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Principes de stérilisation.

Principes de Stérilisation

Isabelle de la Charlerie
Document destiné à la formation des Auxiliaires de
stérilisation des dispositifs médico chirurgicaux
2019
HENALLUX – auxiliaires en stérilisation des dispositifs médico-chirurgicaux – Isabelle de la Charlerie – 2019
Principes de stérilisation.

I. Objectifs et évaluation

A l’issue de ce cours, les participants seront capables :

- D’énoncer les différents types de micro-organismes rencontré dans le milieu


hospitalier ;
- De décrire le mode de destruction de chacun des micro-organismes
hospitaliers ;
- De définir les notions de stérilisation, stérilisateur, charge de stérilisation,
destruction des micro-organismes ;
- D’expliciter les principes de base de la stérilisation ;
- De décrire les différents procédés utilisés lors de la stérilisation du matériel
médico-chirurgical ;
- De décrire et d’expliciter les précautions de sécurité à la conduite des
stérilisateurs ;
- De décrire les principes de base d'utilisation des software et hardware
appliqués en stérilisation centrale.
- De différencier les qualifications de l’installation (IQ), opérationnelle (OQ), des
performances (PQ)
- De différencier les types de stérilisateurs.
- De porter un jugement critique sur les différents modes de stérilisations et les
différents types de stérilisateurs.
- D’expliciter les différents types de contrôle effectués.

Evaluation ;

Examen écrit
L’examen de connaissance de la fonction se présentera sous forme de QCM +
justification du choix.

La bonne réponse à la partie QCM octroie la moitié des points de la question, la


justification du choix déterminera le niveau de maîtrise.

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Principes de stérilisation.

II. Introduction.
Du latin sterilis, qui est inapte à la reproduction, infécond, qui est exempt de tout germe
microbien.

Dans le domaine médical : « La stérilisation est l’opération qui met en œuvre un


ensemble de méthodes et de moyens visant à éliminer par destruction tous les micro-
organismes vivants de quelque nature et sous quelque forme que ce soit, portés par un
objet parfaitement nettoyé »

La stérilisation est une opération de réduction de la contamination dont le seuil minimal


est fixé par le niveau d’assurance de stérilité : 10-6 qui désigne la probabilité d’avoir une
unité non stérile inférieure à 1 millionième.

Cette notion de probabilité a conduit la Commission Européenne de normalisation à


définir la stérilisation comme suit : « La stérilisation est une procédé spécial, car
l’efficacité du procédé ne peut pas être vérifiée par l’inspection ni par des tests sur le
produit. Il est important que l’exposition à un procédé de stérilisation correctement
validé et contrôlé avec précision ne constitue pas le seul facteur d’une assurance fiable
que le produit est stérile. Il faut également faire attention au statut microbiologique des
matières premières et à leur stockage ultérieur, afin de contrôler l’environnement dans
lequel le produit est fabriqué, assemblé et emballé. La validation des procédés de
stérilisation fait l’objet de normes »

La stérilité est un état éphémère, limité au temps où l’intégrité de son conditionnement


est maintenue.

La stérilisation a trois objectifs à atteindre :

- La destruction complète des germes


- La conservation de l’état stérile
- Le respect du matériel dans son intégrité

En stérilisation, il faudra prendre en compte tous les éléments en amont et en aval du


seul passage au stérilisateur. Il est donc important de ne pas avoir de maillon faible, en
effet, une chaine est aussi solide que son maillon le plus faible. Il est donc important
qu’un service de stérilisation soit investi dans une démarche d’assurance qualité qui
englobe la validation de tous les appareils utilisés dans le service.

Afin de garantir la sécurité du patient, chaque chef de service de stérilisation a


l’obligation de mettre en place une organisation qui garantit la stérilité du matériel pour
tous les soins médicaux et infirmiers.

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Principes de stérilisation.

La stérilisation ne s’exécute que dans une indépendance absolue pour l’entièreté de


la production, le chef de service doit avoir entière autorité sur le personnel
d’encadrement et d’exécution pour toutes les tâches de production d’objets stériles.

Aucun élément de subordination ne doit mettre en péril la qualité du résultat.

La qualité de la stérilisation à l’hôpital est une nécessité. Mais, les hospitaliers raisonnent
souvent en termes de moyens par rapport à l’industrie. Or, ce n’est :

- Ni la taille de l’entreprise
- Ni l’esprit artisanal
- Ni les effectifs

Qui doivent les dissuader de s’engager sur le chemin de la qualité.

Tendre vers l’excellence, n’est pas uniquement une question de moyens mais avant
tout un état d’esprit.

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Principes de stérilisation.

III. Les locaux, l’environnement

Les locaux d’un service de stérilisation centrale doivent répondre aux nécessités de
travail et prévenir aux risques de contamination de l’environnement liés à la présence
et à l’activité humaine.

- Technique de traitement de l’air et de l’eau

La qualité microbiologique de l’air et de l’eau en stérilisation est primordiale. Ces deux


éléments doivent faire l’objet d’attention particulière tant sur la fabrication que sur les
contrôles. Les prélèvements seront effectués tous les trimestres et les mesures corrective
dès la réception de résultats insatisfaisants. L’eau utilisée pour le traitement des
instruments souillés ne sera pas réutilisée, l’air de la zone de lavage ne pourra en aucun
cas se mélanger à l’air de la zone critique de conditionnement. Pour ce faire, les accès
à l zone de conditionnement ne seront possible que par des sas contrôlés, la pression
de l’air dans cette zone sera supérieure aux autre zones du service. La mise en place
d’un service de stérilisation est toujours un défi pour l’équipe technique.

- Circuits du matériel/circuits des personnes

Le circuit du matériel sera prévu pour que le principe de « marche en avant » soit
TOUJOURS respecté. Lorsqu’une étape ne s’est pas déroulée correctement, c’est la
totalité de l’étape précédente que sera réalisée. Une étape ne sera réalisée qu’a
l’unique condition que l’étape précédente ait été réalisée correctement.

Que ce soit pour le personnel du service ou pour les visiteurs, les circuits sont
réglementés. Seul le personnel autorisé sous des conditions précises (tenue, lavage et
désinfection des mains,…) sera autorisé à entrer dans la zone de conditionnement. Les
accès à cette zone prévoiront ces conditions.

- Mesures d’hygiène de base

Que ce soit pour travailler au quotidien (personnel de stérilisation), ponctuellement


(personnel technique) ou exceptionnellement (visite) toute personne qui désire entrer
dans les zones d’activité d’un service de stérilisation doit avoir une hygiène corporelle
irréprochable, s’être soumis aux conditions d’accès tels la désinfection des mains et la
tenue réglementaire et respecté les règles d’hygiène de base en vigueur dans les
hôpitaux tels l’absence de bijoux aux mains et aux poignets, de vernis à ongle et de
faux ongles.

- Entretien des locaux

Il sera procédé quotidiennement à l’entretien des locaux selon une procédure


précise par du personnel qualifié. Cette tâche sera soumise à évaluation

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régulièrement. Les plans de travail tant en zone de lavage qu’en zone de


conditionnement seront lavés et désinfecté avec des produits spécifiques Selon la
procédure d’entretien des locaux.

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Principes de stérilisation.

IV. Le personnel
Selon les bonnes pratiques du CSS de 20&è, l’équipe du service de stérilisation doit être
composé de personnes formées qualifiées et en nombre suffisant pour mener à bien
toutes les tâches à accomplir.

Les responsabilités de chacun doivent être


comprises par les intéressés et mises par écrit.
Chaque membre du personnel doit faire preuve
de beaucoup de rigueur dans son travail, il doit
être conscient que le respect des procédures
commande la qualité du produit fini. Chacun,
tout au long de la chaîne doit être conscient et
persuadé de l’importance de chaque geste, de
chaque action quelle que soit la zone dans
Une chaîne n'est jamais plus forte que son maillon le plus faible
laquelle il travaille. Si une personne est négligente,
un jour, à un poste, pour une action, c’est toute la chaîne de stérilisation qui est affaiblie.

Le personnel de la stérilisation est répartit selon une ligne hiérarchique précise :

Un infirmier en chef

Un encadrement de un ou plusieurs infirmiers spécialisés en stérilisation des dispositifs


médico-chirurgicaux.

Des auxiliaires de stérilisation idéalement formés et spécialisés en stérilisation des


dispositifs médico-chirurgicaux.

Le personnel, comme tout agent hospitalier, fera l’objet d’une surveillance médicale,
d’un suivi des vaccinations et d’une formation spécifique aux mesures de protections
personnelles contre les contaminations aux germes hospitaliers et contre les expositions
aux objets tranchants et coupants.

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Principes de stérilisation.

La tenue du personnel

Les vestiaires sont une étape obligée pour entrer dans le service. Chacun y revêtira la
tenue adéquate pour les tâches prévues. Cette tenue sera changée au minimum
chaque jour et après chaque action contaminante à risque. Elle est adaptée aux
différentes zones de travail.

Elle est composée :

- d’une coiffe couvrant la totalité


de la chevelure, Les hommes portant la
barbe, la couvriront totalement.
- d’une tunique,
- D’un tablier en plastique
- De gants résistants
- d’un pantalon,
- de chaussures spécifiques au
service type sabot de bloc ou mieux
chaussures avec bout de protection.

Le port de lunettes de protection est


indispensable si le banc de lavage
n’est pas équipé de tablettes de
protection, le port de masque est exigé en cas de possibilité de contamination au BK
et lorsque l’agent de stérilisation est enrhumé.

Hygiène des mains

Il suffit de quelques secondes de contact entre les mains et une surface transmettre les
germes de l’un à l’autre. Les mains sont porteuses d’une flore
résidente (propre à chaque individu et d’une flore transitoire (flore de
passage, acquis par contact avec des surfaces contaminées). Les
vernis à ongle, faux ongles et autre bijoux favorisent la persistance de
la flore transitoire en créant des niches de germes peu accessibles au
lavage des mains.

Le lavage des mains simple sera réalisé à l’aide d’un savon doux,
liquide en flacon doseur. La désinfection des mains sera réalisée sur
les mains visiblement propres à l’aide d’une solution hydro
alcoolique. Cette solution peut remplacer un lavage des mains
entre deux actes propres.

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Principes de stérilisation.

V. Aspect qualitatif
1.Les caractéristiques des germes à tuer.
« L’efficacité des méthodes de stérilisation dépend du nombre initial de germes
contaminants. Toutes les étapes de la production ou de la préparation des matériels à
stériliser sont conduites de manière à réduire la contamination. Dans toute la mesure
du possible, les règles d’hygiène personnelles et de travail sont respectées pour
diminuer les risques de contamination, les manipulations étant limitées au maximum »
(Pharmacopée Européenne IIIème éd)

Pour tout procédé de stérilisation, l’efficacité de la stérilisation va dépendre entre autre


des paramètres suivants :

La contamination initiale
L’espèce microbienne présente, la forme sous laquelle elle se trouve ; végétative
ou sporulée.
L’existence d’un biofilm
Les traitements préalables à la stérilisation
Le contact de l’agent stérilisant avec les micro-organismes à détruire
La possibilité qu’a l’emballage à laisser pénétrer l’agent stérilisant
Le maintien, pendant le temps suffisant des paramètres de stérilisation.
La surveillance de l’environnement ; les locaux, le personnel
L’utilisation d’un équipement de production approprié, facilement nettoyable et
stérilisable.
La mise en œuvre de méthodes validées.

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2.Les bactéries
Les bactéries ont une taille inférieure à 1µm, leur principale propriété, pour la plupart
des espèces, est de se multiplier rapidement (doublement du
nombre toutes les 20 minutes). Ceci explique leur caractère
envahissant dans les milieux favorables.

1 - Courbe de croissance : La croissance d'une bactérie s'étudie en milieu liquide. Il


existe 6 phases dont l'ensemble constitue la courbe de croissance.

Phase de latence : le taux de croissance nul. La durée de cette phase dépend de l'âge
des bactéries et de la composition du milieu. C'est le temps nécessaire à la bactérie
pour synthétiser les enzymes adaptées au nouveau substrat

Phase d'accélération : il se produit une augmentation de la vitesse de croissance.

Croissance exponentielle : le taux de croissance atteint un maximum. Cette phase dure


tant que la vitesse de croissance est constante. Le temps de doublement des bactéries
est le plus court. La masse cellulaire est représentée par des cellules viables (mortalité
nulle).

Phase de ralentissement : la vitesse de croissance régresse. Il y a un épuisement du


milieu de culture et une accumulation des déchets. Il existe un début d'autodestruction
des bactéries.

Phase maximale stationnaire : le taux de croissance devient nul. Les bactéries qui se
multiplient compensent celles qui meurent.

Phase de déclin : le taux de croissance est négatif. Toutes les ressources nutritives sont
épuisées. Il y a accumulation de métabolites toxiques. Il se produit une diminution
d'organismes viables et une destruction cellulaire sous l'action d’enzymes. Cependant,
il persiste une croissance par libération de substances libérées lors de la destruction.

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Principes de stérilisation.

Exemple d'une courbe de croissance

1. Phase de Latence
2. Phase exponentielle
3. Phase de ralentissement
4. Phase stationnaire
5. Phase de déclin

La forme végétative.

Le comportement des bactéries soumises à une agression thermique varie suivant les
espèces et selon le milieu environnant.

La température influence la multiplication et le métabolisme. Selon leur température


optimale de croissance, on distingue schématiquement diverses catégories de
bactéries.

Les bactéries mésophiles préfèrent une température moyenne comprise entre 20 et 40


°C.

Les thermotrophes se développent à 50 °C, mais leur température optimale de


croissance est comprise entre 30 et 40 °C.

Les thermophiles se multiplient préférentiellement entre 45 et 55 °C.

Les hyperthermophiles ont une température optimale de croissance supérieure ou


égale à 70 °C. Ces bactéries sont intéressantes parce qu’elles servent de témoins de
contrôle de stérilisation (Géobacillus Stéarothermophilus, bacillus atrophaeus,…)

Les bactéries constituant les flores bactériennes des mammifères ainsi que les bactéries
pathogènes pour les mammifères et les oiseaux sont des bactéries mésophiles.

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Principes de stérilisation.

L’état sporulé.

Si on place les bactéries dans des conditions défavorables de survie, pour certaines
d'entre elles (bacilles Gram + : Bacillus et Clostridium) il y a
formation de spores ; c'est la sporulation.

La spore est une bactérie organisée pour la survie

La spore contient, sous forme condensée, le génome et une partie du cytoplasme


déshydraté autour d'une enveloppe très résistante.

On peut observer au microscope les spores en voie de formation dans les corps
bactériens. La situation de la spore est caractéristique de l'espèce.

La résistance thermique de la spore varie selon l’espèce, et au sein d’une même


espèce dépend du milieu de sporulation et de la nature du support :

Composition du milieu,
Degré de salinité,
pH, les spores sont facilement détruites à une T° inférieure à 100°C, si le pH est
inférieur à 4,5.
La présence de film de substances lipidiques accroît la résistance des spores. Les
spores les plus pathogènes ne résistent apparemment pas à une durée
d’exposition supérieure à 3 minutes à 121,1°C. Cependant certaines spores sont
capables de supporter une chaleur humide de 116°C pendant plus de 3 heures,
alors que sous leur forme végétative, elles sont tuées en quelques minutes à des
températures entre 55 et 65°C.
La plupart des spores sont beaucoup plus résistantes à la chaleur sèche. A titre
indicatif, la spore de Bacillus Stéarothermophilus nécessite 1 heure à 160°C à la
chaleur sèche contre 15 minutes à 121,1°C à la vapeur d’eau saturée.

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Principes de stérilisation.

L’adhérence bactérienne aux biomatériaux : Le biofilm

Un biofilm est une communauté multicellulaire plus ou moins complexe et symbiotique


de micro-organismes (bactéries, champignons, algues ou
protozoaires), adhérant entre eux et à une surface, et marquée par
la sécrétion d'une matrice adhésive et protectrice. Le biofilm est une
étape normale ou potentielle du cycle de vie de la plupart des
bactéries, qui affichent alors un comportement coopératif et
produisent des phénotypes différenciés conduisant à des fonctions
Biofilm de MRSA
spécifiques, parfois en réaction à un stress. Il suffit de peu de chose,
un choc mécanique, une variation thermique,
chimique ou biologique ; pour que les micro-organismes
ayant trouvé refuge dans un biofilm soient relargués
sous forme isolée ou micro-colonies.

Lorsque les bactéries adhèrent à un support, elles se


déposent en couches sur l’instrument, s’associent à un
biofilm. Elles sécrètent, alors un gel polysaccharidique,
le glycocalyx formant une couche muqueuse
atteignant jusqu'à 140µ et qui protège les bactéries. Les couches de bactéries les plus
proc-fondes se retrouvent en « économie de privation », ce qui les rend plus résistantes
aux conditions environnementales. Il s’agit d’une stratégie e survie bactérienne et peut-
être observée en tant que culture qu’au sein de tissus infectés.

