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INGENIEURS CONSEILS

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GRENOBLE - ZAC de Bonne

Evaluation par mesure des performances énergétiques des


8 bâtiments construits dans le cadre du programme
européen Concerto

Rapport de synthèse

Rapport de campagne de mesure

Révision Rédigé par Vérifié par Date


Edition Initiale TW OS Avril 2011

Enertech - Siège social : 26160 Félines s/Rimandoule - Siret 41522792500013 -


SARL au capital de 30 000 euros - RCS Die B 415 227 925 - APE 7112 B - N° TVA intracommunautaire : FR 87415227925
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Sommaire

Préambule.................................................................................................................................... 3
Introduction .................................................................................................................................. 4
1 Présentation sommaire des opérations................................................................................. 5
2 Chauffage ............................................................................................................................. 7
2.1 Performances............................................................................................................. 7
2.2 Analyse des résultats ............................................................................................... 7
2.2.1 Les données météorologiques................................................................................................7
2.2.2 La perméabilité à l’air des enveloppes ..................................................................................8
2.2.3 Les dysfonctionnements de la ventilation double flux ..........................................................8
2.2.4 Les apports internes réels.......................................................................................................8
2.2.5 Les niveaux de température intérieure...................................................................................9
2.2.6 La qualité d’isolation du bâti ...............................................................................................10
2.2.7 La qualité des régulations centrale et terminale ..................................................................11
2.2.8 Exemple de synthèse............................................................................................................11
3 Ventilation ........................................................................................................................... 12
3.1 Encrassement des filtres ....................................................................................... 12
3.2 Recyclage de l’air extrait ....................................................................................... 13
3.3 Défaut d’isolation des conduits ............................................................................ 14
3.4 Défaut d’équilibrage ............................................................................................... 14
3.5 Paramétrage des échangeurs à roue ................................................................. 14
3.6 Conséquences sur les consommations électriques ........................................ 15
4 Eau chaude sanitaire .......................................................................................................... 16
5 Services généraux ..............................................................................................................17
5.1 Analyse des résultats................................................................................................... 18
5.1.1 Sous-stations ........................................................................................................................18
5.1.2 Ventilation ...........................................................................................................................19
5.1.3 Ascenseurs ...........................................................................................................................19
5.1.4 Eclairage ..............................................................................................................................20
5.1.5 Autres usages .......................................................................................................................20
6 Confort d’été ....................................................................................................................... 21
7 Consommations électrodomestiques .................................................................................. 21
8 Bilan global en énergie primaire ......................................................................................... 22
9 Cogénération ...................................................................................................................... 23
Conclusion ................................................................................................................................. 25

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Préambule

C’est en 2003 que le volet ENERGIE a été greffé sur le projet de la ZAC de Bonne. A l’époque,
personne ne parlait en France de bâtiments performants, et il était encore prévu que la Réglementation
Thermique en vigueur soit renforcée de 15% tous les 5 ans.
Les objectifs assignés en 2003 correspondaient à la moitié des exigences fixées pour les
constructions neuves à l’époque…. Il aurait fallu attendre 2035, à la vitesse d’évolution de la
Réglementation Thermique, pour faire la même chose qu’à de Bonne ! Et pendant ce temps le climat
se dégrade à grande vitesse et la pénurie énergétique se précise….
L’esprit qui a prévalu sur le projet était animé par l’idée de créer, en France, un laboratoire dans
lequel tous les bâtiments de la ZAC de Bonne seraient des prototypes. Car améliorer d’un facteur deux les
performances des bâtiments suppose bien de travailler sur des prototypes.
Le projet a été conduit en mettant en place une équipe technique qui a accompagné, piloté et aidé
les concepteurs dans leur mission. Chacun a fait de son mieux, à partir du niveau de compétences général
qui était celui de la France à ce moment là. Toutefois, faire des prototypes n’a d’intérêt que s’ils sont
évalués minutieusement afin de déterminer ce qui a correctement fonctionné et ce qui n’a pas fonctionné.
Mais dans un cas comme dans l’autre, il conviendra de savoir pourquoi.
L’objet de l’évaluation n’est donc pas de prouver que le projet de la Zac de Bonne est le meilleur
du monde, que tous ses acteurs sont également les meilleurs et ont réussi tout ce qu’ils avaient tenté. Ce
serait faux et ne ferait pas progresser la connaissance commune, à la fois de ce qui a été vraiment réussi,
mais surtout des difficultés ou des échecs inévitablement rencontrés. L’objectif de l'évaluation est au
contraire de tirer les enseignements les plus larges possibles avec toute l'humilité qui sera nécessaire, en
acceptant les échecs comme des leçons permettant d'aller plus loin. D'une certaine façon, un projet
comme la ZAC de Bonne ne peut être pleinement profitable qu'à la condition de pouvoir revendiquer le
droit à l'erreur. On ne progresse pas de manière significative sans faire un certain nombre d'erreurs liées à
l’apprentissage. Mais ces erreurs ne sont acceptables qu'à la condition, précisément, de nous permettre
d'apprendre quelque chose afin de faire encore mieux demain.
Au-delà de ces acquis techniques, la ZAC de Bonne aura permis aux maîtres d'ouvrage de préparer
avec quelques années d'avance, et une certaine intuition, la réglementation thermique qui sera en vigueur
à partir de 2012 en France. Et il fallait effectivement une certaine intuition, car en 2004 il n'était pas
encore évident que la réglementation puisse progresser aussi vite qu'elle l’a fait. Mais le miracle d'un
projet de cette nature est aussi, en étant le premier en France de cette ambition, d'ouvrir un imaginaire à
tous les décideurs. Personne n'avait encore osé fixer des objectifs aussi ambitieux à un programme de
construction de cette taille, mais à partir du moment où Grenoble l'a fait, chacun s'est dit que ça devait
donc être possible et a d’emblée considéré que c'était parfaitement réalisable alors même que rien n'avait
encore été construit ! On peut dire que le projet de la ZAC de Bonne a rendu crédible l’idée qu'une
réglementation relativement draconienne pouvait être mise en place rapidement en France. Ce n'est pas le
moindre de ses mérites !

Enfin, la ZAC de Bonne a fonctionné à partir d’une grande mutualisation des compétences, d’une
mise en commun des savoirs, d’une transversalité des expériences qui ont permis à chacun d'aller plus
vite en ayant connaissance de ce que l'autre avait fait ou savait faire. Relever le défi du changement
climatique passe par une accélération des processus de décision qui conduiront à une transformation des
bâtiments, des équipements et des territoires. Il faut pour cela que les professionnels soient formés au plus
haut niveau et dans les plus brefs délais.

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Introduction

Ce rapport de synthèse présente les résultats des campagnes de mesures des 8 bâtiments de
logements de la ZAC de Bonne à Grenoble construits dans le cadre du projet européen Concerto. Ces
campagnes se sont déroulées entre le 15/05/2009 0h00 et le 14/05/2010 23h50 pour la première tranche
(bâtiments B1, B2, B3 et G1) et entre le 01/01/10 0h00 et le 31/12/10 23h50 pour la seconde (bâtiments
A1, A2, G2, G3).

Elles ont été faites au pas de temps de 10 minutes, que ce soit pour les consommations ou pour les
indicateurs de confort des bâtiments. Des paramètres de fonctionnement ont aussi été instrumentés pour
appuyer et expliquer les résultats obtenus. Chaque bâtiment a reçu entre 400 et 700 mesureurs. Les
performances des immeubles en occupation ont ainsi pu être évaluées de manière précise. C’est
l’ensemble de ces résultats et analyses qui est présenté dans ce qui suit.

Ce rapport a pour but d’illustrer les performances mesurées et d’en dégager les principaux
enseignements. Car l’opération Concerto a surtout été un laboratoire grandeur réelle fécond de
nombreuses pistes d’amélioration concrètes dans l’optimisation de la conception et de l’exploitation des
bâtiments.

