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Soleil et architecture

par François BOUVIER


Ingénieur de l’École Centrale des Arts et Manufactures
Urbaniste SATG (Séminaire et Atelier Tony Garnier)
Ergonome SELF (Société d’Ergonomie de Langue Française)
Enseignant à l’Université de Paris XII

1. Soleil et humanisme................................................................................ C 3 310 - 2


1.1 Cosmogonie ................................................................................................. — 2
1.2 Archéologie et architecture solaire ............................................................ — 2
1.3 Urbanisme et ensoleillement...................................................................... — 2
1.4 Exigences en matière d’ensoleillement ..................................................... — 3
1.4.1 Logement ............................................................................................ — 3
1.4.2 Autres bâtiments que le logement.................................................... — 3
2. Soleil et géométrie .................................................................................. — 3
2.1 Cosmographie.............................................................................................. — 3
2.2 Études graphiques....................................................................................... — 4
2.2.1 Abaques solaires universels .............................................................. — 4
2.2.2 Diagrammes solaires.......................................................................... — 4
2.2.3 Diagramme stéréographique............................................................. — 6
2.3 Études expérimentales................................................................................ — 6
2.3.1 Études sur maquette .......................................................................... — 6
2.3.2 Études sur le site................................................................................. — 7
2.4 Durées d’insolation et ombres portées...................................................... — 8
3. Soleil et énergie ....................................................................................... — 12
3.1 Rayonnement solaire .................................................................................. — 12
3.1.1 Énergie solaire .................................................................................... — 12
3.1.2 Éclairement incident........................................................................... — 12
3.1.3 Éclairement par ciel clair.................................................................... — 13
3.2 Climat solaire ............................................................................................... — 14
3.2.1 Durée d’insolation .............................................................................. — 15
3.2.2 Irradiations quotidiennes par ciel clair ............................................. — 15
3.3 Effets du rayonnement solaire ................................................................... — 16
3.3.1 Effets solaires non architecturaux..................................................... — 16
3.3.2 Effets héliothermiques ....................................................................... — 17
3.3.3 Rafraîchissement solaire.................................................................... — 17
4. Technologie solaire ................................................................................. — 17
4.1 Techniques solaires et choix architecturaux ............................................. — 18
4.2 Discussion .................................................................................................... — 19
5. Architecture bioclimatique ................................................................... — 20
Pour en savoir plus........................................................................................... Doc. C 3 310

ien avant la crise provoquée par la guerre du Kippour en 1973, certains


B
11 - 1981

scientifiques s’étaient préoccupés de l’énergie solaire. Notamment, le


professeur Trombe à Mont-Louis et le professeur Dogniaux à Bruxelles pour-
suivaient des études sur le rayonnement solaire, sa captation et sa domestication.
L’apport énergétique du rayonnement solaire à la surface de la Terre est essen-
tiel. Non seulement il est la cause directe de la majorité des phénomènes naturels
que nous percevons (alternance diurne, température atmosphérique, nébulosité
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et vent), mais aussi de notre subsistance par le relais de la croissance des plantes
et de l’élevage des animaux. Enfin, par l’intermédiaire des transformations
séculaires de certains végétaux et animaux, ensuite pétrifiés, l’énergie solaire
est la cause première des disponibilités énergétiques fossiles qui ont permis le
développement et l’entretien de nos industries et de nos villes. Indépendamment

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des effets de retard, d’accumulation et de concentration dus à la chaîne alimen-


taire et aux stocks d’énergie fossile, l’apport énergétique solaire est considérable
au regard de la consommation de nos cités : le professeur Duvigneaud écrit que
l’apport énergétique solaire dans une ville comme Bruxelles est d’un ordre de
grandeur voisin de celui des importations énergétiques humaines (électricité,
fuel, charbon, etc.).
La transformation la plus simple que subisse l’énergie solaire à la surface des
corps irradiés est sa dégradation en chaleur, à des niveaux de température
compatibles avec la vie. Or, le chauffage des locaux d’habitation représente
environ 20 à 25 % de la consommation énergétique de nos sociétés occiden-
tales. On comprend l’intérêt porté aux études sur l’énergie solaire et l’essor de
la notion d’architecture solaire.
Cette notion, implicitement mise en œuvre dans les constructions ancestrales,
prend des formes variées, qui vont de la conception empirique et rustique de
formes d’habitat autonome ou bioclimatique, jusqu’au développement de
technologies sophistiquées, que l’on plaque sur des formes préexistantes, ou
que l’on intègre à la conception architecturale.

1. Soleil et humanisme situées à l’abri du soleil d’été sous un auvent rocheux, qui
comportent dans l’épaisseur des murs certains conduits. Ceux-ci
véhiculent, par une sorte de chauffage à air chaud naturel, les calories
1.1 Cosmogonie solaires emmagasinées par le mur. Par ailleurs, quelques textes nous
renseignent ; ainsi, Vitruve indique l’importance, pour les Romains,
du groupement des pièces par rapport au Soleil et leur répartition
Dans nos sociétés contemporaines, matérialistes et scientistes, autour d’une cour à l’aide d’un diagramme tracé au sol.
tous les phénomènes seraient régis par des ensembles de forces,
des champs de potentiel et d’action ; ils seraient tous descriptibles Certaines technologies ancestrales, encore mises en œuvre, sont
par des lois physiques, des tableaux de mesures ou de fréquences. spécifiquement des techniques solaires, telles ces constructions
Cependant, certains comportements sociaux échappent à cette sorte d’indiens pueblos du Nouveau-Mexique, dont le toit très isolant et
de déterminisme et nous intriguent. massif déborde sur les façades sud peu isolantes ; les façades sont
ainsi protégées du soleil d’été, tandis qu’elles captent et transmettent
Dominé par les éléments naturels, l’homme préscientifique les a à l’intérieur la chaleur du soleil hivernal.
déifiés afin de se les concilier par la prière, et nombreuses sont les
civilisations anciennes qui ont donné au Soleil une place essentielle,
sinon première, dans leur mythologie. Avec l’émergence de la
philosophie grecque et de son anthropocentrisme, ce modèle théolo- 1.3 Urbanisme et ensoleillement
gique, à Terre plate en forme de disque ou de table, disparaît. Le
Soleil n’est plus qu’un être matériel comme les autres astres, et leurs
mouvements seront bientôt régis par ceux de sphères ou de cercles Les conditions climatiques ne sont pas les seuls facteurs de la
emboîtés, modèle bien adapté à la récurrence périodique de la posi- forme de l’habitat. Ainsi, au sud-ouest de l’Amérique du Nord, des
tion des astres. sites et climats similaires ont vu se développer aussi bien la maison
Copernic reprend le modèle sphérique des Grecs mais rend au navajo hautement individuelle que l’agglomération collective
Soleil sa prééminence en le plaçant au centre de l’univers ; bientôt, pueblo. Cependant, certaines contraintes solaires ont favorisé des
Keppler affirmera cette représentation en calculant les trajectoires formes d’habitats groupés : Rapoport [11] cite le regroupement des
elliptiques des planètes. Négligeant les apports les plus récents de habitations yokut sous un même pare-soleil continu fait de
l’astronomie, qui déplacent le centre de l’univers hors de notre branchages, ou le plan compact, typique des climats chauds et
galaxie, bien loin du Soleil, nous travaillerons sur ce modèle de arides, fait d’éléments accolés les uns aux autres, qui se portent
Keppler, suffisamment précis pour décrire, à l’échelle de l’habitat ombrage mutuellement.
humain, les conditions d’irradiation de notre planète et les quantités Dans nos pays, certains historiens de l’urbanisme ont voulu voir
énergétiques que le Soleil nous dispense. dans les villes anciennes des principes d’orientation solaire. Cette
théorie n’a pas résisté à une étude statistique étendue.
Plus récemment, les physiologistes ont voulu donner une base
1.2 Archéologie et architecture solaire scientifique à l’orientation des rues de nos villes ; mais ils ne
s’appuient pas sur des observations rigoureuses prenant en compte
le mouvement apparent du Soleil, ses variations de hauteur saison-
Nous savons que l’habitat du palais de Cnossos était ventilé par nières, ou la valeur des apports énergétiques. Ils préconisent
un jeu de sas situés sur des façades opposées permettant d’aérer généralement l’exposition est-ouest, tout en reconnaissant que les
alternativement du côté ensoleillé ou à l’ombre. Mais nous savons paysans français orientent et allongent au sud la façade principale
assez peu de chose en ce qui concerne la prise en compte de l’apport de leur maison. En ce qui concerne les villes, la plupart des
solaire dans la construction des maisons d’habitation antiques, constructeurs se désintéressaient des questions d’ensoleillement,
celles-ci nous étant moins bien parvenues que les temples ou les difficilement applicables au parcellaire existant et aux coutumes
palais. Cependant, on trouve dans l’Arizona des constructions, urbaines d’implantation.