La résistance d’un biofilm s’accentue avec son vieillissement.

L’adhérence bactérienne dépend de trois facteurs :

La surface, c'est-à-dire le substrat


Le germe et son environnement
Les molécules assurant la fixation par des liaisons spécifiques, c'est-à-dire les
adhésives.

De nombreuses études ont montré que les bactéries accrochées à une surface solide
sont 10 à 100 fois plus résistantes à l’action des désinfectants que les bactéries de la
même souche en suspension.

Parce qu’ils sont difficiles à cultiver en laboratoire, il est difficile d’évaluer l’efficacité du
nettoyage sur les biofilms.

Le glycocalyx, gélatineux, est très difficile à décrocher et est protégé par des résidus
organiques et/ou minéraux.

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Principes de stérilisation.

La plupart des bactéries impliquées dans les infections nosocomiales sont susceptibles
de former des biofilms : Staphylocoques dorés ou non, Escherichia coli, Pseudomonas
aeruginosa, Streptococcus viridans,…

Les mécanismes d’adhésion sont dépendants de la nature des biomatériaux et de leurs


propriétés physico-chimiques. Les matériaux qui constituent les cathéters, prothèses ou
implants jouent un rôle important par rapport à la colonisation et/ou infection. Aucun
métal (excepté le cuivre qui est toxique), ni plastique ne résiste à la colonisation
bactérienne. Le même phénomène est observé au niveau des dents, des lentilles.

Les surfaces des biomatériaux présentent des irrégularités observables au microscope


électronique. Ces irrégularités varient selon la nature chimique des biomatériaux mais
sont systématiques sur le PVC, le Polyuréthanne, le polyester, le téflon, le verre ou les
alliages métalliques. Certains défauts peuvent retenir des particules d’un diamètre de
2µm ou plus. L’état de la surface des biomatériaux peut se modifier en cours
d’utilisation, suite à la solubilisation des plastifiants et des stabilisants au cours du temps
qui contribue aux altérations de surface.

Presque 80% des infections sur prothèses métalliques sont liées à des germes produisant
un biofilm. L’injection régulière d’héparine semble réduire les risques d’adhérence
bactérienne. Les levures, type candida, ont des propriétés semblables.

Le biofilm est un facteur diminuant l’efficacité des procédés de stérilisation, en


particulier en ce qui concerne les procédés alternatifs à la stérilisation à la vapeur.

Il est donc important de mettre l’accent sur les procédés de décontamination et de


nettoyage sans délai après l’utilisation des dispositifs médicaux.

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Principes de stérilisation.

3.Les virus

Toutes les méthodes validées pour la stérilisation sont efficaces sur les virus. Par contre
tous les désinfectants ne sont pas virucides. Les virus eux-mêmes sont dotés de sensibilité
variable aux traitements.

La plupart des virus sont inactivés après 20 minutes


d’exposition à 60°C.

Le temps nécessaire à leur destruction dépend de


Virus de l’hépatite C l’environnement dans lequel ils sont exposés, en particulier de
la présence de substances organiques.

Le VIH-1 est inactivé en 10 minutes à 60°C, mais ce temps s’allonge lorsque le teneur en
protéines augmente dans l’environnement.

Le virus de l’hépatite A peut supporter 60°C pendant 1 heure mais la présence de


chlorure de magnésium peut renforcer sa résistance même à des températures
supérieures à 80°C.

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4.Les autres micro-organismes.

Les champignons et les protozoaires possèdent également la


même sensibilité à la chaleur humide que les bactéries
végétatives.

Aspergillus

5.Les prions

Les maladies à prions, aussi appelées encéphalopathies spongiformes subaiguës


transmissibles (ESST), constituent une énigme biologique et l'unique exemple d'une
maladie transmissible dont l'origine est encore inconnue.

Plusieurs études marquantes ont permis de faire progresser la compréhension des


maladies à prions :

Premièrement, la démonstration de deux vétérinaires français (Paul-Louis Chelle and


Jean Cuillé) en 1936 que la tremblante du mouton était transmissible par inoculation de
tissus contaminés du système nerveux central d'un animal malade à un animal sain.

Deuxièmement, la démonstration de D. Carleton Gajdusek (prix Nobel en 1976) que le


kuru (lié aux rites cannibales de tribus de la région des hauts plateaux de Papouasie-
Nouvelle-Guinée) et la maladie de Creutzfeldt-Jakob étaient transmissibles par
l'inoculation de tissus du cerveau d'êtres humains contaminés à des chimpanzés et à
d'autres primates.

Troisièmement, la démonstration par Stanley B. Prusiner (prix Nobel en 1997) et ses


collaborateurs du rôle clé d'une protéine de l'hôte, la protéine du prion, ou PrP, qui
s'accumule sous une forme anormale dans le cerveau d'êtres humains et d'animaux
atteints et qui est intimement associée à l'infectiosité (voire en serait l'unique cause).

Les agents responsables des ESST ont été successivement appelés agents transmissibles
non conventionnels (ATNC), virus lents non conventionnels, virino, prions.
Ces agents se multiplient dans les tissus lymphoïdes (ganglion lymphatique, rate,
amygdales, appendice…) et plus particulièrement dans le système nerveux central
(cerveau et moelle épinière).

Aucun traitement efficace n'a encore été mis au point, et l'évolution clinique, sans
rémission, est toujours fatale.

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Prions : ni virus, ni bactéries, une nouvelle forme d'agents infectieux

La maladie de Creutzfeldt-Jakob (MCJ)

C’est une affection très rare et fatale qui attaque le système nerveux. Il existe 2 types
de MCJ : la forme classique, et ses variantes. Cette affection est causée des fragments
anormaux de prions. Ceux-ci endommagent les cellules du système nerveux, formant
des trous dans le tissu ; ce phénomène finit par entraîner des lésions cérébrales graves
et la mort.

La MCJ classique est très rare et touche environ une personne sur un million par année.
En Belgique, une quinzaine de personnes reçoivent ce diagnostic chaque année. La
plupart d'entre elles sont âgées de 45 ans à 75 ans.

Les 3 types de MCJ classique regroupent :

la forme sporadique - cette forme de la maladie se produit sans cause apparente et


touche 85 % à 90 % des personnes atteintes de la MCJ classique ;

la forme familiale - cette forme apparaît dans certaines familles qui semblent courir un
plus grand risque de contracter cette maladie en raison de leur conformation
génétique ;

la forme iatrogène - touchant moins de 1 % des personnes atteintes de MCJ classique,


cette forme de l'affection se développe après une contamination accidentelle par des
prions anormaux, souvent par l'intermédiaire d'équipement médical contaminé.

La variante de la MCJ (vMCJ) touche généralement des personnes de moins de 30 ans


et elle est associée avec l'ingestion de viande de vaches atteintes de
l'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), mieux connue sous le nom de « maladie
de la vache folle ».

Les causes des formes variantes et classiques de la MCJ semblent être différentes. La
variante de la MCJ est associée à l'ingestion de viande infectée par l'ESB. La MCJ
classique est une forme plus ancienne de MCJ. Elle apparaît habituellement
spontanément, sans cause apparente, et elle n'a pas été liée à l'ingestion de viande
contaminée. Elle peut être associée à certains facteurs génétiques, et dans certains
cas, elle peut être causée par de l'équipement médical contaminé.

Le lien entre la vMCJ et l'ingestion de viande infectée a été découvert lorsque 23


personnes vivant en Grande-Bretagne ont contracté la MCJ vers le milieu des années
1990, environ 10 ans après l'épidémie d'encéphalopathie spongiforme bovine qui a sévi
dans ce pays de 1984 à 1986. Le taux total de MCJ dépassait seulement de 15 % le taux
habituel, mais c'est la jeunesse de ces victimes qui a attiré l'attention (l'âge moyen était

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29 ans) d'autant plus que leurs symptômes étaient différents des symptômes considérés
typiques de la MCJ. Les chercheurs se sont penchés sur les caractéristiques inhabituelles
de cette variante de la MCJ. On savait déjà que certaines affections
neurodégénératives (qui détruisent le cerveau ou le système nerveux) peuvent être
provoquées par l'ingestion de viande provenant d'animaux atteints de cette maladie.

Les spécialistes ont commencé à suggérer que les vaches anglaises avaient été
infectées par l'ESB parce qu'on les avait nourries de produits dérivés de moutons. Les
moutons sont atteints d'une maladie neurologique appelée scrapie ou tremblante du
mouton qui entraîne un comportement caractéristique qui consiste à se frotter contre
les poteaux des clôtures et les troncs d'arbres comme s'ils cherchaient à se dépouiller
de leur toison. Les chercheurs ont alors commencé à explorer la théorie qui avançait
que si les vaches pouvaient contracter l'ESB en mangeant du mouton atteint de
tremblante du mouton, il serait possible que des personnes puissent contracter la
variante de la maladie de Creutzfeldt-Jakob en mangeant des vaches qui étaient
atteintes d'ESB. Les preuves confirmant la capacité de la maladie à se transmettre
d'une espèce à l'autre se sont accumulées lorsque des cas de maladie neurologique
dégénérative ont commencé à apparaître chez certains animaux de jardins
zoologiques situés en Europe. Ces animaux avaient également été nourris avec des
déchets de moutons.

Des analyses antérieures sur des souris et des singes atteints de tremblante du mouton
et la MCJ ont montré qu'il fallait environ 10 ans aux symptômes pour apparaître après
l'ingestion de tissu nerveux provenant des animaux infectés. Ces conclusions
concordaient parfaitement avec le temps écoulé en Grande-Bretagne.

Il subsistait toutefois un problème dans la théorie. Personne n'avait trouvé de bactérie


ni de virus susceptible de provoquer ces affections. En fait, on savait que le tissu infecté
par la tremblante du mouton était toujours infectieux même après avoir été exposé à
des radiations capables de détruire l'ADN et, par conséquent, toutes les bactéries et
tous les virus. On a enfin découvert qu'une protéine appelée prion semblait être la
cause des lésions.

Les protéines sont de longues molécules composées de parties plus petites appelées
acides aminés et qui sont repliées dans des formes particulières. Un prion est replié
différemment des protéines normales. Il possède également la capacité d'amener les
protéines normales qui le touchent à se plier de la même façon anormale, ce qui
provoque un effet domino se traduisant par un pliage anormal des protéines qui se
transmet d'une protéine à l'autre. Il s'agit d'une forme d'affection entièrement nouvelle
causée par une protéine non vivante, mais capable de transformer les protéines qui
l'entourent.

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Principes de stérilisation.

Il semble maintenant que la tremblante du mouton, l'ESB et la MCJ (classique et


variante) sont toutes causées par des prions transmis d'un cerveau affecté à un autre.

La MCJ classique provoque une détérioration rapide du cerveau et du système


nerveux. Les symptômes initiaux comprennent habituellement
une perte de coordination, de la dépression, des changements
rapides de l'humeur et un manque d'intérêt pour les
interactions avec autrui. Les personnes touchées peuvent
également devenir apathiques, avoir des trous de mémoire et
un sommeil irrégulier.

Une personne atteinte de la maladie de Creutzfeldt-Jakob commencera


éventuellement à souffrir d'aphasie, c'est-à-dire de l'incapacité à établir les liens
mentaux nécessaires à la compréhension de la parole ou à la formulation de mots. Une
personne atteinte d'aphasie peut vous entendre parler, mais elle ne comprendra pas
les mots ou elle peut connaître un objet, mais ne pas pouvoir le nommer ni le décrire.
La détérioration mentale (démence) se produit beaucoup plus rapidement dans la
MCJ classique qu'au cours de certaines affections comme la maladie d'Alzheimer.

La coordination musculaire décroît rapidement et, en l'espace de quelques mois, la


personne atteinte de la maladie de Creutzfeldt-Jakob fera de fréquentes chutes puis
aura des tremblements et des spasmes musculaires. Les personnes atteintes de
l'affection doivent éventuellement s'aliter puis elles glissent dans un coma de plus en
plus profond. Elles meurent de 3 à 12 mois après l'apparition des symptômes. Environ 70
% des personnes atteintes de la MCJ classique meurent moins de 6 mois après
l'apparition des symptômes. Les résultats de l'autopsie montrent que le cerveau a des
petits trous qui lui donnent l'aspect d'une éponge. Ce phénomène se produit
également dans l'ESB et la tremblante du mouton.

La variante de la MCJ peut suivre un cours légèrement différent. Dans les phases
initiales, on rencontre des symptômes psychiatriques comme de l'agressivité, une
profonde dépression, de l'anxiété ou d'autres changements du comportement. Ensuite,
il est possible que la personne atteinte ressente une douleur au visage ou aux bras et
aux jambes, puis des difficultés de coordination et un affaiblissement de la capacité
mentale. Beaucoup de cas précoces de vMCJ sont souvent confondus avec des
affections psychiatriques. Les personnes atteintes de vMCJ vivent en moyenne un an
après l'apparition des symptômes.

Il n'existe pas de test sûr pour le diagnostic de la MCJ pour une personne vivante. Les
tests qui mesurent l'activité des ondes cérébrales dans le cerveau (EEG), certaines
analyses génétiques qui étudient la susceptibilité à la vMCJ, les tests d'imagerie par
résonance magnétique (IRM) qui permettent de visualiser le cerveau, les tests effectués

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Principes de stérilisation.

sur le liquide céphalo-rachidien (ponction lombaire) pour rechercher une protéine


spécifique peuvent donner certains indices suggérant un diagnostic de MCJ.

Le prélèvement d'un échantillon de tissu provenant des amygdales (biopsie des


amygdales) peut aider à diagnostiquer la forme variante de la MCJ, mais on ne peut
confirmer la présence de l'affection que par un examen direct du tissu cérébral. Quand
la maladie atteint un stade avancé, le prélèvement de tissu cérébral (appelé biopsie
cérébrale) peut établir le diagnostic, mais souvent, on ne peut confirmer la MCJ qu'en
examinant le cerveau d'une personne après sa mort.

Il s'agit d'une affection très rare et bien que certains symptômes puissent donner à
penser qu'ils sont causés par la MCJ, ils sont plus susceptibles d'être provoqués par une
autre affection. L'observation attentive sur une certaine période de temps est la seule
méthode qui puisse donner des indices suggérant un diagnostic de MCJ aux médecins.
Par exemple, la démence apparaît beaucoup plus rapidement dans la MCJ que dans
certaines affections comme la maladie d'Alzheimer.

Recommandations su Conseil Supérieur de la Santé (CSS)

En mai 2006, le Conseil Supérieur d’Hygiène a, de sa propre initiative, jugé nécessaire


d’actualiser ses recommandations datant de février 2001. L’actualisation du guide
porte principalement sur l’ajout des données épidémiologiques pour l’agent vCJD ainsi
que la formulation de précautions pour les examens endoscopiques. Les techniques de
décontamination ont également été révisées de manière approfondie.

Il est admis que le personnel hospitalier ne coure aucun risque de contamination par
des prions dans le cadre de leur activité professionnelle. Aucune étude
épidémiologique ou expérimentale n’a permis de suggérer la transmission des prions
de personne à personne par contact direct.

Le risque de transmission des EST dépend :

Du patient : est-il à risque ?


De la nature du tissu avec lequel on entre en contact.

Le traitement des dispositifs médicaux réutilisables sera établi en fonction de ces deux
critères.

La contagiosité des tissus.

Selon le CSS, les tissus ayant le pouvoir infectant le plus élevé sont les tissus de SNC : le
cerveau, la moelle épinière, la rétine et le nerf optique.

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Principes de stérilisation.

Dans le cas d’une forme sporadique, la présence de protéines anormales semble


limitée au système nerveux central.

Chez les patients atteins de la forme variante, la protéine anormale a aussi été identifiée
dans les structures suivantes : Amygdales, rate, appendice, rectum, ganglions
lymphatiques, surrénales.

Facteurs de risque de transmission de l’encéphalopathie spongiforme.

Il ressort de ces différents éléments que la contamination nosocomiale est uniquement


possible en cas d’utilisation de matériel chirurgical ou autres dispositifs médicaux
contaminés et incorrectement traités. Une contamination à partir de fluides ou tissus à
haut titre infectieux est aussi possible.

Classification des actes médicaux à risque de transmission.

En ce qui concerne la transmission des EST, les actes médicaux sont classés en trois
catégories selon la classification de l’OMS sur la contagiosité des tissus :

Actes à haut risque : intervention chirurgicale ou acte invasif touchant le SNC,


l’œil, la moelle épinière ou la dure-mère (ponctions lombaires, interventions de
chirurgie spinale, certaines interventions de chirurgie maxillo-faciale, certaines
interventions ORL)
Actes à risque possible : tous les autres actes invasifs
Actes sans risque : actes non invasifs, contacts cliniques de routine.

