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et vent), mais aussi de notre subsistance par le relais de la croissance des plantes
et de l’élevage des animaux. Enfin, par l’intermédiaire des transformations
séculaires de certains végétaux et animaux, ensuite pétrifiés, l’énergie solaire
est la cause première des disponibilités énergétiques fossiles qui ont permis le
développement et l’entretien de nos industries et de nos villes. Indépendamment
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1. Soleil et humanisme situées à l’abri du soleil d’été sous un auvent rocheux, qui
comportent dans l’épaisseur des murs certains conduits. Ceux-ci
véhiculent, par une sorte de chauffage à air chaud naturel, les calories
1.1 Cosmogonie solaires emmagasinées par le mur. Par ailleurs, quelques textes nous
renseignent ; ainsi, Vitruve indique l’importance, pour les Romains,
du groupement des pièces par rapport au Soleil et leur répartition
Dans nos sociétés contemporaines, matérialistes et scientistes, autour d’une cour à l’aide d’un diagramme tracé au sol.
tous les phénomènes seraient régis par des ensembles de forces,
des champs de potentiel et d’action ; ils seraient tous descriptibles Certaines technologies ancestrales, encore mises en œuvre, sont
par des lois physiques, des tableaux de mesures ou de fréquences. spécifiquement des techniques solaires, telles ces constructions
Cependant, certains comportements sociaux échappent à cette sorte d’indiens pueblos du Nouveau-Mexique, dont le toit très isolant et
de déterminisme et nous intriguent. massif déborde sur les façades sud peu isolantes ; les façades sont
ainsi protégées du soleil d’été, tandis qu’elles captent et transmettent
Dominé par les éléments naturels, l’homme préscientifique les a à l’intérieur la chaleur du soleil hivernal.
déifiés afin de se les concilier par la prière, et nombreuses sont les
civilisations anciennes qui ont donné au Soleil une place essentielle,
sinon première, dans leur mythologie. Avec l’émergence de la
philosophie grecque et de son anthropocentrisme, ce modèle théolo- 1.3 Urbanisme et ensoleillement
gique, à Terre plate en forme de disque ou de table, disparaît. Le
Soleil n’est plus qu’un être matériel comme les autres astres, et leurs
mouvements seront bientôt régis par ceux de sphères ou de cercles Les conditions climatiques ne sont pas les seuls facteurs de la
emboîtés, modèle bien adapté à la récurrence périodique de la posi- forme de l’habitat. Ainsi, au sud-ouest de l’Amérique du Nord, des
tion des astres. sites et climats similaires ont vu se développer aussi bien la maison
Copernic reprend le modèle sphérique des Grecs mais rend au navajo hautement individuelle que l’agglomération collective
Soleil sa prééminence en le plaçant au centre de l’univers ; bientôt, pueblo. Cependant, certaines contraintes solaires ont favorisé des
Keppler affirmera cette représentation en calculant les trajectoires formes d’habitats groupés : Rapoport [11] cite le regroupement des
elliptiques des planètes. Négligeant les apports les plus récents de habitations yokut sous un même pare-soleil continu fait de
l’astronomie, qui déplacent le centre de l’univers hors de notre branchages, ou le plan compact, typique des climats chauds et
galaxie, bien loin du Soleil, nous travaillerons sur ce modèle de arides, fait d’éléments accolés les uns aux autres, qui se portent
Keppler, suffisamment précis pour décrire, à l’échelle de l’habitat ombrage mutuellement.
humain, les conditions d’irradiation de notre planète et les quantités Dans nos pays, certains historiens de l’urbanisme ont voulu voir
énergétiques que le Soleil nous dispense. dans les villes anciennes des principes d’orientation solaire. Cette
théorie n’a pas résisté à une étude statistique étendue.
