intégrale (solution) de l’équation différentielle……...………………….42
Figure 3.6. Pente de la ligne caractéristique……………...………………………………….43
Figure 3.7. Famille des lignes caractéristiques…………… .………………………………..46
Figure 3.8. Lignes caractéristiques dans le plan x, t …………………..…………………….55
Figure 3.9. ( a) Schéma d’une poutre console (b) diagramme x, t ………………...………..56
Figure 3.10. Domaine d’influence des conditions initiales d’un système excité en A et B …57
Figure (3.11) : Intégration numérique des équations sur le plan x, t …………..……………58
Figure 3.12. Notation de la grille de calcul …………………………………..……………...60
Figure (3.13) : Droites caractéristiques aux limites du domaine ………………………………..61
Figure 4.1. Modèle de Poutre fissurée. ………………………………...……………………64
Figure 4.2. FIC en fonction de (a/h) pour le cas d’une fissure située au milieu de la poutre..65
Figure 4.3. Champs de contraintes en fonction du rapport (a/h)……………………………..66
Liste des Figures

Figure 4.4. Cartographique de contrainte en N /mm2……………………………….…..66


Figure 4.5. Cartographique de contrainte en N /mm2……………………………....…..66
Figure 4.6. Modèle avec une fissure. …………………………………………………..……67
Figure 4.7. FIC fonction de la position de la fissure. ………………………………………..68
Figure 4.8. Contraintes σ11 en fonction du rapport (a/h). ……………………………………68
Figure 4.9. Contraintes σ22 en fonction du rapport (a/h) ………………………….…………68
Figure 4.10. Contrainte σ12 en fonction du rapport (a/h). ………………………………...…69
Figure 4.11. Spécimen avec deux fissures. …………………………………………………70
Figure 4.12. Variation du FIC au point 1 en présence de deux fissures……………..………70
Figure 4.13. Variation du FIC pour (d = 1000 mm) ……………………………………..…70
Figure 4.14. Variation du FIC pour (d = 2 mm) …………………………………………….71
Figure 4.15. Variation du FIC au point 1 pour (d = 2 mm). ………………………………72
Figure 4.16. Variation du FIC au point 1 pour (d = 10 mm). …………………………...…72
Figure 4.17. Variation du FIC au point 1 pour (d = 500 mm). ………………….…………72
Figure 4.18. Distribution de contraintes en N /mm2 pour (a = 2mm et d = 5mm) (a) au
point 1 ; (b) au point 2. ………………………………………………………………..74
Figure 4.19. Distribution de contraintes en N /mm2 pour (a = 2mm et d = 10mm) (a)
au point 1 ; (b) au point 2……………………………………………………………74
Figure 4.20. Distribution de contraintes en N /mm2 pour (a = 10mm et d = 5mm); (a) au
point 1; (b) au point 2……………………………………………………...………….....75
Figure 4.21. Distribution de contraintes en N /mm2 pour (a = 10mm et d = 10mm)
(a) au point 1; (b) au point 2. ………………………………………………………75
Figure 4.22. Distribution de contraintes en N /mm2 au point 1 pour (a = 2mm)
(a) d = 5 mm ; (b) d = 10 mm. …………………………… ……………………………….76
Figure 4.23. Distribution de contrainte en N /mm2 pour (a = 10mm et d = 5mm)
(a) au point 2; (b) au point 1. …………………………………………………….…77
Figure 4.24 Forces d’excitations appliquées à la barre en porte-à-faux à l’extrémité libre….79
Figure 4.25. Discrétisation du modèle……………………………………………………….79
Figure 4.26. Variation temporelle des contraintes aux nœuds 1, 3 due à la force d'impact: (a)
Barre non fissurée, (b) Barre fissurée (a / h = 0,04) et (c) Barre fissurée (a / h = 0,08)……...80
Figure 4.27. Variation temporelle des déplacements aux nœuds 1, 3 due à la force d'impact
pour Barre non fissurée………………………………………………………………………81
Liste des Figures

Figure 4.28. Variation temporelle des déplacements aux nœuds 1, 3 due à la force d'impact:
(a) Barre non fissurée, (b) Barre fissurée (a / h = 0,04) et (c) Barre fissurée (a / h = 0,08)… 82.
Figure 4.29. Variation temporelle de la vitesse à l'extrémité libre de la barre non fissurée, due
à la force longitudinale……………………………………………………………………….83
Figure 4.30. Variation temporelle de la vitesse à l'extrémité libre de la barre non fissurée, due
à la force longitudinale……………………………………………………………………….83
Figure 4.31. Variation temporelle de la vitesse au nœud 1 de la barre non fissurée, due au
signal longitudinal. ……………………………………….……………………………….... 84
Figure 4.32. Variation temporelle de la vitesse longitudinale au nœud 1(proche de la fissure)
de la barre fissurée due à la force longitudinale. ……………………………………..….…..84
Figure 4.33. Variation temporelle de la vitesse longitudinale à l'extrémité libre (nœud 10) de
la barre fissurée, due à la force d'impact, la profondeur de fissure 5%, située au milieu de la
barre………………………………………………………………………………………..…85
Figure 4.34. Variation temporelle de la vitesse longitudinale à l'extrémité libre (nœud 10) de
la barre fissurée, due à la force d'impact, la profondeur de fissure 5%, située proche de
l’encastrement…………………………………..……………………………………..……...85
Figure 4.35. Variation temporelle de la vitesse longitudinale à l'extrémité libre de la barre en
présence de deux fissures, due à la force d'impact. ………………………………………….86
Figure 4.36. Variation temporelle de la vitesse longitudinale à l'extrémité libre de la barre
fissurée (5%), due à la force d'impact. ……………………………………………………….87
Liste des Tableaux

Liste des Tableaux

Tableau 1.1. Expressions de la rigidité axiale……………………………………….………8


Tableau 2.1 Expressions de la distribution des contraintes élastiques en fond d’entaille…..32
Tableau 4.1. Valeurs de contraintes en fonction de rapports (a/h)..................................…....65
Tableau 4.2. Propriétés du matériau…………………………………………………………78
Introduction générale

Introduction générale

La présence de défauts dans un élément structurel modifie de façon significative le


comportement mécanique et la réponse dynamique de la structure entière. Il en résulte que la
taille et la position de ces défauts sont les principaux paramètres qui ont une influence directe
sur la réponse dynamique des poutres endommagées. Le défaut structurel le plus commun est
l'existence d'une fissure, laquelle pourrait non seulement provoquer une variation de la
rigidité, mais elle pourrait aussi affecter le comportement dynamique de la structure. L’étude
des poutres multi-fissurées sous un chargement dynamique ou statique (interaction multiple)
revêt de ce fait, un grand intérêt dans la surveillance de l'intégrité des structures (Structural
Health Monitoring, SHM) et attire une attention particulièrement croissante dans les milieux
académiques de la recherche. L’analyse vibratoire de poutres fissurées permet en outre de
détecter les dommages potentiels et de suivre leur évolution dans le but de surveiller ces
éléments structuraux sachant par ailleurs que la présence de ces fissures peut conduire à la
ruine de la structure. L’étude transitoire des poutres multi-fissurées étant en lien direct avec le
concept de la mécanique de la rupture tel que le facteur d’intensité de contrainte statique, la
détermination de ce facteur en premier temps dans le cas d’interaction multiple de fissures
constitue ainsi une priorité absolue.

Pour approcher mathématiquement le problème, une panoplie de modèles a été mise sur
pieds. Se basant sur une analogie fissure-ressort, les approches d’étude des poutres fissurées
peuvent se ramener principalement sous le toit de deux familles ; modèle discret et modèle
continu (ondulatoire). Le premier, plus simple d’usage, trouve principalement application
dans la détermination directe des caractéristiques dynamiques telle que la période et le mode
de vibration. Le second quant à lui, plus générale et précis, répond à ces questions de manière
plus étendue mais se voit plus difficilement manipulable sur le plan mathématique, d’où la
nécessité d’une méthode de résolution plus maniable de cette approche. C’est dans ce
contexte que s’inscrit l’effort du présent travail en vue de coupler le modèle continu à celui de
la flexibilité locale et ce par le truchement du facteur d’intensité des contraintes. Ce mariage
se trouve harmonieusement satisfait par la Méthode des Caractéristiques (MDC). Cette
dernière permet alors, via l’outillage mathématique approprié, d’extraire à partir des équations
aux dérivées partielles du mouvement longitudinal le mécanisme physique de propagation des
ondes de contraintes axiales sur la poutre fissurée et leur cheminement spatio-temporel.

1
Introduction générale

 Objectifs et organisation de la thèse

L’objectif principal du présent travail consiste dans l’introduction d’une nouvelle approche
par la MDC pour l’analyse d’une poutre fissurée en terme de réponses en amplitude due aux
vibrations en prenant en considération l’ interaction entre les fissures, tout en s’appuyant sur
l’énergie de déformation et le Facteur d’Intensité des Contraintes (FIC).
L’influence de la position et de la profondeur d’une fissure sur les réponses en amplitude due
à la vibration longitudinale d’une barre multi-fissurée est considérée pour l’analyse. Dans
notre cas, la fissure est modélisée par un ressort d’après le théorème de Castigliano.
L’interaction entre deux fissures est évaluée en termes du FIC amplifié ou atténué agissant au
bout de la fissure (singularité). Le phénomène d’interaction est alors élucidé par l’utilisation
de la nouvelle approche développée dans la présente thèse.

Pour mener à bien ce travail et parvenir à la fin escomptée, la présente Thèse s’articule sur
quatre (04) chapitres, à savoir :

- Chapitre premier : Ce chapitre est consacré à une étude détaillée des travaux de
recherches récents (bibliographie) sur des thèmes similaires tels que l’interaction multiple de
fissures en statique et la réponse dynamique des poutres fissurées.

- Chapitre deuxième : Ce chapitre consiste à étudier la théorie des fissures en se basant sur le
concept de la mécanique de rupture. Les champs de contrainte au voisinage de la fissure et
ainsi que le Facteur d’Intensité de Contraintes (FIC) sont déterminés et analysés. Il est noté
que le FIC est considéré comme étant un paramètre intrinsèque.

- Chapitre troisième : Dans ce chapitre une nouvelle approche est développée pour l’analyse
du problème dynamique dans le cas d’une barre fissurée, d’où l’utilisation de la théorie des
caractéristiques conçue pour la résolution de ce type de problème.

- Chapitre quatrième : Ce chapitre est divisé en deux parties, la première expose les résultats
obtenus d’après l’étude statique des poutres comportant plusieurs fissures. Des tests
numériques ont été effectués et les facteurs d’intensité de contraintes pour l’interaction
multiple des fissures sont déterminés. La deuxième partie quant à elle consiste à étudier une
poutre fissurée soumise à différentes forces d’excitations longitudinales. A cet effet, les
réponses temporelles en termes de déplacements et vitesses en présence des fissures sont

2
Introduction générale

évalués. Par ailleurs, les réponses en amplitudes dues aux chargements dynamiques
impulsionnels durant l’interaction (en présence de deux fissures) ont été clairement élucidé.
Une conclusion et des perspectives pour les travaux futurs sont données à la fin de la thèse.

3
Chapitre I Problématique et revue de littérature

Chapitre I

Problématique & Revue de littérature

1.1. Introduction

Le présent chapitre aborde la synthèse bibliographique des problèmes des poutres


endommagées, en présence de fissures uniques ou multiples, sous un chargement statique
et/ou dynamique. Ce dernier état de chargement des poutres multi-fissurées étant par ailleurs
en lien direct avec le facteur d’intensité de contrainte statique. Il est jugé utile dans un premier
temps d’exposer l’ensemble des travaux qui portent sur la détermination du facteur d’intensité
de contrainte dans une poutre en présence d’une fissure et de plusieurs fissures
concomitamment (interactions multiples). Dans un second lieu, nous nous sommes penchés
sur les approches couramment utilisées dans l’évaluation des réponses dynamiques des
poutres fissurées, à savoir, l’approche vibratoire (modèle discret) et celle ondulatoire (modèle
continu). Par la suite, et en dernier lieu, l’implication de ces deux approches dans la détection
des fissures est présentée. Cependant, et avant de passer en revue les principaux travaux
traitant la question, il est de première importance de faire un détour pour exposer la typologie
des modèles mathématiques décrivant les fissures dans les poutres.

1.2. Problématique
Dans cette section les modèles de fissures les plus répandus pour simuler le comportement
vibratoire et ondulatoire des poutres fissurées sont décrits. La transcription conceptuelle de la
fissure passe essentiellement par trois niveaux de représentation, suivant le compromis finesse
descriptive/complexité mathématique, à savoir les approches en 3D, 2D ou 1D équivalent.

1.2.1 Modélisation 2D et 3D de la poutre fissurée


En réalité, la présence d’une fissure dans un élément de structure influence directement la
distribution des contraintes et de la déformation le long de la poutre endommagée. En
particulier ces contraintes atteignent les valeurs maximales à la pointe de la fissure
(singularité). Pour étudier l’évolution des champs des contraintes au niveau de la pointe, il

4
Chapitre I Problématique et revue de littérature

existe deux modèles principalement ceux analysés par éléments finis, 2D et 3D (Figure 1.1).
Même si les modèles résultants sont précis et raffinés, toutefois la résolution du maillage
nécessite des temps de calculs assez laborieux, d’où l’acquisition des processeurs très
puissants. En outre, des analyses plus compliquées et plus longues en temps sont nécessaires
dans les procédures de calculs de réponses dynamiques où les paramètres inconnus, tels que la
position et la profondeur, sont recherchées à l’aide de procédures itératives, notamment le ré-
maillage automatique.

Figure 1.1 Modèle bidimensionnel d’une poutre fissurée

1.2.2 Modélisation de la section fissurée par un modèle unidimensionnel (1D)


Une poutre endommagée est une entité physique tridimensionnelle dont la dimension
longitudinale présente la plus grande proportion comparée aux dimensions transversales. Ce
fait permet alors de privilégier, dans le même ordre de proportion, le sens du mouvement dans
la direction axiale renfermant ainsi la quasi-totalité de l’information. Le modèle résultant est
alors dit « filaire » ou unidimensionnel (1D). Il jouit d’une importance considérable dans
l'analyse d’intégrité structurelle, vue les avantages qu’il offre et est largement appliqué pour
l’étude de la réponse dynamique des structures endommagées. Ce modèle peut ainsi réduire
considérablement le temps de calcul, tout en gardant une bonne représentativité des
caractéristiques de base de la section fissurée. Parmi ces modèles unidimensionnels on
distingue :
 Modèle à réduction locale de la rigidité
 Modèle discret à ressort (flexibilité locale)

1.2.2.1 Modèle à réduction locale de la rigidité (RLR)


Conceptuellement, cette approche est basée sur la réduction locale de la rigidité est la plus
simple pour construire un modèle de calcul pour une poutre endommagée, car elle nécessite
simplement de subdiviser la poutre avec un nombre suffisant d’éléments et de réduire la
rigidité (par exemple, la rigidité en flexion) à la position où l’endommagement est survenue
(Vestroni et Danilo , 1996 ; 2000). Cette approche requiert par ailleurs un maillage fin et

5
Chapitre I Problématique et revue de littérature

nécessite de quantifier la réduction de la rigidité dans chaque élément afin de lui associer les
effets réels dûs à l’endommagement. Cette représentation consiste en un modèle en éléments
finis de la structure où l’endommagement est introduit en réduisant la rigidité des éléments
comme il est montré sur la Fig.1.2. Cette approche peut être utilisée en problème inverse pour
localiser et quantifier les dégâts par la réponse dynamique. L’une des principales limites de ce
modèle est que la rigidité équivalente de l’élément fissuré dépend non seulement de la
sévérité de la fissure mais également du raffinement du maillage (Carneiro, 2000). Il existe de
nombreuses applications du RLR dans la littérature (Yuen, 1985; Pandey et al, 1991). Dans
l'article de Yuen (1985), par exemple, il est montré que la réduction du module d'élasticité
conduit à des résultats identiques à ceux par réduction de la rigidité. Malheureusement, cette
étude n’a pas mis en relation les paramètres de l’endommagement, la position et la
profondeur, avec la réduction de la rigidité, mais a simplement traité la détection des zones à
rigidité réduite. Ce modèle peut être utile pour étudier les poutres avec un changement abrupt
de la section transversale (Sato, 1983).

Figure 1.2 Modèle de réduction locale de la rigidité flexionnelle (EI)

1.2.2.2 Modèle discret à ressort : Flexibilité locale


Le modèle à ressort équivalent a été adopté pour étudier le comportement statique et
dynamique de nombreuses structures endommagées, en génie mécanique et également en
génie civil. Il a fait sa première apparition dans les années 50 (Irwin, 1957), puis a été
appliqué par de nombreux auteurs. Dimarogonas (1996), en particulier, ont associé la
profondeur de la fissure à la raideur du ressort utilisé pour remplacer la discontinuité due à
cette fissure (Gounaris, 1988 ; Rizos, 1990). Par la suite ont étudié l'effet de la position et de
la profondeur de la fissure sur les fréquences propres et les modes propres de ces poutres. Le
modèle à ressort équivalent a été initié pour étudier des poutres à fissure unique et la plupart
des études sont baseés sur ce cas (Boltezar,1998 ; Wang,1970 ; Nandwana,1997), puis la
poutre à double fissure (Ruotolo,1996 ; Sekhar,1992) et finalement la poutre à fissures
multiples (Khiem, 2001 ; Shifrin,1999, Palmeri, 2011, Caddemi, 2009). Certaines applications

6
Chapitre I Problématique et revue de littérature

peuvent être trouvées dans les articles cités dans la revue de littérature de Dimarogonas
(1996) ainsi que dans (Ghanem, 1995, Khiem, 2001, Ostachowicz, 1991).

Dans le cas du modèle proposé pour notre travail de recherche, la variation locale de la
section fissurée est représentée par un élément à ressort équivalent sans masse. nous
supposons que la poutre est subdivisée en deux parties au niveau de la position de la fissure et
que ces deux parties sont liées par l’élément de ressort équivalent comme schématisée sur
Figure 1.3. L’un des principaux avantages de ce modèle est la représentation efficace de la
fissure en termes de position et de sévérité, ce qui facilite les procédures des calculs des
réponses dynamiques des poutres fissurées.

Figure 1.3 Modèle discret à ressort

Le modèle discret à ressort regroupe toutes les techniques dans lesquelles la poutre
endommagée est représentée par une juxtaposition de parties non endommagées et un modèle
analogique de fissure où une matrice de flexibilité est obtenue à partir du facteurs d'intensité
de contrainte et le taux de restitution de l’énergie (Boltezar, 1998 ; Chaudhari, 2000). Selon
les caractéristiques de l'endommagement, la rigidité est simulée par un ressort axial,
rotationnelle ou un ressort de cisaillement.

Selon le comportement de la fissure, celle-ci peut être modélisée à l'aide des modèles de
ressorts «toujours ouverts» ou « fissure respiratoire». Le plus simple est le modèle dit
«toujours ouvert», qui convient aux problèmes statiques et dynamiques. Le principal avantage
est que ce modèle de la poutre endommagée reste linéaire, à condition que tous les paramètres
intervenant dans la structure soient linéaires. Dans les modèles «fissure respiratoire», au
contraire, l’effet dynamique provoque l’ouverture et fermeture de la fissure, créant des
phénomènes plus complexes qui doivent être traités avec une analyse non linéaire. Pour éviter
les complexités d'un champ non linéaire dû à la fissure respiratoire, l'approche utilisée dans ce
travail de recherche considère que la fissure est ouverte. Par ailleurs, le modèle discret à

7
Chapitre I Problématique et revue de littérature

ressort axiale représente souvent le meilleur compromis entre la précision et l’effort de calcul
pour de nombreux problèmes d’identification des fissures.
1.2.2.2.1 Ressort à rigidité axiale
Le modèle à ressort équivalent nécessite l’hypothèse d’une valeur appropriée pour la rigidité
du ressort. On trouve différentes tentatives dans la littérature pour établir les expressions de la
rigidité axiale du ressort en utilisant les paramètres de la fissure tels que la profondeur ou la
géométrie. Parmi ceux-ci, Rizos et al. (1990) ont proposé une relation entre ces paramètres-
ci. Plus tard, différentes expressions de la rigidité axiale du ressort ont été également
proposées par d'autres auteurs, à l’image de Ruotolo et al. (2004) (se référer au tableau 1.1).