On s’attachera à comparer les consommations réellement mesurées avec les prévisions envisagées.
On verra que ces dernières s’appuient sur de nombreuses hypothèses : sur le bâtiment et ses équipements
mais aussi sur les données météorologiques et le comportement des usagers (température de chauffe,
quantités d’eau chaude puisées…). Dans ces conditions, on pourra mettre en perspective la précision et la
pertinence de telles prévisions.

Remarques préliminaires :

- La campagne de mesures s’est intéressée aussi bien aux parties communes (chauffage,
électricité des services généraux, eau chaude sanitaire) qu’aux consommations électrodomestiques et aux
indicateurs de confort relatifs aux parties privatives, pour lesquelles 10% de la totalité des logements ont
fait l’objet d’un suivi détaillé. Cet échantillonnage est trop restreint pour constituer une base
représentative indiscutable. Nous devrons donc considérer avec précaution les valeurs et les indicateurs
moyens (consommations d’électricité privatives, températures et hygrométries moyennes). Nous avons
néanmoins décidé de les conserver jugeant qu’ils fournissent de bonnes tendances générales.

- Tous les résultats et ratios au mètre carré sont ramenés à la surface habitable (SHAB)

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1 Présentation sommaire des opérations

Les bâtiments suivis lors de cette campagne de mesures sont tous des immeubles de logements. Ils
ont été conçus pour la plupart en 2003 avec la volonté de réduire de moitié les standards de
consommations dans les constructions neuves. Les objectifs fixés aux constructeurs étaient les suivants :

- 42,5 kWh/an/m²Shab d’énergie utile (en aval de l’échangeur du fournisseur d’énergie) pour le
chauffage (soit 50 kWh/an/m²Shab en prenant en compte le rendement de génération);
- 17 kWh/an/m²Shab d’énergie utile pour l’appoint d’eau chaude sanitaire;
- 10 kWhél/an/m²Shab de consommation électrique pour les parties communes
(principalement sous-station, ventilation, éclairage, ascenseurs).

A cet effet, d’importants efforts ont été réalisés sur les enveloppes et les systèmes des bâtiments
pour en réduire les consommations à tous les niveaux. La figure 1 présente quelques paramètres généraux
ainsi que les valeurs moyennes des conductivités thermiques mises en œuvre sur les projets de la Zac de
Bonne.

Compacité Surface déperditive / Shab 1,10


% surface vitrée (Surface vitrée / Shab) 20%
U parois verticales extérieures 0,21
U plancher bas 0,24
U plancher haut 0,13
Menuiseries 1,65
Ubât 0,62

Figure 1 : Valeurs moyennes des caractéristiques thermiques des immeubles suivis


(U en [W/m²°C])

De même l’accent fut mis sur les systèmes avec l’installation pour chaque immeuble d’une
ventilation double-flux à récupération de chaleur sur l’air extrait et d’un champ de capteurs solaires
thermiques pour le préchauffage de l’eau chaude sanitaire. La production de chaleur pour le chauffage et
l’eau chaude sanitaire d’appoint est assurée par des chaufferies gaz gérées par un fournisseur d’énergie
extérieur. Enfin, chaque immeuble dispose d’un module de cogénération assurant une base de chauffage
et une production d’électricité.

Maître d'ouvrage Architecte Surface (m²Shab) Nombre de logements


A1 - Le Connestable Nexity Georges V Viguier SA 8 780 121
A2 - Le Compagnon Actis Patrick Colombier Associés 2 566 40
B1 - Le Patio Lumière Bouygues Immobilier Atelier Thierry Roche 3 295 43
B2 - Les Jardins de Bonne OPAC 38 Edouard François OAL 3 560 52
B2 - Le Pallium Dauphilogis Edouard François OAL 1 289 17
B3 - Le Carré d'Or Capri Faure/Macary/Page 2 368 38
G1 - Le Vendôme SCI Le Vendôme Brenas Doucerain 2 229 27
G2 - Le Concerto SNI Tomasini Design 5 060 70
G3 - Le Henri IV Bruno Blain Promotion Ateliers Lion 2 374 28

Figure 2 : Liste des immeubles suivis

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2 Chauffage
2.1 Performances
La figure 3 représente les consommations de chauffage annuelles mesurées en aval de l’échangeur
du fournisseur (GEG). On rappelle que l’objectif du programme Concerto était fixé à 42,5
kWh/an/m²Shab.

ENERTECH ZAC DE BONNE


ZDB_Chauffage
Niveaux de consommation de chauffage en énergie utile
(mesurées en aval de l'échangeur GEG)
80
73,4 72,4
70 67,8 67,9
63,4 64,2
Consommation (kWh/m²Shab/an)

60 57,4
53,4

50
44,0 Objectif : 42,5 kWh/m²Shab/an
Objectif: 42,5 kWh/m²Shab/an
40

30

20

10

0
C

2
1

3
A

A
B

gi

G
PA
ilo

O
ph

2
B
au

SEM SAGES
D
2

Attention : la surface de référence est toujours la SHAB VILLE DE GRENOBLE


B

Figure 3: Consommation de chauffage des différents bâtiments

Les consommations varient de 44,0 à 73,4 kWh/an/m²Shab, soit entre 5 et 70 % de


surconsommation par rapport à l’objectif assigné. Comment expliquer de tels écarts ?

2.2 Analyse des résultats

2.2.1 Les données météorologiques


Les prévisions de consommation ont été faites avec des données météo issues de stations situées
hors des villes et dans la période 1960-1990. Or, des différences très sensibles sont apparues entre les
températures relevées par les stations météo situées à l’extérieur de la ville, et celles mesurées sur le toit
même des bâtiments suivis.

ENERTECH ZACDE BONNE


ZDB_Météo
On a pu ainsi mettre en évidence le Comparaison des météos mesurées in situ à la Zac de Bonne avec les données météofrance de la base Saint-Geoirs entre le
02/01/10 et le 20/01/10
phénomène important de l’îlot de chaleur des 15,0

Ecart annuel moyen ville/station : 2,0°C


centres villes : en moyenne, les températures 10,0

mesurées in situ sont plus chaudes que les 5,0


Température (°C)

données des stations météo usuellement 0,0


2/1/10 4/1/10 6/1/10 8/1/10 10/1/10 12/1/10 14/1/10 16/1/10 18/1/10 20/1/10

utilisées. Or aucun projet urbain ne tient -5,0

compte de ce phénomène, faute de données -10,0

météos urbaines, ce qui induit de fortes -15,0

différences entre prévisions et consommations -20,0

réelles. Date SEM SAGES


VILLE DE GRENOBLE
Mesure Zac de Bonne Météofrance station Saint-Geoirs

Figure 4 : Comparaison des données météo mesurées


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B1_Chauffage
Cela a pour conséquence une Comparaison des besoins de chauffage issus de la simulation selon les données
météorologiques
surestimation des consommations de 33,7 33,8
31,9
chauffage lors des simulations pouvant 32

atteindre 30%. 28
25,4
Fichier

Besoins (kWh/m²Shab/an)
On voit ici le caractère difficilement 24
Météonorm Fichiers
prédictif des calculs de consommations 20
mesures
prévisionnelles en raison de leur forte 16
Fichiers
2009-10
Fichiers de la hors ville
sensibilité aux données météorologiques et à 12
mesures
simulation 2009-10
la dépendance de celles-ci au lieu de mesure. 8

4
in situ
On pourra s’interroger sur la pertinente
0
de prévision réalisées avec des données météo B1
1

météo trentenaire des simulations ZDB météo in situ 2009-10


issues de stations à des dizaines de kilomètres météo station du Versoud hiver 2009-10 météofrance site de St Geoirs hiver 2009-10 LE PATIO LUMIERE

des bâtiments étudiés.