L’OMS ne reconnaît actuellement que 3 procédés d’inactivation :

- L’inactivation thermique par la vapeur d’eau saturée :


stérilisateur vapeur à 134°C lors d’un cycle de 18 minutes ou lors
de 6 cycles successifs de 3 minutes ;
- Le trempage dans une solution d’hypochlorite de sodium (NaOCl
- eau de Javel 12°) à 20.000ppm durant 1 heure à température
ambiante ;
- Le trempage dans une solution d’hydroxyde de sodium (NaOH)
2M durant 1 heure à température ambiante.
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Principes de stérilisation.

Ces procédés d’inactivation étant beaucoup plus agressifs que ceux utilisant les
désinfectants classiques, l’utilisateur s’informera auprès du fabricant de l’applicabilité
du procédé d’inactivation recommandé pour les différents matériaux à traiter.

L’hypochlorite de sodium ou Eau de Javel est :

Inactif en présence de matières organiques (sang, pus, sérosités), de savons et


de détergents.
Incompatible avec une eau dure riche en calcium
Responsable de la corrosion des métaux tel que nickel, fer, acier, les instruments
trempés dans NaClO doivent être rincés abondamment pour éviter la création
de points de corrosion. (Nickel, fer, acier non inoxydable). Ne corrode pas le
titane.

Les solutions diluées sont préparées extemporanément :

Attention aux personnes hypersensibles au chlore


Attention de ne pas mélanger avec un produit qui provoquera un dégagement
de chlore.

La concentration efficace d’hypochlorite est définie par deux expressions : le chlore


libre et le degré chlorométrique. L’eau de javel achetée couramment dans le
commerce est à 12° chlorométrique.

1 ° chlorométrique (1°) = 3.214 g de chlore actif/L de NaClO

12° chlorométrique (12°) = 3.214x12≈38 g de chlore actif/L NaClO

La solution d’inactivation des prions est à

6°Chlorométrique ≈ 2% en chlore libre ou 20.000ppm

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Principes de stérilisation.

L’hydroxyde de sodium

- N’est pas volatile.

- Est incompatible avec :

- Le matériel contenant du caoutchouc

- les objets en aluminium en raison du danger d’explosion.

- 2M est très corrosif et doit être éliminé comme déchet dangereux.

- La préparation donne une réaction exothermique (dégagement de chaleur)

La destruction par incinération

A une température supérieure à 800°C avec combustion ou pyrolyse. C’est la


procédure applicable aux déchets d’activité de soins à risque infectieux et aux
dispositifs contaminés par un tissu de haute infectiosité.

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Principes de stérilisation.

Précautions en cas d’interventions invasives à risque élevé et intermédiaire.

Généralités

Des précautions particulières contre la transmission de prions sont indiquées lors du


traitement de ces patients. Elles concernent principalement le traitement du matériel
utilisé durant un acte chirurgical ou lors d’un autre acte invasif ou du matériel entré en
contact avec des tissus à haut risque de contamination. Il est pertinent d’instaurer une
bonne communication entre le médecin traitant et tous les autres services concernés.

Les prions sont résistants aux méthodes classiques de désinfection et de stérilisation.


C’est la raison pour laquelle les actes invasifs ne sont réalisés que si le patient en tire un
bénéfice indéniable. Une biopsie cérébrale chez un patient avec une EST probable doit
être évitée. Si elle s’avère néanmoins nécessaire il est hors de question d’envisager la
voir stéréotaxique et d’employer le perforateur de crâne pneumatique.

On utilisera uniquement du matériel jetable. En cas d’impossibilité, on emploiera du


matériel thermorésistant pouvant être stérilisé à 134°C ou pouvant être traité par
l’hypochlorite de sodium ou l’hydroxyde de sodium.

Aucune de ces techniques ne donne cependant de certitude absolue quant à


l’élimination des prions

Préparation de la salle d’opération

La table d’opération et tout le matériel risquant d’être contaminé durant l’opération


par des fluides corporels doivent être protégés par des champs imperméables à usage
unique.

On réduit au strict minimum le nombre d’instruments présents.

Les instruments sont ôtés du plateau à instruments et déposés sur une table recouverte
d’un champ stérile étanche. Les bocaux d’aspiration et le drapage opératoire sont à
usage unique.

Préparation du personnel de salle d’opération

Le nombre de personnes participant à l’intervention chirurgicale est limité au strict


minimum. Le port d’un tablier jetable, d’un masque avec visière (ou masque + lunettes
de protection) est obligatoire. Le port de gants de sécurité en Téflon en dessous des
gants stériles est recommandé si possible. Le port de deux paires de gants stériles est
indispensable.

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Principes de stérilisation.

Instruments

La traçabilité des instruments réutilisables est fortement conseillée (voir brochure


« Techniques de stérilisation », CSS N°7848-2, 2006).

Les instruments à usage unique sont éliminés directement dans un récipient synthétique
rigide pour déchets médicaux à risque. Tous les déchets de l’intervention, les pièces
anatomiques ou fragments de tissus enlevés, le matériel jetable et le drapage sont
rassemblé dans des conteneurs à déchets à risque hermétiquement fermés, évacués
et ensuite incinérés.

Nettoyage de la salle d’opération

Les bocaux d’aspiration sont à usage unique, la salle d’opération sera nettoyée selon
le protocole habituel en fin de programme.

Examens endoscopiques

Les patients MCJ sporadique ne présentent pas de risque accru en cas d’endoscopie
étant donné l’absence des prions dans les muqueuses et sous-muqueuses. Par contre
chez les patients vMCJ, les prions se retrouvent également au niveau des amygdales,
des ganglions lymphatiques, les muqueuses et sous-muqueuses du tractus intestinal. Les
examens endoscopiques et les interventions telles les biopsies ou les injections, devront
être évitées au maximum chez ces patients. Pour les patients vMCJ confirmés ou
probables, il faut maintenir les endoscopes en quarantaine. Cet endoscope ne pourra
être réutilisé que chez un patient vMCJ confirmé.

Exposition accidentelle

Tout accident de blessure ou de coupure/piqûre accidentelle de même que toute


exposition des muqueuses seront signalés au médecin du travail et au service de
Prévention et de Protection au Travail.

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Principes de stérilisation.

Recommandations pour le service de stérilisation.

Transport du matériel

Le matériel, qui doit subir une désinfection chimique ou thermique, est


transporté immédiatement après l’intervention vers le service de stérilisation, après avoir
informé le service du risque de contamination par prion.

Il est placé à sec, dans un récipient rigide jetable à fermeture hermétique (celui-ci sera
utilisé pour nettoyer le matériel) et étiqueté « EST »

Mesures de quarantaine

Le matériel, utilisé chez les patients potentiellement atteints d’EST et dont on est donc
pas certain qu’il soit infecté, peut-être placé en quarantaine après nettoyage,
désinfection et stérilisation, dans un récipient jetable fermant correctement. Il est
conservé comme tel jusqu'à ce que le diagnostic d’EST ai été confirmé. Si le diagnostic
est infirmé, le matériel peut être réutilisé. Si le diagnostic est confirmé, le matériel et le
récipient doivent être détruits ou n’utilisé que pour des patient vMCJ confirmés. En
outre, les liquides sont éliminés dans le conteneur rigide réservé aux déchets médicaux
à risque qui doivent être incinérés. Les récipients sont éliminés également comme
déchet à incinéré. Si un doute subsiste concernant le diagnostic, la prudence s’impose.
Il est préférable de détruire le matériel avec le récipient.

Nettoyage et inactivation des prions

Afin de parvenir à une décontamination des prions, un nettoyage soigneux et en


profondeur est primordial. Tous les instruments susceptibles d’entrer en contact avec
des tissus à haut risque de contamination doivent être nettoyés avec du matériel
adapté. Tout le matériel de nettoyage (brosses,…) doit être à usage unique.

Un nettoyage correct, quel que soit le type de contamination rencontré, reste d’une
importance capitale avant la désinfection du matériel. Un bon nettoyage, peut à lui
seul, réduire d’un facteur 10 l’infectiosité d’un DM contaminé par les prions. Les solutions
à base d’aldéhyde sont proscrites car elles fixent les prions au lieu de les inactiver.

Pour les DM résistant à un traitement chimique et qui peut être stérilisé, une inactivation
suivi d’une inactivation thermique peut-être prescrite.

Les DM rincés sont trempés pendant 1 heure à T°


ambiante dans une solution à 20 000 ppm d’hypochlorite de sodium ou d’une solution
à 2M de NaOH en fonction du type d’instrument. Un lavage post trempage est effectué
dans un lave instrument. Un nouveau cycle de lavage à vide cette fois du lave
instrument est ensuite réalisé. Le processus de lavage doit être validé. Enfin, le matériel

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Principes de stérilisation.

lavé est stérilisé à la vapeur d’eau saturée à 134°C pendant 18 minutes ou 6 cycles de
3 minutes.

Décontamination des endoscopes

Les mesures particulières pour les endoscopes ne sont d’application que pour les cas
suspects de maladie vMCJ. Le nettoyage d’un endoscope doit avoir lieu
immédiatement après son retrait du patient afin d’éviter le séchage et le fixation des
matières organique. Un nettoyage au moyen de plusieurs d’étapes d’élimination est
appliqué pour garantir une efficacité maximale. Les valves et clapets doivent être
décontaminés soigneusement. Les prions ne sont pas détruits par les techniques de
désinfection utilisables sur les endoscopes.

La séquence de décontamination commence par un nettoyage manuel au moyen de


brosses jetables et l’utilisation de détergents, suivis d’une désinfection. La longueur et le
diamètre des brosses doit être adapté aux dimensions des canaux à traiter.

Le procédé de décontamination s’applique aux endoscopes flexibles ; les endoscopes


rigides, sont lavés et décontaminés par les procédés adéquats avent d’être stérilisés. Le
matériel accessoire, doit être à usage unique.

La désinfection par le glutaraldéhyde et l’acide peracétique ne permettent pas de


détruire les prions. LE glutaraldéhyde présente par contre le risque fixer les prions.
L’utilisation de l’acide peracétique est recommandé là où elle est possible. La
traçabilité des endoscopes est préconisée afin de permettre la surveillance d’une
contamination identifiée tardivement ou d’une décontamination inefficace d’un
instrument.

La machine de lavage de l’instrument et le cycle de lavage doivent pouvoir être tracés.


L’instrument utilisé doit pouvoir être relié au patient. Tous les N° doivent être notés dans
le dossier du patient. Une traçabilité informatisée aiderait à éliminer les erreurs
d’enregistrement.

Recommandations pour la dentisterie

En cas de traitement du nerf dentaire, le matériel utilisé doit être détruit.

POUR TOUS LES AUTRES PATIENTS : Les recommandations générales du CSH de 2006 sont
d’application.

Problèmes

La mise en œuvre d’une procédure maximale est très lourde, d’autant plus que le
personnel reste inquiet des gestes à effectuer et procède de manière beaucoup plus
lente que d’habitude. Lors de la procédure, différentes tâches se rajoutent :

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Principes de stérilisation.

L’agent doit s’habiller spécifiquement : blouse et tablier plastique à uu, masque à


visière, double paire de gants.

Le bain d’inactivateur doit être préparé, puis, après utilisation, neutralisé.

Les conteneurs de stérilisation, les bacs de décontamination sont décontaminés à


l’eau de javel à 6° fraichement diluée avant d’être lavé en Tunnel.

Conclusion

Ces recommandations sont susceptibles d’être modifiées en fonction de


l’épidémiologie.

Les services de stérilisation seront toujours dépendants du médecin qui doit faire
l’anamnèse du patient.

D’autre part, il est l’heure de mettre en œuvre, dans la cadre d’un système qualité, un
système de traçabilité dans le service de stérilisation.

Lavage avec un
détergent adapté
Lavage avec un aux DM
détergent adapté
aux DM, actif sur
les protéines des
coques de spores

Utilisation de détergents
alcalins actif sur les
protéines
Stérilisation vapeur
d’eau 134°C-18 minutes
Traçabilité au patient

Lavage avec un détergent adapté


aux DM, actif sur les protéines Rinçage a l’eau froide pour
constituant les slimes – prise en éliminer les particules
charge rapide du matériel – macroscopiques sur lesquels se
contrôles et détection fixent les virus

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Principes de stérilisation.

6.La maintenance des équipements

La maintenance est l’ensemble des actions permettant de maintenir, ou de rétablir, un


bien dans un état spécifié ou en mesure d’assurer un exercice déterminé.

La maintenance préventive prévient tout dysfonctionnement ou toute panne et


par conséquent, permet d’améliorer le taux de production des appareils. Elle est
effectuée en dehors des heures de fonctionnement de l’équipement.
La maintenance curative concerne les dépannages suite à un arrêt de
fonctionnement.

La loi sur les produits thérapeutiques art. 49, confirme l’obligation d’assurer la
maintenance.

Quiconque utilise un DM (…) est tenu de prendre toutes les mesures d’entretien
qui sont nécessaires pour maintenir les performances et la sécurité du DM.
Le conseil fédéral peut prescrire la manière de maintenir, régler la procédure
apportant la preuve que la maintenance a été réalisée, lier celle-ci à des
qualifications professionnelles.

La norme EN 285 (sur les grands stérilisateurs vapeur) stipule que le manuel d’entretien
doit être obligatoirement fourni au moment de la
livraison de l’appareil.

Le constructeur fournit les recommandations sur les


interventions préventives à effectuer et sur leur
fréquence. Il précise les pièces à changer
systématiquement.

La maintenance peut faire l’objet d’un contrat entre le


vendeur et l’hôpital : il doit mentionner les modalités
d’exécution ainsi que les limites d’intervention.

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Principes de stérilisation.

Le responsable de l’entretien doit avoir trois objectifs :

Obtenir un rendement maximum des installations dont il est responsable.


Avoir des installations sûres vis-à-vis du personnel qui les utilise
Obtenir un coût d’entretien minimum.

A l’achat d’un équipement, il faut tenir compte du prix d’achat et aussi de leur cout
d’entretien. L’addition des deux coûts a un sens économique. Au prix d’achat est
ajouté le coût de service, qui est celui de l’heure de marche de l’appareil.

Il arrive que des techniciens de l’hôpital se forment chez le constructeur lui-même.

Une bonne maintenance nécessite l’étroite collaboration du technicien chargé de la


maintenance et du personnel utilisateur.

La centralisation des équipements de stérilisation est un facteur de réduction des coûts


d’entretien.

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Principes de stérilisation.

VI. Aspect quantitatif


1.Les lois de la stérilisation
Les lois régissant la destruction des micro-organismes seront étudiées en choisissant
comme exemple le procédé de stérilisation part la vapeur d’eau saturée. Ces lois sont
les mêmes pour tous les procédés de stérilisation car ceux-ci font tous appel à des
réactions chimiques ou physique du premier ordre.

La stérilisation est décrite par deux lois logarithmiques :

Les effets de la stérilisation sont cumulatifs.


L’effet stérilisant croît exponentiellement avec la température.

Comment évolue une population bactérienne au cours d’un bombardement


thermique ?

La mort d’une bactérie est définie comme son incapacité à se reproduire.

Lorsqu’on soumet une suspension de micro-organismes à un traitement thermique, il n’y


a pas d’altération progressive des germes vivant à la chaleur. Dans des conditions
données, il y a destruction d’une partie des germes présents tandis que d’autres ont
conservé toutes leurs propriétés de reproduction. Les germes présents meurent par
paquets, par lots. On observe une réduction du nombre de micro-organismes présents.

A température constante (121,1°C ou 134°C), la contamination initiale décroit de façon


exponentielle. La quantité des micro-organismes détruits par stérilisation est en relation
avec leur nombre, c’est-à-dire que la destruction est rapide s’ils sont très nombreux et
d’autant plus lente qu’il y en a moins.

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Principes de stérilisation.

La courbe suivante représente ce phénomène de décroissance :

N0 = le nombre initiale de germes.

N = le nombre final de germes restant après stérilisation.

K = une constante.

T = le temps de stérilisation.

N0

Nombre de
germes

Temps

Les scientifiques de la stérilisation ont évalué la thermo-résistance des micro-


organismes sporulés à l’aide de plusieurs grandeurs :

Le temps de réduction décimale - DT


La valeur d’inactivation thermique – Z
La taux de létalité – L
La valeur stérilisatrice - F

A une température constante pour les spores comme pour les formes végétatives, le
nombre de germes survivants diminue exponentiellement au cours du temps. Comme
il est très difficile de travailler sur une courbe, on peut transformer cette courbe en droit
grâce aux mathématiques. On parlera de droite logarithmique.

Les deux graphiques suivants montrent la différence au niveau mathématique entre un


graphique à l’échelle normale et un graphique à l’échelle semi logarithmique.

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Principes de stérilisation.