Tableau 1.1. Expressions de la rigidité axiale

Auteurs Expressions de la rigidité axiale

EA
Kx 
5.34hf a h 
Rizos et al.
(1990) f a h   1.8624a h   3.95a h   16.375a h   37.226a h 
2 3 4 5

 78.81a h   126.9a h   172a h   143.97 a h   66.56a h 


6 7 8 9 10

EA
Kx 
Ruotolo and
 
2h 1   2 f a h 
Surace (2004)
f a h   0.9852a h   0.2381a h  - 1.0368a h   1.2055a h 
2 3 4 5

 0.50803a h   1.0368a h   0.7314a h 


6 7 8

Notre principale contribution consiste à résoudre le problème par un modèle continu


ondulatoire couplé avec le modèle de fissure ressort à rigidité axiale (flexibilité locale), et ce
par le truchement de la Méthode des Caractéristiques (MDC).

8
Chapitre I Problématique et revue de littérature

1.3. Interaction multiple de fissures et leurs effets sur le facteur d’intensité


des contraintes
Le problème des interactions multiples entre fissures (IMF) a été abordé par divers auteurs au
cours de ces dernières décennies (Chabaat et al. 2004, 2005 et 2007). Ce problème peut
s'exprimer formellement sous la forme d'un système d'équations intégrales singulières
représentant les conditions aux limites sur les surfaces de la fissure et de la microfissure. Ces
dernières nécessitent des surfaces sans traction. Des solutions rigoureuses à ce problème ont
été formulées seulement pour un ensemble choisi de configurations de microfissures.
En effet, pour une configuration quelconque d'un grand nombre de fissures, les solutions à de
nombreux problèmes deviennent peu pratiques et impliquent des procédures numériques
extrêmement ardues à résoudre. Alternativement, certains auteurs ont proposé des techniques
semi-empiriques pour calculer le Facteur d'Intensité de contrainte (FIC) induit sur une fissure
principale à partir d'une matrice de micro défauts. Chudnovsky et al. (1983, 1987 et 1990) ont
proposé une technique basée sur une approche faisant appel à une formulation en potentiel
complexe. Dans cette analyse, les fissures sont considérées comme une distribution continue
de dislocations et le problème est résolu en approximant la traction sur les fissures comme
une distribution polynomiale (en utilisant le théorème de conservation polynomiale de Willis).
D'un autre côté, Kachanov (1983, 1987 et 1993) a proposé une approche alternative en
considérant la traction moyenne sur les fissures individuelles. Le problème des microfissures
colinéaires interagissant avec une fissure semi-infinie a été analysé par Rubinstein (1986). Par
ailleurs, Rose (1986) a étudié le même cas d'une fissure semi-infinie interagissant avec une
microfissure colinéaire. La liste n’en demeure pas exhaustive, et diverses techniques sur le
problème ont été proposées. A ce sujet, se référer aux travaux de Hamli Benzahar (2014) et
Yan et al. (2007).

1.4. Etat de l’art du problème dynamique des poutres fissurées


Dans la présente partie, une présentation des approches les plus répandues dans l’étude
dynamique des poutres fissurées est donnée, à savoir ; l’approche vibratoire et celle
ondulatoire (par propagation des ondes). Les modèles utilisés pour simuler le comportement
dynamique ainsi que les réponses en termes d’amplitudes dues à la vibration des poutres
endommagées sont décrits en détails.

9
Chapitre I Problématique et revue de littérature

1.4.1. Approche vibratoire

Cette approche est préconisée pour l’étude du comportement dynamique des structures
endommagées sous un chargement arbitraire.

1.4.1. 1. Vibration transversale des poutres fissurées

Dans la littérature, plusieurs chercheurs ont utilisé la vibration latérale (ou flexionnelle) pour
étudier les réponses dynamiques des poutres fissurées. On cite pour exemple Petroski (1981)
qui a été le pionner dans le traitement de la réponse de vibration transversale des poutres avec
et sans fissure. Dans cette étude, l'effet d'une fissure unique sur la réponse de la poutre
élastique est considéré pour un état statique uniquement. Ostachowicz et al. (1990) ont
modélisé une poutre avec une fissure transversale par des éléments finis à maillage
triangulaire. L’étude a concerné les effets de la position et de la taille des fissures sur le
comportement dynamique des poutres. La détermination de la position de la fissure a été ainsi
obtenue par connaissance de la déformée de la poutre. Il a été constaté par ailleurs que
l'amplitude des vibrations était trois fois plus grande que les amplitudes de vibration de la
poutre sans fissure.
Shen et Pierre. (1994) ont pu analyser le mouvement transversal d'une poutre console
d’Euler-Bernoulli contenant une fissure et ce en utilisant le principe variationnel généralisé.
Ils représentèrent la concentration de la contrainte en introduisant une fonction de fissure dans
les relations de compatibilité des poutres. Une fonction de déplacement a également été
introduite pour modifier le déplacement en plan et sa rotation à proximité de la fissure.
L'équation résultante du mouvement a été résolue pour les poutres simplement appuyées et en
porte-à-faux avec une fissure, ceci faisant usage de l’approche des résidus pondérés de
Galerkin et aussi la technique de Ritz. Il a été constaté que la position de la fissure influe
sensiblement sur la fréquence, les modes propres et leur nombre.
Bamnios et Trochides. (1995) ont traité l'influence d'une fissure transversale surfacique sur le
comportement dynamique d'une poutre fissurée en porte-à-faux. La fissure a été modélisée
comme un ressort de rotation, des formules reliant la variation de la fréquence propre et de
l'impédance mécanique à la position et à la profondeur de la fissure ont été obtenues.
L’importance de la modification de l'impédance mécanique due à la présence et la position de
la fissure a été mise en évidence. La méthode consistait en l'examen combiné des fréquences
naturelles et de l'impédance mécanique, ce qui a permis d'estimer à la fois la position et la
taille de la fissure.

10
Chapitre I Problématique et revue de littérature

Gudmundson, (1982) a considéré une barre console avec une fissure transversale à mi-portée.
L’auteur a présenté une solution asymptotique par la méthode des perturbations qui prédit les
changements dans les fréquences de résonance d'une structure comportant des fissures. Il a
montré à cet effet que les changements de fréquences propres dues aux fissures dépendent de
l'énergie de déformation statique. Les résultats obtenus concordent bien avec les résultats de
l’expérience et de la méthode des éléments finis pour les petites fissures.

Les effets de deux fissures transversales sur les antirésonances d'une poutre en porte-à-faux
furent traités analytiquement et expérimentalement par Douka et al. (2004). Ces derniers
rapportèrent que loin des changements attendus dans les fréquences naturelles, les fréquences
antirésonance changent considérablement en raison de la présence des fissures. Ils conclurent
alors que l'antirésonance pourrait être utilisée comme un support d'information
supplémentaire pour l'apparition de la fissure qui était complémentaire aux changements de
fréquence naturels.

En utilisant la méthode d’impact-écho, Çam et al. (2005) étudièrent l’excitation des


fréquences naturelles d'une poutre fissurée. Il a été constaté à partir de cette étude que lorsque
la position de la fissure varie, les fréquences propres de la poutre et l'amplitude de la vibration
à haute fréquence augmente, mais l'amplitude des vibrations à basse fréquence diminue.
Parallèlement, leurs résultats montrent que lorsque la profondeur de la fissure augmentait,
l'amplitude de vibration augmente également aux hautes fréquences, cependant les fréquences
naturelles diminuent comme l’on pourrait prévoir en raison de la baisse de rigidité, laquelle
est inversement proportionnelle à la profondeur de la fissure.

1.4.1. 2. Vibrations longitudinales des poutres fissurées


La vibration longitudinale des poutres fissurées a été soigneusement traitée et discutées dans
nombre d'articles. Les effets de la position de la fissure sur la fréquence naturelle
fondamentale furent examinés par Collins et al. (1992). L’étude portait alors sur la vibration
longitudinale des barres en porte-à-faux avec une fissure transversale.
Chondros et al. (1997) développèrent une théorie en modèle continue pour une barre fissurée
sous vibration axiale. Une barre en porte-à-faux avec une fissure transversale a été traitée où
la vibration longitudinale libre fut considérée. Des fréquences naturelles sont obtenues par la
méthode des perturbations. Dans un autre travail, Chondros et al. (1998) traitèrent une barre
fissurée en porte-à-faux. La section fissurée est modélisée alors comme une flexibilité locale

11
Chapitre I Problématique et revue de littérature

en utilisant le champ de déplacement au voisinage de la fissure. Les fréquences naturelles


obtenues dans ce travail concordèrent bien avec les résultats expérimentaux.

Viola et al. (2007) ont considéré les changements dans l'amplitude des fréquences naturelles
et la réponse modale introduite par la présence d'une fissure dans une poutre de type
Timoshenko. La méthode de rigidité dynamique sous chargement axiale a été utilisée à cet
effet. Les résultats obtenus indiquent que lorsque les effets de la déformation due au
cisaillement et de l'inertie polaire ont été négligés, les erreurs qui leur sont associées
deviennent plus conséquentes. Ils ont constaté également que la fréquence naturelle diminuait
lorsque l'effet de cisaillement était inclus.
Hiwarkar Vikrant et al. (2012) ont proposé dans leur travail un modèle avec une poutre
console soumise à des excitations harmoniques longitudinales et où la réponse non linéaire en
résultant fut analysée. Ils ont montré que la présence de fissures dans les poutres génère une
composante basse fréquence, ce qui est un bon indicateur de l’existence des fissures. Le
même type de poutre a été considéré récemment par Broda et al. (2016) avec une fissure
transversale à mi-longueur, excitée cette fois ci longitudinalement. Des formulations de type
éléments finis sont présenté pour déterminer la réponse de la poutre fissurée. Les mesures
obtenues près de la fissure ont révélé des spectres complexes avec des harmoniques plus
élevés.
Comme nous l’avons souligné dans la section précédente sur l'étude de poutres fissurées sous
vibration transversale, divers chercheurs ont proposé des théories de vibration longitudinale
pour l’évaluation du comportement des barres fissurées. Toutefois, les mêmes techniques de
modélisation des fissures ont été utilisées pour le problème de la vibration transversale. Leurs
résultats ont mis en exergue le fait que la fréquence de résonance et la forme du mode étaient
significativement affectées dans la barre fissurée comparativement à la réponse de la barre
non fissurée.

1.4.2. Approche ondulatoire (par propagation des ondes)

A l’inverse de l’approche vibratoire où le modèle est de type discret et mathématiquement


gouverné par une équation aux dérivées ordinaires, la présente approche consiste alors à
aborder le problème dans son bain propre par propagation d’ondes élastiques. Ce modèle
considère alors la poutre fissurée comme une entité continue et élastique siège de propagation
des ondes d’excitations quelconques dont il est question de simuler son comportement
dynamique, moyennant cette fois, un modèle mathématique régit par un système d’équations

12
Chapitre I Problématique et revue de littérature

aux dérivées partielles de type hyperbolique. Nous énumérons ci-après les travaux rentrant
dans cette lignée. Notons alors au passage, que ceux-ci sont d’ailleurs d’un nombre très
restreint d’où la contribution du présent travail.

1.4.2.1. Méthode des éléments spectraux

Cette méthode permet de modéliser la propagation des ondes dans des structures fissurées,
donc elle consiste à résoudre l’équation d’onde écrite sous forme différentielle en utilisant les
éléments spectraux. Cette méthode a été utilisée avec succès par plusieurs chercheurs pour
évaluer le degré de sévérité des fissures dans les éléments structuraux. Joglekar et Mitra.
(2016) font partie des pionniers de la méthode des éléments finis spectraux par ondelettes.
Leur travail consistait en l’étude de l'interaction non linéaire des ondes de flexion avec une
fissure respiratoire dans une poutre d'Euler-Bernoulli. D'autre part, l’investigation de la
propagation longitudinale des ondes dans les poutres fissurées moyennant cette approche n’a
hélas reçu que peu d’application. Parmi ces travaux traitant la matière, notons celui de
Magdalena Palacz et Krawczuk. (2002) lesquels ont développé un nouvel élément fini
spectral d'une poutre fissuré dont l’objectif est d’évaluer les réponses dynamiques, en terme
ondulatoire (ondes de haute fréquence) des poutres endommagées. Diverses forces ont été
alors utilisées pour l’excitation de la poutre endommagée en vue d’analyser l’influence de ces
dernières sur la propagation des ondes.

1.5-Principes des méthodes de détection des fissures


La plupart des développements modernes sur l’identification des fissures sont basés sur
l’approche vibrationnelle et la technique ultrasonique. Dans ce qui suit, nous donnerons les
principes des méthodes couramment utilisées dans l’évaluation de l’intégrité structurelle.

1.5.1 Détection des fissures basée sur les mesures vibratoires


L’un des avantages des méthodes vibratoires qui ne sont pas basées sur les modèles
numériques est qu’elles ne nécessitent pas la connaissance a priori du lieu des fissures, le
nombre de capteurs de mesures pouvant être réduit et ne se situant pas nécessairement à
proximité des fissures. Cet avantage provient du fait que la mesure des caractéristiques
dynamiques, les déformés propres, les fréquences et les coefficients d’amortissements sont
indépendants de la localisation des capteurs de mesure sur la structure.
Rytter (1993) proposa de classer les méthodes de détections des fissures en quatre niveaux :

13
Chapitre I Problématique et revue de littérature

1. Détermination de l’existence d’une fissure dans la structure (niveau 1)


2. Localisation d’une fissure (niveau 2)
3. Quantification de la sévérité d’une fissure (niveau 3)
4. Prédiction de la durée de vie résiduelle (niveau 4)
Les méthodes numériques se classent en général au niveau 1 et 2, le niveau de prédiction
(niveau 4) sera caractérisé par des technique issu de la mécanique des rupture.

1.5.2 Méthodes basées sur le changement des paramètres modaux principaux


Sachant que les paramètres modaux sont reliés aux caractéristiques de rigidité, de masse et
d’amortissement, la première idée consiste à analyser les changements des ces paramètres en
présences des fissures.

1.5.2.1. Changement de fréquence


De nombreux chercheurs ont étudié le changement de fréquence comme indicateur de
présence des fissures. Cette approche repose sur l’hypothèse que les fréquences sont des
indicateurs sensible à l’intégrité de la structure. Les changements des propriétés structurales
causent des modifications sur les fréquences propres de la structure. Une analyse périodique
des fréquences a semblé a priori constituer une méthode de surveillance structurale.

Cawley et Dams. (1979) ont mis en œuvre une méthode d'évaluation non destructive utilisée
souvent dans la surveillance de l'intégrité structurelle en mesurant la fréquence naturelle.
Ceux-ci montrent que la mesure faite à un seul point dans la structure peut être utilisée pour
détecter, localiser et quantifier l’endommagement. Les résultats obtenus ont manifesté une
bonne concordance entre les dégâts prévus et les dégâts réels.

En utilisant des données d'essai modales, Kam et Orhan. (1992) parvinrent à identifier les
fissures dans une poutre en porte-à-faux après discrétisation de celle-ci en un certain nombre
d'éléments et la fissure était alors située dans l'un de ces éléments. Des fréquences de
vibrations et des modes propres sont utilisés pour identifier l'élément fissuré. Les auteurs ont
effectué une analyse statique en flexion de la structure avec et sans fissure et réussissent à
construire une équation d'équilibre énergétique de déformation pour déterminer la taille de la
fissure. Ils ont suggéré que la procédure, en général, peut être appliquée à des structures plus
complexes renfermant une fissure.
Dans le même sillage, les auteurs, un peu plus tard (Kam et Orhan, 1994) ont développé une
méthode basée sur l'analyse modale pour l'identification des fissures à un endroit donné dans

14
Chapitre I Problématique et revue de littérature

une structure endommagée. Le résultat obtenu indiquait que l'utilisation de la fréquence et du


mode propre de vibration des structures fissurées pouvaient donner de bons résultats tant que
la fissure n'était pas localisée aux nœuds du mode.
Une nouvelle méthode pour la détermination de la profondeur et de la position d'une fissure
transversale dans une poutre a été proposée par Gounaris et al. (1996). Ils ont trouvé que les
réponses directes changé très peu en raison de la présence de petites fissures, tandis que les
réponses couplées ont changé sensiblement permettant le diagnostic de la présence de petites
fissures. C'était aussi observé que la réponse couplée était seulement due à l'existence de
fissures, qui ont disparu en l'absence de fissures.
Plus tard, Bicanic et Chen. (1997) portaient leur attention sur les changements de fréquences
naturelles dans le cas de fissures existantes dans les portiques. Ainsi, les résultats obtenus
permettent de positionner l’endommagement structurel et évaluer également son étendue.
Dilena et Morassi. (2004) se sont penchés, d’un autre côté, sur l'influence de la fissure
ouverte dans une poutre sous effet de vibration. Ils montrèrent que l'utilisation appropriée des
fréquences et des antirésonances pouvaient être utile pour éviter la non-unicité du problème
de localisation de l’endommagement qui s'est produite dans les poutres symétriques
lorsqu'une seule donnée de fréquence a été utilisée.
Orhan, (2007) a analysé la vibration libre et forcée d'une poutre en porte-à-faux fissurée en
utilisant une approche aux éléments finis afin de localiser les fissures. Cette étude a été
réalisée pour le cas d’une fissure unique et celui de deux fissures. Les fréquences naturelles
ont été calculées par l'analyse en vibration libre. Une force harmonique sinusoïdale fut ainsi
appliquée sur l'extrémité libre de la poutre et la réponse en résultant a été obtenue en ce même
point.
Bayissa et al. (2008) développèrent une nouvelle technique d'identification de
l’endommagement basée sur des moments statistiques de la fonction de densité d'énergie de
la vibration. Ils conclurent que l'analyse réalisée à l'aide de la transformée en ondelettes
fournissait un outil puissant pour caractériser les réponses dynamiques et pouvait être utilisée
pour détecter d’infimes changements dans les caractéristiques de la réponse. Les résultats
obtenus moyennant cette méthode montrent alors qu'elle est d’une sensibilité plus élevée
comparé aux autres techniques d'identification de l’endommagement.
Une méthode pouvant servir de base pour la détection de la positon de la fissure et de la
profondeur de celle-ci à partir de données de vibration longitudinales mesurées été avancée
par Sayyad et al. (2012, 2013).

15
Chapitre I Problématique et revue de littérature

1.5.2.2. Changement de déformées propres


Les déformées propres d’une structure sont utilisées pour l’évaluation des endommagements.
Plusieurs indicateurs peuvent servir à comparer des modes propres et donc à suivre leur
évolution entre deux périodes de temps. Les plus utilisés dans la littérature sont présentés ci-
après.

Rizos et al. (1990) ont mis au point un spécimen de poutre en porte-à-faux afin de détecter la
profondeur et la position de la fissure à partir des changements dans les formes de mode de
vibration.

Par ailleurs, Chati et al. (1997) ont utilisé la méthode de perturbation pour déterminer les
modes de vibration normaux non linéaires. Dans cette étude, l'analyse modale d'une poutre en
porte-à-faux avec une fissure transversale fut considérée.

Une technique de localisation des fissures dans les poutres vibrantes à partir des changements
dans les positions des nœuds a été proposée par Dilena et al. (2002). Ces derniers se focalisés
sur la détection d'une seule fissure lorsque le décalage induit par l’endommagement dans les
formes de mode d'une poutre en vibration de flexion était connu. Il a été montré que la
direction par laquelle les points nodaux se déplaçaient pourrait être utilisée pour estimer la
position de l’endommagement. Les résultats analytiques concordaient bien avec les essais
expérimentaux effectués sur des poutres en acier fissurées.

 Utilisation des coefficients MAC et COMAC


Soit les deux coefficients MAC (Modal Assurance Criterion-MAC) et COMAC (Coordinate
Modal Assurance Criterion-COMAC).Ces coefficients expriment la corrélation existante
entre deux déformés propres mesurées. Comme les coefficients MAC et COMAC sont liés
aux déformées propres, pour être efficaces, un nombre suffisant de points de mesure est
nécessaire. Supposons que  A  et  B  soient des matrices constituées respectivement de
m A et de m B modes propre mesurées en n points. Ce sont donc des matrices de dimension
n x m A et n x m B . Le coefficient MAC est alors défini pour les déformées propres i=1,2, m A
et j=1,2, m B par :

16
Chapitre I Problématique et revue de littérature

n 2
 A ik
     B kj
k 1
MACij 
n n
  A ik    B kj 
2 2

k 1 k 1

 A ik et B kj sont respectivement les kème composante des modes  A i et  B  j .