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Le problème de l’orientation, essentiellement lié à l’urbanisme 2.1 Cosmographie


d’alignement sur voirie, a été abordé suivant deux démarches de
l’esprit. Dans l’une, on cherche le maximum de soleil possible et,
remarquant que le Soleil parcourt le ciel d’est en ouest, on prône L’insolation possible en un lieu, indépendamment du relief, des
l’axe nord-sud. Dans l’autre, on part de la meilleure qualité d’exposi- plantations et constructions, dites obstructions, et de la nébulosité,
tion, vérifiant par des mesures, des calculs ou des expérimentations, est conditionnée par la position du Soleil. Celle-ci se détermine par
le bien-fondé des traditions ; on développe l’exposition sud, des angles mesurés en degrés :
c’est-à-dire l’axe est-ouest.
— par rapport à l’équateur terrestre et au méridien du lieu
considéré ; ces angles ne dépendent que de la saison et de l’heure ;
ce sont la déclinaison  comptée à partir de l’équateur et l’angle
1.4 Exigences en matière d’ensoleillement horaire H à partir du midi vrai ;
— par rapport au méridien du lieu et à l’horizon ; ces angles
1.4.1 Logement dépendent en outre de la latitude ϕ , comptée à partir de l’équateur ;
ce sont la hauteur h mesurée à partir de l’horizon et l’azimut A à
La notion de durée d’insolation a donné naissance au seul règle- partir du nord (figure 1).
ment que nous connaissions en France en matière d’urbanisme La déclinaison angulaire du Soleil varie de manière presque
solaire. Cet article du Règlement national d’urbanisme (décret du 30 sinusoïdale avec la date de l’année : elle correspond à la transla-
novembre 1961) stipule que « la moitié au moins des façades percées tion de la Terre autour du Soleil sur une trajectoire elliptique dite
de baies servant à l’éclairage des pièces d’habitation doit bénéficier écliptique dont le Soleil est l’un des centres. Elle est nulle lors des
d’un ensoleillement de 2 h / jour, au moins deux cents jours par équinoxes et maximale lors des solstices, égale à l’inclinaison de
année ». Cette durée a été ramenée à 2 h au 1er octobre et au 12 mars, l’axe de la Terre sur l’écliptique, soit 23o27′. Avec une approxima-
dans la pièce, soit 2 h 30 min sur la façade pour tenir compte de tion suffisante, la déclinaison solaire est donnée par la formule :
l’épaisseur des tableaux. Vis-à-vis des pratiques courantes de ces
dernières décennies, cette rédaction s’est révélée totalement sin δ = 0,4 sin [0,986 (j – 82)]
inopérante, la tendance étant plutôt à desserrer les constructions. avec j quantième de l’année à compter du 1er janvier.
Il est assez difficile d’approcher précisément la satisfaction psycho- L’angle horaire est l’angle horaire vrai, tel qu’il est donné par les
logique liée à l’ensoleillement ; il s’agit de relier des quantités cadrans solaires. La différence entre heure légale et heure solaire
physiques à des opinions subjectives, et de nombreux facteurs vraie du lieu n’a pas d’importance lorsqu’il s’agit de déterminer les
viennent modifier cette perception subjective et son expression. durées d’ensoleillement et les valeurs d’irradiation. Quelquefois, elle
Plusieurs études, par voie d’enquêtes, ont cherché à cerner le peut présenter une nette importance, lorsqu’il s’agit par exemple de
problème. Elles font surtout apparaître les différences nationales ou l’ensoleillement d’une salle de classe. Trois corrections sont à faire
socioculturelles à l’intérieur desquelles se fait jeu la variabilité indivi- pour passer d’une heure à l’autre.
duelle. Grandjean [12] estime qu’une durée d’ensoleillement mini-
male doit attirer de la majorité des locataires la qualification ■ La correction légale (en h) fait passer du temps légal TL au temps
beaucoup de soleil, que l’ensoleillement désirable ne doit pas être solaire moyen du fuseau horaire TSM ; en France :
perçu comme peu de soleil par plus du dixième des locataires. Cela TL = TSM + 1 h en hiver
fixerait les seuils minimaux et désirables à 90 et 120 min pour la salle
de séjour, 30 min pour la chambre parentale, mais 30 et 90 min pour TL = TSM + 2 h en été
les chambres d’enfants.

1.4.2 Autres bâtiments que le logement

L’intérêt porté à l’ensoleillement dans d’autres conditions que


l’habitat a été étudié par les mêmes méthodes d’enquête, notam-
ment dans des locaux de travail.
L’interprétation de ces résultats est assez délicate, car elle prend
en compte à la fois la mobilité possible des enquêtés et la qualité
de l’équipement en protection solaire du lieu de travail. De fait, le
soleil est en soi un bienfait tant qu’il n’implique aucune autre
nuisance. Alors que dans un logement l’usage de rideaux ou le
déplacement permettent aisément de se protéger, pour les
travailleurs à poste fixe l’irradiation solaire peut être intolérable soit
par échauffement du corps, soit par gêne visuelle.
Si un désir assez global d’ensoleillement se manifeste, traduisant
surtout un besoin de relation au monde extérieur, il doit être, dans
chaque cas, confronté aux contraintes propres au travail.

2. Soleil et géométrie
De nombreux problèmes de la vie domestique sont liés à l’orienta-
tion et à l’insolation des bâtiments, et leurs solutions découlent Figure 1 – Position du Soleil
immédiatement de la prise en considération d’abaques représentant
les trajectoires apparentes du Soleil.

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■ La correction de longitude, de + 4 min par degré de longitude est 2.2.1 Abaques solaires universels
et – 4 min à l’ouest du méridien de référence, fait passer du temps
solaire local au temps solaire moyen. En France, le méridien de réfé- Ils doivent permettre de passer d’une latitude à une autre, par
rence est le méridien de Greenwich, ou méridien 0, et la correction l’intermédiaire d’une construction géométrique simple. Le solar alti-
est comprise entre – 18 min pour Brest et + 32 min pour Strasbourg. tude met en œuvre la rotation d’un disque transparent portant les
■ La correction d’équation du temps, comprise entre – 16 et + 14 min parcours, gradués en heures, du Soleil pour diverses dates, le disque
est donnée par la figure 2. Elle correspond aux irrégularités saison- fixe portant la carte du ciel (figure 4). La lecture se fait à la précision
nières de la rotation terrestre. de deux degrés.
L’abaque du CSTB met en œuvre la translation des parcours du
Exemple : à Brest (4o de longitude ouest), le 21 mars, au midi solaire
Soleil sur une carte du ciel développée sur un rectangle ; la précision
correspond une heure légale de 12 h + 7 min + 16 min + 1 h
atteint le degré [13].
= 13 h 23 min ; 7 min pour l’équation du temps, 16 min pour la correc-
tion de longitude et 1 h pour la correction légale. Ces abaques permettent, à partir des hauteurs et azimuts ainsi
repérés, d’effectuer les tracés d’ombre sur les plans et élévations ;
Les formules qui lient les valeurs des différents angles définis ils ne permettent pas les études directes d’insolation, d’éclairement
précédemment sont : et d’irradiation.
sin h = sin ϕ sin δ + cos ϕ cos δ cos H
cos δ sin H 2.2.2 Diagrammes solaires
sin A = ---------------------------------
cos h
Spécifiques d’une latitude, ils assurent la détermination de
cos A cos h = sin ϕ cos δ cos H – cos ϕ sin δ l’azimut et de la hauteur en fonction de l’heure et de la date ; ils
On en déduit facilement l’heure du lever et du coucher du Soleil. permettent surtout de se passer de cette détermination pour effec-
Pour h = 0, la déclinaison solaire étant fonction de la date, nous tuer, sans ces intermédiaires, des études directement productives
avons : d’ingénierie et d’architecture solaire. Ces diagrammes sont des pro-
cos H0 = – tg ϕ tg δ jections, sur des surfaces choisies, des trajectoires du Soleil dans
le ciel et des directions de repérage sur la voûte céleste. On utilise
l’azimut correspondant est alors donné par : cinq types de projection (figure 5) ; les projections équidistante,
orthographique, stéréographique, les perspectives ou projections
sin δ gnomoniques et la projection cylindrique. Les quatre premières
cos A 0 = – -----------------
cos ϕ méthodes sont utilisées pour dresser soit des plans, soit des éléva-
tions du ciel. Pour les élévations, il faudrait utiliser une planche pour
tandis que la hauteur maximale du Soleil à midi vrai au méridien est :
chaque orientation de la projection ; en fait, il est possible d’utiliser
hmax = 90o – ϕ + δ les trajectoires en plan pour une autre latitude, à condition d’en
décaler les heures. Un tableau de correspondances est donné par
le Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) dans sa
livraison des diagrammes solaires ; nous en donnons un abaque
2.2 Études graphiques (figure 6). Pour faciliter le tracé, sur le plan de la voûte céleste, de
l’impact des constructions existantes sur le site, on utilise un gabarit,
ou rapporteur de pare-soleil, gradué soit en degrés, soit en facteur
À partir des formules précédentes, il est possible de dresser des de protection.
tables et abaques de correspondances de hauteur et azimut du Soleil La projection équidistante présente l’avantage de faciliter les
pour des latitudes, saisons et heures données (figure 3). Trois sortes repérages angulaires ; elle donne des images identiques aux
de documents graphiques ont été édités : les abaques solaires uni- photographies réalisées avec un objectif fish-eye pointé verticale-
versels, les diagrammes solaires et les gnomons ; les deux premiers ment.
utilisent comme support graphique une carte du ciel, c’est-à-dire un
La projection orthographique tasse la partie de ciel voisine de
canevas fait du réseau des courbes d’égale hauteur angulaire et
l’horizon, qui est la plus encombrée et la plus intéressante pour
d’égal azimut et le dernier une perspective plane.
l’architecture ; en revanche, elle donne une impression de
profondeur et conserve les surfaces, ce qui est favorable aux calculs
énergétiques ou d’éclairement.
La projection stéréographique éclaire le dessin comme la projec-
tion équidistante et les trajectoires du Soleil sont alors des arcs de
cercle ; c’est, avec la perspective sur plan vertical, la projection la
plus utilisée au monde.
Les perspectives ont l’inconvénient de ne pas pouvoir faire figurer,
dans les perspectives horizontales, le lever et le coucher du Soleil
qui sont rejetés à l’infini ; elles transforment les trajectoires solaires
en hyperboles, ce qui est assez inhabituel. En revanche, elles
présentent le grand avantage d’offrir un aspect de l’environnement
proche de la vision ordinaire, au moins dans la partie centrale de
l’angle de vue, ce qui élimine beaucoup de risques d’erreur et facilite
les contrôles. De plus, les perspectives transforment tous les grands
cercles de la voûte céleste en droites ; or, ces derniers sont
nombreux : lignes horaires, trajectoire du Soleil à l’équinoxe, cercles
des longitudes ou d’azimut, et toutes les droites elles-mêmes
Figure 2 – Correction d’équation du temps (contours des bâtiments, auvents et brise-soleil) ; la conservation des
alignements est une facilité essentielle pour le projeteur.

