Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Examen clinique :
VI.3.1.1. Anamnèse nutritionnelle : est un temps essentiel qui permet
d’obtenir des informations sur les habitudes et les difficultés alimentaires et
métaboliques. Elle peut renseigner sur l’existence d’une modification récente
de l’alimentation ou de l’appétit, la notion d’une consommation chronique et
excessive d’alcool, la présence de dégoûts, voire d’aversions alimentaires. Elle
permet également de renseigner sur l’état psychique et intellectuel du patient
(humeur, difficultés de concentration et de mémorisation), la qualité du
sommeil influençant la dépense énergétique et la collaboration lors des prises
alimentaires, comme elle permet de rechercher des effets nutritionnels
secondaires aux traitements et les réponses subjectives du patient au
programme de nutrition (nausées, vomissements, diarrhées…) [262].
Au cours de l’anamnèse on peut également évaluer les apports alimentaires
par la réalisation d’une enquête alimentaire par de nombreux moyens
notamment le rappel de l’alimentation des dernières 24 heures, l’auto-
questionnaire alimentaire ou fréquence de consommation alimentaire et
l’agenda alimentaire avec pesée des aliments ou estimation des portions ou
du poids desaliments, méthode appelée «semainier», ce dernier consiste à
notersur une fiche de la quantité de chaque plat effectivement consommée
pendant au moins 3 jours consécutifs (Annexe.5) [263].
VI.3.2.2 La taille : elle est mesurée à l’aide d’une toise, idéalement en position
verticale (debout), sans chaussures, talons joints. Sa mesure peut être des fois
difficile chez les patients alités ou qui présentent des déformations
importantes du squelette axial (cyphose ou scoliose) ; dans ce cas-là,
l’estimation de la taille s’effectue par la mesure de la distance talon-genou à
l’aide d’une toise pédiatrique placée sous le pied et la partie mobile appuyée
sur le genou fléchi à 90° au niveau des condyles en utilisant l’équation de
Chumlea [267]:
Femme : Taille (cm) = 84.88 – 0.24 x âge (année)+ 1.83 x hauteur talon-
genou
Homme : Taille (cm) = 64.9 – 0.4 x âge (année) + 2.03 x hauteur talon-
genou
VI.3.2.4. La mesure des plis cutanés : c’est une technique qui permet
l’évaluation de la masse grasse corporelle. Son utilisation dans l’évaluation de
l’état nutritionnel est basée sur l’hypothèse qu’il existe une relation constante
entre la masse grasse totale et l’épaisseur de la graisse sous- cutanée mesurée
à certains endroits. Les plis les plus fréquemment mesurés sont le pli tricipital
(PCT) et le pli sous-scapulaire (PSS). Les valeurs sont exprimées en millimètres.
La mesure s’effectue par une pince à plis ou pince de Harpenden en exerçant
une traction franche du pli entre le pouce et le majeur afin de ne saisir que la
peau et la graisse sous-cutanée en excluant le muscle.La mesure du PCT est
effectuée verticalement sur un bras au repos le long du corps, à mi-distance
entre l’acromion et l’olécrâne, en regard de la masse musculaire du triceps, et
celle du PSS est mesurée un centimètre sous l’angle inférieur de la scapula, en
suivant le plissement naturel de la peau selon un axe de45°(Fig.18).
Les mesures sont effectuées du côté droit à 3 reprises et une moyenne est
calculée pour avoir la mesure finale [268].
Figure 18. Mesure du PCT (A) et du PSS (B)
Les valeurs de références du PCT sont de 11.5 +/- 1.5 mm chez l’homme et
17.5 +/- 1.5 mm chez la femme. En cas de dénutrition les valeurs sont de 60 à
80 % des normes voire < 60% encas de dénutrition sévère [267].
Selon le NRI, les patients peuvent être classés en trois catégories: > 97,5 %
(peu dénutris, risque faible de complications), entre 83,5 % et 97,5 %
(modérément dénutris, risque de complications moyen), < 83,5 % (très
dénutris, risque de complications élevé).
VI.3.4.3. La transferrine : c’est une protéine qui assure le transport du fer dans
la circulation sanguine et sa distribution aux cellules, sa synthèse hépatique
est inversement proportionnelle à la quantité de fer présente dans la cellule.
Son temps de demi-vie est de 8 jours, avec une valeur usuelle habituelle de 2
à 4 g/L.
Une diminution des réserves en fer entraine une augmentation de sa
synthèse. C’est donc une protéine qui figure dans le cadre du bilan martial. En
cas d’absence de carence en fer objectivée par une concentration normale en
ferritine, une baisse de la transferrine signe un état de dénutrition. Si cette
carence existe, traduite par une anémie microcytaire hypochrome et/ou une
baisse de la ferritinémie, la variation de la transferrinémie n’estplus
interprétable dans le bilan de dénutrition protéique [266].
Le facteur 0,06 est utilisé pour convertir les mmol en g et le facteur 2,14 est
utilisé pour tenir compte du poids de l’azote dans la molécule d’urée. Le
facteur 1,2 est utilisé pour tenir compte des pertes azotées urinaires non
uréiques.
En règle générale, un bilan azoté positif (azote ingéré ˃ azote éliminé) reflète
un état anabolique tandis qu’un bilan négatif (azote ingéré < azote éliminé)
reflète un état catabolique [266]. Néanmoins, la détermination du bilan azoté,
simple dans son principe, peut s’avérer difficile à réaliser avecprécision en
particulier chez les malades hypercataboliques qui présentent une acidose
métabolique qui est corrigée par activation de l’ammoniogenèse et inhibition
de l’uréogenèse. Ainsi que les difficultés associées au mesures avec précision
l’azote alimentaire et le recueil des urines de 24 heures et leur
homogénéisation [289].
Par ailleurs, la mesure de la créatininurie est très peu utilisée car elle dépend
essentiellement de la fonction rénale et elle impose le recueil des urines de
24h et une alimentation dépourvue de créatinine car l'excrétion urinaire de
créatinine varie selon l'apport carné. Tandis que la concentration plasmatique
de la créatinine ou créatinémie dépend autant de la masse musculaire que de
la fonction rénale et son dosage est plus facile. De plus, il a été retrouvé une
diminution de la créatinémie chez les patients dénutris; il existe également
une corrélation significative de la créatinémie avec la CMB, l’albuminémie, le
NRI et le pourcentage de perte de poids [291].