Figure 5 : Résultats de simulations thermiques
dynamiques avec différents fichiers météo

2.2.2 La perméabilité à l’air des enveloppes


Une mauvaise perméabilité entraîne une augmentation des flux d’air frais infiltré à chauffer sans
bénéficier de la récupération de chaleur de l’échangeur. Or, ces immeubles furent conçus à une époque où
cet aspect de la construction était encore insuffisamment maîtrisé et pris en compte par les concepteurs. Il
s’ensuit que les simulations dynamiques ont été faites, lors de la conception, avec des taux de
perméabilité assez optimistes. On estime qu’au mieux les bâtiments ont été réalisés avec un niveau de
perméabilité strictement conforme à la réglementation thermique en vigueur en 2005 en France. On
évalue donc entre 2,4 et 4,8 kWh/an/m²Shab la surcharge de chauffage utile engendrée, selon les
bâtiments en fonction des hypothèses prise en simulation.

2.2.3 Les dysfonctionnements de la ventilation double flux


Ils ont été multiples (voir § Ventilation). C’est un sujet d’insatisfaction sur ces opérations. Aucune
ventilation n’a fonctionné dans ses conditions nominales. Les variations de la charge de chauffage prévue
varient entre - 7 kWh/an/m²Shab et jusqu’à + 20 kWh/an/m²Shab pour les installations les plus
défectueuses.

2.2.4 Les apports internes réels


Ils sont liés essentiellement aux consommations électriques, et ils ont un fort impact sur les
besoins de chauffage, pouvant être soit supérieurs soit inférieurs aux hypothèses de simulation. L’impact
va de + 5 à –16 kWh/an/m²Shab de chauffage utile.

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Chauffage
Apports internes liés aux consommations électriques sur la saison de chauffe
35

30
Parties privatives Parties communes

Apports (kWh/m²Shab)
25

20

15

10

2
1

n
A

A
B

B
gi

tio
PA
ilo

a
O

ul
ph

m
B
au

Si
D

SEM SAGES
2
B

Parties privatives Parties communes VILLE DE GRENOBLE

Figure 6 : Comparaison des apports réels mesurés/simulation

2.2.5 Les niveaux de température intérieure


En moyenne, les habitants semblent désirer un confort entre 21 et 22°C. Or, les simulations ont
été faites, par précaution, avec une température de 21°C. Ces températures relativement élevées auront un
impact important sur les consommations de chauffage.

ENERTECH ZAC DE BONNE


ZDB_Confort d'hiver
Température moyenne mesurée dans les logements suivis
24,0
22,0 22,2
21,3 21,3 21,5
22,0 21,0
20,3 20,4
19,8
20,0
18,0

16,0
Température (°C)

14,0
12,0 Mesures du 01/12/09 au 28/02/10 Mesures du 01/01/10 au 28/02/10
10,0

8,0

6,0

4,0

2,0

-
1

2
C
1

3
A

A
B

G
gi

PA
ilo

O
ph

SEM SAGES
B
au
D

VILLE DE GRENOBLE
2
B

Figure 7 : Températures moyennes mesurées en hiver

On rappelle qu’un degré de plus induit de l’ordre de 12% à 15% de surconsommation de


chauffage. La température des logements apparaît comme le premier paramètre de non respect de la
performance énergétique des immeubles. On rappelle d’autre part que la valeur réglementaire de
chauffage est de 19°C. Dans ces immeubles, elle n’est quasiment jamais atteinte.

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ENERTECH ZAC DE BONNE


ZDB_Chauffage
Impact de la température sur les besoins de chauffages estimés par les simulations
50,0

45,0 22 °C

+ 4,7 kWh/m²/an 21 °C 43,3


40,0
20 °C
38,6

Besoins (kWh/m²Shab/an)
35,0
+ 4,9 kWh/m²/an 36,7
19 °C
30,0
31,8

25,0
+ 15% + 12 %
20,0

15,0

10,0

5,0

-
B2 Dauphilogis A2
SEM SAGES
VILLE DE GRENOBLE

Figure 8 : Détermination par simulation de l’impact de la température intérieure sur les besoins de
chauffage

2.2.6 La qualité d’isolation du bâti


Les défauts d’isolation peuvent être multiples. Ils
contribuent à dégrader les performances des bâtiments.
Difficilement quantifiable, leur part nous semble néanmoins non
négligeable dans les dérives observées. On a pu remarquer à
plusieurs reprises des défauts d’isolation et la présence de
nombreux ponts thermiques qui contribuent à dégrader
fortement les performances d’isolation du bâti.

Les ponts thermiques d’accrochage des bardages se sont avérés souvent beaucoup plus importants
que prévus. A titre d’exemple, l’accrochage figurant sur la figure 9 dégrade de 51% la valeur courante du
coefficient U. C’est un élément rarement pris en compte en France mais qu’il faudra désormais intégrer à
des calculs précis.
La seconde partie de la figure 9 fait aussi apparaître les entretoises de solidarisation des doubles
murs en partie basse de l’immeuble. La photo thermique montre l’impact très lourd sur les déperditions.

ZAC de
Bonne
Grenoble

Accrochage des doubles


murs en partie basse

Figure 9 : Exemples de ponts thermiques mis en évidence sur la Zac de Bonne

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2.2.7 La qualité des régulations centrale et terminale


Des régulations peu efficaces peuvent affecter aussi le rendement de l’installation et, partant, les
consommations de chauffage. Cette campagne nous a permis de mettre en évidence plusieurs
dysfonctionnements dans le réglage des installations :

Des thermostats d’ambiance ont été posés dans toutes les pièces des immeubles. Ils contrôlent
la coupure du chauffage pour une température de consigne donnée. Mais la plupart du temps ils ne sont
pas bridés, ce qui permet aux occupants de demander des températures élevées entraînant des surcharges
importantes de chauffage ;

Ces températures sont accessibles seulement si l’installation de chauffage le permet, autrement dit
si la loi d’eau le rend possible. Dans bien des cas, on constate que les lois d’eau sont paramétrées sans
prise en compte des apports internes et de l’ensoleillement. Un réglage dans les conditions réelles de
fonctionnement s’impose pour limiter les dérives ;

De faibles consommations ne sont


aussi possibles qu’avec un système de
régulation performant. La plupart des
immeubles de la Zac de Bonne sont chauffés
par des radiateurs à eau chaude irrigués par
des pieuvres hydro câblées circulant dans les
planchers. Ces dernières diffusent de la
P ro fil d e te m p é ra tu re le lo n g d e la lig n e L i1
chaleur à travers les dalles. Dans des 29,5
29
S éjour, plafond

bâtiments à faibles consommations, comme 28,5


Température en °C

28
27,5
ceux de la Zac de Bonne, la puissance émise 27
26,5

par les tuyaux noyés en dalle est de l’ordre 26


25,5
25

de grandeur de la puissance de chauffage 24,5


0 20 40 60 80 100

des logements.

Figure 10 : Photographie infrarouge d’un plafond de


logement
Il s’ensuit que ces pertes de distribution ne sont plus du tout négligeables. La conséquence est
une dégradation du rendement de régulation (une émission par dalle béton présente beaucoup d’inertie)
mais également des perturbations entre les logements qui se chauffent les uns les autres par les planchers
(voir figure 10), ce qui conduit à des surchauffes pour certains logements qui ne le souhaitent pas ;

Dans plusieurs immeubles, les centrales de traitement d’air sont équipées de batteries chaude afin
de préchauffer l’air neuf. On a pu mesurer que dans la plupart des cas ces dernières chauffent l’air à des
températures beaucoup trop élevées empêchant les logements de tirer profit de leurs apports internes.
On considère qu’une température de préchauffage d’air de 17°C permet de palier ces inconvénients. On
pourra aussi réfléchir à l’utilité d’un préchauffage dans des bâtiments à faibles besoins.