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Figure 3 – Abaques universels des altitudes et azimut du Soleil

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2.2.3 Diagramme stéréographique

Pour un diagramme de rayon R, les parcours solaires (figure 10a )


sont des arcs de cercle de rayon :
R cos δ
-----------------------------------
sin δ + sin ϕ
et dont les centres sont sur l’axe nord-sud du diagramme à une
distance au nord de son centre égale à :
R cos ϕ
-----------------------------------
sin ϕ + sin δ
Le rapporteur de pare-soleil est un demi-disque de même dia-
mètre que le diagramme ; il peut être gradué en facteur de protec-
tion, qui est le rapport de l’avancée du pare-soleil à la hauteur ou
largeur qu’il protège (figure 10b ). Les protections horizontales se
projettent en un cercle passant par les extrémités du diamètre et
dont le centre est à une distance du centre du rapporteur directe-
ment proportionnelle au rayon du rapporteur et inversement pro-
portionnelle au facteur de protection. Les protections verticales se
projettent suivant un rayon faisant avec la médiane du rapporteur
un angle dont la cotangente est égale au facteur de protection. En
plaçant le centre d’un rapporteur transparent ainsi gradué au
centre du diagramme, et en l’orientant de façon que son axe pointe
l’orientation de la façade étudiée, les parties de ciel et de parcours
solaire occultées sont comprises entre la base du rapporteur et les
protections verticales et horizontales choisies.
Par exemple, la protection totale de fin mars à début septembre
Figure 4 – Solar altitude [14] d’une baie exposée au sud-ouest par 32o de latitude nord n’est
possible qu’avec 0,75 de protection horizontale et 2 de protection
verticale (figure 10c ). Pour une baie de 0,90 m de large sur 1,35 m de
Les projections cylindriques ne sont guère utilisées ; cependant, haut, cela imposait une saillie en auvent de 1 m et de 1,80 m en brise
le CSTB vulgarise un abaque des trajectoires solaires avec un soleil latéral ; compte tenu que la vitre se trouve en retrait de 0,25 m de
réseau des droites horizontales de front et verticales, du type ciel la façade extérieure du mur, les avancées sont réduites d’autant et
Moon et Spencer, qui permet la résolution aisée et rapide des pro- pour éviter la différence inesthétique des surplombs, on recoupera la
blèmes simples ou en première approximation (figure 7). L’usage fenêtre par un meneau médian (figure 10d ).
des graphiques de ce type (DIN 5034) permet de résoudre les pro-
blèmes d’apport énergétique.
Les gnomons, qui sont le réseau du lieu des ombres portées au 2.3 Études expérimentales
sol par la pointe d’un style (le gnomon proprement dit), sont d’un
usage courant pour l’étude des ombres portées. Ce sont en fait les 2.3.1 Études sur maquette
perspectives sur un plan horizontal de la course du Soleil, le
tableau et la vue mise en perspective étant situés de part et d’autre Pour des études d’ensoleillement d’ensemble de volumes
du point de vue qui est la pointe du gnomon. Il est donc assez aisé, architecturaux complexes, il est plus rapide de mener des études
par une symétrie, d’utiliser ces diagrammes comme plan de la sur une maquette plutôt que sur des graphiques ; il suffit d’éclairer
voûte céleste ; de même, nous avons vu (§ 2.2.2 et figure 6) que la maquette par un projecteur équipé d’une lentille de Fresnel.
ces courbes, moyennant un changement de latitude approprié, À défaut, une lampe placée à six ou huit fois la plus grande
peuvent être utilisées comme élévation du ciel. L’étude de la durée dimension de la maquette permet de négliger la divergence des
de l’insolation et de l’effet des masques peut, de cette façon, être rayons.
menée à partir de photographies du site. Ces courbes sont éditées
et diffusées par le CSTB. À titre d’exemple, nous donnons un dia- Il existe des appareils dénommés héliodons. Il s’agit d’un plateau
gramme solaire gnomonique tracé pour la latitude de 15o nord sur lequel est fixée la maquette et par rapport auquel la lampe se
(figure 8). déplace sur des règles graduées, permettant de réaliser toute
orientation. Pour des maquettes assez petites, c’est le plateau dont
Nous donnons à titre de comparaison le dessin d’une même l’inclinaison et l’orientation sont variables ; un inconvénient de ce
fenêtre pourvue d’un auvent et d’obstructions bâties dans trois dispositif est qu’il ne permet pas d’utiliser des maquettes d’étude
types de projection (figure 9). comportant des éléments mobiles ou interchangeables qui
Des diagrammes solaires multilatitudes mis au point par le Dr. risqueraient de tomber pour des inclinaisons couramment utilisées
G.B. Kuba de l’université de Khartoum (Cahier du CSTB no 1135) dans nos pays. Un tel dispositif est commercialisé par le CSTB ; mis
permettent effectivement, à l’aide de sept figures, de connaître les au point par M. Hermant, il comporte un plateau circulaire de 50 cm
azimuts, hauteurs et temps solaires, ainsi que les angles d’ombre de diamètre.
(angle fait avec une façade de la composante du rayon solaire situé À défaut d’appareillage, il est très simple de poser sur la maquette,
dans le plan vertical perpendiculaire à cette façade) pour toute lati- au plus près du point critique étudié, un cadran solaire. Le Suédois
tude et saison ; ils ne permettent pas les études directes de durée Pleijel commercialise de tels cadrans, qui prennent l’aspect d’un
d’insolation et de facteur d’obstruction que nous avons présentées tronc de pyramide creux posé tête en bas dans une boîte, les parois
précédemment. de la pyramide étant tapissées de diagrammes solaires sur lesquels

