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Cancers de L'œsophage - Voies D'abord de L'œsophage Et Du PH PDF
Cancers de L'œsophage - Voies D'abord de L'œsophage Et Du PH PDF
Cancers de l’œsophage :
voies d’abord de l’œsophage et du pharynx
A Sauvanet
Résumé. – La multiplicité des voies d’abord utilisables (abdominales, thoraciques et cervicales) est une des
spécificités de la chirurgie du cancer de l’œsophage. Ces voies d’abord sont choisies en fonction des impératifs
chirurgicaux d’exérèse et de reconstruction, mais doivent également tenir compte de leur retentissement qui
est essentiellement respiratoire. La chirurgie vidéoassistée est actuellement peu diffusée dans le traitement du
cancer de l’œsophage, ses avantages en termes de fonction respiratoire postopératoire n’apparaissant pas
encore très clairs.
© 2002 Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés.
Introduction LAPAROTOMIE
L’installation du malade est habituellement un décubitus dorsal
Du fait du siège cervical, thoracique et abdominal de l’œsophage, la strict, le membre supérieur droit à la perpendiculaire du corps.
chirurgie du cancer de l’œsophage nécessite le plus souvent le Toutefois, cette installation peut varier selon le type d’intervention
recours à une double ou une triple voie d’abord. retenu (œsophagectomie sans thoracotomie, résection par double
Une voie d’abord abdominale est toujours nécessaire pour assurer voie simultanée ; cf infra). Chez les malades corpulents, un billot
la gastrolyse. En fonction de l’étendue de l’œsophagectomie et de la transversal peut être placé sous la pointe des omoplates pour
réalisation ou non d’un curage ganglionnaire thoracique, on y améliorer l’exposition de la région hiatale. La voie d’abord
associe une voie d’abord thoracique (habituellement droite) et/ou habituellement utilisée est une incision médiane sus-ombilicale
une voie d’abord cervicale. La multiplicité des voies d’abord éventuellement agrandie en sous-ombilical chez les malades
complique le choix de la technique chirurgicale, augmente corpulents. Une valve autostatique (type valve de Rochard) est
l’importance du retentissement respiratoire de l’intervention et indispensable pour rétracter l’auvent costal vers le haut et donner
augmente le risque des complications postopératoires. du jour sur l’étage sus-mésocolique. Cet écarteur doit si possible
pouvoir être mobilisé dans le sens latéral pour améliorer l’exposition
Ce travail expose successivement les voies d’abord de l’œsophage et sur l’hypocondre gauche lors de la section des vaisseaux courts
du pharynx et précise les éléments qui permettent d’orienter le choix gastrospléniques, et sur l’hypocondre droit lors du décollement
de ces voies d’abord et donc du type d’intervention. duodénopancréatique et de la confection de la pyloroplastie. La mise
en place d’un deuxième écarteur autostatique dans le sens
transversal (type écarteur de Ricard ou de Gosset) permet encore
Abord abdominal d’améliorer l’exposition (fig 1).
Chez les malades obèses ou dont l’auvent costal est large, une
Un abord abdominal permet la dissection de l’œsophage abdominal, incision bi-sous-costale peut être préférée. Il est alors utile de placer
l’exérèse des chaînes ganglionnaires abdominales drainant un écarteur autostatique de chaque côté pour ouvrir, en le rétractant,
l’œsophage et la préparation de l’organe remplaçant l’œsophage. Ce l’auvent costal. L’incision bi-sous-costale est réputée moins
dernier point explique que l’abord abdominal est presque toujours douloureuse et amputant moins la fonction respiratoire que
nécessaire, la seule exception étant l’intervention de Sweet faite par l’incision médiane. Cependant, à notre connaissance, cet avantage
une thoracotomie gauche associée à une phrénotomie (cf infra). En n’est démontré par aucune étude contrôlée [13].
cas de cancer du cardia ou de l’œsophage inférieur, une voie d’abord
En cas de cancer épidermoïde, même localisé au bas œsophage, la
abdominale associée à une ouverture de l’hiatus peut être utilisée
carcinose péritonéale est exceptionnelle et l’exploration abdominale
pour réséquer la tumeur et faire une anastomose dans le médiastin
doit essentiellement rechercher des métastases hépatiques ou des
inférieur ; toutefois, la section œsophagienne porte alors à proximité
adénopathies métastatiques. En cas d’adénocarcinome du cardia ou
de la tumeur et l’anastomose est souvent de réalisation difficile
du bas œsophage, il est indispensable d’examiner le péritoine de la
même en utilisant une pince à suture mécanique.
totalité de la cavité abdominale, y compris celui de l’arrière-cavité
des épiploons.