2.2.8 Exemple de synthèse


A la lumière de toutes ces explications, on a tenté d’évaluer, pour chaque bâtiment, le plus
précisément possible, l’impact de chacune de ces dérives sur la consommation de chauffage observée,
afin de rapprocher celle-ci des conditions nominales d’évaluation qui avaient conduit à la prévision faite
lors de la conception. Voici un exemple de ce type d’analyse conduite pour l’un des immeubles de la Zac
de Bonne.
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ENERTECH ZAC DE BONNE


Explication des écarts
Impact de la température ambiante réelle
70
+ 8,2 kWh/m²/an
- 4,0 kWh/m²/an Il reste environ 8,0
60 kWh/m²/an d'écart:
65,6 défauts d'enveloppe?
Consommation (kWh/an/m²shab)

- 8,9 kWh/m²/an
61,6 - 2,2 kWh/m²/an
Météo
50 57,4
Perméabilité
52,7
50,5
50,5 42,5 8,0
Consommation Ventilation
40 réelle Apports
internes
électriques
30 Température
interne

20

Température réelle
10 = Température
simulée

0
Mesure
Objectif
Météo plus B1
clémente que la Apports
Perméabilité réelle Défauts ventilation électroménager
simulation moins bonne que =
surestimés
prévu surconsommation
SEM SAGES

Figure 11 : Synthèse de l’analyse des dérives de la consommation de chauffage

Partant d’une consommation observée de 57,4 kWhep/m²/an, on tient compte de l’impact de


chaque « dysfonctionnement » pour conclure que, replacé dans les conditions qui était celles de la
simulation, le bâtiment aurait consommé 50,5 kWhep/m²/an.

Cela met une nouvelle fois en valeur le caractère difficilement prédictif des simulations tant
le nombre de paramètres et leur sensibilité sont importants.

3 Ventilation
Tous les immeubles suivis au cours de cette campagne étaient équipés d’une ventilation double
flux avec récupération de chaleur sur l’air extrait. Aucune installation n’a fonctionné dans ses conditions
nominales pendant la campagne. Cela a posé de sérieux problèmes d’hygiène (défaut de débit de
ventilation, recyclage de l’air extrait) pouvant avoir des impacts importants sur les consommations de
chauffage (voir § Chauffage). Sans être exhaustifs, voici les défauts rencontrés.

3.1 Encrassement des filtres


Le phénomène majeur rencontré sur toutes les installations est l’encrassement rapide des filtres
au soufflage et les chutes de débit qui s’ensuivent. On a pu évaluer qu’après 4 mois l’encrassement
d’un filtre est tel qu’il réduit de 10% le débit soufflé et qu’il doit être changé. On a mis aussi en évidence
qu’un simple nettoyage n’était, en général, pas suffisant, et ne lui permettait pas de retrouver ses qualités
d’origine ce qui avait pour conséquence un encrassement encore plus rapide. Enfin, l’absence total de
changement de filtre conduit à ce qu’au bout de 10 mois il ne reste plus que 30 % du débit nominal qui est
soufflé. Conséquence : l’encrassement touchant davantage le filtre de soufflage, un déséquilibre des
débits s’établit. C’est ce que montre la figure 12.

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CTA
Evolution journalière des débits de soufflage et d'extraction au cours de
l'année de suivi
2500

Débit moyen journalier (m3/h)


2000
Infiltrations
1500

1000

Chute du débit due à Nettoyage


500
l’encrassement du filtre sommaire du
d’air neuf
0 filtre air neuf
9

0
10
07 200

21 200

04 200

18 200

01 200

15 200

29 200

13 200

27 200

10 200

24 200

08 200

22 200

05 200

19 201

02 201

16 201

02 201

16 201

30 201

13 201
20
6/

7/

7/

8/

8/

9/

9/

9/

0/

0/

1/

1/

2/

2/

1/

1/

2/

2/

3/

3/

3/

4/
/0

/0

/0

/0

/0

/0

/0

/0

/1

/1

/1

/1

/1

/1

/0

/0

/0

/0

/0

/0

/0

/0
23

Extraction Soufflage

Figure 12 : Evolution des débits moyens journaliers dans une installation double flux

Ce déséquilibre des débits entraîne des infiltrations d’air par les parois peu étanches. Le résultat
est un air froid qui pénètre dans le volume chauffé sans être préchauffé par l’échangeur double flux. Il en
découle une augmentation de la charge de chauffage. Elle varie de 7 à 10 kWh/an/m²Shab en énergie utile.
C’est l’ordre de grandeur qu’on retrouve quasiment pour chaque opération.

3.2 Recyclage de l’air extrait


Un autre dysfonctionnement récurrent est, dans le cas des échangeurs rotatifs, le recyclage de
l’air extrait dû à un positionnement inadéquat du ventilateur de soufflage qui devrait impérativement
être en amont de l’échangeur à roue pour mettre en surpression l’air insufflé au niveau de l’échangeur
(voir figure 13). Ce dysfonctionnement a été très important dans deux immeubles où les mesures laissent
supposer un taux de recyclage proche de 100% pendant une part importante de la campagne de
mesures. Les conséquences sont : mauvaises odeurs, surchauffes en été et réduction de la consommation
de chauffage en hiver (car l’air soufflé est de l’air directement issu des logements donc déjà à
température…).

P ositionnem ent incorrect des ventilateurs : R ecyclage

Surpression

D épression

B on positionnem ent des ventilateurs : P as de recyclage

Tv Te , Ve

T ext
Ts , Vs

T s0 Surpression

Figure 13 : Illustration du mauvais montage entraînant un recyclage de l’air extrait


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3.3 Défaut d’isolation des conduits


L’installation d’un système double flux nécessite le plus grand soin dans l’isolation des gaines en
dehors du volume chauffé. En effet, pour pouvoir récupérer les calories de l’air extrait il s’agit de ne pas
les perdre avant le passage dans l’échangeur à roue. C’est justement ce qui se produit dans un des
immeubles suivis où le conduit d’extraction cheminant en toiture (donc en contact avec l’extérieur) avant
de passer dans la roue d’échange présente une absence d’isolation. L’air extrait a alors le temps de se
refroidir et moins d’énergie est récupérée par l’échangeur rotatif. On se prive quasi totalement de la
récupération de chaleur, ce qui entraîne une augmentation des consommations de chauffage.
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G1_Ventilation
Evolution des température d'air extrait (mesurée au caisson d'extraction), moyenne
intérieure des logements et extérieure sur la saison de chauffe
25
T logement
20
Pertes
15
Température (°C)

10

5
T extérieur
0
15/10/09 09/11/09 04/12/09 29/12/09 23/01/10 17/02/10 14/03/10 08/04/10 03/05/10

-5
Date

Air repris Moyenne intérieur logements Température extérieure LE VENDOME

Figure 14 : Illustration du défaut d’isolation du conduit d’air extrait

3.4 Défaut d’équilibrage


Nombreuses aussi sont les installations non réglées avec des ventilateurs ne fonctionnant pas à
leur débit nominal : soit en sous débit soit en sur débit. Cela provoque des conséquences fâcheuses sur la
qualité de l’air intérieur et sur les consommations de chauffage. On peut aussi s’arrêter sur le fait
qu’aucune variation de vitesse n’a pu être observée sur les immeubles dont les ventilateurs en étaient
pourtant équipés. Cela signifie que leur paramétrage n’a pas été fait ou bien que les usagers utilisent très
peu le passage petit débit/grand débit de leurs bouches de cuisine. On peut alors discuter la pertinence de
telles dispositions qui contribuent à complexifier et à rendre plus coûteuses les installations mais dont les
résultats, en termes d’économies d’énergie, restent à prouver.

3.5 Paramétrage des échangeurs à roue


Enfin, en période estivale, les échangeurs à roue exigent un paramétrage particulier. Ceux-ci
doivent tourner lorsque l’air intérieur est plus froid que l’air extérieur afin de le refroidir (fonctionnement
en journée). Mais ils doivent être arrêtés lorsque l’air extérieur est plus froid, ce qui est le cas la nuit, afin
de permettre le refroidissement des structures de l’immeuble. Or, on a pu constater dans un bâtiment un
fonctionnement inversé : l’échangeur tourne la nuit et donc réchauffe l’air frais extérieur ; il est à l’arrêt le
jour avec un air soufflé dans les logements à la température extérieure. La conséquence est une
détérioration du confort d’été avec d’importants risques de surchauffe.