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Figure 5 – Modes de projection utilisés pour réaliser des cartes du ciel

on s’efforce de projeter l’ombre de l’extrémité d’un style planté au 2.3.2 Études sur le site
fond de la boîte. Il faut évidemment disposer d’un cadran solaire
pour chaque latitude. En France, l’utilisation d’un diagramme solaire Il est possible d’étudier les caractéristiques solaires d’un site sans
du CSTB, posé sur la maquette et pourvu d’un style, est la méthode passer par des relevés et des dessins fastidieux : tous les modes de
la plus simple. Sinon, il est aisé de fabriquer un cadran solaire pour projection présents à la figure 5 ont donné lieu à des montages
chaque latitude, à l’aide d’un tuyau que l’on scie suivant un angle optiques adaptables à des appareils photographiques. La plupart de
égal à la latitude du lieu ; on tapisse l’intérieur de ce tuyau avec une ces méthodes, du fait de sérieuses difficultés de mise en œuvre, ont
bande de papier sur laquelle ont été tracés les parcours solaires et disparu, ne laissant subsister que deux procédés :
les divisions des heures. Le parcours central, correspondant aux
équinoxes, se trouve à 0,434 8 fois le rayon r du tube des parcours — il est en effet possible de prendre des photographies avec un
extrêmes des solstices de juin et décembre, les autres mois se dédui- appareil classique et d’en interpréter la perspective avec l’aide des
sant par une construction simple : la projection de la division en diagrammes du CSTB ;
douze du cercle annuel. Les divisions horaires recoupent régulière- — l’utilisation d’un appareil photographique classique doté d’un
ment la longueur de la bande. La mise en place de la bande se fait objectif fish-eye permet, en prenant le cliché verticalement vers le
de telle sorte que la ligne de midi se confonde avec la génératrice haut, d’obtenir une projection équidistante du site et de ses masques.
la plus basse du cylindre et que les points 6 h et 18 h de l’équinoxe De plus, l’horizontoscope de Tonne est un dispositif extrêmement
soient confondus avec les extrémités du petit axe de la coupe supé- maniable, à la portée de tous ; il offre l’avantage de pouvoir être
rieure du tuyau. Le centre de cette ellipse est matérialisé par une exploité réellement sur le site sans même attendre le temps de
croix de fils ou une pastille collée sous un plexiglas obturant le tuyau développement du cliché. Ce dispositif comporte un socle, des
(figure 11). diagrammes circulaires et une coupole transparente. Grâce à un
niveau lié à la coupole, on calera horizontalement le socle ; à l’aide
d’une boussole, on orientera les diagrammes placés entre socle et

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deux cercles tracés sur les diagrammes et sur la coupole sont vus
confondus de ce point. Il est évidemment possible de photographier
le dispositif sur le site.

2.4 Durées d’insolation et ombres portées

Les exigences des habitants en matière d’ensoleillement peuvent


au moins être ramenées à une durée minimale pendant laquelle le
logement devrait être ensoleillé en hiver. Ce souci se double pour
les architectes, soucieux de l’aspect extérieur de leur œuvre, de
l’étude des ombres portées par les volumes et les accidents de la
construction sur elle-même. Ces deux problèmes peuvent être assez
facilement résolus lors de l’étude d’implantation et du projet d’un
bâtiment, par les méthodes que nous venons de présenter.
En ce qui concerne l’implantation d’un groupe de bâtiments prévus
dans un même projet, les méthodes graphiques présentées
s’appliquent et permettent de vérifier la conformité du plan-masse
au Règlement national d’urbanisme. L’étude sur maquette, moins
fastidieuse, permet d’atteindre le même résultat. Signalons que,
pour l’élaboration de l’avant-projet, M. Magnan a proposé la notion
de périmètre d’ombre fictive ; lorsque, dans un groupe de bâtiments,
les périmètres d’ombre fictive ne se recouvrent pas, il y a de fortes
présomptions pour que les règles légales d’ensoleillement soient
respectées (figure 12).
Notons que la réglementation française ne donne aucune obliga-
tion au constructeur vis-à-vis de tiers. Il n’en est pas de même en
Grande-Bretagne où la durée minimale légale d’insolation est édictée
sans préciser à qui elle s’adresse ; de ce fait, tout constructeur est
Figure 6 – Correspondance des diagrammes solaires en plan dans l’obligation de vérifier qu’il ne nuit pas de son fait à la possibilité
aux élévations du ciel en fonction de la latitude du lieu légale d’insolation de son voisin, sous peine de se voir ultérieure-
et de l’azimut de l’angle de vue ment attaqué par lui en justice. Des procédés graphiques simples
de vérification sont donnés, mais ils sont d’une garantie incertaine
à leur limites d’application et doivent alors être complétés par étude
coupole. Les reflets de l’environnement sur la coupole se projettent approfondie. Le silence de la réglementation française quant aux
alors visuellement sur le diagramme situé au-dessous. Les tiers, ou plutôt sa précision quant à son domaine d’application, ne
diagrammes fournis avec le dispositif permettent d’étudier le facteur garantit aucunement la pérennité de l’ensoleillement, même mini-
de ciel, les durées d’insolation et les puissances reçues. La visée doit mal. Aucune garantie n’est donnée pour que les heures ensoleillées
être faite d’un point précis de la verticale du cadre de la coupole ; le restent, si les voisins se décident à bâtir.

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Figure 7 – Règles d’ensoleillement pour une latitude de 49 o (d’après Doc. CSTB)

Figure 8 – Diagramme solaire gnomonique pour une latitude de 15o nord

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Figure 9 – Comparaison de trois projections d’une fenêtre et du ciel, vus du centre de la pièce par 52o nord vers le sud-sud-est 15o

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Figure 10 – Mise en œuvre d’un diagramme solaire pour une latitude de 32o N

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prenait en compte, comme M. Henry avec son actinomètre à la villa


des Pins à Boulogne-sur-Seine, la qualité physique du rayonnement
solaire.
Nous désignerons par éclairement la puissance énergétique
apportée par le rayonnement solaire (en W/m2).
Nous désignerons par irradiation l’énergie reçue pendant une
durée d’insolation déterminée : irradiations horaire, quotidienne ou
annuelle (en Wh /m2).

3.1 Rayonnement solaire


3.1.1 Énergie solaire
Elle aborde l’atmosphère terrestre sous forme de rayonnements
électromagnétiques dont une part constitue le rayonnement visible.
Ce rayonnement est en partie diffusé par l’atmosphère, puis par les
corps terrestres, sol, plantes, bâtiments, et autres ; aussi
distingue-t-on les énergies directe, diffuse et globale.
L’énergie directe provient exclusivement du disque solaire tel qu’il
est vu, et donc durant les seules périodes d’ensoleillement ; elle est
notée S dans tous les cas, sauf pour une surface perpendiculaire
aux rayons solaires pour laquelle on note I. L’ énergie diffuse ,
notée D, est l’énergie diffusée par l’ensemble de l’hémisphère vu à
tout moment du jour par la surface réceptrice, ciel bleu, nuage, sol
ou autres corps à l’exception du disque solaire. L’énergie globale
est la somme des énergies directe et diffuse ; notée G, elle provient
à tout moment du jour de l’ensemble de l’hémisphère apparent.
Sans autre précision, ces qualificatifs et symboles se rapportent
à l’irradiation durant une journée d’une surface réceptrice horizon-
tale orientée vers le zénith. Affectés d’un astérisque, les symboles
désignent l’ éclairement , ou puissance instantanée . Pour des
Figure 11 – Cadran solaire pour maquette surfaces d’inclinaison et d’orientation quelconques, il conviendra de
le préciser.
Nota : G (30o, sud) désigne l’irradiation globale reçue en une journée par un élément de
plan incliné de 30 o sur l’horizontale et faisant face au sud ; D * désigne l’éclairement diffus,
ou valeur instantanée de l’énergie diffusée, reçu sur un plan horizontal.

3.1.2 Éclairement incident

L’éclairement moyen, hors de l’atmosphère, sur une surface


perpendiculaire aux rayons solaires est appelé constante solaire et,
depuis 1956, a pour valeur admise 1 390 W/m2. Au cours de l’année,
selon la distance du Soleil à la Terre, cette valeur varie en plus et
en moins de 3,3 %, le maximum ayant lieu début janvier. La
répartition spectrale du rayonnement permet, en particulier pour
toutes les applications énergétiques, de limiter les longueurs d’onde
utiles d’entre 0,2 et 5 µm.
Le rayonnement direct est affaibli par absorption et diffusion sur
les molécules gazeuses et les particules atmosphériques ; aussi, la
valeur au sol varie avec la hauteur angulaire du Soleil qui fixe la
longueur du parcours optique des rayons solaires dans l’atmo-
Figure 12 – Périmètre d’ombre fictive d’un bâtiment de hauteur H sphère, minimale au zénith, maximale à l’aube ; cette valeur au sol
est en outre soumise à la valeur du coefficient de trouble β et à l’épais-
seur d’eau condensable w. L’influence de w reste relativement
faible : 3 à 5 % pour une variation de w du simple au double, alors
3. Soleil et énergie que β fait diminuer I * de 100 W/m2, lorsqu’il passe de 0,05 à 0,10
et de 150 W/m2 lorsqu’il double encore. Pour la France, on retiendra
les variations de β entre 0,04 pour un ciel très pur et 0,16 pour un
Sous la réserve des ombres portées par d’éventuels bâtiments ciel de zone industrielle, ce qui permet de définir des valeurs extrê-
voisins à construire, les méthodes graphiques permettent de projeter mes et moyennes de l’éclairement direct (figure 13) :
des bâtiments afin de satisfaire au désir d’ensoleillement des
 