Plus récemment, les physiologistes ont voulu donner une base
1.2 Archéologie et architecture solaire scientifique à l’orientation des rues de nos villes ; mais ils ne
s’appuient pas sur des observations rigoureuses prenant en compte
le mouvement apparent du Soleil, ses variations de hauteur saison-
Nous savons que l’habitat du palais de Cnossos était ventilé par nières, ou la valeur des apports énergétiques. Ils préconisent
un jeu de sas situés sur des façades opposées permettant d’aérer généralement l’exposition est-ouest, tout en reconnaissant que les
alternativement du côté ensoleillé ou à l’ombre. Mais nous savons paysans français orientent et allongent au sud la façade principale
assez peu de chose en ce qui concerne la prise en compte de l’apport de leur maison. En ce qui concerne les villes, la plupart des
solaire dans la construction des maisons d’habitation antiques, constructeurs se désintéressaient des questions d’ensoleillement,
celles-ci nous étant moins bien parvenues que les temples ou les difficilement applicables au parcellaire existant et aux coutumes
palais. Cependant, on trouve dans l’Arizona des constructions, urbaines d’implantation.
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2. Soleil et géométrie
De nombreux problèmes de la vie domestique sont liés à l’orienta-
tion et à l’insolation des bâtiments, et leurs solutions découlent Figure 1 – Position du Soleil
immédiatement de la prise en considération d’abaques représentant
les trajectoires apparentes du Soleil.
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■ La correction de longitude, de + 4 min par degré de longitude est 2.2.1 Abaques solaires universels
et – 4 min à l’ouest du méridien de référence, fait passer du temps
solaire local au temps solaire moyen. En France, le méridien de réfé- Ils doivent permettre de passer d’une latitude à une autre, par
rence est le méridien de Greenwich, ou méridien 0, et la correction l’intermédiaire d’une construction géométrique simple. Le solar alti-
est comprise entre – 18 min pour Brest et + 32 min pour Strasbourg. tude met en œuvre la rotation d’un disque transparent portant les
■ La correction d’équation du temps, comprise entre – 16 et + 14 min parcours, gradués en heures, du Soleil pour diverses dates, le disque
est donnée par la figure 2. Elle correspond aux irrégularités saison- fixe portant la carte du ciel (figure 4). La lecture se fait à la précision
nières de la rotation terrestre. de deux degrés.
L’abaque du CSTB met en œuvre la translation des parcours du
Exemple : à Brest (4o de longitude ouest), le 21 mars, au midi solaire
Soleil sur une carte du ciel développée sur un rectangle ; la précision
correspond une heure légale de 12 h + 7 min + 16 min + 1 h
atteint le degré [13].
= 13 h 23 min ; 7 min pour l’équation du temps, 16 min pour la correc-
tion de longitude et 1 h pour la correction légale. Ces abaques permettent, à partir des hauteurs et azimuts ainsi
repérés, d’effectuer les tracés d’ombre sur les plans et élévations ;
Les formules qui lient les valeurs des différents angles définis ils ne permettent pas les études directes d’insolation, d’éclairement
précédemment sont : et d’irradiation.
sin h = sin ϕ sin δ + cos ϕ cos δ cos H
cos δ sin H 2.2.2 Diagrammes solaires
sin A = ---------------------------------
cos h
Spécifiques d’une latitude, ils assurent la détermination de
cos A cos h = sin ϕ cos δ cos H – cos ϕ sin δ l’azimut et de la hauteur en fonction de l’heure et de la date ; ils
On en déduit facilement l’heure du lever et du coucher du Soleil. permettent surtout de se passer de cette détermination pour effec-
Pour h = 0, la déclinaison solaire étant fonction de la date, nous tuer, sans ces intermédiaires, des études directement productives
avons : d’ingénierie et d’architecture solaire. Ces diagrammes sont des pro-
cos H0 = – tg ϕ tg δ jections, sur des surfaces choisies, des trajectoires du Soleil dans
le ciel et des directions de repérage sur la voûte céleste. On utilise
l’azimut correspondant est alors donné par : cinq types de projection (figure 5) ; les projections équidistante,
orthographique, stéréographique, les perspectives ou projections
sin δ gnomoniques et la projection cylindrique. Les quatre premières
cos A 0 = – -----------------
cos ϕ méthodes sont utilisées pour dresser soit des plans, soit des éléva-
tions du ciel. Pour les élévations, il faudrait utiliser une planche pour
tandis que la hauteur maximale du Soleil à midi vrai au méridien est :
chaque orientation de la projection ; en fait, il est possible d’utiliser
hmax = 90o – ϕ + δ les trajectoires en plan pour une autre latitude, à condition d’en
décaler les heures. Un tableau de correspondances est donné par
le Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) dans sa
livraison des diagrammes solaires ; nous en donnons un abaque
2.2 Études graphiques (figure 6). Pour faciliter le tracé, sur le plan de la voûte céleste, de
l’impact des constructions existantes sur le site, on utilise un gabarit,
ou rapporteur de pare-soleil, gradué soit en degrés, soit en facteur
À partir des formules précédentes, il est possible de dresser des de protection.