Le coefficient de MAC indique le degré de corrélation entre le ième mode propre de la série
A , et le jème mode propre de la série B. Le coefficient MAC prend des valeurs variant de 0 à
1, une valeur de 0 est alors obtenue pour une corrélation nulle, alors que pour une corrélation
parfaite la valeur de 1 est conséquemment obtenue. L’évaluation de MAC pour des modes
endommagées et non endommagées fournit un moyen quantitatif d’évaluer l’écart au sens
des moindres carrés de la corrélation pour des modes propres endommagées et intactes.
Le coefficient COMAC, comme celui de MAC qui cherche le vecteur de la corrélation à
travers deux modes, cherche la corrélation des degrés de liberté. Ce coefficient est utilisé pour
identifier la position où les modes propres d’une sérié de mesure ne sont pas corrélées avec
les autres. Dans le cas d’une parfaite corrélation entre les déplacements de la coordonnée i, le
coefficient COMAC serait égal à l’unité .Un écart significatif par rapport à 1 peut être
interprété comme un endommagement dans la structure. Pour la coordonnée i d’une structure,
en utilisant la déformée propre, le coefficient COMAC s’écrit :

2
m
    A ik  B ik
i 1
COMACij 
m m
  A ik    B ik 
2 2

i 1 p 1

D’après la discussion dans la section précédente la présence de fissures affecte de manière


significative l'amplitude des vibrations, la fréquence et les déformées propres. Tous ces
paramètres peuvent être utilisés pour déterminer la position et la taille de la fissure. Mais dans
toutes ces recherches menées par les chercheurs, la fissure a été considérée comme une fissure
ouverte pour éviter non-linéarité dans la poutre fissurée. L'effet de fermeture des fissures a été
négligé. Cependant, l'ouverture et la fermeture de la fissure à un effet significatif sur la

17
Chapitre I Problématique et revue de littérature

dynamique d'une poutre endommagée. Il devient donc nécessaire d'étudier l'effet de la fissure
respiratoire sur la dynamique des poutres fissurées.

On peut ainsi affirmer que l’approche vibratoire offre un moyen efficace et rapide pour la
détection des fissures dans les structures en état de fonctionnement. Plusieurs chercheurs ont
utilisé cette technique pour divers problèmes. Elle peu être utilisée pour surveiller l’évolution
des fissures dans les structures endommagées.

1.5.3. Technique ultrasonique


La technique ultrasonique utilise l'énergie sonore à haute fréquence pour la détection des
défauts et la caractérisation des matériaux. Cette technique peut être classée comme technique
ultrasonique linéaire et non linéaire. Les techniques ultrasoniques linéaires utilisent
l'atténuation des ondes, la réflexion et la réfraction pour la détection de l’endommagement.
Mais dans les techniques ultrasoniques non linéaires, les ondes de Lamb sont utilisées pour la
détection de l’endommagement. Celles-ci sont des ondes guidées régies par les mêmes
équations d'onde que les ondes de volume ayant un nombre infini de modes associés à la
propagation. Dans cette technique, une source d'énergie externe est utilisée pour ouvrir et
fermer la fissure pendant qu'elle se combine avec les ondes de Lamb. L’interaction entre
l'onde de Lamb et la fréquence de l'énergie se produit seulement en présence de fissure. Ainsi
la méthode non-linéaire basée sur les ondes de Lamb conduit à la détermination rapide des
fissures par rapport à la technique ultrasonique linéaire.
Donskoy et al. (2001) ont mis au point une technique de modulation vibro-acoustique basée
sur la modulation du signal ultrasonore par vibration à basse fréquence en présence d'un
défaut tel qu'une fissure. Ils ont constaté que le signal modulé résultant contenait de nouvelles
composantes de fréquence qui étaient associées à la fissure. Ils ont indiqué que la méthode
développée pourrait être élargie et améliorée pour des essais non destructifs.
Diamanti et al. (2005) a analysé la présence de défauts sournois dans les éléments structuraux
par une technique d'onde de Lamb. Un peu plus tôt, Douka et al. (2003) ont utilisé l'analyse
par transformée en ondelettes pour déterminer la position et la profondeur de la fissure dans
une poutre en porte-à-faux. La fissure a été modélisée par une rigidité équivalente développée
par Paipetis et Dimarogonas (1986). Par ailleurs, Quek Ser-Tong et al. (2001) ont utilisé la
même approche pour détecter les fissures dans une poutre pour les deux conditions aux
limites, poutre simplement appuyées et poutre encastré à deux extrémités.

18
Chapitre I Problématique et revue de littérature

Sagar Palit et al. (2006) ont utilisé une technique ultrasonique non linéaire pour évaluer
l'endommagement causé par la fatigue en acier à faible teneur en carbone. Ils observaient que
l'amplitude du second harmonique devient comparable à l'amplitude du mode fondamental à
95% près, ce qui pourrait être utilisée comme une signature de l'initiation de la fissure de
fatigue des composants en service. Leurs résultats ont été analysés à la lumière de la théorie
des dislocations pour la génération d'harmoniques pendant la dégradation du matériau.
Parallèlement, Parsons et Staszewski. (2006) ont suggéré une technique basée sur la
propagation des ondes acoustiques dans les structures pour la détection des fissures. Ils ont
utilisé l'excitation piézoélectrique dans la technique acoustique non linéaire pour la détection
des fissures de fatigue. Leurs résultats mettent alors en relief le potentiel prometteur de
l'excitation piézoélectrique pour la technique acoustique non linéaire.

Les techniques de détection de l’endommagement par ultrasons discutées dans cette section
montrent que la technique ultrasonique non linéaire est très avantageuse par rapport à celle
linéaire en raison de sa grande sensibilité aux défauts comme la fissure. On peut observer à
partir de la littérature que les ultrasons non linéaires peuvent être utilisés pour caractériser les
propriétés matérielles des échantillons endommagés, prédire l'étendue de l’endommagement
dans les structures et de localiser la position de la fissure dans les poutres. La technique
ultrasonique non linéaire offre un avantage pour la surveillance de l’intégrité structurelle alors
que les ultrasons linéaires sont assez coûteuses, prennent beaucoup de temps et nécessitent le
démontage des machines pour les tests. La technique linéaire est cependant utile pour les
CND à applications limitées et ne peut pas être utilisée pour la surveillance de l’intégrité
structurelle.

19
Chapitre II Concept du facteur d’intensité des contraintes
et interaction multiple de fissures

Chapitre II

Concept du facteur d’intensité des contraintes et


interaction multiple de fissures

2.1. Introduction

Les règles de calculs des pièces de mécaniques ou de constructions ont le plus souvent pour
objet de prévenir les déformations importantes et sont en général fondées sur la théorie de
l’élasticité et la résistance des matériaux. Celle-ci retient des solutions particulières de
problème de l’élasticité qui résultent de conditions aux limites bien définies, dont le principe
de Saint-Venant permet de s’affranchir en pratique. Par ce principe, on admet que, à une
certaine distance des zones d’applications des efforts, les champs de contraintes et de
déplacements ne dépendent qu’assez peu des conditions d’application et qu’on peut remplacer
les efforts appliqués par d’autres qui leurs sont statiquement équivalents. Dans ce cas, on
ignore les singularités et les fortes concentrations qui pourraient se produire dans les régions
d’applications des efforts réels.
On sait cependant que dans les zones de concentration de contraintes, les efforts peuvent plus
ou moins rapidement provoquer des fissures. Les ruptures soudaines ou brutales sont assez
anciennes. On a constaté que les ruptures brutales sont apparues avec les machines à vapeur et
se sont développées en même temps qu’on augmentait les énergies mis en jeu: énergie
potentielle dans les grands appareils à forte pression, les énergies élastiques dans les grandes
constructions soudées surtout lorsqu’on a relevé les caractéristiques des tractions des
matériaux employés et les contraintes de service.

Entre 1950 et 1955, des accidents se produisirent sur des avions et des réservoirs de fusées
dont les matériaux tels les métaux légers ou les aciers à très hautes caractéristiques de
traction ne présentaient pas de transition. Il devient alors nécessaire de trouver des règles de
prévention.

20
Chapitre II Concept du facteur d’intensité des contraintes
et interaction multiple de fissures

Vers, cette époque aussi, des chercheurs s’étaient intéressés aux problèmes singuliers de
l’élasticité, tels que les angles rentrants dont la limite est une fissure. Donc, depuis longtemps
on savait que les solides supportaient dans certaines conditions l’existence de fissures, et que
la rupture brutale résultait de l’instabilité soudaine de celle-ci.

Vers 1921, Griffith avait résolu certains problèmes simples en exprimant le principe général
de physique qui admet que tout système évolue pour rendre son énergie potentielle totale
minimale. Il avait écrit que l’instabilité se produisait lorsque l’énergie potentielle mécanique
libérée par l’extension d’une fissure dépassait l’énergie absorbée par cette extension.
En 1957, Irwin, qui pendant 20 ans avait étudié la rupture des blindages et d’autres
matériaux, donna la forme du premier terme, singulier à partir du développement limité des
contraintes au voisinage d’un front de fissure. Il montra ainsi que ces champs singuliers de
contraintes étaient limités à trois types ou modes, que tous les champs d’un mode étaient
semblables et définis par un paramètre unique qu’il appela “Facteur d’intensité de
Contrainte’’. Ce dernier dépend de la géométrie et du chargement. Il put aussi généraliser le
calcul énergétique de Griffith. Admettant l’existence d’une valeur critique du facteur
d’intensité de contrainte, propriété mécanique du matériau, il ouvrit la porte à un calcul
mécanique du seuil d’instabilité d’une fissure.
De ce qui précède, il résulte que, entre 1955 et 1960 les possibilités suivantes sont apparues :
- Calcul des paramètres mécaniques d’une fissure dans un solide continu, par la solution du
problème singulier que pose la fissure en élasticité.
- Définition des propriétés de résistance à l’extension d’une fissure, ou de ténacité des
matériaux, mesurables dans les mêmes unités que les paramètres mécaniques calculés.
- Recherche de critères d’instabilité, relations théoriques ou expérimentales entre les
paramètres calculés et les caractéristiques de ténacité, qui déterminent la rupture.
Dés cette époque, Irwin a montré que la théorie purement élastique était insuffisante, et qu’il
fallait admettre au moins une correction de la zone plastique prés du fond de la fissure. Plus
tard, les calculs de plasticité se sont développé tout en restant difficiles.

La plupart des chercheurs ont été conduits à admettre que l’extension de fissure s’élabore
dans une petite zone voisine du front de fissure, dans laquelle il existe des contraintes élevées
et des séparations que la mécanique des milieux continus n’admet pas, et que, autour de cette
petite zone le reste du corps, dont le comportement est élastique ou plastique, relève de la
mécanique des milieux continus (MMC).

21
Chapitre II Concept du facteur d’intensité des contraintes
et interaction multiple de fissures

Zone d’application
de la M.M.C

Zone de la
séparation

Figure 2.1. Zones d’application de MMC autour d’une fissure.

Ce qui se passe dans la petite zone relève d’une physique autre que celle des milieux continus.
Si on connaissait bien cette physique, on pourrait calculer des propriétés de ténacité du
matériau expérimentalement et ceci en grandeurs de la mécanique des milieux continus.
Comme on la connait mal, on fait certaines hypothèses vraisemblables, on traite par la M.M.C
le reste du corps et les échanges d’énergie entre celui-ci et la petite zone, et on essaie de
mesurer les propriétés de ténacité par rupture d’éprouvettes fissurées judicieusement choisies.

2.2. Théorie de Griffith


Griffith (1921) suppose que la rupture d’un matériau fragile tel que le verre, est dû à la
présence de fissures qui sont préexistantes. Ces dernières sont formées sous l’effet de
l’application de la charge.
La rupture peut ainsi se produire lorsqu’au moins l’une des fissures se propage, Griffith a
abordé le problème d’un point de vue énergétique et a proposé ainsi une théorie sur la rupture
basée sur la consommation d’énergie lors du processus de propagation de la fissure.
Pour une fissure elliptique de longueur a sur une plaque d’épaisseur mince, et chargée de telle
façon que dans les zones éloignées de la fissure, le champs de contraintes  est uniforme et
normal au plan de la fissure, on a les relation suivantes :
dV


d   2 a2


2 a
(2.1)
dA da 2E E

22
Chapitre II Concept du facteur d’intensité des contraintes
et interaction multiple de fissures

dW d
 2  a   2 E (2.2)
dA da

Griffith suppose que la fissure peut s’étendre rapidement, le matériau peut casser quant le taux
de restitution d’énergie est au moins égale a l’énergie est au moins égal a l’énergie de surface
libérée au cours de la formation de nouvelles aires de fissures, en d’autre termes :

dV dW
 (2.3)
dA dA
D’où
2E
 (2.4)
a

2.3. Modification de la Théorie de Griffith par Irwin et Arowan


La théorie de Griffith a été au début applicable aux matériaux dont le comportement est
fragile ou quasi-fragile. Irwin propose de remplacer, dans la formule précédente (2.4) le terme
de l’énergie de surface par le travail total, où l’énergie absorbée dans le processus de rupture
afin de pouvoir l’appliquer aux matériaux plastiques. Irwin a montré qu’au niveau du fond de
déformation, l’intensité des contraintes au voisinage du front de la fissure est très grande.
Dans le cas d’un point p proche d’une fissure située sur une surface infinie d’un matériau
linéaire et isotrope, la contrainte de rupture est donnée par la relation suivante :

EG   
y  cos 1  sin sin  (2.5)
2  2 2 2

L’auteur considère pour qu’il y est instabilité lorsque le taux de restitution d’énergie (dV/dA)
atteint une valeur critique  y critique

2.4. Modes de ruptures


Dans la théorie, les fissures sont planes et se propagent dans leurs plan. Il est ainsi possible de
montrer que l'état général de propagation se limite à la superposition de trois modes définis
comme suit ;

23
Chapitre II Concept du facteur d’intensité des contraintes
et interaction multiple de fissures

- Mode I (mode par ouverture)


Les surfaces de la fissure se déplacent dans des directions opposées et perpendiculairement au
plan de fissure comme schématisé dans la Figure (2.2.a). Le mode I est souvent le plus
critique et les études théoriques sont ainsi souvent limitées à ce mode de propagation.
- Mode II (glissement de translation)
Les surfaces de la fissure se déplacent dans le même plan et dans une direction
perpendiculaire au front de fissure comme schématisé dans la Figure 2.2.b)
- Mode III (glissement de rotation)
Les surfaces de la fissure se déplacent dans le même plan et dans une direction parallèle au
front de la fissure comme schématisé dans la Figure (2.2.c)

a) Mode I (Ouverture perpendiculaire au chargement).

b) Mode II (Glissement dans le plan)

c) Mode III (Glissement anti plan)

Figure 2.2. Modes de Rupture a) Mode I, b) Mode II , c) Mode III.

24
Chapitre II Concept du facteur d’intensité des contraintes
et interaction multiple de fissures

2.5. Etude de la zone fissurée


C’est la zone dans laquelle les champs mécaniques sont continus et possèdent une certaine
structure autonome. Cette zone est petite vis-à–vis du solide mais grande par rapport aux
cristaux. La zone perturbée est constituée principalement de fissures et elle est souvent
appelée ‘zone de processus de rupture’ ou parfois ‘zone d’endommagement’. Dans le cas où
cette dernière est négligée alors le solide est considéré comme étant linéairement élastique,
par conséquent; la structure du solide est caractérisée par un champ de contraintes singuliers
représentés par le terme r 1/ 2 .
2.5.1. Analyse des champs de contraintes

Dans cette section, on étudie les propriétés des champs de contraintes au voisinage du front
d’une fissure telles qu’elles ont été établis par les chercheurs Westergaad (1939) et Williams
(1957) utilisant des approches différentes.
2.5.1.1. Approche de Westergaad

En 1939 Westergaad publie une méthode de solution aux problèmes d’élasticité plane
comportant des singularités, valable sous certaines conditions de symétrie, de géométrie et du
chargement et applicable à des problèmes de fissures. Pour ces types de problèmes comme
montré sur la Figure 2.3, la fonction d’Airy est déterminée par une fonction analytique Z(z) et
une constante.
La fonction d’Airy peut s’exprimer sous la forme plus simplifiée comme suit :

A 2
U x, y   Re Z  y Im Z 
2
x  y2  (2.6)
 
avec : A  , où  contrainte de traction selon y et   selon x.
2

Les champs de contraintes sont formulés comme suit ;

 2U
 xx   Re Z  y Im Z   A
x 2
 2U
 yy  2  Re Z  y Im Z   A (2.7)
x
 2U
 xy    y Re Z 
x y

25
Chapitre II Concept du facteur d’intensité des contraintes
et interaction multiple de fissures

Westergaad a introduit la fonction suivante qui répond aux lois de l’élasticité et aux conditions
aux limites;


Z z   (2.8)
a2
1 2
z

En substituant cette fonction(2.8) dans les équations précédentes (2.7), les champs de contraintes
deviennent comme suit ;

a   3 
 xx  cos 1  sin sin 
2r 2 2 2 

a   3 
 yy  cos 1  sin sin  (2.9)
2r 2 2 2 

a   3
 xy  cos sin cos
2r 2 2 2

 yy

y  xy
 xx
r

Figure 2.3. Distribution des champs de contraintes au voisinage de la fissure en coordonnées


Cartésiennes.

2.5.1.2. Approche de Williams

En utilisant la méthode de séparation des variables (Figure 2.4), Williams (1957) proposa la
solution suivante:
 r ,   r  1 F  ,   (2.10)

Où F  ,    e w   et w  une fonction à déterminer.

26
Chapitre II Concept du facteur d’intensité des contraintes
et interaction multiple de fissures

Soit l’équation bi-harmonique donnée sous la forme suivante :

  2 1  1  2    2 1  1  2 
 
 2  2   2 
 r r  r
 2
r 

2   2
 r

r r
 2
r 

2 
(2.11)
  

En substituant l’équation (2.10) dans l’équation (2.11) on obtient :

 4 F  ,    2 F  ,  
x 4
 2 2

 1 
x 2
2

 2  1 F  ,    0 (2.12)

Les champs de contraintes correspondants à ce type de problème sont donnés en coordonnés


polaires sous la forme suivante :
 1  1  2 
 rr    2 2 
 r r r   

 2
   (2.13)
r 2
   1  
 r   
r  r  

Et substituant l’équation (2.10) dans les équations (2.13) on trouve les champs de contraintes ;

bn    a  5  3 3 
 rr  cos 1  sin 2   n  sin  sin 
r 2 2 r  4 2 4 2 

bn    a   3  3 3 
   cos 1  sin 2   n  sin  sin  (2.14)
r 2 2 r 4 2 4 2 

bn   a 1  1 3  
 r  sin  cos 2  n  cos  cos  
r 2 2 r 4 2 4 2 

27
Chapitre II Concept du facteur d’intensité des contraintes
et interaction multiple de fissures

u
ur
 r
   rr

Figure 2.4. Champs des contraintes au voisinage de la fissure en coordonnées polaires.

2.5.2. Analyse des facteurs d’intensités de contraintes

2.5.2.1. Introduction

Les champs de contraintes formulés précédemment n’ont d’intérêt que s’ils sont caractérisés par
des facteurs d’intensité de contraintes. Ces derniers sont considérés comme des paramètres
essentiels pour l’étude de la résistance à la rupture des matériaux et surtout à comprendre le
phénomène d’empilement des fissures engendrant des effets d’amplification et de réduction des
contraintes au voisinage du font de fissure (Anderson et al. 1987, Gao et al. 1989, Erdogan.
1963, Gong et Horii. 1989, Chudnovsky.1984). Le facteur d'intensité de contraintes K est
considéré comme étant le pivot de la mécanique de rupture. Il ne devrait pas être confondu avec
le facteur de concentration de contraintes.
Une fissure idéale est mathématiquement une coupure du plan. Cette définition conduit à une
acuité infinie et une singularité de contraintes. Pour un rayon d’entaille fini, la contrainte
maximale a une valeur finie.
Irwin (1964) a utilisé le fait que le produit d’une des composantes du tenseur des contraintes
de la distribution singulière par la racine carrée de la distance au fond de fissure est une
constante et s’écrit comme suit;

 i j r  Constante (2.15)

Similairement en mécanique probabiliste des ruptures, le produit de la contrainte de Weibull


par le volume élémentaire élevé à la puissance l/mw est aussi une constante et s’écrit comme
suit;

28
Chapitre II Concept du facteur d’intensité des contraintes
et interaction multiple de fissures

 w  mw V0 
= Constante (2.16)
où,  w est la constante de Weibull, mw est le module de Weibull et V0 correspond au volume

élémentaire.
Il est à noter que les approches semi-locales sont largement utilisées en mécanique linéaire de
la rupture.