6 Ici, la
Ici,différence
la différence
est de
est de 1000 Ici, la différence est de
6-4=2
6-4=2
1000-100=900
4 100
Ici, la différence est de
Ici, la différence est de
4-2=2
2 100-10=90
10
Ici, la différence est de
Ici, la différence est de

0 2-0=2
1 10-1=9

1 2 3 4 5 6 7 Temps
1 2 3 4 5 6 7 Temps

La survie des germes et temps de réduction décimale DT

Pour une souche déterminée dans un milieu constant à température constante


(pendant le plateau de stérilisation), pour les spores comme pour les formes
végétatives, on obtient une droite si on exprime le logarithme du nombre de germes
revivifiables en fonction du temps de chauffage : La droite de survie

DT : Temps de réduction décimale

A température constante
DT
= temps nécessaire pour réduire la
DT population de MO d’un facteur 10

DT = pour tuer 90% des germes présents


6
10 quelle que soit la population initiale
DT
5
10 DT
4
10 DT
3
10
2
10

La vitesse de destruction suppose que pendant une unité de temps constante, la


population sera réduite au dixième de sa valeur. Autrement dit que 90% de la
population présente sera tuée, pendant un temps bien défini. Cette constante de
temps nécessaire à tuer 90% des germes présents est désignée par le symbole DT.

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Principes de stérilisation.

Temps de réduction décimale : DT

Cette valeur exprime

L’unité de temps nécessaire pour tuer 90% des germes présents


quelle que soit la population initiale

Ou

Le temps nécessaire à la diminution d’une puissance de 10 du


nombre initial de germes

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Principes de stérilisation.

Si on considère N comme le nombre de germes revivifiables, on peut tracer la droite ci-


après qui exprime la destruction d’un germe défini à une température constante ou,
encore, sa courbe de survie.

Log N (nombre de survivants)

107

106

105 D = 2 minutes
104

103

102

101 12 24 Temps/
minutes
100

10-1

10-2

10-3

10-4

Supposons qu’un objet contaminé initialement par 1 000 000 de germes soit soumis à la
stérilisation en le maintenant à 121,1°C. Si DT=2minutes, on peut dire que toutes les deux
minutes, 90% de la population présente est tuée et qu’il ne reste que 10% de la
population initiale. :

Pendant les 2 premières minutes du plateau de stérilisation, la stérilisation tue 900 000
germes sur 1 000 000, il en restera 100 000.
Pendant les deux minutes suivantes du plateau de stérilisation, 90 000 germes sur 100
000 seront tués, il en restera 10 000
Pendant les deux minutes suivantes du plateau de stérilisation, 9000 germes sur 10 000
seront tués, il en restera 1000

HENALLUX – auxiliaires en stérilisation des dispositifs médico-chirurgicaux – Isabelle de la Charlerie – 2019


Principes de stérilisation.

Pendant les deux minutes suivantes du plateau de stérilisation, 900 germes sur 1000
seront tués, il en restera 100
Pendant les deux minutes suivantes du plateau de stérilisation, 90 germes sur 100 seront
tués, il en restera 10
Pendant les deux minutes suivantes du plateau de stérilisation, 9 germes sur 10 seront
tués, il en restera 1.

En conclusion, il faut le même temps pour passer d’un million de germes à à 100 000,
de 1000 à 100, de 100 à 10, etc. Dans le cas présent, il a fallu 12 minutes pour passer de
1 000 000 de germes à 1 germe.

Pour expliquer le phénomène différemment, selon la loi citée ci-dessus,

il faut 2 minutes pour réduire 10 fois la contamination initiale,

Si on poursuit le traitement 4 minutes, la contamination sera 100 fois moindre.

Après 6 minutes, elle sera 1000 fois moindre,

Après 8 minutes, elle sera 10 000 fois moindre,

Après 10 minutes, elle sera 100 000 fois moindre,

Après 12 minutes, l’objet ne sera plus porteur que d’un seul germe.

On observe sur l’ordonnée de la courbe, que les chiffres de la population peuvent


devenir inférieurs à l’unité (10-2, 10-3, …). Ces valeurs logarithmiques négatives sont
interprétées statistiquement : elles expriment la probabilité de survie d’un germe.

En mathématique, 10-1 est égale à 0,1 ou encore une chance sur 10

En mathématique, 10-2 est égale à 0,01 ou encore une chance sur 100

En mathématique, 10-3 est égale à 0,001 ou encore une chance sur 1000

En mathématique, 10-4 est égale à 0,0001 ou encore une chance sur 10 000

En mathématique, 10-5 est égale à 0,00001 ou encore une chance sur 100 000

En mathématique, 10-6 est égale à 0,000001 ou encore une chance sur 1 000 000

Comme on a estimé DT égale à 2 minutes, après 12 minutes à 121,1°C, l’instrument


stérilisé ne sera plus porteur que d’un seul micro-organisme.

A la quatorzième minute de traitement, il y a une chance sur 10 que l’objet soit encore
contaminé par ce micro-organisme.

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Principes de stérilisation.

La quatorzième minute de traitement réduira à nouveau la contamination 10 fois, mais


diviser 1 par 10 n’a jamais donné 0.

Imaginons, que les molécules d’eau soient des projectiles tirés par une mitrailleuse sur
un régiment ennemi dont les soldats sont des micro-organismes et que la durée de
chaque rafale est de deux minutes. Au début, les rangs sont serrés, c’est l’hécatombe.
Puis les rangs s’éclaircissent et le nombre de survivant diminuant, les chances de les
atteindre décroissent corrélativement. Quand il ne reste plus qu’un seul survivant, la
rafale peut le manquer, elle lui laisse une chance sur dix de survivre. La rafale suivante,
ne lui laisse plus qu’une chance sur 100, etc.…, le soldat à la mitrailleuse aura beau tirer
indéfiniment, il ne sera jamais certain d’avoir tué le dernier survivant.

En stérilisation c’est la même chose.

La stérilité de produits traités est définie en termes de probabilité d’un produit non stérile
dans cette population. La pharmacopée européenne estime que la stérilité est atteinte
sur le produit fini quand le niveau théorique de contamination correspond au plus à un
micro-organisme vivant par 106 unités soumises à la stérilisation.

La stérilité n’est donc pas un concept absolu.

L’absence de germes n’existe pas. Statistiquement, toutes les bactéries ne peuvent


donc pas être tuées, mais le nombre de survivants peut devenir extrêmement faible.

Cette probabilité théorique pour qu’un micro-organisme viable soit présent sur un
dispositif médical est, en réalité, très inférieur en raison de la puissance de destruction
des cycles à 134°C utilisées à l’hôpital.

Lorsque le nombre de chances de survie n’est plus qu’une sur un million,


la Pharmacopée européenne et la norme européenne EN 556 permettent
de qualifier stérile l’état de cet objet.

La stérilité définit la qualité microbiologique de l’objet.

La qualité ne peut s’apprécier quantitativement que par le degré de non-qualité. Il est


ainsi de la stérilité qui est appréciée par le niveau de non-stérilité acceptable.

La seule méthode pour certifier la qualité stérile du résultat de la stérilisation est de


s’assurer que les moyens employés ont étés validés, et que ces moyens ont étés
appliqués correctement, en routine, selon les bonnes pratiques de fabrication ? On
peut conclure à la prévalence de l’obligation des moyens, qui seule, permet de
répondre à l’obligation des résultats.

C’est pourquoi, en stérilisation, la responsabilité de chacun est capitale.

HENALLUX – auxiliaires en stérilisation des dispositifs médico-chirurgicaux – Isabelle de la Charlerie – 2019


Principes de stérilisation.

Si vous cadenassez votre coffre-fort avec une chaine dont un maillon est rouillé, le
premier qui tirera sur la chaine la cassera et ouvrira votre coffre.

En stérilisation, c’est la même chose ; si une personne travaille mal, même pendant
quelques minutes, à elle seule, elle peut mettre la stérilisation en péril.

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Principes de stérilisation.

La valeur DT permet d’évaluer la thermo-résistance du micro-organisme :

Le germe est d’autant plus résistant que D est élevé.


DT = environs 1,5 pour la Géobacillus Stéarothermophilus.
La valeur de D varie avec la méthode de stérilisation.
D est caractéristique de chaque espèce microbienne
D varie en fonction du milieu dans lequel se trouve le germe.
D varie pour un même germe en fonction de la température de stérilisation.
D diminue si la température de stérilisation augmente.

Au plus la température de stérilisation est élevée, au plus le germe devient sensible au


traitement et meurt plus rapidement : la pente de la droite diminue et se rapproche de
l’ordonnée :

N = nombre de germes
revivifiables
107

106

105

104

103

102

101 D135°C D121,1°C D55°C


Temps
100

Valeur de DT pour trois différentes températures


de stérilisation.

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Principes de stérilisation.

7.La contamination initiale

Le nombre de germes survivants à la fin du cycle de stérilisation dépend de la


contamination initiale et de la vitesse de destruction de cette population. Ce qui
explique l’importance des étapes de nettoyage et de désinfection des instruments
avant stérilisation. Validées et contrôlées, elles permettent de diminuer au maximum la
contamination du dispositif médical.

Dans le cas d’un cycle à 121,1°C, avec un D égal à 2 minutes, si les instruments à stériliser
sont bactériologiquement propres et portent 100 germes au départ, un traitement de
20 minutes permettra d’obtenir les garanties de stérilité de 10-8.

Par contre, si la contamination des instruments est massive, 1O millions de germes, la


probabilité sera de 10-3 au terme du traitement thermique de 20 minutes laissant une
chance d’avoir un instrument contaminé sur 1000 stérilisés. Dans ce cas, le patient risque
d’être contaminé par les instruments que le chirurgien va utiliser. Pour ce dernier
exemple, il faudra 26 minutes pour atteindre le seuil de stérilité.

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Principes de stérilisation.

Log N (nombre de survivants


107

106
D = 2 minutes
105

104

103

102
4 12 16 24
101 Temps

100

10-1

10-2

10-3

10-4

10-5

Dans le cas d’un cycle à 121,1°C, avec un D égal à 2 minutes, si l’objet est
bactériologiquement propre et porte 100 germes, un traitement de 20 minutes
permettra d’obtenir les garanties de stérilité de 10-8.

Par contre, si la contamination est massive, 1 million de germes, la population restera


de 10-4 au terme du traitement thermique de 20 minutes laissant une chance d’avoir un
instrument contaminé sur 10 000 instruments stérilisés. Dans ce cas, le risque d’avoir un
instrument contaminé est fortement augmenté. Pour ce dernier exemple, il faudra 24
minutes pour atteindre le seuil de stérilité.

Quand on regarde ces deux droites, on conclut que plus l’instrument est contaminé au
départ, plus le temps de plateau de stérilisation pour arriver au seuil de stérilité de 10-6
devrait-être allongé. Sachant que les paramètres d’un cycle de stérilisation sont
standards, il est impératif que la contamination des instruments soit la plus faible
possible. On descendra ainsi très bas sur l’échelle des probabilités.

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Principes de stérilisation.

A fortiori, au plus les instruments sont mal nettoyés, au plus le risque d’utiliser un
instrument contaminé augmente. Notons que les résidus organiques qui restent sur un
instrument mal nettoyé coagulent au-dessus de 56°C et emprisonnent les germes
présents.

Pour les cycles à 134°C, la valeur D étant beaucoup plus petite qu’à 121,1°C, on arrive
extrêmement rapidement au seuil de stérilité ; mais cela n’enlève rien au problème de
l’instrument mal nettoyé.

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Principes de stérilisation.

8.La valeur de destruction thermique Z


Dans la région des températures létales (de 115°C à 140°C), toute augmentation de
température de 10°C diminue le temps nécessaire à la destruction des germes, soit
diminue la valeur de DT.

Si le temps de réduction décimale DT diminue, cela veut dire que les germes sont plus
sensibles à la température. Il faudra moins de temps pour tuer 90% de la population
initiale. Donc puisqu’il faut moins de temps pour tuer les germes, il faudra stériliser moins
longtemps. Au plus la température du plateau de stérilisation augmente, au plus il sera
court. L’effet stérilisant croît exponentiellement avec la température.

Au plus la température de stérilisation sera élevée,

au plus courte sera la durée du plateau.

Un cycle de 20 minutes à 121,1°C est équivalent à un cycle de 1 minute à


134°C.

Autrement dit, pour la stérilisation à la vapeur d’eau saturée, la stérilisation est dix fois
plus rapide chaque fois que l’on augmente la température du plateau de stérilisation
de 10°C.

Z est une valeur importante pour comparer les valeurs stérilisatrices de traitements
thermiques à des températures différentes. En effet 10 est aussi la base des logarithmes
décimaux.

Pour une valeur de Z = 10°C, 100 minutes à 100°C produisent le même effet que 10
minutes à 110°C et que 1 minute à 120°C.

Cette observation est à l’origine de la notion de temps équivalent L.

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Principes de stérilisation.

9.Le taux de létalité L et la valeur stérilisatrice F0

A partir de 100°C, pour chaque température, un taux de destruction appelé taux de


létalité (L) représente l’efficacité destructrice de cette température par rapport à une
température de référence (121,1°C).

L exprime une relation entre l’efficacité stérilisatrice d’un traitement à une température
déterminée par rapport à celle d’un traitement à une température de référence (T° de
réf = 121,1°C).

Le tableau suivant donne pour chaque température à partir de 100°C, l’effet létal de
la température de référence : 121,1°C. Il permet de calculer, très facilement, les effets
stérilisants à chaque température.

Le taux de létalité est multiplié par dix chaque fois que la température augmente
de 10°C.

T°C L121,1°C T°C L121,1°C T°C L121,1°C T°C L121,1°C


100 0,008 110 0,077 120 0,774 130 7,774
100,5 0,009 110,5 0,087 120,5 0,869 130,5 8,688
101 0,010 111 0,098 121 0,975 131 9,749
101,5 0,011 111,5 0,109 121,5 1,094 131,5 10,94
102 0,012 112 0,123 122 1,227 132 12,27
102,5 0,014 112,5 0,138 122,5 1,377 132,5 13,77
103 0,015 113 0,155 123 1,545 133 15,45
103,5 0,017 113,5 0,173 123,5 1,734 133,5 17,34
104 0,020 114 0,195 124 1,945 134 19,45
104,5 0,022 114,5 0,218 124,5 2,182 134,5 21,82
105 0,024 115 0,245 125 2,448 135 24,48
105,5 0,027 115,5 0,275 125,5 2,747 135,5 27,47
106 0,031 116 0,301 126 3,083 136 30,83
106,5 0,035 116,5 0,328 126,5 3,459 136,5 34,59
107 0,039 117 0,388 127 3,881 137 38,81
107,5 0,044 107,5 0,435 127,5 4,354 137,5 43,51
108 0,049 118 0,489 128 4,886 138 48,86
108,5 0,055 118,5 0,548 128,5 5,482 138,5 54,82
109 0,062 119 0,615 129 6,151 139 61,51
109,5 0,069 119,5 0,690 129,5 6,901 139,5 69 ?01

Comment utiliser ce tableau ?

1 minute à 212°C à une efficacité létale de 0,975.

1 minute à 134°C produit le même effet stérilisant que 19,45 minutes à 121,1°C.

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Principes de stérilisation.

Pour produire le même effet stérilisant que celui obtenu avec & minute à 121,1°C, il suffit
d’un temps 20 fois plus court à 134°C soit 3 secondes.

A chaque température de stérilisation correspond un effet destructeur et à chaque


température correspond u temps de destruction thermique appelé temps équivalent
FT.

Ce temps équivalent est égal au temps qui aurait été nécessaire pour produire le même
effet stérilisant à la température de référence T réf. L’effet létal est l’inverse du temps
équivalent. Le taux de létalité est un nombre sans dimension.

Un traitement stérilisant par la vapeur d’eau est au moins :

100 fois moins efficace à 101°C qu’à 121°C pour la même durée de
traitement

10 fois moins efficace à 111°C qu’à 121°C pour la même durée de


traitement

10 fois plus efficace à 131°C qu’à 121°C pour la même durée de


traitement

100 fois plus efficace à 141°C qu’à 121°C pour la même durée de
traitement

En pratique : On enregistre la température au cours du cycle de stérilisation, on calcule,


pour chaque intervalle de temps déterminé, le taux de létalité (le rapport d’efficacité
entre le processus utilisé et celui qui s’opère à la température de 121,1°C, prise comme
référence).

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Principes de stérilisation.

Tous les cycles de stérilisation à la vapeur d’eau comportent au moins trois phases
thermiques consécutives : le chauffage, le plateau de stérilisation et le refroidissement.
Les charges bactériennes du lot d’instrument à stériliser ne vont donc pas subir un
traitement à une seule température, mais la somme de plusieurs températures à des
temps variables, correspondant au temps d’exposition du plateau et, enfin, au temps
de refroidissement.

Evolution du taux de létalité durant un cycle de stérilisation :

Le graphique ci-dessous représente le plateau de stérilisation avec les phases de


chauffage et de refroidissement observées seulement à partir de 100°C.

107

Effet cumulatif de la T°

12

24

Phase de chauffage :

Le taux de létalité est égal à 0 pour toutes les températures inférieures à 100°C. Il
commence à augmenter légèrement quand la température monte de 100 à 121°C ou
à 134°C.