tables et abaques de correspondances de hauteur et azimut du Soleil La projection équidistante présente l’avantage de faciliter les
pour des latitudes, saisons et heures données (figure 3). Trois sortes repérages angulaires ; elle donne des images identiques aux
de documents graphiques ont été édités : les abaques solaires uni- photographies réalisées avec un objectif fish-eye pointé verticale-
versels, les diagrammes solaires et les gnomons ; les deux premiers ment.
utilisent comme support graphique une carte du ciel, c’est-à-dire un
La projection orthographique tasse la partie de ciel voisine de
canevas fait du réseau des courbes d’égale hauteur angulaire et
l’horizon, qui est la plus encombrée et la plus intéressante pour
d’égal azimut et le dernier une perspective plane.
l’architecture ; en revanche, elle donne une impression de
profondeur et conserve les surfaces, ce qui est favorable aux calculs
énergétiques ou d’éclairement.
La projection stéréographique éclaire le dessin comme la projec-
tion équidistante et les trajectoires du Soleil sont alors des arcs de
cercle ; c’est, avec la perspective sur plan vertical, la projection la
plus utilisée au monde.
Les perspectives ont l’inconvénient de ne pas pouvoir faire figurer,
dans les perspectives horizontales, le lever et le coucher du Soleil
qui sont rejetés à l’infini ; elles transforment les trajectoires solaires
en hyperboles, ce qui est assez inhabituel. En revanche, elles
présentent le grand avantage d’offrir un aspect de l’environnement
proche de la vision ordinaire, au moins dans la partie centrale de
l’angle de vue, ce qui élimine beaucoup de risques d’erreur et facilite
les contrôles. De plus, les perspectives transforment tous les grands
cercles de la voûte céleste en droites ; or, ces derniers sont
nombreux : lignes horaires, trajectoire du Soleil à l’équinoxe, cercles
des longitudes ou d’azimut, et toutes les droites elles-mêmes
Figure 2 – Correction d’équation du temps (contours des bâtiments, auvents et brise-soleil) ; la conservation des
alignements est une facilité essentielle pour le projeteur.
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on s’efforce de projeter l’ombre de l’extrémité d’un style planté au 2.3.2 Études sur le site
fond de la boîte. Il faut évidemment disposer d’un cadran solaire
pour chaque latitude. En France, l’utilisation d’un diagramme solaire Il est possible d’étudier les caractéristiques solaires d’un site sans
du CSTB, posé sur la maquette et pourvu d’un style, est la méthode passer par des relevés et des dessins fastidieux : tous les modes de
la plus simple. Sinon, il est aisé de fabriquer un cadran solaire pour projection présents à la figure 5 ont donné lieu à des montages
chaque latitude, à l’aide d’un tuyau que l’on scie suivant un angle optiques adaptables à des appareils photographiques. La plupart de
égal à la latitude du lieu ; on tapisse l’intérieur de ce tuyau avec une ces méthodes, du fait de sérieuses difficultés de mise en œuvre, ont
bande de papier sur laquelle ont été tracés les parcours solaires et disparu, ne laissant subsister que deux procédés :
les divisions des heures. Le parcours central, correspondant aux
équinoxes, se trouve à 0,434 8 fois le rayon r du tube des parcours — il est en effet possible de prendre des photographies avec un
extrêmes des solstices de juin et décembre, les autres mois se dédui- appareil classique et d’en interpréter la perspective avec l’aide des
sant par une construction simple : la projection de la division en diagrammes du CSTB ;
douze du cercle annuel. Les divisions horaires recoupent régulière- — l’utilisation d’un appareil photographique classique doté d’un
ment la longueur de la bande. La mise en place de la bande se fait objectif fish-eye permet, en prenant le cliché verticalement vers le
de telle sorte que la ligne de midi se confonde avec la génératrice haut, d’obtenir une projection équidistante du site et de ses masques.