2.5.2.2. Concept de facteur d’intensité de contrainte en présence d’une fissure

Irwin proposa de décrire la distribution des contraintes admissibles au voisinage du front


d’une fissure par la relation;

 
 i j  K1 / 2r f i j  , i, j  1, 2 (2.17)

Le facteur d’intensité de contraintes KI mis en évidence par la mécanique de la rupture décrit


parfaitement la distribution des contraintes au voisinage de l’extrémité d’une fissure sous
contrainte. Irwin montre que la seule connaissance du facteur d’intensité de contraintes
permet de décrire la distribution au voisinage du fond de fissure (Figure 2.5).


K I f i j  
i j 
2r
Fissure

Figure 2.5. Schéma d’une fissure dans le plan (Distribution des contraintes).

La distribution des contraintes à la pointe de la fissure présente une singularité de la forme


r 1/ 2 . Le facteur d’intensité de contraintes est défini en fonction de la distribution des
contraintes  yy par la relation;


K I  lim  yy 2  r
r 0
 (2.18)

Si l’on reporte dans un diagramme bi-logarithmique la contrainte d’ouverture de la fissure


 yy , normalisée par la contrainte nominale  N en fonction de la distance au fond de fissure r

29
Chapitre II Concept du facteur d’intensité des contraintes
et interaction multiple de fissures

normalisée par la taille du ligament B, on obtient une droite de pente α = 0.5. Le coefficient α
est égal à l’exposant du terme singulier de la distribution des contraintes (Figure (2.6)).

log  yy /  N  10

Fissure

10-4 10-2 1 log  r / B 

Figure 2.6. Diagramme bi-logarithmique de la distribution des contraintes au fond


Figure 3.2: d’une fissure.

Williams (1957) exprima la singularité des contraintes à la pointe d’une entaille infiniment
aigue sur une plaque de longueur infinie, sous la forme d’une série de fonctions complexes en
utilisant la fonction d’Airy.
La Figure 2.7 représente la zone prés de la pointe de l’entaille, possédant un angle d’ouverture
définie par;

r , 0  r  ,         avec     / 4 (2.19)

Le facteur d’intensité de contraintes pour une entaille aigue K    0,  s’accorde avec la
définition d’Irwin pour l’analyse des fissures.
 
K I  2  lim   r ,  0, .r  (2.20)

Dans ce cas, la singularité des contraintes à la pointe de la fissure est de la forme r  . Par
analogie une fissure peut être représentée par une entaille possédant un angle d’ouverture
nul   180 ou   0 .

30
Chapitre II Concept du facteur d’intensité des contraintes
et interaction multiple de fissures

u
ur
 r
   rr



Figure 2.7. Schéma d’une entaille en V aiguë dans le modèle de Williams.

Gross et Mendelson (1972) déterminèrent le facteur d’intensité de contraintes pour une


plaque à entaille de bord sollicitée en mode I et II. Les facteurs d’intensité de contraintes en
mode I et II s’expriment sous la forme;



K I   0,  2
lim   r ,  0 .r  (2.21)



K II    0,  2
lim  r r ,  0.r  (2.22)

Une étude de l’influence du rayon en fond d’entaille sur la distribution des contraintes dans le
cadre de l’élasticité linéaire pour une fissure courte issue d’une entaille en V, est réalisée par
Hasebe .
A partir de la relation de Williams, Hasebeet (1978) développa un calcul théorique, et exprima
max
la distribution des contraintes en fond d’entaille en fonction de la contrainte maximale  

et du rayon d’entaille par la relation;

   ,  0  C0   ,  0.  .r  /
max 2
(2.23)

Pour des matériaux ayant un comportement linéaire élastique, la relation liant la contrainte
max
maximale   au facteur d’intensité de contrainte s’écrit comme suit;



K I   0,    
 lim C0  max  ,  0. 
 (2.24)
 2 

31
Chapitre II Concept du facteur d’intensité des contraintes
et interaction multiple de fissures

Le coefficient C0 ne dépend que de l’angle d’entaille  . Dans ce cas, la singularité des

contraintes à la pointe de la fissure est de la forme r  .


En résumé, le problème des contraintes au voisinage du fond d’entaille infiniment aiguë est
résolu par les équations d’élasticité. Les principales formulations des champs de contraintes
s’exprimant en fonction du facteur d’intensité de contraintes que l’on trouve dans la

bibliographie, sont présentées dans le tableau 2.1. Dans ce tableau, K et K représentent

successivement les fonctions d’intensité de contraintes dans le cas d’une fissure aiguë.
L’analyse élastique de la distribution des contraintes montre l’existence d’une singularité des
contraintes à la pointe du défaut.

Tableau 2.1. Expressions de la distribution des contraintes élastiques en fond d’entaille.

Auteurs Formules du Facteur d’Intensité de Contraintes Singularité

Irwin Fissure r 1/ 2


(1957)  
 i j  K / 2r f i j  

Entaille infiniment aiguë


Williams  i j  K  / C1.2r  f i j  , ,   r 
(1957)

Gross Entaille infiniment aiguë


et Mendelson r 
(1972)  
 i j  K  / 2r  . f i j  , , 

Hasebe Entaille infiniment aiguë


(1978)  i j  K  / 2r  r 

On note que;
 = 0,5 pour une fissure.
 ≤ 0,5 pour une entaille aigue.
32
Chapitre II Concept du facteur d’intensité des contraintes
et interaction multiple de fissures

2.5.2.3. Facteur d’intensité de contrainte dans le cas d’interaction multiple de fissures


La modélisation de l’interaction multiple de fissures dans une poutre en acier est l’objectif
principal de cette section.
L’idée fondamentale repose essentiellement sur la détermination du champ de contraintes
pouvant être générés lors de interactions entre les fissures d’où l’apparition des phénomènes
d’amplification et de réduction de ces champs au niveau de la tête de la fissure. Ces derniers
peuvent accélérer le processus de propagation ou de le retarder (Chabaat et Ayas. 2011). Par
conséquent, on est censé déterminer les facteurs d'intensités mis en jeu. C’est l’une des étapes
principales qui devraient aboutir à une solution technologique pouvant diagnostiquer le
problème de fissuration de certains matériaux. La méthode des éléments finis est utilisée pour
analyser les problèmes concernant les interactions multiples de fissures sous chargement
statique.

2.5.2.3.1. Modélisation numérique

2.5.2.3.1.1. Calcul du FIC par l’intégrale de contour J :

Le calcul de l’intégrale J sera utilisé pour déterminer le facteur d’intensité de contraintes dans
le cas d’interactions multiple de fissures.
Pour un corps homogène élastique qui est soumis, en l'absence de forces de volume, à un
champ de déformations bidimensionnel, Rice (1968) définit l'intégrale J par :

 u 

J   Wdy  t ds 

x 
(2.25)

Où  est une courbe entourant le fond de fissure, l'intégrale étant évaluée dans le sens
trigonométrique positif du bord inférieur vers le bord supérieur; W est la densité d'énergie de
déformation,

W  W     ij d ij
 (2.26)
0

t le vecteur traction défini suivant la normale extérieure au contour  , ti   ij ni , u est le

vecteur de déplacement et ds un élément d'arc de .

33
Chapitre II Concept du facteur d’intensité des contraintes
et interaction multiple de fissures

Figure 2.8. Contour d'évaluation de J

Rice a montré que l'intégrale J est indépendante du contour d'intégration pourvu qu'il délimite
un domaine simplement connexe. Il suppose seulement le matériau homogène élastique. On
peut donc considérer des matériaux élastiques non linéaires (pour la relation contrainte
déformation) ce qui permet une analyse approchée des milieux élasto-plastiques. Ceci sort du
domaine de notre étude.

Dans un problème plan l'intégrale J peut servir de critère de rupture car une translation de la
fissure équivaut à une extension. On montre d'ailleurs que :
J=G (2.27)

Les facteurs d'intensités de contraintes sont habituellement employés dans la mécanique de


rupture pour caractériser l'effort et les déplacements locaux à la pointe de la fissure. Ils sont
liés aux taux de restitution d'énergie (J-intégrale) à travers:

1 T 1
K K .B K (2.28)
8

Où K = KI est le facteur d'intensité de contrainte en mode 1 et B s'appelle la matrice pré-


logarithmique de facteur d'énergie. Pour le matériau homogène, et l'équation ci-dessus
simplifie :

2
K
J I (2.29)
E

34
Chapitre II Concept du facteur d’intensité des contraintes
et interaction multiple de fissures

E  E : Pour un état de contrainte plane

 
E  E 1  2 : Pour un état de déformation plane

Dans ce cas le facteur d'intensité de contrainte est calculé à partir des J-intégrale pour le
premier mode.
Selon l’approche J-intégrale, nous considérons l'arrangement suivant (Figure 2.9) pour
l'analyse du facteur d'intensité de contrainte.

1/4 Nœud de point

Fissure plane

Ensemble des
Nœuds au front de
la fissure

Figure 2.9. Maille typique focalisée pour l'évaluation de J-intégrale

2.6. Conclusion
Les outils nécessaires à l’estimation des paramètres de la mécanique de la rupture tels que
les facteurs d’intensité de contraintes, et J intégrale dans le cas d’interactions multiples de
fissures ont été exposés. Toutefois avant d’aborder une analyse dynamique d’une poutre
fissurée il est nécessaire de déterminer le FIC.
Comment conjuguer le concept du facteur d’intensité de contrainte avec la méthode des
caractéristiques pour calculer les réponses dynamiques d’une poutre fissurée ? Ce problème
fait l’objet du chapitre suivant.

35
Chapitre III Application de la méthode des caractéristiques à l’analyse
dynamique d’une poutre fissurée

Chapitre III

Application de la méthode des caractéristiques à


l’analyse dynamique d’une poutre fissurée

3.1. Introduction

Dans le chapitre précédent, nous nous sommes intéressés au concept de la mécanique de la


rupture pour déterminer les facteurs d’intensités de contraintes dans le cas d’interaction
multiple de fissures sous chargement statique. Nous avons montré tout particulièrement
l’intérêt de l’Intégrale de contour J dans la modélisation de l’interaction multiple de fissures.
Pour l'étude dynamique alors d’une poutre endommagée, on fait appel ici à «la méthode
dite des caractéristiques ». La formulation mathématique de l'équation d'équilibre dynamique
d'une barre possédant un nombre infini de degrés de liberté conduit à des équations
différentielles aux dérivées partielles (EDP), de second ordre, dont les variables
indépendantes sont (x, t). La technique des caractéristiques permet mathématiquement,
moyennant un subtil changement de repère, d’absorber une variable indépendante pour
dégrader le problème mathématique à celui d’un système d’EDO. Une solution numérique est
alors obtenue par différences finies.

Dans le présent chapitre, on se limite à l'étude des réponses dynamiques en termes de


déplacements et de vitesse d’une barre fissurée sous un chargement impulsionnel. Ce dernier
est appliqué à l’extrémité libre de la barre console possédant plusieurs fissures.

3.2. Equation du mouvement longitudinal

Considérons une barre (Figure 3.1) selon l’axe x, de longueur L, de section Ax  , de densité
linéique  , composée d’un matériau élastique linéaire de module de Young E et soumise à
une densité linéique d’effort q x, t  .Pour un milieu unidimensionnel, l'équation différentielle

du mouvement pour la vibration longitudinale est donnée par Doyle (1997).


36
Chapitre III Application de la méthode des caractéristiques à l’analyse
dynamique d’une poutre fissurée

Figure 3.1. Barre avec section variable.

Quelle que soit l’abscisse x, l’équation générale de vibration axiale de la barre est donnée
par ;
  u   2u
E . A x   A x   q  x, t   0 (3.1)
x  x  t 2

Les conditions limites, en effort ou en déplacement sont données comme suit ;

u
En x = 0, E. A x  0, t   q0, t   0 où u 0, t   0 et en x = L
x
u
E. A x  L, t   qL, t   0 où u  L, t   0
x

Pour une barre de section constante A, en vibration libre (sans effort extérieur q x, t   0 )
l’équation dynamique se ramène à l’équation des ondes sous la forme suivante ;

 2u 1  2u
 (3.2)
x 2 c 2 t 2

avec, c  E  , la célérité des ondes uniaxiales de traction-compression dans le milieu

élastique.

37
Chapitre III Application de la méthode des caractéristiques à l’analyse
dynamique d’une poutre fissurée

Le modèle physique considéré dans cette étude est une barre en porte-à-faux avec une fissure
transversale de profondeur a située à l’encastrement de la barre, comme le montre la Figure
3.2.

a
h u

Figure 3.2. Barre console avec une fissure

h u

Figure 3.3. Modèle d’une barre avec une fissure à l’encastrement

Figure 3.4. Géométrie de la section fissurée

La fissure transversale est modélisée par un ressort axial de translation avec une rigidité K x
comme montré sur les Figures (3.3) et (3.4) .La première étape consiste à déterminer la
flexibilité locale ( C ) de la région fissurée. Le théorème de Castigliano permet de calculer en
38
Chapitre III Application de la méthode des caractéristiques à l’analyse
dynamique d’une poutre fissurée

tout point de la poutre ; le déplacement additionnel ui dû à la présence de la fissure sous un


chargement F.

 a 
ui   J a da 
 (3.3)
Fi  0 

a
1 u 2  
C  i  2  J a da 
 (3.4)
K x Fi Fi  0 

J a  , est le taux de restitution de l’énergie relie, dans le cadre de l’élasticité linéaire au


facteur d‘intensité de contrainte K par la formule d’Irwin (1957). Rizos et al. (1990) ont
calculé la constante de ressort K x au voisinage de la barre fissurée avec une section de

hauteur h et de largeur b, la rigidité du ressort peut être exprimée par:

EA
Kx  (3.5)
5.34hf a h 
avec ;

f a h   1.8624a h   3.95a h   16.375a h   37.226a h 


2 3 4 5
(3.6)
6 7 8 9 10
 78.81a h   126.9a h   172a h   143.97a h   66.56a h 

Le modèle physique est donc gouverné par une équation différentielle partielle du second
ordre. Dans ce cas, la solution sous d'excitation arbitraire avec des conditions aux limites
n'est pas disponible. Un traitement numérique est alors nécessaire et parmi les techniques
classiques telles que les différences finies ou les éléments finis; la méthode des
caractéristiques (MDC) est un outil puissant pour résoudre de telles équations hyperboliques
et problèmes d'ondes.

Une nouvelle approche numérique pour l'étude d'une barre multi-fissurée en porte-à-faux sous
l'effet des forces d'impulsion longitudinales est envisagée. Un modèle physique est représenté
et le problème d’onde est traité numériquement en utilisant la méthode des caractéristiques.
Dans ce travail, l'équation du mouvement longitudinale (équation d'onde) de second ordre est

39
Chapitre III Application de la méthode des caractéristiques à l’analyse
dynamique d’une poutre fissurée

décomposée en deux équations équivalentes du premier ordre. Cela permet un traitement


numérique plus simple et plus puissant par la MDC. Cette approche est testée pour différents
signaux d'excitation qui sont appliqués à l'extrémité libre de la barre fissurée. L’objectif est
alors de caractériser l’endommagement et d'étudier l'influence de la taille et la position de la
fissure sur la réponse dynamique ainsi que l’influence de l’interaction multiple de fissures sur
la propagation d’onde de contrainte dans une barre en porte-à-faux.

3.3. Méthode des caractéristiques

Utilisée pour la première fois par Monge en 1789 comme technique graphique d'une
géométrie descriptive, la MDC fut régénéré par Massau (1900) pour l'analyse des ondes dans
les canaux hydrauliques à surface libre. Elle est devenu une technique puissante pour le calcul
numérique de la propagation des ondes en hydraulique (Craya, 1946, Bergeron, 1950, Abbott,
1966) et la dynamique des gaz (Zugrow et Hoffman, 1976, Oswatitsch, 1956). Malgré son
succès dans le domaine de la mécanique des fluides, la MDC a reçu peu d'attention en génie
civil, à l'exception de quelques applications dans la dynamique des sols (Papadakis, 1973).
Selon un certain nombre de chercheurs, cette méthode n'a jamais été utilisée dans l'étude des
structures endommagées sous des chargements dynamiques. Dans ce travail de recherche, la
méthode des caractéristiques est utilisée pour résoudre l'équation différentielle du mouvement
d’une barre fissuré (Eq.3.2) sous différentes forces d'excitation. La réponse dynamique telle
que la vitesse ; la contrainte sont obtenues en utilisant les conditions aux limites et le concept
de la mécanique de la rupture.
Depuis sa mise en œuvre dans les années 1960, la méthode des caractéristiques a fait preuve
de sa puissance et sa supériorité comparée à d’autres méthodes, ce qui lui a permit d’être la
méthode la plus populaire et universelle dans le calcul numérique des problèmes d’ondes.

3.3.1. Théorie des caractéristiques

La méthode des caractéristiques consiste à transformer un système d’équations aux dérivées


partielles en un autre système d’équations aux dérivées ordinaires. Ainsi, l’équation de
comportement et l’équation dynamique formant un système d’équations aux dérivées
partielles de type hyperbolique, est converti en quatre équations aux dérivées totales. Ces

40
Chapitre III Application de la méthode des caractéristiques à l’analyse
dynamique d’une poutre fissurée

dernières équations peuvent être alors résolues numériquement par un schéma aux différences
finies. La solution alors du problème est obtenue à l’aide de l’outil informatique.

3.3.1. 1. Avantages de la méthode des caractéristiques

La méthode des caractéristiques présente beaucoup d’avantages comparés à toute autre


méthode, parmi ceux-ci, citons (De Almeida et Koelle,1992. Wylie et Streeter, 1978)
- simulation correcte d’ondes à front raide
- facilité de programmation des conditions aux limites (une fissure ou plusieurs
fissures, encastrement...etc.) ;
- analyse facile des systèmes très complexes (matériaux différents, poutres non
prismatiques, poutres avec discontinuités) ;
- stabilité numérique fermement satisfaite ;
- offre la possibilité de calcul des solutions modales (problèmes a valeurs propres) et
de phénomènes de résonance ;

3.3.1.2 Solution pour une équation aux dérivées partielles unique

Considérons l’équation différentielle hyperbolique du premier ordre suivante

  x , t   x, t 
a b c (3.7)
x t

Où x et t sont les variables indépendantes ;  étant la variables dépendante, qui peut être par
exemple dans notre cas une force ou une vitesse ; a , b et c sont des constantes ou des
 
fonctions de x , t et  , mais indépendante de ou . La solution de cette équation
x t
différentielle étant représentée par une surface dite intégrale sur la figure (3.5). La variation
de la valeur de  entre deux points de cette surface, P et Q , est supposée être d . Ici, la
dérivée matérielle d peut s’écrire en fonction des variations de  dans l’espace et dans le
temps comme suit :
 
d  dx  dt (3.8)
x t
Les équations (3.5) et (3.6) peuvent alors être exprimées sous la forme matricielle suivante :

41
Chapitre III Application de la méthode des caractéristiques à l’analyse
dynamique d’une poutre fissurée

  
 a b   x   c 
      (3.9)
dx dt     d 
 t 

x
  d

Q d

P

Figure 3.5. Surface intégrale (solution) de l’équation différentielle

où ;
  
  c
D  x     (3.10)
  d 
 t 
Avec :
ab
D    (3.11)
dx dt 

Pour obtenir l’équation caractéristique du système, on développera le déterminant de la


matrice D qui doit être nul dans ce cas:

ab
D   0 (3.12)
dx dt 

42
Chapitre III Application de la méthode des caractéristiques à l’analyse
dynamique d’une poutre fissurée

La caractéristique est ainsi définie comme la courbe le long de laquelle le déterminant de la


matrice D est égal à zéro. Par conséquent, la direction de la caractéristique peut être
retrouvée à partir de cette particularité comme suit :

a dt  b dx  0 (3.13)
où ;
a dt  b dx (3.14)

dx

P
dt

t
Figure 3.6. Pente de la ligne caractéristique.