En plus de ces dysfonctionnements, on a pu relever des défauts de réglage, de paramétrage et de


suivi de fonctionnement conduisant parfois à l’absence totale de ventilation qui aurait pu être évitée
avec un minimum de suivi.
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3.6 Conséquences sur les consommations électriques

On s’aperçoit donc que les systèmes de ventilation double flux présentent de nombreux
dysfonctionnements dès la conception, à la mise en œuvre et jusque dans le suivi d’exploitation. Le
réseau doit être conçu pour être le plus court et avoir le moins de pertes de charge possible. Le
point de fonctionnement du ventilateur doit se trouver au point de rendement maximum. Il
apparaît également que ces systèmes ne sont efficaces que s’ils sont bien paramétrés, correctement
régulés et contrôlés avec assiduité. En dehors de ces conditions, on s’expose à des déséquilibres
engendrant des manquements aux règles d’hygiène mais aussi, très souvent, des surcharges de
chauffage pouvant être importantes.

En plus de ces surcharges, les consommations électriques des ventilateurs occupent un place
prépondérante dans le bilan global des opérations pouvant atteindre 14,1 kWhél/an/m²Shab.

ENERTECH ZAC DE BONNE


ZDB_Services généraux
Consommations de ventilation (exprimées en kWhél/m²Shab/an)
16
14,1
14
Consommation (kWhel/m²/yr)

12 11,6
10,4
10 9,2 9,1 9,4
8,6
8
6,7
5,9
6

3,8
4

0
1

2
C

n
1

3
A

A
gi
B

ro
PA
lo

B
O
i
ph

SEM SAGES
B
au
D

Bâtiments VILLE DE GRENOBLE


2
B

Figure 15 : Consommations électriques des installations de ventilation

On peut remarquer néanmoins que, sur une autre opération suivie par nos soins (Opération de
Bron), les consommations de ventilation (double flux avec échangeur) sont tout à fait satisfaisantes (3,8
kWhel/m²/an). On gardera donc à l’esprit qu’il est possible de réduire considérablement ce poste. On peut
rappeler que la consommation d’un ventilateur dépend du débit pulsé, du rendement du moteur et de la
perte de charges du réseau. Ainsi, une installation peu consommatrice commence d’abord par un
réseau bien dessiné réduisant au mieux les pertes de charge avec un ventilateur fonctionnant au
point de rendement maximum.

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4 Eau chaude sanitaire


On présente sur la figure 16 les consommations du système d’appoint et celles produites par les
installations solaires pour l’eau chaude sanitaire. On rappelle que l’objectif pour l’appoint seul était (en
énergie utile) de 17 kWh/an/m²Shab.

ENERTECH ZAC DE BONNE


ZDB_ECS
Niveaux des consommations d'énergie pour la production d'eau chaude sanitaire
45

40
Consommation (kWh/an/m²Shab)

5,7 Objectif Zac de Bonne: 17 kWh/m²Shab/an (appoint seul)


35

30
8,3
25 2,7 7,2
20 0,0 33,7 4,4
6,5 7,8
23,3
15

21,4 22,8
10 19,0 20,1 18,4
14,1 15,3
5

2
*

3*

*
1

3
1*

G
B

PA

B
gi

G
O
ilo

2
ph

B
au
D

SEM SAGES
2
B

Appoint Solaire * production solaire non suivie ** production d'appoint estimative VILLE DE GRENOBLE

Figure 16 : Consommation d’appoint et production solaire pour l’eau chaude sanitaire

Ces consommations dépendent à la fois des quantités d’eau chaude puisées et de l’efficacité des
systèmes. Cette campagne de mesures a permis de mettre en évidence les pertes importantes qui sont
engendrées par les bouclages d’eau chaude sanitaire. Le rendement global mesuré s’établit en moyenne à
45%. Cumulé à celui de génération, qui est de l’ordre de 40%, on obtiendrait, si on avait une chaudière
plutôt qu’un échangeur, un rendement global de 18%. Cela conduit à réfléchir aux méthodes de
conception de la production d’eau chaude et force à innover pour réduire notamment les pertes inhérentes
aux distributions par bouclage. A titre d’illustration, la figure 17 présente le bilan de la distribution d’eau
chaude sanitaire (en aval de la production) pour un des immeubles suivis.

Pertes bouclage aller


Apports solaires

21 370 kWh 17 ,1 %

45 720 kWh Rendement global 44,8 %


(hors génération)
44,8 %
Fourniture
de chaleur Besoins
22,3 %
15,8 %
Pertes sous-station
Pertes bouclage retour

Figure 17 : Exemple de bilan de distribution d’eau chaude sanitaire

Les pertes en sous-station et celles du bouclage ont été évaluées entre 11 et 21 kWh/an/m²Shab
selon les bâtiments suivis.

On a pu suivre aussi pour certains immeubles les débits de pointe réels à 10 minutes et à l’heure. Il
est intéressant de les comparer aux calculs de dimensionnement théoriques.

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ZDB_ECS
Comparaison des débits de pointe à 55°C à 10 minutes mesurés et calculés par les
méthodes de conception de l'AICVF
18,0

16,0

14,0

Débit (litres/logement à 55°C)


12,0

10,0

8,0

6,0

4,0

2,0

0,0
B1 A2 G2 sous-station AB G2 sous-station C G3
SEM SAGES
Mesures Calcul de conception VILLE DE GRENOBLE

Figure 18 : Comparaison des débits de pointe à 55°C à 10 minutes mesurés et calculés

Un rapport allant de 2,2 à 3,8 apparaît entre les mesures et les calculs de conception pour les
débits de pointe à 10 minutes et un rapport entre 1,6 et 2,8 pour les débits à l’heure. On s’aperçoit donc
que les installations d’eau chaude sanitaire sont largement surdimensionnées et qu’il existe un réel
gisement d’économie sur ce poste. D’abord, parce qu’un système surdimensionné travaille toujours avec
un mauvais rendement, ensuite parce que des équipements surdimensionnés coûtent plus cher.

5 Services généraux
La figure 19 représente les niveaux et répartitions des consommations électriques des parties
communes des immeubles suivis. L’objectif était fixé à 10 kWhel/an/m²Shab.
Les niveaux observés s’étendent de 11,6 à 26,2 kWh/an/m²Shab. On remarque en premier lieu le
poids prépondérant de la ventilation qui occupe entre 34 et 66% de la consommation totale et les fortes
variations sur les postes sous-station (entre 1,6 et 6,0 kWh/an/m²Shab) et éclairage (entre 0,6 et 6,6
kWh/an/m²Shab). Ainsi, de fortes économies apparaissent partout : pour la ventilation, dans tous les
immeubles, et pour les autres postes, en fonction du bâtiment.

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Services généraux
Consommations annuelles par usage
30

Objectif Zac de Bonne: 10 kWhél/m²Shab/an

25
3,7
Consommation (kWhel/m²/an)

4,2 0,5 1,6


20 4,2 4,4
2,6 3,9 5,0 6,6
2,2 0,8
3,8 1,0
15 2,0
0,6 2,2 0,9
1,2
1,3 0,6 11,6 1,7 1,1 2,1 14,1
0,5
1,0 9,1
10
8,6 0,7 10,4
6,7
9,2 9,8
6,0
5
6,0
4,5 3,7 4,1
2,2 2,8 2,9 3,2
1,6
0
B1 B2 B2 OPAC B3 G1 A1 A2 G2 G3
Daupilogis
SEM SAGES
Sous-station Ventilation Ascenseur Eclairage Autre * parkings inclus VILLE DE GRENOBLE

Figure 19 : Consommation électrique des parties communes

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5.1 Analyse des résultats


5.1.1 Sous-stations
Il apparaît que dans les sous-stations, les efforts principaux doivent porter sur le choix, la
programmation et la régulation des circulateurs. Trop de pompes fonctionnent alors qu’il n’y a pas de
besoins. La figure 20 montre les économies d’énergie réalisables dans une sous-station par simple
programmation en fonction des besoins réels.