1
habitants et aux nécessités plastiques de l’architecture. Nous avons I*max = 1 210 exp – -----------------------------------
6 sin ( h + 1 )
cependant vu (§ 1.3) que cette seule considération avait conduit à

1
préconiser l’orientation est-ouest comme l’orientation nord-sud.
Cependant, dès 1910, certains auteurs dépassaient la seule observa- 
I *moy = 1 230 exp – ---------------------------------------------
3,8 sin ( h + 1,6 )
tion du déplacement d’est en ouest du Soleil : M. Marboutin,
= 1 260 exp – ---------------------------------------- 
1
professeur d’hygiène à l’École centrale des arts et manufactures, I *min
 2,3 sin ( h + 3 )

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Figure 14 – Éclairements direct S *, diffus D * et global G *


selon la hauteur du Soleil h, pour les conditions moyennes de trouble
Figure 13 – Valeurs de l’éclairement direct I * selon la hauteur et par ciel clair sans nuages (surface horizontale)
du Soleil h pour les conditions moyennes et extrêmes de trouble

3.1.3 Éclairement par ciel clair


Si γ est l’angle que fait la normale au plan récepteur avec le plan
méridien, i l’inclinaison du plan sur l’horizontale, compte tenu de
la hauteur h et de l’azimut A du Soleil, on obtient l’éclairement direct
en projetant le rayonnement incident I * sur la normale au récepteur :
S*(i, γ ) = I *[cos h sin i cos (A – γ ) + sin h cos i ]
ce qui donne les cas particuliers :
— du plan incliné au sud :
S*(i, sud ) = I *(cos h sin i cos A + sin h cos i )
— et de façade sud :
S * (90o, sud) = I* cos h cos A
La répartition angulaire de l’émission énergétique du ciel clair
répond à des lois complexes où interviennent essentiellement la
hauteur du Soleil et le coefficient de trouble, accessoirement l’albédo
du sol (figure 14). M. Dogniaux a calculé ces valeurs pour le site
de Uccle en Belgique ; nous en reproduisons une carte du ciel, à titre
d’exemple (figure 15).
Par la sommation des luminances sur l’ensemble de la voûte
céleste, on obtient l’éclairement diffus D * sur le plan horizontal ;
une formule simple et valable, surtout pour les faibles hauteurs
solaires, est :

D*moy = 125 (sin h )0,4

avec D*min = (3/4) D*moy par ciel très pur,


D*max = (4/3) D*moy dans les conditions de ciel pollué.
Les éclairements globaux s’obtiennent par addition des éclaire-
ments précédents ; ils dépendent moins du trouble atmosphérique,
du fait que le diffus augmente avec la turbidité du ciel tandis que
le direct diminue :

G*max = 1 130 (sin h )1,15

G*moy = 1 080 (sin h )1,22


Figure 15 – Carte de luminance du ciel à Uccle (Belgique)
G*min = 995 (sin h )1,25 par ciel clair, pour une hauteur du Soleil de 60o,
l’éclairement sur surface horizontale étant de 17 275 lx
Le rapport du diffus au global dépend fortement de la hauteur du
Soleil h et de la valeur du coefficient de trouble β. Ce dernier fait
permet, par ciel sans nuage, d’obtenir une bonne approximation du
coefficient de trouble, par des mesures simples (figure 16).

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Pour une surface inclinée, la valeur du rayonnement diffus atteindre 0,15 à l’échelle de la journée et 0,05 à l’échelle de l’heure.
recueillie dépend essentiellement de l’angle d’inclinaison. L’impor- Pour des ciels nuageux, les estimations du rayonnement direct se
tance de la voûte céleste dans l’hémisphère de vue du récepteur révèlent impossibles et, même pour le rayonnement global, une
dépend de cet angle ; or, le sol ne rediffuse qu’une fraction du précision relative de 30 % est illusoire. Seuls des dépouillements
rayonnement global qu’il reçoit : cette fraction a, appelée albédo, statistiques et une intégration à l’échelle de la journée présentent
a fait l’objet d’un tableau de valeur (tableau 1). Si l’on suppose que une fiabilité acceptable. Nous serons donc conduits à étudier le
le ciel est uniforme, c’est-à-dire que tous ses points ont la même climat solaire par l’intermédiaire de la durée d’insolation et de
luminance, on a : l’irradiation pendant différentes périodes de référence. Ces études
ont surtout été menées par les météorologues, avec des objectifs
D* G*
D* ( i ) = --------- ( 1 + cos i ) + a --------- ( 1 – cos i ) (0) assez éloignés des préoccupations architecturales. Aussi, les recueils
2 2 statistiques ne sont-ils pas toujours exploitables avec une grande
fiabilité. En France, seules les stations météorologiques de Trappes
et Carpentras ont des séries de mesures suffisamment longues et
Tableau 1 – Albédo moyen de divers surfaces complètes. Sur les cent stations du réseau météorologique national,
ces deux stations seules mesurent, outre la durée d’insolation, le
pour l’ensemble du rayonnement solaire (1) rayonnement direct et le rayonnement diffus, tandis que quinze
Neige fraîche............................................................... 0,75 à 0,80 stations mesurent le rayonnement global (figure 18).
Forêt de conifères....................................................... 0,07 à 0,15
Forêt en automne ....................................................... 0,26
Forêt en été (feuilles caduques) ................................ 0,10 à 0,20
Prairie verte................................................................. 0,26
Prairie sèche ............................................................... 0,20
Feuilles mortes ........................................................... 0,30
Sable clair ................................................................... 0,25 à 0,45
Chemin de terre.......................................................... 0,04
Terre cultivée nue....................................................... 0,08 à 0,25
Surface rocheuse variée ............................................ 0,20
Surface construite de bâtiments sombres ............... 0,27
Surface construite de bâtiments clairs ..................... 0,60
Béton vieilli ................................................................. 0,22
Béton ........................................................................... 0,50
Toits noirs vieillis ....................................................... 0,10
Terrasses de bitume et graviers................................ 0,13
Chaux blanche ............................................................ 0,75
(1) L’albédo d’un sol est le rapport entre le rayonnement renvoyé par le sol
et le rayonnement incident.

Les facteurs respectifs d’influence du sol et du ciel sont donnés Figure 16 – Variations du rapport des éclairements D*/G*
par la figure 17. L’hypothèse faite est valable pour un ciel couvert ; par ciel clair (surface horizontale) selon la hauteur h du Soleil
elle est moins bonne lorsque le Soleil est visible, mais l’approxima- pour diverses valeurs du trouble atmosphérique 
tion est alors acceptable au regard des fortes valeurs du direct.

3.2 Climat solaire


Connaissant la constante solaire (§ 3.1.2) et la structure cosmolo-
gique du système solaire, il nous est possible de calculer les apports
énergétiques possibles en chaque point du globe. Ayant fait les
calculs d’éclairement ou d’apport instantanés (symboles affectés
d’un astérisque), en supposant le ciel clair ou tout au plus légèrement
voilé, nous en déduirons les valeurs possibles de l’irradiation,
c’est-à-dire la sommation sur la durée maximale journalière d’insola-
tion. Pour ces valeurs, nous affecterons d’un indice zéro les symboles
des grandeurs étudiées ; les symboles sans aucun indice
désigneront des valeurs journalières effectives ; les moyennes men-
suelles seront surmontées d’une barre.
Exemple
G* éclairement global (puissance instantanée du rayonnement global) ;
G 0 irradiation quotidienne globale de beau temps ;
G irradiation quotidienne globale effective ;
G moyenne mensuelle de l’irradiation quotidienne globale.
Figure 17 – Pourcentage de la voûte céleste et du sol intervenant
Par un ciel couvert, le rayonnement global est de l’ordre du quart dans l’évaluation du rayonnement diffus intercepté
de celui d’un ciel clair lorsque le Soleil est à des hauteurs supérieures par une surface inclinée
à 20o. Pour des hauteurs plus faibles, la fraction correspondante peut