La pente de la caractéristique comme montrée sur la figure (3.6) est définie alors par :

dx a
 (3.15)
dt b

Quand l’équation (3.12) est vérifiée, la règle de Cramer implique qu’une solution de
l’équation (3.10) ne peut être obtenue que si les déterminants des matrices formées en
substituant le vecteur solution dans la première ou seconde colonne de la matrice D sont
égaux à zéro, donc :
c b
det . 0 (3.16)
d dt

De ce fait :
c dt  b d (3.17)

43
Chapitre III Application de la méthode des caractéristiques à l’analyse
dynamique d’une poutre fissurée

et
a c
det . 0 (3.18)
dx d

a d  c dx (3.19)
Les équations (3.17) et (3.19) donnent ;
d c
 (3.20)
dt b
d c
 (3.21)
dx a
On peut ainsi constater que l’équation aux dérivées partielles de type hyperbolique (3.2), est
alors remplacée par les équations aux dérivées ordinaires (3.15), (3.20) et (3.21). La méthode
des caractéristiques implique alors la détermination de la ligne caractéristique x  x (t ) par
intégration de l’équation (3.13), et par suite la solution de l’équation (3.18) ou (3.19) peut
alors être retrouvée par intégration sur la ligne caractéristique x  x (t ) .

3.3.1. 3. Solution pour un système d’équations du premier ordre

Considérons le système d’équations aux dérivées partielles hyperboliques suivant :

   
a1  b1  c1  d1  f1 (3.22)
x y x y

   
a2  b2  c2  d2  f2 (3.23)
x y x y

avec ai , bi , ci , d i et f i ( i  1,2 ) sont des constantes ou des fonctions de x , y ,  ou  ,

   
mais non pas de , , ou . Sachant par ailleurs que les dérivées matérielles de
x y x y

 et  s’écrivent :
 
d  dx  dy (3.24)
x y

 
d  dx  dy (3.25)
x y

On pourra alors exprimer les équations (3.22), (3.23), (3.24) et (3.25) sous la forme
matricielle suivante :

44
Chapitre III Application de la méthode des caractéristiques à l’analyse
dynamique d’une poutre fissurée

  
 x 
 a1 b1 c1 d1      f1 
a b c d     
 2 2 2 2   y   f2 
    (3.26)
dx dy 0 0      d 
  x
 0 0 dx dy     d 
 
 y 
 

La direction des lignes caractéristiques peut être obtenue en écrivant que le déterminant de la
matrice des coefficients est nul, soit :
 a1 b1 c1 d1 
a b c d 
det  2 2 2 2
0 (3.27)
 dx dy 0 0 
 
 0 0 dx dy 

En développant ce déterminant, on obtient :


2
 dy   dy 
  a1c2  a2 c1    b1c2  c1b2  a1d 2  a2 d1   b1d 2  d1b2   0 (3.28)
dx
   dx 
dy
On est alors en présence d’une équation de second degré avec pour inconnu et dont la
dx
solution dépend du discriminant  . On peut alors avoir pour cette équation dite des
caractéristiques des racines réelles et/ou complexes.
- Si la solution admet une seule racine réelle, le système d’équations différentielles
est dit parabolique ;
- Si par contre elle admet deux racines réelles, on est dans le cas d’un système de
type hyperbolique ;
- Enfin, si le discriminant est inférieur à zéro, l’équation caractéristique admet des
racines complexes, et le système est dit de type elliptique.

Pour le cas des équations hyperboliques, comme celles décrivant la propagation des ondes
 dx 
élastiques, les deux racines réelles de l’équation des caractéristiques sont alors notées  
 dy 

 dx 
et   . Les courbes le long desquelles la pente est égale à ces deux racines sont les
 dy  

45
Chapitre III Application de la méthode des caractéristiques à l’analyse
dynamique d’une poutre fissurée

caractéristiques  et  du système. Par conséquent, on aura deux familles de lignes


caractéristiques dans le plan ( x, y ) du problème comme montré sur la figure (3.7).

y
Caractéristique 


Caractéristique 


x

Figure 3.7. Famille des lignes caractéristiques

Comme dans le cas précédent, si le déterminant de la matrice des coefficients est nul, il faut
satisfaire la condition de compatibilité pour assurer la solution du système d’équations aux
dérivées partielles étudié. Cette condition de compatibilité se vérifie si, en substituant le
second membre du système matriciel (3.26), qui est le vecteur solution, avec une des colonnes
de la matrice des coefficients, le déterminant de cette matrice résultante serait nul. En
substituant par exemple la quatrième colonne par le second membre du système (3.24), on
écrira alors la condition de nullité du déterminant suivante ;

 a1 b1 c1 f1 
a b c f 2 
det . 2 2 2
0 (3.29)
dx dy 0 d 
 
 0 0 dx d 

Après le développement du det (3.29), on obtient :


 dy 
d a1b2  a2 b1   d a1c2  a2 c1   b1c2  b2 c1 
 dx 

46
Chapitre III Application de la méthode des caractéristiques à l’analyse
dynamique d’une poutre fissurée

 dy
 b2 f1  b1 f 2    f 2 a1  f1a2   0 (3.30)
 dx 

dy dy dy
Quand et sont substituées, un par un, pour dans l’équation caractéristique
dx  dx  dx

(3.30), on obtient deux équations aux dérivées ordinaires, pour ainsi déterminer les variables
dépendantes  et  le long des lignes caractéristiques  et  . Ainsi, le système
d’équations aux dérivées partielles hyperbolique qui a été converti en dérivées ordinaires, peut
alors s’intégrer par les méthodes appropriées.

3.3.1. 4. Solution pour une équation aux dérivées partielles de second ordre

Soit l’équation différentielle du second ordre suivante :

 2  2  2
a  b  c  f (3.31)
x 2 xy y 2

 
où ; a , b , c et f sont des constantes ou fonctions de x , y , ou . Les différentielles
x y

     
d   et d   peuvent s’écrire sous la forme :
 x   y 

            2  2
d     dx   dy  2 dx  dy (3.32)
 x  x  x  y  x  x yx

            2  2
d     dx   dy  2 dy  dx (3.33)
 y  x  y  y  y  y xy

Sous la forme matricielle, on peut écrire les équations (3.31), (3.32) et (3.33) comme suit ;
  2   
 2   
 a b c   x2   f 
dx dy 0        d    (3.34)
   xy    x 
 0 dx dy   2   
       
 2  d  y 
 y    
Comme a été signalé précédemment, on posera que le déterminant de la matrice des
coefficients du système (3.34) est nul ;

47
Chapitre III Application de la méthode des caractéristiques à l’analyse
dynamique d’une poutre fissurée

a b c
det .dx dy 0   ady   bdxdy   cdx   0
2 2
(3.35)
 0 dx dy 

Ceci nous amène à la relation ;


2
 dy   dy 
a   b   c  0 (3.36)
 dx   dx 
ou ;

dy b  b 2  4ac
 (3.37)
dx 2a

Dans l’équation (3.37), suivant le signe du discriminant b 2  4ac , l’équation (3.31) sera
elliptique, parabolique ou hyperbolique si ce dernier est respectivement négatif, nul ou positif.
dy dy
Pour le cas de l’équation hyperbolique, l’équation (3.38) donnera les pentes et des
dx  dx 

droites caractéristiques, dénotées courbe  et courbe  . En substituant le second membre du


système (3.34) dans la troisième colonne de la matrice des coefficients et en écrivant que le
déterminant de la matrice résultante est égal à zéro, on trouvera :

 
 
a b f 
  
   dy         (3.38)
det . dx dy d    b  a d    ad    f dx   0
 x   dx    y   x 

0   
 dx d   
  y 

Sachant que :
 
d  dx  dy (3.39)
x y

dy
L’équation aux dérivées ordinaires résultant de la substitution de , donnée par l’équation
dx 

dy
(3.37), pour dans les équations (3.38) et (3.39), sera résolue comme un système de deux
dx
équations aux dérivées ordinaires pour trouver la solution le long de la ligne caractéristique  .

48
Chapitre III Application de la méthode des caractéristiques à l’analyse
dynamique d’une poutre fissurée

dy
De manière similaire, l’équation obtenue en substituant la valeur de obtenue à partir de
dx 

dy
l’équation (3.37) pour dans les équations (3.38) et (3.39), sera intégrée de la sorte pour
dx
avoir la solution le long de la caractéristique  .

C’est ainsi, par sa facilité et sa puissance, la méthode des caractéristiques a réussie à couvrir
un grand champ d’applications dans les diverses branches de la mécanique où s’exerce l’art
de l’Ingénieur, et ceci en résolvant les problèmes relevant des phénomènes de transport
comme la propagation des ondes dans les corps élastiques, dynamique des sols et autres
problèmes en théorie de plasticité et la mécanique des matériaux granulaires.

3.3.2. Application de la théorie des caractéristiques aux équations du mouvement

3.3.2.1 Approche matricielle générale

L’approche matricielle de la théorie des caractéristiques exposée ci-dessous s’applique sans


encombre aux équations du mouvement. La méthode des caractéristiques s’applique
directement à partir de la formulation non conservative des équations du mouvement. Cette
dernière quant à elle s’obtient aisément, soit par la considération directe de la conservation de
l’énergie (système 3.26), soit à partir de la conservation de la quantité de mouvement (forme
divergente 3.28 et 3.29) après passage par le calcul du Jacobien de la matrice des flux
(Guinot, 2012).

Au moyen de manipulations mathématiques, l'équation du mouvement (3.2) peut être


fractionné en un ensemble de deux EDP de premier ordre comme suit;

V g F
 0 (3.40)
x  Ac 2 t

V g F
 0 (3.41)
t  A x

Ces équations peuvent être écrites sous une forme de vecteur compact (une forme non
divergente) en termes de variables primitives comme suit;

49
Chapitre III Application de la méthode des caractéristiques à l’analyse
dynamique d’une poutre fissurée

U U
B 0 (3.42)
t x

où;

F 
U  (3.43)
V 

Le vecteur U est appelé le vecteur variable, et B est la matrice jacobienne d'une certaine
matrice de flux FU qui sont donnée respectivement par;

  A c² 
 0 g 
B  (3.45)
 g 0 
 A 

 A c ²  A c² 
 g V g
V
FU     (3.46)
 gF gF 
  A  A 

La méthode des caractéristiques est considérée comme un processus de filtrage de la


propagation des ondes. Ce processus est atteint en transformant les équations différentielles
en un nouveau système de coordonnées, appelé coordonnées naturelles qui suit les lignes de
propagation des ondes dans le plan ( x, t ) . Dans un nouveau système de coordonnées, la
matrice est utilisée pour considérer l'indétermination de la dérivée à travers les
caractéristiques (Amara et al. 2016). Pour compléter le système d'équations définissant les
directions caractéristiques, nous introduisons les équations de variation totale qui sont
conditionnées par

Les équations du mouvement pour former la surface de la solution :

F F
dF  dt  dx  0 (3.47)
t x
V V
dV  dt  dx  0 (3.48)
t x

Sous la forme de matrice, on obtient ;

50
Chapitre III Application de la méthode des caractéristiques à l’analyse
dynamique d’une poutre fissurée

 F 
  A c2   t 
1 0 0   F   0 
 g    0 
0 g  x    
1 0  (3.49)
 A   V   dF 
 dt dx 0 0   t   
   V  dV 
 0 0 dt dx   
 x 

Les dérivées deviennent indéterminées lorsque le système d'équations (3.49) n'admet pas de
solutions autres que le cas indéterminé (0/0). Il découle des règles des déterminants en algèbre
linéaire que non seulement le déterminant de la matrice des coefficients de gauche doit être
nul, mais aussi lorsque tout vecteur de la colonne de cette matrice est remplacé par les
vecteurs de colonne de droite du système, le déterminant de la matrice résultant sera
F  V F  V
également nul. Ainsi, les dérivées ( , , , ) deviennent indéterminées quand :
x  x t  t

  A c2 
1 0 0 
 g 
g (3.50)
det  0 1 0 0
 A 
 dt dx 0 0 
 
 0 0 dt dx 

et aussi;
1 0 0 0
 g 
0  A 1 0
det  0 (3.51)
 dt dx 0 dF 
 0 0 dt dV 

Après des manipulations algébriques, l'évaluation des déterminants peut être réduite a des
Sub-déterminants simples comme suit :

  c2A 
 0  
x 
det  g 0 (3.52)
 g 0  x 
  A 

51
Chapitre III Application de la méthode des caractéristiques à l’analyse
dynamique d’une poutre fissurée

Et ainsi ;

dx
x   c (3.53)
dt

Ce résultat peut être obtenu directement en considérant les valeurs propres de la matrice B .
En répétant le processus ci-dessus pour la matrice (3.51), on obtient :

 c 2 A dF 
 
det  g dt   0 (3.54)
  dx 
dV 
 dt dt 

dx
qui conduit à  c
dt

dF  c A dV
 0 (3.55)
dt g dt

Cette équation, appelée équation de compatibilité, est valable pour l’équation caractéristique
dx dx
positive  c .Traitement similaire pour une caractéristique négative  c , l’équation
dt dt
de compatibilité est valide le long de cette caractéristique. Donc :

dF  c A dV
 0 (3.56)
dt g dt

3.3.2.2 Approche par multiplicateur de Lagrange

Reprenons les équations différentielles gouvernant la propagation des ondes élastiques dans
une poutre, obtenues précédemment (équation (3.40) et (3.41)) :

V g F
L1   0 (3.57)
t  A x

F  Ac 2 V
L2   0 (3.58)
t g x

Pour que ce système d’équations définisse de manière unique la solution, il faut et il suffit
que les deux équations (3.57) et (3.58) soient linéairement indépendantes, donc la

52
Chapitre III Application de la méthode des caractéristiques à l’analyse
dynamique d’une poutre fissurée

combinaison linéaire de ces équations doit être nulle. On écrit alors (Wylie et Streeter, 1978 ;
Amara et al. 2016) :

L1  .L2  0 (3.59)

Avec  , un multiplicateur inconnu qui permettra de déterminer les deux racines réelles
correspondant aux pentes des droites caractéristiques du système différentiel.

d’où ;
 V g F   F  Ac 2 V 
    
 t  A x 

 t  g x   0 (3.60)
   
Ce qui implique :

 F g F    Ac 2 . V V 
.      0 (3.61)
 t  A x   g x t 

On associe à cette équation le système des dérivées totales suivant :

dF F dx F
  (3.62)
dt x dt t
dV V dx V
  (3.63)
dt x dt t

Ce système définit également la solution de manière unique, donc ces équations sont
linéairement indépendantes:

dF dV
  0 (3.64)
dt dt
Soit :
 F dx F   V dx V  (3.65)
    0
 t dt x   x dt t 

En examinant les termes des équations (3.60) et (3.65), on peut noter que :

53
Chapitre III Application de la méthode des caractéristiques à l’analyse
dynamique d’une poutre fissurée

dx g  Ac 2
  (3.66)
dt  A g

La solution de l’équation (3.64) donne deux racines réelles distinctes, soit :

g
 (3.67)
 Ac

En substituant la valeur de  dans l’équation (3.66), la manière particulière dont x et t sont


liés est :
dx
 c (3.68)
dt
Ceci montre le changement de position de l’onde liée au changement du temps par la vitesse
de propagation des ondes " c ".

La substitution des valeurs de  dans l’équation (3.64) conduit à deux paires d’équations,
lesquelles sont regroupées et notées, équations C  et C  :

g dF dV
 0 (3.69)
 Ac dt dt
C
dx
 c (3.70)
dt

g dF dV
  0 (3.71)
 Ac dt dt
C
dx
 c (3.72)
dt

Ainsi, les deux valeurs réelles de  ont permis de transformer les équations aux dérivées
partielles de départ à ce système d’équations aux dérivées ordinaires où la variable
indépendante est seul le temps t.

Les deux premières équations (3.69) et (3.71) du système sont dites équations de
compatibilités. Alors que les deux autres, c'est-à-dire celles donnant dx / dt sont appelées
équations des caractéristiques. Cependant, il est à noter que les équations (3.69) et (3.71) de
compatibilités ne sont valides que le long des lignes caractéristiques dx / dt  c du système,
alors que le système d’équations (3.57) et (3.58) est valable dans tout le plan ( x, t )

54
Chapitre III Application de la méthode des caractéristiques à l’analyse
dynamique d’une poutre fissurée

La solution du système d’équations sera représentée donc, dans le domaine formé par les
variables indépendantes, qui est le plan x, t , appelé encore « espace des phases ». Et puisque
la célérité des ondes " c " est généralement constante, les équations caractéristiques (3.70) et
(3.72) représentent ainsi deux droites de pente  dx / dt (Figure (3.8))

t
P
t 0  t

C C
t

t0 A B
x

x
Figure 3.8. Lignes caractéristiques dans le plan x, t

3.3.3. Interprétation physique de la méthode des caractéristiques

Avant d’aborder la solution numérique des équations différentielles obtenues, il est nécessaire
de donner le concept physique que traduit cette méthode.
Mathématiquement, les lignes caractéristiques partagent le plan x, t en deux régions sur
lequel les solutions sont recherchées. Mais du point de vue physique, les droites
caractéristiques correspondent aux tracés le long desquels les perturbations se propagent
(Abbott, 1966 et Chaudhry, 2014). Par exemple, une perturbation crée au point A (Figure
(3.8)) au temps t 0 atteindrait le point P après un temps t  x / c.

Prenons l’exemple d’une poutre console comme montrée sur la figure (3.9 a).
Les équations (3.69) et (3.70) doivent être résolues le long des droites caractéristiques en
tenant compte des conditions aux limites en x  0 et x  L . Dans le cas considéré, la vitesse
et le déplacement à l’encastrement sont nuls, donc u ( 0, t )  0 . L’extrémité libre est soumise à
une force d’excitation en fonction du temps, d’où F ( L, t )  F (t ) . En admettant une force nulle
constante avant l’apparition de l’excitation (fonction de type échelon de Heaviside) la

55
Chapitre III Application de la méthode des caractéristiques à l’analyse
dynamique d’une poutre fissurée

condition initiale s’exprime par F ( x, t  0)  0 . Cette impulsion fait croitre la force à l’endroit
x  L instantanément à F ( L, t  0)  F t  , associé à une excitation dynamique quelconque
sur l’extrémité de la barre console. Par conséquent, une onde de compression se propage le
long de la caractéristique BC du diagramme  x, t  (Figure (3.9.b)).

a)
F(t)
h

b)

C Région II

Région I
A B
Conditions initiales
x0 xL

Figure 3.9. (a) Schéma d’une poutre console (b) diagramme ( x, t )

Il semble évident que la région " I " de cette figure ne dépend que des conditions initiales vu
que la condition limite à l’encastrement n’a pas changée. Dans la région " II " par contre le
déplacement dépend de la condition limite imposée à l’encastrement. Si maintenant une
excitation est imposée simultanément aux points A et B , le domaine influencé par la
condition initiale sera confiné au triangle ACB (Figure (3.10)).

56
Chapitre III Application de la méthode des caractéristiques à l’analyse
dynamique d’une poutre fissurée

Région dominée par la


t condition initiale

A B

x0 xL
Conditions initiales

Figure 3.10. Domaine d’influence des conditions initiales d’un système excité en A et B

La ligne caractéristique AC sépare les régions influencées par la condition limite (Extrémité
Encastrée) et celle initiale ; alors que la ligne caractéristique BC sépare les régions
influencées par la condition limite (Extrémité libre) et la condition initiale. Ainsi les droites
caractéristiques dans le plan x, t représentent les chemins parcourus par les perturbations
imposées dans divers endroits du système considéré.

3.3.4. Intégration numérique du système différentiel

La transformation faite sur les équations aux dérivées partielles de départ n’a suggéré aucune
approximation mathématique. Ainsi, chaque solution du système caractéristique sera la
solution du système d’équations original (3.57) et (3.58). Pour effectuer l’intégration des
équations de compatibilité, on discrétise la barre en un certain nombre N de tronçons égaux
(Figure (3.11)). Les points de calcul engendrés par cette discrétisation seront suffisamment
proches pour pouvoir écrire la différence finie (Wylie et Streeter, 1978)

dF ( x, t )  F( N 1)  F( N ) (3.73)

avec F une fonction telle que la vitesse V ou la force F aux points de discrétisation.

Le pas de temps de calcul est déterminé par l’équation caractéristique, t  x / c , ce qui


satisfait l’équation (3.70) de pente positif caractérisée par la droite AP (Figure (3.11)).