Pour obtenir un jour suffisant sur la région hiatale, il faut mobiliser
Alain Sauvanet : Professeur des Universités, praticien hospitalier, service de chirurgie digestive, hôpital
le lobe gauche du foie en le réclinant vers le haut et la droite, le plus
Beaujon, 100, boulevard du Général-Leclerc, 92110 Clichy, France. souvent après avoir sectionné le ligament falciforme, le ligament
Toute référence à cet article doit porter la mention : Sauvanet A. Cancers de l’œsophage : voies d’abord de l’œsophage et du pharynx. Encycl Méd Chir (Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS, Paris, tous droits réservés),
Techniques chirurgicales – Appareil digestif, 40-190, 2002, 11 p.
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où les deux nerfs pneumogastriques sont coupés [11, 15]. Le cardia est d’une bonne exposition sur le médiastin supérieur, il faut laisser le
sectionné par agrafage linéaire (type Endo GIAt), le transplant membre supérieur droit pendant vers l’avant, ce qui ouvre l’angle
gastrique étant extériorisé transitoirement au travers d’une courte entre le bord postérieur de l’omoplate et le rachis et permet de
incision située en avant du pylore. Cette incision permet la prolonger l’incision vers l’arrière jusqu’à débuter la section du
tubulisation gastrique par voie extracorporelle et la pyloroplastie. muscle rhomboïde, et inciser le cinquième espace intercostal (fig 3).
Après tubulisation, l’estomac est réintroduit dans l’abdomen, Le muscle dentelé est sectionné après ligature de son pédicule
l’incision abdominale est fermée et l’œsophagectomie est complétée vasculonerveux ou partiellement désinséré vers le bas en sectionnant
par voie cervicale gauche. Le tube gastrique est finalement ses insertions costales.
ascensionné dans le médiastin postérieur et anastomosé à Si l’on souhaite disposer préférentiellement d’une bonne exposition
l’œsophage cervical. sur le médiastin inférieur, il faut inciser le sixième espace intercostal.
Cette technique nécessite une bonne expérience de la laparoscopie. Le membre supérieur droit est laissé pendant vers l’avant ou placé
Elle est encore mal évaluée et reste discutable dans les au-dessus de la tête de l’opéré dans un berceau ou fixé à un arceau.
adénocarcinomes du cardia et du bas œsophage en raison de la Dans ce dernier cas, la section du muscle dentelé est plus facile que
manipulation tumorale directe qu’elle suppose. Pour notre part, sa désinsertion.
nous la réservons aux carcinomes épidermoïdes de l’œsophage La résection d’une côte est généralement inutile. L’écarteur
thoracique sans extension ganglionnaire cœliaque décelable en autostatique (de type Finochietto ou Lortat-Jacob) est installé avec
imagerie [11] . Le bénéfice procuré en termes de fonction et de sa crémaillère placée vers l’aide. Il faut ouvrir progressivement la
complications respiratoires est également discuté. Certains auteurs thoracotomie en désinsérant les muscles intercostaux au bord
estiment qu’elle diminue le retentissement respiratoire des supérieur de la côte inférieure sur toute la longueur de l’espace pour
œsophagectomies et permet ainsi d’opérer des malades ayant une limiter les risques de plaie des vaisseaux intercostaux et de fracture
fonction respiratoire altérée [11] . D’autres n’ont observé aucun de côte. L’exposition peut être améliorée vers le haut ou vers le bas
bénéfice fonctionnel respiratoire comparativement à la par la section du col de la côte respectivement sus- ou sous-jacente.
laparotomie [28]. Combinée à une approche thoracoscopique (lors La recherche de métastases pulmonaires est faite au mieux sur un
d’une intervention de Lewis-Santy), cette voie d’abord permettrait poumon exsufflé à l’aide d’une sonde d’intubation sélective.
une diminution du séjour hospitalier mais ne diminuerait pas le taux L’exposition complète du médiastin nécessite la section du ligament
de complications respiratoires [22]. triangulaire (qui contient une artériole dont il faut assurer
l’hémostase) et la ligature-section de la crosse de la grande veine
azygos.
