Frédérique Poirier

Groupe : 09

Quand la nouveauté rime avec le danger …

Le terroir est un courant littéraire qui prit place entre les années 1846 et 1945. Face à la

constante menace d’assimilation ou même de disparition de la culture canadienne-française par

l’immigration importante d’anglophones dans la province, ce courant avait comme but de

promouvoir le mode de vie des paysans et l’agriculture. Ce dernier est donc principalement axé

sur la continuité et la tradition, alors qu’il rejette toute notion de modernisation. Le roman

Trente arpents1, rédigé par Ringuet, respecte cette description en décrivant négativement toute

forme de changement lors de son récit. Effectivement, le progrès détruit les valeurs des

Canadiens français et nuit à l’agriculture traditionnelle.

En premier lieu, la primeur est décrite comme la cause de la disparition des valeurs

canadiennes-françaises. Dès les années 1840, les Canadiens français avaient une idéologie de

conservation, voyant tout changement comme un danger pour leur culture. Une des valeurs qui

y est touchée est le maintien des traditions du passé, dont la vie agricole. Euchariste se voit

déconcerté en voyant les membres de la famille quitter progressivement la ferme pour rejoindre

la ville. « La grande-table avait perdu un à un ses hôtes familiers. » (p.173) L’auteur utilise une

personnification, attribuant des actions humaines à une table, alors qu’il s’agit d’un objet. Cette

figure de style illustre le départ graduel de ses enfants hors de la maison familiale, qui laisse

ainsi un vide. Par conséquent, l’exode rural de ces derniers montre les conséquences que

l’industrialisation engendre dans la campagne. Aussi, une autre valeur qui est visée est la langue

française. Lorsque la famille du cousin d’Euchariste, Alphée Larivière, arrive sur la terre, Moisan

1
RINGUET, Trente Arpents, Québec, Flammarion Québec, 2001, 288 p.
est rapidement déçu d’apprendre le bas niveau de maitrise de la langue française de sa femme,

disant qu’elle « parlait un français lamentable, peinard, difficilement compréhensible pour tout

autre que son mari ». (p.127) Les adjectifs « lamentable », « peinard » et « difficilement

compréhensible » font comprendre au lecteur que le pauvre niveau de français de Grace attire

un jugement négatif de la part du fermier. Ce choc de culture et la dominance croissante de la

culture anglaise amènent donc petit à petit un sentiment méfiance et de menace à Moisan pour

l’importance de sa propre langue. En somme, toute nouveauté qui est présentée au personnage

principal est vue comme source de menace potentielle envers sa culture canadienne-française.

En deuxième lieu, la modernité brise le concept de l’agriculture écologique. Le Canadien français

possédait généralement une terre ; il était donc naturel que l’idéalisation pour la vie agricole

s’en suive. L’économie agricole se voit ruinée sous l’effet de la nouveauté. En effet, l’apparition

de l’agriculture intensive affecte d’une manière importante le prix des récoltes agricoles

extensives de la population. « Les prix croulaient doucement sous la malédiction de récoltes

successivement abondantes et grasses. » (p.212) L’antithèse entre « coulaient doucement » et «

abondantes et grasses » souligne l’opposition entre la faillite progressive de la production

agraire classique et la prospérité grandissante de la production agraire productiviste. La crise

financière que les paysans subissent est principalement causée par le changement de type

d’agriculture que l’industrialisation impose. Également, les innovations technologiques ne font

que causer des problèmes sur la terre. Face aux idées d’implantation de machineries sur la

ferme qu’Étienne propose, Euchariste en ressent un profond désaccord. « Le moteur était

survenu qui supplantait les cheveux et dont le pétrole ruinait les pâturages. » (p.213)

L’hyperbole utilisée avec les verbes « supplantait » et « ruinait » indique l’intensité des
conséquences que les machines agricoles infligent à l’agriculture paysanne. Ceci permet donc au

lecteur de percevoir une constante connotation négative envers l’apparition de la mécanisation

des techniques agricoles. Ainsi, tout au long du récit, toute introduction de renouveau dans le

secteur de l’agriculture entraîne une répercussion nuisible sur le rendement de la terre.

En conclusion, la nouveauté est démontrée d’une manière néfaste, étant la cause ultime de la

déchéance du personnage principal. Dans le récit, les valeurs propres aux Canadiens français

ainsi que la stabilité de l’agriculture biologique sont continuellement persécutées par tout ce qui

sort de la tradition. Cette instabilité est représentée tout au long par ses conséquences

dévastatrices au sein de la campagne, et non par ses effets positifs dans la ville et la société.