57
Chapitre III Application de la méthode des caractéristiques à l’analyse
dynamique d’une poutre fissurée

Si les variables dépendantes V et F sont connues au point A , alors l’équation (3.69), laquelle
est valide le long de la caractéristique C  , peut alors être intégrée entre les limites A et P et
écrite de ce fait en terme des variables d’inconnues V et F au point P . D’autre part,
l’équation de compatibilité (3.71) peut être intégrée aussi le long de la droite BP , sur laquelle
elle est valide. Avec une condition initiale au point B connue, cela conduit à la seconde
équation nécessaire à la détermination des variables inconnues V et F au point P (Figure
(3.11)).

3t

2 t

P
t 
 C
C
A B
t0 x
1 i 1 i i 1 N 1
x

Figure (3.11) : Intégration numérique des équations sur le plan x, t

En multipliant l’équation (3.69) par Ac.dt / g , et en introduisant la section de la barre pour


écrire l’équation en fonction du force au lieu de la vitesse, cette dernière peut s’écrire alors :

 Ac
dF  dV  0 (3.74)
g

On peut donc intégrer l’équation (3.74) le long de la caractéristique C  entre l’instant t 0  0

où les variables F et V sont connues le long de la poutre, et l’instant t 0  t :

P P
c A
 (3.75)
g A
dF  dV
A

58
Chapitre III Application de la méthode des caractéristiques à l’analyse
dynamique d’une poutre fissurée

P P
c A (3.76)

B
dF 
g B
dV

La variation de la vitesse V en fonction de x sous la dernière intégrale est inconnue a priori,


une approximation de première ordre est alors admise pour son évaluation. On supposera
donc que la vitesse V est constante pendant ce laps de temps t et est égale à V A . Cette
approximation est satisfaisante pour la majorité des problèmes d’ondes planes dans les corps
élastiques, excepté les cas où des termes dissipatifs sont dominants (Wylie et Streeter, 1978).

L’intégration des l’équation (3.75), avec un traitement similaire fait le long de la


caractéristique C  entre les points B et P , donnent :
c A
FP  FA  VP  VA   0 (3.77)
g

c A
FP  FB  VP  VB   0 (3.78)
g

Ces deux équations de compatibilité sont les relations algébriques de base décrivant la
propagation des ondes de force et de vitesse dans une poutre fissurée. En écrivant la solution
pour FP , ces dernières équations s’écrivent alors ;

C  : FP  FA  BVP  V A  (3.79)
C  : FP  FA  BVP  VB  (3.80)
Avec ;
c A
B (3.81)
g

Pour la commodité des calculs et de la programmation, les équations (3.79) et (3.80) peuvent
s’écrire sous la forme simple suivante :

C  : FPi  C P  B.VPi (3.82)


C  : FPi  C M  B.V Pi (3.83)

où C P et C M sont des constantes connues à chaque pas de temps, ayant pour valeur :

59
Chapitre III Application de la méthode des caractéristiques à l’analyse
dynamique d’une poutre fissurée

C P  Fi 1  B.Vi1 (3.84)
CM  Fi 1  B.Vi1 (3.85)

En éliminant V Pi entre les équations (3.82) et (3.83), on aura :

FPi 
CP  CM  (3.86)
2

Connaissant la valeur de FPi , la vitesse V Pi peut être trouvé à partir de l’une des équations

(3.82) ou (3.83), et qui aura pour valeur :

VPi 
CP  FPi  (3.87)
B

Partant de ces deux équations, on pourra donc calculer les variables F et V aux points
intérieurs du réseau des caractéristiques à chaque pas de temps connaissant ces mêmes
variables au pas de temps antérieur. Ainsi, chaque étage de temps transmet l’information à
l’étage immédiatement supérieur suivant les droites caractéristiques C  et C  , où leurs
intersections définissent la solution au point considéré (Figure (3.12)).

t Conditions initiales Condition à l’extrémité libre

Points intérieurs Condition à l’extrémité Encastrée

3t
t
2 t

t

t0 x
x

Figure 3.12. Notation de la grille de calcul

60
Chapitre III Application de la méthode des caractéristiques à l’analyse
dynamique d’une poutre fissurée

3.3.5. Conditions aux limites

L’examen de la figure (3.13), montre qu’aux extrémités de la poutre, seule une des deux
équations de compatibilité est valide. Pour l’extrémité encastrée, seule l’équation (3.84) est
valide le long de C  , de même pour l’extrémité libre, l’équation (3.83) est la seule disponible
le long de C  (Figure (3.13)). Ces deux équations transmettent l’information d’état aux points
d’extrémités (Wylie et Streeter, 1978).

P P

C C
t t
x x
1 B x A N 1
(a) (b)

Figure (3.13) : Droites caractéristiques aux limites du domaine

Pour obtenir la solution à l’extrémité encastrée de la poutre, une équation complémentaire à


cet endroit est nécessaire pour déterminer l’état dynamique du système au temps t  t ,
transmettant ainsi l’information d’état imposé vers la poutre. Cette équation auxiliaire propre
à la fissure présente au nœud considéré, est associée à l’équation de compatibilité pour
trouver les variables FP et VP .

Les procédures de calcul abordées dans la section précédente concernent les nœuds intérieurs.
Les conditions aux limites sont nécessaires pour compléter la solution au nœud 1 et N + 1. Le
processus d'inclusion des conditions aux limites est très important dans un modèle numérique
de problèmes hyperboliques. Ces problèmes sont particulièrement sensibles parce que les
erreurs introduites aux frontières sont propagées et réfléchies dans toute la grille (Anderson,
1984). Dans le présent problème, deux conditions sont utilisées. La première concerne
l'extrémité libre de la barre qui peut être soumise à une force dynamique d’impulsion
quelconque. À ce stade, seule la caractéristique positive est considérée, ainsi les équations de
compatibilité (3.55) sont résolues pour V(t) et avec une force F(t) donnée. A l'extrémité
opposée, la deuxième condition limite prend en compte la fissure. Etant donné que l'effet de la

61
Chapitre III Application de la méthode des caractéristiques à l’analyse
dynamique d’une poutre fissurée

fissure est modélisé par un ressort analogique, alors la condition mathématique qui doit être
considérée est déduite de la loi de comportement dynamique du ressort. Deux approches
peuvent être utilisées: la première est basée sur le modèle force-vitesse et la seconde, sur le
modèle force-déplacement. Cette dernière est la plus facile à traiter.

L'équation de compatibilité à ce point est résolue simultanément avec l'équation de ressort


élastique :
F  Ku (3.88)

Dans lequel, K est la raideur du ressort et u le déplacement. Couplée avec l'équation de


compatibilité (3.54), la relation (3.86) conduit à une relation fonctionnelle du type;

 du  (3.89)
 , u, t   0
 dt 

avec  une relation fonctionnelle impliquant le vecteur d'état u  F ,V  et le temps t . La


T

combinaison de ces équations conduit à des relations algébriques implicites qui doivent être
résolues par des techniques d'essais et d'erreurs (Rao, 2002).

3.4. Conclusion

Il est à noter que pour mener un calcul sur les réponses dynamiques des poutres fissurées, il
faut assurer l’intersection de chaque couple de caractéristiques C  et C  issues des nœuds
adjacents à la jonction de part et d’autre des poutres considérées. Cette condition traduit en
fait la continuité de la propagation de l’information (onde) d’un segment à l’autre, à chaque
pas de temps. Mais dans la plupart des cas cette considération est difficile à mettre en œuvre,
et pour ce faire, il faut disposer d’une stratégie de calcul pour avoir un compromis entre
l’incrément de temps t , la discrétisation des poutres N en fonction de la célérité des
ondes c , et la longueur des poutres L .

A travers ce chapitre, nous avons essayé d’exposer l’essentiel de la méthode utilisée pour le
calcul des réponses dynamiques d’une poutre fissurée ainsi que les réponses en termes de
contraintes pour une poutre à plusieurs fissures (interaction multiples).

62
Chapitre IV Applications et analyse

Chapitre 4

Applications et Analyse

4.1. Introduction

Dans ce chapitre, sont exposés les principaux résultats concernant l’analyse statique et
dynamique d’une poutre fissurée. Une analyse détaillée sur chaque exemple de poutre sans
fissure, avec une fissure à plusieurs positions ainsi qu’en présence de fissures et leurs
interactions. Les différents champs de contraintes sont déterminés. Les effets de position et de
profondeur des fissures ainsi que leurs effets sur le facteur de contraintes sont clairement
expliqués.

4.2 Analyse statique

4.2.1 Introduction
La rupture est généralement influencée dans la majorité des cas par la composition
microstructurale des matériaux. Ces derniers sont considérés hétérogènes. Leur comportement
est soit ductile ou fragile. Donc, la présence de particules telles une fissure, un défaut, un vide
etc.… dans ces matériaux influence grandement le comportement mécanique des structures
endommagées.

Dans des études récentes, les observations microscopiques ont montré que la zone
d’endommagement, qui est essentiellement considérée comme étant une région intensive de
microfissures ou de défauts, se développe au voisinage du front de la fissure. Cette zone
présente une concentration très importante des champs de contraintes d’où l’appellation de
zone à fortes perturbations. Par conséquent, l’étude de problèmes de rupture revient
généralement à la détermination des champs de contraintes et des facteurs d’intensité de
contraintes autour de la fissure tout en tenant compte des conditions aux limites. En général, il
est difficile de déterminer ces champs en raison de la présence de la singularité au devant de
la fissure. Donc, l’existence de cette zone perturbée affecte d’une façon significative le
comportement mécanique des poutres endommagées et par conséquent, la détérioration du

63
Chapitre IV Applications et analyse

matériau jusqu’à sa rupture. En d’autres termes, le processus de la propagation de la fissure


est à l’origine de la coalescence subséquente des micros défauts au voisinage de la pointe de
la fissure.

Dans la présente partie, les champs des contraintes et les facteurs d'intensités de contraintes
dues aux interactions multiples de fissures dans une poutre encastrée sont analysés. Le
principe consiste alors à faire varier un des paramètres (a/h) en l'occurrence les positions des
fissures. Les champs des contraintes sont obtenus au voisinage des fissures pour différentes
profondeurs et positions par le biais d’une approche numérique par Eléments Finis plus
précisément l’intégrale de contour « J ».

4.2.2 Poutre avec fissure

4.2.2.1 Influence de la profondeur de la fissure sur le facteur d’intensité de contrainte

Pour effectuer l’analyse statique d’une poutre endommagée, le facteur d’intensité de


contrainte correspondant au premier mode est calculé. La magnitude de ce paramètre dépend
de plusieurs facteurs, tels que la géométrie de la poutre, la taille et l’emplacement de la fissure
et les conditions de chargement. Considérons dans un premier temps le problème d’une poutre
fissurée en son milieu sollicitée par une contrainte de traction σ. La géométrie est présentée
sur la Figure (4.1). L’application numérique est effectuée pour une poutre de dimensions
L = 2 m, h = 0 ,025 m et b = 0,01 m ayant pour les propriétés du matériau un module de
Young de E = 2.1 1011N/mm2 et un coefficient de Poisson υ = 0.3. Les facteurs d’intensité des
contraintes sont calculés par MEF- J-intégrale. Ce facteur, pour une poutre à fissure unique,
est calculé par la formule d’Irwin (1957) :

2 3 4
 a a a a 
K I   a 1.12  0.231   10.55   21.72   30.39   (4.1)
 h h h  h  

a
σ

Figure 4.1. Modèle de Poutre fissurée.

64
Chapitre IV Applications et analyse

Les résultats de calcul du facteur d’intensité des contraintes ainsi que les champs de contrainte
au voisinage de la fissure sont représentés sur les figures (4.2) à (4.5).

Figure 4.2. FIC en fonction de (a/h) pour le cas d’une fissure située au milieu de la poutre.

Les valeurs numériques des contraintes en fonction des rapports a/h sont récapitulées dans le
tableau (4.1) ci-dessous.

Tableau 4.1. Valeurs de contraintes en fonction de rapports (a/h).

a/h 0.04 0.08 0.16 0.24 0.4 0.5 0.6


σ11
(N/mm2) 78,45 108,70 168,96 236,72 439,07 656,44 1026,36
σ22
(N/mm2) 50,67 72,04 114,54 162,42 306,46 462,55 729,47
σ 12
(N/mm2) 30,76 42,64 66,31 92,87 172,27 257,45 402,64

65
Chapitre IV Applications et analyse

Figure 4.3. Champs de contraintes en fonction du rapport (a/h)

Pour une ouverture de 2 mm, la distribution du champ de contraintes est illustrée sur les
Figures (4.4) et (4.5) suivantes :

Figure 4.4. Cartographique de contrainte en N /mm2

Figure 4.5. Cartographique de contrainte en N /mm2

66
Chapitre IV Applications et analyse

La figure 4.2 montre la variation du facteur d’intensité de contrainte en mode I en fonction du


rapport (a/h). Il ressort alors que le FIC augmente de façon significative avec l’augmentation
du rapport (a/h). D’autre part, une concordance parfaite est observée entre les résultats
obtenus par les deux méthodes, à savoirs, J-intégrale et le modèle d’Irwin.

Similairement, il est constaté, au vu de la figure (4.3), que les champs de contraintes


augmentent proportionnellement en fonction de la taille de la fissure. La contrainte σ22 est par
ailleurs, beaucoup plus importante comparativement aux deux autres contraintes σ11 et σ12.
L’examen des figures 4.4 et 4.5, illustrant la distribution des champs de contraintes à la
pointe de la fissure, montre que la valeur de la contrainte horizontale σ11 est toujours positive,
ce qui conduit à un effet amplificateur, contrairement à la contrainte de cisaillement σ12.

4.2.2.2 Effet de la position de la fissure sur le facteur d’intensité de contrainte

Comme il en a découlé de l’application précédente où le FIC se voit significativement


influencé par la profondeur de la fissure, l’application qui en suivra se propose d’étudier un
autre paramètre, en l’occurrence la position de la fissure sur FIC ainsi que sur la distribution
du champ des contraintes à la pointe de la fissure. Ceci est observé en variant cette fois-ci le
rapport (a/h) et la position de la fissure (d), comme l’illustre la figure (4.6).

a
d

Figure 4.6. Modèle avec une fissure.

67
Chapitre IV Applications et analyse

Figure 4.7. FIC fonction de la position de la fissure.

Figure 4.8. Contraintes σ11 en fonction du rapport (a/h).

Figure 4.9. Contraintes σ22 en fonction du rapport (a/h)

68
Chapitre IV Applications et analyse

La figure (4.7) montre l’évolution des FICs en fonction du rapport a/h. Il est évident que le
facteur de contraintes est une variation directement proportionnelle à la distance d par rapport
à l’origine, et ceci pour un rapport donné de (a/h). Pour ce cas de figure, il en découle alors
que les valeurs maximales du FIC sont obtenues pour une distance d supérieur ou égale au
quart de la longueur du spécimen (L/4). Faut-il souligner par ailleurs, que lorsque la position
de la fissure dépasse cette limite, celle-ci n’a aucune influence sur le FIC.

Figure 4.10. Contrainte σ12 en fonction du rapport (a/h).

Les figures (4.7), (4.8) et (4.9) traduisent respectivement la variation des champs des
contraintes σ11, σ22 et σ12 en fonction du rapport (a/h), et ce, pour deux positions de la fissure
(à l’extrémité ou l’origine et au milieu de la poutre). L’écart entre les contraintes à diverses
positions est ainsi constaté pour la contrainte horizontale σ11 laquelle diminue dans le cas de
la contrainte verticale σ22. Cependant, la position de la fissure ne se révèle d’aucune influence
sur la contrainte de cisaillement σ12.

4.2.3 Analyse des FIC dans le cas d’interaction multiple de fissures

Dans le but de comprendre le phénomène d'interaction entre les fissures et les divers
paramètres agissant sur leur comportement mécanique (FIC notamment), nous avons
considéré deux fissures de même profondeur (a), séparées d’une distance (d) par rapport à la
fissure initiale située à l’extrémité au voisinage de l’encastrement. Par ailleurs, la distance d
est considérée comme étant variable ainsi que la taille de chaque fissure comme montré sur la
figure 4.11.

69
Chapitre IV Applications et analyse

a a
d

1 2

Figure 4.11. Spécimen avec deux fissures.

Figure 4.12. Variation du FIC au point 1 en présence de deux fissures

Figure 4.13. Variation du FIC pour (d = 1000 mm)

70
Chapitre IV Applications et analyse

Figure 4.14. Variation du FIC pour (d = 2 mm)

Les facteurs d’intensité de contraintes K I en fonction du rapport (a/h) au voisinage de la


fissure initiale (point 1) pour différentes valeurs de d sont représentés sur la figure (4.12). On
remarque que pour un rapport de a/h ≥ 0.3, le FIC croit de manière proportionnelle avec
l’augmentation de la profondeur de la fissure (a/h). En outre, un gradient peu prononcé du
FIC est observé dans l'intervalle 0 ≤ a/h ≤0.3.

Il est à constater que le FIC pour le cas d’existence de deux fissures reste toutefois inférieur
ou égale à celui correspondant au cas d'une fissure unique. Par ailleurs, ce facteur augmente
en fonction de la distance d et tend vers la valeur du FIC issue de l’équation (4.1) lorsque d
dépasse le quart de la longueur (L/4). Cette variation est justifiée par l’interaction entre les
deux fissures. En effet, elle est importante si les deux fissures sont très proches (d tend vers
zéro) et devient très faible lorsque d augmente. Par conséquent, ces deux fissures ont le même
comportement mécanique que celui d’une fissure unique lorsque la distance d est grande.

Les facteurs d’intensité des contraintes normalisés sont calculés pour divers rapports de (a/h)
et les résultats obtenus sont représentés sur les figures (4.13) et (4.14). Il est clair et évident
que le FIC demeure proportionnel au rapport (a/h). De surcroît, en raison de l’interaction
entre les deux fissures, le FIC correspondant au point 1 (fissure initiale) est toujours inférieur
à celui de la deuxième fissure (point 2).

71
Chapitre IV Applications et analyse

Figure 4.15. Variation du FIC au point 1 pour (d = 2 mm).

Figure 4.16. Variation du FIC au point 1 pour (d = 10 mm).

Figure 4.17. Variation du FIC au point 1 pour (d = 500 mm).

72
Chapitre IV Applications et analyse

L’influence du nombre de fissures et leurs positions sur les facteurs d'intensité des contraintes
normalisées sont analysées. Les résultats sont reportés sur les figures (4.15), (4.16) et (4.17).
L’examen de la figure (4.15) révèle que pour une très faible distance d (lorsque celle-ci tend
vers zéro) et pour une valeur fixe de (a/h), l’on observe une interaction forte entre les deux
fissures, ce qui se traduit par la diminution du FIC au voisinage de la première fissure (point
1). Cette interaction devient négligeable lorsque la distance d dépasse la valeur de L/4 comme
montré sur la Figure (4.17).

4.2.3.1 Analyse des champs des contraintes en présence de deux fissures


Afin de cerner l'influence de la distance (d) sur la forme des champs de contraintes à la pointe
de la fissure initiale, deux valeurs fixées du rapport (a/h) ont été choisies, à savoir (a/h) =
0 ,08 et (a/h) = 0.4 (interaction forte). Les Figures (4.18) à (4.21) représentent respectivement
les valeurs du champ de contrainte horizontale aux extrémités 1 et 2 relatives à la
première et la seconde fissure. Les valeurs les plus importantes de la dite contrainte sont
notées au voisinage direct de la deuxième fissure (point 2) et elles augmentent à mesure que
l’on s’éloigne de la fissure initiale. Ceci se voit expliquée par le fait que les valeurs de
contrainte en pointe da la fissure initiale dépendent de la dimension et de la positon de la
seconde fissure.

Au voisinage de la fissure initiale, les valeurs calculées de sont faibles pour des petites
profondeurs de la fissure (en s’éloignant de la pointe vers la partie inférieure), les valeurs de
tendent à se rapprocher. On peut alors dire que pour la fissure initiale, les contraintes au
voisinage de la pointe sont plus sensibles à la taille de la fissure, cette sensibilité diminue tout
en s’écartant de la pointe.

Les Figures (4.22) et (4.23) montrent les valeurs de la composante du champ de contrainte
en fonction de la profondeur de la fissure (a) et de la distance (d). Il s’avère que les plus
grandes valeurs sont au voisinage de la pointe et correspondent à la deuxième fissure (point
2). Conformément aux résultats obtenus pour la contrainte horizontale , le même constat
est noté où les valeurs importantes de sont au voisinage direct de la fissure au point 2.