la plus basse du cylindre et que les points 6 h et 18 h de l’équinoxe De plus, l’horizontoscope de Tonne est un dispositif extrêmement
soient confondus avec les extrémités du petit axe de la coupe supé- maniable, à la portée de tous ; il offre l’avantage de pouvoir être
rieure du tuyau. Le centre de cette ellipse est matérialisé par une exploité réellement sur le site sans même attendre le temps de
croix de fils ou une pastille collée sous un plexiglas obturant le tuyau développement du cliché. Ce dispositif comporte un socle, des
(figure 11). diagrammes circulaires et une coupole transparente. Grâce à un
niveau lié à la coupole, on calera horizontalement le socle ; à l’aide
d’une boussole, on orientera les diagrammes placés entre socle et
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deux cercles tracés sur les diagrammes et sur la coupole sont vus
confondus de ce point. Il est évidemment possible de photographier
le dispositif sur le site.
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Figure 9 – Comparaison de trois projections d’une fenêtre et du ciel, vus du centre de la pièce par 52o nord vers le sud-sud-est 15o
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Figure 10 – Mise en œuvre d’un diagramme solaire pour une latitude de 32o N
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Pour une surface inclinée, la valeur du rayonnement diffus atteindre 0,15 à l’échelle de la journée et 0,05 à l’échelle de l’heure.
recueillie dépend essentiellement de l’angle d’inclinaison. L’impor- Pour des ciels nuageux, les estimations du rayonnement direct se
tance de la voûte céleste dans l’hémisphère de vue du récepteur révèlent impossibles et, même pour le rayonnement global, une
dépend de cet angle ; or, le sol ne rediffuse qu’une fraction du précision relative de 30 % est illusoire. Seuls des dépouillements
rayonnement global qu’il reçoit : cette fraction a, appelée albédo, statistiques et une intégration à l’échelle de la journée présentent
a fait l’objet d’un tableau de valeur (tableau 1). Si l’on suppose que une fiabilité acceptable. Nous serons donc conduits à étudier le
le ciel est uniforme, c’est-à-dire que tous ses points ont la même climat solaire par l’intermédiaire de la durée d’insolation et de
luminance, on a : l’irradiation pendant différentes périodes de référence. Ces études
ont surtout été menées par les météorologues, avec des objectifs
D* G*
D* ( i ) = --------- ( 1 + cos i ) + a --------- ( 1 – cos i ) (0) assez éloignés des préoccupations architecturales. Aussi, les recueils
2 2 statistiques ne sont-ils pas toujours exploitables avec une grande
fiabilité. En France, seules les stations météorologiques de Trappes
et Carpentras ont des séries de mesures suffisamment longues et
Tableau 1 – Albédo moyen de divers surfaces complètes. Sur les cent stations du réseau météorologique national,
ces deux stations seules mesurent, outre la durée d’insolation, le
pour l’ensemble du rayonnement solaire (1) rayonnement direct et le rayonnement diffus, tandis que quinze
Neige fraîche............................................................... 0,75 à 0,80 stations mesurent le rayonnement global (figure 18).
Forêt de conifères....................................................... 0,07 à 0,15
Forêt en automne ....................................................... 0,26
Forêt en été (feuilles caduques) ................................ 0,10 à 0,20
Prairie verte................................................................. 0,26
Prairie sèche ............................................................... 0,20
Feuilles mortes ........................................................... 0,30
Sable clair ................................................................... 0,25 à 0,45
Chemin de terre.......................................................... 0,04
Terre cultivée nue....................................................... 0,08 à 0,25
Surface rocheuse variée ............................................ 0,20
Surface construite de bâtiments sombres ............... 0,27
Surface construite de bâtiments clairs ..................... 0,60
Béton vieilli ................................................................. 0,22
Béton ........................................................................... 0,50
Toits noirs vieillis ....................................................... 0,10
Terrasses de bitume et graviers................................ 0,13
Chaux blanche ............................................................ 0,75
(1) L’albédo d’un sol est le rapport entre le rayonnement renvoyé par le sol
et le rayonnement incident.