ENERTECH ZAC DE BONNE


B3_Sous-station
Bilan des économies potentielles des consommations d'électricité des pompes
4,5

4
Consommation (kWhél/m²Shab/an)

- 1,29
3,5

3
- 0,57
2,5
- 0,34
2

1,5

0,5

0
B3
Consommation initiale
Réduction de la puissance et du temps de fonctionnement de la pompe secondaire GEG
Réduction du temps de fonctionnement de la pompe CTA
Réduction du temps de fonctionnement de la pompe ECS LE CARRE D'OR

Figure 20 : Economies potentielles des consommations électriques des pompes

On a pu aussi remarquer que nombre de pompes de chauffage supposées fonctionner à vitesse


variable ont tourné à vitesse constante. Cette fonctionnalité permet de réduire les consommations
d’électricité en adaptant la vitesse aux besoins. La figure 21 montre, pour l’une d’entre elle pourvue d’un
variateur de vitesse, une puissance électrique appelée invariable malgré de fortes variations de
température.

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B3_Chauffage
Evolution des consommations des pompes au pas de temps de 10 minutes
la journée du 16 mars 2010

50 18

45 16
40 14
Consommation (Wh)

35 Pas de variation de vitesse des pompes


12
Température (°C)

30 Fortes variations de la température extérieure


10
25
8
20
6
15

10 4

5 2

0 0
0:00 2:00 4:00 6:00 8:00 10:00 12:00 14:00 16:00 18:00 20:00 22:00
Heure

Pompe circuit CTA Pompe circuit radiateurs Température extérieure LE CARRE D'OR

Figure 21 : Evolution de la puissance appelée par les pompes de chauffage un jour de fortes variations
de température extérieure

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On a pu aussi constater que beaucoup de pompes n’étaient pas de classe énergétique performante.
Cela caractérise la qualité du rendement. Désormais, dans des bâtiments basse consommation il faudra
s’assurer de la mise en place de pompes de classe A.
Enfin, on peut rappeler que la consommation d’un circulateur est proportionnel aux pertes de
charges du réseau. Ainsi, une installation peu consommatrice commence avant tout par un bon dessin du
réseau et le choix d’une pompe à son point de rendement optimal.

5.1.2 Ventilation
Comme évoqué au § Ventilation, ce poste représente la part prépondérante des consommations
électriques des services généraux. Sa réduction passe avant tout par un bon réglage et une maintenance
suivie des installations. La conception de réseaux simples à faibles pertes de charges est aussi une
condition nécessaire à la bonne performance. On optera aussi pour des moteurs de type ECM dont les
rendements sont les plus élevés.
Enfin, on pourra s’interroger sur la pertinence de la mise en place de la variation de vitesse sur les
ventilateurs tant que les équipements ne seront pas réglés correctement. Cela rend cette fonctionnalité
inutile engendrant des coûts d’investissement supplémentaires pour un effet quasi nul.

5.1.3 Ascenseurs
De grands progrès ont été réalisés sur les consommations des ascenseurs ces dernières années.
Néanmoins, on trouve encore des éclairages de cabine permanents entraînant de fortes consommations
électriques qu’il eût été facile d’éviter en l’asservissant à l’utilisation de la cabine. LA figure 22 montre la
répartition des consommations du poste ascenseurs pour chaque bâtiment. On voit que pour trois d’entre
eux de fortes économies peuvent être réalisés sur l’éclairage de la cabine.

ENERTECH ZAC DE BONNE


ZDB_Services généraux
Répartition des cosonmmations des ascenseurs
(exprimées en kWhél/logement/an)
180
17 logt/asc
160
Consommation (kWhél/logement/an)

48,4 20 logt/asc
140 Eclairage cabine permanent

120
41,3
21 logt/asc
100
52 logt/asc 14 logt/asc
20 logt/asc
80 37,9 74,2
27 logt/asc 20,1 52,6 23 logt/asc 19,8
60 5,5 40,4
5,0 6,5
38 logt/asc 24,0 16,3
40 2,2 27,8
3,8
24,3 11,8 5,7 50,3
48,9 43,0 2,2
20 38,4 39,9
32,0
15,1 20,3 22,4
0
B1 B2 B2 OPAC B3 G1 A1* A2 G2 G3
Dauphilogis * seulement 2 cages suivies sur 5

SEM SAGES
Armoire de contrôle Eclairage gaine Eclairage cabine Motorisation VILLE DE GRENOBLE

Figure 22 : Répartition des consommations électriques des ascenseurs

La consommation électrique d’un ascenseur se compose essentiellement (en dehors de l’éclairage)


de la motorisation (énergie dépensée pour la mise en mouvement) et de l’armoire de contrôle qui assure la
régulation de l’appareil. Cette dernière représente une puissance constante en usage et au repos de la
cabine. Habituellement, cette puissance est de 80 W, mais il existe des armoires à 40 W. Une attention
toute particulière doit être portée sur cet usage qui engendre un poste de consommation 8760 heures par
an.

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5.1.4 Eclairage
La figure 23 représente les durées des cycles les plus fréquents de divers circuits d’éclairage pour
un bâtiment de la Zac de Bonne. Cela donne avec une assez bonne approximation la valeur des
temporisations paramétrés sur ces circuits.
ENERTECH ZAC DE BONNE
B2_Eclairage
Durées de fonctionnement les plus fréquentes des parties communes
Dauphilogis
5:00
4:30
4:30
4:00 3:40
3:30 3:10 3:10
2:50
Durée (min)

3:00
2:30 2:10
2:00
1:30
1:20
1:10
1:00 0:40 0:40 0:40 0:40
0:30
0:00

+2

+3

+4

+5
+1
e
or

or

or

or

or

l
al

as
id

id

id

id

id

R
R
irc
rr

rr

rr

rr

rr

ss
ss
co

co

co

co

co

es

s
a

ce

ce

ce
ce
St

c
+1

+3

+5

+6
+4

ac
ac

ac

ac

ac
R

or
or

or

or

or
at
at

at

at

at
ev

ev

ev

ev

ev
El

El

El

El

El
Dauphilogis

Figure 23 : Durées de temporisation de circuits d’éclairage

Les bâtiments de la Zac de Bonne étaient équipés de détecteurs de présence pour le contrôle de
l’allumage des circuits d’éclairage des parties communes. Habituellement, on considère que 20 secondes
de durées de temporisation suffisent. Il apparaît que beaucoup de circuits sont encore réglés à des durées
beaucoup trop élevées engendrant des consommations électriques inutiles qu’un simple réglage
permettrait d’éviter.

5.1.5 Autres usages


La figure 24 montre l’évolution en moyenne hebdomadaire de la puissance appelée par une
installation de ventilation de parkings. Il apparaît ainsi que certains usages ne devant marché seulement
quelques heures par jour ont un fonctionnement permanent pendant plusieurs semaines !

ENERTECH ZAC DE BONNE


A2_Services généraux
Evolution de la puissance moyenne appelée sur une heure par la ventilation parkings
en moyenne hebdomadaire
4000

3500

3000
Fonctionnement permanent
2500
Puissance (W)

2000

1500

1000

500

0
01/01/2010 20/02/2010 11/04/2010 31/05/2010 20/07/2010 08/09/2010 28/10/2010 17/12/2010
Semaine
LE COMPAGNON

Figure 24 : Evolution en moyenne hebdomadaire de la puissance appelée par une installation de


ventilation de parkings
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6 Confort d’été
La figure 25 représente le nombre d’heures mesuré dans chaque logement suivi pendant lequel la
température moyenne excède 28°C. Cela permet de caractériser le confort d’été. En effet, on estime
aujourd’hui (à tord ou à raison !) un immeuble confortable en été si le nombre d’heures dépassant 28°C
reste inférieur à 40 heures. On voit donc ici que pour la Zac de Bonne les performances apparaissent a
priori très peu satisfaisantes.