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Les nuages et les masques occultent le Soleil, et il en résulte une


durée effective d’insolation SS qui est mesurée à l’aide d’un
héliographe. Pour pratiquement toutes les stations, et pour tous les
mois de l’année, il existe des jours d’insolation nulle. Cela impose
au projeteur d’habitat solaire la disposition, générale dans notre
pays, d’un stockage de chaleur ou d’un chauffage d’appoint
permettant de franchir ces pannes solaires. Si en été la répartition
statistique de SS est pratiquement gaussienne, il n’en est pas de
même en hiver. Dans le Nord surtout, la moyenne peut différer
notablement de la médiane, qui est plus expressive de phénomènes
dont la constante d’intégration est de l’ordre de la journée.
Par exemple, la durée moyenne d’insolation en janvier à Trappes est
de 1,7 h, mais la moitié des jours de ce mois n’ont que 0,2 h
d’ensoleillement. Une telle constatation nous permettra de situer à sa
juste valeur la réglementation en vigueur qui impose uniformément, en
France, le respect d’une durée d’insolation de 2 h : de par les effets
climatiques et indépendamment de tout masque construit,
entre septembre et avril, à Trappes, plus de 20 % des jours n’ont pas
cette durée d’insolation, ce qui ne se produit plus à Carpentras que
de novembre à février.
Outre la répartition statistique des durées d’insolation, il
convient d’étudier, afin de dimensionner au mieux les stockages de
calories, les séquences d’irradiations quotidiennes, c’est-à-dire des
tables de fréquence, sur une journée et sur plusieurs journées
consécutives, de valeurs données de l’ensoleillement, notamment
la fréquence du défaut de soleil. On se reportera pour les valeurs
connues à l’Atlas climatologique de la France et aux tableaux
et séries de relevés de la Météorologie nationale.
Le rapport entre la durée effective d’insolation SS et sa durée
Figure 18 – Réseaux de mesures de la durée d’insolation maximale SS 0 semble plus globalement représentatif des
et du rayonnement global au sol (les villes soulignées) conditions climatiques de nébulosité. On l’appelle fraction d’inso-
lation et on le désigne par σ (figure 19) :
SS
σ = -------------
3.2.1 Durée d’insolation SS 0

On se référera à la durée maximale d’insolation. Cette notion peut


prendre trois définitions prenant en compte les seules conditions 3.2.2 Irradiations quotidiennes par ciel clair
astronomiques, ou y ajoutant les conditions géographiques locales,
comme les masques dus au relief, enfin prenant en compte la
L’irradiation directe normale I est d’une utilité relativement faible
sensibilité de l’appareil de mesure ou de captage. Dans la suite de
en ce qui concerne l’architecture ; elle concerne plutôt les fours et
l’exposé, on désignera par durée maximale d’insolation SS0 la durée
les centrales solaires : les capteurs munis d’héliostats ne sont en effet
du jour astronomique :
pas fréquents pour le chauffage de locaux. Une formule empirique
assez grossière donne :
 
360
SS 0 = 12 + θ sin ----------- t
365 I0 = 8,4 cos (ϕ – 16) + 11,5 tg (ϕ – γ) sin δ
avec t nombre de jours écoulés depuis le 21 mars, et l’on admet I = σ I0 .
θ paramètre lié à la latitude (tableau 2). (0) L’irradiation directe S0 s’obtient par intégration, par pas de 6 min,
des valeurs de S* ; des tableaux en ont été dressés, ainsi que pour
les irradiations de plans inclinés S0 (i, γ ). On constate alors que l’incli-
Tableau 2 – Valeurs du paramètre  naison la plus favorable d’un plan faisant face au sud est voisine
de la colatitude (angle complémentaire de la latitude). Cependant,
en fonction de la latitude il convient d’ajuster l’inclinaison du plan récepteur selon la période
la plus critique de l’année. En France, c’est généralement l’hiver, et
Latitude
 l’inclinaison sera alors de 50 à 65o. On a aussi établi des tableaux
(degré)
du rapport S0 (i, γ )/S0 , qui sera ultérieurement utilisé pour passer
55 5,1 de S à S (i, γ ), ainsi que des valeurs de D0 (i, γ ) et G0 (i, γ ). Pour toutes
52 4,5 ces données on se reportera en [15] [16] [17].
50 4,1 Compte tenu de l’importance du rayonnement global, on en a
48 3,8 établi des formules approchées. Entre 30o et 60o N, à 5 % près :
46 3,6
44 3,3 G0 = 3 250 {2 + tg [ϕ + 0,01 (18 – δ)2]} cos 2 (ϕ – δ)
42 3,1 ou plus simplement, entre 42 et 50o N :
40 2,8
35 2,4 G0 = 85 (105 – ϕ ) + 1,75 δ (38 + δ)

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Cependant, on peut établir des relations mettant en jeu cette


fraction :
S
--------- = 0,2 σ ( σ + 3 )
G0
S
-------- = σ ( 1,1 + 0,01δ )
S0
G
--------- = 0,33 + 0,7 σ
G0
D
------ = 1 – 0,4 sin 1,5 ( ϕ – δ )
G
– 0,44 σ 1 + 1,44 sin 2 ( ϕ – δ ) – 0,2 tg ( ϕ – δ )

ou plus simplement :
— par ciel normalisé :
D
------ = 0,9 – 0,8 σ
G
— par ciel pollué :
D
------ = 0,9 – 0,7σ
G
— par ciel clair :
D
------ = 0,8 – 0,7 σ
G
Pour la région parisienne, avec une précision de l’ordre de 3 %,
nous avons :
G0 = 165 (27 + δ) + 118 tg (57 – δ)
S0 = 144 (24 + δ) + 110 tg (57 – δ)
D0 = 1 020 + 20 δ
Les courbes qui en résultent sont données par la figure 20.

3.3 Effets du rayonnement solaire


3.3.1 Effets solaires non architecturaux
Les effets du rayonnement solaire sont d’ordres et de processus
divers. Nous avons déjà abordé (§ 1.4) les effets psychologiques en
Figure 19 – Insolation en janvier traitant du désir d’ensoleillement des logements et accessoirement
des locaux de travail. Nous ne traiterons pas ses effets biologiques ;
ils ont été mis en avant, et notamment son pouvoir antirachitique,
On en déduira les valeurs de S0 à l’aide des formules suivantes :
lors des premières campagnes de résorption des logements

 
S0 –1 insalubres ; ces arguments doivent être revus en tenant compte du
- = 0,96 exp ------------------------------------------------ en conditions normalisées ;
--------
G0 7,2 cos ( ϕ – δ + 2 ) pouvoir filtrant des vitrages, comme des autres conditions de loge-
ment et de vie : ventilation et densité d’occupation des logements,
 
S0 –1 qualité de l’alimentation. Les effets agro-alimentaires sortent large-
- = 0,96 exp ---------------------------------------------- par ciel très clair ;
--------
G0 11 cos ( ϕ – δ + 1 ) ment du cadre de notre exposé ; signalons cependant que la photo-
synthèse et l’évapotranspiration interviennent dans le bilan
 
S0 –1
- = 1,04 exp ------------------------------------------------ par ciel pollué.
-------- énergétique des végétaux, au point de modifier sensiblement
G0 3,3 cos ( ϕ – δ – 1 ) certains microclimats : une façade sud sera moins chauffée bordée
On en déduira D0 puisque : d’une pelouse que d’un dallage. Les effets thermo-électriques,
thermo-ioniques et photovoltaïques ne mettent pas en œuvre des
S0 D0 techniques architecturales et constructives mais relèvent, pour leur
- = 1 – --------
-------- - positionnement et leur dimensionnement, des notions et des calculs
G0 G0
que nous venons d’exposer ; remarquons aussi qu’ils permettent
Les premières études statistiques effectuées sur les données d’envisager l’autonomie de l’habitat. Leur coût actuel ne les rend
expérimentales semblent montrer, en première approximation, pour applicables qu’à des résidences très éloignées de réseaux électriques
un nombre de journées suffisant, que l’insolation peut être répartie existants (ce qui se présente dans de nombreux pays, y compris les
aléatoirement tout au long de la journée. On pourrait donc passer États-Unis, mais pas en France), à des résidences mobiles, caravanes
directement des grandeurs théoriques S0 , D0 , G0 , aux grandeurs ou yachts, enfin, dans les pays en voie de développement et sans
pratiques S, D, G, par le coefficient de proportionnalité de la fraction nécessiter un cadre architectural, à des usages très spécifiques, sani-
d’insolation σ. taires ou éducatifs : réfrigérateur et télévision.