Les facteurs respectifs d’influence du sol et du ciel sont donnés Figure 16 – Variations du rapport des éclairements D*/G*
par la figure 17. L’hypothèse faite est valable pour un ciel couvert ; par ciel clair (surface horizontale) selon la hauteur h du Soleil
elle est moins bonne lorsque le Soleil est visible, mais l’approxima- pour diverses valeurs du trouble atmosphérique
tion est alors acceptable au regard des fortes valeurs du direct.
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ou plus simplement :
— par ciel normalisé :
D
------ = 0,9 – 0,8 σ
G
— par ciel pollué :
D
------ = 0,9 – 0,7σ
G
— par ciel clair :
D
------ = 0,8 – 0,7 σ
G
Pour la région parisienne, avec une précision de l’ordre de 3 %,
nous avons :
G0 = 165 (27 + δ) + 118 tg (57 – δ)
S0 = 144 (24 + δ) + 110 tg (57 – δ)
D0 = 1 020 + 20 δ
Les courbes qui en résultent sont données par la figure 20.
S0 –1 insalubres ; ces arguments doivent être revus en tenant compte du
- = 0,96 exp ------------------------------------------------ en conditions normalisées ;
--------
G0 7,2 cos ( ϕ – δ + 2 ) pouvoir filtrant des vitrages, comme des autres conditions de loge-
ment et de vie : ventilation et densité d’occupation des logements,
S0 –1 qualité de l’alimentation. Les effets agro-alimentaires sortent large-
- = 0,96 exp ---------------------------------------------- par ciel très clair ;
--------
G0 11 cos ( ϕ – δ + 1 ) ment du cadre de notre exposé ; signalons cependant que la photo-
synthèse et l’évapotranspiration interviennent dans le bilan
S0 –1
- = 1,04 exp ------------------------------------------------ par ciel pollué.
-------- énergétique des végétaux, au point de modifier sensiblement
G0 3,3 cos ( ϕ – δ – 1 ) certains microclimats : une façade sud sera moins chauffée bordée
On en déduira D0 puisque : d’une pelouse que d’un dallage. Les effets thermo-électriques,
thermo-ioniques et photovoltaïques ne mettent pas en œuvre des
S0 D0 techniques architecturales et constructives mais relèvent, pour leur
- = 1 – --------
-------- - positionnement et leur dimensionnement, des notions et des calculs
G0 G0
que nous venons d’exposer ; remarquons aussi qu’ils permettent
Les premières études statistiques effectuées sur les données d’envisager l’autonomie de l’habitat. Leur coût actuel ne les rend
expérimentales semblent montrer, en première approximation, pour applicables qu’à des résidences très éloignées de réseaux électriques
un nombre de journées suffisant, que l’insolation peut être répartie existants (ce qui se présente dans de nombreux pays, y compris les
aléatoirement tout au long de la journée. On pourrait donc passer États-Unis, mais pas en France), à des résidences mobiles, caravanes
directement des grandeurs théoriques S0 , D0 , G0 , aux grandeurs ou yachts, enfin, dans les pays en voie de développement et sans
pratiques S, D, G, par le coefficient de proportionnalité de la fraction nécessiter un cadre architectural, à des usages très spécifiques, sani-
d’insolation σ. taires ou éducatifs : réfrigérateur et télévision.