Plateau de stérilisation :

20 minutes à 121,1°C :1 minute à 121°C à un taux égal à 1.

Le taux de létalité du plateau sera égal à 20 fois le taux de létalité correspond à la


température de 121,1°C soit 20X1 = 20

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Principes de stérilisation.

3,5 minutes à 134°C :

1 minute à 134°C à un taux de létalité égal à 19,45.

Le taux de létalité du plateau sera égal à 3 fois et demi le taux de létalité correspondant
à la température de 134°C soit 3,5X19,45=68

Phase de refroidissement ou séchage :

Le taux de létalité commence à diminuer quand la température tombe de 134°C ou


de 121,1°C à 100°C. Il est égal à 0 pour toutes les températures en dessous de 100°C.

Pour évaluer l’efficacité stérilisatrice d’un cycle complet et connaître sa valeur


stérilisatrice, symbolisée par la lettre F, il faut faire la somme de tous les effets stérilisants
qui se cumulent pendant la durée du cycle. La phase la plus importante étant le
plateau de stérilisation.

Pour que cette somme soit possible, la contribution de chaque partie du cycle doit être
ramenée à son efficacité relative par rapport à la température de référence = 121,1°C.

Le cycle thermique est découpé en intervalles de temps courts et égaux, en général 30


secondes, pendant lesquels on considère que la température, dont l’efficacité relative,
est constante.

La valeur stérilisatrice sera la somme des effets stérilisants accumulés pendant chaque
intervalle de temps « t ». Elle est obtenue en calculant l’aire sous la courbe de
stérilisation à partir et jusqu’à 100°C.

Dans la pratique, la température du plateau de stérilisation doit toujours être supérieure


à la température demandée. Cette température fluctue de quelques dixièmes de
degrés pendant le plateau. Il est donc intéressant de comparer l’efficacité du cycle
qui a réellement eu lieu avec un cycle idéal qui se déroulerait à une température
invariable de 121°C pendant 20 minutes. Pour se faire, on a recours à la valeur
stérilisatrice.

Cette méthode permet de déterminer le temps de stérilisation scientifiquement.

La valeur stérilisatrice « F » exprime l’inactivation des microorganismes.

F est le temps, en minutes, durant lequel on stérilise à la température T, un germe


déterminé, qui a une valeur de destruction thermique Z, pour obtenir un effet
qui se traduit en termes de réduction de population.

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Principes de stérilisation.

La valeur stérilisatrice est la somme de deux produits ou plus simplement de deux effets
successifs :

La réduction de la contamination initiale à un germe


La réduction de la probabilité de survie à 1 sur 1 000 000.

FO = Log N0.DT + 6DT

Réduit la contamination
initiale à 1 germe.

Réduit la probabilité de
survie à 1 sur 1 000 000.

La détermination de la valeur stérilisatrice ne se fait pas en mesurant la


décroissance bactérienne mais indirectement par la mesure de la température
au cours du cycle de stérilisation. L’énergie thermique dispensée pendant la
phase ascendante et pendant la phase descendante de la température
contribue à la stérilisation et est intégrée dans le calcul de F0.

F est utile pour comparer des traitements thermiques différents.


La valeur stérilisatrice permet de comparer le cycle réalisé à un cycle de
référence dont le plateau de stérilisation est de 20 minutes à 121,1°C.

Dans le tableau des valeurs de L, on remarque que 1 minute à 134°C est égale à
20. Cela signifie qu’un traitement d’une minute à 134°C produit le même effet
stérilisant que 20 minutes à 121,1°C. Pour produire le même effet qu’une minute
à 121,1°C, il suffit de 4/100èmes de minutes à 134°C (1 seconde et demie)
Ces temps sont équivalents parce que leur effet stérilisant est équivalent.

Si DT=1,5 minutes, nous avons vu que, en maintenant les Géobacillus


stéarothermophilus, pendant 1,5 minutes à 121,1°C, leur population est divisée
par 10. S’il s’agit de faire passer cette population de 1 000 000 à 0,000 001, il faut
réduire un million de million de fois soit 1012 ou 12 fois 1 000 000 000 000. Il suffit
donc de maintenir la température de stérilisation de 121,1°C, 12 fois une minute
et demi donc 18 minutes.

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Principes de stérilisation.

Chaque fois que cette durée est prolongée d’une minute et demie, cela revient
à dire que la contamination initiale aurait pu être encore dix fois plus élevée.

Le calcul de F permet de déterminer le coefficient de réduction décimale n d’une


population bactérienne.

Par exemple, si F est égale à 26 minutes et D à 2 minutes, cela signifie que le coefficient
de réduction décimale est de 13. Cela signifie que la contamination initiale a diminué
de 13 échelons soit de 13 log. En supposant qu’après un traitement de lavage-
désinfection efficace, la contamination soit égale à 102, après ce cycle de stérilisation,
la probabilité de trouver un instrument non stérile sera de 1011 soit très, très, infime.

Procédés physico-chimiques utilisés à l'hôpital et dans l'industrie


Procédés Chaleur sèche Chaleur humide Gaz Alkylants
Micro-organismes Bacillus
Bacillus atropheus Bacillus atropheus
sporulés géoséarothermophilus
T (°C) 180°C 120°C 50°C
Valeurs de
D (min) 3 min 1,5 min 2,5 min
référence
Z(°C) 30°C 10°C 40°C

Tous les procédés qui ont recours à des agents stérilisants peuvent être caractérisés par
leur valeur stérilisatrice.

Seules changent, d’un procédé à l’autre, les valeurs de DT et de Z.

N0 F0
n = =

log N D

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Principes de stérilisation.

VII. Traitements préalables à la stérilisation afin de diminuer la


contamination initiale – Le nettoyage et la désinfection.
A. Limiter la charge microbienne initiale
La charge microbienne initiale d’un DM dépend des conditions d’utilisation qui vient
d’en être faite. Quel que soit le procédé de stérilisation envisagé, la présence de
matières organiques, de sels minéraux ou la formation d’un biofilm sur les DM à stériliser
peut protéger les agents pathogènes.

La qualité et la quantité de germes présents sur le DM à stériliser sont non mesurables.


En milieu hospitalier, les étapes préliminaires à la stérilisation – le lavage et la
décontamination chimique ou thermique – sont cruciales. Ces étapes ont pour but
essentiel de rendre un instrument propre visuellement et de diminuer au maximum la
charge des micro-organismes avant l’étape de stérilisation.

Action Action Un
mécaniq chimique
ue

Temps de T°
contact

Quand un instrument utilisé revient en stérilisation, il faudra le nettoyer et le désinfecter.

1. Le nettoyage est une opération préliminaire fondamentale. Nettoyer, c’est


éliminer « ce que l’on voit ». Il résulte de l’interaction de trois éléments que sont : l’être
humain, la machine et les produits.
2. La décontamination est la diminution microbienne. Désinfecter, c’est éliminer « ce
qui se voit et réduire ce qui ne se voit pas ». Désinfecter, c’est éliminer les micro-
organismes en réduisant la flore bactérienne initiale de 5 logarithmes.

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Principes de stérilisation.

En laveur-désinfecteur, on aura une désinfection thermique. Son efficacité va


dépendre de la température de l’eau et de la durée de la phase de désinfection. Elle
fait aussi appel à des procédés physiques (température) et chimique (détergents-
désinfectant).

Le traitement manuel aura recours à la désinfection chimique, donc à l’utilisation des


produits chimiques (désinfectants) pour tuer les germes.

Les trois facteurs influençant la qualité du lavage :

a. L’être humain constitue à la fois l’élément le plus important et le plus


imprévisible. Il lui faut une bonne dose de motivation, une bonne formation ainsi que
des instructions claires.
b. La machine implique l’entretien du matériel et le respect des processus
validés. Les laveurs-désinfecteurs associent les procédés physiques et mécaniques. Le
nettoyage automatique permet d’éviter la
manipulation du matériel souillé. Il est préférable
tant pour la protection du personnel que pour la
qualité du nettoyage, à condition d’avoir un LD
répondant à la norme EN 15883.
Quatre paramètres sont essentiels pour un
nettoyage optimal :
- les facteurs mécaniques,
- la durée,
- la température,
- la qualité de l’eau.

Le matériel y est lavé par aspersion : des jets


d’eau qui nettoient, idéalement, les instruments
sur toutes leurs faces. Le lavage associe l’action
des bras rotatifs à la pression de l’eau. Il existe
des chariots munis de raccords permanents pour
fixer les instruments à nettoyer, ces chariots sont
spécifiques pour le matériel creux (cœlioscopie).
Le DM à laver devra être ouvert au maximum ou démonté afin d’obtenir un traitement
efficace.

La disposition des DM doit tenir compte des zones d’ombre qui


ne seront pas aspergées par l’eau et les détergents. L’eau de
lavage est renouvelée à chaque cycle de lavage et les phases
pour les cycles de nettoyage, désinfection et séchage se
déroulent selon un programme préétabli, correspondant au
type de matériel à nettoyer.

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Principes de stérilisation.

c. Les produits auxiliaires portent sur les qualités d’eau, les détergents et les
températures.

Lavage manuel ou automatique ?

Les laveurs-désinfecteurs sont préférés aux nettoyages manuels associés à une


décontamination chimique. Le nettoyage manuel présente l’inconvénient d’être très
polluant par projections multidirectionnelles de fines gouttelettes. Les dilutions, le temps
d’action du produit chimique et la température du bain de trempage sont difficilement
reproductibles lors de traitements manuels.

Les brosses et les tampons métalliques sont proscrits. Les bains sont remplacés au moins
deux fois par jour et plus souvent si les instruments sont très souillés par des matières
organiques.

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Principes de stérilisation.

B.Cycle de « lavage – désinfection thermique » en laveur désinfecteur.

La norme européenne EN 15883 impose des tests pour contrôler l’efficacité du


prélavage, du lavage, de la désinfection thermique, du rinçage et du séchage. On
utilise des sondes embarquées pour contrôler les températures de chaque phase du
cycle. On enregistre la température à l’intérieur du LD. La norme précise où placer les
sondes de température.

Les étapes d’un cycle de lavage-désinfection sont représentées ci-dessous. :

1. Prélavage
2. Lavage
3. Neutralisation (si base-acide)
4. Rinçage-désinfection thermique
5. Séchage

1. Le prélavage : eau froide < 45°C pour


empêcher la coagulation des protéines sur les instruments encore sales. C’est un
première « décontamination ». Dans le cas d’instruments très sales ou difficiles à
nettoyer (creux), il est préférable de faire subir un traitement préalable en
ultrasons aux DM. Il est conseillé d’utiliser des appareils munis de système de
rinçage adapté aux instruments creux et répondant à la norme EN 15883.
2. Le lavage : Eau chaude + base forte ou détergent enzymatique. Le lavage a pour
but d’éliminer les souillures.
3. La neutralisation de la base forte avec un acide. Les quantités de chacun des
produits utilisés doivent être vérifiées rigoureusement et régulièrement. Cette
phase n’a pas de raison d’être en cas d’utilisation de détergent enzymatique.
4. Le Rinçage : Elimine toute trace de produits et de résidus. Il peut être réalisé dans
le même temps que la désinfection thermique.
5. La désinfection thermique : Cette étape permet de réduire le nombre de micro-
organismes viables et son efficacité est estimée par le couple
« température/temps » et le calcul du A0. On projette de l’eau chaude > 90°C sur
les DM pendant au moins 5 minutes.
6. Le séchage : Supprime l’humidité sur les instruments propres et décontaminés.
C’est une étape indispensable car elle évite le développement bactérien des
germes résiduels. Les parties creuses sont séchées à l’aide d’air médical sous
pression.

Dans un LD, toutes les étapes se déroulent successivement dans un même espace. La
durée d’un cycle est de 60 à 90 minutes. L’évolution de la technologie des LD permet
de réduire ce temps de cycle, certaines machines permettent de descendre jusqu’à
40 ou 45 minutes.

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Principes de stérilisation.

Un tunnel de lavage est une succession de plusieurs modules dont


chacun d’eux réalise une phase du cycle. Les instruments déposés
dans des paniers se déplacent en continu d’un module à l’autre.

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Principes de stérilisation.

C. Test d’efficacité du lavage

Le contrôle de l’efficacité du lavage est bien plus qu’un contrôle visuel.

Le contrôle visuel est une méthode d’évaluation rapide, peu coûteuse, ne demandant
pas de matériel spécifique et systématique du nettoyage. Mais seulement 10mg/cm
de colorant d’hémoglobine est visible à l’œil nu. Les limites du contrôle visuel sont très
rapidement atteintes dans l’évaluation du contrôle de la propreté des instruments
creux. Cette méthode seule ne suffit pas à évaluer avec fiabilité le succès d’un procédé
de nettoyage.

La Norme 15883 exige d’utiliser des tests de souillure qui imitent la souillure rencontrée
en pratique. On place ces tests dans la charge à laver, on lance le cycle et on vérifie
la présence ou non de souillures après lavage.

Il existe différents tests sur le marché : Tosi®, Soil test®, SFT load check® (brown)

Ce type de test est placé dans une charge vide, puis dans une charge pleine parmi les
instruments afin de vérifier la qualité, l’efficacité du lavage. Ces tests ne sont pas
équivalant entre eux. Ils ont chacun leurs spécificités quant à la difficulté d’obtenir un
lavage parfait. Il est intéressant de les utiliser lors de la mise au point d’un programme
de lavage, lors de la validation du laveur-désinfecteur, à chaque requalification, lors
d’une intervention majeure sur la machine et en routine.

Il est indispensable de bien connaître les facteurs influençant le test de lavage utilisé,
afin de déterminer la cause d’un mauvais résultat.

Recherche de protéines

Buts .

Evaluer la performance des laveurs désinfecteurs en évaluant à posteriori la qualité de


lavage des LD par la détection de résidus tels que : l’hémoglobine et les protéines.

Utilisé dans le cadre des qualification, re-qualification ou contrôle en routine des LD

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Principes de stérilisation.

Les tests utilisés ne détectent que l'hémoglobine ou les protéines (car les protéines sont
plus sensibles à l’action du détergent que les autres souillures) alors que les salissures
n'en sont pas composées exclusivement. Elles peuvent être des lipides, amidons,… La
norme européenne 15883 , définit la méthode de détection des souillures protéiques
par le réactif à la ninhydrine.

Remarques .

Ces tests ne rendent pas compte de l'efficacité de la désinfection thermique

Ils peuvent donner un faux positif si le détergent est à base de peroxydes ou s’il y
a contact avec les doigts à la surface de l’écouvillon et un faux négatif si présence
d’alcalin concentré.

Sensibilité de l'Hemocheck :

Détection de 0.1µg de sang (hémoglobine +protéines) par une coloration bleu-verte. 1


µg de sang donne une coloration bleu foncée.

Détection de résidus protéiques

Test réalisé à posteriori à l’aide d’un écouvillon pour rechercher des traces protéiques
résiduelles sur le DM après traitement. Il n’est donc pas placé dans le LD.

Chaque tube test comprend un écouvillon,1 flacon activateur


(capuchon vert) et 1 écouvillon

zones contrôlées : La surface d'un DM après passage dans le LD


Points critiques : Charnières des DM, parties creuses,

Mode opératoire : Marquer un instrument souillé avant traitement


et effectuer les tests sur celui-là.

Humidifier l'écouvillon avec de l'eau stérile. Ce test ne vire pas sur des prélèvements de
résidus secs, il faut humidifier l’écouvillon

Passer l'écouvillon à l'endroit critique d'un DM nettoyé.

Enfoncer l'écouvillon dans le tube pour percer la capsule du réactif et mettre en


contact l’écouvillon et la solution de réactif.

Agiter

Lire la coloration en rapport avec la contamination Le résultat coloré est à lire sur une
échelle de couleur associées aux actions à mener.

Incuber 40 minutes à 37°C augmente la sensibilité du test.

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Principes de stérilisation.

3. Hemo-Check ®

Prélèvement d’un échantillon à la surface de l’instrument traité dans le LD.


HemoCheck-S

Ouvrir le flacon indicateur A et transférer le


liquide dans le flacon activateur B.

Mettre l’écouvillon dans le flacon B et


mélanger avec l’indicateur-activateur.
Secouer et attendre 30’’

Vérifier le changement de couleur. Si


l’indicateur reste jaune, l’instrument est propre (absence de sang). Si la coloration vire
au vert-bleu, le prélèvement est contaminé par du sang. Si la solution devient bleu
foncée, c’est qu’il y a présence d’une grande quantité de sang.

Détection du biofilm

Realco a mis en place un protocole d’audit des installations pour la présence de biofilm
sur surfaces ouvertes ou nettoyage en place (NEP). L’audit est réalisé après la phase
de nettoyage et de désinfection.