Abord thoracique En l’absence de radiothérapie préopératoire, une dissection de
l’œsophage sus- et sous-tumoral n’entraîne pas d’ischémie pariétale
L’abord droit est le plus souvent choisi. En effet, par thoracotomie œsophagienne et peut constituer une manœuvre utile pour mieux
gauche, la libération de l’œsophage est rendue difficile par la apprécier la résécabilité de la tumeur. Cependant, il est préférable
présence du massif cardiaque, de la crosse de l’aorte et de l’artère de faire porter la dissection directement sur la zone où la résécabilité
sous-clavière gauche. apparaît douteuse et de procéder éventuellement à un examen
histologique extemporané. L’intervention est parfois indiquée pour
une tumeur initialement volumineuse et traitée par
THORACOTOMIE DROITE radiochimiothérapie avec une bonne réponse. Dans ce cas, si l’on
L’incision habituelle est une thoracotomie postérolatérale droite craint une extension tumorale persistante aux structures
sectionnant le muscle grand dorsal et empruntant le cinquième ou médiastinales pouvant contre-indiquer une résection, il est
le sixième espace intercostal. Le malade est alors placé en décubitus souhaitable de ne pas mobiliser de façon extensive l’œsophage sus-
latéral gauche avec un billot transversal placé à l’aplomb de la et sous-tumoral afin de ne pas dévasculariser la tumeur et d’éviter
pointe de l’omoplate. Si l’on souhaite disposer préférentiellement ainsi la nécrose de celle-ci, si elle est finalement laissée en place.
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CERVICOMANUBRIOTOMIE
Cette incision peut être utile pour améliorer l’exposition sur
l’œsophage cervicomédiastinal (tumeur située à ce niveau,
réintervention). La cervicotomie, faite en avant du SCM gauche, est
prolongée vers le bas par une incision médiane dépassant
légèrement vers le bas les limites du manubrium (fig 9). Celui-ci est
incisé au ciseau à frapper ou à la scie oscillante après avoir décollé
au doigt les éléments du médiastin antérieur (loge thymique, tronc
veineux innominé). L’écartement est fait par un écarteur de type
8 Abord cervical de l’œsophage par cervicotomie en U. Exposition des plans muscu- Beckmann au niveau cervical et un écarteur de type Tuffier au
laires superficiels après décollement des lambeaux cutanés supérieur et inférieur. niveau sternal.
Lors de la fermeture, le manubrium est suturé par un ou deux fils
Ces deux lambeaux doivent être réclinés par un écarteur d’acier et les téguments thoraciques reconstitués en deux plans.
autostatique ou quelques points de suture temporaires chargeant les
téguments du thorax et du menton.
Choix de la voie d’abord
Il est nécessaire de mobiliser la face profonde et la face superficielle
des deux muscles SCM pour exposer de façon satisfaisante la totalité
du cou. Les creux sus-claviculaires peuvent être abordés en passant CRITÈRES DE CHOIX
en avant et/ou en arrière des muscles SCM. Pour améliorer En pratique :
l’exposition dans le défilé cervicomédiastinal, il est possible de
sectionner les deux chefs sternaux des muscles SCM et de les – un abord abdominal est presque toujours nécessaire ;
reconstituer lors de la fermeture. – un double abord abdominothoracique ou abdominocervical est
Les contre-indications à l’exérèse sont : fréquemment utilisé ;
– l’envahissement d’un axe artériel carotidien ; – un triple abord permettant l’exposition et la dissection de la
totalité de l’œsophage et des aires ganglionnaires de drainage est la
– une extension trachéale interdisant une section de la trachée en technique la plus rarement utilisée.
zone saine et la confection sans traction d’un trachéostome fixé à la Les voies d’abord, et donc finalement le type d’intervention, sont
peau au-dessus de la fourchette sternale ; choisis en fonction : du type histologique et de la hauteur du pôle
– un envahissement ganglionnaire fixé au plan postérieur ou supérieur de la tumeur, du type de curage ganglionnaire souhaité,
nécessitant le sacrifice des deux veines jugulaires internes. de l’organe utilisé pour le remplacement œsophagien, de l’état
général et de la fonction respiratoire de l’opéré.