ENERTECH ZAC DE BONNE


ZDB_Confort d'été
Fréquences cumulées des nombres d'heures où les températures moyennes
des logements dépassent 28°C
650
600
550
500
450
Nombre d'heures

400
350
300
250
200
150
100
50
0
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
28
29
30
31
32
33
34
35
36
37
38
39
40
41
42
1
2
3
4
5
6
7
8
9

Logements SEM SAGES


VILLE DE GRENOBLE

Figure 25 : Nombre d’heures en moyenne au-dessus de 28°C mesurés dans les logements suivis

Cela confirme bien que dans le cas de bâtiments performants fortement isolés, le confort d’été
apparaît comme un sujet difficile à régler. Il faut insister une nouvelle fois sur la stratégie de ventilation
devant être adoptée par les usagers permettant de rafraîchir l’intérieur de leur logement : occulter et
fermer les fenêtres le jour, ouvrir les fenêtres la nuit pour favoriser la ventilation nocturne. La part
des consommations électrodomestiques ne doit pas être négligée non plus. On encouragera les occupants
à réduire leurs usages électrodomestiques en été pendant les fortes chaleurs.

Cependant, il convient de tempérer ce résultat. En effet, on a pu observé que souvent les


températures élevées dans les logements ont lieu en période d’inoccupation (pendant les vacances d’été).
Cela s’explique bien car, aucune stratégie de ventilation nocturne n’étant mise en œuvre, la température
du logement dérive, sans pour autant être dommageable pour l’usager absent.

7 Consommations électrodomestiques
Les consommations électriques de certains logements ont aussi été suivies. Le nombre de ces
derniers représentent pour chaque immeuble 10% de la totalité des logements. On restera donc prudent
sur les valeurs annoncées ici en gardant bien à l’esprit qu’elles son issues d’un faible échantillonnage. La
figure 26 représente les consommations électrodomestiques exprimées en kWhél/m²Shab/an.

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ZDB_Parties privatives
Consommations électriques des parties privatives
(exprimées en kWhél/m²Shab/an)
45
39,6
40

Consommation (kWhél/m²Shab/an)
35
31,7
30,3
30 28,0
26,9
24,7 24,5
25

18,1 19,1
20

15

10

2
1

3
A

A
gi
B

G
PA
lo

O
i
ph

2
B
au

SEM SAGES
D
2

VILLE DE GRENOBLE
B

Figure 26 : Consommations électrodomestiques (moyenne des logements suivis dans chaque bâtiment)
exprimées en kWhél/m²Shab/an

On remarque de fortes disparités entre les immeubles. Dans le cas des consommations
électrodomestiques les paramètres sont plus aisément identifiables. La densité (i.e. le nombre de
personnes au m² ou par logement) est un facteur déterminant. Ensuite, les causes sont à chercher dans les
habitudes de consommation et d’équipement des usagers.

Ces consommations ont, en dehors de l’impact global sur la consommation de l’immeuble, des
conséquences sur les dépenses de chauffage et le confort d’été. En effet, en hiver de fortes
consommations électrodomestiques, grâce à la chaleur produite, contribueront à diminuer les besoins de
chauffage (voir § Chauffage). En été, elles alimenteront le risque de surchauffes comme déjà évoqué.

8 Bilan global en énergie primaire


Grâce aux mesures de consommations thermiques et à l’évaluation des dépenses électriques des
logements, on peut évaluer les dépenses totales des immeubles en énergie primaire (en prenant un facteur
2,58 pour l’électricité et un rendement de production de chaleur de 85%). Les niveaux s’échelonnent
entre 176,5 et 276,6 kWhep/m²Shab/an. La valeur moyenne en dehors des consommations domestiques
s’établit à 148,8 kWhep/m²Shab/an avec de faibles variations. Les immeubles se concentrent autour de
cette valeur moyenne. Les bonnes performances de certains postes venant équilibrer les contre-
performances d’autres.

Le niveau de l’immeuble le moins consommateur (hors parties privatives) est de 120,0


kWhep/m²Shab/an. Cela s’explique par un niveau relativement bas de tous les usages.

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Consommations totales tous usages exprimées en énergie primaire
(facteur 2,58 pour l'électricité, 0,85 pour le rendement de génération de chaleur)

300,0
276,6

Consommation (kWhép/m²Shab/an)
250,0 241,9
224,0 224,0 219,3
211,1 210,1
200,0 183,7 177,3 176,5 174,4
156,1 160,1
151,8
150,0 141,7
127,2 131,9
120,0

100,0

50,0

A2
C
1

is

3
A
G

G
B

B
PA
g
lo

O
i
ph

B2
au

SEM SAGES
D
2
B

hors électricité parties privatives avec électricité parties privatives VILLE DE GRENOBLE

Figure 27 : Consommations totales tous usages confondus en énergie primaire

9 Cogénération
On rappelle que chaque immeuble était équipé d’un module de cogénération permettant d’assurer
la base de chauffage et de produire de l’électricité. La figure 28 représente les niveaux de production
comparés aux consommations d’électricité des services généraux. On s’aperçoit que les résultats sont
variés avec des modules n’ayant parfois presque pas fonctionnés.

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ZDB_Cogénération
Bilan des consommations électriques des parties communes et des productions des
cogénérations
30,0
Energie produite/consommée (kWhél/m²Shab/an)

25,0

20,0

15,0

10,0

5,0

0,0
B1 B2 B3 G1 A1 A2 G2 G3
SEM SAGES
Consommation électrique des parties communes Production électrique VILLE DE GRENOBLE

Figure 28 : Production des cogénérateurs sur la ZAC de Bonne et référence à la consommation des
services généraux
Le suivi des cogénérations n’étaient pas dans notre mission. On peut cependant relever un élément
caractéristique de leur impact sur la programmation des installations de chauffage. En effet, de prime
abord, on préconise un ralenti de nuit qui consiste à réduire les régimes de températures des circuits
radiateurs pour minimiser les consommations la nuit alors que les besoins sont moindres. Cependant, on a
pu remarquer que dans ces bâtiments, outre le fait que les température intérieures baissent peu la nuit du
fait de la forte inertie des structures, cela pouvait avoir des conséquences défavorables au fonctionnement
des cogénérations. Car ces dernières, au lieu de fonctionner en « base » toute la nuit, doivent être
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relancées avec des fortes puissance le matin vers 7h et pour cela faire appel aux chaudières gaz dont
l’impact environnemental est beaucoup plus lourd. Pour ces deux raisons (forte inertie et cogénérateurs),
les ralentis de nuit, contre toute attente, n’apparaissent pas comme des bonnes solutions d’un point de vue
environnemental global.

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Conclusion

L’opération de la ZAC de Bonne, inscrite dans le programme européen Concerto, est un élément
essentiel du paysage énergétique français actuel. Elle doit énormément à ce programme européen sans
lequel elle n’aurait pas pu développer son volet énergie. Or, les objectifs qu’elle s’est fixée en 2003 sont
sensiblement ceux de la prochaine RT 2012 (qu’ils ont d’ailleurs servi à alimenter), si bien qu’elle offre
aujourd’hui un terrain d’observation unique de l’impact de la future RT sur la construction, puisque les
logements de la ZAC de Bonne sont occupés depuis juillet 2008 pour certains d'entre eux.
Ce projet a parfaitement joué son rôle de laboratoire d’expérimentation, en ce sens qu’il a permis à
chacun des acteurs de la construction de s'essayer à un exercice difficile puisqu'il s'agissait de construire
des bâtiments consommant deux fois moins d'énergie que ceux produits de manière réglementaire à cette
époque. Il a aussi joué son rôle de laboratoire grâce aux mesureurs qui ont été mis en place pendant une
année entière et qui ont fait faire d’énormes progrès dans la connaissance du fonctionnement réel des
bâtiments performants et de leurs équipements.
Le très grand nombre de mesureurs qui a été posé sur chacun des bâtiments prototypes a constitué
une exploration très fine et très riche, fournissant à la fois les indicateurs de consommation que l’on
recherchait, mais aussi les variables explicatives qui nous ont conduit à comprendre ce que l’on observait.

Alors bien sûr, tout ne s'est pas présenté comme on l'attendait. Mais c'est précisément le propre
d'une expérimentation de comporter un certain nombre d'aléas dont la majorité d’entre eux pourra être
contournée par la suite.