Nettoyage en surfaces ouvertes

A toute étape du cycle de fabrication d’un produit alimentaire il y a des risques de


contamination biofilm. Un biofilm est un nid de bactéries protégées par une matrice
organique qui adhère aux surfaces (ouvertes ou fermées) des installations. Si les biofilms
posent problème c’est parce qu’ils sont invisibles et que leur matrice protectrice
empêche les désinfectants d’atteindre les bactéries, et donc de
les éliminer.

Le Biofilm Detection Kit est une technologie brevetée développée


pour détecter et visualiser une contamination liée à un biofilm
grâce à un procédé unique de coloration bleue.

Couplée à la visualisation dans les corps creux, le kit se


révèle très efficace pour la détection des biofilms, mais
aussi des résidus de salissures ou encore les défectuosités
dans les instruments critiques.

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Principes de stérilisation.

D. Désinfection thermique, les tests thermométriques et le concept A0

Lorsqu’on procède à la désinfection thermique des DM, il y a forcément enregistrement


de la T° en fonction du temps qui permet de vérifier si la température demandée est
atteinte en tous points de la charge et pendant le temps demandé.

Les conditions de la désinfection thermique dépendent :

- De la température de désinfection spécifiée et du temps d’application de cette


température.
- D’une valeur A0 spécifiée minimum à obtenir.

Concept du A0

En stérilisation, on a la valeur stérilisatrice pour connaître l’efficacité d’un cycle de


stérilisation.

En désinfection thermique, on a recours au même principe, mais on parlera de A0, pour


avoir une idée de l’importance de la phase de désinfection thermique.

« A » est défini comme le temps équivalent en secondes à 80°C pour produire un effet
donné de désinfection. La température de référence en désinfection thermique est de
80°C. Quand la température précisée est de 80°C et la valeur Z de 10°C, le terme
de « A0 » est employé an lieu et place de « A ».

A0 est un paramètre physique pour exprimer l’inactivation de micro-organismes.

Chaque fois que la température augmente de 10°C, l’inactivation est 10 fois plus
rapide.

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Principes de stérilisation.

A0 permet de comparer la létalité de divers procédés de désinfection par la chaleur


humide. Le graphique et le tableau ci-après donnent le temps équivalent à 80°C pour
produire un effet donné de désinfection. Une valeur spécifique peut être atteinte par
de nombreuses et très différentes combinaisons de température et de temps.

Efficacité de
la
AO (en AO (en AO (en
désinfection
Température minutes) minutes) minutes)
thermique
60 600 3000
par rapport à
80°C
80°C 1 1 10 50
81°C 1,26 0,794 7,94 40
82°C 1,58 0,63 6,3 30
83°C 2 0,50 5 25
84°C 2,51 0,39 3,9 20
85°C 3,16 0,316 3,16 15,8
86°C 3,98 0,25 2,5 12,55
87°C 5,01 0,199 1,99 10
88°C 6,31 0,158 1,58 7,9
89°C 7,94 0,125 1,25 6,3
90°C 10 0,1 1 5
91°C 12,59 0,0794 0,704 3,97
92°C 15,85 0,063 0,63 3,15
93°C 19,95 0,050 0,5 2,5
94°C 25,12 0,039 0,39 2
95°C 31,62 0,0316 0,32 1,58

Comment comprendre ce tableau ?

- 1 minute à 84°C équivaut à 2,51 minutes à 80°C


- 2,5 minutes à 93°C équivaut à 50 minutes à 80°C (19,95X2,5) Ma valeur A0 =
1197X2,5=3000 secondes.
- 1 minute à 80°C équivaut à 0,25 minutes à 86°C ou à 0,05 minutes à 93°C

Pour obtenir une même valeur de A0, au plus la température de désinfection est élevée,
au plus le temps de traitement à cette température sera court.

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Principes de stérilisation.

On recommande un

AO de 60 secondes pour les produits destinés à entrer en contact avec la peau intacte,
et qui ne représente aucun risque de contenir un nombre important de micro-
organismes pathogènes résistants à la chaleur et capables d’entrainer des maladies
graves chez l’être humain.

AO de 600 secondes correspond à une désinfection thermique pour les DM stérilisés


après le nettoyage-désinfection pour les mycobactéries, champignons et les virus
thermolabiles.

AO de 3000 secondes correspond à une désinfection thermique pour les DM semi-


critiques non stérilisés après la désinfection de même que pour les virus thermorésistants,
comme l’hépatite B.

Il est conseillé d’utiliser de manière générale la valeur AO de 3000 pour les instruments
chirurgicaux.

AO (en secondes) 80°C 90°C 93°C


60 1 min 6 sec 3 sec
600 10 min 1 min 30 sec
3000 50 min 5 min 2,5 min

En pratique, on enregistre à l’aide de sondes embarquées, la température en fonction


du temps pour un cycle de lavage- désinfection déterminé. On calcule ensuite la valeur
de A0 en prenant 80°C comme température de référence.

La norme EN 15883 détermine l’emplacement des sondes embarquées pour la


qualification des LD.

- A deux coins diagonalement opposés et au centre géométrique du chariot de


chargement
- Une sonde à chaque niveau du chariot
- Une sonde à une position étant la plus lente à atteindre la température de
désinfection.
- Une sonde à une position étant la plus rapide à atteindre la température de
désinfection.
- Une sonde à côté du capteur de température de la machine.

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Principes de stérilisation.

Pour connaître la valeur de A0 se rapportant uniquement à la phase de


désinfection, il faut zoomer la phase de désinfection thermique à partir de la
température de 80°C.

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Principes de stérilisation.

E. Test de séchage de la charge

Le contrôle de l’efficacité du séchage d’un laveur-désinfecteur consiste à visualiser sur


papier crépon coloré, l’eau résiduelle après un cycle. On observe aussi tout
écoulement d’eau d’un DM avec lumière interne.

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Principes de stérilisation.

VIII. Principes de base des stérilisateurs.


A. Les techniques de stérilisation.

1.Par voie thermique


A l’air chaud.

Cette méthode est abandonnée.

2.Radiations ionisantes
Processus physique de destruction des micro-organismes.

Ce sont des ondes électromagnétiques à haute énergie obtenues par le Cobalt 60 et


le césium 137. Des électrons accélérés sont produits par des machines accélératrices
et forment des radicaux libres détruisant les microorganismes vivants.4LA dose exprimée
en rad ou plus récemment et actuellement en Gray.

La stérilisation se fait à T° ambiante.

C’est une technique de stérilisation industrielle pour les dispositifs médicaux à usage
unique.

3.Oxyde d’éthylène
Cette technique n’est plus autorisée dans les stérilisations hospitalières (CSS Bonnes
pratiques de 2017)

a. Propriétés
- Gaz très réactionnel, alkylant puissant
- Spectre d’activité très large
- Inflammable et explosif
- Toxicité aigüe et chronique

b. Utilisation
- Pour le matériel thermosensible >60°C
- Utilisé par ou en mélange dans un gaz inerte
- Le risque d’explosion est diminué si l’oxyde d’éthylène est mélangé au CO2
- Dans des locaux ventilés, en pression négative
- Gaz plus dense que l’air, les boucles de prises d’air doivent être placées au niveau
du sol

c. Précautions
- Gaz toxique par inhalation ou contact (exposition max de 1ppm/jour de travail)
- Personnel spécialement formé
- Toxicité pour le patient si la désorption est incomplète.

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Principes de stérilisation.

d. Principe
Après un vide préalable et une humidification contrôlée, le matériel est exposé à
l’action du gaz (pur ou en mélange) à une pression correspondant à une concentration
donnée en OE, durant un temps donné et une température donnée selon le manuel
du fournisseur.

e. Processus

Chargement
Doit permettre la circulation du gaz entre les conditionnements

Valeur guide
La concentration en OE dépend de la nature du mélange et de la pression : plus la
concentration est faible, plus le temps de contact sera long. La concentration dans la
chambre doit toujours être>à 600mg/L du volume de la chambre.

Humidité relative idéale : 30 à 50%

Température : 45-55°C

Traitement ultérieur
- Elimination de l’OE par désorption forcée Rinçage par mise sous vide successifs
suivi de l’admission d’air stérile.
- Puis séjour de 24 heures au moins dans une enceinte de désorption avec
ventilation d’air
- Libération et délivrance du matériel après désorption suffisante (parfois plusieurs
semaine)

Précautions
- Toujours décharger à la fin du cycle, sinon ouvrir la parte après mise sous vide
- Port de gants lors du déchargement.
- Eviter de respirer les émanations : tirer les chariots
- Bonne ventilation du local
• Toxicité pour l’être humain :
• Irritation locale, voire nécrose des tissus
• Hémolyse
• Effet mutagène carcinogène

4.Peroxyde d’hydrogène
Processus chimique de destruction des micro-organismes

Alternative à la stérilisation à basse température par L’OE. Convient pour les DM


sensibles à la température et/ou à l’humidité.

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Principes de stérilisation.

Limitations : - interférences de certains matériaux sur le pouvoir stérilisant

▪ Incompatibilité de certains matériaux constituants les dispositifs


médicaux.

Ne convient pas pour :

- Matériaux contenant de la cellulose


- Poudres et les liquides
- Instruments présentant une lumière aveugle, trop étroite ou trop longue
Le matériel doit être validé compatible.

a. Principe
Deux phases successives :

- Mise sous vide et conditionnement montée en température et séchage. Puis


injection de peroxyde d’hydrogène et diffusion
- Transformation du peroxyde d’hydrogène en gaz plasma sous l’effet d’ondes
énergétiques

b. Propriété
- Activité du plasma
Effet cumulé du peroxyde d’hydrogène, des radicaux libres te du rayonnement
UV.
- Oxydant puissant
- Spectre large

c. Avantages
- Pas d’effet toxique ou irritant
- Pas d’altération fonctionnelle des matériaux traités.

d. Inconvénients
Inactivé avec les matières absorbantes telles la cellulose (papier, textiles), il faut donc
utiliser un emballage approprié.

e. Processus

Chargement
Procédures habituelles le gaz doit pouvoir diffuser partout

Valeurs guides
4 paramètres critiques :

- Temps de diffusion
- Concentration en H2O2,

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Principes de stérilisation.

- pression,
- radio fréquence

Traitement ultérieur
Aucun

Incidents possibles
Une humidité excessive interrompt le processus de stérilisation.

La cellulose empêche le processus de stérilisation.

Conditionnement
Pas de cellulose.

5.A la vapeur d’eau saturée


Dans la pratique hospitalière, la stérilisation à la vapeur est la technique de stérilisation
de premier choix, la plus sure, la plus fiable et la moins coûteuse. La validation de cette
méthode est facile. Toutefois, son principal facteur limitant repose sur la capacité des
dispositifs médicaux à supporter un niveau de traitement thermique élevé.

Le stérilisateur à vapeur d’eau est défini comme enceinte hermétiquement close


recevant la charge à stériliser, dans laquelle on assure, sous pression, une vapeur
saturante à une température donnée pendant un temps donné.

Cette méthode permet la libération paramétrique.

La libération paramétrique est la déclaration de conformité de la stérilisation de


produits établie sur la base de la mesure et de l’évaluation de paramètres
physiques plutôt que sur les résultats d’essais d’échantillons ou de l’exposition
d’indicateurs biologiques.

La libération paramétrique présuppose la qualification opérationnelle du


stérilisateur.

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Principes de stérilisation.

Mécanisme de réaction

En associant l’humidité à la chaleur, la stérilisation est obtenue à des températures plus


bases qu’à l’air chaud et sec.

L’altération des bactéries se produit par la coagulation des protéines et l’inhibition des
mécanismes de duplication moléculaire. En outre, l’humidité agit, à chaud, sur la
membrane des spores en augmentant leur perméabilité.

La vapeur d’eau et la production de la vapeur

L’agent stérilisant est la vapeur d’eau saturée. L’eau passe de l’état liquide à l’état
vapeur, si on lui donne des calories c’est-à-dire de l’énergie (chauffage).

Par chauffage, la température de l’eau s’élève, il se forme des petites bulles d’air
dissous qui montent à la surface. L’ébullition est la formation de bulles plus grosses
agitant le liquide. La température de l’eau est à 100°C sous pression atmosphérique.
L’eau continue à bouillir dans le récipient et la température de 100°C reste constante.
La source de chauffage continue de transmettre de la chaleur et ce sont ces calories
supplémentaires qui vont transformée l’eau en vapeur.

Sous la pression atmosphérique, pour produire de la


vapeur, on doit avant tout, chauffer l’eau jusqu'à 100°C
pour cela, il faudra donner 1 calorie par gramme d’eau
chauffé. Pour amener 1 Kg d’eau à 100°C, il faut donc 1
kcal par Kg d’eau.

Sous la pression atmosphérique, pour transformer 1kg


d’eau bouillante à 100°C en &Kg de vapeur saturée à
100°C, il faut lui fournir une chaleur égale à 539Kcal. C’est la chaleur latente de
vaporisation. Cette valeur est ENORME. La vapeur produite est donc très riche en
calories. La chaleur latente de vaporisation est la quantité de calories fournies à un
gramme d’eau pour qu’il passe, sans variation de température (l’eau reste à 100°C),
de l’état liquide à l’état vapeur. (539cal/g à 100°C)

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Principes de stérilisation.

Le générateur vapeur associé à tout stérilisateur est un récipient clos. Dans le


générateur, plus la production de vapeur va s’accentuer, plus celle -ci va se
comprimer. Elle va exercer une pression dans toutes les directions du générateur et
notamment sur la surface de l’eau dont elle va gêner
l’ébullition. Dans un générateur, l’eau bout à une
température supérieure au point d’ébullition normal. L’eau
devra donc être plus chaude pour bouillir et la vapeur se
formera à une température supérieure à 100°C
correspondant à une pression supérieure à la pression
atmosphérique. On parlera de pression effective ou de
pression relative (à la pression atmosphérique).

Condition de l’échange thermique.

L’eau à l’état gazeux est donc un excellent transporteur de calories. La vapeur en


pénétrant dans le stérilisateur se condense sur les objets froids et leur restitue l’énergie
calorique emmagasinée soit 539 cal/g à 100°C. L’échange thermique est donc
favorable. La température de la charge augmente très rapidement.

Les paramètres de stérilisation sont au nombre de trois :

La pression et la qualité de la vapeur

L’eau existe sous trois états (solide, liquide et gazeux). Le diagramme suivant appelé
« diagramme des phases (table de Regnault) »
permet de savoir en fonction du couple
« pression-Température » l’état correspondant
de l’eau : sous forme de glace, de liquide ou de
vapeur.

La vapeur d’eau saturée est l’eau vapeur qui est


en équilibre avec l’eau liquide le long de la ligne
de démarcation séparant, l’état liquide de l’état
vapeur à la température considérée. Chaque
point de cette courbe représente la pression de
vapeur du liquide à une température donnée.

Température Pression effective Pression absolue


100°C 0 bar 1,013 bar
121,1°C 1,05bar 2,063 bar
134°C 2,05bar 3,063 bar
1bar = 1,033Kg/cm2 = 760mmHg = 760Torr

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Principes de stérilisation.

La pression effective correspond à la pression de la vapeur produite. Au-delà des


conditions d’équilibre, pour une température trop chauffée par rapport à la pression
correspondante, la vapeur est « surchauffée ». La vapeur surchauffée est une vapeur
sèche.

Tant que cette vapeur n’est pas refroidie jusqu'à la température de saturation, elle ne
peut restituer, au contact d’un objet plus froid, sa chaleur latente de vaporisation. La
vapeur surchauffée véhicule plus d’énergie que la vapeur saturée, mais elle se
comporte comme un gaz sec et chaud au même titre que l’air chaud. Son pouvoir
stérilisant est réduit. (Etuve).

La surchauffe peut intervenir sur des stérilisateurs équipés d’un générateur incorporé, en
absence d’un excès d’eau recouvrant les éléments chauffants au cours de l’opération.

La vapeur surchauffée peut apparaitre dans les stérilisateurs à double paroi lorsque
celle-ci est à température plus élevée que celle régnant dans la chambre.

En-deçà de l’équilibre, pour une température inférieure par rapport à la pression


théorique correspondante, la vapeur est dite « sursaturée ». La vapeur sursaturée
contient plus d’eau que ne le prévoient conditions d’équilibre. LA vapeur « sursaturée »
ou « humide » est donc une vapeur chargée de gouttelettes d’eau liquide atomisées
et entrainées mécaniquement par une ébullition violente dans les générateurs. Elle
véhicule moins d’énergie que la vapeur saturée et sèche. Il faudra donc plus de vapeur
sursaturée pour amener la charge à la température de stérilisation. La présence de
vapeur sursaturée ralentit la montée en température et donne des charges humides en
fin de cycle.

En pratique, la vapeur utilisée en stérilisation est toujours légèrement humide, ce qui ne


nuit pas à sa qualité thermique. Il est conseillé d’utiliser une vapeur dont le taux de
siccité est au moins égal à 0,9 (EN 285). Idéalement, il est supérieur à 0,97, c'est-à-dire
qu’elle ne renferme pas plus de 3% en poids d’eau à l’état liquide.