Par ailleurs, la découverte d’adénopathies métastatiques à distance
de l’axe viscéral du cou (creux sus-claviculaires, partie haute de la
¶ Type histologique et pôle supérieur de la tumeur
chaîne jugulaire au contact du nerf spinal ou du muscle digastrique)
ne doit faire retenir l’indication de l’intervention qu’avec Pour le cancer épidermoïde, la marge à respecter varie selon
circonspection en raison du mauvais pronostic attendu. En revanche, l’extension pariétale [36] :
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– en cas de cancer superficiel (limité à la muqueuse et à la sous- ceux du choix entre intervention d’Akiyama et intervention de Mac
muqueuse), la fréquence des lésions épithéliales satellites est telle Keown. Cependant, le côlon est habituellement considéré comme
que des marges de résection de 2, 4 et 6 cm in vivo exposent à un plus sensible à la radiothérapie que l’estomac : il est donc logique
risque d’envahissement de la tranche de section par un carcinome de préférer un trajet rétrosternal si une radiothérapie postopératoire
in situ de respectivement 14 %, 8 % et 3 % ; ces résultats plaident en apparaît probable.
faveur de la réalisation systématique d’une œsophagectomie
subtotale avec anastomose cervicale, ou d’une coloration vitale au ¶ État général et fonction respiratoire de l’opéré
Lugol pour localiser précisément le pôle supérieur d’une
tumeur superficielle [24] ; La plupart des auteurs réservent l’œsophagectomie sans
thoracotomie aux malades en mauvais état général [19] ou ayant une
– quelle que soit la profondeur de la tumeur, une marge de 6 cm in
insuffisance respiratoire mais d’autres utilisent systématiquement
vivo est associée à un risque d’envahissement de la recoupe
cette technique [17, 26]. Certains travaux rétrospectifs suggèrent que
proximale par des emboles lymphatiques ou vasculaires de 5 %.
l’œsophagectomie sans thoracotomie est l’intervention la mieux
À l’étage cervical, il faut essayer de conserver 2 cm d’œsophage sous tolérée et que l’œsophagectomie par triple voie d’abord est
la bouche œsophagienne pour limiter le risque de fausses routes. Le l’intervention ayant les suites opératoires les plus difficiles [5]. En
résultat en termes de survie à distance ne semble pas non plus réalité, aucun travail prospectif randomisé portant sur des effectifs
conditionné par le siège de l’anastomose [30]. Le résultat fonctionnel importants n’a confirmé ces données.
attendu ne peut également être un critère décisif car :
En pratique, l’expérience et les préférences de l’opérateur participent
– les anastomoses cervicales sont associées à une prévalence plus également largement au choix du type d’intervention.
importante des fistules [37] et des sténoses anastomotiques [14, 32] ;
– les anastomoses intrathoraciques sont associées à une prévalence DIFFÉRENTES INTERVENTIONS
plus importante du reflux gastroœsophagien [12].
Pour l’adénocarcinome, la prévalence des emboles lymphatiques ¶ Œsophagectomie par double abord abdominal
sous-muqueux est plus importante dans ce type histologique et la et thoracique droit (intervention de Lewis-Santy)
marge de résection proximale doit être comprise in vivo entre 8 et
10 cm pour obtenir un taux d’envahissement de la recoupe L’installation habituelle consiste à placer d’abord le malade en
proximale inférieur à 5 % [27, 31]. décubitus dorsal pour la réalisation du temps abdominal, puis en
décubitus latéral gauche pour le temps thoracique.
¶ Type de curage ganglionnaire En décubitus dorsal, la position du membre supérieur gauche est
L’extension ganglionnaire thoracique ne peut être appréciée indifférente, sauf si on envisage de convertir l’intervention en
précisément que par une lymphadénectomie médiastinale qui ne œsophagectomie sans thoracotomie. Il est souhaitable de préparer
peut être faite que par thoracotomie [19]. Lorsqu’une œsophagectomie un champ suffisamment large pour permettre le drainage des deux
est faite par voie thoracique droite, la plupart des auteurs cavités thoraciques si cela s’avère nécessaire (tumeur du cardia ou
s’accordent à réaliser un curage médiastinal sous-aortique, en du bas œsophage dont on commence la dissection par voie
complément du curage abdominal dans la région cœliaque (curage abdominale). Pour le temps thoracique, le malade est ensuite placé
« à deux étages »). Un curage ganglionnaire sus-aortique complet en décubitus latéral gauche avec le bras pendant. Un billot
associé à un curage cervical est proposé par certains auteurs dans le transversal est placé à hauteur de la pointe de l’omoplate, monté
but de diminuer le taux de récidives cervicomédiastinales et dès l’intervention et descendu immédiatement avant la fermeture
augmenter ainsi la survie à distance, en particulier pour les tumeurs pariétale. En cas de découverte dans le thorax d’une extension
de l’œsophage sus-aortique et cervicomédiastinal [1, 3, 6, 23]. tumorale inattendue signant le caractère palliatif de l’intervention, il
est cependant nécessaire de réaliser l’œsophagectomie et
Ce curage nécessite une bonne exposition sur le médiastin supérieur, l’anastomose œsogastrique.