Plusieurs autres œuvres québécoises portent le courant littéraire du terroir. En effet, le roman

Un homme et son péché, écrit par Claude-Henri Gagnon en 1933, raconte la vie d’une petite

communauté de Sainte-Adèle qui est prise sous la dominance de Séraphin Poudrier, un homme

avare et sans pitié.

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 A = EXCELLENT, B = BON, C = CORRECT, D = À AMÉLIORER, E = INSUFFISANT
CRITÈRES DE PERFORMANCE A B C D E
Introduction
Le sujet amené est pertinent et en lien avec le propos. 3 - 2,7 2,6 - 2,4 2,3 – 2,1 2 - 1,8 1,7 - 0
Tous les éléments du sujet posé sont présents, justes et clairement reformulés. 3 - 2,7 2,6 - 2,4 2,3 – 2,1 2 - 1,8 1,7 - 0
Le sujet divisé présente toutes les idées principales de la dissertation dans
l'ordre dans lequel elles apparaissent. 2 - 1,8 1,7 - 1,6 1,5 - 1,4 1,3 - 1,2 1,1 - 0
L'étudiant a établi des liens logiques et fluides entre les parties de son
introduction. 2 - 1,8 1,7 - 1,6 1,5 - 1,4 1,3 - 1,2 1,1 - 0
Développement
Les idées principales sont en lien avec le sujet et ciblent clairement un
élément important du texte. 12 – 10,8 10,7 - 9,6 9,5 – 8,4 8,3 – 7,2 7,1 - 0

Les idées secondaires défendent bien les idées principales en s'appuyant

explicitement sur des éléments précis et pertinents du texte.
13 - 11,7 11,6 - 10,4 10,3 - 9,1 9 - 7,8 7,7 - 0
Les citations sont choisies judicieusement et justifient les idées principales et
secondaires. 10 - 9 8,9 - 8 7,9 - 7 6,9 - 6 5,9 - 0
Les explications ne reformulent pas les citations, mais illustrent la façon dont
elles appuient l'I.S. et le sujet imposé. 10 - 9 8,9 - 8 7,9 - 7 6,9 - 6 5,9 - 0
L’explication du fond et de la forme du texte (procédés d’écriture) prouve la
compréhension juste du texte par l’étudiant. 13 - 11,7 11,6 - 10,4 10,3 - 9,1 9 - 7,8 7,7 - 0
Les conclusions partielles résument adéquatement les deux idées secondaires
et prouvent clairement le sujet imposé. 4 - 3,6 3,5 - 3,2 3,1 - 2,8 2,7 - 2,4 2,3 - 0
L'organisation des idées et les transitions sont judicieuses. 3 - 2,7 2,6 - 2,4 2,3 – 2,1 2 - 1,8 1,7 - 0
Conclusion
La synthèse résume les idées les plus importantes du développement en
respectant un ordre logique et confirme que le sujet est démontré. 4 - 3,6 3,5 - 3,2 3,1 - 2,8 2,7 - 2,4 2,3 - 0
L’ouverture clôt le texte sur des perspectives nouvelles en précisant
l'actualité, la nécessité ou la pertinence du sujet traité. 4 - 3,6 3,5 - 3,2 3,1 - 2,8 2,7 - 2,4 2,3 - 0
L'étudiant a établi des liens logiques et fluides entre les parties de la
conclusion. 2 - 1,8 1,7 - 1,6 1,5 - 1,4 1,3 - 1,2 1,1 - 0
L’ensemble du texte
Les références à l’auteur, au courant littéraire ou au contexte sociohistorique
sont suffisamment nombreuses et approfondies. Elles font la preuve que
l'étudiant a compris la représentation du monde proposée dans le ou les
textes. 10 - 9 8,9 - 8 7,9 - 7 6,9 - 6 5,9 - 0
Le propos est cohérent et dénué de répétitions excessives. 3 - 2,7 2,6 - 2,4 2,3 – 2,1 2 - 1,8 1,7 - 0
L’étudiant sait respecter le protocole de rédaction d'un travail et donner à sa
copie une présentation matérielle soignée. 2 - 1,8 1,7 - 1,6 1,5 - 1,4 1,3 - 1,2 1,1 - 0

Résultat (avant les fautes) 97.6 /100

Langue : 1% pour chaque faute de français (orthographe, vocabulaire, grammaire, syntaxe) et 0,5% pour chaque - 3
faute de ponctuation jusqu’à concurrence de 25%
Résultat final
= 95 %