La nécessité d’utiliser une vapeur saturée durant toute l’opération de stérilisation


implique l’obligation de surveiller la pression et la température.

Celle relation Pression-température n’est valable que pour une vapeur d’eau saturée
exempte de toute trace d’air.

En résumé :

Une température supérieure à la pression correspondante indique la surchauffe de la


vapeur. Par contre, une température inférieure à la pression indique la présence d’air

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Principes de stérilisation.

dans l’enceinte, ce qui résulte généralement d’une mauvaise évacuation au cours de


la phase préalable à la stérilisation.

Si la vapeur vient d’une chaufferie centrale, les tuyaux la reliant au stérilisateur même
s’ils sont bien calorifugés contiennent souvent des condensats. Un système de purge
peut résoudre ce problème.

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Principes de stérilisation.

La température

L’efficacité maximale de la stérilisation est obtenue uniquement avec la vapeur d’eau


saturée et dans ce cas la température et la pression sont étroitement liées par les lois
de la thermodynamique.

Il y a corrélation constante entre la pression et la température.

La température atteinte par l’objet est capitale. En pratique, les utilisateurs se réfèrent
à la lecture du diagramme d’enregistrement de la pression et de la température.

Pression effective Pression absolue Température


0,95 bar 1,963 bar 119,63°C
1,05 bar 2,063 bar 121,21°C
1,10 bar 2,113 bar 121,96°C
1,15 bar 2,163 bar 122,73°C
1,2 bar 2,213 bar 123,46°C
1,9 bar 2,913 bar 132,54°C
2,05 bar 2,063 bar 134,25°C
2,10 bar 3,113 bar 134,82°C
2,15 bar 3,163 bar 135,36°C
2,25 bar 3,263 bar 136,43°C

Le temps

Pour obtenir une stérilité correcte de la charge, toutes les autres valeurs étant
constantes, seuls deux paramètres sont variables :

- Soit le couple température/pression


- Soit le temps du plateau de stérilisation.

Compte tenu de l’équilibre thermique et d’une marge de sécurité, les temps de


plateau de stérilisation généralement conseillés pour les diverses températures peuvent
être les suivants :

Temps Température
20 minutes 121,1°C
4 à 7 minutes 134°C
18 minutes (prions) 135°C

Les valeurs de temps et de température citées doivent être atteintes à l’intérieur des
objets à stériliser (à vérifier par thermocouple ou sondes embarquées).

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Principes de stérilisation.

Les garanties de stérilité ne seront remplies qu’en tenant compte des réserves
suivantes :

- Influence de la contamination initiale


- Évacuation complète de l’air
- Influence du milieu (nettoyage méticuleux)
- Influence di temps de latence nécessaire pour mettre en équilibre thermique
l’intérieur des objets et l’enceinte de l’autoclave. Il faut faciliter le passage de la
vapeur d’eau, éviter les surcharges et choisir un emballage perméable à la
vapeur d’eau.

Détermination d’un cycle

Le cycle de stérilisation comporte plusieurs phases :

Phase de pré-traitement.

- Phase de chauffage.

Certains cycles de stérilisation débutent par une phase de chauffage des objets à
stériliser. Dans ce cas, la vapeur condense sur le matériel en lui cédant une certaine
quantité de calories. La masse calorifique doit être suffisante pour provoquer une
vaporisation totale. Il est nécessaire et impératif d’effectuer des purges d’air.

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Principes de stérilisation.

- Purges d’air.
Tous les cycles de stérilisation doivent être précédés de purge d’air.
L’évacuation de l’air doit être aussi poussée que possible. La qualité de la stérilisation
dépend de la qualité de la purge d’air. Parce que l’air est un isolant et qu’il contient
des gaz non condensables susceptibles de s’associés et créer ainsi des poches
inaccessibles à l’agent stérilisant pendant la phase de stérilisation. La vapeur et l’air ne
se séparent pas par ordre de densité, il y a toujours un mélange intime.
La présence d’air résiduel ou d’eau de condensation sont les caractéristiques d’une
purge défectueuse. Dans ce cas, il sera impossible d’avoir une présence de vapeur
d’eau saturée en tous points de la charge.

Il existe plusieurs procédés :


• Par vapeur fluente, qui est constitué d’une admission et d’une évacuation
continuelle de vapeur entraînant l’air contenu dans la chambre.
• Par gravité, qui est constitué de vapeur fluente admise dans la partie
supérieure de la chambre où l’air et la vapeur sont chassés par une évacuation
placée à la partie basse de la chambre.
• Par détentes successives, on admet de la vapeur dans la chambre pour
monter en pression, puis on fait une évacuation rapide appelée détente : la
vapeur et une certaine quantité d’air sont entraînés hors de la chambre. Cette
opération est généralement répétée plusieurs fois.
• Par le vide, l’air est retiré de la chambre et de la charge à stériliser par une
pompe à vide.
• Par le vide avec détentes successives, c’est une association des deux
procédés précédents.
• Par le vide avec injection de vapeur, Le procédé par le vide peut être amélioré
par des injections de vapeur pratiquées pendant la mise sous vide. La pression
dans la chambre restant toujours inférieure à la pression atmosphérique. C’est le
procédé généralement utilisé dans les stérilisateurs actuels. Le cycle débute par
une phase de vide pour éliminer complètement l’air de l’enceinte du stérilisateur.
On procède à des alternances de phase de vide et d’entrée de vapeur grâce à
la pompe à vide. Au fur et à mesure des alternances, il se forme dans la chambre
un mélange air/vapeur de plus en plus riche en vapeur et pauvre en air jusqu’à
disparition de l’air.

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Principes de stérilisation.

Plusieurs vides préalables alternant avec des injections de vapeur permettent


d’améliorer la pénétration de la vapeur, tout en réchauffant
la charge pour éviter un phénomène de condensation et en
favorisant l’élimination des premiers condensats les plus
importants et donc les plus difficiles à éliminer en fin de cycle.

L’air peut être présent dans le stérilisateur soit par l’inefficacité


de la phase de prétraitement (vide et injection de vapeur) soit
par entrée d’air accidentelle (fuite).

Phase de stérilisation

▪ Le plateau thermique est obtenu en injectant de la vapeur d’eau pendant un


temps plus long que précédemment jusqu'à atteindre la pression prévue pour le
plateau de stérilisation. Pendant cette étape, la charge a la même température que
la vapeur ambiante. Le maintien de la pression et de la température pendant le temps
déterminé constitue le plateau de stérilisation. Cette phase est responsable de la
destruction des micro-organismes.
Le tracé des plateaux de stérilisation présente des faibles oscillations correspondant à
une suite de petites admissions de vapeurs commandées par un organe de régulation
(pressostat, thermostat). Ces admissions de vapeur compensent la déperdition
calorifique du stérilisateur. Toute présence d’air dans la vapeur d’eau entraîne une
diminution de la température et une forte perte de capacité stérilisante.

▪ Choix des paramètres de plateau


La durée de plateau thermique est fonction de la nature de la charge (linge,
instruments,..) et du but recherché (destruction de bactéries, virus, ATNC).
La sensibilité de la charge à la température détermine le choix de la température du
plateau de stérilisation. Plus la température est élevée, plus le risque de destruction du
produit à stériliser augmente.

Phase de séchage terminal

En fin de plateau de stérilisation, la charge est mouillée par l’eau de condensation de


la vapeur formée en cours de cycle. Le cycle se termine par un vide final pour sécher
le matériel qui est mouillé. Afin d’avoir un séchage suffisamment rapide, on utilise le
procédé d’évaporation sous vide. La baisse de pression est obtenue grâce à la pompe
à vide à anneaux liquides. Le vide permet d’éliminer l’eau qui repasse à l’état vapeur
grâce aux calories emmagasinées par les objets. Un objet mouillé ne peut évaporer
que sa propre eau de condensation d’où l’importance d’un chargement adéquat
évitant l’accumulation d’eau sur certains objets.

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Principes de stérilisation.

Entrée d’air filtré

Ce vide dit de séchage est suivi d’un retour à la pression atmosphérique afin de pouvoir
effectuer l’ouverture de la porte du stérilisateur. Cela se fait par injection d’air sec filtré
au travers d’un filtre stérilisant de 0,1µ et n’acceptant que 0,1% des particules entre
0,3µm et 0,1µm. Cela afin de garantir l’absence de poussières et de micro-organismes
qui pourraient éventuellement pénétrer à l’intérieur des conditionnements encore
légèrement humides sous l’effet de la brutale variation de pression.

Mise en œuvre du précédé.

Appareillage

En matière de stérilisation hospitalière, l’équipement doit être choisi en fonction des


objectifs et des contraintes propres à chaque hôpital. Les erreurs les plus fréquentes sont
la sous-évaluation du volume nécessaire, l’attrait exagéré pour la finition luxueuse et
pour l’automation extrêmement poussée qui est couteuse à l’emploi, où, à l’opposé,
pour de l’équipement bon marché peu performant et de qualité médiocre.

Les communications avec l’extérieur sont essentiellement au nombre de quatre :

- La canalisation au dispositif de vide


- La canalisation d’admission de la vapeur d’eau
- La canalisation de purge
- La canalisation d’entré d’air filtré
Un système de régulation commande les vannes
d’ouverture et de fermeture de ces canalisations.

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Principes de stérilisation.

La chambre de stérilisation
- Le stérilisateur a deux portes à ouverture automatique.
- Les parois doivent résister à la pression et au vide
- Les surfaces extérieures doivent être isolées
- Le joint de porte doit être remplaçable et sa surface est contrôlable et nettoyable
sans démontage
- Il doit être impossible de commencer un cycle si la porte n’est pas fermée et
verrouillée
- Il doit être impossible d’ouvrir une des deux portes tant que le stérilisateur
fonctionne. En cas de panne, du système de commande, un dispositif doit
permettre de ramener la pression dans la chambre à la pression atmosphérique
et d’ouvrir la porte.
- Il doit être impossible d’ouvrir :
• Simultanément les deux portes
• La porte de déchargement avant la fin du cycle
• La porte de déchargement si le cycle ne s’est pas déroulé normalement.
- La commande de lancement de cycle doit se trouver à côté du chargement
- Deux raccords d’essai doivent être installés :
• Un raccord pour essai du vide
• Un raccord pour le passage de capteurs de température et de pression.

Les stérilisateurs sont équipés d’une double enveloppe


autour de la chambre de stérilisation. De la vapeur d’eau
circule en permanence dans cette double enveloppe pour
que les parois de la chambre soient maintenues chaudes
entre les différents cycles de stérilisation.

Un écran est disposé en face de l’entrée de vapeur pour créer un courant turbulent en
entrant dans la chambre et uniformise la température dans la chambre pendant la
phase de stérilisation. La double enveloppe évite la condensation dans la chambre de
stérilisation. Le séchage final est meilleur.

Les volumes de la chambre :


- Volume total : capacité totale du stérilisateur rempli d’eau
- Volume utile : fraction utilisable du volume de chargement compatible avec la
stérilisation

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Principes de stérilisation.

- Unité de stérilisation : volume d’un parallélépipède représentant l’unité de


chargement : 300 mm x 300 mm x 600 mm (à 10% près)
- Volume de chargement : somme des volumes des unités de stérilisation pouvant
être placées simultanément dans le stérilisateur.

Les joints de porte

Les joints peuvent être gonflables ou plein.

Les joints sont gonflé soit pas le passage ou par poussée d’un fluide (air comprimé ou
vapeur). Ils sont dégonflés lorsque la porte est ouverte. Après la fermeture de la porte,
ils se sont gonflés grâce à de l’air comprimé ce qui permet d’assurer l’étanchéité entre
le corps de l’autoclave et la porte coulissante.

Lorsque la porte est ouverte, les joints pleins sont situés dans la gorge faisant le tour de
l’orifice de la chambre de stérilisation. Après fermeture de la porte, ce qui permet
d’assurer l’étanchéité.

La forme des joints peut-être différente selon les types d’appareils et tout
remplacement de joint doit être fait à l’aide d’un joint ayant exactement les mêmes
caractéristiques conformément aux directives données par le fournisseur.

La production de la vapeur

Que la vapeur soit produite par la chaufferie centrale de l’hôpital ou par le stérilisateur
avec un générateur électrique, elle doit être filtrée, épurée et purgée.

La filtration de la vapeur permet d’éliminer les fractions les plus grosses de la


contamination particulaire.

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Principes de stérilisation.

La production du vide

Les pompes à vide à anneau liquide compriment des gaz en utilisant un fluide
auxiliaire, en général de l'eau, qui sert à comprimer, à refroidir et à faire
l'étanchéité.

Les 4 fonctions de l'anneau liquide:

PISTON:
le segment d'anneau liquide entre deux pâles
de la roue agit comme un piston dont le mouvement alternatif, puisqu'il s'enfonce
et se retire à chaque révolution, crée aspiration, compression puis refoulement.
ETANCHEITE:
en bout de pâle puisqu'il n'y a pas de contact entre la roue et le corps, et aussi
entre les lumières de refoulement et d'aspiration afin d'éviter une fuite entre la
haute et la basse pression.
REFROIDISSEMENT:
le gaz est mélangé au fluide auxiliaire (eau de l'anneau) qui permet d'évacuer la
chaleur spécifique du gaz, et les chaleurs liées au travail de compression et à la
condensation des vapeurs pendant la compression.
CONDENSATION:

les pompes à vide à anneau liquide bénéficient d'un "effet de condensation"


parce que les vapeurs aspirées sont condensées dès leur entrée dans la pompe
et réduite à un volume (de liquide) négligeable.

L’effet venturi

L’augmentation de la vitesse de l’eau dans un tuyau rétréci provoque une aspiration


et crée ainsi un vide. Si ce système est moins couteux, et moins
susceptible de pannes, il est néanmoins moins performant et
plus consommateur d’eau que le système à anneau d’eau.

La norme EN 285 fixe le seuil de pression à atteindre à 70mbar.


Actuellement, les constructeurs préfèrent une succession de trois vides suivis d’injection
de vapeur plutôt qu’un vide poussé. Le temps apparemment perdu lors de ces purges
successives permet d’obtenir une pénétration parfaite de la vapeur au cœur de la
charge et réduira le temps nécessaire au séchage final.

Il faut rappeler que la stérilisation n’est pas une course de vitesse !!

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Principes de stérilisation.

La qualité de la purge de l’air est très importante pour obtenir une atmosphère
homogène de vapeur d’eau saturée. Ainsi la charge à stériliser sera portée à une
température aussi uniforme que possible. En cas de purge d’air défectueuse, l’air froid
est beaucoup plus dense que la vapeur et va s’accumuler dans le bas de la chambre
de stérilisation. Durant le cycle de stérilisation, l’hétérogénéité de la dispersion de la
vapeur et de l’efficience du cycle. C’est pour cette raison que les thermostatiques et
les indicateurs biologiques seront placés au plus bas dans la chambre de stérilisation.

Le choix d’une pompe à vide au débit trop élevé peut être préjudiciable pour la qualité
de l’emballage des DM stérilisés. Quand on atteint les niveaux les plus bas de vide, les
emballages se gonflent. La soudure des emballages est un point fragile qu’il faut
protéger pour préserver l’intégrité de l’emballage, donc le maintien de la stérilité.

La performance et l’efficacité de la pompe à vide sera testée tous les matins dans un
stérilisateur vide et froid par le test de Bowie&Dick.

Le filtre à air

L’air ambiant utilisé après stérilisation pour remise à la pression atmosphérique de la


chambre, doit être filtré pour empêcher la recontamination de la charge qui est encore
légèrement humide. Le filtre sera facilement accessible et rester sec. Le système
comprend un filtre qui doit retenir les particules de diamètres supérieur ou égale à 0,3µ
avec une efficacité de 99,9%. Entre la filtre et la chambre il y a un clapet anti-retour et
une vanne pneumatique qui garantissent la stérilité du filtre lorsque la porte de la
chambre est ouverte.

Instrumentation

Les instruments et appareils de mesure doit être lisible à une distance d’un mètre.

Les stérilisateurs doivent avoir :

- Un indicateur de température et un de pression pour la chambre de stérilisation


- Un enregistreur de pression et de température
- Au moins deux capteurs de température indépendants doivent être prévus, un
pour la régulation du cycle et l’autre pour indiquer la température de la
chambre. Ce dernier est placé dans l’orifice de purge.
- Un indicateur de pression pour la double enveloppe
- Un indicateur de pression pour le générateur vapeur
- Un dispositif indiquant la phase du cycle en cours
- Un système d’enregistrement de supervision des paramètres de T° et de pression.

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Principes de stérilisation.

Problèmes de séchage de la charge

Au cours du chauffage, la vapeur d’eau se condense sur les objets froids en cédant
des calories aux instruments. Pendant le séchage, l’eau condensée, lors du chauffage
de la charge doit être transformée en vapeur. Si le séchage est insuffisant, les objets
sortent mouillés du stérilisateur. L’objet peut avoir été mouillé à l’excès, et il n’est
pratiquement plus possible de le sécher.