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dans le présent traité) est, du fait des faibles rendements atteints, Ces considérations influent directement sur l’organisation des
un facteur essentiel de l’héliotechnique ; ce n’en est pas une fonction volumes des bâtiments et, par là, sur leur architecture. De nos jours,
isolée. le stockage généralement mis en œuvre est celui de chaleur sensible
Nous n’étudierons pas ici les technologies solaires dans leur détail, sous forme d’eau ou de galets chauffés. Selon le climat, le choix
mais nous analyserons les contraintes qu’elles font peser sur les du volume de stockage, lié aux possibilités d’investissement, fixe
choix architecturaux. la rentabilité du système solaire par le niveau de la consommation
en énergie d’appoint, ainsi que le montrent les courbes établies par
le COSTIC (figure 21). L’isolement de ces masses, ou plutôt le
chauffage direct par leurs pertes thermiques des locaux qu’ils
4.1 Techniques solaires desservent, conduit à renforcer la compacité des bâtiments, à les
et choix architecturaux structurer autour des volumes de stockage thermique.
On voit aussi sur les courbes de la figure 21 comment l’écono-
Les diverses fonctions ou techniques de la conception solaire mie de stockage de la chaleur réagit sur le dimensionnement des
n’influent pas également sur la forme des bâtiments. La commande- surfaces de captage. Or, la dimension, la forme et l’emplacement
régulation du système solaire n’oppose pas de contraintes à la des capteurs ont une très grande importance dans la définition de
conception architecturale, l’isolation non plus, si l’on entend la mise l’architecture extérieure des locaux.
en œuvre des produits plans diminuant les pertes thermiques des La recherche d’un optimum économique dans le dimensionne-
murs. En revanche, l’étude globale des pertes thermiques d’un ment respectif des capteurs et des masses de stockage est aussi
bâtiment, des transferts de chaleur entre ses diverses parties tend responsable d’un déplacement et d’une extension du marché de
à restreindre les choix architecturaux : à volume habité fixé, il est l’architecture solaire. Si le marché du chauffage solaire se situait,
souhaitable de diminuer la surface extérieure d’échange, et cela plus il y a quelques années, surtout dans l’habitat individuel, les
au nord qu’au sud. développements actuels visent plutôt les logements collectifs : le
L’ensoleillement n’étant pas permanent, la recherche d’une auto- stockage de chaleur de l’été sur l’hiver ne peut se faire économique-
nomie énergétique de l’habitat, par la mise en œuvre de techniques ment que sur de grands volumes et s’applique donc à des ensembles
solaires, impose la possibilité de stocker des calories. L’observation immobiliers.
du climat et des phases d’ensoleillement, puis des considérations Le chauffage des piscines et des gymnases a été souvent mis en
de coût et d’encombrement conduiront au choix du type de stockage. œuvre : il est d’une économie aisée, du fait de la faible valeur des
En effet, il s’agit de pallier le manque de soleil nocturne, puis, selon surfaces d’échange des masses chauffées au regard de leur volume.
un risque accepté à définir suivant la probabilité locale d’une série Cela est d’autant plus vrai pour les piscines où la grande capacité
de plusieurs jours nuageux, le manque d’ensoleillement de jour ; on calorifique de l’eau chauffée assure une très grande inertie à
peut enfin envisager de pallier le manque de soleil hivernal, ou son l’ensemble. Les mêmes raisons de compacité des volumes bâtis
plus faible apport énergétique, par un stockage saisonnier des poussent au développement actuel d’expériences de chauffage
apports superflus de l’été. solaire de locaux industriels.
Figure 21 – Consommation en énergie d’appoint nécessaire à un pavillon de 144 m2, en fonction de la surface des collecteurs paramétrés
en volume de stockage (d’après Doc. COSTIC)
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5. Architecture bioclimatique niveau de confort tout à fait satisfaisant. Ainsi, de nombreux projets
mettant en œuvre des serres à l’échelle de la pièce et non plus du
capteur, ou bien utilisent des loggias ou balcons clos pour créer un
Devant les difficultés rencontrées à rentabiliser les équipements espace tampon entre intérieur et extérieur, inhabité à certaines
solaires, une tendance se dessine à revoir totalement la conception saisons, mais servant alors de capteur ou d’isolant thermique.