73
Chapitre IV Applications et analyse

(a) au point 1 (b) au point 2

Figure 4.18. Distribution de contraintes en N /mm2 pour (a = 2mm et d = 5mm) (a) au point
1 ; (b) au point 2.

(a) au point 1 (b) au point 2

Figure 4.19. Distribution de contraintes en N /mm2 pour (a = 2mm et d = 10mm) (a) au point
1 ; (b) au point 2.

74
Chapitre IV Applications et analyse

(a) au point 1 (b) au point 2

Figure 4.20. Distribution de contraintes en N /mm2 pour (a = 10mm et d = 5mm); (a) au


point 1; (b) au point 2.

( ) 11 au point 1 ( ) 11 au point 2

Figure 4.21. Distribution de contraintes en N /mm2 pour (a = 10mm et d = 10mm)


(a) au point 1; (b) au point 2.

75
Chapitre IV Applications et analyse

(a) pour d = 5 mm

(b) pour d = 10 mm

Figure 4.22. Distribution de contraintes en N /mm2 au point 1 pour (a = 2mm)


(a) d = 5 mm ; (b) d = 10 mm.

76
Chapitre IV Applications et analyse

(a) au point 2

(b) au point 1

Figure 4.23. Distribution de contrainte en N /mm2 pour (a = 10mm et d = 5mm)


(a) au point 2; (b) au point 1.

4.3. Analyse dynamique

Après avoir étudié l’effet de la position et de la profondeur de la fissure sur le facteur


d’intensité des contraintes où leurs effets sur ce dernier ont été mis en exergue sous
chargement statique, la présente partie se donne pour objectif d’examiner les réponses
dynamiques de la poutre fissurée soumise à excitation impulsionnelle.

77
Chapitre IV Applications et analyse

4.3.1. Barre avec une fissure au voisinage de l’encastrement


En reprenant le même modèle de poutre où la fissure est contigüe à l’encastrement, trois
formes différentes de forces dynamiques sont utilisées pour son excitation à l’extrémité libre.
Dans un premier temps, une force d'impact de type triangulaire symétrique, est appliquée à la
barre comme le montre la figure (4.24 (a)). Par ailleurs, les propriétés du matériau de la poutre
objet de notre recherche sont données dans le Tableau 2. Les réponses de la barre fissurée et
non fissurée sont obtenues en combinant la méthode des caractéristiques avec le concept du
facteur d’intensité de contrainte. Dans cet exemple, la barre a été discrétisée en 10 nœuds
(Figure 4.25). Un certain nombre de simulations numériques ont été réalisées pour différents
rapports de profondeurs de fissure.

Pour une force d'impact F, les quantités adimensionnelles suivantes sont introduites (Shorr,
2004) :
A VcA uEA tc
  ,V  ,u  ,t  (4.2)
F F FL L

Tableau 4.2. Propriétés du matériau.

Matériau Acier

Module d'élasticité 210 Gpa

7860 Kg/m3
Densité

78
Chapitre IV Applications et analyse

a) b) c)
Force (KN)

Force (KN)

Force (KN)
Force

Temps s Temps s Temps s

Figure 4.24. Forces d’excitations appliquées à la barre en porte-à-faux à l'extrémité libre.

44 5 6
11 22 33 5 6 77 88 9 9 10

Figure 4.25. Discrétisation du modèle

La figure (4.26) montre la réponse dynamique de la barre fissurée et non fissurée obtenue à
différents points de la barre. Les courbes de la figure (4.26 (a)) illustrent l’onde des
contraintes mesurées aux nœuds 1 et 3 sous un chargement axial. On observe que cette
réponse a la même forme que la force d'impulsion F (t) se déplaçant le long de la barre. Ces
résultats montrent qu'en absence de fissures, l’onde itinérante reste plane et la réponse en
termes de contrainte reste de la même forme que la force d'excitation sans altération du signal.
D'autre part, la présence de la fissure dans la barre en question génère des ondes parasites
réfléchies sur la fissure. Ces ondes apparaissent comme des harmoniques d’ordre élevés dans
le signal de réponse comme indiqué sur les figures (4.26 (b) et 4.26 (c)). Dans ce cas, deux
rapports de la profondeur de fissure, 4% et 8% de la hauteur totale de la barre sont considérés.
On observe alors que lorsque ce rapport augmente, l'amplitude des harmoniques induites par
la fissure augmente. Ce phénomène conduit à une diminution de la raideur de la barre.

79
Chapitre IV Applications et analyse

a)

b)

c)

Figure 4.26. Variation temporelle des contraintes aux nœuds 1, 3 due à la force d'impact: (a) Barre
non fissurée, (b) Barre fissurée (a / h = 0,04) et (c) Barre fissurée (a / h = 0,08).

80
Chapitre IV Applications et analyse

Les deux figures (4.28 (b) et 4.28 (c)) montrent les réponses des déplacements mesurés au
voisinage de la fissure aux nœuds 1et 3 pour une barre fissurée où celle-ci est située à
proximité de l’encastrement (nœud 1). L'effet de la profondeur de la fissure sur les ondes
réfléchies est bien montré sur ces Figures. L'amplitude des harmoniques augmente ici aussi
considérablement avec l'augmentation de la profondeur de la fissure. Cette dernière étant
modélisée par un ressort longitudinal selon l’équation (3.2), laquelle traduit la
proportionnalité inverse entre la profondeur et la raideur du ressort.

a)

Figure 4.27. Variation temporelle des déplacements aux nœuds 1, 3 due à la force d'impact pour la
barre non fissurée.

Le deuxième exemple numérique est consacré à l'analyse de la barre fissurée excitée par une
force impulsionnelle longitudinale comme montrée sur la figure 4.24(b)). Comme pour
l'exemple précédent, la fissure est située près de l’encastrement (nœud 1). L'effet de la
variation de la profondeur de fissure sur la réponse de vitesse est représenté sur les figures
(4.30 et 4.32). Pour ce cas, deux rapports différents de la profondeur des fissures (4% et 8%
de la profondeur totale de la barre) sont considérés.

81
Chapitre IV Applications et analyse

a)

b)

Figure 4.28. Variation temporelle des déplacements aux nœuds 1, 3 due à la force d'impact: (a) Barre
fissurée (a / h = 0,04) et (b) Barre fissurée (a / h = 0,08).

On peut remarquer que pour une longueur de la fissure de 4% de la profondeur totale de la


barre, le pic d'amplitude maximum de la réponse des harmoniques atteint la valeur de 4.65
(Figure 4.30). D'autre part, lorsque ladite profondeur atteint 8% de la hauteur totale, la valeur
maximale de l'amplitude de ces harmoniques est ainsi de l'ordre de 8.64.
Considérons cette fois les réponses de la vitesse axiale calculée au voisinage de la fissure
(nœud 1). Les résultats numériques sont représentés sur la figure (4.32). Il est alors à constater
que l'amplitude de la vitesse longitudinale diminue au voisinage immédiat de la fissure par
rapport à la vitesse mesurée à l'extrémité libre de la barre. En outre, le pic maximum de la
réponse en vitesse est obtenu à l'extrémité libre de la barre fissurée une fois que le rapport de
la profondeur de la fissure est égal à 8%. Dans ce cas, l'amplitude maximale de la vitesse
longitudinale est de l'ordre -23.65. Cependant, des amplitudes de pics plus faibles de la vitesse

82
Chapitre IV Applications et analyse

longitudinale sont obtenues en absence de la fissure, aussi bien pour l’extrémité libre de la
barre (Figure 4.29) qu’au nœud 1 (Figure 4.31).

25
20
15
10
5
0
-5
-10
-15
-20
-25
0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0 4,5 5,0 5,5 ̅

Figure 4.29. Variation temporelle de la vitesse à l'extrémité libre de la barre non fissurée, due à la
force longitudinale.

a/h=0.04 a/h=0.08
30

20

10

-10

-20

-30
0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0 4,5 5,0 5,5 ̅

Figure 4.30. Variation temporelle de la vitesse à l'extrémité libre de la barre fissurée, due à la force
longitudinale.

83
Chapitre IV Applications et analyse

Figure 4.31. Variation temporelle de la vitesse au nœud 1 de la barre non fissurée, due au signal
longitudinal.

Figure 4.32. Variation temporelle de la vitesse longitudinale au nœud 1(proche de la fissure) de la


barre fissurée due à la force longitudinale.

Le troisième exemple montre l'influence de la position de la fissure sur la propagation de


l'onde longitudinale sous une force d'impact (Figure 4.24 (c)). Dans ce cas, la profondeur de
la fissure est fixée à 5% de la hauteur totale de la barre et deux différentes positions de
fissures sont considérées (Ayas et al. 2019). Les vitesses longitudinales normalisées à
l'extrémité libre de la barre (nœud 10) pour les deux cas de position, au milieu et à
l’encastrement respectivement, sont représentées sur les figures (4.33) et (4.34). On remarque
sur la figure (4.33) que l'onde itinérante réfléchie par la fissure engendre des harmoniques
débutant au temps normalisé t = 1,35. Cette durée correspond au temps pris par l'onde
incidente à atteindre la mi-travée de la barre. En pratique, cette distorsion de la réponse

84
Chapitre IV Applications et analyse

initiale induit par la force d’impact montre bien alors la présence d’une certaine fissure, dont
la position se détermine ainsi par simple analyse de la réponse obtenue. La figure 4.34
montre deux paquets d'ondes au temps normalisé t = 2,35. Le premier est réfléchi à partir de
l'encastrement et le second est réfléchi à partir de la fissure.
L'amplitude des réponses de vitesses dépend de la force d'impulsion, de la profondeur de la
fissure et de sa position. Comme mentionné ci-dessus et à partir des résultats obtenus,
l'étendue de l'endommagement peut être déterminée par la mesure de la différence entre la
réponse en vitesse de la barre intacte (Figure 4.31) et la réponse en vitesse de la barre fissurée
(Figure 4.32).

Figure 4.33. Variation temporelle de la vitesse longitudinale à l'extrémité libre (nœud 10) de la barre
fissurée, due à la force d'impact, la profondeur de fissure 5%, située au milieu de la barre.

Figure 4.34. Variation temporelle de la vitesse longitudinale à l'extrémité libre (nœud 10) de la barre
fissurée, due à la force d'impact, la profondeur de fissure 5%, située proche de l’encastrement.

85
Chapitre IV Applications et analyse

4.3.2. Interaction multiple des fissures sous chargement dynamique impulsionnel


Dans cette partie, les réponses dynamiques en termes de vitesse due aux interactions multiple
de fissures dans une barre sont analysées. Le principe consiste alors à faire varier un des
paramètres, à savoir profondeur ou nombre de fissures.
Les courbes des vitesses (Figures 4.35 et 4.36) sont obtenues à l’extrémité libre de la barre
fissurée pour différentes positions en utilisant l'approche numérique développée dans cette
thèse.

Les réponses de vitesses longitudinales pour une barre multi-fissurée sont représentées sur
les figures (4.35 et 4.36). En présence de deux fissures dans la barre en porte-à-faux, la figure
(4.35) montre l’influence de la profondeur des fissures sur les harmoniques. Comme nous
avons vu précédemment en présence d’une fissure, l’amplitude de ces harmoniques reste
proportionnelle au pourcentage de la profondeur de la fissure, mais la valeur maximale de
l’amplitude se voit amplifiée à une valeur de V = 0.468 par rapport au cas d’une seule fissure
où V = 0.215.

Afin de cerner l'influence du nombre de fissures sur la vitesse longitudinale, nous avons fixé
la profondeur de la fissure à 5% de la hauteur de la barre. La figure (4.36) illustre la variation
de la vitesse longitudinale dans le cas d’une barre avec deux fissures. En effet, en présence de
deux fissures, on constate que cet effet est principalement amplificateur.

Figure 4.35. Variation temporelle de la vitesse longitudinale à l'extrémité libre de la barre en présence
de deux fissures, due à la force d'impact.

86
Chapitre IV Applications et analyse

Figure 4.36. Variation temporelle de la vitesse longitudinale à l'extrémité libre de la barre fissurée
(5%), due à la force d'impact.

4.4. Conclusion

Le présent chapitre s’est donné comme objectif de mettre en application les concepts
théorique développées précédemment dans le présent travail de Thèse. L’étude a embrasser
l’analyse statique et dynamique d’une poutre fissurée pour en dégager l’effet de profondeur et
la position des fissures sur le facteur d’intensité des contraintes ainsi que des réponses
dynamiques.

Dans la première partie de l’analyse il en a résulté qu’en présence d’une fissure unique l'effet
du facteur d’intensité de contraintes est identifié comme étant un effet amplificateur
intensifiant les champs de contraintes au bout de la pointe. Ainsi donc, une accélération de la
fissure initiale et la distribution des contraintes dans la zone endommagée se voient
influencées. Sur un autre plan, un effet réducteur de ces champs de contraintes de la fissure
initiale en présence de la deuxième fissure, provoquent une décélération de la propagation de
la fissure initiale. Lorsque l’espacement entre les deux fissures est supérieur ou égale L/4,
l’interaction peut être considérée comme négligeable pour le calcul du facteur d’intensité de
contrainte à l’extrémité de la fissure initiale. Pour un rapport (a/h) supérieur ou égale à 0.2 et
un écartement d inférieur ou égale à L/4, l’interaction devient significative et ne peut par voie
de conséquence être négligée.

87
Chapitre IV Applications et analyse

Dans la seconde partie quant à elle, les réponses dynamiques d'une barre fissurée pour
différents forces d’excitations appliquées à l'extrémité libre de la barre ont été analysées.
Deux positions de fissure, à savoir, à l'encastrement et au milieu de la barre sont considérées.
Le modèle numérique est testé pour un chargement dynamique longitudinal. Dans ce cas; des
harmoniques sont apparus en raison de la présence de fissures dans la barre. L'amplitude de
ces harmoniques augmente avec l’augmentation de la profondeur de la fissure quel que soient
le type d'excitation. Dans cette étude, la taille et la position de la fissure peuvent être
déterminée à partir des différences entre les réponses obtenues sur une barre fissurée et non
fissurée.

88
Conclusion générale

1. Conclusion générale et perspectives

Notre dessein dans ce travail de Thèse était d’apporter des éléments de solutions concernant le
calcul des réponses dynamiques des poutres à multi-fissurées (cas d’interactions multiples).
En s’appuyant sur le facteur d’intensité des contraintes, un modèle continu gouverné par un
système d’équations aux dérives partielles hyperboliques fut alors résolu par la Méthode des
Caractéristiques. Cette dernière est introduite pour la première fois dans ce genre de problème
comme originalité du travail.
Dans un premier temps, nous avons passé en revue le problème des poutres endommagées, en
présence de fissures uniques ou multiples, sous un chargement statique et/ou dynamique. Un
exposé de l’ensemble des travaux portant sur la détermination du facteur d’intensité de
contraintes en présence d’une fissure et plusieurs fissures a été donné. Par la suite nous nous
somme penchés sur les approches les plus répandues dans l’évaluation des réponses
dynamiques des poutres fissurées, en l’occurrence, l’approche à modèle discret et celle
ondulatoire à modèle continu.
Par la suite, en s’appuyant sur le concept de la mécanique de la rupture, la formulation des
facteurs d’intensité de contraintes et les champs de contraintes au voisinage de la pointe de la
fissure initiale, pour le cas d’une fissure unique découlant des approches de Williams et de
Westergaad sont déterminés et éventuellement examinés. Dans le cas d’interactions
multiples, les FIC sont obtenus par le biais d’usage de l’intégrale de contour connue comme
étant J-intégrale.
Une nouvelle approche numérique basée sur la méthode des caractéristiques et le concept de
la mécanique de la rupture est utilisée pour résoudre le problème dynamique d’une barre
fissurée. Cette technique décompose l'équation du mouvement longitudinal du second ordre
en deux équations équivalentes du premier ordre. Ces dernières sont résolues numériquement
pour déterminer les réponses d'une poutre fissurée soumise à différentes forces d’excitations
appliquées à l'extrémité libre de la poutre.
Dans la suite de ce travail nous nous sommes donné comme objectif de mettre en application
les concepts théorique développées précédemment. En d’autre termes, l’étude a embrassé
l’analyse statique et dynamique d’une poutre fissurée pour en dégager l’effet de profondeur et
la position des fissures sur le facteur d’intensité des contraintes ainsi que des réponses
dynamiques.

89
Conclusion générale

Pour valider et juger la véracité de l’approche proposée, la dernière partie de ce travail s’est
focalisée sur l’analyse dynamique d’une poutre fissurée. Deux positions de fissure, à savoir à
l'encastrement et au milieu de la poutre en porte-à-faux sont considérées. L'influence de
différentes profondeurs de fissures sur les réponses dynamiques de la poutre endommagée ont
été analysées. Le modèle numérique est testé pour un chargement dynamique longitudinal,
dans ce cas; des harmoniques sont apparus en raison de la présence de fissures dans la poutre.
L'amplitude de ces harmoniques augmente avec l’augmentation de la profondeur de la fissure
quels que soient les types d'excitations. Par ailleurs, la taille de la fissure peut être déterminée
à partir des différences entre les réponses obtenues sur une poutre fissurée avec celle non
fissurée. Il est également montré dans cette étude que l'analyse de la poutre fissurée en porte-
à-faux par la MOC est très appropriée à ce genre de problème et forme une approche
potentiellement intéressante dans la détermination de l'existence et de l'étendue des fissures
dans les structures endommagées.

2. Perspectives futures
Il est à noter que le nombre de questions à ces problèmes de fissuration dans les poutres reste
encore à examiner. Par ailleurs, nous estimons tout aussi utile de porter sur ceux-ci l’effort de
recherches ultérieures. Nous citons, en guise de perspectives et recommandations de ce
travail, les principaux sujets à traiter dans un future récent :

- Appliquer cette approche au cas des poutres fissurées soumises à une excitation transversale.
- Etendre aussi la présente approche aux poutres régies par la théorie de Timoshenko.
-Nous n’en reconnaissons pas moins qu’il serait très intéressant aussi de faire valoir les
mérites de la méthode des caractéristiques aux problèmes bidimensionnels, tels que ceux des
plaques et coques fissurées.
- Utiliser l’intelligence artificielle pour détecter les fissures dans les poutres.

90
Références bibliographiques

Références bibliographiques

ABBOTT, Michael B., An introduction to the method of characteristics, American Elsevier,


1966.

ALMEIDA, A. B.,KOELLE, E., Fluid Transients in Pipe Networks, CMP. 1992.

AMARA, L., BERREKSI, A., AMIRECHE, M.,Simulation numérique du phénomène


transitoire du coup de bélier: Application à des cas pratiques, Éditions Universitaires
Européennes, 2016.

ANDERSON, Peter M., RICE, James R., The stress field and energy of a three-dimensional
dislocation loop at a crack tip,Journal of the Mechanics and Physics of Solids, 1987, vol. 35,
no. 6, pp. 743-769.

ANDERSON, Tannehill, TANNEHILL, John C. Pletcher, Computational Fluid Mechanics


and Heat Transfer,Hemisphere, New York, NY, 1984.

AYAS, Hillal, CHABAAT, Mohamed, et AMARA, Lyes. Dynamic analysis of a cracked bar
by the method of characteristics. International Journal of Structural Integrity, 2019.

BAMNIOS, G., TROCHIDES, A., Dynamic behaviour of a cracked cantilever beam, Applied
Acoustics, 1995, vol. 45, no. 2, pp. 97-112.

BAYISSA, W. L., HARITOS, Nicholas, THELANDERSSON, Sven, Vibration-based


structural damage identification using wavelet transform,Mechanical Systems and Signal
Processing, 2008, vol. 22, no. 5, pp. 1194-1215.

BERGERON, Louis,Du coup de bélier en hydraulique au coup de foudre en électricité, ed.


Dunod, 1950.

BICANIC, Nenad, CHEN, Hua‐Peng, Damage identification in framed structures using


natural frequencies,International Journal for Numerical Methods in Engineering, 1997, vol.
40, no 23, p. 4451-4468.

BOLTEZAR, M., STRANCAR, B., KUHELJ, Anton,Identification of transverse crack


location in flexural vibrations of free–free beams, Journal of sound and vibration, 1998, vol.
211, no. 5, pp. 729-734.