Il faut réemballer un plateau mouillé et le restériliser.

Il existe plusieurs causes possibles de mouillage :

- L’eau est apportée par la vapeur elle-même sous forme de gouttelettes


- Les condensats sont retombés sous forme de pluie sur les objets.

La siccité

Ou sécheresse finale de la charge est fixée par la norme EN285.

« L’augmentation d’humidité relative est mesurée et pesée de la charge avant et après


stérilisation est ramenée au poids de la charge avant stérilisation.

100°C

Taux de siccité = L
Effet cumulatif de la stérilisation.

Pour une charge métallique : l’augmentation de poids doit-être inférieure à 0,2%

Le contrôle de la siccité sera un contrôle visuel de chaque unité de stérilisation à


chaque cycle.

Principes de chargement et déchargement

Au chargement, il sera effectué :

- Un tri du matériel en fonction du mode de stérilisation


- Les plateaux d’instruments ne doivent pas être placés les uns sur les autres mais
bien dans des paniers gerbables. Ainsi un espace suffisant est laissé entre chaque
plateau afin de permettre une bonne évacuation de l’air et une bonne
pénétration de la vapeur.
- Les sachets doivent être rangés méthodiquement.
- Les sachets peal-pack doivent être placés verticalement dans les paniers et ne
doivent pas être tassés.

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Principes de stérilisation.

- Un instrument oxydé ne doit pas être stérilisé


- On ne doit pas restériliser un emballage s’il a déjà subi un ou une partie de
plateau de stérilisation.

Au déchargement, toutes les unités sortant du stérilisateur vont faire l’objet d’un
contrôle rigoureux.

- Contrôle de l’intégrité des conditionnements : les conditionnements percés,


déchirés ou présentant une soudure incorrecte sont refusés.
- Contrôle de la siccité des conditionnements : On ne doit pas déceler d’humidité
à la vue ni au toucher des emballages.
- Contrôle du virage des indicateurs physico-chimiques. : La couleur de
l’indicateur de passage doit avoir viré conformément aux caractéristiques de
fabricant. Le virage d’un indicateur certifie que le conditionnement est passé par
un stérilisateur. Par contre, il ne certifie pas que le cycle s’est déroulé
correctement.

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Principes de stérilisation.

B.Schéma de fonctionnement des stérilisateurs à la vapeur d’eau saturée.

1.Représentation schématique des composants des


stérilisateurs vapeur.

2.Les différentes formes de production de vapeur


On distingue deux origines de production de vapeur pour tous les types de stérilisateur
à la vapeur d’eau saturée :

- Vapeur produite dans l’appareil par un générateur électrique composé d’un


corps de chauffe muni de résistances électriques apportant de l’énergie
thermique à l’eau pour la vaporiser.

- Vapeur produite à l’extérieur de l’appareil par la chaufferie de l’hôpital, cette


vapeur doit être détendue à une pression conseillée par le fabricant du
stérilisateur avant l’utilisation par le stérilisateur.

Dans tous les cas, la vapeur doit être purgée et filtrée.

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Principes de stérilisation.

3.La pompe d’alimentation


Sert à alimenter en eau le générateur, le condenseur ou la
pompe à vide selon les besoins.

4.Le surpresseur d’eau


Permet de régulariser le débit d’arrivée d’eau

5.Le séparateur d’eau et de vapeur


Appareil destiné à séparer efficacement l’eau contenue dans la vapeur.

6.Le détendeur de pression


Sert à détendre un gaz (vapeur) conservé sous pression avant sa sortie.

7.Le purgeur
Permet la purge d’un fluide par dilatation d’un soufflet.

8.Le filtre
Sert à débarrasser un fluide des particules en suspension.

9.Les électrovannes

Permettent l’écoulement d’un fluide sur le même principe


qu’un robinet dont l’ouverture et la fermeture sont
commandées électriquement.

10. Le clapet de retenue


Permet le passage d’un fluide dans un sens et empêche le retour.

11. La soupape

Obturateur mobile maintenu en position fermée par ressort et


qu’une pression exercée dans l’autre sens peut ouvrir pour éviter
une surpression.

12. Les joints


Garniture assurant l’étanchéité d’un assemblage.

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Principes de stérilisation.

13. Le niveau d’eau


Appareil en verre permettant de connaître le niveau d’eau dans
le générateur.

14. Le manostat – pressostat

Régulateurs servant à maintenir constante la chaleur quelques soient


les perturbations qui pourraient la faire varier.

15. Les robinets


Permet l’évacuation d’un fluide avec intervention manuelle

16. Le calorifuge
Enveloppe entourant le générateur et la chambre.

17. L’armoire électrique


L’appareillage de mesure, régulation et enregistrement des
températures, minuteries, manostats et vacuostats. Ces appareils
doivent résister à une température ambiante de 60°C.
L’installation est regroupée à l’intérieur d’une armoire contenant
les composants électriques. Le câblage sera repéré par un N°
correspondant au schéma électrique du plan conservé sur
l’appareil.

Circuit d’alimentation en eau.

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Principes de stérilisation.

Vase clos et circuit de la vapeur.

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Principes de stérilisation.

Le condenseur

Pour permettre l’évacuation de la vapeur saturée contenu dans le récipient, on utilise


le condenseur. Il permet la chute de la pression et de
la température. Cet appareil sert à créer le premier
vide. Le condenseur utilise un liquide de
refroidissement que l’on fait circuler dans un serpentin.
L’évacuation de la vapeur se fait alors par
condensation.

Il doit être situé le plus près possible de la chambre, sa


liaison et son raccordement à la vanne de vidange
doivent présenter le mois de raccords possibles.

Lorsque la pression de stérilisation atteint, par


abaissement, le niveau de la pression atmosphérique,
la mise sous vide de la chambre se fait à l’aide de la
pompe à vide.

18. La pompe à vide à anneaux liquides


Pour son fonctionnement, la pompe à vide utilise un liquide auxiliaire qui peut être l’eau
d’alimentation de l’institution, mais vu les coûts financiers et
écologiques d’une telle consommation d’eau (jusqu’à 400L
d’eau par cycle), lorsque
l’hôpital dispose d’une boucle
d’eau glacée, il est intéressant et
responsable de l’utiliser pour l’alimentation de la pompe à
vide.

19. Le filtre à air


L’air utilisé après la stérilisation pour la remise à la pression atmosphérique de la
chambre, doit être filtré afin d’éviter la recontamination microbienne de la charge.

Le filtre à air doit retenir les particules de diamètre supérieur ou égal à 0,3µm avec une
efficacité de 99,9%.

20. Le système de disconnexion


Pour abaisser la t° du rejet des fluides et éliminer les risques de remontée de la flore
bactérienne et des fluides, un stérilisateur doit être muni d’un système de disconnexion
et d’un clapet anti-retour sur la canalisation d’évacuation des eaux.

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Principes de stérilisation.

C. Les contrôles

A lui seul un contrôle correct ne peut affirmer la stérilité d’une charge

A lui seul, un contrôle fiable peut prouver une défaillance

Les contrôles sur les stérilisateurs sont :

- Contrôles physiques – graphique du cycle


- Contrôle physico-chimiques – test passage et test de Bowie&Dick
- Contrôles métrologiques – sonde embarquées
- Contrôle visuel

1.Les contrôles physiques

f. Le test de fuite

Réalisé sur base de la lecture des paramètres donnés par le stérilisateur, le test de fuite
d’air est utilisé pour démontrer que le niveau de fuite d’air dans la chambre du
stérilisateur pendant la
période de mise sous vide ne
dépasse pas un niveau qui
empêchera la pénétration de
la vapeur dans la charge du
stérilisateur et ne constituera
pas un risque de
recontamination de la charge
du stérilisateur pendant le
cycle.

Le taux de fuite d’air vers la chambre du stérilisateur pendant les périodes de mise sous
vide ne doit pas provoquer une augmentation de la pression de plus de 0,013
bar/minute.

Lors du cycle « test de fuite », la pompe à vide réalise un vide de -0,943 bar en pression
relative (70mbar en pression absolue) et elle s’arrête une fois cette valeur atteinte.
Après 5minute de stabilisation, la valeur de la pression est enregistrée
automatiquement, après 10 minutes la pression est également enregistrée. La
différence entre les deux valeurs ne doit pas excéder 0,013 bar/1O minutes.

Le test de fuite est réalisé

- une fois par semaine sur un stérilisateur « froid »,

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Principes de stérilisation.

- en cas de non-conformité, le stérilisateur est mis à l’arrêt. L’auxiliaire de stérilisation


appelle l’infirmière responsable qui prendra les mesures nécessaires.

g. La libération paramétrique de la charge


Ce type de libération par la lecture des paramètres du stérilisateur n’est possible qu’à
certaines conditions :

- Que le stérilisateur soit entretenu par un technicien spécialement formé.


- Que le stérilisateur soit validé. Tant sur l’installation (IQ), les opérations (OQ) que la
réalisation des cycles (PQ). La requalification des performances (cycles) doit être
réalisée annuellement.

Les paramètres à vérifier pour la libération du matériel :

- Le virage des tests physico chimiques


- Les paramètres du cycle de stérilisation

-








Pré vides Injection Plateau de Vide de Equilibrag
vapeur stérilisation séchage e

- La valeur de pression des vides de pré traitement


- La valeur de pression du plateau de stérilisation
- La valeur de la T° du plateau de stérilisation
- Le temps du plateau de stérilisation
- La pression du vide de séchage
- Le temps du vide de séchage

- La siccité de la charge
- L’intégrité des emballages

La charge sera libérée à l’unique condition que tous les paramètres soient corrects.

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Principes de stérilisation.

2.Le contrôle par test microbiologique

Le principe consiste à introduire dans la charge une quantité connue de spores


vivantes et à vérifier qu’elles ont été tuées au cours du cycle de stérilisation.
Le test microbiologique est
composé de 100 000 spores de la
bactérie Géobacillus
stearothermophilus dont on sait
qu’ils doivent tous être détruits en
3,5 minutes à 134°C.

A la fin du cycle, le test est calibré


puis mis en culture dans l’incubateur. Ainsi, la lecture est réalisée à 48 heures et
permet l’utilisation du stérilisateur pendant toute la semaine.
Ce test est aussi utilisé pour la libération microbiologique de la charge. Un test est
intégré à chaque charge et utilisé pour vérifier que le processus de stérilisation a
eu lieu. Le matériel stérilisé est conservé en stérilisation jusqu’à la lecture du test.
Le matériel stérile est libéré à l’unique condition que le test soit positif donc que
toutes les spores contenues initialement aient été détruites.

3.Le Bowie&Dick

Le test de Bowie&Dick est réalisé tous les matins sur un stérilisateur vapeur vide et
froid. Il permet de contrôler, dans les plus mauvaises conditions possibles, la
qualité du vide et de la vapeur saturée.

Il existe plusieurs types de tests ; de vérification du vide et le la vapeur saturée :


papier - physico chimique
Paquet composé de feuilles de papier serrées, sur celle du centre il y a un motif
réalisé à l’aide d’une encre dont la coloration change avec la
T°.
Si la pompe à vide du stérilisateur fonctionne correctement, si
la vapeur est saturée, l’encre de la feuille centrale aura viré
entièrement.
Par contre, si la pompe à vide, le générateur ou encore si la
système n’est pas étanche, la couleur de la feuille de papier centrale du test de
Bowie&Dick n’aura pas viré uniformément. La machine est donc à l’arrêt jusqu’à
ce qu l’infirmière, le technicien et le pharmacien aient trouvé la cause de la
défectuosité.
L’inconvénient de ce type de test est qu’il ne donne aucun indication sur les
causes de la non-conformité du test.

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Principes de stérilisation.

Électronique - paramétrique.

Ce sont des sondes électroniques, placée à l’intérieur de la cuve du stérilisateur


vide.
Outre un système d’enregistrement des paramètres de T° et de pression, ces
sondes comprennent un tube composé de bagues en aluminium. Au début du
cycle de stérilisation, la pompe à vide fonctionne afin remplacer
l’air contenu dans la cuve par un vide le plus absolu possible. L’air
contenu dans le tube avec les bagues en aluminium va aussi être
remplacé par le vide sous l’effet de la pompe. Cette phase de
vide est suivie par l’arrivée de vapeur qui pénètre dans le
stérilisateur et dans le tube de l’ETS. La vapeur se condense à
l’intérieur du tube froid et libère son énergie sur les bagues. Ce qui
a pour effet, d’augmenter leur T°. Cela se
produit uniquement aux endroits atteints par la vapeur.
Cette succession de vide et d’arrivée de vapeur a
comme conséquence :
Si la pompe à vide fonctionne bien, la vapeur rempli tout
le tube.
Si la vapeur rempli tout le tube, la T° va augmenter sur
toute la longueur du tube
Les deux capteurs situés dans le haut et dans le bas de ce tube auront la même
T° ou des températures très proches.
Si la pompe à vide fonctionne mal, les T° des deux capteurs seront différentes et
l’appareil affichera « mauvais ».
Si la vapeur n’est pas saturée, les T° des deux capteurs seront différentes et
l’appareil affichera « mauvais ».
En cas de résultat mauvais, le stérilisateur est mis à l’arrêt et l’infirmière de
stérilisation prendra les mesures nécessaires pour la résolution du problème.
L’avantage de ce test est que toutes les données sont enregistrées, que le cycle
soit bon ou non. Ces données permettent de surveiller le stérilisateur, de disposer
d’indices sur les causes de la non-conformité du test voire de prévoir les pannes
avant l’alarme et l’arrêt du stérilisateur.
Une intervention programmée du technicien est toujours préférable à l’arrêt
inopiné pour cause de panne.

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Principes de stérilisation.

4.Le test physico-chimique


Ces tests comportent une barre colorée composée d’une encre qui change de
couleur sous l’effet de la température.

Il peut être :
- intégré à l’emballage (peal pack),

- intégré au tape utilisé pour la fermeture des sets

- indépendant du système d’emballage.

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Principes de stérilisation.

Lors de l’emballage des dispositifs médicaux, les tests physico chimiques sont placés à
l’intérieur et à l’extérieur des sets. Le test placé
dans l’instrumentation permet au chirurgien et
à l’instrumentiste de contrôler le passage de
l’instrumentation au stérilisateur vapeur.
Les tests placés à l’extérieur permettent à
l’équipe logistique chargé du stock
d’instrumentation au bloc opératoire et à
l’infirmier circulant de vérifier que le set qu’ils
manipulent est bien « passé » dans un
stérilisateur.
Le contrôle du virage de la bande de couleur des tests externes doit être effectué sur
chaque emballage avant l’approbation de la charge.

Ce type de test est un indicateur de passage au stérilisateur, en aucun cas il ne peut


être utilisé comme un vérificateur de stérilité.

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Principes de stérilisation.

IX. Bibliographie

1.Ouvrages
Galtier F. – La stérilisation – ARNETTE – 1996 – 218 p.

Huys J. – Stérilisation des dispositifs médicaux par la vapeur – mhp – 2016 – 400 p.

Bonnes pratiques en matière de stérilisation de dispositifs médicaux Révision des


recommandations en matière de stérilisation (CSS 7848 - 2006) – CSS – 2017 – 104 p.

Réglementation européenne 2017/745 relative aux dispositifs médicaux – 2017 -334 p.

2.Normes
EN 285 - Stérilisateurs à la vapeur d'eau -2016

EN 868 - Emballages pour dispositifs médicaux devant être stérilisés – annulée en 2007

EN 11607 - Emballages des dispositifs médicaux stérilisés au stade terminal – 2007


actualisée en 2018

EN ISO 13485 - Dispositifs médicaux – Systèmes de management de la qualité –


Exigences à des fins réglementaires – 2002

EN 15883 - Laveurs désinfecteurs – 2009

EN 17664 - Traitement de produits de soins de santé - Informations relatives au traitement


des dispositifs médicaux à fournir par le fabricant du dispositif – 2017

EN 17665 - Stérilisation des produits de santé -- Chaleur humide -2016

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Principes de stérilisation.

X. Table des Matières.

I. Objectifs et évaluation 2
II. Introduction. 3
III. Les locaux, l’environnement 5
IV. Le personnel 7
V. Aspect qualitatif 9
VI. Aspect quantitatif 31
VII. Traitements préalables à la stérilisation afin de diminuer la contamination
initiale – Le nettoyage et la désinfection. 50
A. Limiter la charge microbienne initiale 50
B. Cycle de « lavage – désinfection thermique » en laveur désinfecteur. 53
C. Test d’efficacité du lavage 55
D. Désinfection thermique, les tests thermométriques et le concept A0 58
E. Test de séchage de la charge 62
VIII. Principes de base des stérilisateurs. 63
A. Les techniques de stérilisation. 63
B. Schéma de fonctionnement des stérilisateurs à la vapeur d’eau saturée. 82
C. Les contrôles 87
IX. Bibliographie 93
X. Table des Matières. 94

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