Au titre des principales leçons on retiendra d'abord que la notion de prévision d'une consommation
est un concept certes séduisant, mais tout à fait illusoire et irréaliste. Le travail de mesures a montré à quel
point la consommation finale de chauffage, par exemple, dépendait de paramètres qui ne pourront jamais
être maîtrisés par les concepteurs : les données météorologiques, bien sûr, dont on pense qu'elles varient
essentiellement d'une année à l'autre. Mais la campagne de mesures a montré qu'elles pouvaient
énormément varier au même instant entre le centre d'une ville et sa périphérie où sont généralement
situées les stations météorologiques. Autres paramètres très influents : la température de chauffage
choisie par les occupants, le débit effectif de renouvellement d'air, le régime des vents et donc des
infiltrations, la consommation électrodomestique qui, rappelons-le, contribue à hauteur de plusieurs
dizaines de kWh/m²/an au chauffage. Tous ces paramètres jouent un rôle de premier ordre dans la
fabrication de la consommation finale de chauffage, or ils échappent tous aux concepteurs. Il paraît donc
impossible de prévoir une consommation, et il serait dangereux de continuer à poser des compteurs dans
les bâtiments futurs en cherchant seulement à comparer une prévision qui ne peut en aucun cas en être
une, et une consommation réelle.

Le second enseignement majeur est d'ordre purement technique. C'est peut-être même le principal.
Les mesures ont effectivement apporté des réponses lorsqu'il a fallu comparer les « objectifs » et les
consommations réelles. Ce faisant elles nous ont permis de distinguer ce qui était d'ordre comportemental
(niveau de température, régimes d'ouverture des fenêtres, etc), ce qui était du ressort de la conception, de
la mise en oeuvre, de la maintenance et du pilotage des installations. Le présent rapport a largement
permis de détailler ces aspects. Toutes ces leçons, tous ces apprentissages vont donc faire l'objet d'un
cahier de recommandations dans lequel chaque point posant problème sera développé et les solutions
alternatives proposées. Ce guide sera largement diffusé à l'ensemble des maîtres d'œuvre, des maîtres

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d'ouvrage, des entreprises de construction et des entreprises chargées du pilotage et de la maintenance des
installations. Car l'une des leçons que nous devons retenir de cette expérimentation est que la performance
finale sera le résultat de très nombreuses influences allant des concepteurs à la maintenance des
installations en passant par l'usager et la qualité de la construction.

Enfin, le dernier ensemble de leçons apparaissant de manière manifeste sur cette opération traduit
une tendance que l'on retrouve sur tout le territoire français : elle concerne les acteurs de la construction
elle-même.
En premier lieu, il est nécessaire que les bureaux d'études, dans leur immense majorité, prennent
conscience du changement profond qui est en train de s'accomplir dans leur profession. Ils constituent
aujourd'hui le maillon le plus faible de la maîtrise d'oeuvre et ne semblent pas très concernés par les
questions énergétiques fondamentales qui agitent le monde actuellement. Pourtant, rien de très performant
ne se fera sans eux. Mais ils doivent pour cela modifier en profondeur les habitudes qu'ils ont acquises
depuis des décennies, oublier les règles de conception et de dimensionnement d’il y a 20 ans, apprendre à
maîtriser les nouveaux outils que sont la simulation dynamique des échanges thermiques ou de la
migration de vapeur, s'intéresser enfin aux consommations d'électricité de tous les appareils mis en
oeuvre dans les bâtiments et qui représentent 90 % de la consommation totale d'énergie des bâtiments les
plus performants construits aujourd'hui, s'ouvrir à toutes les technologies nouvelles mises aujourd'hui à
leur disposition mais qui nécessitent effectivement un certain temps d'apprentissage. C’est l’objet de la
formation continue, bien ancrée chez les architectes (peut-être parce qu’elle est obligatoire), et si peu
présente dans les bureaux d’études (peut-être parce qu’elle n’est pas obligatoire….).
Mais ce constat de carence va plus loin car malheureusement les bureaux d'études, il faut le
reconnaître, ont aussi pris depuis un certain temps de mauvaises habitudes sur les chantiers puisqu’une
grande partie d'entre eux estime que leur présence y est peu nécessaire, et que ceux qui ont encore la
chance de bénéficier d'une mission de chantier la mènent rarement avec toute la rigueur et le temps qui
seraient nécessaires.
Ce constat désagréable s'appuie malheureusement sur l’expérience acquise au cours de quelque
250 missions d'assistance à maîtrise d'ouvrage et ne procède en rien d’un règlement de comptes entre
confrères…. Alors, bien sûr, ceci peut parfois être la conséquence d’une insuffisance d'honoraires lors des
partages entre les différentes composantes de la maîtrise d'oeuvre. Réglons ce différend devant les maîtres
d'ouvrage et accordons à chaque maître d'oeuvre la rémunération honnête dont il a besoin pour mener à
bien la tâche qui lui est confiée. Mais ne nous trompons pas, à quelques exceptions près, les bureaux
d'études « fluides » doivent passer beaucoup plus de temps sur les chantiers et contribuer de manière
beaucoup plus efficace à la sélection des matériels et de leur point de fonctionnement, à la qualité de
l’exécution, aux réglages et à la mise au point des installations en phase finale, etc. On n’obtiendra jamais
de bons résultats si ceci n'est pas fait.

Mais la qualité parfois douteuse de la mise en oeuvre et du fonctionnement des équipements


techniques dans les bâtiments à une autre origine qui n'est pas le fait des bureaux d'études. Il est en effet
apparu très clairement sur la ZAC de Bonne qu’un certain nombre de maîtres d'ouvrage, notamment
privés, ne confient aucune mission de suivi de chantier à leur bureau d'études. Compte tenu de la
complexité des installations, de la très grande qualité nécessaire dans le choix des matériels, de la
précision du dimensionnement, du nombre de réglages soignés à faire, du besoin évident d'échanger entre
le concepteur et l'installateur au cours du chantier, il ne paraît pas raisonnable de continuer à tenter de
produire des bâtiments qui ont vocation à être performants en s’appuyant sur un mode d'accompagnement
aussi inexistant en cours de chantier. On peut d'ores et déjà prédire que si cette habitude se perpétue, il y a
très peu de chances que les bâtiments livrés dans les années à venir seront de qualité. Or, s’il est prévu de
renforcer le contrôle des performances thermiques dans les bâtiments de la future RT 2012, ce n'est
probablement pas un bon calcul de la part d'un maître d'ouvrage que de faire l'économie des honoraires
d'un suivi de chantier sérieux par un bureau d'études.
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Mais un chantier n’est pas fait que de commanditaires et de concepteurs. Il est d’abord réalisé par
les entreprises. Leur tâche n’est pas des plus simples, il faut le reconnaître. Mais pour certaines d’entre
elles, les méthodes utilisées ou le recours massif à une sous-traitance étrangère risquent de ne pas
constituer de très bonnes réponses à l’amélioration nécessaire des performances. Il est apparu au cours
des chantiers de la ZAC de Bonne que la qualité du travail des entreprises n’étaient plus toujours en phase
avec les objectifs recherchés (notamment en matière énergétique). Ceci était patent dans la pose des
isolations par l’extérieur, ou dans la mise en œuvre des installations de ventilation double flux qui ne peut
pas se résumer à la pose de conduits mais suppose par exemple de savoir choisir correctement des
ventilateurs à vitesse variable, régler les paramètres de cette variation de vitesse, équilibrer les réseaux de
soufflage et d'extraction de manière à avoir une pression neutre dans le bâtiment, etc. Et ces nouveaux
savoirs sont absolument nécessaires pour livrer les installations qui fonctionnent correctement.

En définitive, l'opération de la ZAC de Bonne a probablement apporté plus d'enseignements et a


eu un impact sur les politiques nationales beaucoup plus important que nous pouvions l'imaginer au
départ. Elle est arrivée juste avant une certaine prise de conscience par une partie de la classe politique
des effets du changement climatique et de la pénurie énergétique à venir. Ceci lui permet d'apporter
aujourd'hui des indications précieuses sur les éléments à mettre en oeuvre pour réussir une grande
politique énergétique dans le bâtiment demain 

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