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L’affaire suivante rappelle que, pour la justice, la « vente à emporter » ne doit pas être
confondue avec la « vente sur place ».
Quelque douze ans plus tard, soit le 10 juillet 2013, la Sarl-Procom cède son fonds de
commerce à la société par actions simplifiées (SAS) La Vie gourmande. Celle-ci propose
aussitôt de la consommation sur place, et non seulement de la vente à emporter. Elle
installe pour ce faire huit tables de jardin et des chaises sur la place aux Herbes. Les
protestations du voisinage contre les nuisances sonores ne tardent pas.
Article réservé à nos abonnés Lire aussi L’appartement à vendre et son encombrant voisin
La cour d’appel juge que « cette installation ne peut dès lors constituer une quelconque
modification de la destination des lieux à usage de commerce telle que prévue au
bail ». Quant aux travaux réalisés par la SAS la Vie gourmande – à savoir « la seule
découpe du bois d’habillage de la façade en vue de la mise en place par la locataire
d’une grille d’aération, comme constaté par le procès-verbal de constat d’huissier en
date du 2 février 2017 » –, ils « ne constituent pas un percement de mur ou de cloison,
ni un changement de distribution au sens de la clause susvisée ».
« Changement de destination »
L’article 1728 dit que le preneur est tenu « d’user de la chose louée (…) en suivant la
destination qui lui a été donnée par le bail ». L’article 1741 dit que « le contrat de
louage se résout par la perte de la chose louée, et par le défaut respectif du bailleur et
du preneur de remplir leurs engagements ».
La Cour casse et annule, en toutes ses dispositions, l’arrêt rendu le 7 juin 2018, entre les
parties, par la cour d’appel de Grenoble, et renvoie les parties devant la cour d’appel de
Lyon.