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thermique, une faible émissivité et réflexivité, d’autant plus comme


un isolant qu’il a une faible conductivité, une faible absorptivité, une
faible émissivité, une grande réflexivité.
Un radiateur placé au soleil s’échauffe sur la face ensoleillée ; selon
sa conductivité, cette chaleur migre vers la face à l’ombre en
échauffant la masse du radiateur. Cet effet d’accumulation de la
chaleur amortit les fluctuations de l’ensoleillement. Lorsque l’onde
de chaleur atteint la face à l’ombre, celle-ci chauffe alors son environ-
nement par conduction et rayonnement, mais avec un retard sur
l’ensoleillement de l’autre face. Ces effets relèvent des techniques
héliothermiques traditionnelles.
Par exemple, F. Trombe et H. Michel donnent, pour un déphasage de
12 h, une épaisseur de 35 cm de béton banché.
Si un radiateur est placé derrière un vitrage, son bilan radiatif est
augmenté : c’est ce que l’on appelle l’effet de serre. En effet, l’éne-
rgie incidente sous forme de rayonnement visible traverse le vitrage
puis est dégradée en chaleur à la surface du radiateur. Celui-ci émet,
en fonction de sa température, des radiations infrarouges, pour
lesquelles le vitrage est opaque, et qui ne peuvent donc sortir de
l’enceinte, vitrée ou opaque, qui contient le radiateur ; de ce fait,
l’enceinte s’échauffe jusqu’à ce que les pertes par conduction à
travers ses parois, ou par soutirage lorsqu’il s’agit d’un dispositif
approprié, équilibrent les apports lumineux.
Pour chauffer des locaux, l’effet de serre est directement mis en
œuvre par l’usage des fenêtres, ou bien par des serres ou loggias
adjointes au logement ; il est mis indirectement en œuvre par l’usage
de dispositifs spéciaux couramment dénommés capteurs solaires.
Des capteurs sont conçus pour chauffer, indépendamment ou
concurremment, au logement, l’eau chaude sanitaire. Aussi est-il
devenu courant de distinguer l’architecture solaire de l’architecture
solarisée. La première tire le meilleur parti de l’ensoleillement par
le seul jeu de la localisation des locaux et de la répartition des masses
et matériaux de construction, la seconde met en œuvre des dispo-
sitifs technologiques plus ou moins élaborés qui remplacent alors
ou doublent la chaudière classique ; au pire, elle consiste à plaquer
des capteurs solaires sur une architecture traditionnelle.

3.3.3 Rafraîchissement solaire


Enfin, par des conceptions antisolaires, mais prenant en compte
les bilans radiatifs, il est possible de rafraîchir passivement les
locaux : un ciel très clair est très peu radiatif ; de nuit, c’est un corps
noir, et les températures nocturnes des surfaces pouvant rayonner
vers l’espace sont de 2 à 6 oC inférieures à celles de l’air ambiant,
et jusqu’à 8 à 9 oC par temps très sec et très calme. Aussi des baies
protégées du soleil et tournées vers le ciel peuvent être plus émis-
sives que réceptives ; elles peuvent être closes pour se protéger de
l’air chaud externe par un matériau transparent aux rayons infra-
rouges. Le polyéthylène, en particulier, est transparent dans la même
gamme de longueur d’onde que l’atmosphère (8 à 13,5 µm), et l’on
a réalisé des dispositifs en forme de tronc de cône, protégés du soleil
Figure 20 – Irradiations quotidiennes moyennes en région parisienne et pourvus de réflecteurs sélectifs, qui ont permis d’atteindre une
dans les conditions normalisées de ciel clair différence de plus de 30 oC entre la température du radiateur et celle
de l’air ambiant.
3.3.2 Effets héliothermiques

Les effets du rayonnement solaire qui intéressent le projeteur d’un


bâtiment sont les effets de transparence, réflexion, absorption qui
4. Technologie solaire
se produisent à la surface des corps. C’est l’agencement correct de
corps divers selon ces trois caractéristiques ainsi que celles de Les systèmes d’habitat solaire peuvent être décrits par l’associa-
conductivité thermique et d’émissivité qui constitue la technique tion de quatre fonctions : le captage, le stockage, la restitution de
héliothermique et définit la conception d’un habitat solaire. l’énergie et la commande-régulation du système. Chacune de ces
fonctions peut être remplie concurremment par plusieurs techniques
Nous ne reviendrons pas sur les propriétés thermiques lumi-
dans un même système ; elles peuvent être confondues dans un
neuses et radiatives des corps. Rappelons seulement qu’un corps
même objet. L’isolation thermique (articles Isolation thermique
se comporte d’autant plus comme un radiateur qu’il a une grande
à température ambiante. Bases physiques [C 3 370] et Isola-
émissivité et une grande absorptivité, d’autant plus comme un
tion thermique à température ambiante. Propriétés [C 3 371]
accumulateur qu’il a une grande absorptivité, une grande capacité

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dans le présent traité) est, du fait des faibles rendements atteints, Ces considérations influent directement sur l’organisation des
un facteur essentiel de l’héliotechnique ; ce n’en est pas une fonction volumes des bâtiments et, par là, sur leur architecture. De nos jours,
isolée. le stockage généralement mis en œuvre est celui de chaleur sensible
Nous n’étudierons pas ici les technologies solaires dans leur détail, sous forme d’eau ou de galets chauffés. Selon le climat, le choix
mais nous analyserons les contraintes qu’elles font peser sur les du volume de stockage, lié aux possibilités d’investissement, fixe
choix architecturaux. la rentabilité du système solaire par le niveau de la consommation
en énergie d’appoint, ainsi que le montrent les courbes établies par
le COSTIC (figure 21). L’isolement de ces masses, ou plutôt le
chauffage direct par leurs pertes thermiques des locaux qu’ils
4.1 Techniques solaires desservent, conduit à renforcer la compacité des bâtiments, à les
et choix architecturaux structurer autour des volumes de stockage thermique.
On voit aussi sur les courbes de la figure 21 comment l’écono-
Les diverses fonctions ou techniques de la conception solaire mie de stockage de la chaleur réagit sur le dimensionnement des
n’influent pas également sur la forme des bâtiments. La commande- surfaces de captage. Or, la dimension, la forme et l’emplacement
régulation du système solaire n’oppose pas de contraintes à la des capteurs ont une très grande importance dans la définition de
conception architecturale, l’isolation non plus, si l’on entend la mise l’architecture extérieure des locaux.
en œuvre des produits plans diminuant les pertes thermiques des La recherche d’un optimum économique dans le dimensionne-
murs. En revanche, l’étude globale des pertes thermiques d’un ment respectif des capteurs et des masses de stockage est aussi
bâtiment, des transferts de chaleur entre ses diverses parties tend responsable d’un déplacement et d’une extension du marché de
à restreindre les choix architecturaux : à volume habité fixé, il est l’architecture solaire. Si le marché du chauffage solaire se situait,
souhaitable de diminuer la surface extérieure d’échange, et cela plus il y a quelques années, surtout dans l’habitat individuel, les
au nord qu’au sud. développements actuels visent plutôt les logements collectifs : le
L’ensoleillement n’étant pas permanent, la recherche d’une auto- stockage de chaleur de l’été sur l’hiver ne peut se faire économique-
nomie énergétique de l’habitat, par la mise en œuvre de techniques ment que sur de grands volumes et s’applique donc à des ensembles
solaires, impose la possibilité de stocker des calories. L’observation immobiliers.
du climat et des phases d’ensoleillement, puis des considérations Le chauffage des piscines et des gymnases a été souvent mis en
de coût et d’encombrement conduiront au choix du type de stockage. œuvre : il est d’une économie aisée, du fait de la faible valeur des
En effet, il s’agit de pallier le manque de soleil nocturne, puis, selon surfaces d’échange des masses chauffées au regard de leur volume.
un risque accepté à définir suivant la probabilité locale d’une série Cela est d’autant plus vrai pour les piscines où la grande capacité
de plusieurs jours nuageux, le manque d’ensoleillement de jour ; on calorifique de l’eau chauffée assure une très grande inertie à
peut enfin envisager de pallier le manque de soleil hivernal, ou son l’ensemble. Les mêmes raisons de compacité des volumes bâtis
plus faible apport énergétique, par un stockage saisonnier des poussent au développement actuel d’expériences de chauffage
apports superflus de l’été. solaire de locaux industriels.

Figure 21 – Consommation en énergie d’appoint nécessaire à un pavillon de 144 m2, en fonction de la surface des collecteurs paramétrés
en volume de stockage (d’après Doc. COSTIC)