une cervicotomie en U, et un drainage aspiratif cervical.
L’anastomose œsogastrique est faite dans le cou quelle que soit la Il est également possible de réaliser la même intervention en
hauteur du pôle supérieur de la tumeur. Pour cette raison, le temps installant le malade en position de double voie simultanée. Pour ce
thoracique est réalisé en premier, et suivi par le temps abdominal faire, il faut installer le malade de trois quarts sur une table
associé au temps cervical. La gastroplastie est alors montée dans le permettant un roulis de chaque côté (fig 10). Le bassin du malade
médiastin postérieur [23]. est légèrement incliné vers la gauche en mettant un coussin sous la
fesse droite. Le tronc du malade est légèrement tourné par rapport
¶ Organe utilisé pour le remplacement œsophagien au bassin afin que l’axe passant par les deux épaules soit incliné
d’environ 45° par rapport au plan de la table. Le membre supérieur
L’estomac, tubulisé ou non, est l’organe le plus souvent utilisé pour gauche est placé à plat perpendiculairement au tronc du malade, et
remplacer l’œsophage. Avec l’estomac, il est possible de faire porter le membre supérieur droit est fixé à un arceau à hauteur de la tête
l’anastomose œsogastrique dans le thorax ou dans le cou. Dans du malade. Un billot transversal est également placé et levé à
certains cas, une gastroplastie peut être impossible et une coloplastie hauteur de la pointe des omoplates. Le malade doit être calé
alors nécessaire (antécédent de gastrectomie pour ulcère ou de suffisamment pour éviter tout mouvement lors des inclinaisons
gastrostomie chirurgicale, antécédent de réfection chirurgicale des latérales de la table d’opération. L’incision abdominale est toujours
mécanismes antireflux, cancer sur œsophagite caustique avec une médiane car l’abord vers la région sous-costale gauche est
atteinte gastrique, ou plaie peropératoire des vaisseaux limité. L’œsophage est abordé par thoracotomie antérolatérale
gastroépiploïques droits). Il s’agit d’une indication de nécessité car droite. Lors du temps abdominal ou du temps thoracique, le roulis
les coloplasties sont associées à une morbidité plus importante que de la table doit être marqué dans un sens ou dans l’autre. Cette
les gastroplasties [7]. L’anastomose œsocolique doit être faite au installation permet un gain de temps, en particulier si deux
niveau cervical, en raison des conséquences plus graves d’une chirurgiens peuvent assurer simultanément les deux temps de
désunion intrathoracique [7]. Une colopastie est donc utilisée, soit au l’intervention [9, 10]. Elle permet également un bon contrôle des
cours d’une œsophagectomie par triple voie d’abord, soit au cours différents temps de l’intervention : exploration des deux étages
d’une œsophagectomie sans thoracotomie. Si l’intervention est une avant la tubulisation gastrique ou mobilisation de l’œsophage,
œsophagectomie sans thoracotomie, la coloplastie est positionnée sécurité de l’ascension de la gastroplastie dans le thorax. En
dans le médiastin postérieur. Si l’indication d’une thoracotomie a revanche, cette installation a pour inconvénient une exposition
été retenue, le trajet de la coloplastie peut être médiastinal postérieur moins bonne dans l’hypocondre gauche et sur le médiastin
ou antérieur ; les critères de choix entre les deux techniques sont postérieur en particulier à sa partie haute. Il faut donc disposer
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11 Œsophagectomie sans
thoracotomie. Installation
de l’opéré. Le champ opéra-
toire doit être large pour
permettre le drainage des
deux cavités pleurales. En
pointillé : tracé des inci-
sions abdominale et cervi-
cale. Il est possible de pro-
longer l’incision cervicale
par une manubriotomie.
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A *
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