de l’habitat, en prenant en compte les contraintes climatiques et la Cette adaptation, au moindre coût énergétique, tant en construc-
nécessité d’user à bon escient, sinon parcimonieusement, de tion qu’en fonctionnement, de l’architecture aux contraintes clima-
l’énergie ; il s’agit d’une conception bioclimatique de l’architecture. tiques de chaque site ouvre un champ d’expérience considérable aux
Elle s’appuie sur les orientations prônées par les mouvements écolo- architectes et concepteurs. L’architecture traditionnelle avait déve-
gistes en plein essor, elle prend en compte la constatation que le loppé des techniques adaptées, dont on cite généralement les plus
goût pour l’ensoleillement des locaux exprime un désir de perception extrêmes, l’igloo du Grand Nord, les patios arabes rafraîchis par un
de l’environnement extérieur et de ses variations climatiques, elle jet d’eau, un courant d’air capté par une tour ajourée, les abris sur
s’appuie sur les constatations de techniques anciennes de la mise pilotis des régions équatoriales. L’architecture contemporaine a
en œuvre de matériaux diversifiés et d’adaptation aux alternances banalisé les formes, standardisé un style international de bâtiments
climatiques par les transhumances internes à l’habitat ou par la conçus comme des enveloppes thermos, mécaniquement clima-
variabilité des modes de vie. tisées. L’architecture à venir, qu’elle soit solaire avec ses nouvelles
Dans l’optique de cet habitat participant de la climatologie locale technologies et ses surfaces de capteurs sombres et vitrées, qu’elle
et instantanée, l’enveloppe du bâtiment est conçue comme un filtre soit bioclimatique avec ses formes compactes, semi-enterrées et ses
transformateur d’un climat externe variable, souvent inconfortable, grandes serres, ne saurait être, sans aucun pastiche des formes
en un climat interne adapté aux moments d’usage et aux degrés refuges traditionnelles, qu’une architecture régionale et novatrice.
d’activité. En fait, on admettra, contrairement à l’habitat classique
de nos jours dont on souhaite que les caractéristiques climatiques
soient constantes et optimales, que le climat intérieur varie au cours
du temps, à l’intérieur de limites acceptables. On veillera donc, par
l’inertie des masses internes à assurer un amortissement des fluctua-
tions de température ; dans ce but, les partitions internes, sont
massives et non réduites à de légères cloisons : les séparations de
la maison Hay sont faites de parpaings creux remplis de sable ; de
nombreuses maisons solaires ou climatiques des États-Unis sont
construites en pisé, et certains préconisent des cloisons pleines
d’eau.
Le rayonnement incident sur toutes les parois peut être utilisé
directement : les vitrages le laissent pénétrer instantanément dans
sa quasi-totalité, les parois opaques retardant et amortissant le flux
de chaleur. Le contrôle des apports solaires par les vitrages met alors
en œuvre divers procédés depuis les volets isolants utilisés pour
réduire les pertes durant les nuits hivernales et les stores protégeant
des apports estivaux superflus, en passant par les skylids de Steve
Baer (figure 23) au fonctionnement automatique, jusqu’aux projets
de membranes climatiques dont les caractéristiques de transparence
varieraient avec la température ou avec le sens des échanges
thermiques. De la même façon que l’on cherche à adapter les
caractéristiques physiques des baies aux conditions climatiques, on
cherchera, outre le calcul des flux thermiques par des méthodes
classiques de thermique des solides, à varier la capacité d’échange
des parois pleines, par exemple par le procédé du groupe ABC
(figure 24).
Se prévalant du même courant de pensée bioclimatique, certains
organisent l’espace de façon spécifiquement saisonnière, concevant
Figure 23 – Coupe verticale sur tabatière de toit équipée de skylids
que l’activité soit plus réduite en hiver qu’à la belle saison, ou
admettant qu’une part au moins de l’habitat ne bénéficie pas d’un
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
C 3 310 − 20 © Techniques de l’Ingénieur, traité Construction
P
O
U
Soleil et architecture R
E
par François BOUVIER N
Ingénieur de l’École Centrale des Arts et Manufactures
Urbaniste SATG (Séminaire et Atelier Tony Garnier)
Ergonome SELF (Société d’Ergonomie de Langue Française)
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