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4.2 Discussion La partie la plus coûteuse de l’installation étant le capteur


lui-même, on peut être tenté de s’en libérer, par exemple en faisant
jouer à des fenêtres classiques le rôle de capteur, par effet de serre
En général, le coût global d’une installation solaire, en tenant banal. En effet, la fenêtre à double vitrage laisse passer environ 69 %
compte de l’investissement, de l’entretien, des consommations de de l’énergie incidente et son rendement est :
service et des renouvellements de pièces, est amortissable, grâce
b ( t a – t ext )
à l’utilisation partielle ou totale de l’énergie solaire, pour la prépara- η = 0,69 – ------------------------------
-
tion de l’eau chaude sanitaire, mais pas pour le chauffage des habi- Q
tations, sur des durées de vie raisonnables.
avec ta (oC) température ambiante de la pièce,
Les résultats d’économie annoncés par divers projeteurs sont très
text (oC) température extérieure,
souvent faussés, de même ceux d’expérimentateurs ayant réalisé
des maisons solaires : ils comparent la consommation réelle de leur Q [W/(m2 · h)] flux incident sur la vitre,
chauffage d’appoint à une consommation théorique, calculée sur les b variant de 2,8 à 3,7 W/(m 2 · h · o C) selon la
bases techniques habituelles ; celles-ci prennent en compte, afin de valeur du facteur (ta – text ).
dimensionner la puissance d’une installation classique, les
Un capteur a pour rendement :
conditions météorologiques les plus défavorables. Ainsi, le projet
initial de l’hôtel des Impôts de Salon-de-Provence prévoyait une b ( t cap – t ext )
température de fonctionnement de 60 oC dans les corps de chauffe η = a – -----------------------------------
-
des radiateurs et en escomptait, à partir de moyennes annuelles, une Q
économie de 60 %. Les calculs menés au COSTIC, utilisant avec t cap température du capteur,
l’ensoleillement horaire d’une année réelle, ramenaient l’économie
au-dessous de 20 %. Ils permirent, en outre, de démontrer la très a défini figure 22,
grande sensibilité de la rentabilité des équipements solaires à des b variant en fonction de la technologie du capteur et de la
choix techniques assez étroits : on peut calculer qu’avec une eau différence de température tcap – text .
à 35 oC circulant dans des ventiloconvecteurs, l’économie pouvait Les courbes de rendements de la fenêtre et des capteurs sont
être relevée à 30 %. Seul le calcul par ordinateur, pour lequel le données à la figure 22. Comme la température des capteurs, avec
COSTIC est équipé, permet en effet d’intégrer des situations évolu- celle des corps de chauffe, doit être supérieure à la température de
tives d’ensoleillement, de vent et de pluviosité, et d’étudier le la pièce, ces courbes montrent que, pratiquement, la fenêtre capte
comportement des bâtiments en régime variable à partir de séries plus d’énergie que le capteur. La solution serait donc de concevoir
climatiques réelles. un chauffage solaire direct en laissant pénétrer dans le local le
L’autre solution, pour déterminer avec quelque rigueur les maximum d’énergie par les vitrages.
économies réelles, est de construire à côté du pavillon expérimental
un pavillon en tout point identique, mais chauffé à l’électricité. Lors
des phases d’expérimentation des pavillons habités, un biais est tout
de même introduit par la grande variabilité des comportements des
habitants, ce qui crée une dispersion importante des consommations
dans des logements totalement identiques. Dans cette optique, ont
été construits, sous la direction de A. Missenard, quatre pavillons
identiques de cinq pièces en rez-de-chaussée à Saint-Quentin. L’un
sert de témoin, les trois autres sont équipés de systèmes solaires
différents. Le premier pavillon, avec 35 m2 de capteurs en toiture,
a permis de faire une économie de 33 %, contre une économie
annoncée par le calcul de 50 à 55 %. La résorption des pertes du
système de stockage et de régulation a porté les économies à 40 %
sans modification des capteurs ; le remplacement des radiateurs
haute température (50 oC en moyenne), par un chauffage basse
température, fonctionnant entre 30 oC à l’entrée de l’eau et 21 oC à
la sortie, a porté l’économie à 49 % par l’augmentation du rendement
des capteurs de 33 à 48 %, liée à l’abaissement de leur température
de fonctionnement. Un remplacement des capteurs simples utilisés
par des capteurs performants à peinture sélective, dont le rendement
peut être estimé, à ces températures, à 60 %, aurait probablement
permis d’obtenir une économie de 52 %. Cette expérience a montré
que, contrairement à l’opinion générale, la conception de l’installa-
tion de stockage de l’énergie, de sa distribution et de la régulation
était plus importante que l’amélioration des performances des
capteurs.
Le supplément de prix d’installation par rapport au chauffage ordi-
naire était, aux conditions économiques de 1977, de 47 000 F pour
un pavillon du type de ceux de M. Missenard. Avec une économie
maximale de 60 %, les économies annuelles effectuées par l’installa-
tion du chauffage solaire étaient de 1 450 F par rapport au chauffage
électrique de jour et de 750 F par rapport au fuel. Compte tenu de
Figure 22 – Rendement de divers capteurs (selon A. Missenard)
l’érosion monétaire et du rapport des 47 000 F placés à 6 %, il
apparaît que l’installation est payante sur vingt ans comparée au
chauffage électrique direct, mais ne l’est pas comparée au chauffage
au fuel ou au gaz.

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5. Architecture bioclimatique niveau de confort tout à fait satisfaisant. Ainsi, de nombreux projets
mettant en œuvre des serres à l’échelle de la pièce et non plus du
capteur, ou bien utilisent des loggias ou balcons clos pour créer un
Devant les difficultés rencontrées à rentabiliser les équipements espace tampon entre intérieur et extérieur, inhabité à certaines
solaires, une tendance se dessine à revoir totalement la conception saisons, mais servant alors de capteur ou d’isolant thermique.
de l’habitat, en prenant en compte les contraintes climatiques et la Cette adaptation, au moindre coût énergétique, tant en construc-
nécessité d’user à bon escient, sinon parcimonieusement, de tion qu’en fonctionnement, de l’architecture aux contraintes clima-
l’énergie ; il s’agit d’une conception bioclimatique de l’architecture. tiques de chaque site ouvre un champ d’expérience considérable aux
Elle s’appuie sur les orientations prônées par les mouvements écolo- architectes et concepteurs. L’architecture traditionnelle avait déve-
gistes en plein essor, elle prend en compte la constatation que le loppé des techniques adaptées, dont on cite généralement les plus
goût pour l’ensoleillement des locaux exprime un désir de perception extrêmes, l’igloo du Grand Nord, les patios arabes rafraîchis par un
de l’environnement extérieur et de ses variations climatiques, elle jet d’eau, un courant d’air capté par une tour ajourée, les abris sur
s’appuie sur les constatations de techniques anciennes de la mise pilotis des régions équatoriales. L’architecture contemporaine a
en œuvre de matériaux diversifiés et d’adaptation aux alternances banalisé les formes, standardisé un style international de bâtiments
climatiques par les transhumances internes à l’habitat ou par la conçus comme des enveloppes thermos, mécaniquement clima-
variabilité des modes de vie. tisées. L’architecture à venir, qu’elle soit solaire avec ses nouvelles
Dans l’optique de cet habitat participant de la climatologie locale technologies et ses surfaces de capteurs sombres et vitrées, qu’elle
et instantanée, l’enveloppe du bâtiment est conçue comme un filtre soit bioclimatique avec ses formes compactes, semi-enterrées et ses
transformateur d’un climat externe variable, souvent inconfortable, grandes serres, ne saurait être, sans aucun pastiche des formes
en un climat interne adapté aux moments d’usage et aux degrés refuges traditionnelles, qu’une architecture régionale et novatrice.
d’activité. En fait, on admettra, contrairement à l’habitat classique
de nos jours dont on souhaite que les caractéristiques climatiques
soient constantes et optimales, que le climat intérieur varie au cours
du temps, à l’intérieur de limites acceptables. On veillera donc, par
l’inertie des masses internes à assurer un amortissement des fluctua-
tions de température ; dans ce but, les partitions internes, sont
massives et non réduites à de légères cloisons : les séparations de
la maison Hay sont faites de parpaings creux remplis de sable ; de
nombreuses maisons solaires ou climatiques des États-Unis sont
construites en pisé, et certains préconisent des cloisons pleines
d’eau.
Le rayonnement incident sur toutes les parois peut être utilisé
directement : les vitrages le laissent pénétrer instantanément dans
sa quasi-totalité, les parois opaques retardant et amortissant le flux
de chaleur. Le contrôle des apports solaires par les vitrages met alors
en œuvre divers procédés depuis les volets isolants utilisés pour
réduire les pertes durant les nuits hivernales et les stores protégeant
des apports estivaux superflus, en passant par les skylids de Steve
Baer (figure 23) au fonctionnement automatique, jusqu’aux projets
de membranes climatiques dont les caractéristiques de transparence
varieraient avec la température ou avec le sens des échanges
thermiques. De la même façon que l’on cherche à adapter les
caractéristiques physiques des baies aux conditions climatiques, on
cherchera, outre le calcul des flux thermiques par des méthodes
classiques de thermique des solides, à varier la capacité d’échange
des parois pleines, par exemple par le procédé du groupe ABC
(figure 24).
Se prévalant du même courant de pensée bioclimatique, certains
organisent l’espace de façon spécifiquement saisonnière, concevant
Figure 23 – Coupe verticale sur tabatière de toit équipée de skylids
que l’activité soit plus réduite en hiver qu’à la belle saison, ou
admettant qu’une part au moins de l’habitat ne bénéficie pas d’un

Figure 24 – Mur à sélectivité variable du groupe ABC

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P
O
U
Soleil et architecture R

E
par François BOUVIER N
Ingénieur de l’École Centrale des Arts et Manufactures
Urbaniste SATG (Séminaire et Atelier Tony Garnier)
Ergonome SELF (Société d’Ergonomie de Langue Française)
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