BRODA, D., PIECZONKA, L., HIWARKAR, Vikrant, et al. Generation of higher harmonics
in longitudinal vibration of beams with breathing cracks, Journal of Sound and Vibration,
2016, vol. 381, pp. 206-219.

CADDEMI, S., CALIO, I., Exact closed-form solution for the vibration modes of the Euler–
Bernoulli beam with multiple open cracks,Journal of Sound and Vibration, 2009, vol. 327, no.
3-5, pp. 473-489.

91
Références bibliographiques

ÇAM, Ertuğrul, ORHAN, Sadettin, LÜY, Murat, An analysis of cracked beam structure using
impact echo method,NDT& E International, 2005, vol. 38, no. 5, pp. 368-373.

CARNEIRO, Sergio HS.,Model-based vibration diagnostic of cracked beams in the time


domain, 2000, PhD Thesis, Virginia Tech, USA.

CAWLEY, Peter, DAMS, Robert Darius, The location of defects in structures from
measurements of natural frequencies,The Journal of Strain Analysis for Engineering Design,
1979, vol. 14, no. 2, pp. 49-57.

CHABAAT, M., DJOUDER, S., Crack-microcracks interactions using a semi-empirical


approach,Materials Science and Engineering: A, 2004, vol. 387,pp. 361-366.

CHABAAT, M., SEDDIKI, H., Stress Analysis during Crack-Crazing Patterns Interactions: A
Mathematical Approach,Key Engineering Material, Trans Tech Publications, 2007, pp. 1617-
1620.

CHABAAT, M., DJOUDER, S.,TOUATI, M., Semi Empirical Stress Analysis of a Brittle
Material in a Vicinity of a Stress Concentrator,Applied Mechanics and Materials, Trans Tech
Publications, 2005 pp. 243-252.

CHABAAT, M. et AYAS, H. Complex variable Green’s functions for crack-microcracks


interactions. In : Key Engineering Materials. Trans Tech Publications, 2011. p. 123-128.

CHATI, Mandar, RAND, Richard,MUKHERJEE, S., Modal analysis of a cracked


beam,Journal of sound and vibration, 1997, vol. 207, no. 2, pp. 249-270.

CHAUDHARI, T. D., MAITI, S. K., A study of vibration of geometrically segmented beams


with and without crack,International Journal of Solids and Structures, 2000, vol. 37, no. 5,
pp. 761-779.

CHAUDHRY, M. Hanif, Applied hydraulic transients,Springer New York, 2014.

CHONDROS, T. G., DIMAROGONAS, A. D., YAO, J. A, consistent cracked bar vibration


theory,Journal of Sound and Vibration, 1997, vol. 200, no. 3, pp. 303-313.

CHONDROS, T. G., DIMAROGONAS, A. D.,YAO, J., Longitudinal vibration of a bar with


a breathing crack,Engineering fracture mechanics, 1998, vol. 61, no. 5-6, pp. 503-518.

CHUDNOVSKY, A., Crack layer theory, NASA Report 1984.

CHUDNOVSKY, A., WU, Shaofu, Effect of crack-microcracks interaction on energy release


rates, International journal of fracture, 1990, vol. 44, no. 1, pp. 43-56.

CHUDNOVSKY, A., DOLGOPOLSKY, A., KACHANOV, M., Elastic interaction of a crack


with a microcrack array—I. Formulation of the problem and general form of the
solution,International Journal of Solids and Structures, 1987, vol. 23, no. 1, pp. 1-10.

92
Références bibliographiques

CHUDNOVSKY, A., KACHANOV, M.,Interaction of a crack with a field of


microcracks,International Journal of Engineering Science, 1983, vol. 21, no. 8, pp. 1009-
1018.

COLLINS, K. R., PLAUT, R. H., WAUER, J., Free and forced longitudinal vibrations of a
cantilevered bar with a crack,Journal of Vibration and Acoustics, 1992, vol. 114, no. 2, pp.
171-177.

CRAYA, A., Calcul Graphique des Regimes Variables dans les Canaux,La Houille Blanche,
1946, no. 2, pp. 117-130.

DIAMANTI, K., SOUTIS, C.,HODGKINSON, J. M., Lamb waves for the non-destructive
inspection of monolithic and sandwich composite beams, Composites Part A: Applied science
and manufacturing, 2005, vol. 36, no. 2, pp. 189-195.

DILENA, M., MORASSI, A., Identification of crack location in vibrating beams from
changes in node positions,Journal of Sound and Vibration, 2002, vol. 255, no. 5, pp. 915-930.

DILENA, M., MORASSI, A., The use of anti-resonances for crack detection in
beams,Journal of Sound and Vibration, 2004, vol. 276, no. 1-2, pp. 195-214.

DIMAROGONAS, Andrew D., Vibration of cracked structures: a state of the art


review,Engineering fracture mechanics, 1996, vol. 55, no. 5, pp. 831-857.

DONSKOY, D., SUTIN, A., EKIMOV, A., Nonlinear acoustic interaction on contact
interfaces and its use for nondestructive testing,NDT& E International, 2001, vol. 34, no. 4,
pp. 231-238..

DOUKA, E., LOUTRIDIS, S.,TROCHIDIS, A., Crack identification in beams using wavelet
analysis,International Journal of Solids and Structures, 2003, vol. 40, no. 13-14, pp. 3557-
3569.

DOUKA, Eleni, BAMNIOS, G.,TROCHIDIS, A., A method for determining the location and
depth of cracks in double-cracked beams,Applied Acoustics, 2004, vol. 65, no. 10, pp. 997-
1008.

DOYLE, J. F., Wave propagation in structures,Springer, New York,1997.

ERDOGAN, Fazil, Stress distribution in a nonhomogeneous elastic plane with cracks,Journal


of Applied Mechanics, 1963, vol. 30, no. 2, pp. 232-236.

GAO, Huajian, Application of 3-D weight functions—I. Formulations of crack interactions


with transformation strains and dislocations,Journal of the Mechanics and Physics of Solids,
1989, vol. 37, no. 2, pp. 133-153.

GHANEM, R., SHINOZUKA, M., Structural-system identification I: Theory,Journal of


Engineering Mechanics, 1995, vol. 121, no. 2, pp. 255-264.

93
Références bibliographiques

GONG, San-Xia, HORII, Hideyuki, General solution to the problem of microcracks near the
tip of a main crack,Journal of the Mechanics and Physics of Solids, 1989, vol. 37, no. 1, pp. 27-
46.

GOUNARIS, G. D., PAPADOPOULOS, C. A.,DIMAROGONAS, A. D., Crack


identification in beams by coupled response measurements,Computers & structures, 1996,
vol. 58, no. 2, pp. 299-305.

GOUNARIS, G. D., DIMAROGONAS, A. D., A finite element of a cracked prismatic beam


for structural analysis,Computers & Structures, 1988, vol. 28, no. 3, pp. 309-313.

GRIFFITH, Alan Arnold, The phenomena of rupture and flow in solids,Philosophical


transactions of the royal society of london. Series A, containing papers of a mathematical or
physical character, 1921, vol. 221, no. 582-593, pp. 163-198.

GROSS, Bernard et MENDELSON, Alexander. Plane elastostatic analysis of V-notched


plates. International Journal of Fracture Mechanics, 1972, vol. 8, no 3, p. 267-276.

GUDMUNDSON, Peter,Eigenfrequency changes of structures due to cracks, notches or other


geometrical changes,Journal of the Mechanics and Physics of Solids, 1982, vol. 30, no. 5, pp.
339-353.

GUINOT, Vincent,Wave propagation in fluids: models and numerical techniques, John Wiley
& Sons, 2012.

HAMLI BENZAHAR, H., CHABAAT, M.,Stress Fields and Energy Analysis during the
Fracture of Composite Materials,Applied Mechanics and Materials. Trans Tech Publications,
2014, pp. 524-533.

HASEBE, NORJO et KUTANDA, YASUHIRO. Calculation of stress intensity factor from


stress concentration factor. Engineering Fracture Mechanics, 1978, vol. 10, no 2, p. 215-221.

HIWARKAR, Vikrant R., BABITSKY, Vladimir I., SILBERSCHMIDT, Vadim V., Crack as
modulator, detector and amplifier in structural health monitoring, Journal of Sound and
Vibration, 2012, vol. 331, no. 15, pp. 3587-3598.

IRWIN, G. R., Structural aspects of brittle fracture,Applied Materials Research, 1964, vol. 3,
no. 2, pp. 65-81.

IRWIN, George R., Analysis of stresses and strains near the end of a crack traversing a plate.
Journalof Applied Mechanics, 1957.

JOGLEKAR, D. M., MITRA, M., Analysis of flexural wave propagation through beams with
a breathing crack using wavelet spectral finite element method,Mechanical Systems and
Signal Processing, 2016, vol. 76, pp. 576-591.

KACHANOV, Mark, MONTAGUT, E. L. E., LAURES, J. P., Mechanics of crack-


microcrack interactions,Mechanics of Materials, 1990, vol. 10, no. 1-2, pp. 59-71.

94
Références bibliographiques

KACHANOV, Mark, Elastic solids with many cracks and related problems,In :Advances in
applied mechanics, Elsevier, 1993. pp. 259-445.

KACHANOV, Mark, Elastic solids with many cracks: a simple method of


analysis,International Journal of Solids and Structures, 1987, vol. 23, no. 1, pp. 23-43.
KAM, T. Y., LEE, T. Y., Crack size identification using an expanded mode method,
International journal of solids and structures, 1994, vol. 31, no. 7, pp. 925-940.

KAM, T. Y., LEE, T. Y., Detection of cracks in structures using modal test data,Engineering
Fracture Mechanics, 1992, vol. 42, no. 2, pp. 381-387.

KHIEM, N. T., LIEN, T. V., A simplified method for natural frequency analysis of a multiple
cracked beam, Journal of Sound and Vibration, 2001, vol. 245, no. 4, pp. 737-751.

MASSAU, Junius,Mémoire sur l'intégration graphique des équations aux dérivées partielles,
Imp. du roi, 1900.

NANDWANA, B. P., MAITI, S. K., Detection of the location and size of a crack in stepped
cantilever beams based on measurements of natural frequencies,Journal of Sound and
Vibration, 1997, vol. 203, no. 3, pp. 435-446.

ORHAN, Sadettin. Analysis of free and forced vibration of a cracked cantilever beam.Ndt& E
International, 2007, vol. 40, no 6, p. 443-450.

OSTACHOWICZ, W. M., KRAWCZUK, M., Analysis of the effect of cracks on the natural
frequencies of a cantilever beam,Journal of Sound and Vibration, 1991, vol. 150, no. 2, pp.
191-201.

OSTACHOWICZ, W. M., KRAWCZUK, M., Vibration analysis of a cracked


beam,Computers & Structures, 1990, vol. 36, no. 2, pp. 245-250.

OSWATITSCH, Klaus,Gas dynamics, Academic Press, 1956.

PALACZ, M., KRAWCZUK, M., Analysis of longitudinal wave propagation in a cracked rod
by the spectral element method,Computers &Structures, 2002, vol. 80, no. 24, pp. 1809-1816.

PAIPETIS, S. A. et DIMAROGONAS, A. D. Analytical methods in rotor dynamics. Appl.


Sci. London, 1986, vol. 14, p. 49-57.

PALMERI, A., CICIRELLO, A.,Physically-based Dirac’s delta functions in the static analysis
of multi-cracked Euler–Bernoulli and Timoshenko beams,International Journal of Solids and
Structures, 2011, vol. 48, no. 14-15, pp. 2184-2195.

PANDEY, A. K., BISWAS, M.,SAMMAN, M. M., Damage detection from changes in


curvature mode shapes,Journal of sound and vibration, 1991, vol. 145, no. 2, pp. 321-332.

PARSONS, Z., STASZEWSKI, Wieslaw J., Nonlinear acoustics with low-profile


piezoceramic excitation for crack detection in metallic structures,Smart Materials and
Structures, 2006, vol. 15, no. 4, pp. 1110.
95
Références bibliographiques

PETROSKI, H. J., Simple static and dynamic models for the cracked elastic
beam,International Journal of Fracture, 1981, vol. 17, no. 4, pp. R71-R76.

QUEK, Ser-Tong, WANG, Quan, ZHANG, Liang, Sensitivity analysis of crack detection in
beams by wavelet technique,International journal of mechanical sciences, 2001, vol. 43, no.
12, pp. 2899-2910.

RAO, S. S., Applied numerical methods for engineers and scientists, Prentice Hall
Professional Technical Reference, 2002.

RICE, James R. A path independent integral and the approximate analysis of strain
concentration by notches and cracks. Journal of applied mechanics, 1968, vol. 35, no 2, p.
379-386.

RIZOS, P. F., ASPRAGATHOS, N.,DIMAROGONAS, A. D., Identification of crack


location and magnitude in a cantilever beam from the vibration modes,Journal of sound and
vibration, 1990, vol. 138, no. 3, pp. 381-388.

ROSE, L. R. F.,Microcrack interaction with a main crack,International Journal of Fracture,


1986, vol. 31, no. 3, pp. 233-242.

RUBINSTEIN, A. A.,Macrocrack-microdefect interaction,Journal of Applied Mechanics,


1986, vol. 53, no. 3, pp. 505-510.

RUOTOLO, R. et SURACE, C. Natural frequencies of a bar with multiple cracks. Journal of


Sound and Vibration, 2004, vol. 272, no 1-2, p. 301-316.

RYTTER, Anders. Vibrational based inspection of civil engineering structures. 1993. Thèse
de doctorat. Dept. of Building Technology and Structural Engineering, Aalborg University.

SAGAR, S. Palit, DAS, S., PARIDA, N., Non-linear ultrasonic technique to assess fatigue
damage in structural steel,Scriptamaterialia, 2006, vol. 55, no. 2, pp. 199-202.

SATO, H., Free vibration of beams with abrupt changes of cross-section,Journal of Sound
and Vibration, 1983, vol. 89, no. 1, pp. 59-64.

SAYYAD, F. B., KUMAR, Bimlesh, Approximate analytical method for damage detection in
beam,International Journal of Damage Mechanics, 2012, vol. 21, no. 7, pp. 1064-1075.

SAYYAD, F. B., KUMAR, B., KHAN, S. A., Approximate analytical method for damage
detection in free–free beam by measurement of axial vibrations,International Journal of
Damage Mechanics, 2013, vol. 22, no.1, pp. 133-142.

SEKHAR, A. S. et PRABHU, B. S. Crack detection and vibration characteristics of cracked


shafts. Journal of Sound Vibration, 1992, vol. 157, p. 375-381.

SHEN, M.-HH et PIERRE, Christophe, Free vibrations of beams with a single-edge


crack,Journal of sound and vibration, 1994, vol. 170, no. 2, pp. 237-259.

96
Références bibliographiques

SHIFRIN, E. I., RUOTOLO, R., Natural frequencies of a beam with an arbitrary number of
cracks,Journal of Sound and vibration, 1999, vol. 222, no. 3, pp. 409-423.

SHORR, Boris F., The Wave Finite Element Method, ed. Springer,2004.

VESTRONI, F., CAPECCHI, D.,Damage detection in beam structures based on frequency


measurements,Journal of engineering mechanics, 2000, vol. 126, no. 7, pp. 761-768.

VESTRONI, F., CAPECCHI, D.,Damage evaluation in cracked vibrating beams using


experimental frequencies and finite element models,Modal Analysis, 1996, vol. 2, no. 1, pp.
69-86.

VIOLA, E., RICCI, P., ALIABADI, M. H., Free vibration analysis of axially loaded cracked
Timoshenko beam structures using the dynamic stiffness method,Journal of Sound and
Vibration, 2007, vol. 304, no. 1-2, pp. 124-153.

WANG, T. M., Natural frequencies of continuous Timoshenko beams,Journal of Sound


Vibration, 1970, vol. 13, pp. 409-414.

WESTERGAARD, H. M., Dependence on near stress and stress amplitude of the fatigue,
Journal of Applied Mechanics, 1939, SeriesA, Vol. 49.

WILLIAMS, M. L., The bending stress distribution at the base of a stationary crack,Trans.
ASME, 1957, vol. 79, pp. 109-114.

WYLIE, E. B., STREETER, V.L., Fluid transients, ed. MacGraw-Hill,1978.

YAN, Xiangqiao, Stress intensity factors for interacting cracks and complex crack
configurations in linear elastic media,Engineering Failure Analysis, 2007, vol. 14, no. 1, pp.
179-195.

YUEN, M. M. F., A numerical study of the eigenparameters of a damaged cantilever,Journal


of Sound and Vibration, 1985, vol. 103, no. 3, pp. 301-310.

ZUGROW, M. J., HOFFMAN, J. D., Gas dynamics, ed. Wiley, New York,1976.

97
‫الملخص‬

‫يتأثر االنكسار عموما في معظم الحاالت بالتكوين المجهري للمواد وتعتبر هذه األخيرة غير متجانسة ويكون سلوكهم هش‬
.‫أو مرن و لذلك وجود شق أو فراغ في هذه المواد يؤثر بشكل كبير على السلوك الديناميكي للهياكل المتضررة‬
، ‫هذه الدراسة تقوم بتقييم حقل االجها دات واالستجابة الديناميكية من حيث السرعة والمسافة خالل التفاعل بين هذه الشقوق‬
‫ تتم صياغة‬.‫مما يؤدي إلى تأثير العمق و مكان الشق على االستجابة الديناميكية التي أخذت بعين االعتبار في هذه الدراسة‬
‫المادة المستعملة في الدراسة‬.‫مشكل التفاعالت بين الشقوق المجاورة باستخدام نظرية الخصائص و مفهوم مكانيك االنكسار‬
‫تخضع لقانون المرونة ويتم تحديد حقل االجهادات والمسافات وفقا لموضع وعمق الشقوق أما الهدف من ذلك هو توصيف‬
. ‫األضرار ودراسة تأثير حجم و موضع الشقوق على السلوك الديناميكي لكمرة متضررة‬
‫التفاعالت المتعددة بين الشقوق‬، ‫ نظرية الخصائص‬،‫ تصلب محوري‬،‫ انتشار الموجة‬،‫ الشق‬:‫كلمات داللیة‬
Résumé
La rupture est généralement influencée dans la majorité des cas par la composition microstructurale
des matériaux. Ces derniers sont considérés hétérogènes. Leur comportement est soit ductile ou
fragile. Ainsi, la présence de particules telles une fissure, un défaut, un vide etc. dans ces matériaux
influence grandement le comportement dynamique des structures endommagées.
La présente étude évalue les champs de contraintes et les réponses dynamiques en termes de vitesse,
déplacements lors de l’interaction multiple de fissures (présence de deux fissures). L’influence de la
profondeur et de la position de la fissure sur les réponses dynamiques est considérée dans cette étude,
le problème d’interactions entre deux fissures avoisinantes est formulé en utilisant la théorie des
caractéristiques et le concept de la mécanique de la rupture. Le matériau utilisé dans cette étude est tel
que les caractéristiques répondent aux lois de l’élasticité. Les champs de contraintes et de
déplacements sont déterminés en fonction de la position et de la profondeur des fissures. L’objectif est
alors de caractériser l’endommagement et d'étudier l'influence de la taille et la position de la fissure sur
la réponse dynamique ainsi que l’influence de l’interaction multiple de fissures sur le comportement
dynamique d’une barre endommagée.

Mots clés : Fissure, Propagation d’onde, Rigidité axiale, méthode des caractéristiques, Interaction
multiple de fissure.

Abstract
The fracture is generally influenced in most cases by the microstructural composition of the materials.
These are considered heterogeneous. Their behavior is either ductile or fragile. Thus, the presence of
particles such as a crack, a defect, etc. in these materials influences greatly the dynamic behavior of
the damaged structures.
The present study evaluates the stress fields and the dynamic responses in terms of velocity and
displacements during the multiple crack interaction (presence of two cracks). The influence of the
depth and the crack position on the dynamic responses is considered. In this study, the problem of
interactions between two neighboring cracks is formulated using the theory of characteristics and the
concept of fractural mechanics. The material used in this study is such as its characteristics meet the
laws of elasticity. The stress and displacement fields are determined according to the position and the
depth of the cracks. The objective is then to characterize the damage and to study the influence of the
size and the position of the crack on the dynamic response as well as the influence of the multiple
crack interaction on the dynamic behavior of damaged bar.

Key words: Crack, wave propagation, longitudinal stiffness, method of characteristics, multiple
cracks interactions

Vous aimerez peut-être aussi